A quelques jours de l’ouverture, Frédéric Vaucamps ne comprenait toujours pas comment marchait son nouveau four américain. Il faut dire que ce ch’ti d’origine importe sa boutique “Les Merveilleux de Fred” pour la toute première fois aux Etats-Unis. Les portes ouvriront officiellement le vendredi 9 janvier.
C’est au coeur du West Village que les Merveilleux cuiront bien sagement en attendant d’être dévorés. Frédéric Vaucamps a choisi ce quartier dès le premier jour où il s’y est promené. “Je logeais dans un hôtel à côté, dit-il, et j’ai adoré ce coin“.
Avant d’arriver dans la Grosse Pomme, Frédéric Vaucamps a du gravir les échelons un à un. Il commence à faire des gâteaux dans la cuisine familiale, à 8 ans. “C’était une vocation“, transmise par son frère, lui aussi pâtissier. Celui qui se décrit lui-même comme “un passionné” commence à 14 ans un apprentissage en pâtisserie, à Lille.
A seulement 19 ans, il se met à son compte : “trop jeune, je faisais plein de bêtises, mais bon, elles m’ont permis d’être au point aujourd’hui“. Ne se laissant pas abattre pour autant, il crée une nouvelle boutique trois ans plus tard. “Le Merveilleux commence à y prendre une place importante, explique Frédéric Vaucamps. Cent Merveilleux, pour dix autres gâteaux“.
Cette petite douceur meringuée, aujourd’hui déclinée par le pâtissier en une multitude de couleurs et de parfums, vient elle aussi du “Nord”. Ce qui prend tout son sens quand on sait que, parole de spécialiste, “c’est un gâteau qui fond très vite quand il fait chaud, et ça ne donne pas franchement envie d’en manger“.
Petit à petit, tous les autres gâteaux disparaissent des vitrines de Frédéric Vaucamps. Jusqu’en 1996, où ce dernier ouvre sa toute première boutique intitulée “Les Merveilleux de Fred“, entièrement dédiée à ce petit plaisir sucré. Beaucoup d’autres suivront, avec toujours la même décoration, la même devanture, la même fresque, et même, confie le pâtissier ,”le même lustre“. Après une deuxième boutique à Lille, il en ouvre six à Paris, deux en Belgique et deux au Royaume-Uni.
Et le voilà désormais parti à la conquête des Etats-Unis (puis prochainement, de Dubaï et Genève). Dans chaque grande ville, il nomme un associé. “Je leur apprends tout ce que je sais, et eux forment leur équipe. Je viens pour chaque ouverture aussi“. A New York, c’est un franco-belge qui sera chargé de faire tourner la boutique. Ce dernier “adorait le produit“, et, voyant son succès en France, il a lui-même demandé à Frédéric Vaucamps de venir s’expatrier dans la Grosse Pomme.
Frédéric Vaucamps, lui, rentrera bientôt dans son enseigne du Vieux Lille, “la seule sans associé“. Son planning bien chargé, sa femme enceinte et ses bientôt quatre enfants l’y attendent bien sagement.
"Les Merveilleux de Fred": un ch'ti vient régaler New York
Charlie Hebdo: Les Français de Miami "font bloc" à South Beach
Deux cents personnes se sont réunies à Miami ce mercredi 7 janvier pour rendre hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo.
Le rassemblement, organisé spontanément sur Facebook dans l’après-midi par deux Français, a été rapidement partagé sur les réseaux sociaux au sein de la communauté française. Les participants se sont retrouvés à South Beach à 19h30, et ont marché silencieusement sur la rue piétonne de Lincoln Road.
Un parcours qui n’avait pas été choisi au hasard et qui a permis à de nombreux touristes et passants de se joindre au cortège pour témoigner leur solidarité.
Le choc et l’émotion étaient palpables. Naïma, organisatrice de la manifestation avec son ami Antoine, a pris la parole pour souligner « l’importance de faire bloc à l’étranger, même loin de la France ». Quand on lui demande pourquoi elle a pris l’initiative, elle décrit « le besoin d’un exutoire et de partager l’émotion avec d’autres Français ».
Elle souligne par ailleurs le soutien de la police de Miami, contactée dans l’après-midi et qui ne s’est pas opposée au rassemblement, pourtant organisé dans le quartier le plus animé de la ville.
Les participants ont défilé munis de panneaux « Je suis Charlie » et « Freedom of speech », à l’effigie des quatre dessinateurs disparus notamment.
Guillaume, 35 ans et installé à Miami depuis trois ans, partage son émotion : « J’ai ressenti le besoin urgent de partager ce choc avec d’autres Français, de voir que nous sommes tous solidaires face à l’horreur et sans doute aussi de me rassurer sur la nature humaine ».
Laura, une jeune Française arrivée il y a quelques mois seulement en Floride, ajoute : « Mon père est journaliste et je me suis sentie presque personnellement touchée par ce drame. Le fait de voir d’autres journalistes attaqués me fait réaliser la menace qui pèse aujourd’hui sur la presse ».
De nombreuses personnes de confession musulmane avaient aussi fait le déplacement et ont tenu à exprimer leur solidarité. A l’image d’Amalia, marocaine : « Evidemment on dira qu’il ne faut pas faire l’amalgame et que nous n’avons pas besoin de nous excuser, mais cet événement est terrible pour l’image de l’Islam, une religion de paix. On ne devrait jamais commettre un crime pareil en son nom ».
Le Consulat Général de France à Miami organise un hommage aux victimes ce jeudi 8 janvier à 17h à Bayfront Park (200 Biscayne Boulevard), à la demande du conseiller consulaire Xavier Capdevielle.
A Los Angeles, 200 "Charlie" se serrent les coudes
De la colère, des larmes, mais aussi des embrassades de réconfort. Hier soir à Los Angeles, près de 200 personnes se sont réunies au Figaro Café, dans le quartier de Los Feliz, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat sanglant survenu mercredi au siège du journal satirique « Charlie Hebdo », à Paris.
L’initiative de ce rassemblement avait été lancée plus tôt dans la journée par le journaliste Guillaume Serina, correspondant du Point à Los Angeles et directeur de l’agence France USA Media, avec sa consœur de l’AFP, Véronique Dupont. « J’étais complètement effondré en apprenant la nouvelle ce matin. Je ne pouvais pas rester seul ce soir et j’ai donc décidé de lancer un appel à mes collègues journalistes mais aussi à tous les Français et francophiles de Los Angeles» explique le journaliste, habillé de noir. « On ne s’attendait pas à un tel rassemblement ! Près de 200 personnes ! Ca réchauffe un peu le cœur. »
Parmi la foule qui s’est massée dès 18h devant le café, sous le regard intrigué des automobilistes de l’Avenue Vermont, une grande majorité de Français encore sous le choc. Y compris quelques figures de la communauté française: le directeur du festival de cinéma français COLCOA François Truffart, Gérard Michon, élu de l’Assemblée des Français de l’Etranger ou encore la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, de passage à L.A. Mais aussi des Américains solidaires, des familles binationales, des enseignants et parents du Lycée International de Los Angeles (LILA) voisin. Toutes générations confondues.
« Je suis venu ici symboliquement pour soutenir la liberté d’expression et exprimer mon opposition au politiquement correct qui ronge nos sociétés » explique Mark, un américain de Los Angeles. « La France tient une place spéciale dans mon cœur. Ma famille d’origine française s’est installée à Saint-Louis, dans le Missouri au 18ème siècle !» raconte-t-il, très ému, avant de fondre en larmes. « Je suis complètement retourné. »
“Pas d’astérisques à la liberté d’expression”
A côté, sur la chaussée, Ed, photographe californien de 28 ans, estime qu’« on ne peut pas mettre d’astérisques à la liberté d’expression. Sinon, on la supprime purement et simplement. Je suis personnellement athée mais les religieux ont le droit de me caricaturer ou de me critiquer. »
Philippe, né en France d’une mère française et d’un père américain, brandit depuis plus d’une heure sa pancarte « Je suis Charlie », sans faiblir. « On a détruit une institution française, mais c’est un sujet mondial, qui nous touche tous. C’est le « 9/11 » de la parole libre. » Il est venu avec sa fille, Carole, 29 ans. « Aujourd’hui, j’aurais tellement aimé être à Paris plutôt qu’à Los Angeles. Je me sens d’autant plus touchée que je suis originaire de la région de Charleville-Mézières, dont est originaire l’un des terroristes. J’ai peur des conséquences de cet attentat, notamment des amalgames contre les musulmans. »
La génération des baby-boomers, bercée par les débuts de Charlie Hebdo, était aussi représentée hier soir : Aurélia, enseignante à Los Angeles, avait 20 ans en 1968. «J’ai grandi avec Charlie Hebdo. Wolinski et Cabu faisaient partie de nos vies. Ils incarnaient la drôlerie, l’humour à la française, l’irrévérence, la critique en quelques traits de crayon. Le courage aussi. J’ai peur que tout cela accentue la montée de l’extrême-droite » dit-elle.
“Dans ces moments-là, on se sent encore plus proche de la France”
Jordane et Simon, qui tiennent une boutique de vins français à Beverly Hills ont fermé plus tôt pour venir au rassemblement. « Certaines personnes tiennent un discours un peu idiot qui consiste à dire “Tirez-vous, rien ne va plus en France”. Mais ce qu’il s’est passé à Charlie Hebdo est un problème mondial. Tout le monde est affecté par le terrorisme. C’est en étant à l’étranger qu’on se sent finalement encore plus proche de notre pays, qu’on se rend compte de ses atouts. Surtout dans ces moments-là. »
En terrasse, trois amies, Sylvie, Stéphanie et Vanessa, venue avec ses deux filles, posent pour un photographe américain avec leurs pancartes. Pour ces jeunes femmes, l’appel du Figaro Café a été l’occasion de retrouvailles impromptues. « Le terrorisme nous a personnellement touchées par le passé: toutes les trois hôtesses de l’air à l’époque, nous connaissions deux équipages qui ont perdu la vie dans les attentats du 11 septembre » racontent-elles, le cœur lourd. « Nous ne nous étions pas vues depuis très longtemps mais après ce qu’il s’est passé, nous avons décidé de nous retrouver ici. C’est important de se serrer les coudes entre Français, d’être unis. Aujourd’hui, au travail, personne n’a osé aborder le sujet pour me préserver ! Même mon mari américain n’a rien dit !» explique Sylvie.
Vers 20h30, la demande d’une minute de silence circule dans la foule qui, petit à petit, s’immobilise. Sur le trottoir, l’émotion est palpable. Des dizaines de mains et poings se lèvent. Certains pleurent, d’autres tentent de faire abstraction du vacarme de l’avenue, plongés dans leurs pensées. Comme eux, ce matin, les enfants du LILA rendront hommage aux victimes décimées à Paris.
San Francisco se mobilise pour Charlie Hebdo
A San Francisco, près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans le quartier financier ce mercredi soir, en soutien aux victimes de l’attentat contre «Charlie Hebdo».
Soirée douce-amère dans la ville aux collines. Fixé quelques heures plus tôt via Facebook, le rendez-vous avait été donné à 19h, face au Consulat Général de France. Rapidement, les forces de l’ordre doivent étendre le périmètre de manifestation autorisé.
Sous l’oeil et les caméras des chaînes de télévision locales, les participants entonnent la Marseillaise, à plusieurs reprises, alternant avec des slogans comme «Je suis Charlie», «We are all French» et «Liberté!». Nombre de touristes – majoritairement francophones – rejoignent Kearny Street pour témoigner leur solidarité.
Visiblement très émue, une Française s’adresse aux participants: «Je suis venue soutenir la liberté de la presse et des journalistes. J’aimerais vous entendre, savoir pourquoi vous êtes venus ici et ce que vous êtes venus défendre.» La foule se montre timorée, recueillie. Une voix masculine s’y risque: «Parce que je suis triste!» D’autres confirment. L’émotion se partagera sans effusion de mots, ce soir. On entend «We are Charlie», parce qu’il faut briser le silence.
«Rentre hommage aux victimes, aux journalistes»
«J’ai pleuré toute la journée. Je mesure ma chance d’avoir grandi dans un pays libre, je suis fière d’être française, particulièrement aujourd’hui… et puis tellement triste d’être loin des miens ce soir. Je devais être là, avec mes compatriotes, des Belges aussi, cela fait du bien, je suis sous le choc», confie Aurélia Filato, professeur à Berkeley. Elle ne pourra retenir ses larmes bien longtemps.
L’organisateur du rassemblement, Stéphane Raṅgāya, s’étonne du succès rapide de l’appel lancé en pleine après-midi via les médias sociaux: «J’ai simplement créé cet événement Facebook, voyant d’autres événements ailleurs, mais rien à San Francisco où je vis depuis 5 ans. On a beau être expatrié, on garde toujours une attache profonde avec son pays d’origine, particulièrement lorsque celui-ci est attaqué comme aujourd’hui. Il me paraissait important de me retrouver ce soir avec mes compatriotes et les personnes qui partagent les valeurs attaquées.» Il s’agissait «de rentre hommage aux victimes, aux journalistes de Charlie Hebdo, mais aussi aux policiers français.»
Charlie Hebdo: deux rassemblements à Miami
Un rassemblement est organisé ce mercredi 7 janvier à Miami pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo mercredi matin à Paris. Il aura lieu à 19h30, au 413 Lincoln Road Mall (Miami Beach).
Un autre hommage est organisé jeudi 8 janvier à 17h à Bayfront Park (200 Biscayne Boulevard) à la demande du Consulat Général de France de Miami et de Xavier Capdeveille, conseiller consulaire.
L’attaque, qui a causé la mort d’au moins douze personnes, a suscité la stupeur dans le monde entier.
Charlie Hebdo: rassemblement à San Francisco mercredi à 19h
Un rassemblement est organisé ce soir à San Francisco pour manifester le soutien aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo mercredi matin à Paris.
Il aura lieu mercredi 7 janvier à 19h, devant le Consulat de France à San Francisco (88 Kearny St)
Instructions : amener un stylo Bic. Les stylos seront déposés sur le trottoir, en tant que symboles de la liberté d’expression.
L’attaque, qui a causé la mort d’au moins douze personnes, a suscité la stupeur dans le monde entier.
Charlie Hebdo: Rassemblement à Los Angeles
A l’initiative de journalistes français de Los Angeles, un rassemblement est organisé pour tous les Français, francophiles et autres:
Ce mercredi soir à 6.00 PM au “Figaro Café”, 1802 North Vermont Avenue, Los Angeles, CA 90027.
Charlie Hebdo: l'hommage en français de John Kerry
Le francophone et francophile Secrétaire d’Etat américain John Kerry a rendu hommage aux victimes de la fusillade au siège de Charlie Hebdo, mercredi, en anglais et en français.
“Je veux m’adresser directement aux Parisiens et à tous les Français pour leur dire que tous les Américains se tiennent à leurs côtés , a-t-il déclaré, l’air grave, lors d’une conférence de presse à Washington. Aucun pays ne sait mieux que la France que la liberté a un prix car c’est en France que de nombreux idéaux démocratiques ont vu le jour” .
Voir l’intervention en français de John Kerry:
Charlie Hebdo: Rassemblement à New York à 19h
A l’initiative de plusieurs Français de New York, un rassemblement est organisé ce soir pour manifester le soutien aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo ce matin à Paris.
ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU: Il aura lieu à Union Square à 19h.
L’attaque qui a causé la mort d’au moins douze personnes a suscité la stupeur dans le monde entier. Les Français de New York souhaitent exprimer leur solidarité à leur tour en se rassemblant ce soir.
Français des Etats-Unis, nous sommes Charlie aussi
Ce mercredi matin n’était pas comme tous les autres pour nous, Français des Etats-Unis. A notre réveil, la nouvelle venait de tomber. Les images de personnes évacuées sur des civières des locaux de Charlie Hebdo, dans les rues parisiennes que nous connaissons si bien, défilaient comme un mauvais film à la télévision américaine, sur Facebook, twitter…
Bilan provisoire: au moins douze morts (dont des membres de la rédaction du journal satirique et deux policiers) et dix blessés. Parmi les morts, les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous et l’économiste Bernard Maris, qui participaient à la réunion de rédaction hebdomadaire du journal. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les auteurs de l’attaque, que François Hollande a qualifiée de “terroriste“, sont toujours en fuite.
Chacun d’entre nous, Français des Etats-Unis, a eu une réaction différente face à ses images crues, choquantes. De la colère, de l’indignation, du dégoût, de la peine. Mais avant tout, une profonde tristesse. Tristesse de voir un totem national touché aussi crument par la violence du terrorisme. Beaucoup d’entre nous n’ont certainement jamais lu Charlie Hebdo. N’ont sans doute jamais vu un dessin de Charb ou de Cabu. Certains pensaient probablement que c’était un torchon. Mais tout le monde avait déjà vu les savoureuses “Unes” de l’hebdomadaire chez le marchand de journaux du coin. Tout le monde connaissait l’humour railleur de ses plumes qui donnait tout son sens à la liberté d’expression et faisait honneur à la presse française. Et pour nous tous, Charlie Hebdo (comme Le Canard Enchaîné, comme Le Monde et Le Figaro et Libé et les autres) était un peu un morceau de chez nous et de notre identité française.
La France, nous l’avons quittée, mais elle reste dans notre cœur et dans nos tripes. Même si nous aimons la critiquer, parfois. Même si elle nous désespère, souvent. C’est dans ces moments de tristesse nationale que nous nous en rendons compte: nous avons beau être loin, nous avons la France au cœur. Et comme un être cher qui va mal, nous voulons être près d’elle dans les moments de douleur. Nos amis américains, qui nous envoient des messages de sympathie depuis quelques heures, nous le rappellent: nous cherchons parfois à oublier d’où nous venons, à gommer notre identité, mais nous ne le pouvons pas. Les tragédies comme celles de Charlie Hedbo nous feront toujours revenir à l’essentiel: avant d’être des Français des Etats-Unis, nous sommes des Français tout court.
Un océan nous sépare de la France, mais nous vous invitons donc à rappeler autour de vous qu’ “aux Etats-Unis, je suis Charlie aussi” .
Thérèse Raquin en opéra, à Los Angeles
Los Angeles prendra des airs de Paris au XIXème siècle le 24 janvier et le 1er février. Et ce sera grâce à une version originale de Thérèse Raquin, présentée sous forme d’un opéra, au Warner Grand Theater.
Cet opéra a été créé à la fin des années 90 par Tobias Picker, un compositeur américain, d’après l’oeuvre d’Emile Zola.
Thérèse Raquin figure parmi les œuvres les plus connues de l’écrivain français. Ce fût son troisième roman, et l’auteur l’adapta aussi, six ans après sa parution, en pièce de théâtre. Pourtant, l’accueil ne fût pas des plus chaleureux: Emile Zola reçut d’acerbes critiques. On qualifiait son ouvrage de “pornographique” : une honte à l’époque.
Thérèse Raquin raconte le parcours tragique de l’ambitieuse Thérèse, mariée à Camille (qui n’est pas moins que son cousin) à 21 ans. Très vite, la jeune fille rêve de grandeur. Finis les champs, elle veut s’installer dans la capitale, et y travailler dans l’administration. Mais entre ses rêves et la réalité, Thérèse va se rendre compte qu’il existe un sacré fossé… Jusqu’au jour où elle rencontre le beau Laurent, qui va lui redonner goût à la vie. Ensemble, les deux amants passionnés décident de tuer Camille.
Quatorze ans après la première, l’opéra revient à Los Angeles pour deux dates.
Un Français lance une guerre virtuelle à San Francisco
C’est en s’inspirant de son jeu de plateau d’enfance, le Risk, qu’Alexandre Delbarre s’est lancé dans l’aventure de Tribe Domination. Cet ingénieur français de 35 ans, qui travaille chez Nokia, dans la baie de San Francisco, va commercialiser son premier jeu mobile pour iPhone et Android le 12 janvier.
« J’ai toujours aimé créer des jeux. Tribe Domination est le premier qui verra publiquement le jour », annonce t-il dans un sourire, après des mois d’élaboration accompagné d’un graphiste, Arjun Mohan.
Dans ce jeu, trois tribus, Geeks, Hipsters et Hippies, se battent pour conquérir la Baie de San Francisco. Chaque joueur dispose de pouvoir spéciaux en fonction de la tribu qu’il s’est choisi. « Le pouvoir spécial du Hippie est de se téléporter, celui du Geek d’encrypter le nombre de troupes occupant un territoire, et celui du Hipster de pouvoir attaquer un territoire à distance en lançant son U-lock, le fameux cadenas des vélos de Hipster. Mais il y aura d’autres tribus au fur et à mesure de l’évolution du jeu », explique Alexandre Delbarre.
« Tribe Domination se joue à deux ou trois joueurs et l’inscription se fait par Facebook. Quand le joueur a terminé de jouer, les autres prennent le relais, et quand c’est de nouveau son tour, il reçoit une notification sur son smartphone. » Si les territoires sont ceux de la Baie de San Francisco et ses différents contés, on imagine sans mal le développement de nouvelles tribus, et le potentiel de nouvelles villes comme New York, Paris, Berlin, Seoul ou Tokyo.
A l’origine, Alexandre Delbarre avait l’idée de créer une application qui permettrait à tous de pouvoir inventer et partager son propre jeu en ligne. Chemin faisant, il s’est dit qu’avant tout, il lui fallait développer un jeu social de A à Z pour mieux connaître la démarche d’un créateur.
Après des mois et des mois de travail les week-ends, soirées et sur les trajets, le lancement beta de Tribe Domination est prévu le jour de l’anniversaire de son inventeur, qui rêve de conquérir le monde avec Tribe Domination et de lever des fonds afin d’accélérer son développement international.