532 West 24 Street
sam 15 Nov
À la galerie Anna Zorina, jusqu’au samedi 15 novembre, Patty Horing peint ses personnages dans des intérieurs new-yorkais avec une grande précision psychologique. Dans « boîtes de verre en plein ciel », l’artiste américaine place ses sujets immobiles. Les figures, presqu’exclusivement féminines, sont décrites sans concession, face au regardeur. La tension intérieure, palpable, est contrebalancée par les couleurs fraîches et intenses de la palette. La touche épaisse ne s’attarde pas sur l’idéalisation des portraits mais brosse moult détails. Les miroirs, écrans de téléphone, d’iPad ou petits tableaux accrochés aux murs pullulent dans les œuvres. Ils offrent les indices d’une vie ou les fragments de références artistiques. Ils signifient aussi la confrontation des espaces réels et virtuels.
Dans « Conference Room A », un diptyque de grand format qui s’impose comme le « chef d’œuvre » de cette exposition, l’artiste représente une salle de réunion ensoleillée, avec vue sur la skyline. Six femmes sont installées dans des postures étranges, en tout cas inattendues dans un quotidien professionnel. C’est que Patty Horing adapte ici « La Montagne », l’œuvre peinte dans les années 30 par Balthus, qui fait partie des collections du Metropolitan museum. Elle reprend les postures des figures choisies par le peintre français : en plein étirement, allongée, endormie. Alors que Balthus installe ses figures dans la montagne suisse, Patty Horing choisit, elle, un paysage intérieur : l’univers des bureaux. Sur les différents écrans que les protagonistes manipulent apparaît la montagne de Balthus. L’auteur questionne ici la nostalgie bucolique prêtée au tableau d’origine. Elle transpose celle-ci dans l’espace professionnel où le rêve s’est déplacé ailleurs.