385 Broadway, New York
sam 21 Juin
Séance de rattrapage pour ceux qui n’étaient ni à Venise à la Punta della Dogana en 2024, ni au Museum of Art de Séoul en 2025 : l’exposition de Pierre Huyghe, « In Imaginal », prend ses quartiers à la galerie Marian Goodman de Tribeca jusqu’au samedi 21 juin.
Regroupant une sélection des œuvres présentées lors de l’exposition « Liminal » à Venise, en parallèle de la Biennale d’art contemporain, cette exposition voyageuse est le fruit de dix années de recherche de l’artiste français sur la relation entre humain et non humain, bousculant nos certitudes en la matière.
Les deux niveaux de la galerie new-yorkaise sont plongés dans une pénombre inquiétante. Le visiteur perd ses repères donnant sens au titre de l’exposition originelle, « Liminal », autrement dit le point limite de la perception. Un film impose au visiteur une succession d’images mentales co-créées par une interface cerveau-ordinateur. Ces images sont censées être la représentation d’un personnage de fiction. Le résultat est une vision malaisante d’un être hybride, flou, aux contours incertains, fragmentaires.
Derrière l’écran, trois formes étranges, dégoutantes au sens propre, semblent attendre les visiteurs. Composite violacé sombre, évoquant une matière organique aux entrailles synthétiques, elle effraie malgré son immobilité. La plongée dans l’inconnu se poursuit à l’étage où des voix synthétiques sont diffusées de manière intermittente dans l’espace. Les voix sont multiples, elles forment une communauté dont le langage est incompréhensible. Enfin dans la dernière salle un film auto-dirigé est projeté. Une machine apprenante, entité inhumaine, filme un squelette dans le desert. L’artiste y voit un rituel énigmatique « opération transactionnelle entre une entité sans corps et un corps humain sans vie, un passage de la vie, une réincarnation. »