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L'épopée des Amérindiens du World Trade Center

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Journaliste à l’AFP et ancien correspondant à New York, Michel Moutot a publié Ciel d’acier, un roman sur l’épopée de la tribu Mohawk, ces Amérindiens réputés pour ne pas avoir le vertige et qui ont contribué à la construction des gratte-ciels new-yorkais.
Émouvant, réaliste, prenant… un documentaire-fiction de 500 pages qui se dévore. A l’occasion du 14ème anniversaire du 11 septembre, Michel Moutot revient pour French Morning sur les Mohawks et leur rôle dans la construction du World Trade Center.
French Morning: Comment vous est venue l’idée d’écrire sur les Mohawks?
Michel Moutot: J’étais correspondant à New York au moment du 11 septembre. Tous les matins pendant deux mois, j’allais à Ground Zéro pour faire un papier ou un reportage. Tous les jours il fallait trouver le moyen de raconter un peu la même histoire mais différemment, avec des interlocuteurs nouveaux. Sauveteurs, pompiers, secouristes…. tous y sont passés. Et alors que je parlais avec un pompier, je vois passer deux gars dont un avec une grande tresse dans le dos : manifestement des Indiens. C’était environ une semaine après les attentats. Je me dis, eux, je ne les ai pas encore interviewés. Donc je vais voir le gars, qui refuse absolument de me parler. Il n’en a rien à faire, il n’a pas besoin de pub. Du coup je trouve un autre type, ancien ironworker dont le frère est toujours en activité. Je commence à faire mon premier papier là-dessus, à me renseigner, je lis beaucoup sur le sujet. Ce sont des Indiens du Canada. Ce sont eux qui ont construit New York, ils ont construit l’Amérique. J’ai tout de suite adoré leur histoire. Petit garçon, j’aimais les indiens d’Amérique, je jouais aux cowboys et aux indiens.
Je suis rentré à Paris en 2003 avec dans un coin de ma tête, l’idée que l’histoire de ces ironworkers était tellement romanesque qu’il fallait en faire un roman.
Comment se sont passées vos recherches?
Les semaines qui ont suivi 9/11 étaient compliquées pour moi car en tant que journaliste je n’avais pas le droit d’approcher les lieux de l’accident. A l’époque, cela m’énervait mais je m’aperçois que cela m’a sauvé la vie, parce que si j’avais respiré ce qu’ils ont respiré… aujourd’hui j’aurais un cancer. J’avais donc installé mon QG près d’un semi-remorque Mac Donald’s qui servait des hamburgers gratuitement à tous ceux qui travaillaient dans la zone. Les gars s’arrêtaient pour manger, boire un café en sortant de Ground Zéro. Je passais mes journées là et c’est comme cela que j’ai fini par trouver un Mohawk. Plus tard, je suis monté à la réserve de Kahnawake où j’ai rencontré trois anciens ironworkers du World Trade Center. Il y en a un qui m’a servi de modèle pour un personnage. Aujourd’hui ils sont à la retraite, il m’ont raconté leur histoire et moi j’ai romancé tout ça.
C’est donc en partie de la fiction ?
Tout ce qui se passe à propos de 9/11 est absolument vrai, en revanche, les personnages je les ai inventés… j’ai pris plusieurs personnages réels et j’ai créé un personnage avec.
Pourquoi cette tribu reste méconnue ?
D’abord parce que ce sont des gens discrets. C’est aussi ce que j’ai aimé chez eux, ils sont extrêmement fiers de ce qu’ils font mais ne cherchent pas la publicité. Dans un monde de communication c’est assez rafraîchissant. Ils ont toujours été très bien payés. On dit souvent que ce sont les cols bleus les mieux payés d’Amérique… C’est vrai : 100 dollars de l’heure. Leur savoir-faire remonte à six générations. Donc ils sont toujours demandés dans tout le pays et même bien au delà de New York. Il n’y a pas eu un seul gratte-ciel construit sans au moins une équipe de Mohawk.
N’ont-ils réellement pas peur du vide?
Pourquoi voudriez-vous qu’ils n’aient pas le vertige? D’une certaine façon cette légende ne les dérange pas et ça les rend un peu à part, un peu spéciaux.
C’est un moment particulier pour vous le 11 septembre?
Bien sûr ! J’ai couvert pas mal de conflits pour l’AFP mais c’est la plus grosse et incroyable histoire que j’ai jamais couverte.
 
 

Louisahhh! à El Paso

L’égérie américaine du label français Bromance sera au Lowbrow Palace d’El Paso, le vendredi 25 septembre.
Louisahhh!!!, de son vrai nom Louisa Pillot, est une clubbeuse née. Elle a toujours cultivé une passion pour la musique. Elle commença dès son plus jeune age à chanter et jouer de plusieurs instruments. Le jour où elle découvre les musiques électroniques c’est la révélation. Elle n’a pas 17 ans qu’elle se faufile dans les clubs de New York à l’aide d’une fausse carte d’identité. Si elle a choisit Louisahhh!!! comme nom de scène c’est parce qu’il s’apparente à un cri de guerre… ou un cri de joie !
Elle a bossé avec Gesaffelstein mais aussi récemment avec Maelstrom. De l’electro qui tape entre house et minimale. Louisahhh revient dans son pays natal nous offrir son élégance brut de décoffrage.


 

Meshell Ndegeocello à Marfa

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Une voix blues, des mélodies hip hop, jazz, un look androgyne… Meshell Ndegeocello sera au Trans‑Pecos Festival de Marfa au Texas, les 24 et 26 septembre.
En langue swahili Ndegeocello signifie ” libre comme l’oiseau”. Meshell s’inspire de Nina Simon et Miles Davis, dont elle est une fervente admiratrice. Nommée 9 fois aux Grammy Awards vous l’avez certainement entendue dans la bande originale du film Batman et Robin. Elle a collaboré avec de nombreux artistes notamment Basement Jaxx, Indigo Girls ou encore The Blind Boys of Alabama. Elle était également choriste sur l’album Bedtime Stories de Madonna, elle a même été bassiste sur Bridges to Babylon des Rolling Stones. Un joli parcours pour cette soulwoman.


 

Apprendre le diabolo à New York

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Devenir virtuose du diabolo – ou presque – ça vous tente?
Nico Pires, artiste professionnel spécialisé en diabolo, est de passage à New York et vous propose un stage de trois heures le samedi 19 septembre à la Circus Warehouse de Brooklyn.
Cela fait plus de 20 ans que Nico Pires fait virevolter son diabolo. Il a travaillé trois ans en tant qu’artiste au Disneyland Theme Park de Hong Kong. Il aime voyager, partager sa passion et sa prochaine escale est à New York.

Pendant ce cours de trois heures vous apprendrez les rudiments du diabolo ainsi que son histoire. Votre professeur vous fera une petite démonstration pour le plaisir de vos yeux. Vous n’avez pas besoin d’avoir un diabolo, Nico Pires fournit le matériel à tous les participants. C’est 100$ pour les trois heures, ouvert à tous à partir de l’age de 8 ans. Dépêchez vous il n’y a que 10 places de disponibles.

Breathe, un film à couper le souffle

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Breathe ou Respire en français, réalisé par Mélanie Laurent, il sort le 11 septembre à New York et le 18 à Los Angeles.
L’histoire. Charlie est une belle et douce adolescente de 17 ans qui voit sa vie bouleversée par l’arrivée d’une nouvelle élève dans sa classe, la vénéneuse Sarah. Complices, leur amitié déborde d’amour. Charlie est subjuguée par le charme et la désinvolture de Sarah. Malheureusement cette amie se révèle être une terrible manipulatrice qui se joue d’elle. L’idylle amicale se transforme en drame.
Charlie subit sans rien dire les méchancetés de son bourreau. Solitude, crises d’angoisse, tristesse… l’héroïne sombre peu à peu dans une profonde dépression jusqu’au bord de la folie. Un film très émouvant où les deux actrices Joséphine Japy et Lou de Laâge nous emmènent loin. Des personnages qui semblent fait sur mesure tant l’interprétation est réussie. Après Les adoptés sorti en 2011, Respire, un pari gagné pour Mélanie Laurent.


 
 

Downtown Art Days c'est ce week-end

C’est le lancements officiel de la “saison des arts” à Miami, qu nous mènera à Art Basel. Et la mise en bouche est plus qu’appétissante: plus de soixante expositions et évènements à découvrir downtown Miami de vendredi 11 à dimanche 13.
Tout comment au Miami Center for Architecture and Design. Le magnifiique bâtiment “Beaux-Arts” est le “hub” de l’opération. Vous pourrez y démarrer des visistes guidées par des artistes ou encore faire votre propre t-shrt “Art DAys”.
Selon les organisateurs de l’opération, “Downtown Miami compte aujourd’hui la plus grande concentration d’institutions culturelles de tout le Sud-Est américain”. Ce week-end est l’occasion idéale de l’explorer.
Au programme notamment:

  • Bleeding Palm Exhibition at the Intercontinental Miami – 100 Chopin Plaza : des extraits du film animé “A Sun Like A Big Dark Animal,” primé à de nombreux festivals.
  • Balcony to Basement Tour at Olympia Theater at Gusman Center, 174 E. Flagler St.: explore l’histore riche de l’Olympia Theater.
  • Capture: Miami Now : exposition des étudiants en photographie de Miami International University, 1501 Biscayne Blvd., Vendredi 11 septembre de 5 à  pm.
  • Cultural Community Conversation: Your Vision of Miami at the Adrienne Arsht Center – 1300 Biscayne Blvd., samedi 12 septembre de 9:30 à 11 a.m.
  • SketchMIA at the Miami Center for Architecture & Design – 100 NE 1st Ave., samedi 12, de 10 am à midi. Apprenez à dessiner les monuments de downtown, tel que la Dade County Courthouse, l’église  Church of Gesù ou le  “Old US Post Office building” (maintenant MCAD). Classe de deux heures ouverte à tous.
  • FoodSpark Miami Pop-Up – NE 3rd Ave., entre 1st et 2nd Street, Dimanche 13 de 4 to 7 p.m.

A Los Angeles, des oeuvres d'art inspirées par Roland Barthes

Alison Bignon, plasticienne de 31 ans, expose à partir de jeudi 17 septembre à l’Alliance Française de Los Angeles une série d’œuvres d’art inspirées du célèbre roman de Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux. Une exposition qui portera, sans surprise, le nom “fragments”, et qui reflète une “délicate série d’émotions, de désillusions et d’amours”, selon l’Alliance Française.
Alison Bignon a commencé sa carrière par le théâtre. Elle a suivi les cours de l’École de Chaillot avant de devenir metteuse en scène. Elle a poursuivi ensuite sa carrière d’artiste à l’École des Beaux-Arts de Versailles où elle découvre la gravure et différentes techniques plastiques. Elle a déjà exposé un peu partout en France et même en Corée du Sud.
L’entrée pour le vernissage est fixée à 20 $ si vous n’êtes pas membre de l’Alliance française. L’artiste sera présente le jour du vernissage de l’exposition. Une réception à la française aura lieu à cette occasion.

19 choses qui énervent les Français au restaurant aux US

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On préfère le préciser tout de suite: on adore manger au restaurant aux Etats-Unis. Pourquoi ? La diversité des cuisines, le sens de la clientèle, la disponibilité du personnel, la rapidité du service… Mais comme on est Français et qu’on aime râler, voici notre liste des choses qui nous rendent fous.
19. Le serveur/euse qui te demande “How’s everything” avant même le premier coup de fourchette

18. Et qui se sent obligé de revenir toutes les dix minutes alors que tu es en train de t’engueuler avec ta copine

17. Le serveur/euse qui te demande : “Are you still working? 
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16. Celui/celle qui vérifie toutes les 30 secondes si tu as réglé l’addition
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15. Les glaçons partout (lire notre question bête sur pourquoi les Américains adorent les glaçons)
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14. La clim’ à fond la caisse
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13. Le groupe qui hurle à côté de toi (précision: le restaurant est presque vide)
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12. Ton assiette retirée alors que tu n’as pas terminé
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11. Ton verre retiré alors qu’il n’est pas vide
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10. Quand on t’apporte l’addition alors que tu voulais commander un dessert ou un café
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9. Le prix du vin (et on vous a expliqué pourquoi il est aussi cher)
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8. Le tip
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7. Le café pourri (le fameux “jus de chaussette”)
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6. Les menus à rallonge dans les “diners”
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5. Faire une heure de queue pour rentrer dans un truc à la mode
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4. “We don’t seat uncompleted parties”: l’hôtesse qui ne veut pas laisser asseoir ton groupe car ton pote est en retard
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3. Pas de carafe d’eau
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2. Avec la taxe et le tip, l’addition est toujours beaucoup plus élevée
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1. Le tip ajouté automatiquement, et tu suspectes que c’est parce que tu es Français
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Top départ pour voir Gad Elmaleh à San Francisco

Jusqu’ici, le public de Gad Elmaleh aux Etats-Unis, c’était avant tout des expatriés français. L’humoriste, qualifié de “Ben Stiller français”, va tenter de séduire un public un peu plus américain avec un show entièrement en anglais.
A San Francisco, les places, mises en vente ce mercredi 9 septembre à 10 am PT, risquent de partir très vite. Le 17 novembre, Gad Elmaleh jouera certainement à guichet fermé au Bimbo’s 365 Club.
Lors de son dernier show en juin à New York, devant un public chauffé à blanc, Gad Elmaleh avait annoncé qu’il allait désormais faire ses spectacles aux Etats-Unis dans la langue du pays. Avant San Francisco, il se rodera pendant  dix soirs à New York.

Inscrivez-vous au Speak Easy du 28 septembre à O'Cabanon

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Les soirées Speak Easy de French Morning vous plaisent de plus en plus: nous en organisons désormais deux par mois. Pour la prochaine nous vous emmenons dans un nouvel endroit, chez nos amis de O’Cabanon.
Pour les nouveaux un rappel du principe des soirées Speak Easy: la moitié des participants est de langue maternelle française, l’autre moitié « English native speakers ». 
Chaque francophone discute pour 14 minutes avec un anglophone: les sept premières minutes de conversation se passent en anglais, les sept suivantes en français. Puis on change de partenaire. Au total, cinq sessions de quatorze minutes se succèdent.
Et tout ça en buvant et mangeant (le prix du ticket inclut un cocktail et des hors d’oeuvre). Inscrivez-vous vite ici:

Sur les traces de Shackleton et du changement climatique

Investisseur en capital-risque et explorateur: le mélange est inédit, mais c’est la vie de Luc Hardy, français de New York. French Morning vous avait raconté son expédition l’an dernier, avec huit autres aventuriers, partis dans l’Antarctique.
L’aventure a donné lieu à un film documentaire, présenté en avant-première au siège des Nations Unies à New York, le 14 septembre à 6:30 pm. Il raconte l’histoire de ces neuf aventuriers venus d’horizons très différents et rassemblés par Luc Hardy: un réalisateur (l’auteur du film, Bertrand Delapierre), des scientifiques, une championne de snowboard et deux militaires anglais, choisi par Luc Hardy pour établir le lien avec Ernest Schackleton, militaire et explorateur anglais, dont le voyage mythique, il y a cent ans, avait tourné au drame.
En partant sur les traces de Schackleton, Luc Hardy et ses compères n’entendaient pas seulement lui rendre hommage. L’objet était aussi scientifique, avec le déploiement de bouées d’analyses qui permettront l’étude de ce bout du monde et les conséquences du changement climatique sur le milieu.
La projection sera suivie d’une discussion avec Luc Hardy et Pat Mitchell, membre fondatrice de Green Cross International, organisation.
La bande-annonce du film:

Ils veulent "squatter" chez moi à New York ? J'ai osé dire non

On connait la méthode. Un e-mail envoyé en douce par une connaissance lointaine. Un début de message sympa (“ça fait longtemps” ), quelques questions de rigueur (“Que deviens-tu? Tu t’éclates à NYC?” ). L’amorce: “Ca a l’air d’être une ville incroyable” . Puis, paf, la tuile: “Dis, je viens à New York pour une semaine et je voulais savoir si tu connaissais quelqu’un pour m’héberger” .
Toute personne normalement constituée ne le prendrait pas mal, mais nous sommes à New York, une ville magique où le moindre canapé-lit pourri acheté 50 dollars sur Craigslist fait subitement de vous un super ami. Pour repousser les tentatives d’incrust’ , plusieurs solutions existent: 1) emménager dans un studio sans sofa; 2) le “non” frontal; 2bis) le “non” agrémenté d’une excuse à la noix; 3) “faire la conne” comme Alice. “J’envoie des adresses Airbnb et je leur propose de prendre un café quand ils sont là” ,  explique cette Française bien rodée, qui a reçu bien des “radins, des ingrats” chez elle à son arrivée à New York.
“Désolé, j’ai des bed bugs” et autres excuses bidons
Refuser des requêtes d’hébergement est un art à New York. Et si l’on en croit cet article du New York Times, Gandhi était un virtuose en la matière. Lorsqu’il habitait à Manhattan, il refusait les sollicitations en disant “mince, j’aurais bien aimé, mais mon cousin vient ce week-end” . Il n’était pas le théoricien de la non-violence pour rien.
L’auteure offre aussi quelques autres excuses bidons prisées des New-Yorkais (et approuvées par French Morning) comme “c’est la semaine où mon appartement doit être repeint/ nous pensons vendre et nous faisons une open house/ nous avons une infestation horrible de bed bugs”  – la dernière marche aussi avec les cafards et les souris. Nous y ajouterons: “j’ai de la famille qui doit peut-être venir cette semaine” , “un condo est en construction à côté de chez moi” ou encore “j’ai piscine” .
“C’est très français de profiter” 
Alice, elle, a un argument de destruction massive: son mari américain. “Mon mari n’aime pas quand il y a des gens à la maison, j’ai trouvé cette excuse. Pour lui, on ne prend pas les choses gratuitement. C’est très français de profiter” .
Pour ceux qui ont du mal à dire “non”, comme Charlotte (dont le prénom a été changé comme tous les interviewés dans cet article), la sanction est immédiate. Des amis d’amis qu’elle n’avait jamais rencontrés, des anciens collègues “à peine croisés dans les couloirs” … tous l’ont contactée pour profiter de sa chambre d’amis. La jeune femme s’est sentie obligée de capituler face aux envahisseurs. “Lors de ma première année à New York, en cumulé, j’ai eu six mois de gens chez moi, et moins de la moitié était des amis, dit-elle. Souvent, ils jouaient sur les sentiments: un couple qui n’avait pas voyagé en quatre ans, un pote qui n’a jamais vu New York…”
Il aura fallu qu’elle emménage dans un studio pour qu’elle trouve enfin la force de résister. “Accueillir quelqu’un chez toi est un acte sado-maso. Tu t’imposes des contraintes. Mais si tu refuses, tu as l’impression d’être un gros naze, explique-t-elle. Ces situations me mettaient en face de mes propres faiblesses. C’était ça le plus énervant” .
Le droit de dire “non”
Thibault acquiesce. Lui aussi a accueilli beaucoup d’amis d’amis à son arrivée à New York il y a cinq ans, et lui aussi a commencé à refuser du monde. “Le plus dur, c’est de se dire que tu as le droit de dire non. C’est difficile de passer outre le sentiment de culpabilité que tu peux ressentir quand tu refuses du monde” , explique ce courageux Français. Aujourd’hui, seuls ses amis proches et sa famille ont le droit à ses faveurs.
Heureusement, certains “squatteurs” font des erreurs et rendent le “non” plus facile. Un jour, Julie, qui habite l’Upper West Side, a reçu un coup de fil d’une “amie d’amie d’amie d’amie” venue à New York avec son père pour le marathon. “Elle m’a expliqué que son hôtel était bien, mais qu’elle voulait rester quelques jours de plus. Il lui fallait un litLa moutarde m’est montée au nez. Je lui ai dit que je n’étais pas un hôtel. Ce jour-là, j’ai dit non, et j’étais contente de le faire car j’avais l’impression qu’on se foutait de ma gueule. Elle abusait. J’ai logé beaucoup de monde, mais il y a une manière de demander. Pour elle, j’étais intéressante parce que j’avais un lit” .
Nouer des amitiés
Dire “non” ne va pas sans conséquence, surtout quand cela s’adresse à la famille. “Dès que j’ai eu mon deuxième enfant, j’ai dit à mon frère que je ne le recevrai plus. Je n’avais plus assez de place. Ils ont eu du mal à comprendre” , se souvient Alice.
Après tout cela, il serait facile d’oublier que les Français de New York ont un coeur et même des sentiments. Rappelons que New York est chère et certains visiteurs ne peuvent pas se l’offrir. Ouvrir votre porte, et votre clic-clac, peut apporter de belles surprises.
J’ai eu de jolis cadeaux, des cigarettes en l’occurrence, et un lecteur mp3 externe, se souvient Charlotte. J’ai rencontré plein de gens cool” . Et encore plus cool, ils repartent un jour. “Ca m’est arrivé de nouer des amitiés comme ça. J’aime bien discuter, parler. Et puis, si je peux rendre service… souligne Julie. Ça marche aussi car ils ne restent jamais très longtemps. ”