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Gad Elmaleh revient à San Francisco

Dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde.
Gad Elmaleh revient présenter son spectacle à San Francisco, au Bimbo, le 5 février, et les places sont mises en ventes ce vendredi 9 janvier à 10h. Avec une limite de deux tickets par acheteur.
L’humoriste présentera son spectacle Sans Tambour… (2013), en francais – un show qu’il a déjà présenté à plusieurs reprises aux Etats-Unis, en 2013.
Comptez sur lui pour faire rire les expat’ avec de longues tirades sur les différences culturelles franco-américaines… Sujet inépuisable !

La galerie Perrotin rend hommage au peintre Jesús Rafael Soto

A cheval entre Paris et New York, l’exposition Chronochrome rend hommage à Jesús Rafael Soto. Rendez-vous à la galerie Perrotin du 15 janvier au 21 février pour (re)découvrir le travail de l’artiste.
Une soixantaine de toiles seront exposées, toutes réalisées entre 1957 et 2003. Jesús Rafael Soto a débuté sa carrière pas à pas, au Venezuela. Il commence par peindre des affiches de cinéma. Passionné et visiblement très doué, il entre à l’école des Beaux-Arts de Caracas, avant de s’installer à Paris, où il découvre les méandres de l’art abstrait.
L’artiste collaborera avec les plus grands, notamment Fernand Léger, et Victor Vasarely. Son art visuel géométrique, qui joue sur les parallèles, reliefs, et mouvements, lui permet de se faire un nom dans le milieu de l’art. Il expose, entre autres, dans le majestueux hall du bâtiment de l’Unesco, puis au forum du Centre Pompidou, à Paris.
Décédé il y a dix ans, de grands musées continuent à lui rendre hommage, à l’image du Guggenheim, qui accueillit entre ses murs les oeuvres de Jesús Rafael Soto.

Dominique Ansel va lancer une "boulangerie hybride"

Mettez-vous dans la file d’attente. Dominique Ansel a annoncé, mardi, l’ouverture d’une boulangerie pas comme les autres au printemps 2015 dans le West Village. Son nom: The Kitchen.
Point de cronut dans cette “boulangerie hybride” . Le chef-pâtissier français a voulu mettre les méthodes de production des restaurants au service de la pâtisserie. Les produits seront réalisés au fil des commandes des clients, plutôt que de rester entreposés dans le présentoir en attendant d’être achetés, pour plus de fraicheur. Objectif: livrer la pâtisserie aux clients en quelques minutes (sauf pour les mille-feuilles et les mousses au chocolat).
Dans sa pâtisserie de SoHo, la Dominique Ansel Bakery, vend déjà des madeleines destinées à être consommées dans les quatre minutes suivant leur production. The Kitchen disposera aussi d’une table communale pour des dégustations de desserts. Le chef n’était pas disponible pour commentaire.

Charlie Hebdo: la visite d'Obama à l'Ambassade de France

Le président américain s’est déplacé jeudi soir à l’ambassade de France à Washington pour signer le registre de condoléances.
La visite n’était pas annoncée. Au retour d’un déplacement de deux jours à Detroit et Phoenix, Barack Obama a “tenu à venir présenter les condoléances du peuple américain aux Français” a-t-il dit à l’ambassadeur Gérard Araud.
Il a signé le livre de condoléances, installé pour l’occasion sur une table entourée d’un buste de Marianne et des drapeaux américain, européen et français, ce dernier ceint d’un ruban noir, et devant un tableau représentant le général Rochambeau, commandant du corps expéditionnaire français venu participer aux guerres révolutionnaires américaines.
Le message du président américain:
“On behalf of all Americans, I extend our deepest sympathy and solidarity to the people of France following the terrible terrorist attack in Paris. As allies across the centuries, we stand united with our French brothers to ensure that justice is done and our way of life is defended. We go forward together knowing that terror is no match for freedom and ideals we stand for — ideals that light the world.”
(Traduction: “Au nom de tous les Américains, je présente notre plus profonde sympathie et solidarité au peuple de France à la suite du terrible attentat terroriste à Paris. En tant qu’alliés à travers les siècles, nous nous tenons unis avec nos frères français pour assurer que la justice soit faite et que notre mode de vie soit défendu. Nous avançons ensemble sachant que le terrorisme ne peut rien contre la liberté et les idéaux qui sont les nôtres. Idéaux qui éclairent le monde”.)
Puis il a terminé son message d’un “Vive la France!”, précédé de sa signature.

Condoléances de Barack Obama

Charlie Hebdo: des rassemblements au Texas

Cet article sera mis à jour en fonction des informations que nous recevrons.
A la suite du premier rassemblement organisé mercredi 7 janvier à la résidence du consul de France à Houston à l’initiative du conseiller consulaire Jean-François Bonneté, un nouveau rassemblement est organisé ce jeudi 8 janvier par le groupe meetup Le Dialogue des francophones de Houston à 20h30 au Café Express Uptown (1101 Uptown Park Boulevard). Les participants observeront une minute de silence.
Un autre hommage est organisé vendredi 9 janvier de 18h à 19h30 au Café crème d’Austin (1834 East Oltorf Street), par la correspondante de French Morning Cécile Fandos. On peut avoir plus de détails, confirmer sa présence et inviter ses amis sur la page Facebook de l’évènement.
Vendredi aussi, l’Alliance Française de Dallas organise une mobilisation à 17h à Campbell Green Park. Le rassemblement sera clôturé par une minute de silence à 17h30.
Toujours à Dallas, un autre rassemblement est programmé dans le quartier d’Oak Cliff à ENO’s Pizza Tavern samedi 10 janvier à 15h. Plus de détails et RSVP sur la page Facebook de l’évènement.

Dimanche 11 janvier, une marche à la mémoire des victimes partira du Capitole d’Austin à midi. Infos sur la page Facebook de l’évènement.

Dans la foulée, un moment de recueillement sera observé à Houston, à 17h, au Sam Houston Park – The Heritage Society, 1100 Bagby Street (à l’angle de Lamar Street et Bagby Street). Plus d’informations et RSVP sur la page Facebook de l’évènement.

Parallèlement, l’artiste français de Houston Mr D prévoit ce week-end de “faire une peinture murale commémorative et de recueillement dans Houston, dans un lieu qui sera annoncé très prochainement” sur les réseaux sociaux. Surveiller la page Facebook de l’artiste pour plus d’informations.

Le New York irréel de Daniel Castan à Carré d’artistes

La passion du peintre Daniel Castan, c’est New York, les univers urbains, les perspectives démesurées et les points de fuite. Des peintures plus suggestives que vraiment représentatives. Une forme d’impressionnisme contemporain, si l’on peut dire.
«Je fais du figuratif et de l’abstraction, et la ville de New York s’y prête bien, explique-t-il depuis la galerie Carré d’artistes de SoHo, où ses tableaux sont disponibles. Ce que je propose est un New York revisité, l’expression d’une atmosphère bien plus que des détails“.
Sur ses toiles peintes au couteau et à l’huile alkydé, le peintre essaie de recréer ces ambiances graphiques urbaines qu’il affectionne. Les couleurs y sont plutôt vives et contrastées, les lignes des immeubles se perdent  dans le ciel et les larges avenues semblent sans fin. L’atmosphère y est électrique, onirique et mystérieuse.
Si, au départ, Daniel Castan ne travaillait qu’à partir de ses propres clichés, il peint désormais grâce à son imagination. Aujourd’hui, seul compte le travail sur la lumière, la perspective, la dimension, tous détails superflus étant soigneusement occultés.
Les galeries d’art  “Carré d’artistes”, ont pour vocation commune de “démocratiser l’art contemporain”. Sans discrimination de style, de technique, de cote, de notoriété, ces galeries exposent en permanence une sélection de 600 artistes peintres dans 26 galeries dans le monde entier.
 

Un film sur Truffaut et Godard à San Francisco

Pour une fois, Jean-Luc Godard et François Truffaut sont de l’autre côté de la caméra. Dans le documentaire Deux de la Vague, projeté à San Francisco le 21 janvier, les deux réalisateurs français racontent leur amitié, puis leurs déchirements.
Les deux compères se rencontrent en 1950. Ils ont la vingtaine, deviennent amis, collègues aussi, écrivant tous les deux dans Les Cahiers du Cinéma. Les inséparables passent une dizaine d’années ensemble à refaire le monde. Et puis, en 1968, c’est la rupture. Les motifs sont politiques, Godard s’engageant aux côtés des soixante-huitards tandis que Truffaut reste éloigné de ces événements.
Le réalisateur Antoine de Baecque a rassemblé une multitude de documents d’archive, photos monochromes et articles de journaux pour illustrer son documentaire. A travers ce film, on découvre le cinéma de la Nouvelle Vague sous un nouveau jour.
Le film sera projeté à 19h à l’Alliance Française de San Francisco.

Charlie Hebdo : ce qu'en dit la presse américaine

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Alors que la France observait une journée de deuil, jeudi, la presse américaine continuait de s’interroger sur l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo.

D’abord, le Wall Street Journal rappelle que c’est “l’une des attaques les plus meurtrières dans la capitale française depuis 1995, quand une bombe  a explosé dans la station de métro Saint-Michel“. CNN mesure aussi la singularité de cet attentat. “Bien que l’Europe ne soit pas étrangère au terrorisme islamiste à l’heure d’Al Qaïda et maintenant l’EI”, rapporte la chaîne, il n’y avait pas eu d’attaque réussie “de loup solitaire” depuis longtemps. 

Les médias américains déplorent unanimement l’attaque contre Charlie Hebdo, reconnu par beaucoup comme un symbole de la liberté de la presse. Le New York Times écrit que le journal représente une “part formidable de la tradition en France, qui déploie satyre et insolence sur les politiciens et la police, les banquiers et les religions de toute sorte“. La radio NPR admire le dévouement du journal, qui, “en dépit d’une attaque à la bombe en 2011 dans les locaux de Charlie Hebdo, de menaces continues et d’une sécurité permanente autour du bâtiment, (…) l’équipe de l’hebdomadaire n’a jamais ralenti la cadence“.

Le Daily Beast rappelle aussi que le journal “se moquait équitablement de tous“, des extrémistes au pluriel, quels qu’ils soient.

Du côté du New Yorker, on regrette déjà ces hommes qui “croyaient et vivaient de leurs valeurs d’une manière que peu d’entre nous ont déjà envisagé“. “Pour être courageux, écrit la journaliste, aucun d’entre eux n’avait besoin de saccharine” (un édulcorant artificiel). Pour le New Yorker, Charlie Hebdo se moque de “nos croyances en des choses folles“.

A contre-courant, Vox, tout en exprimant sa peine envers les victimes, souligne aussi que les dessins de Charlie Hebdo allaient parfois au-delà des limites. “Vous ne devez pas publier de dessins racistes. Ce n’est pas la liberté d’expression, c’est une question de politesse et de décence“.

La faute à qui?

D’autres médias tentent de remonter aux “sources” du problème. Le New York Times parle ainsi de militants ayant “intensifié les attaques contre les citoyens français“. Le journal explique ce changement par “la décision du gouvernement français de soutenir les Etats-Unis dans leur campagne aérienne contre les militants de l’Etat islamique, en Syrie et en Irak”. 

Le quotidien croit trouver les racines de l’acte dans le précédent quinquennat. L’auteur fait part d’une “série d’initiatives gouvernementales que les musulmans avaient dénoncées comme discriminatoires” par l’ancien président Nicolas Sarkozy, “à commencer par l’interdiction du voile intégral“.

Pour le New Yorker, “La France (…) a profondément échoué dans sa tentative de donner du sens à sa propre diversité“. Pour le magazine, il faudra, dans les prochains jours, “discuter de la nature de cet échec, et voir à quoi ressemblerait son contraire“. Le New Yorker se méfie aussi de Marine Le Pen, qui, selon lui, “va inévitablement offrir un ensemble de réponses, affublées de leur caractéristique habit de velours posé sur d’horribles injonctions qui empirent souvent les choses“.

Le Daily Beast appelle à ne pas céder à la “panique” qu’engendre “ce jeu d’intimidation” . “Les terroristes, par définition, essayent d’affecter le comportement des gens à travers la peur. C’est leur stratégie, la violence est juste une tactique“. Selon le site, la bonne attitude est de “ne pas céder à ces gens qui essayent de vous intimider“, et d’au contraire, “rappeler votre droit à vivre en liberté, sans peur“. C’est que les Français ont fait.

“L’après”
Le blog Media Decoder du New York Times note l’existence d’un “ élan d’unanimité inattendu” de la part de politiciens de toutes tendances. Si ils “se battaient la semaine dernière“, les voilà unis pour promettre “de défendre la liberté d’expression d’une publication avec laquelle les relations étaient généralement tendues“.
Le Daily Beast estime que l’événement doit être un “moment qui rassemble” : “le choc apporte la clarté“, lit-on dans l’article. Le journaliste se dit touché et appelle au soutien de tous. “Une attaque sur des journalistes, où que ce soit, est une attaque sur l’ensemble de la société civile“.

En Californie, le foie gras revient dans les assiettes

Le foie gras fait son grand retour en Californie. Interdit à la vente en 2004 par une loi entrée en vigueur en 2012, il vient d’être à nouveau autorisé par un juge fédéral américain.

Mercredi 7 janvier, Stephen V. Wilson a levé l’interdiction, estimant que celle-ci était inconstitutionnelle car elle interférait avec la législation commerciale fédérale sur les volailles, le Poultry Products Inspection Act (PPIA). « Il est incontesté que le PPIA (…) n’impose aucune obligation concernant le fait que le foie gras doit être fabriqué à partir de foies d’animaux qui n’ont pas été gavés », souligne la décision de justice.

Les producteurs de foie gras et restaurateurs qui avaient déposé le recours ont accueilli la nouvelle par une explosion de joie. D’autant qu’il ne s’agit pas là de leur premier appel, comme l’explique le producteur new-yorkais Marcus Henley, directeur des opérations chez Hudson Valley Foie Gras, qui se bat aux côtés du groupe Hot’s Restaurant à Los Angeles et de l’Association des Éleveurs de Canards et d’Oies du Québec depuis 2012.

« En octobre 2014, nous avions déjà cherché à annuler l’interdiction en basant notre argumentation sur le fait qu’elle était contraire à la liberté de commerce inter-étatique », à savoir entre la Californie, et l’état de New York où le foie gras d’Hudson Valley est fabriqué. L’appel avait toutefois été rejeté. « Cette fois-ci, c’est la législation fédérale existante qui est venue à notre secours », explique Marcus Henley.

Ruée sur le foie gras

Juste après l’annonce de la décision de justice, « nous avons reçu des commandes de la part de restaurateurs impatients », raconte-t-il. Dans la Nappa Valley, le chef Ken Frank de La Toque a annoncé le retour du foie gras sur son menu … dès mercredi soir. A Los Angeles, Ludo Lefebvre de Trois Mec et Petit Trois et Josiah Citrin de Melisse comptent lui emboîter le pas très vite.

« C’est une très bonne nouvelle, mais plus sur le principe que pour le canard ! Personne ne peut nous interdire ce que nous avons le droit de manger. Pour moi, cette décision ne change pas grand-chose puisque je proposais déjà du foie gras à mes clients », a expliqué à French Morning le chef Laurent Quenioux, de Bistro LQ. « Pour ne pas être en infraction avec la loi, nous ne vendions pas le foie gras mais l’offrions aux clients, en recommandant une donation ! Sur le menu, il figurait sous les initiales FG. » Entre novembre et décembre 2014, pour les fêtes « on nous a commandé au total plus de 100 kg de foie gras », dit-il. « La seule différence aujourd’hui, c’est que nous pouvons en quelque sorte, sortir de l’obscurité. »

Il est encore possible que la Californie fasse appel de cette nouvelle décision du juge Wilson. C’est ce sur quoi compte l’association de défense de la cause animale PETA, qui a critiqué « les cuisiniers qui ont besoin d’une loi pour arrêter de servir un organe proche d’exploser d’un oiseau cruellement gavé de force ». Bon appétit !

Charlie Hebdo: Jon Stewart ne rit pas

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Jon Stewart n’avait pas le cœur à rire, mercredi soir. Quelques heures après l’attaque contre Charlie Hebdo, l’animateur a ouvert son show du jour avec un monologue émouvant pour rendre hommage aux victimes et rappeler que “la comédie ne devrait pas être un acte de courage” .
Voir la vidéo:
http://youtu.be/_0GjEzMb4zY

9,5 millions de dollars pour le duplex de Yannick Noah à New York

9,5 millions de dollars. C’est la coquette somme demandée par l’ex-tennisman Yannick Noah pour son appartement new-yorkais au 230 Central Park South, la rue qui borde le sud de Central Park.
Selon le site d’immobilier Curbed, le sportif reconverti en chanteur a acquis l’appartement en 1995 avec sa deuxième femme, Heather Stewart-Whyte. La propriété compte trois chambres (depuis l’ajout du studio adjacent racheté pour 500.000 dollars en 2007). Selon le listing de l’agence Halstead, elle offre, au niveau supérieur, une “vue panoramique sur Central Park depuis presque toutes les chambres” et dispose d’un sauna et d’un bain-jacuzzi. La cuisine est équipée de deux banquettes (voir photo ci-dessus).
Selon The Real Deal, un penthouse dans ce même immeuble, le Southmoor House, est parti pour 11,9 millions de dollars l’été dernier.
 

A New York, un millier de "Charlie"

(Mis à jour avec le registre de condoléances)  Ils étaient un bon millier, massés comme pour se tenir chaud dans le froid glacial, sur Union Square, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo.
Sous les yeux de la majestueuse Statue de George Washington, la foule essentiellement française a allumé des bougies, brandi des stylos et des pancartes “Je suis Charlie” . Des photos géantes aussi, celles des visages des quatre caricaturistes qui ont perdu la vie dans l’attaque – Charb, Wolinski, Tignous et Cabu – préparées par l’équipe de l’artiste JR sur place.
Puis, petit à petit, elle a donné de la voix, alternant “Je suis Charlie” et “I am Charlie“, quelques timides d’abord puis plus assurées Marseillaises et un “Même pas peur” lancé aux terroristes.
Sur les marches, Maria, emmitouflée, a laissé échapper quelques larmes: “Ca a été un gros choc. Je suis là pour Cabu. Recré A2, Droit de réponse, c’était mon enfance , souligne cette Française. J’ai grandi avec lui. Il nous a fait grandir” .
Céline, autre Française de New York, n’a pu contenir ses larmes non plus. “J’ai grandi dans le 11e arrondissement, à quelques centaines de mètres de là où tout cela s’est passé. Je connaissais bien Charlie Hebdo. Dans mon milieu étudiant, à Paris-5, on était très porté sur ce genre d’humour. Ce qui s’est passé, c’est une atteinte à la démocratie. A Paris, j’aurais fait la même chose. On a attaqué nos valeurs, notre liberté. C’est un symbole très fort. En étant là ce soir, on montre qu’ils ne vont pas gagner. 
De mémoire de New-Yorkais, jamais Union Square, forum des joies et des peines de New York depuis un siècle et demi, n’avait vu autant de Français, une communauté qui n’a pas l’habitude des mobilisations collectives. Le rassemblement de mercredi était spontané. Il a vu le jour sur Facebook dans la matinée, avant d’être relayé sur les réseaux sociaux et French Morning, à l’image d’autres rassemblements qui se tenaient ce soir-là à travers les Etats-Unis.
Alors que la Marseillaise montait dans la nuit d’Union Square, l’Ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, remerciait ceux qu’ils croisaient d’être venus malgré le froid –  il faisait -13 Celsius. “Les téléphones à la mission ont explosé. Le nombre de messages laissés sous toutes les formes est sans fin, a-t-il indiqué. Ce qu’il attend de la communauté internationale? “Une mobilisation complète, comme ce soir. Déterminée” .
Le Consul de France à New York, Bertrand Lortholary, l’a rejoint. « Dans le monde entier, les Français se réunissent, comme ici à New York. C’est important qu’ils le fassent. Ce type de rassemblements est rare. Cela ne leur donne que plus de force. »
A quelques pas de là, un autre visage connu: CharlElie Couture, à peine reconnaissable derrière ses lunettes de soleil, blotti dans son imperméable rouge. Lui est venu rendre hommage aux “libres-penseurs” de Charlie Hebdo. “Ca les aurait bien fait rigoler qu’on leur dise qu’ils mouraient en martyrs de l’humour, observe-t-il en parlant des douze morts. Ils ne l’auraient pas cru, en tout cas pas la veille de ce jour ” .
La mobilisation clôt une journée de stupeur pour les Français de New York, qui ont appris la tragédie tôt le matin. Barack Obama et John Kerry ont rendu hommage aux victimes de l’attentat et ont assuré que les Etats-Unis se tenaient aux côtés de la France. En déplacement dans le Queens, le maire de New York Bill de Blasio a respecté une minute de silence tandis que la sécurité était renforcée aux abords du Consulat de France.
Ilda, mère de famille française qui vit à New York depuis deux ans, a décidé d’assister au rassemblement avec son fils et sa fille, de 4 et 8 ans. “Je suis venue pour exprimer mon soutien à la liberté d’expression, et je voulais que mes enfants soient là aussi. Pour la grande, c’est bien qu’elle sorte de son cocon, qu’elle soit là, dans le froid. Je voulais lui montrer à quel point c’est important de défendre la liberté aujourd’hui. 
Caroline Mezière, qui travaille dans une banque à New York, n’était pas une lectrice de Charlie Hebdo. Mais depuis mercredi matin, elle reçoit de nombreux témoignages de sympathie. “De tous mes collègues, dit-elle. Même si on est en dehors de France, on se sent tous français. La liberté d’expression est une valeur française ” .
Ce que voulais montrer en étant là ce soir, lance Stéphane Pain, c’est de dire: ‘on vous emmerde, on n’a pas peur’ . On sera là quoi qu’il arrive” .
Même si on vit loin, Paris reste ma ville, et la France mon pays. Et je voulais montrer ma solidarité avec tous les gens qui manifestent en France et qui veulent dire non aux extrémismes de tout bord” , ajoute sa voisine Aurélie Jézéquel. Un autre rassemblement est prévu le 10 janvier, 14h, à Washington Square Park.
Le Consulat a aussi ouvert un registre de condoléances, accessible au Consulat (934 Fifth Avenue) de 14 heures à 19 heures ce jeudi 8 janvier et les jours suivants de 10 heures à 19 heures, jusqu’au 14 janvier inclus.Un registre de condoléances numérique a été mis en place par l’ambassade de France aux Etats Unis.
Avec Jessica Gourdon
Photos: Perrine Signoret