L’Hermione est entrée, samedi matin – en marche arrière, s’il vous plait – dans une Boston endormie. Les rues tortueuses et cossues de la ville, qui avait acclamé La Fayette à son retour aux Etats-Unis à bord de l’Hermione, en avril 1780, pour annoncer le soutien de la France contre l’occupant britannique, étaient vides.
Sur les docks de Rowes Wharf, seul résonne la douce mélodie du fifre joué par des musiciens en tenue d’époque. Quelques curieux, et des touristes qui petit-déjeunent sur la terrasse d’un hôtel de luxe sur les quais, assistent à l’arrimage de la frégate.
Rapidement, une file d’attente se forme. Shawn et Lilianne, un couple franco-américain de Boston, se devaient de venir la voir.
“Ça vaut vraiment le coup?” demande cette dernière en voyant la file s’allonger.
Non loin de là, sous la spectaculaire arche de Rowes Wharf, on monte l’estrade pour la traditionnelle cérémonie d’accueil. Le maire de Boston et plusieurs officiels sont attendus. La foule se rassemble tout autour. Boston se réveille.
Hymnes et drapeaux français et américains. Discours. Cadeaux officiels. La Fayette. L’amitié franco-américaine. Fanfares… Les cérémonies d’accueil pour l’Hermione se suivent et se ressemblent.
A Boston la francophile, cependant, elle avait un goût particulier. Quand La Fayette arriva en ville en 1780, il fut acclamé par les Bostoniens, accueilli au son des cloches de la North Church voisine et les tirs de canons. La France y disposait, depuis un an, d’un consul, rappelle l’actuel titulaire du poste Fabien Fieschi.
Le maire de Boston Marty Walsh, qui était la veille à un concert d’U2, est venu accueillir le navire:
Jean-Louis Frot, le légendaire ancien maire de Rochefort qui a lancé l’idée de reconstruire l’Hermione, est là aussi. C’est la seule escale américaine que l’ancien maire a décidé de faire – “New York, c’est trop gigantesque, écrasant…” . Cité plusieurs fois pendant les discours, il a eu le droit à une ovation de la part des nombreux Rochefortais venus suivre l’Hermione aux Etats-Unis.
Des La Fayette dans le public
Dans le public, deux descendants de La Fayette écoutent attentivement: le comte Gilbert de Pusy La Fayette et son fils Alexandre. Discret, le premier se dit “ému” . “Ma famille a des origines bretonnes. Nous sommes très attachés à la marine, à tous ces artisans qui existent encore et font du travail à l’ancienne. Ils sont de moins en moins nombreux. C’est sans doute le dernier chef d’œuvre qu’ils feront. Et qu’ils l’aient fait à la mémoire de mon ancêtre me touche beaucoup” .
“Il faut faire le bilan”
A bord, avant l’ouverture du navire au public, on retrouve l’actuel maire de Rochefort Hervé Blanché, qui n’aura plus à faire de discours en anglais car il rentre au bercail après avoir accompagné l’Hermione sur plusieurs escales. Et Jean-Louis Frot, assis. “C’est un mélange de joie et d’émotion, confie-t-il. L’impression qu’une étape colossale se referme. La Fayette était à Boston il y a plus de deux siècles. L’Hermione est de retour” .
Alors que le voyage américain de l’Hermione est bientôt terminé, l’ancien maire souhaite qu’un “bilan complet de la tournée soit fait” . “Il faut qu’on sache les points forts, les points faibles”, dit-il. Une chose est sûre: “Il ne faut pas que l’Hermione s’arrête à ça. Les Rochefortais voudraient l’avoir douze mois sur douze, mais ça n’est pas possible!”
L'Hermione revient à Boston (sans La Fayette)
Décès à Los Angeles du créateur de mode Christian Audigier
Il avait commencé au printemps 2015 une chimiothérapie dans le meilleur hôpital de Los Angeles, Cedars- Sinai, où son ami Johnny Hallyday avait frôlé la mort en 2009. Mais après des mois de bataille, le cancer a finalement eu raison de Christian Audigier. Le célèbre créateur de mode et homme d’affaires français, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, à Los Angeles, à l’âge de 57 ans. En janvier dernier, les médecins lui avaient diagnostiqué un syndrome myélodysplasique (MDS), un cancer de la moelle osseuse.
Né en Avignon en 1958, Christian Audigier avait débuté sa carrière dans le monde de la mode, très jeune, à l’âge de 17 ans. Celui qui voulait révolutionner la mode du “jeanswear” avait notamment travaillé pour Guess, Levis et Diesel. En 2000, il était parti s’installer à Los Angeles: il y avait fait fortune grâce à sa marque Ed Hardy lancée en 2004, dont les célèbres T-shirts et casquettes avaient été popularisé par les plus grandes célébrités d’Hollywood et du show-business: de Michael Jackson à Madonna, en passant par Britney Spears ou Justin Timberlake.
Cet amateur du monde de la nuit et ami des stars, se disait notamment proche du “Roi de la Pop”. A la mort de Michael Jackson en 2009, Audigier avait même un temps envisagé de racheter sa dernière demeure à Los Angeles. Cette même année, il avait raconté son incroyable parcours dans une autobiographie intitulée: “Mon American Dream : des cités d’Avignon à la Cité des Anges”, aux Editions Michel Lafon.
Père de quatre enfants, il était à la tête d’une fortune de plus de 500 millions de dollars. Vendredi matin, de nombreuses stars et amis proches, dont le chanteur Johnny Hallyday, lui ont rendu hommage sur la toile.
La Géorgie, nouvelle terre promise du bilinguisme
Avec l’ouverture d’une école publique en « dual immersion » chaque année depuis cinq ans, toutes langues confondues, le bilinguisme a le vent en poupe en Géorgie.
« Il y a un total de 14 écoles en immersion linguistique en Géorgie (…). La demande des parents est telle que de nombreuses écoles ouvriront dans le futur », assure Greg Barfield, spécialiste du programme au Département de l’Education de Géorgie dans le rapport de l’Ambassade de France sur les programmes bilingues.
Nouvelle école à charte
C’est à Alpharetta, petite ville au nord d’Atlanta, qu’ouvrira, en août 2015, l’International Charter School of Atlanta (ICS Atlanta), dernière école en date. Du Kindergarten au 4th grade, elle offre un programme d’immersion en français (mais également en espagnol, en mandarin et en allemand). Les inscriptions sont d’ores et déjà bouclées et les listes d’attente extrêmement longues.
Comme cela a été le cas pour bon nombre d’écoles publiques en immersion en Géorgie, « l’ICS Atlanta a été créée suite à l’initiative d’un groupe de parents convaincus et de professeurs. Il y avait un manque manifeste de possibilités d’immersion linguistique dans la région notamment en français », explique Séverine Plesnarski, responsable de la section francophone à l’ICS Atlanta.
« Il y a clairement un souhait de la part des autorités politiques de développer ce type de modèle bilingue en Géorgie. Nous soutenons intensivement cette initiative, et défendons le choix du français parmi les autres langues », commente Alexandre Durand, attaché de coopération et d’action culturelle au Consulat de France d’Atlanta.
Géorgie et Utah, même combat
Le panorama de l’immersion en Géorgie a de nombreuses similitudes avec l’Utah, modèle précurseur de l’immersion linguistique.
Aujourd’hui, en Utah, 25.000 élèves se rendent dans 118 écoles en immersion linguistique (63 en espagnol, 33 en chinois, 14 en français, 6 en portugais, 2 en allemand). Ce résultat est le fruit d’une loi votée en 2008 par le Sénat de l’Utah (The International Initiatives – Bill 41). « Des moyens importants sont alloués à ces écoles. Pédagogiquement, nous travaillons au niveau de l’Etat de manière uniformisée et ce, peu importe la langue enseignée. A mon sens, c’est pour cela que cela fonctionne si bien », explique Kaye Murdock, responsable de la section française au Département de l’Education de l’Utah.
« L’une de nos particularités, efficace, expérimentée et confirmée par les dernières recherches, consiste à immerger les enfants dans une langue la matinée et dans une autre l’après-midi ».
Manque de financement et de professeurs
En Géorgie, « la volonté politique est là mais ce qui nous manque, c’est le financement car il va devenir nécessaire de créer, dans le cursus scolaire secondaire, des cours avancés appropriés aux élèves en immersion et réaménager l’infrastructure scolaire existante» explique Stéphane Allagnon, président de l’American Association of Teacher of French (AATF) en Géorgie.
Pour les écoles publiques et privées de Géorgie proposant l’immersion en français, d’autres défis seront également à relever comme le manque de professeurs ou la capitalisation officielle dans le secondaire des crédits acquis dans le système immersif primaire.
« L’une de nos plus grandes difficultés est de trouver des professeurs », confirme Soraya Roudchi, directrice de la Little Da Vinci School, une école internationale d’Atlanta. Le programme « Jules Verne » de mobilité des enseignants liant l’Utah à des Académies françaises pourrait être une piste à étudier « pour autant que les visas J1 attribués aux enseignants étrangers puissent être accordés en plus grand nombre en Géorgie », précise Alexandre Durand, du consulat.
UberPop vs taxis: au final, c'est la France qui perd
“Ils ont bloqué les routes, ce qui a mis la circulation à l’arrêt pendant des heures. Ils ont brûlé des pneus crevés. Ils ont renversé des voitures Uber”. Le Wall Street Journal n’en revient pas: les chauffeurs de taxis français ont voulu la peau d’UberPop et ils ont sorti les gros bras.
Dans un article intitulé “La France arrête Uber” (en référence à l’arrestation de deux responsables d’Uber France et Europe), paru le 3 juillet, le journal s’intéresse aux conséquences de ce conflit sur l’image de la France. Pour le quotidien, les enseignements sont très clairs: “Paris envoie un message glaçant à tous les entrepreneurs qui souhaient investir en France” .
Fuite des investisseurs
Selon cet article, si la France n’est pas le premier pays à remettre en question Uber, elle n’est pourtant pas en position de le faire aujourd’hui en raison de sa condition économique : “Les Français échouent au test d’Uber à un moment particulièrement mauvais pour leur économie, que les investisseurs étrangers fuient à un rythme plus rapide que presque tout autre pays développé.”
Le Wall Street Journal relève une certaine hypocrisie des dirigeants français en rappelant que le ministre de l’économie Emmanuel Macron était aux Etats-Unis récemment pour “encourager l’investissement étranger dans l’économie brisée de son pays. Il a même rencontré des techies et des étudiants de l’Harvard Innovation Lab pour présenter la France comme une destination entrepreneuriale. Les arrestations d’Uber envoient un message différent” .
Le duo Brigitte passe septembre aux USA
A l’occasion de leur deuxième album “À bouche que veux-tu ?”, Brigitte se produira aux Etats-Unis en septembre. Le duo composé Sylvie Hoarau et Aurélie Saada sera le vendredi 18 septembre au Poisson Rouge à New York, le vendredi 25 septembre au Bimbo’s 365 Club à San Francisco et le samedi 26 septembre au Luckman Fine Arts Complex de Los Angeles.
Connues grâce à leur reprise Ma Benz de NTM, leur premier album “Et vous, tu m’aimes ?” a été certifié double disque de platine. En 2011, les deux chanteuses, qui ont pris le nom de Brigitte en hommage aux grandes “Brigitte” françaises (Bardot, Fontaine, Lahaie) ont ensuite effectué une tournée de 250 dates en France et à l’étranger. Aux Etats Unis et au Canada, le duo effectuera seulement huit dates. Outre New York, Los Angeles et San Francisco, les chanteuses seront les 15 et 23 septembre au Empty Bottle à Chicago, le 19 septembre au Birchmere à Alexandria, le 21 septembre au Virgin Mobile Corona Theatre à Montréal et le 22 septembre au Hoxton à Toronto.
Une conférence sur la crise grecque à Houston
Si la situation de la Grèce est du chinois pour vous, bloquez votre lundi 13 juillet. Jean-François Bonneté, conseiller consulaire, organise une conférence sur la “crise grecque” avec le professeur d’économie de Rice University Ted Loch-Temzelides.
La discussion aura lieu à Rouge Wine Bar à Houston à partir de 5:30pm. Entre autres casquettes, M. Loch-Temzelides a travaillé et conseillé plusieurs organismes financiers américains et internationaux, comme la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne et le FMI.
Gratuit.
"Eden", le paradis électro de Mia Hansen-Løve, arrive à Austin
Novembre 1992. Des jeunes, des histoire d’amour, de la drogue, des boites de nuits… Et de la musique. Beaucoup de musique. “Eden”, c’est un long voyage de 20 ans au cours duquel des jeunes, devenus moins jeunes, tentent de trouver leur paradis.
Paul adore la musique électronique. Avec son meilleur ami, il crée le duo “Cheers” et fait ses premiers pas dans le milieu électro de la nuit parisienne. Passionné par sa musique et entièrement dévoué à son activité de DJ, il en oublie de construire sa vie.
De soirée en soirée, et de peine de coeur en peine de coeur, Paul essaye de trouver sa place dans une société où sa musique peine à être reconnue comme art. Bien obligé de constater qu’il stagne alors que, un peu par hasard, ses copains et concurrents, les Daft Punk, explosent, il commence des jobs alimentaires qui ne l’aident pas à s’épanouir. Accro’ à l’alcool et dépendant d’une mère peu encourageante, Paul survit, tant bien que mal.
Réalisé en 2014 par Mia Hansen-Løve, “Eden” a été présenté au festival de Toronto et salué par la critique. Un moment de cinéma sensible et entraînant.
A Dallas, partez une journée sur la lune
Parler avec un membre de l’expédition de la Station spatiale internationale, construire sa propre fusée, écouter des spécialistes d’astronomie… Tel est, en partie, le programme de la “Moon Day 2015” au Frontiers of Flight Museum de Dallas.
Cet évènement annuel, le plus grand rassemblement d’astronautes frustrés ou en culotte courte, aura lieu cette année le 18 juillet, entre 10am et 5pm. Plusieurs activités sont proposées pendant cette journée très “spatiale”. Vous pourrez notamment discuter l’astronaute Anousheh Ansari et poser vos questions directement aux membres de l’Expedition 43 qui est actuellement dans la Station spatiale internationale. Les plus jeunes sont invités à des ateliers artistiques de créations de lunes.
Selon Vox, voici pourquoi les Français manifestent autant
Les Français passent leur temps à manifester. Dans un article publié le 6 juillet sur le site d’information Vox, le journaliste Zack Beauchamp se penche sur ce cliché.
La première question qu’il faut se poser est : “est-ce vrai?” La réponse n’est pas évidente, selon le journaliste, qui s’appuie sur des chiffres rapportés par le site d’information The Local : “Selon la façon dont vous regardez les chiffres, la France est soit dans la moyenne européenne en terme de manifestations, ou tout en haut dans des données telles que le nombre de manifestations et de journées de travail perdues à cause des grèves.”
Uber
En revanche, il est clair pour lui que les manifestations “sont plus importantes et visibles dans la vie politique française que dans n’importe quel autre pays développé” . Merci Uber!
Zack Beauchamp revient sur les origines de cette tendance. Il montre que cela vient des « charivaris » , ces manifestations de rue qui ont éclaté dans les années 1780, autour de la révolution française, quand des groupes de jeunes hommes allaient frapper aux maisons d’individus ayant commis une faute morale – “une relation extra-conjugale par exemple” . Ils leur demandaient de l’argent ou les forçaient à fuir la ville.
Avec le temps, ces réunions sont devenues de plus en plus politiques. “La colère des manifestants n’était pas uniquement tournée contre l’autorité locale, mais contre la politique nationale qu’elle représentait” .
Les syndicats sont « parano »
Pour le journaliste, les syndicats ont renforcé ce phénomène. Il note ce qu’il appelle “la nature paradoxale des syndicats français” : nos syndicats sont « forts et faibles » en même temps. Seulement 8% des travailleurs français sont syndiqués, mais la loi française confère aux représentants syndicaux un rôle “étendu” dans le management des entreprises.
“Parce que les syndicats doivent tellement de leur pouvoir non pas au nombre de leurs membres mais à des lois favorables qui peuvent être abrogées théoriquement à tout moment, ils sont parano. Ils veulent davantage combattre une politique dans le présent que dans le futur, car ils ne sont pas sûrs de pouvoir le faire demain” .
La faute des patrons aussi
“Le fait que les syndicats français sont parano ne veut pas dire que personne ne veut leur peau. Les entreprises connaissent leur faiblesse, et donc les négociations commencent souvent sur une ligne dure, ce qui encourage les syndicats à organiser des manifestations violentes plutôt que d’essayer d’en découdre à la table des négociations” .
Mais Zack Beauchamp rappelle aussi que les travailleurs français ont obtenu le droit de grève bien avant le droit de se syndiquer. “Ce qui veut dire que la France a développé une tradition de grève et d’activisme bien avant qu’une hiérarchie syndicale se mette à négocier pour eux. La grève était un premier recours, plutôt qu’un dernier, et d’une certaine manière, c’est toujours dans le muscle de la mémoire” .
Monsieur Hulot passe ses fameuses vacances à Los Angeles
Vacances au bord de la mer, glaces qui tombent par terre et autres maladresses, Monsieur Hulot est le personnage de toute une génération.
Rires en noir et blanc, pas de parole mais une fameuse mélodie signée Alain Romans et la bonne vieille voiture Salmson pétaradante de Monsieur Hulot qui, en 1953, part sur les plages comme la plupart des Français de l’époque… Malgré la pipe d’adulte qu’il fume inlassablement, Monsieur Hulot ne se différencie pas des enfants qui courent entre les chateaux de sable et se prennent d’amitié pour lui. Comme s’il n’avait jamais tout à fait grandi, c’est avec un pincement au coeur que Monsieur Hulot voit septembre arriver. Dans la petite station balnéaire, on se souviendra toujours de son passage.
“Les Vacances de Monsieur Hulot”, chef d’oeuvre de Jacques Tati, sera projeté à l’Egyptian Theater le vendredi 17 juillet à 7:30pm. Il sera suivi d’un autre film dans lequel Jacques Tati interprète le personnage principal, “Jour de fête”, qui raconte l’histoire d’un petit village français en pleine préparation pour la fête annuelle.