Revue de presse. La France collectionne les bonnes nouvelles cette semaine avec deux prix Nobel.
Le 13 octobre, l’Académie récompense le fondateur de l’Ecole d’économie de Toulouse, Jean Tirole, pour son “analyse de la puissance du marché et de la régulation“. C’est le troisième Français à obtenir le prix Nobel d’économie. Le New Yorker se demande pourquoi ce chercheur, qui a fait un doctorat d’économie au Massachusets Institute of Technology (MIT), a obtenu la prestigieuse récompense. Opposé à l’existence d’un prix nobel d’économie, le chroniqueur juge pourtant que Jean Tirole “le vaut bien“.”Lui et ses collègues ont contribué à changer la façon dont les gouvernements et les économistes perçoivent un vieux sujet qui devient de plus en plus important dans notre économie en réseau : la régulation des entreprises sous monopole.”
Evoquant la guerre entre Amazon et les maisons d’édition, le chroniqueur salue la méthodologie de l’économiste, fondée sur la théorie des jeux et de l’information. Même si lui et ses collègues n’ont pas “établi un ensemble de règles à suivre pour chaque gouvernement“, “ils ont créé un cadre intellectuel unifié que les régulateurs, parties lésées, et les entreprises elles-mêmes peuvent expérimenter.”
Un prix Nobel pour une économie “terrible“?
C’est un tout autre angle que choisit Bloomberg, en suggérant qu’avec ce deuxième prix Nobel en une semaine, après celui de littérature attribué à Patrick Modiano le 9 octobre, la France n’est pas “finie“. Le journal rapporte notamment le tweet “triomphant” de Manuel Valls à l’annonce de la nouvelle. Le premier ministre avait tweeté “Quel pied-de-nez au french bashing!“. Pour le journaliste, “ces victoires ont fait l’effet d’un boost de bien-être dans un pays plombé par une économie stagnante, l’aggravation du déficit budgétaire et un record de chômage qui en font la cible idéale du french bashing.” C’est toute l’ironie de la situation, insiste-t-il en citant le président de l’institut de recherche Eurasia Group, Ian Bremmer. “Tellement d’économistes brillants, une économie si terrible, n’est-ce pas ?“.
Le New York Times va plus loin en évoquant le paradoxe du prix Nobel d’économie. Le journaliste cite un professeur de sociologie économique à Sciences Po Paris, pour qui la remise du prix à un Français est “remarquable en ces temps de malaise économique et de fuite des cerveaux, alors que les plus brillants atouts du pays émigrent ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis.”
En plus de Manuel Valls, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron s’est réjoui de l’annonce en tweetant “un immense bravo à Jean Tirole qui fait la fierté de notre pays et de l’économie française !” Le titre de l’article du New York Times – “Pour les Français, les prix Nobel montrent que le discours sur le déclin du pays est prématuré” – est révélateur du point de vue américain sur la situation en France.
L’éloge du New York Times à Macron
Plus tôt dans la semaine, le New York Times a d’ailleurs brossé un portrait élogieux du ministre de l’économie, Emmanuel Macron. Le journal flatte volontiers ce “technocrate pro-business” de 36 ans dont le costume n’est “jamais froissé“. “N’eût été son aura d’autorité, M. Macron aurait facilement pu être confondu avec un de ses propres employés“, précise le journaliste.
En mettant l’accent sur sa jeunesse, le journal démontre en quoi le ministre incarne la modernité du parti socialiste, allant jusqu’à le qualifier de “nouveau visage du socialisme“. “La France est malade, explique Emmanuel Macron, et nous n’avons d’autre choix que de réformer ce pays.” Pour le journaliste, une des nombreuses tâches du nouveau ministre est “d’aider à vendre la nouvelle approche du gouvernement de François Hollande – non seulement à la France des entrepreneurs mais aux Français qui s’inquiètent de leur avenir.“
Nobel: Non, la France n'est pas "finie"
French Morning publie son premier guide de l'éducation bilingue
French Morning est fier de vous présenter son dernier bébé: le guide de l’éducation bilingue à New York, le compagnon indispensable de tout parent français qui souhaite élever son enfant dans le bilinguisme à NYC.
Le guide de 200 pages, sorti tout juste des presses, est composé de deux parties: “Le Bilinguisme, comment ça marche”: une série d’articles explorant la question, de ce qui se passe dans le cerveau de l’enfant bilingue aux modèles d’enseignement en passant par les stratégies familiales. Avec des réponses aux questions que se posent tous les parents, de “va-t-il parler plus tard” à “est-ce normal de mélanger les langues”?
La deuxième partie est une première réalisée par les équipes de French Morning: nous avons visité tous les établissements scolaires de la région de New York qui offrent une éducation en français. Nous avons parlé aux directeurs, aux professeurs, aux parents. Résultat: 43 établissements, associations recensés et un guide indispensable pour qui veut choisir informé.
Le guide est disponible immédiatement en version papier ou en ebook pour 19 dollars. Nous espérons que vous l’apprécierez autant que nous!
"Diplomacy", le face-à-face choc au Film Forum
“Diplomacy” sera projeté au Forum Film de New York du 15 au 28 octobre. Inspiré par une pièce de Cyril Gely, le film sera en français et allemand, et sous-titré en anglais. Un film historique, mais pas seulement…
A la fin de la seconde guerre mondiale, alors que Paris est progressivement libérée du joug allemand, Hitler a l’idée de détruire tous le monuments emblématiques de la capitale. La Tour Eiffel, le Louvre, Notre-Dame sont à deux doigts de disparaitre. C’est le général Dietrich von Choltitz qui supervise les opérations depuis l’hôtel Meurice. Mais avant qu’il ne puisse donner l’ordre, un diplomate suédois, Raoul Nordling, va se faufiler dans l’hôtel par un passage secret, pour convaincre le général allemand de désobéir, ou du moins, retarder l’échéance, le temps que les Alliés n’entrent dans Paris.
André Dussollier et Niels Arestrup nous offrent dans “Diplomacy” un face-à-face élégant, qui laisse le spectateur suspendu jusqu’à la dernière minute.
Discussion sur le porte-à-porte électoral à NYU
Les élections de mi-mandat approchant, l’Institut d’Etudes Françaises de NYU organise le vendredi 17 octobre une après-midi de débat sur le porte-à-porte électoral.
Au programme: discussions sur le système américain, mais aussi sur son exportation en France. Des comparaisons entre les deux modèles seront d’ailleurs proposées. Plusieurs experts viendront parler de ce sujet. Parmi eux, d’anciens directeurs de campagne d’Obama, des experts en politique, mais aussi les Français Guillaume Liegey et Vincent Pons, qui ont introduit la méthode du porte-à-porte dans l’Hexagone.
L’événement est gratuit, et débutera à 13h. Réservez votre après-midi entière: la rencontre se poursuivra jusqu’à 18h30.
"Hiroshima Mon Amour" fait peau neuve aux US
Cinquante-cinq années après sa sortie, le film Hiroshima Mon Amour s’offre une seconde jeunesse.
Rialto Pictures lui a fait un lifting sur mesure… Une restauration réussie, et surtout, une belle occasion de voir ou revoir ce grand classique du cinéma français.
Inspiré par le livre éponyme de Marguerite Duras, Hiroshima Mon Amour raconte l’aventure furtive et passionnelle entre une actrice française, portée à l’écran par Emmanuelle Riva, et un architecte japonais, joué par Eiji Okada. La belle fait de cet amour d’un jour son confident, lui parlant de ce soldat allemand duquel elle s’était éprise adolescente, et de son humiliation après la libération de Nevers, où elle vivait…
Ce qui fait du film un classique, ce n’est pas seulement le jeu des acteurs, remarquable, mais aussi les prises de vues. Alain Resnais parvient sans effets spéciaux à recréer une ambiance oppressante, suffocante, qui rend compte avec brio de toute l’angoisse de la protagoniste. Les images, restaurées, sont d’une rare qualité cinématographique.
Les projections débuteront le 17 octobre au Lincoln Center et au Film Forum à New York, dans plusieurs salles du Laemmle’s Theatre à Los Angeles et ses environs, et à San Francisco, au Historic Vogue Theatre.
A New York, Christian Estrosi fait la promo de Nice… et de Sarkozy
“J’ai 600 supporters à New York”. Christian Estrosi a beaucoup d’amis (Facebook) dans la Grosse Pomme et il n’a pas manqué de le rappeler aux militants UMP de New York, venus l’écouter, dimanche, au Michelangelo Hotel.
Le maire de Nice, fidèle de Nicolas Sarkozy, a profité d’un déplacement de trois jours aux Etats-Unis pour parler de sa ville avec “ses sept ports et cinq stations d’hiver“, mais aussi faire un peu de politique, alors que la campagne pour la présidence de l’UMP bat son plein.
En présence du député des Français d’Amérique du Nord Frédéric Lefebvre et du député UDI des Alpes Maritimes Rudy Salles, il a évoqué pêle-mêle “une gauche qui disparait du champ politique avec la montée du Front National“, la progression de l’antisémitisme “accompagnée par le gouvernement par naïveté ou laxisme“, la “guerre globale” de l’Islam radical contre l’Occident. Et regretté qu’ “il n’y ait pas voitures françaises dans les rues de New York“. Signe que la “France perd des parts de marché“.
Même s’il reconnait que le droite a fait “plein d’erreur” au gouvernement, sur “l’immigration, l’ISF…“, il a exhorté la quarantaine de militants présents à la réunion à voter Nicolas Sarkozy, “l’homme de la situation“.
“Qui peut avoir la puissance pour transformer l’UMP, dépasser les clivages? Est-ce nos deux amis (Bruno Le Maire et Hervé Mariton, ndlr) j’ai tendance à penser que Nicolas Sarkozy est en situation de transformer l’UMP en 2015 pour mobiliser”, clame-t-il, ajoutant qu’il ne se considérait pas comme “Sarko-béat” et qu’il “ne peu(t) pas dire si Nicolas Sarkozy sera l’homme de la situation en 2017“.
Christian Estrosi à un programme américain chargé. Dimanche, à New York, il a assisté à la signature d’un protocole d’accord entre My Coach, une start up niçoise qui a lancé une app aidant les coaches de foot à faire le suivi de leurs joueurs, et un distributeur américain.
Au programme de lundi : visite de l’IBM Client Center, rencontre avec l’Ambassadeur de France à l’ONU François Delattre pour évoquer “les affaires internationales liées à l’Etat islamique“, dit-il, rendez-vous avec les conseillers du commerce extérieur. Et cocktail au consulat de France pour promouvoir la Métropole niçoise.
Il prendra ensuite la direction de Washington, où il rencontrera Christine Lagarde, la directrice du FMI. Il participera aussi a une réunion “de haut niveau” sur la cybercriminalité, avec le directeur de la CIA notamment, le maire a-t-il indiqué.
Cristel à la conquête des cuisines américaines
(Article Partenaire) Une manufacture nichée dans la campagne française, dont les produits partent à la conquête de l’Amérique, après avoir séduit le Japon… Ce pourrait être une pub pour le “redressement productif”, c’est surtout l’aventure d’une entreprise familiale que vous vous pouvez retrouver chez Bloomingdale’s dès ce mois-ci.
Les produits Cristel vous disent sans doute quelque chose: le fabricant franc-comtois est le roi des ustensiles de cuisine en inox haut de gamme. Leur signe distinctif: les poignées amovibles, qui permettent d’utiliser les casseroles et autres poêles aussi bien en cuisson au feu qu’au four et enfin sur la table en présentation. Un tiroir de cuisine qui ne pouvait contenir que 6 ou 7 casseroles peut facilement stocker une batterie complète de 25 pièces Cristel.
“Nos produits sont encore fabriqués à 91.17% dans le Doubs”, dit fièrement Damien Dodane, directeur de l’international, et fils des deux fondateurs, Paul et Bernadette Dodane (qui sont encore tous les deux dans l’entreprise). Avec plus de 80 salariés et 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise familiale domine son marché en France (plus de 70 % du secteur “inox haut-de-gamme”). Mais elle fait mieux que cela: elle est aussi numéro 1 au Japon. “Notre entrée sur le marché japonais au début des années 1990 nous a beaucoup aidés à monter en gamme. L’exigence japonaise est légendaire et devenir leader du marché japonais avec des produits fabriqués à Fesches-le-Châtel (Doubs) est un vrai exploit !”.
Un exploit que la PME entend reproduire désormais aux Etats-Unis. Fidèles à leur culture, les Dodane y sont allés en douceur. Depuis la création de la filiale américaine il y a deux ans, ils ont d’abord investi auprès des détaillants indépendants “ceux qui ont la compétence pour expliquer aux clients ce qu’est notre produit”. Une manière aussi d’apprendre à connaître le marché: “au début, nous pensions que le marché américain était très traditionaliste, donc nous avions proposé un produit à poignée fixe, haut de gamme mais en fait nous avons découvert que c’est notre originalité avec les poignées amovibles qui intéressait les consommateurs américains”.
“Nous apportons des solutions innovantes et de grande qualité sur un marché saturé de produits identiques, où seule la compétition des prix compte, poursuit-il. Il y a aux Etats-Unis, comme en France ou au Japon, une clientèle sensible à la qualité, au plaisir de cuisiner et de recevoir. Ce sont eux nos clients”.
Forte de cette première expérience, Cristel s’apprête désormais à changer de dimension sur le territoire américain, avec l’entrée depuis le 1er Octobre dans une douzaine de magasins Bloomingdale’s. “Nous avons un travail d’explication à faire, il faut montrer à quel point nos ustensiles sont innovants, différents par leur design et la très grande qualité des matériaux”, souligne Damien Dodane. Pour la pédagogie, Cristel a choisi Virginie Woo, une française qui s’est installée à New York et utilise les produits Cristel dans ses ateliers culinaires depuis bien longtemps. Enfin la PME mettra en avant son label “Origine France Garantie”: “il y a un a priori positif ici pour les produits français”, souligne Damien Dodane. Surtout si les produits sont destinés à la cuisine …
Au salon du bilinguisme, les langues se délient
“Je n’ai pas le droit de ne pas donner une éducation bilingue à ma fille“. Dans les allées animées du premier salon de l’éducation bilingue de French Morning, entre le stand d’une école américano-japonaise et d’une pre-school franco-américaine, on croise des parents comme Thomas Vandenabeele.
Français, marié à une Américaine, avec un enfant. En l’occurrence, Sophie, 16 mois, dans les bras de sa maman. “Si je parle français à ma fille, c’est aussi parce que je tiens à avoir une relation privilégiée avec elle. J’adore l’anglais mais le français est ma langue maternelle. Et c’est important pour garder cette vraie relation père-fille.”
Opportunités professionnelles, communication familiale, avantages cognitifs…: chaque parent a sa raison pour se tourner vers le bilinguisme. Quelle que soit leur motivation, ils avaient rendez-vous, samedi, à Hunter College à la “Bilingual Education Fair”, co-organisée par votre site favori French Morning, la French American Foundation et l’Ambassade de France. Huit cent personnes ont assisté à cette grande première, qui a rassemblé 70 exposants (écoles bilingues, organisations, éditeurs…).
Lors de l’évènement, French Morning a dévoilé son tout premier guide de l’éducation bilingue, qui recense 43 établissements et organisations qui proposent une éducation en français-anglais dans le Tri-State Area, ainsi que plusieurs articles sur les rouages du bilinguisme. Ce guide de la rédaction est destiné à aider les parents qui veulent élever leur enfant dans deux langues, à l’heure où le bilinguisme connait un regain d’intérêt aux Etats-Unis, à New York en particulier avec la multiplication de programmes bilingues dans les écoles publiques.
Plusieurs experts se sont succédé lors de tables-rondes, organisées en marge du salon. “Le monolinguisme, c’est l’illettrisme du XXIème siècle“, a déclaré Jeffrey Kluger, journaliste américain, lors de première discussion, sur le cerveau bilingue.
Ce père de trois enfants parlant couramment l’anglais, l’espagnol et le français a rappelé l’état de la recherche sur le sujet : les personnes bilingues sont “meilleures” pour gérer le multitâche, elles ont des capacités de raisonnement supérieures aux monolingues. De plus, le bilinguisme protège contre l’apparition de la démence, et maintient les capacités cognitives plus longtemps…
Un papa, dont l’enfant était scolarisé au programme bilingue de PS 84 (Upper West Side) a profité de la tribune pour exhorter les autres parents à démarcher les écoles pour ouvrir des programmes bilingues. “N’ayez pas peur, et ayez la foi. PS84 était une école où personne ne voulait aller à l’époque. On a monté ce programme en français, et tous les élèves qui en sont sortis ont eu leur premier choix de collège. C’est incroyable le pouvoir qu’ont les parents sur les écoles publiques américaines. C’est une chance. En France, ce genre d’initiatives serait impossible.”
Plusieurs parents présents au salon se sont dits mal informés de l’offre bilingue à New York. Ce qui peut paraitre paradoxal, alors que celle-ci n’a jamais été aussi fournie. Pourtant, beaucoup sont prêts à tenter l’aventure.
Marina Le Rolle Catrevaux a inscrit ses enfants dans une école américaine du New Jersey, mais elle veut qu’ils rejoignent une école bilingue. “On parle déjà français à la maison mais il faut aussi qu’ils apprennent à lire le français, et ça, ils le feront à l’école“.
Pour Paul Smart, qui déambulait entre les stands avec sa fillette en ciré jaune, “choisir une école bilingue, c’est plutôt un état de fait qu’un véritable choix, dans le sens où nous, les parents, sommes français. On parle français, mais on vit aux Etats-Unis. Donc notre fille doit aussi pouvoir comprendre l’anglais. Elle va entrer en crèche américaine. Pour l’instant, elle est avec d’autres enfants, dont s’occupe une nounou. Elle ne parle pas encore vraiment donc on ne sait pas si elle mélangera les langues etc, mais déjà, elle nous appelle ‘papa’ et ‘mommy’.” Il faut bien commencer quelque part.
Par Jessica Gourdon, Perrine Signoret, Alexis Buisson / Photos: Emeline Cocq
Avec Gérard Collomb, New York mange du Lyon
“Après Lyon, je serai maire de New York“. Gérard Collomb a beau être loin de l’hôtel de ville de Lyon, il n’a laissé son humour au vestiaire. Ni son légendaire franc-parler: “New York est une ville que j’adore, mais les embouteillages sont pires qu’avant, et l’espace public n’est pas bien utilisé, s’exclame-t-il. Il faut leur dire de venir voir ce qu’on fait à Lyon. Nous sommes des spécialistes des lieux public!”
En attendant de conquérir la mairie de New York, le charismatique sénateur-maire était en opération séduction dans la ville. D’abord en participant à une soirée dédiée au savoir-faire lyonnais au New York Design Center, en partenariat avec le Comité Bellecour et en compagnie du chef Daniel Boulud. Ensuite, en rassemblant la “Lyon Tech” de New York au Toshi’s Penthouse, à Chelsea, afin de promouvoir les initiatives de la Ville pour attirer les start up autour de quelques assiettes de charcuterie et de cookies. Le pitch est bien rodé: création d’un écosystème tech-friendly, implantation d’Uber et d’IBM entre autres et lancement d’entreprises dans le nouveau quartier durable Lyon Confluence.
Autant d’atouts selon lui pour attirer les entreprises, en dépit de la perception peu reluisante de l’économie française à l’étranger. “Bien entendu, cela joue, mais le dynamisme de Lyon nous permet de nous extraire de ce contexte. On attire beaucoup d’entreprises étrangères, 77 l’an dernier alors que les investissements de l’étranger ont chuté en France“, indique le maire.
Avant New York, Gérard Collomb et sa délégation étaient à Montréal et Boston pour prendre contact avec les entrepreneurs lyonnais sur place et comprendre comment ces villes ont réussi à se spécialiser dans le numérique et les biotech, respectivement.
A l’occasion des deux jours de la délégation lyonnaise à Boston, une lettre d’intention a été signée avec MassChallenge, un programme d’accélération de start-ups très sélectif basé à Boston qui pourrait s’exporter à Lyon. “Nous sommes la cité la plus business friendly de France“, claironne le maire. Attention à ne pas être trop attractif: ça créé des embouteillages… comme à New York.
Pourquoi les machines à laver sont-elles si rares à New York?
Pas de machine à laver chez vous ? A New York, le phénomène n’a rien d’exceptionnel.
Que cela soit dans des immeubles anciens ou plus récents, environ 24% des appartements en location à Manhattan autorisent ou sont équipés de machine à laver en octobre 2014, selon une recherche effectuée pour French Morning sur l’une des principales bases de données utilisée par les brokers. Dans les autres, c’est interdit : il ne vous reste plus qu’à descendre au Laundromat.
Les agents immobiliers sont habitués à disserter sur cette question. « La raison numéro un de cette interdiction, c’est que les machines consomment beaucoup d’eau, et que dans beaucoup d’immeubles, les canalisations ne pourraient pas supporter un tel afflux », explique Frédéric Maingois, agent chez The Corcoran Group. Bref, une question de plomberie.
L’autre raison est liée à la première : éviter de potentiels dégâts des eaux, et les contentieux très onéreux liés à ces situations.
« Plus généralement, installer une machine à laver, c’est un coût pour les propriétaires, non seulement en termes d’équipement, mais aussi en maintenance. C’est pourquoi dans la plupart des immeubles, il a été décidé de rassembler les machines au rez-de-chaussée ou au sous-sol », explique Gary Malin, président de Citi Habitats. Cela permet d’avoir des machines plus grandes, plus solides et facilite l’entretien.
Les New-Yorkais se sont donc habitués à faire sans. « A New York, le système des pressings et des laveries est très bien développé. Dans les immeubles avec des gardiens, il est généralement possible de laisser un sac de linge à l’accueil, et les employés des pressings viennent les récupérer, ce qui rend la chose très simple », poursuit Frédéric Maingois.
Néanmoins, les choses commencent à changer. « La tendance, c’est qu’il y a de plus en plus de machines dans les appartements, notamment dans tout ce qui est rénové, même si ce n’est pas systématique. Cela donne plus de valeur à un appartement », poursuit-il. Par ailleurs, de plus en plus d’immeubles installent des machines communes dans les étages, afin de rendre leur accès plus facile.
En attendant, cette situation est loin de convenir à tout le monde. A en croire les nombreux posts de blogs et articles sur ce sujet, l’utilisation de machines à laver illégales est un sport répandu à New York – au risque de se faire expulser en cas de découverte. Dans un article, le New York Times raconte ainsi que des magasins d’appareils ménagers emballent des machines à laver dans des cartons de réfrigérateurs ou de cuisinière, histoire de passer devant le gardien en toute sérénité.
La librairie Albertine fait son festival
Les réalisateurs Olivier Assayas et Matthew Weiner, l’économiste Joseph Stiglitz, les mathématiciens Cédric Villani et John Nash, les auteurs Marjane Satrapi et Emmanuel Carrère : tous font partie de la séduisante programmation du premier festival organisé du 14 au 19 octobre par Albertine, la nouvelle librairie française de l’ambassade.
“L’idée, c’était de trouver des thématiques qui réunissent la France et les Etats-Unis, et de créer un dialogue entre des personnes qui ne sont pas habituées à se confronter. Nous voulions aussi quelque chose d’original, qu’on ne voit pas ailleurs”, affirme Francois-Xavier Schmit, le libraire d’Albertine.
La programmation, imaginée par l’écrivain et critique américain Greil Marcus, entend donner le ton des événements qui auront lieu à Albertine. La librairie souhaite en effet ne pas se limiter au monde de la littérature, mais faire une place au cinéma, aux séries, à la bande dessinée, aux sciences sociales, et aborder divers sujets de société. En moyenne deux conférences devraient être organisées chaque semaine pendant l’année.
PROGRAMME DU FESTIVAL
La Mulâtresse est sauvée!
La Mulâtresse est de retour. Le restaurant français d’East Harlem, qui avait dû fermer en juillet en raison d’une série de mésaventures, a rouvert ses portes, jeudi. “On a retrouvé notre clientèle. Elle est ravie de nous revoir“, s’exclame Gérald Huteau, le propriétaire des lieux.
Peu après l’ouverture de cette tablée française aux influences caribéennes, La Mulâtresse était frappée par une série d’incidents (équipements en panne, dégât des eaux, endommagement des portes en fer de la cave…). Le restaurant a finalement fermé ses portes le temps des réparations, mais manquait de fonds pour pouvoir rouvrir.
Gérald Huteau et son épouse ont lancé un appel aux dons sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo pour lever les fonds nécessaires aux réparations. Ils n’ont récolté que 905 dollars sur les 50.000 demandés, mais les deux gérants ont puisé dans leurs fonds propres pour rouvrir. “C’est le projet de toute une vie. On a engagé toutes nos économies dans ce business, explique M. Huteau. Cela nous tient à cœur. On voulait offrir une touche française à East Harlem”.
La Mulâtresse fait office de restaurant mais aussi de salon de thé, proposant salades niçoises, sandwiches, quiches, croque-monsieurs, croissants, financiers et chouquettes. Pour l’instant, aucun employé n’a été recruté: infatigables, seuls Gérald Huteau et sa femme Peggy font tourner la boutique. “Le moral est au beau fixe. Ca nous donne confiance“.