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Gagnez des billets pour Stromae à New York

Il semble remis de sa chute à Minneapolis. Pour la fin de sa tournée aux Etats-Unis, Stromae s’offrira donc bel et bien le Madison Square Garden de New York le 1er octobre. La chanteuse Jaelle Monae sera aussi sur scène en invitée spéciale.
Pour l’occasion, le BureauExport, organisme de promotion des musiciens francophones à l’international, organise une loterie pour gagner deux places pour ce concert-sensation.
Pour participer au tirage au sort, rien de bien compliqué: il suffit de s’abonner à la page Facebook France Rocks et d’envoyer un mail avec votre nom à l’adresse [email protected].
Le concours se termine le 29 septembre à 6pm, les gagnants seront annoncés le 30 septembre.

Anne-Elisabeth Mugnier, la madame calissons de Princeton

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Peu de personnes peuvent se targuer d’avoir été employé dans une mairie, professeur de français dans une Alliance française et fabricante de calissons. C’est le cas d’Anne-Elisabeth Mugnier, une Française de Princeton.
Rien ne destinait cette Bretonne, arrivée aux Etats-Unis il y a neuf ans pour suivre son mari, à devenir confiseuse. Depuis l’enfance, pourtant, elle cuisine, crée des pâtisseries, s’amuse. « Je suis une grande gourmande et j’ai toujours eu besoin de la cuisine pour me vider la tête ».  Elle a commencé par rechercher ce qui ne se faisait pas ici, c’est comme cela que lui est venu l’idée de la confiserie. Son public, jusqu’alors, n’était que ses quatre enfants.
Un jour, elle décide de tout plaquer pour vivre de sa passion, une décision qu’elle a prise grâce à son mari – « il m’a soutenue, porté mes doutes et mes angoisses » – et à un chocolatier de Dinan, Gaël Redouté. « Il m’a convaincue de vivre de ma passion car lui-même a commencé sans formation ».
Elle commence par organiser des ventes privées chez elle avec ses amis français de Princeton. « Un bon moyen d’avoir de vrais retours sur mes produits, de voir ce qui plaisait et ne plaisait pas ». Il y a un an, elle contacte le marché de Princeton pour vendre ses confiseries. Elle se crée un nom : « Les délices d’Annelise ».
Depuis, tous les jeudis, elle y propose des calissons, des nougats et des caramels au beurre salé : « j’ai choisi les calissons pour mon mari qui vient du Sud, les caramels au beurre salé pour mes origines bretonnes, le nougat parce que mon père en raffole et les guimauves pour mes enfants ». Chacune de ses réalisations sont faites avec des produits locaux. Pour son nougat, elle utilise le miel d’un apiculteur du New Jersey, elle fait elle-même la pâte d’amande pour ses calissons mais fait venir le melon confis de France.
Au départ, sur le marché, elle mettait en avant ses caramels demi-sel et les guimauves : « ce sont des produits d’appel, les Américains les connaissent, c’était un moyen pour les attirer à mon stand ». Une fois au stand, la Française fait goûter ses différents produits et ses calissons. Plus qu’un partage culinaire, c’est un échange culturel qui s’installe. « Au début, il n’y avait que des Français au stand et petit à petit les personnes ont été intriguées (…), ce qui les a poussés à s’arrêter et à déguster ».
Pour le moment, Anne-Elisabeth Mugnier ne veut pas ouvrir de magasins. “Ce qui m’importe c’est le partage, sur le marché de Princeton les gens viennent discuter, ils goûtent mes produits, me parlent de leurs voyages en France“. Trois magasins de Princeton commercialisent ses produits depuis juin.
 

Trois papes des arts décoratifs français à l'honneur à New York

Trois grands noms de l’art décoratif français ont rendez-vous à New York pour une discussion sur “le design et héritage français” au Consulat de France, le 7 octobre.
Seront présents: Robert Couturier, l’un des plus grands décorateurs d’intérieur au monde; Guillaume Féau, président de Féau & Cie spécialisée dans les boiseries antiques; et Pierre Frey, responsable de la communication du groupe de tissus et d’ameublement de luxe du même nom, fondée par son grand-père en 1976.
Le débat, organisé par la French Heritage Society, une association qui oeuvre à la promotion du patrimoine français aux Etats-Unis, sera animé par la journaliste Wendy Goodman, responsable “design” au New York Magazine depuis 2007. La conférence sera suivie d’une réception.

Voyez Gad Elmaleh "in English" à Austin et Dallas

Après ses débuts en anglais sur la scène new-yorkaise, Gad Elmaleh se lance à la conquête du reste des Etats-Unis. Il tentera sa chance à Austin le 7 novembre à 7pm et à Dallas le 8 novembre à 8pm.
Alors qu’il joue à guichet fermé en France, l’humoriste a décidé de se lancer aux Etats-Unis pour “se mettre en danger” comme il le confiait à French Morning. Ici, il est annoncé comme le “Ben Stiller français” sans qu’il ne sache trop pourquoi. On peut imaginer que son spectacle 100% en anglais sera vu essentiellement par des francophones, mais ils sont encouragés à venir avec leurs amis anglophones.
 

Pique-nique d'Austin Accueil au Brushy Creek Lake

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Si vous êtes nouveaux à Austin ou que vous avez tout simplement envie de rencontrer d’autres Français, rendez-vous au pique-nique annuel d’Austin Accueil le dimanche 27 septembre entre 10:30 am et 2pm au Brushy Creek Lake.
L’évènement est gratuit et ouvert à tous, membres ou non. Au programme : un moment de partage et de convivialité, chacun apporte des plats à partager. Austin Accueil proposera des desserts et des boissons.
Des jeux seront organisés pour les enfants. L’association promet d’autres surprises pendant la journée.

Constance Bost, de la mode éthique à la FACC Houston

La nouvelle directrice exécutive de la Chambre de commerce franco-américaine de Houston (FACC Houston) vient tout juste de prendre ses fonctions. Le prochain évènement d’envergure sera la 31e Soirée Beaujolais, très attendue par la communauté française.
Cette jeune trentenaire, passée par Dauphine et Sciences Po, a créé son entreprise textile avec une camarade de promo, suite à une expérience professionnelle d’un an avec la Mission Economique du Vietnâm en 2007.  “Travailler à la mission économique à Saigon était une opportunité magnifique, de voir un pays en pleine croissance et transformations, à la fois profondes et rapides, dit-elle. Mon travail consistait à faire des études de marchés pour les entreprises qui voulaient s’implanter au Vietnâm, il y avait beaucoup de prospection et de mise en relation à faire, notamment dans le secteur du luxe, domaine en forte croissance s’appuyant sur une nouvelle classe aisée demandeuse de produits français.
Près de quatre ans après, et un bref passage par la politique – elle est directrice adjointe au Nouveau Centre, le parti d’Hervé Morin, sans y être encartée – Constance Bost lance l’Atelier de Couture avec avec une amie comme associée. Objectif: faire une marque de mode proposant des vêtements abordables et fabriqués de manière éthique. Le projet a suscité l’intérêt de la Société Louis Vuitton (un prix honoraire de mentorat, pour les aider dans le développement financier et marketing, leur a été décerné) et de plusieurs médias, dont La Tribune. La marque est présente aujourd’hui dans dix points de vente en boutique multimarques et en ligne.
Suite à une mutation professionnelle de son époux, elle se retrouve à Houston quelques mois après avoir lancé son entreprise, en mai 2012. Là, elle travaille comme consultante en fundraising pour l’association The Alliance for Multicultural and Community Services, pour laquelle elle contribue à l’organisation du Gala (qui a eu lieu en mai 2015).
A la FACC, avec son board de directeurs (19 au total, dont Geoffroy Petit, Roseline Chapel, le consul Sujiro Seam, John Eldrige, Jacques Fox et Jean-François Bonneté), Constance Bost entend renforcer les services offerts aux entreprises et entrepreneurs désireux de s’implanter à Houston, favoriser la mise en réseau, accroître le nombre de membres, redynamiser  la communication.  “Dans une telle ville avec des capitaux très importants, un dynamisme économique, le plus gros centre médical au monde, beaucoup de choses sont possibles“.
 

Le magazine de mode ICONOfly ressuscite à New York

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Un “journal d’art et d’histoire de l’accessoire” : voilà comment la Française Olivia Bransbourg décrit ICONOfly, le magazine de mode qu’elle a créé en 2006 à Paris. Un journal du format d’un petit cahier qui rassemble des contributions d’artistes, écrivains, historiens, musiciens, chefs ou réalisateurs de cinéma. Le tout sous des formes très diverses : dessins, textes, photos, schémas, recette de cuisine… Chaque numéro, bilingue francais-anglais, est dédié à un thème comme la botte, la lunette ou le bracelet. Un joli objet très cool et très hip, gratuit, mais qu’on pensait en voie de disparition : le dernier numéro datait de 2011.
En ce mois de septembre, le magazine ressuscite, mais à New York, où vit désormais Olivia Bransbourg. Le nouveau numéro, que l’on peut récupérer à la galerie Gagosian ou à l’espace Pioneer Works, est dédié à un objet très new-yorkais : la basket. Le lancement de cette nouvelle édition, dans le cadre du festival Crossing the Line du Fiaf, était organisé lundi 21 septembre à la galerie Gagosian.
“La sneakers, c’est le thème le plus approprié pour New York, une ville où on marche beaucoup”, affirme Olivia Bransbourg. Un accessoire qui permet de se faufiler (“to sneak”) sans faire de bruit, et qui, à l’image de New York, “ne craint pas le mélange des genres”, rappelle la créatrice du magazine.
Pourtant, elle n’en porte jamais. “J’ai une paire de Converse argentées que j’adore, mais je ne les mets pratiquement pas”, avoue-t-elle, perchée sur ses talons aiguilles vert pomme. “Mais la majorité du temps, je suis sur du plat, j’ai trois enfants, alors je dois courir partout.”
Dans ce dernier numéro d’ICONOfly, plusieurs artistes comme Tom Sachs, Jean-Pierre Bertrand, Pierre Hardy ou Tatiana Trouvé ont eu carte blanche pour explorer le sujet de la basket. On y trouve aussi des dessins de Justine Emard qui peuvent s’animer avec un téléphone, grâce à une application conçue par l’artiste.
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Le magazine, financé par la publicité et des partenariats avec des marques, a aussi développé un lien particulier avec le monde du parfum. Le parfum “Attache Moi” avait été lancé avec le numéro du magazine consacré au bracelet. Ce qui devait être une édition limitée est devenu un succès : il a été lancé par le Bon Marché en 2009 et il est toujours vendu chez Barney’s. “C’était complètement inattendu”, confie Olivia Bransbourg, qui a longtemps travaillé, à Paris, dans le milieu de l’art contemporain.
Cet automne, Olivia Bransbourg lance un autre parfum à l’occasion de ce dernier numéro d’ICONOfly. Baptisé “It was a time that was a time”, il a été concu par le parfumeur Nicolas Bonneville comme une interprétation d’une oeuvre de l’artiste Shezad Dawood consacrée aux rescapés de la tempête Sandy.
Le parfum, c’est un monde qu’Olivia Bransbourg connait désormais très bien. Ces trois dernières années, elle travaillait chez le parfumeur Takasago, et c’est pour cela qu’elle avait mis le magazine en stand-by. Maintenant qu’elle a “retrouvé la liberté”, elle compte sortir de nouvelles éditions de son magazine, et se focaliser sur le développement de ses propres fragrances, sous la marque Attache Moi.

Tout savoir sur Best of France à Times Square ce week-end

C’est parti: le “plus grand évènement sur la France hors des frontières” a lieu ce week-end, les 26 et 27 septembre.
Et pourtant il s’en est fallu de peu pour que rien ne se passe. A moins de deux semaines de l’évènement, les organisateurs ont eu la très mauvaise surprise de voir la ville de New York changer leurs plans. “L’évènement était bien sûr programmé avec la ville depuis début 2015, mais les permis officiels finaux ne sont jamais délivrés plus de quelques jours à l’avance“, explique Rod Kukurudz, le producteur exécutif de l’évènement pour le compte de l’association organisatrice, dirigée par Paul Bensabat.
Et là, les autorités de la ville de New York ont considéré que la multiplication des évènements ce week- end (fin de la visite du pape, présence de Barack Obama plus tôt que prévu, et de dizaines de chefs d’Etat pour l’Assemblée Général de l’ONU qui commence lundi). “Trop dangereux“. S’en suivent quelques jours d’intenses négociations – et d’interventions – qui permettent finalement de trouver une solution: l’évènement aura bien lieu à Times Square, mais déménage de quelques blocs. Au lieu d’être au nord de la place (de la 47ème rue à la 51ème), il se déplace de la 43ème à la 38ème, toujours sur Broadway.
Ce samedi 26 septembre à partir de 11h, tout sera donc en place pour la grande fête, inaugurée par la ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Le président François Hollande visitera lui le dimanche après-midi. Le public pourra arpenter les cinq blocks accueillant quelque 150 exposants, représentant le meilleur de ce que la France a à offrir, du tourisme (une quinzaine de régions et villes représentées) à l’industrie en passant par la gastronomie ou la mode. Voici ce qu’il ne faut pas manquer:
La soirée de lancement VIP: le vendredi soir à quelques blocs au nord de la place (Axa Center), une soirée consacrée aux Antilles françaises (tickets en vente à $150).
Le Moulin Rouge: pour la première fois les danseuses du Moulin Rouge se produisent à New York. Le samedi à 12:50pm, 2:20pm et 4:05pm; dimanche à 2:40 and 4:30pm. Le spectacle a lieu sur la grande scène installée au niveau de la 43ème rue côté Broadway. Tout le week end chanteurs (comme Dany Brillant) et autres artistes s’y succéderont.
-Fusée Ariane: une réplique de la fusée européenne s’élèvera au milieu des écrans de Times Square. Le secteur “technologie” accueillera également Thalès, Dassault et bien d’autres.
-Défilés: la mode occupera une large place, autour d’une piste géante installée au niveau de la 38ème rue. Le super-model Tasha de Vasconcelos sera là pour promouvoir son association humanitaire AMOR. Tout le week-end, les défilés se succèderont, avec notamment le “plus cute” de tous, celui de la mode enfant. Le public pourra observer les coulisses d’un défilé de mode “en vrai”: la zone “backstage” sera ouverte, occasion de ne rien manquer du maquillage et coiffage des mannequins.
Wine Tastings: avec la soirée d’ouverture, ce sont les seuls évènements payants. Ils ont lieu à l’Axa Center (7ème avenue et 51ème rue) le samedi soir et dimanche après-midi. Tickets en vente ici.
-Gastronomie: Autour des “Maîtres Cuisiniers de France”, des dizaines de chefs montreront leurs talents, certains sur la scène installée pour des démonstrations de cuisine par de grands noms tels Christian Tetedoie ou le boulanger Eric Kayser.
Plus d’information sur le programme
 
 
 

"Padam, Padam" : Piaf se produit au Café Wha

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“La vie en rose”, “Non, je ne regrette rien”, “L’hymne à l’amour”, on connaît tous ces chansons mythiques d’Edith Piaf. Le duo “Yael  & Gabriel” propose de redécouvrir ces morceaux et bien d’autres en hommage à la Môme, en apportant leurs influences jazz et latino, lors de leur spectacle “Padam, padam” au Café Wha? le 25 septembre.
Les deux artistes mélangent leurs univers. Gabriel Hermida est argentin, guitariste et compositeur de jazz et de tango. Yael Dray est chanteuse, compositrice franco-israélienne. Sa musique est influencée par le rock israélien, le jazz et la musique française, d’où son intérêt pour la Môme.
De leur collaboration est sorti en 2013 un premier album intitulé “Mar del plata”. Ils travaillent actuellement sur un deuxième album.
 

Jean-Michel Othoniel et ses sculptures de verre soufflé à San Francisco

Après Boston, c’est à San Francisco que les oeuvres de Jean-Michel Othoniel vont s’installer, pour une exposition à la galerie 836M. L’artiste y dévoile sa passion pour les fleurs, qu’il illustre par diverses créations originales.
Le Français Jean-Michel Othoniel est mondialement connu pour ses sculptures multicolores composées de verre soufflé et d’aluminium. Il a déjà exposé dans les jardins du château de Versailles, mais aussi au Louvre. Il est le créateur du Kiosque des noctambules, coupole ornée de boules argentées, rouges et bleues, qui recouvre la bouche de métro de la station “Palais royal-musée du Louvre”, place Colette, à Paris.
Dans cette exposition, vous pourrez retrouver le projet pour Versailles de l’artiste, mais aussi deux projets exclusifs : Peony the knot of shame, un grand noeud suspendu créé par l’artiste et La rose des vents, une sculpture en forme de fleur, composée de verre soufflé et d’aluminium doré, posée sur un portant métallique qui tourne au gré du vent. Elle sera installée au Conservatory of flowers de San Francisco, dans le Golden Gate Park.

Le Petit Jardin, une preschool d'immersion en français, ouvre à San Anselmo

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Amber Smith-Lopata a su en quelques mois transformer un immense bâtiment vide appartenant à la Red Hill Church de San Anselmo en une charmante école, avec à l’extérieur sa cours et son bac à sable, son gymnase et ses quatre salles de classe.

Au Petit Jardin, certains espaces de jeux rappellent l’intérieur cocooning d’une maison, parfait pour les petits âgés entre 2 et 5 ans. Ici, l’apprentissage du français se fait en douceur et en jouant, assure la directrice. Et en immersion totale : on n’y parle qu’en français.

Douze enfants étaient présents lors de cette première rentrée la semaine dernière, mais les inscriptions se déroulent tout au long de l’année. Le Petit Jardin peut accueillir jusqu’à 30 élèves, de 8:30am à 5pm. Les formules sont flexibles, avec possibilité de s’inscrire pour 2, 3 ou 5 jours, en journées complètes ou jusqu’à 3:30pm. Les tarifs sont précisés ici.

Une soirée portes ouvertes est prévue pour les parents qui souhaiteraient découvrir cette maternelle et rencontrer l’équipe composée de la directrice et de trois autres maîtresses. La date exacte n’est pas encore connue mais on sait déjà que ce sera une soirée crêpes.

« Les petits sont de vraies éponges, affirme Amber Smith-Lopata, la directrice du Petit Jardin. Ils sont curieux et ne se rendent même pas compte qu’ils apprennent une nouvelle langue. On est en totale immersion ici, on ne parle qu’en français, on fait des jeux, des gestes, on chante. Nous avons des thèmes chaque mois. Ce mois-ci, le thème est la famille, la maison et soi-même. Le mois prochain ce sera la saison de l’automne avec l’apprentissage du cycle de vie des plantes. » 

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C’est dans sa propre maison (et son jardin) de San Anselmo – de l’autre côté du Golden Gate Bridge dans le Comté de Marin –  que tout a commencé. Amber Smith-Lopata, jolie blonde de 36 ans, y a réalisé un rêve d’adolescente : celui d’enseigner le français. Elle était tombée amoureuse de l’Hexagone l’été de ses 16 ans, lors de vacances en France. « Je me souviens des grandes tables où tout le monde est heureux d’être ensemble, des plages magnifiques, de la nourriture délicieuse… ! » La France, c’est aussi le pays de son mari, originaire de Cap Breton, avec qui Amber Smith a trois garçons âgés de 9, 7 et 3 ans.

« Quand mes garçons étaient petits, je voulais rester auprès d’eux », confie-t-elle. Lorsqu’elle a repris le travail, pas question de retourner dans le secteur de la vente dans lequel cette Américaine du Michigan a passé dix ans. « J’ai commencé des ateliers pédagogiques en français avec mes garçons à notre domicile. Puis un jour, j’ai dit à mon mari : je veux ouvrir une crèche, ici, à la maison. Je l’ai lancée en 2008 et ça a duré un peu plus de quatre ans. C’était magnifique, j’ai eu jusqu’à 20 élèves inscrits et j’ai très vite eu envie de voir plus grand. »

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Pour cela, cette fonceuse n’a pas hésité à retourner à l’école pour obtenir les diplômes nécessaires, à parcourir tout le comté au volant de son mini-van pour récupérer meubles et autres fournitures pour sa future école.

Le résultat de sa détermination force l’admiration de ses collègues et amis comme Anne de Souza, l’une des institutrices de l’école Le Petit Jardin. « C’est juste hallucinant ce qu’elle a fait, elle a un tel courage et une telle détermination… Elle ne compte pas ses heures, elle est passionnée, elle aime ce métier, elle aime les enfants ! »

Ariane Daguin: "En trente ans, tout est arrivé"

Je me réveille toujours la nuit en me demandant si le camion va marcher” . On dit qu’on s’assagit avec l’âge. Alors qu’Ariane Daguin fête les 30 ans de sa société D’Artagnan, en septembre, elle n’est en tout cas pas moins stressée. “Je suis toujours angoissée. Toujours. Car tout peut arriver. Et tout est arrivé. Il ne faut pas oublier qu’on nourrit des gens! 
Tout est arrivé, en effet. Il y eut les mauvais moments: la séparation difficile avec son associé George Faison, avec lequel elle avait lancé D’Artagnan en 1985, les galères d’argent des débuts et le fameux coup de fil qu’aucun distributeur de produits alimentaires ne veut recevoir, celui du Center for Disease Control (CDC). Pour D’Artagnan, ce fut en décembre 1999, en plein rush de fin d’année. En cause:  de la listeria avait été détectée dans plusieurs de ses produits et les consommateurs tombaient malade. L’entreprise a dû rappeler l’équivalent de 80.000 dollars de produits, avant de retirer la totalité de la gamme des rayons, soit plus d’un million de dollars. D’Artagnan a failli rendre les armes à ce moment-là. “On a rappelé tous les produits suspects et non suspects. On a fermé la cuisine en cause, qui était celle d’un sous-traitant. Pendant presque un an, nous avons eu du mal à nous en remettre. Le sous-traitant lui, ne s’en est jamais remis” .
Il y eut aussi les bons moments, beaucoup plus nombreux fort heureusement. L’entreprise compte aujourd’hui quelque 200 employés et prévoit 95 millions de dollars de recettes pour la fin de l’année. Le site d’information Bloomberg indiquait récemment que ses revenus avaient doublé en cinq ans et les ventes en ligne quadruplé. Après avoir conquis la côte Est et le Midwest, elle part à l’assaut du Texas, en ouvrant un entrepôt à Houston pour pouvoir vendre ses pâtés organiques, ses foies gras, ses volailles et autres pièces de charcuterie jusqu’à la Nouvelle-Orléans.
Malgré ce succès, Ariane Daguin reste modeste. Elle roule toujours dans une mini-cooper floquée du logo de D’Artagnan. Elle n’a rien perdu de son charmant accent gascon. Et côtoie aussi bien des fermiers amish que des ministres et des people comme Jean Reno, qu’elle a aidé pour la commercialisation de son huile d’olive aux Etats-Unis. A son arrivée aux Etats-Unis, elle n’avait pas en tête de créer un empire commercial. Jeune fille au pair, puis étudiante à Barnard College à New York, elle voulait être journaliste. Surprenant pour la fille d’un grand chef comme André Daguin, un monument de la cuisine française qui possède l’Hôtel de France à Auch. “J’adorais écrire. C’était le chemin que j’allais prendre. Car c’était entendu que je ne reprendrai pas l’affaire familiale même si cela n’était jamais dit ouvertement, se souvient-elle. Quelque part, ça a dû me forger une envie de montrer ce que je valais. Ca m’a poussé à aller loin. 
“Des marshmallows dans la salade”
Le goût pour les bons produits, en tout cas, ne l’a jamais quittée. “Quand j’étais au pair, j’ai vu des choses… des marshmallows dans la salade, une dinde sèche car elle avait été cuite de 3h du matin à 3h de l’après-midi. On jetait de la farine dans le jus, qui était la seule chose qui me faisait envie, pour en faire du gravy. En Gascogne, on envoie des gens en prison pour ça!
A New York, elle débute en travaillant à temps partiel chez Les Trois Petits Cochons, un autre grand nom du pâté qui a fêté cette année ses 40 ans, au côté du Texan moustachu George Faison. Les deux se rendent compte du potentiel du foie gras frais aux Etats-Unis et lancent leur affaire. Ils créent D’Artagnan avec 15.000 dollars. Les débuts sont difficiles. “Il ne se passait pas un jour sans que l’un de nous ne se dise: je rends mon tablier. L’autre disait: allez, on revient demain. La première année a été très dure. On bouffait nos échantillons. On y est allé à la force du poignet” .
Un début d’autant plus difficile qu’Ariane Daguin ne bénéficie pas du soutien de son père. “C’était très tendu quand je suis partie aux Etats-Unis. Pendant trois ans, nous communiquions à travers ma mère. Mon père n’est pas quelqu’un de très démonstratif. On ne se faisait pas de gros câlins. Ils sont venus me voir quand j’ai voulu monter D’Artagnan. La roue avait tourné. Aujourd’hui, quand j’ai des questions techniques, il est toujours derrière moi” .
Désormais, D’Artagnan compte dans son portfolio de clients des chefs de renom comme Daniel Boulud, David Burke, Eric Ripert, Marc Murphy, Marcus Samuelsson et Thomas Keller. Depuis les débuts de la société, le travail d’Ariane Daguin a évolué – “je ne passe plus le balai” – mais elle continue de visiter des fermes pour trouver des partenaires qui respectent les critères d’élevage de D’Artagnan.
Ariane Daguin l’assure: elle s’amuse toujours, trente ans plus tard, mais ne serait pas opposée à ce que sa fille devienne mousquetaire. “Je pourrais lâcher du lest si ma fille décidait de me rejoindre. Elle est architecte à San Francisco. Elle sait manger, goûter mais elle aime trop son travail” , confie-t-elle. Jusqu’à présent, la reine du foie gras a refusé toutes les offres de rachat de son activité. “Je ne saurais pas quoi faire autrement. Je ne veux pas être sur un bateau, je ne veux pas rentrer en France… D’Artagnan, c’est ma vie, mon 2eme bébé” . Un bébé devenu adulte. Une conférence à New York avec son père doit et l’auteur Marc Levy, qui doit avoir lieu vendredi 25 septembre à Albertine pour marquer les 30 ans, affiche complet.