(Mis à jour avec la réaction du FN)L’e-mail est arrivé dans les boîtes électroniques vendredi soir ou samedi matin, à quelques heures seulement du scrutin en Amérique du Nord. Ce message, une vidéo de Marine Le Pen s’adressant aux Français de l’étranger, pourrait lui coûter très cher. Le code électoral interdit en effet toute propagande électorale dans les 24 heures avant le jour de l’élection. En Amérique du Nord, le scrutin ayant eu lieu le samedi, la fin de la campagne était avancée en conséquence. Le mémento du candidat publié par le Conseil Constitutionnel (téléchargeable ici) précise que la campagne officielle est donc close en Amérique du Nord le vendredi à 0h.
L’article L.89 du code électoral fixe la sanction à 3 750 euros. En théorie, chaque e-mail envoyé compte pour une infraction; le nombre des Français inscrits en Amérique du Nord étant de près de 170.000, ils sont autant à avoir potentiellement reçu la correspondance de Marine Le Pen. L’addition pourrait donc être salée. C’est en tout cas ce qu’espèrent les représentants du Parti Socialiste aux Etats-Unis. “Nous avons fait déposer plusieurs réclamations sur procès-verbal dans différents bureau de vote”, explique Sylvain Bruni, directeur de la campagne de la candidate PS-EELV aux prochaines législatives, Corinne Narassiguin, qui souhaite “que des poursuites soient engagées en France”.
De son côté, Patrick Hays, secrétaire national chargé des Français de l’étranger au Front National, explique que l’e-mail a été envoyé “vendredi à 23h13″ au plus tard et que donc son parti n’a “commis aucune irrégularité”. Ce qui est exact pour les Français de l’étranger du reste du monde, qui votaient dimanche. Mais ceux d’Amérique du Nord auraient dû être exclus de cet envoi massif. En oubliant de le faire, le FN s’est donc exposé aux plaintes de ses adversaires. Et aux sanctions éventuelles.