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Ils veulent "squatter" chez moi à New York ? J'ai osé dire non

On connait la méthode. Un e-mail envoyé en douce par une connaissance lointaine. Un début de message sympa (“ça fait longtemps” ), quelques questions de rigueur (“Que deviens-tu? Tu t’éclates à NYC?” ). L’amorce: “Ca a l’air d’être une ville incroyable” . Puis, paf, la tuile: “Dis, je viens à New York pour une semaine et je voulais savoir si tu connaissais quelqu’un pour m’héberger” .
Toute personne normalement constituée ne le prendrait pas mal, mais nous sommes à New York, une ville magique où le moindre canapé-lit pourri acheté 50 dollars sur Craigslist fait subitement de vous un super ami. Pour repousser les tentatives d’incrust’ , plusieurs solutions existent: 1) emménager dans un studio sans sofa; 2) le “non” frontal; 2bis) le “non” agrémenté d’une excuse à la noix; 3) “faire la conne” comme Alice. “J’envoie des adresses Airbnb et je leur propose de prendre un café quand ils sont là” ,  explique cette Française bien rodée, qui a reçu bien des “radins, des ingrats” chez elle à son arrivée à New York.
“Désolé, j’ai des bed bugs” et autres excuses bidons
Refuser des requêtes d’hébergement est un art à New York. Et si l’on en croit cet article du New York Times, Gandhi était un virtuose en la matière. Lorsqu’il habitait à Manhattan, il refusait les sollicitations en disant “mince, j’aurais bien aimé, mais mon cousin vient ce week-end” . Il n’était pas le théoricien de la non-violence pour rien.
L’auteure offre aussi quelques autres excuses bidons prisées des New-Yorkais (et approuvées par French Morning) comme “c’est la semaine où mon appartement doit être repeint/ nous pensons vendre et nous faisons une open house/ nous avons une infestation horrible de bed bugs”  – la dernière marche aussi avec les cafards et les souris. Nous y ajouterons: “j’ai de la famille qui doit peut-être venir cette semaine” , “un condo est en construction à côté de chez moi” ou encore “j’ai piscine” .
“C’est très français de profiter” 
Alice, elle, a un argument de destruction massive: son mari américain. “Mon mari n’aime pas quand il y a des gens à la maison, j’ai trouvé cette excuse. Pour lui, on ne prend pas les choses gratuitement. C’est très français de profiter” .
Pour ceux qui ont du mal à dire “non”, comme Charlotte (dont le prénom a été changé comme tous les interviewés dans cet article), la sanction est immédiate. Des amis d’amis qu’elle n’avait jamais rencontrés, des anciens collègues “à peine croisés dans les couloirs” … tous l’ont contactée pour profiter de sa chambre d’amis. La jeune femme s’est sentie obligée de capituler face aux envahisseurs. “Lors de ma première année à New York, en cumulé, j’ai eu six mois de gens chez moi, et moins de la moitié était des amis, dit-elle. Souvent, ils jouaient sur les sentiments: un couple qui n’avait pas voyagé en quatre ans, un pote qui n’a jamais vu New York…”
Il aura fallu qu’elle emménage dans un studio pour qu’elle trouve enfin la force de résister. “Accueillir quelqu’un chez toi est un acte sado-maso. Tu t’imposes des contraintes. Mais si tu refuses, tu as l’impression d’être un gros naze, explique-t-elle. Ces situations me mettaient en face de mes propres faiblesses. C’était ça le plus énervant” .
Le droit de dire “non”
Thibault acquiesce. Lui aussi a accueilli beaucoup d’amis d’amis à son arrivée à New York il y a cinq ans, et lui aussi a commencé à refuser du monde. “Le plus dur, c’est de se dire que tu as le droit de dire non. C’est difficile de passer outre le sentiment de culpabilité que tu peux ressentir quand tu refuses du monde” , explique ce courageux Français. Aujourd’hui, seuls ses amis proches et sa famille ont le droit à ses faveurs.
Heureusement, certains “squatteurs” font des erreurs et rendent le “non” plus facile. Un jour, Julie, qui habite l’Upper West Side, a reçu un coup de fil d’une “amie d’amie d’amie d’amie” venue à New York avec son père pour le marathon. “Elle m’a expliqué que son hôtel était bien, mais qu’elle voulait rester quelques jours de plus. Il lui fallait un litLa moutarde m’est montée au nez. Je lui ai dit que je n’étais pas un hôtel. Ce jour-là, j’ai dit non, et j’étais contente de le faire car j’avais l’impression qu’on se foutait de ma gueule. Elle abusait. J’ai logé beaucoup de monde, mais il y a une manière de demander. Pour elle, j’étais intéressante parce que j’avais un lit” .
Nouer des amitiés
Dire “non” ne va pas sans conséquence, surtout quand cela s’adresse à la famille. “Dès que j’ai eu mon deuxième enfant, j’ai dit à mon frère que je ne le recevrai plus. Je n’avais plus assez de place. Ils ont eu du mal à comprendre” , se souvient Alice.
Après tout cela, il serait facile d’oublier que les Français de New York ont un coeur et même des sentiments. Rappelons que New York est chère et certains visiteurs ne peuvent pas se l’offrir. Ouvrir votre porte, et votre clic-clac, peut apporter de belles surprises.
J’ai eu de jolis cadeaux, des cigarettes en l’occurrence, et un lecteur mp3 externe, se souvient Charlotte. J’ai rencontré plein de gens cool” . Et encore plus cool, ils repartent un jour. “Ca m’est arrivé de nouer des amitiés comme ça. J’aime bien discuter, parler. Et puis, si je peux rendre service… souligne Julie. Ça marche aussi car ils ne restent jamais très longtemps. ”
 

Comment bien choisir sa viande chez le boucher américain

Sirloin, brisket, tenderloin ou short ribs. Pour le Français expatrié aux Etats-Unis, le rayon boucherie s’apparente souvent à un véritable casse-tête.

Afin de vous aider à décoder les étiquettes et bien choisir votre viande, French Morning a demandé conseil au boucher français Jean-Claude Setin, qui vient d’ouvrir Le French Butcher à Los Angeles.

Ce qu’il faut savoir

Les morceaux de viande américains ne correspondent pas forcément à nos morceaux français car les systèmes de découpe en France et aux Etats-Unis sont très différents. “Les Américains n’utilisent que 65% de l’animal, contre 95%, chez les bouchers français” explique Jean-Claude Setin. “Ces derniers ont tendance à maximiser le produit, en travaillant l’animal dans sa totalité, de manière plus fine et plus détaillée, tandis que les Américains privilégient la rapidité et l’efficacité”. 

boeuf

Aux Etats-Unis, certains morceaux de viande sont souvent mis de côté ou transformés en viande hachée. “C’est le cas par exemple des basses entrecôtes, pourtant très appréciées en France”.

Par ailleurs, inutile de chercher des abats (appelés “offals”), comme la joue, la langue, les tripes ou la cervelle, en supermarché. “Vous ne pourrez les trouver qu’auprès des ranchers ou de certains bouchers spécialisés” prévient Jean-Claude Setin. 

beef

Petit lexique de survie au rayon boucherie 

Voici quelques-uns des morceaux les plus répandus aux Etats-Unis, avec leurs équivalents français.

Flank steak= La bavette. Elle se mange en steak. Aux Etats-Unis, ce morceau est souvent coupé dans l’épaisseur, ce qui donne, à la cuisson, une viande beaucoup trop saignante. Il est recommandé de le couper à 45 degrés du grain de la viande. 

Short ribs = Le-plat-de-côtes. On peut utiliser ce morceau de viande pour les soupes, les ragouts et autres pot-au-feu.

Brisket= La poitrine. Parfaite pour les ragouts, la viande hachée, les rôtis ou le pastrami. Il faut la cuire soit très longtemps (au barbecue, comme au Texas), soit rôtie à la cocotte à basse température, ou très rapidement (sur une plaque chauffante, comme dans la cuisine coréenne). 

Shank=Le jarret (de boeuf ou de veau), avec son os à moelle. Idéal pour les ragouts, les daubes, les pot-au-feu voire même en soupe. Il peut aussi être utilisé pour réaliser le plat milanais “Osso Bucco”. 

Chuck=Le collier. Un morceau pour fabriquer ses propres hamburgers et steaks hachés ou pour cuisinier un boeuf bourguignon. Il faut le dégraisser le plus possible: les Américains y laissent jusqu’à 20% de gras.

Flat iron ou blade steak=Le paleron. On l’utilise rôti, braisé ou en steak. Les Américains le coupent horizontalement pour se débarrasser d’un nerf qui le traverse dans la longueur. N’hésitez pas à demander à votre boucher de le couper à la française: verticalement, en conservant le nerf, ce qui rend la viande plus tendre. 

Short loin: Ce morceau comprend à la fois le T-bone et le filet-mignon. On peut en faire des rôtis ou des steaks grillés.

Sirloin=Le faux-filet. Idéal pour les amateurs de steaks grillés ou cuits à la poêle. 

Tenderloin=Le filet de boeuf. Il peut être cuisiné en rôti, sous forme de grillades ou de tournedos.

Top sirloin et bottom sirloin: Ce que les Français appellent Rumsteak. Ces morceaux peuvent être consommés en tartare, sous forme de steaks grillés ou cuits à la poêle.

Round=Le rond de gite. Un morceau juteux à consommer en steaks, steak-tartare, carpaccio (à faire découper par son boucher) ou en brochettes. 

Enfin, les amateurs d’araignée (spider steak), de fausse araignée (oyster steak), de hampe (skirt steak) et d’onglet (hanger steak) trouveront leur bonheur dans les boucheries spécialisées, plutôt qu’au supermarché.

Miami à l'heure du Brésil

Vous connaissez le cinéma brésilien? C’est le moment de parfaire votre culture avec le festival annuel de Miami, du 12 au 19 septembre.
Le festival se tient dans 3 salles de Miami (liste ici). A l’affiche de l’ouverture, le 12 septembre, “Trinta”, un film consacré à Joãosinho Trinta, le plus célèbre des directeurs d’écoles de Samba, considéré comme celui qui a changé l’esthètique du carnaval de Rio dans les années 1980. Mais, loin des clichés, le cinéma brésilien n’est pas seulement celui de l’exotisme sexy sous le soleil tropical. C’est aussi un cinéma très réaliste, parfois ultra-violent (à l’image du célèbre “City of God” de 2002).
Regina Duarte, l’une des actrices les plus connues du pays, recevra un prix pour l’ensemble de sa carrière.
Le programme complet
 

Le DJ Madeon au Texas

Le DJ nantais de 21 ans se paie une petite virée aux Etats-Unis et nous offre quatre dates au Texas.
Madeon de son vrai nom Hugo Leclerq commence à se faire connaitre en 2010, notamment via Soundcloud. Un an après il signe le remix du titre Que veux-tu de Yelle. La vidéo de son mashup Pop Culture rencontre un véritable succès, il mélange avec brio 39 chansons connues… un délice musical et coloré. Il tourne beaucoup tout en collaborant avec de nombreux artistes. C’est ainsi que Lady Gaga fait appel à ses talents de producteur sur Artpop, il fera aussi ses premières parties sur les dates américaines. Après un EP, plusieurs chansons, des remixes et autres mashup, Madeon a enfin sorti cette année son premier album, Adventure.
El Paso, Austin, Houston et Dallas du 22 au 26 septembre, maintenant vous n’avez plus aucune excuse pour le rater…

Joris Lacoste et les mystères de la parole au Fiaf

Pour des spectacles qu’on ne sait pas vraiment qualifier, la langue anglaise, bonne mère, a prêté “performance” au français. Un vrai anglicisme, mais on ne trouve pas d’autre mot pour décrire ce qu’a contocté Joris Lacoste, et qu’il présentera en avant-première américaine au festival crossing the Line du Fiaf, les 12 et 13 septembre.
Le projet s’appelle “l’Enclyclopédie de la Parole”: depuis 2007, un groupe pluri-disciplinaire, dirigé par Joris Lacoste, “collecte toute sorte d’enregistrement de voix, qui sont ensuite répertoriés en fonction de phénomènes particuliers de la parole : cadences, choralités, compressions, emphases, espacements, mélodies, répétitions, résidus, saturations, timbres, etc” explique le site internet du projet. De cette matière brute, Lacoste fait son miel pour écrire des spectacles qui ravissent la critique, des “objets non identifiés, où les acteurs sont des instruments jouant la musique des archives sonores. Le premier, interprété en solo par l’actrice Emmanuelle Lafon depuis 2009, est toujours montré en France. “Suite n°2” est le dernier né de la série. C’est lui qui est présenté au Fiaf (et à Philadelphie les 15 et 16 septembre).
“L’idée est de créer une harmonie au sens musical, mettre ensemble des paroles qui peuvent créer une “musique”, mais aussi l’harmonie au sens métaphorique, comment ces textes qui se superposent peuvent créer du sens”, explique Joris Lacoste. Ils sont cinq sur scène, avec seulement un micro, un pupitre et une partition chacun, jouant en canon un puzzle sonore qui finit par créer un ensemble étonnant. Les extraits sonores se carambolent, les univers se fracassent les uns contre les autres, passant d’un discours du président syrien Bachar el-Assad à des ébats d’un site gay, d’un discours de George Bush à celui d’un entraîneur de rugby…
“Est-ce la forme, est-ce le fond? C’est tout l’objet ce ce travail,  confie Joris Lacoste. La manière de parler est souvent au moins aussi signifiante que les mots utilisés”. Les acteurs sont tous musiciens ou “doués d’une excellente oreille”: il le faut pour exécuter la mise en musique des textes. Mais le travail de Lacoste va bien au-delà de la “musicalité” des textes. La sélection est aussi faite en fonction du sens l’autorité “douce et technocratique” d’une discours du ministre portugais de l’économie répondant par exemple à celle brutale et triviale d’un coach de gymnastique croate. Le spectateur n’est pas laissé dans l’ignorance: le nom de l’auteur du discours lui sont donnés, les textes sont tous sous-titrés en anglais quand la langue originale n’est pas l’anglais. Le but n’est pas de perdre l’audience dans le dédale d’un zapping infernal: “on cherche le contraire du zapping, dit Joris Lacoste. Ce n’est pas une simple juxtaposition, mais une tentative de faire entendre des rapports entre les choses. De faire sortir une forme d’harmonie du chaos ambiant”.
Le résultat est un spectacle enthousiasmant, virevoltant, dérangeant aussi, une réflexion puissante sur la cacophonie du monde contemporain.
 
A voir au Florence Gould Hall les jeudi 12 septembre et vendredi 13 septembre à 7:30. Tickets

Louisahhh !!! à New York

L’égérie américaine du label français Bromance sera au Good Room à New York, le vendredi 18 septembre.
Louisahhh!!!, de son vrai nom Louisa Pillot, est une clubbeuse née. Elle a toujours cultivé une passion pour la musique. Elle commença dès son plus jeune age à chanter et jouer de plusieurs instruments. Le jour où elle découvre les musiques électroniques c’est la révélation. Elle n’a pas 17 ans qu’elle se faufile dans les clubs de New York à l’aide d’une fausse carte d’identité. Si elle a choisit Louisahhh!!! comme nom de scène c’est parce qu’il s’apparente à un cri de guerre… ou un cri de joie !
Elle a bossé avec Gesaffelstein mais aussi récemment avec Maelstrom. De l’electro qui tape entre house et minimale. Louisahhh revient dans son pays natal nous offrir son élégance brut de décoffrage.

En 2016, la transat anglaise revient à New York

“The Transat”, une célèbre course de voiliers transatlantique connue en France sous le nom de “transat anglaise” ou de “transat en solitaire” revient à son parcours d’origine. En mai 2016, les voiliers, qui partent de Plymouth, en Angleterre, accosteront à New York. Tout comme lors de la première édition, en 1960.
Une ville que la transat anglaise avait abandonné dès sa deuxième édition, en 1964, préférant Newport, puis Boston. Cette course, qui a lieu tous les quatre ans, a connu une histoire tumultueuse, changeant de nom à plusieurs reprises, tandis que l’édition de 2012 a été purement annulée, pour la première fois. Avec ce nouveau parcours et cette arrivée symbolique à New York, The Transat veut marquer le coup de sa résurrection.
Les Français seront sans doute nombreux à suivre cette course en solitaire, connue pour ses multiples périples (vents violents, icebergs, brouillards grivrants). Mais qui est surtout célèbre pour avoir sacré de nombreux Français. Depuis le lancement, les Français ont presque toujours gagné (dix fois sur treize). Les navigateurs Eric Tabarly, Alain Colas, Loick Perron (qui l’a gagnée trois fois), Francis Joyon, Michel Desjoyeaux ont fait partie des vainqueurs.
Le départ est prévu le 2 mai 2016. Lors de la dernière édition, avec une arrivée à Boston, Loick Perron avait mis 12 jours et 11 heures pour atteindre les côtes américaines.

Où voir des spectacles de stand-up à New York ?

C’est un art new-yorkais par excellence, un concentré de culture américaine. Chaque soir à New York, des dizaines de bars, clubs ou salles proposent des spectacles de stand-up. Sur scène, des comédiens professionnels ou amateurs espèrent vous faire rire avec leurs témoignages, anecdotes cocasses et observations sur la vie, racontées à la première personne. On y parle de dating, de couple, de sexe, d’enfants, d’amitié, des parents, de la mort, des travers et névroses de l’Amérique, parfois de politique.
Dans leur forme traditionnelle, ces spectacles sont animés par un “host”, qui chauffe la salle et fait venir sur scène tour à tour ses invités. Chacun d’entre-eux parle entre 10 et 20 minutes, s’adressant au public  – et posant souvent des questions aux gens dans la salle (si vous vous mettez au premier rang, attendez-vous à des questions et des blagues sur la France).
Et si dans une même soirée, les comédiens sont plus ou moins bons, on passe très souvent un bon moment. A recommander à tous ceux qui comprennent bien l’anglais – sinon, frustration assurée.
1- Comedy Cellar, à West Village
C’est LA scène mythique du stand-up à New York, celle où sont passés Jerry Seinfield ou Robin Williams. Si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être tomber un soir sur Louis C.K, Dave Chapelle, Aziz Ansari ou Chris Rock. Le Comedy Cellar, qui est aussi le décor récurrent de l’excellente série Louie, comprend en réalité deux salles, la principale et le “Village Underground”, à un bloc. Dans ce bar sombre avec tables et banquettes disséminées un peu partout, beaucoup de touristes (américains), des groupes de jeunes, des couples… Lors de notre passage, tous les comédiens étaient excellents : du haut-niveau. Deux consommations par personne obligatoires.
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2- UCB Theater, à Chelsea
Incontournable, c’est l’une des scènes les plus connues de New York.  Les 152 places se remplissent vite (prendre ses tickets à l’avance), et la petite salle est souvent pleine à craquer. Pour le stand-up, on recommande les soirées Whiplash (les lundis à 11pm), avec des comédiens différents chaque semaine. Mais l’UCB est surtout connu pour ses spectacles d’impro. Le principe est simple : une personne du public choisit un mot ou une expression, et la troupe improvise dessus. Les répliques fusent à cent à l’heure, dans tous les sens, et c’est souvent très drôle. On recommande les soirées des impressionnants Stepfathers (le vendredi soir à 9pm, 10 $) et celles de Asssscat 3000, avec parfois la présence d’Amy Poehler (le dimanche soir à 7:30 pm, 10$ et 9 pm, gratuit – mais il est nécessaire de faire une à deux heures de queue).
Programme et infos ici
3- UCB Theater à East Village
C’est l’annexe du UCB. On a testé le show Gentrify, le vendredi à 10:30 pm: les deux hôtes étaient très drôles, et les invités (au nombre de cinq) se sont tous mis la salle dans leur poche : les éclats de rire ne s’arrêtaient pas. Dans la salle, des jeunes de 20 à 40 ans, ambiance East Village ou Williamsburg. A la fin, le public a eu droit à un petit spectacle d’impro, un peu moins convaincant. Miriam Katz, critique spécialisée dans le stand-up, recommande aussi le show Dan + Joe + Charles, qui a lieu deux fois par mois, où viennent parler des comédiens de stand-up, mais aussi des acteurs jouant des petites pièces ou des sketches.
Programme et infos ici
4- Knitting Factory, à Williamsburg
Tous les dimanche à la Knitting Factory, c’est soirée stand-up. Et il y a du monde : lors de notre passage, une grande partie des spectateurs étaient debout. Rien d’étonnant : l’entrée est gratuite, le show est très drôle, avec des comédiens parfois connus pour leurs apparitions à la télé (SNL, Daily Show, Broad City…). Les invités changent chaque semaine. L’ambiance est jeune et le public très réactif, souvent bien réchauffé par l’happy-hour qui a lieu avant le show. Peu de touristes, beaucoup d’habitants du quartier. Chris Rock, Dave Chappelle, Sarah Silverman ou Hannibal Burress y sont passés.
Programme et infos ici
5- Dangerfield, Upper East Side
Ce comedy club, qui existe depuis 45 ans, est un landmark dans le monde du stand-up, où sont passés les pionniers comme George Carlin ou Jay Leno. Aujourd’hui, il n’est plus à la pointe de la mode, mais la salle reste mythique pour de nombreux comédiens. L’intérieur semble n’avoir pas changé depuis des années, tout comme le serveur courbé aux cheveux gris, dont on se demande pourquoi il n’est pas à la retraite, et qui vient souvent dire quelques blagues à la fin de son service. Lors de notre passage un lundi soir, il y avait une dizaine de personnes, tous âges, dont plusieurs couples de touristes américains. L’ambiance était intime, et les comédiens très bons (quatre sur cinq) ou très lourds (un autre). Pour ne pas payer l’entrée à 20$, télécharger un coupon sur le site de la salle (en semaine uniquement). Deux consommations obligatoires par personne.
Programme et infos ici 
D’autres adresses non testées ici, mais recommandées: le Caroline’s On Broadway (Midtown), le Gotham Comedy Club (Midtown), le Comic Strip Live (Upper East Side).

Babbler à l'assaut des attachés de presse américains

Grands murs colorés, cuisine ouverte pour la pause café et guitare électrique posée dans un des coins repos : l’univers de la start-up new-yorkaise. Ces locaux sont ceux de Fresh Planet, la très successful compagnie de jeux en ligne, dont le fondateur, Mathieu Nouzareth fait, avec quelques autres, figure de “parrain” des jeunes entrepreneurs français du net venus conquérir New York. C’est là que Hannah Oiknine a posé ses valises.
“Ca allait l’accent anglais, pas trop nul ?” Hannah Oiknine raccroche le téléphone après avoir tenté de convaincre une agence de relations presse de tester le “produit révolutionnaire” qu’elle s’apprête à lancer aux Etats-Unis. Hannah et sa soeur Sarah on créé Babbler il y a un peu plus de deux ans en France pour “changer les relations presse”. “Le secteur marche encore à l’ancienne, avec des attachées de presse qui n’ont finalement pour outil que le téléphone et l’e-mail et harcèlent des journalistes qui finissent par ne pas ouvrir l’immense majorité des mails qu’ils reçoivent.” Plus de 75% des communiqués de presse envoyés aux journalistes seraient supprimés sans même être ouverts.
Sarah était attachée de presse et Hannah tout juste sortie d’école de commerce lorsqu’elle commencent en 2013 à concevoir Babbler, une plateforme d’échange de contenus entre entreprises (ou agences) et médias. Elles parviennent assez vite à convaincre quelque 300 marques d’utiliser leur plateforme, qui permet aux journalistes de venir piocher les informations susceptibles de les intéresser. Après le démarrage en France, elles entrent donc dans la deuxième phase, celle de la conquête de l’Amérique. “C’est l’endroit incontournable pour notre croissance. C’est le pays des attachés de presse par excellence: on compte cinq attaché(e)s de presse aux Etats-Unis pour un journaliste.”
Après une première levée de fonds de 480.000 euros qui leur a permis de démarrer (auprès de Fred & Farid Groupe, Fashion Capital Partners, Serge Perez), les deux soeurs vont se lancer dans une nouveau tour de table dès ce mois-ci. Objectif: 1,5 million d’euros pour investir dans la technologie et financer leur développement international.

La pétanque gagne du terrain à Cedar Park

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La pratique de la pétanque ne cesse de s’étendre au Texas. Après Austin, dès 2008, un club a été créé à Dallas il y a trois ans. La discipline se développe à San Antonio et les boules sortent des frontières de la capitale de l’État dans le centre du Texas : un nouveau terrain de pétanque vient d’être inauguré à Cedar Park, en banlieue d’Austin. « Nous avons une douzaine de membres qui résident dans la commune », explique Rudy Vallée, qui a travaillé comme chef de cuisine en Californie avant de prendre sa retraite à Cedar Park il y a deux ans et est rapidement devenu un pilier du Heart of Texas pétanque club.
Avec l’Austinite d’origine new-yorkaise Christophe Chambers, pratiquant également ce sport bien français à l’échelle internationale, ils ont donc contacté la Ville de Cedar Park pour leur demander de créer des courts de pétanque au sein d’un des parcs de la municipalité. « La municipalité a accepté de donner un terrain dans Nelson Ranch Park et a ensuite fait part de notre besoin à la troupe locale des scouts, au sein de laquelle un jeune homme de 17 ans, Joseph Menna, s’est emparé de notre projet », raconte Rudy Vallée.
Digne héritier de la tradition de bénévolat des scouts, le jeune Texan s’est attelé d’arrache-pied à l’aménagement du nouveau terrain de pétanque, obtenant des donations de pierres pour délimiter les courts ainsi que le gravier pour les couvrir. Il a réuni des dizaines de bénévoles recrutés parmi les membres du Heart of Texas pétanque club et des parents de scouts pour aménager le nouveau terrain en seulement deux week-ends au cours du mois d’août. « Il a été achevé avec un an d’avance sur le calendrier initialement prévu par la municipalité », s’exclame Arsène Dupin, le président du Heart of Texas pétanque club.
Tout comme les habitants d’Austin peuvent gratuitement prendre part à des parties organisées chaque semaine par le Heart of Texas pétanque dans une demi-douzaine de lieux de la capitale du Texas, les résidents de Cedar Park peuvent désormais profiter de sessions hebdomadaires gratuites d’initiation à la pétanque tous les samedis matins, de 10h à midi, à Nelson Ranch Park. « On fait de la réclame un peu partout en ce moment » et « on ajoutera peut-être des séances le mardi matin quand il fera moins chaud (le soleil tape trop sur le terrain l’après-midi) », indique Rudy Vallée.
 
 

Brigitte: "On a super hâte d'arriver aux Etats-Unis!"

“L’Amérique nous inspire. On a le sentiment d’entrer dans les films qu’on a aimés” . Aurélie Saada et Sylvie Hoarau, les deux chanteuses qui forment l’étonnant groupe Brigitte, ne sont pas simplement contentes de venir en concert aux Etats-Unis; elles sont impatientes.
Le groupe s’installe ici en septembre pour sept dates (dont New York, San Francisco et Los Angeles). C’est la première fois que les deux Françaises font une tournée aux Etats-Unis, même si le pays les a suivi dans leur ascension. Le groupe est venu y enregistrer son premier EP, autoproduit. “C’est à Los Angeles qu’on est allé faire les premières photos de presse et le clip de “Battez-Vous”. On a tourné “J’sais Pas” à Miami…”. 
“Je viens souvent aux États Unis, faire des road trips. D’ailleurs, la chanson “L’Échappée Belle” est inspirée de quelque chose qui m’est arrivée dans un hôtel à New York” , ajoute Aurélie Saada. 
Les Brigitte, prénommées ainsi en hommage aux Brigitte célèbres en France (Bardot, Lahaye…), c’est une amitié fusionnelle entre deux femmes. Aurèlie Saada est née à Paris de parents juifs tunisiens.  Sylvie Hoarau est née à Rouen d’un père réunionnais et d’une mère normande. Leur musique est “le résultat d’un partage total, permanent, le fruit d’une capacité à donner libre cours à nos réflexions, à nos questionnements” , ont-elles dit dans une interview aux InRocks.
Elles sont devenues connues avec la reprise de “Ma Benz” de NTM et ont remporté la Victoire de la musique “Groupe ou artiste révélation de l’année” en 2012. Depuis, elles parcourent le monde: Australie, Japon, Moyen Orient… “La langue française s’exporte vraiment bien. Elle représente la liberté d’expression, Simone de Beauvoir et la Révolution française”. A présent, “on a super hâte d’arriver aux Etats-Unis” .

 
 

Anne Morgan et ces Américaines qui ont reconstruit la France

Elles furent 350. Des Américaines riches, issues des quatre coins des Etats-Unis, francophiles. Elles ont quitté le confort de la haute société pour la Picardie, dévastée par la Première Guerre Mondiale.
L’exposition “American Women Rebuilding France”, qui s’ouvre le 10 septembre au Coral Gables Museum après avoir tourné dans une dizaine de villes aux Etats-Unis, met en lumière ces femmes courageuses, membres de l’American Committee for Devastated France. Entre 1917 et 1924, elles ont été au chevet d’une population en lambeaux après quatre années de guerre, soignant, nourissant, éduquant, reconstruisant… A leur tête: la dynamique Anne Morgan (fille du financier JP Morgan), qui se trouvait en France pendant la guerre.
“Elle apprenait aux enfants à jouer au basket”
Quand ils sont partis, les Allemands ont laissé la Picardie en ruine. La situation était lamentable, explique Elaine Uzan Leary, organisatrice de l’exposition et présidente des Amis américains du Château de BlérancourtAnne Morgan avait fait venir des vaches de Normandie, des lapins… Elle a créé des centres, des cliniques, des cours pour enseigner comment reconstruire une maison, lancé des fêtes, des concours sportifs… Elle apprenait aux enfants comment jouer au basketball, pour leur redonner espoir” .
Touchée par le sort de la population civile française, la francophile a sillonné les Etats-Unis pour lever des fonds pour sa cause et trouver des femmes intéressées. Pourquoi des femmes? “Anne Morgan était aidée par les soldats français, mais comme elle faisait partie de clubs de femmes, comme le Colony Club à New York, c’était peut-être plus naturel de demander aux femmes, et aussi les femmes étaient plus libres pour partir” .
Savoir parler français
Trois critères étaient nécessaires pour rejoindre le Comité: “savoir parler français, conduire une automobile et pouvoir payer le voyage en bateau jusqu’en France” . Anne Morgan ne ménageait pas sa peine. Elle a mobilisé les célébrités et les grandes fortunes de l’époque (la famille Astor, Charlie Chaplin…) pour concocter un livre de recettes destiné à être vendu pour récolter des fonds. Elle s’est aussi invitée dans un grand match de boxe à New York pour faire connaitre sa cause. “Elle savait que les hommes avaient le pouvoir de décision” .
Dans le groupe, “des médecins, des avocates, des femmes qui travaillaient” . L’ “insubmersible” Molly Brown, une rescapée du Titanic, en faisaient également partie. “Elles vivaient dans des baraques en bois, dans la boue, avec des gens pauvres, malades et traumatisés, insiste Elaine Uzan Leary. Certaines sont reparties rapidement. D’autres ont fait la navette entre la France et les Etats-Unis. Le Comité a grandi en France et a été étendu à plusieurs villes. Ces femmes était très respectées en Picardie. Anne Morgan a eu la légion d’honneur. ”
Une histoire digne d’un film
L’exposition “American Women Rebuilding France” présente les photos du travail de ces femmes, commissionnées par Anne Morgan à des fins de “fundraising” . Elles ont été exhumées des archives du château picard de Blérancourt, qui abrite un musée franco-américain. Une conférence sur le rôle des femmes pendant la guerre aura lieu le 5 novembre au musée de Coral Gables lors des French Weeks de Miami.
L’action d’Anne Morgan et des femmes de l’American Committee for Devastated France est peu connue, sans doute parce qu’Anne Morgan était peu connue elle-même et que l’intérêt pour la Grande Guerre aux Etats-Unis a décliné avec la disparition des derniers vétérans. Pourtant, il y aurait de quoi en faire un film. “C’est le rêve! Je verrais bien Meryl Streep dans le rôle principal” , s’exclame Elaine Uzan Leary. Nous sommes en train d’écrire une biographie d’Anne Morgan. Ce genre d’ouvrages intéresse les scénaristes” .