"Être français", un rêve américain

"Être français", un rêve américain

Par FM / Le 12 novembre 2014 / Actualité

Devenir français n’est-il qu’une question de papiers? Non. La journaliste et écrivaine américaine Pamela Druckerman, qui vit depuis plus de dix ans à Paris, a écrit pour le New York Times un billet sur ses difficultés à devenir française. Et dresse en filigrane un portrait à charges du pays des Droits de l’homme.
« Suis-je prête à abandonner mon autre moi, devenu une identité à lui seul ? » se demande-t-elle dans cet article paru le 10 novembre. Si Pamela Druckerman n’est pas française, elle en a le verbe. Auteure de deux livres à succès sur l’éducation des enfants en France – Bringing Up Bébé en 2012 et Bébé Day by Day en 2013 -, la journaliste a déjà fait à plusieurs reprises le même constat amer : celui de se sentir toujours autant étrangère en France.
Devenir française, oui, mais « qu’est-ce qu’être française ?, se demande Pamela Druckerman. Vais-je me mettre à tenir ma fourchette de la main gauche du jour au lendemain et me rappeler que c’est ‘un plaisir’ et non ‘une plaisir’ de rencontrer quelqu’un ? » Les avantages sont pourtant nombreux, avance-t-elle : elle pourrait voter aux élections françaises et européennes, travailler où elle le souhaite dans l’U.E. et, « de manière cruciale« , faire de ses enfants des Français.
Mais la principale difficulté, c’est bien « l’authenticité » de cette demande de citoyenneté, qui peut prendre des années. Citant les sociologues Didier Fassin et Sarah Mazouz, Pamela Druckerman écrit que « les autorités peuvent rejeter une demande si le candidat n’a pas adopté les valeurs françaises. »
S’ensuit une réflexion sur la langue elle-même et la « francisation » du pays, héritée de Bonaparte. « Lui (Bonaparte) et d’autres ont passé le XIXème siècle à faire de la France, alors une nation peuplée de langues régionales et de dialectes, une nation où pratiquement tout le monde parle un Français correct. » L’écrivaine évoque logiquement le système scolaire, où littérature et philosophie restent prégnants, et qui forme des « Français qui passent le reste de leur vie à citer Proust entre eux, sans que personne d’autre ne puisse comprendre la référence. »
Pamela Druckerman explique en effet qu’elle se sent souvent à côté – des références littéraires et musicales, mais aussi d’ expressions idiomatiques comme « en faire tout un fromage » ou « long comme un jour sans pain« .
Non sans humour, la journaliste conclut que, lors de l’entretien pour sa demande de naturalisation, « qui évaluera mon niveau d’intégration« , elle dira « qu’elle se sent aussi confortable à Paris qu’un coq en pâte.« 

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