Le phénomène Jane Birkin ne s’arrête pas. Entre français et anglais, chansons et films populaires et engagés, elle occupe toujours une place unique dans le cœur des Français et des citoyens du monde. Vingt après la mort de l’icône, 40 ans après L’Histoire de Melody Nelson, l’éternelle muse de Serge Gainsbourg revient sur scène pour chanter « Serge » dans le cadre de sa tournée mondiale « Serge Gainsbourg & Jane via Japan ».
Tant de fois chantées et revisitées, les chansons sont connues de tous. Pourtant, cette fois-ci, Jane Birkin les interprète pour une cause bien à part : soutenir les sinistrés du séisme et tsunami au Japon. Lors d’un concert de soutien à Tokyo après la catastrophe, elle s’est liée d’amitié avec des musiciens nippons qui lui ont donné l’inspiration, dit-elle, de remonter sur scène. Aujourd’hui, ils l’accompagnent dans sa tournée, apportant un son oriental au répertoire du chanteur.
Infos pratiques :
Concert de Jane Birkin “Serge Gainsbourg & Jane via Japan”. Le 3 décembre 2011 à 20h. Luckman fine arts complex. 5151 State University Drive. De $25 à $45. Réservation par téléphone au 323-343-6600 ou via Ticketmaster.
Voir la vidéo de “Je t’aime… Moi non plus”:
Jane Birkin chante Gainsbourg à LA
La Getty Villa modernise l’Antiquité
Le postcubisme de Pablo Picasso, les nus mécaniques de Fernand Léger, la « transparence » selon Francis Picabia’s ou encore les piazzas de Giorgio de Chirico ont tous réinventé le patrimoine artistique hérité de l’Antiquité. Les oeuvres de ces quatre artistes précurseurs de l’art moderne sont présentées à la Getty Villa de Malibu dans le cadre de l’exposition « Modern Antiquity at the Getty Villa »
L’exposition juxtapose ces travaux du début du XXème siècle avec des artefacts antiques afin de montrer le dialogue entre l’Ancien et le Moderne. Mythes, corps et objets sont les trois thèmes explorés dans cette exposition pour mieux cerner l’inspiration que représentait l’Antiquité pour ces artistes avant-gardistes.
Infos pratiques :
« Modern Antiquity at the Getty Villa », jusqu’au 16 janvier 2012 – Getty Villa de Malibu, 2ème étage. 17985 Pacific Coast Highway, Pacific Palisades. Entrée gratuite avec réservation. Site ici
Festival de trains miniatures à la Nixon Library
Jamais allé à la Nixon Presidential Library? On ne vous en veut pas. Ce n’est pas forcement le premier endroit qui vient à l’esprit quand on pense à Los Angeles et ses environs. Pourtant, depuis le 18 novembre, votre excuse est toute trouvée: « The Holiday Festival of Trains », l’un des plus grands festivals de trains miniatures au monde, s’y tient comme chaque année. Belle idée de sortie en famille ! Le rapport avec Nixon ? Le président adorait les trains, selon le site de la Library qui précise que le sifflement de la ligne qui passait près de la maison de son enfance, à Yorba Linda, le faisait rêver « des endroits lointains qu’il visiterait un jour ». Jeune, Richard Nixon voulait d’ailleurs devenir ingénieur ferroviaire.
Ce n’est pas parce que le festival porte sur des miniatures que les organisateurs n’ont pas vu les choses en grand. Une association de collecteurs de trains a fabriqué des paysages montagneux, miniers et urbains (dont une partie de la ville de New York) dans lesquels circule une centaine de trains. Une spectaculaire métropole de lego d’une superficie de 83 mètres carrés (un million de blocks) a également été construite pour l’occasion. De quoi mettre les enfants K.O pour quelques heures.
Les visiteurs plus pointus pourront apprécier les reproductions des trains mythiques de la conquête de l’ouest, comme le Durango Silverton, Western Rio et Denver Rio Grande. Ou encore les wagons des « Big City trains » qui reliaient les grandes villes américaines, à l’instar du Broadway Limited qui faisait en 1912 la jonction entre New York et Philadelphie ou du GG1 Electric Engine Congressional Car qui reliait à la fin du 19ème siècle, New York et Washington.
Infos pratiques :
Holiday Festival of Trains – Du 18 novembre au 2 janvier à la Nixon Presidential Library – 18001 Yorba Linda Blvd. Yorba Linda, Ca 92886. Plus d’infos – Site ici
Passez la nuit avec Léon
Du cinéma français pour les insomniaques! Le vendredi 25 novembre à minuit, le thriller français Léon passe à l’Academy Cinéma, à Pasadena. Ne ratez pas cette séance nocturne, car le film culte de Luc Besson n’est projeté qu’une fois. Sorti en 1994, ce long-métrage dont le titre anglais est “The professional”, raconte l’histoire d’un tueur à gages, Léon Montana, joué par Jean Réno. L’homme, qui s’endort tous les soirs avec des armes dans son lit, ne s’attache à personne (sauf à sa plante dont il s’occupe avec attention). Puis, sa route croise celle d’une fillette de 12 ans, Mathilda Lando (jouée par Nathalie Portman) dont toute la famille vient d’être exécutée par des agents corrompus de la brigade anti-drogue.
Entre l’enfant et le tueur se noue une relation forte. Léon enseigne à Mathilda, qui veut venger l’assassinat de sa famille, à se défendre et à utiliser des armes. Il devient une figure quasi-paternelle pour lui. Ce film avait fait sensation lors de sa sortie dans les années 90 et reste aujourd’hui encore un grand film du cinéma français.
Leon- The professional, le vendredi 25 novembre à minuit, à l’Academy cinémas, 1003 E. Colorado Blvd, à Pasadena. Le tarif du film est de $8. Tél: 626-229-9400
Regarder la bande-annonce:
Chez maman Spielberg
C’est un véritable lieu de pèlerinage pour tout fan qui se respecte. Situé dans le quartier juif de Pico Robertson, à deux pas de Beverly Hills, le restaurant « The Milky Way » (la voie lactée) est le Q.G de la famille Spielberg. Et pour cause, c’est sa mère, Leah Adler, qui, à 90 printemps passés, en tient les fourneaux depuis plus de 35 ans. Ou plus précisément qui distribue les ordres à son armée de marmitons. Car du haut de son mètre 50, cette petite femme à l’humour acéré, impose d’emblée le respect. Cheveux blancs coupés courts à la garçonne, petits yeux bleus pétillants, lèvres et ongles peints en rouge vif, éternelle salopette verte : c’est un personnage truculent, chez qui, microcosme hollywoodien et fans inconditionnels, viennent dîner avant tout pour côtoyer de près la génitrice d’un virtuose du 7e art. « Mme Spielberg, une photo s’il vous plaît !», lance ainsi une famille de New-Yorkais en visite à LA, qui vient de pousser la porte du restaurant. « Ca ne me dérange pas du tout, j’adore être le centre de l’attention et faire ma fofolle», confie-t-elle, une pointe de malice dans les yeux.
Avant de passer à table, un petit tour du propriétaire s’impose. Bienvenue au Steven Spielberg Museum où les photos du fiston cheri s’étalent un peu partout dans l’entrée, sur les murs, au bar, coincées entre une peluche d’E.T et un dinosaure en plastique. Sans parler du couloir qui mène aux toilettes, décoré d’affiches de films retraçant près de 40 ans de succès cinématographiques : des Dents de la Mer à La liste de Schindler en passant par Jurassic Park. Mais contrairement aux apparences, la mère de Steven n’a pas la grosse tête et s’amuse volontiers de la célébrité de son fils. “Je dis souvent à Steve : si j’avais su à quel point tu allais devenir célèbre, j’aurais fait faire un bronze de mon utérus”, adore-t-elle plaisanter avec ses clients. La vieille dame passe de table en table, s’enquiert de la qualité des plats et glisse quelques anecdotes familiales savoureuses, par-ci par-là. « Je suis là de 9h du matin jusqu’à la fermeture. Je ne pense jamais à la retraite ! Le contact avec les gens me manquerait trop. J’aime qu’ils se sentent comme à la maison » confie la Yiddiche Mame qui a voulu un intérieur en bois et en briques, avec tapis moelleux à fleurs, banquettes en cuir et étagères décoratives croulant sous les livres. Elle s’interrompt pour écouter quelques notes de Chopin, en fond sonore. Ancienne pianiste de formation, Leah Adler s’installe parfois elle-même devant le clavier pour le plus grand bonheur de la clientèle.
Parmi les spécialités de la maison (toutes lactées ou à base de poisson, pour respecter l’une des règles fondamentales de la cuisine juive qui sépare lait et viande), ce sont principalement les plats d’Europe de l’Est qui remportent le plus grand succès : les « Blintzes » (blinis) au fromage, préparés d’après une recette de la grand-mère maternelle de Steven Spielberg, les beignets de pomme de terre à la pomme et à la crème, le choux farci ou encore le cheesecake. Les spécialités mexicaines préparées par les cuistots tirent également leur épingle du jeu tandis que les assiettes de pâtes sont à éviter… Prix des plats de résistance : entre 10 et 17 dollars. «Steven mange à l’œil » admet sa mère « mais je mets un point d’honneur à ce qu’il réserve comme tout le monde ».
The Milky Way, 9108 West Pico Boulevard, Los Angeles. Réservations : 310 859 0004 – Ouvert du lundi au dimanche, sauf le vendredi soir et samedi.
France-US : qui consomme le plus de dinde?
Au pays des ailes de poulet fries et des nuggets, la consommation de volaille atteint des sommets. Aux Etats-Unis, elle est de 35,5 kg par habitant et par an selon le American Meat Institute (contre 24,4 kg en France d’après l’Institut technique de l’Aviculture). Ces chiffres concernent l’année 2009.
La même année, les Américains ont consommé davantage de dinde que les Français : 6 kg par habitant aux Etats-Unis selon le Département américain de l’Agriculture contre 4,7kg en France. Ce chiffre français est même surestimé, car en France, on comptabilise en tonne « équivalent carcasse », avec un poids final consommé bien inférieur aux 4,7 kg indiqués.
La production mondiale de volailles est restée croissante sur les dix dernières années, malgré un ralentissement dû à l’épidémie de grippe aviaire en 2006.
Selon une étude de 2006 du Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC), les habitudes alimentaires américaines et françaises sont cohérentes avec les chiffres de consommation de volaille. En France on mange deux fois moins entre les repas qu’aux Etats-Unis.
"The Artist", le film muet qui fait parler
C’est le phénomène cinéma du moment. Et il vient de France. « The Artist » arrive sur les écrans aux Etats-Unis le vendredi 25 novembre. Tourné à Los Angeles, le film est une ode à l’âge d’or du cinéma muet, une époque que le réalisateur Michel Hazanavicius affectionne particulièrement.
Il raconte la déchéance d’un acteur-star du cinéma muet, George Valentin, au moment de la naissance du cinéma parlant. Car George Valentin a trop d’orgueil pour accepter de s’adapter à ce nouveau genre cinématographique. Le protagoniste est joué par Jean Dujardin, dont la prestation a été saluée d’un prix d’interprétation masculine au festival de Cannes en 2011. Son personnage entretient une relation tumultueuse avec Peppy Miller (incarnée par la jolie Bérénice Béjo), une figurante qui verra sa carrière débuter avec l’avènement du cinéma parlant.
Jean Dujardin « oscarisable »
Comme en France, où il a fait un million et demi d’entrées, le long-métrage enthousiasme les journaux américains, qui en ont longuement parlé ces derniers jours. Le 22 novembre, la radio NPR a annoncé sa sortie. Le New Yorker fait également une critique très positive du film, parlant d’un plaisir sans honte et d’un grand moment comique. Le New York Times nous offre un savoureux portrait de Jean Dujardin et insiste sur la surprise qu’a créée le film. Quant au Wall Street Journal, il publie une interview de Jean Dujardin. D’ailleurs, l’acteur, que les Français ont appris à connaître dans la série « Un Gars une fille », est cité comme « oscarisable » dans la catégorie « meilleur acteur » ! Réponse fin janvier 2012. En attendant, bon film !
The Artist, au cinéma Paris Theater à partir du 25 novembre. Durée 1h40. Paris Theater, 4 West 58 street, entre la 5ème et la 6ème avenue. Le film passe également à l’Angelika Film Center, du 25 novembre au 1er décembre. Angelika Film Center, 18 West Houston street (au croisement avec Mercer street).
La bande-annonce de “The Artist”:
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=XvifS2QOun4]
Fêter Thanksgiving à New York
C’est la grande question: que faire pour Thanksgiving? Heureusement, New York ne s’arrête pas pendant cette grande tradition américaine. Nous vous avons dressé un petit aperçu des hostilités, des soirées de Thanksgiving Eve le 23 aux escapades weekend du 26 et 27.
Le 23 novembre : Thanksgiving Eve
– Le réveillon de Thanksgiving Day est l’une des soirées la plus festive de l’année à New York, l’occasion de faire la fête sans complexe puisque le weekend prolongé permettra de récupérer dans tous les cas. Quelques idées : The Turkey Pool Party à The Grace Hotel (125 W 45th St) pour une soirée, à partir de 22h autour de la piscine, au son d’un DJ, à siroter les cocktails concoctés spécialement pour l’occasion.
Pour une soirée rooftop, essayez Thankgiveneve w/ DJ Enuff Abrupt a l’Empire Hotel (44 W 63rd Street) à partir de 21h, pour bénéficier d’une vue fantastique sur Manhattan à deux pas du Lincoln Center.
Le reveillon de Thanskgiving sur la Hudson River, c’est aussi possible. Thanksgiving Eve party cruise, soit une croisière sur l’Hudson River à $45 pour avoir accès au buffet et à deux boissons. Rendez-vous à 19h au New York au Skyport Marina, 23rd Street & FDR Drive.
Enfin, nous vous en parlions dès lundi : toute la semaine (du 22 novembre au 27), la « lady » du jazz Maria Schneider et ses dix-huit musiciens seront au Jazz Standard pour leur traditionnel concert de Thanksgiving week. Pour plus d’informations, lire notre article ici
– Thanksgiving sur commande : Pas envie ou pas le temps de cuisiner ? Si vous voulez tout de même recevoir vos amis pour un dîner typique, il est possible de commander une dinde chez Zabars, la célèbre épicerie new-yorkaise, ou chez Ready To Eat, jusqu’au 23 novembre.
Le Jeudi 24 : Thanksgiving !
– Comme chaque année, Macy’s lance la saison hivernale avec son célèbre défilé. Il vaut le détour si c’est votre premier Thanksgiving à New York. Pour son 85ème anniversaire, la Macy’s Thanksgiving Day Parade accueille de nouveaux ballons géants, dont le B. Boy de Tim Burton, ainsi que des célébrités comme Mary J. Blige, Cee Lo Green, Avril Lavigne ou encore toute l’équipe des personnages du Muppet Show. Macy’s Thanksgiving Day Parade : A partir de 9h, jeudi 24 novembre, départ à la 77th et Central Park West.
Il est également possible d’assister au gonflement des ballons géants, la veille de Thanksgiving, dans les rues avoisinantes du American Museum of Natural History sur Columbus Avenue entre 77th et 81th St.
Le vendredi 25 : Black Friday
Si vous vous en sentez le courage, le Black Friday vous permettra de faire des affaires après quelques heures d’attente devant les plus grandes enseignes de New York ( Macy’s, Saks, Bloomingdales, Century 21, Barney’s New York et Bergdorf Goodman). Attention, il faut se lever tôt ! Les amoureux de la grasse matinée peuvent voir et commander certaines promotions du Black Friday en ligne.
Weekend : le temps de sortir de la ville
Une autre option est de profiter du weekend prolongé pour prendre l’air. Faites-vous plaisir avec un séjour haut de gamme au Winvian hôtel à Litchfield Hills dans le Connecticut. Le Chef Chris Eddy, un disciple d’Alain Ducasse, vous servira sa cuisine française et italienne pour le dîner, après une journée passée au spa à vous faire dorloter.
Vous pouvez aussi tirer parti d’un séjour au Wheatleigh Hotel dans les Berkshires (Massachussetts) pour jouer au golf, monter à cheval, pêcher ou faire de la montgolfière et faire un repas traditionnel de Thanksgiving dans un lieu à l’élégance majestueuse.
Dans le Maryland, le Inn de Perry Cabin est idéalement situé pour vous permettre d’explorer Chesapeake Bay, des jardins aux arbres bicentenaires au Linden Spa en passant par l’école de voile ou le golf.
Gilles Louvet, le bio jusqu’au bout du cep
Musique live de jazz en fond, lumière tamisée, ambiance feutrée, une odeur de cuisine méditerranéenne embaume la pièce. Nous sommes à Lallisse, où nous retrouvons Gilles Louvet, de passage à New York.
La présence du producteur de vins bio dans ce restaurant méditerranéen de Murray Hill sonne comme une sorte de retour aux sources. Le restaurant fut en effet le premier client new-yorkais du Français. Et peut-être, sans le savoir, la première marche de son empire aux Etats-Unis. Quatre ans après son entrée sur le marché américain, le producteur du Languedoc a exporté 30.000 bouteilles vers les « States ». On trouve sa gamme « O… by Gilles Louvet » (« O » pour organique) aussi bien dans des supermarchés de Caroline du Nord et du Sud que dans des bars et restaurants new-yorkais, dont l’Oyster Bar de Grand Central et le Whole Foods de l’Upper West Side. «Le consommateur américain est très curieux concernant le vin, il est friand d’informations, intéressé par les détails», constate t-il. De plus, «contrairement aux idées reçues, les Américains, tout comme les Allemands, se sont intéressés au marché du bio bien avant la France.»
Pour Gilles Louvet, l’aventure du bio commence en 1993. A cette époque, il prend conscience des effets néfastes des produits chimiques sur les hommes et les terroirs. Il créé l’ancêtre de sa marque Gilles Louvet Vineyards, Celliers du Languedoc Vins Distribution (CLVD), une aventure qui, dès 1995, réunit 25 producteurs autour d’une même ambition: développer des techniques de production respectueuses des grappes, de l’environnement et de la biodiversité. Le producteur se targue par exemple de laisser des fleurs, des plantes aromatiques et des buissons pousser au milieu de ses vignes pour notamment « attirer les abeilles qui viennent polliniser les fleurs de vignes ». Cela semble simple. Mais au début des années 90, il est l’un de seuls à croire en cette production verte, celle que lui a inspiré son grand-père, vigneron aussi.
Une fois son entreprise implantée sur les marchés français et européen (il est présent en Allemagne depuis 2002), il s’est tourné vers les Etats-Unis. Il fallait avoir les reins solides, notamment pour se conformer aux normes américaines d’appellation organique, le NOP (National Organic Program). Une toute nouvelle production fut donc lancée pour le consommateur américain, avec un budget annuel de 300.000 euros. «Une certaine somme pour une entreprise de notre taille », raconte le producteur, qui précise qu’il a fallu plus d’un an et demi pour parvenir à adapter la production aux normes américaines. « Le cahier des charges regorge de subtilités qui n’ont pas été sans nous poser quelques difficultés, dit-il. Mais, nous avons persévéré ».
Pour optimiser ses chances de réussites, notre producteur fut contraint d’adapter sa stratégie. Etiquetage simplifié, mise en évidence du cépage et de l’appellation biologique. « Aux Etats-unis, on se réfère au cépage et non au terroir», souligne Gilles Louvet, même s’il constate que « les Américains commencent à changer de mentalité, ils apprécient de plus en plus des vins complexes se référant au terroir ». Le vin selon Gilles Louvet aurait-il de beaux jours devant lui?
Visiter le site de Gilles Louvet Vineyards ici
La Bohème envoûte le Metropolitan Opera
L’opéra du compositeur de la Tosca et de Madame Butterfly, romantique et populaire, fait souffler un vent parisien sur le Lincoln Center. L’histoire se passe dans les années 1830 et met en scène une communauté d’artistes (Rodolfo le poète, Marcello le peintre, Colline le philosophe et Schaunard le musicien) dans la capitale française. L’opéra en quatre tableaux raconte particulièrement l’histoire d’amour entre la couturière Mimi Grisette et le poète Rodolfo. Puccini s’attache à dépeindre cette vie de bohème avec tendresse et sincérité. Aujourd’hui, l’oeuvre est culte.
Le 25 novembre, la jeune Hibla Gerzmava fera ses débuts sur la scène du Metropolitan Opera en reprenant le personnage de Mimi. Il avait été interprété jusqu’à présent par Hei-Kyung Hong, rôle qu’elle a joué (et chanté) lors de plus de cinquante représentations .
La Bohème. Jusqu’au 8 décembre au Metropolitan Opera. 64th Street et Broadway. De $25 et $490. Réservation ici
La reine du jazz en concert
Tout juste de retour d’une tournée européenne, le Maria Schneider Orchestra est au Jazz Standard pour une nouvelle “Thanksgiving Week Residency”. L’occasion d’approcher – c’est tout l’avantage des clubs ! – l’une des formations “jazz” les plus brillantes du moment. Son leader n’est autre que la multi-récompensée Maria Schneider (Grammy award 2005 du Meilleur album jazz : “Concert in the garden” ; Meilleure composition 2008 : “Cerulean skies”…). Une “reine” qui s’affirme aujourd’hui en digne successeur d’un « Duke ». Entretien.
French Morning : Votre formation est un exemple assez rare de longévité. Vous l’avez baptisée orchestre et non big-band. Pourquoi ?
Maria Schneider : J’avais initialement créé un orchestre avec un autre musicien en 1988. Puis j’ai monté ma propre formation en 1992, avec laquelle nous nous sommes d’abord produits régulièrement au Visiones, un club de Greenwich aujourd’hui disparu. Depuis, nous avons tourné un peu partout dans le monde.
Bien sûr, certains musiciens ont bougé, et j’ai dû faire quelques changements. Mais le coeur de l’orchestre est demeuré le même, avec de nombreux solistes aujourd’hui renommés qui sont restés fidèles à la formation.
Pourquoi « orchestre » ? C’est que le mot « big band » a une telle histoire et renvoie à une tradition si forte que je ne souhaitais pas que le public arrive avec des idées préconçues. J’ai préféré le mot « orchestre » car je pense vraiment que ma musique est beaucoup plus orchestrale qu’elle n’est inscrite dans la tradition des « big bands ». Je ne sais d’ailleurs même pas si c’est du jazz, sinon que cela inclut de l’improvisation !
FM : Justement, vous étiez au Carnegie Hall en mai dernier à la tête du Saint-Paul Chambers Orchestra, avec un programme inédit de compositions plutôt classiques.
MS : C’est Dan Upshaw, la grande soprano, qui un jour m’a demandé d’écrire pour elle. C’était très intimidant, car c’est tellement différent d’écrire pour un orchestre ou pour un soprano classique. Parce que Dan insistait, j’ai dit OK ! Seulement, il me fallait trouver des textes, alors je me suis mise à lire des milliers de poèmes. J’ai finalement choisi le poète brésilien Carlos Drummond, pour la simplicité de ses poèmes mais également leur don de passer du sarcasme à un aspect très noir ou au contraire très lumineux, de la tristesse à l’humour, de la douceur à l’ironie la plus mordante. C’est vrai qu’il n’y a pas de place pour l’improvisation dans ces compositions, comme dans le jazz. Cela dit, je pense que les gens qui iront l’entendre diront : ‘d’accord, ce n’est pas du jazz mais ça sonne comme du Maria !’ Et ce n’était pas si évident : la plupart du temps, les compositeurs de jazz qui s’essaient à la musique classique cherchent à sonner comme Webern ou Messian, à s’inscrire dans la lignée des compositeurs modernes de musique classique. Je ne voulais surtout pas faire ça !
FM : Qu’est ce qui initialement, vous a orienté vers le jazz ?
MS : A la faculté, quand j’ai commencé la musique, au début des années 80, il y avait une énorme pression pour être atonal, pour composer de la musique très compliquée. A tel point que j’ai failli laisser tomber cette matière principale au profit de l’astronomie et de la physique ! C’est là que j’ai commencé petit à petit à m’intéresser au jazz et à être de plus en plus influencée par lui. J’ai découvert un monde tellement plus ouvert ! Le monde du classique, au moins aux Etats-Unis, est obsédé par la complexité, la sophistication, la nouveauté à tout prix, au point parfois d’en être incroyablement borné. La critique de jazz et le monde du jazz en général ont un état d’esprit largement plus ouvert.
FM : Finalement, au-delà des notions de “jazz” ou de “musique classique”, qu’est ce qui motive votre travail de compositeur ?
MS : La musique n’est qu’un moyen d’expression. Je ne la fais pas pour elle-même mais parce que je ressens le besoin d’exprimer des idées, des sentiments.
La musique a besoin de fondations. J’ai peur que beaucoup de musiciens ne commettent l’erreur de croire que composer c’est composer, composer encore et vouloir être chaque fois meilleur. Mais pourquoi ? Pour quoi faire ? Pour moi, si vous n’avez pas une vie à côté, des passions, vous n’aurez rien à dire, rien qui compte sinon satisfaire votre ego en étant un “grand musicien”, alors votre musique sera vide. Je crois qu’en art et en musique, les choses ne naissent pas à partir d’une idée préalablement formulée mais sont créées à partir d’un appel plus profond.
Pour moi, la priorité est de toucher les gens, de susciter de l’émotion chez eux. La musique doit vous saisir et non vous mettre au défi de comprendre ses subtilités techniques. Je ne veux pas que les gens qui entendent mes oeuvres se disent : ‘oh, quelle musique intéressante !’ Bien sûr que je souhaite, tout au moins je le suppose, être jugée intellectuellement intéressante, mais cela reste secondaire. Moi, je n’écris pas de la musique compliquée : je sais que ma musique est difficile à bien jouer, mais elle n’est pas difficile à écouter !
“The Maria Schneider Orchestra’s Annual Thanksgiving Week Residency”, du 22 au 27 novembre (sauf le 24) au Jazz Standard (deux ou trois sets par soir) : 116 E. 27th Street (entre Park and Lexington Avenue) 212-576-2232. Site ici
Avec Maria Schneider : compositions et direction ; Steve Wilson, Dave Pietro, Rich Perry, Donny McCaslin, Scott Robinson : anches ; Tony Kadleck, Greg Gisbert, Laurie Frink, Ingrid Jensen : trompettes ; Keith O’Quinn, Ryan Keberle, Tim Albright, George Flynn : trombones ; Lage Lund : guitare ; Victor Prieto : accordéon ; Frank Kimbrough : piano ; Jay Anderson : basse ; Clarence Penn : batterie.