A New York, on ne rigole pas avec les anniversaires. Pendant deux heures, rien n’est laissé au hasard. Animateurs professionnels, activités minutées, séquence pizzas, cadeaux, gâteaux, sachet de souvenirs et remerciements codifiés : de quoi laisser nombre de familles françaises pantoises. Car dans cette course au plus bel anniversaire, il s’agit aussi bien d’impressionner les enfants… que les parents.
1- En first class : 500 $ et (beaucoup) plus
Dans un endroit dédié
Des dizaines d’endroits proposent, à New York, d’organiser clé-en-main des “birthday parties”. Une liste très complète est disponible sur MommyPoppins. A Manhattan, les tarifs commencent à partir de 500 $. Par exemple, Kids at Work organise une fête “basique” d’1h30 pour 13 enfants facturée 515$, avec pizzas, gâteaux, deux animateurs et 20 ballons. D’autres options sont à payer en sus (petits sacs de cadeaux, musiciens, chapeaux…)
D’autres institutions proposent des activités plus élaborées : karaoké, cuisine, disco, fées, super-héros… Par exemple, chez Kids At Art (Upper East Side, 695$ pour 10 enfants), les enfants font de la peinture sur du papier ou des objets (t-shirts, parapluies ou sacs à dos, à payer en plus). Très chic, la Art Farm In the City (Upper East Side) organise des anniversaires dans leur petite « ferme » (lapins, cochons d’Inde, poules), et propose des cours de cuisine (à partir de 675$).
Le parents plus bohèmes pourront jeter un oeil aux Yoga birthday parties de Karmakidsyoga (West Village, forfaits de 1h30 à partir de 550$, et jusqu’à 950$). Pour ce prix, les enfants pourront aussi faire de la peinture sur les matelas, avoir des massages de pieds ou des manucures.
Enfin, mention spéciale pour Let’s Dress Up, un endroit où les petites filles passeront deux heures à se déguiser avec des robes de princesses et de fées (590$ pour 10 enfants). Encore plus « girly », The Fashion Class organise des anniversaires sous forme de défilés de mode pour enfants (à partir de 6 ans).
2- En classe éco : Entre 100 et 400 $
Chez soi, avec un animateur.
C’est la solution intermédiaire. Time Out a dressé une liste d’artistes qui viennent chez vous pour distraire les troupes. Quelques tarifs ? Melinda, via son agence Children Parties NYC, viendra réaliser des peintures sur visages pour 175$ (une heure). Speedo The Clown propose des prestations de clowns et musiciens à partir de 135$ l’heure.
Quant à Gary, magicien haut-de-gamme spécialisé dans les shows “à sensation”, il vous jouera des tours pendant 45 min pour 350$. Son assistant est un peu moins cher. Enfin, les parents hipsters pourront faire venir chez eux Nathalie Weiss, DJ new-yorkaise qui organise des animations “baby DJ”.
3- En low cost : moins de 100 $
Dans un parc, un jardin ou chez soi
On achète des accessoires sur Partycheap, on créé un événement privé sur Eventbrite (qui envoie des invitations et gère les réponses), et on prévoit quelques activités (des idées ici) : chasse au trésor, chaises musicales, pêche à la ligne, maquillage, peinture, jeux de rôles ou de ballons…
Combien ça coûte: l'anniversaire d'un enfant à New York?
Ouf! Emmanuel Macron va sauver la France
Revue de presse. La France avait passé une sale semaine dans la presse américaine. Certes, l’économiste Paul Krugman avait-il souligné dans un édito traduit par French Morning que la France allait mieux que les Etats-Unis, mais il avait aussi terminé son article en notant que les politiques d’Hollande plongeaient le pays dans une spirale d’austérité.
Cet article faisait suite un post de blog de l’économiste intitulé Stockholm Syndrome in Paris, dans lequel il se demandait si François Hollande savait réellement ce qu’il faisait. “Quelqu’un pense-t-il que l’Elysée a une vision claire et pensée de comment plus d’austérité va produire une renaissance française? Le Palais vit au jour-le-jour, en attendant que quelque chose se produise, alors qu’il est plus probable que rien ne va s’arranger”.
Puis, soudain, est arrivé Emmanuel Macron, le jeune et soi-disant brillant ministre de l’économie nommé par Manuel Valls en remplacement du rebelle Arnaud Montebourg. Et de Macron, le Wall Street Journal en pense le plus grand bien. Le quotidien économique revient notamment sur les assouplissements aux 35h prônées dans une interview au Point avant sa nomination à Bercy. “Félicitations à M. Macron pour ses bons débuts“, applaudit le journal.
Entre Montebourg et Macron, le WSJ a choisi son camp. “La pensée claire de M. Macron sur les 35h et d’autres sujets marque un changement rafraichissant par rapport à son prédécesseur, dont l’ambition économique principale était de chasser les investisseurs étrangers“.
Macron est tellement fort que même Obama devrait s’en inspirer, indique le Wall Street Journal, en citant le ministre. “Il s’agit de sortir du piège dans lequel l’accumulation des droits des travailleurs se transforme en handicap pour ceux qui n’ont pas de travail, en particulier les jeunes et les étrangers… Nous oublions que, historiquement, la loi a permis de protéger les droits des plus vulnérables, mais qu’aujourd’hui, la surabondance de lois handicape les plus fragiles“.
Le site d’information Quartz aussi s’intéresse au ministre de 36 ans pour noter qu’il n’était pas né lorsque le pays enregistrait un surplus budgétaire. “S’il parvient à enrayer les déficits budgétaires, ce sera le succès de toute une vie. Littéralement“, note-t-il avec ironie.
Drôle de sondage
“Vraiment, un Français sur six soutient l’Etat Islamique ?” C’est la question que se posent certains médias américains après la sortie de l’inquiétant sondage réalisé par l’institut de sondage russe Rossiya Segodnya.
Le Washington Post n’y croit pas et tente d’y répondre en démontant les chiffres. Il parait improbable pour l’auteur que le chiffre corresponde à la réalité, étant donné que “la majorité des personnes susceptibles de soutenir l’Etat Islamique sont les musulmans extrémistes“, et que la totalité des musulmans ne représentent que 7.5% de la population française (même si, comme le journal le précise, les chiffres sont peu précis étant donné que la France interdit les statistiques à caractère ethnique). “Impossible d’imaginer que tous les musulmans français soutiennent l’Etat Islamique” souligne le Washington Post.
Et l’auteur d’imaginer des explications plus plausibles à ce résultat surprenant : une méthodologie imparfaite, ou un malentendu entre Etat Islamique et l’Etat d’Irak…
Newsweek , qui aborde le même sujet, n’y trouve pas d’explications alternatives. Alors que sa correspondante en France Anne-Elizabeth Moutet n’est “pas surprise“, le journal dresse un drôle de parallèle. A en croire ce sondage, la cote d’opinion positive de l’E.I se retrouverait au même niveau que celle de… François Hollande, que l’IFOP plaçait récemment à 18%.
Maison of cards
Un “House of Cards” à la française! La promesse de Netflix pour sa première série originale française a fait grand bruit. Le site d’informations CNet s’est amusé à imaginer à quoi pourrait ressembler cette “Maison Of Cards” tant attendue. Mêlant corruption et lutte pour le pouvoir, avec une légère touche de trafic de drogues, “Marseille” se déroulera dans la ville d’où elle tire son nom. Un pitch proche de la série à succès américaine serait un gage de succès pour Netflix, qui est déjà un habitué de ce genre de processus. En effet, comme l’auteur le rappelle, “House Of Cards” elle-même était inspirée d’une production anglo-saxonne.
Une course-pizza pour lutter contre le diabète
Au premier abord, tout laisse penser qu’il s’agit d’une course normale : les participants courent sur une distance de 2 miles, autour du Tompkins Square Park. Mais les choses ont vite fait de se corser.
Le parcours est jalonné d’arrêts, trois exactement, où des slices de pizza attendent les sportifs. Il s’agit bien entendu de les manger. C’est la New York Pizza Run.
Les frais d’inscription 50$ vous permettent de participer à la course, et vous habillent pour l’occasion : un t-shirt New York Pizza Run, un dossard, un sac-cadeau pizza et une boisson rafraîchissante à la fin de la course!
Une partie des bénéfices est reversée à la Juvenile Diabetes Research Foundation International.
Comment terminer un e-mail aux US (sans utiliser "Cordially")
On vous voit d’ici. Seul devant votre ordinateur, en pleine confiance, vous terminez votre e-mail pro. Et vous êtes particulièrement fier parce que vous pensez n’avoir fait aucune faute d’anglais. Puis, c’est la déroute: vous le signez d’un “Cordially” bien français!
Soyons clair: il n’y a pas de règles pour terminer vos correspondances. Mais il y a des choses qui ne s’écrivent pas dans un échange formel. Voici sept formules pour finir votre message en beauté.
Courant
“Best”
C’est le plus simple et le plus efficace. En plus, c’est facile à écrire.
“Warm / Best wishes”
Un peu plus chaleureux, sans trop en faire.
Formel
“Sincerely”
Attention à ne pas ajouter de “i” entre le “r” et le “l”. C’est bien un “e”!
“Regards”
Aussi une option sûre. Vous ne prendrez pas de risque en la choisissant.
“Best / Warm regards”
La combinaison marche aussi!
“Yours (…faithfully, sincerely)”
Les variations de “Yours” existent aux Etats-Unis, bien que peu communes. Passable.
Acceptable
“Thanks”
On le voit de plus en plus.
Limite
Rien du tout
Beaucoup d’interlocuteurs se passent aujourd’hui de formule de politesse. Au risque de froisser.
Les formules à éviter
“Cordially”
Ouch!
“Friendly”
Ne faites pas comme Hollande. Il avait maladroitement utilise cette signature dans un message de félicitation à Obama en novembre 2012.
“Distinguished salutations”
Nooooooon!
“Thanks in advance”
Cela peut paraitre trop autoritaire.
“With best wishes”
Resistez à la tentation.
Plongée dans la Grande Guerre au Goethe Institute
“Notre Mère la Guerre“, bande dessinée publiée en 2009 par Kris et Maël, a pour trame principale l’enquête portant sur le meurtre de trois jeunes femmes, dont les corps sont retrouvés avec une lettre de leur meurtrier.
Mais le lieu et la date de ces crimes poussent le récit vers un sujet bien plus profond. Champagne, 1915: les assassinats surviennent en pleine Grande Guerre, tout près du front où tombent chaque jour des milliers d’hommes. Les auteurs nous offrent alors, bien plus qu’un polar, une description fidèle et documentée de l’horreur que fut la première guerre mondiale dans cette région française.
Une oeuvre passionnante, pour un sujet qui l’est tout autant. Le Goethe Institute de San Francisco y consacre une exposition dans le cadre du cycle “100 years after WW1”. Elle réunira les dessins originaux, des ressources ayant servi à Kris et Maël pendant le processus créatif, mais aussi des documents historiques sur la période.
Les deux créateurs de la BD seront présents, le 18 septembre, pour une discussion avec les lecteurs et visiteurs de l’exposition.
L'impressionnisme français s'expose à San Antonio
Du 3 septembre au 4 janvier, plus de 70 peintures des plus grands noms de l’impressionnisme seront exposées au Mc Nay Art Museum de San Antonio. Et les Français y seront bien représentés : Edouard Manet, Pierre-Auguste Renoir, Claude Monet, Paul Gauguin, Eugene Boudin, Edgard Degas, aucun ne manque à l’appel.
Issue en grande partie des collections privées de Ailsa Mellon Bruce et son frère Paul Mellon, la galerie est impressionnante. Cette exposition sera l’une des dernières étapes d’une tournée mondiale, qui a vu les œuvres de ces peintres du XIXème siècle passer par Rome ou encore Seattle. Après cela, les tableaux retourneront à leur lieu de résidence habituel: la National Gallery of Art de Washington.
Le cycle “Intimate Impressionism” sera aussi l’occasion d’ateliers mettant la France à l’honneur. Le mercredi, de septembre à décembre, le Mc Nay Art Museum vous propose de préparer vos (éventuelles) futures vacances parisiennes en apprenant le français ou participant à des dégustations de fromage ou de pâtisseries. Les impressionnistes vous mettent l’eau à bouche.
Youssou N'Dour en concert au BAM
L’auteur-compositeur sénégalais Youssou N’Dour se produira à la Brooklyn Academy of Music (BAM) les 12 et 13 septembre. Deux concerts qui s’inscrivent dans le cadre du Next Wave Festival consacré à la création contemporaine et aux nouveaux médias. Il sera accompagné de son groupe “Le Super Etoile”.
Sa dernière apparition au BAM remonte à 2009. Ambassadeur du “mbalax” – musique qui mélange percussions traditionnelles et musique occidentale -, Youssou N’Dour est célèbre pour ses engagements au sein, entre autres, d’Amnesty International, de l’UNICEF et de la Fondation Youssou N’Dour qu’il a créée en 2000 pour le développement durable et le droit des enfants.
Actuellement ministre conseiller du président du Sénégal, l’auteur de “7 seconds” a été désigné artiste africain du siècle en 1999.
Le Chefs Club: un resto, des chefs stars en cuisine
Avec ce pedigree, comment ne pas réussir dans la restauration? D’un côté, Louise Vongeritchen, fille de Jean-Georges, le chef star. De l’autre, Didier Elena, un ancien de chez Ducasse, pour qui il a ouvert une multitude de restaurants, y-compris l’Essex House à New York.
Après s’y être fait les dents, Louise a quitté l’empire familial il y a trois ans; Didier Elena a quitté la galaxie Ducasse en 2012. Depuis, tous les deux, elle comme manager, lui comme chef, sont derrière la première version du Chefs Club, à Aspen, dans le Colorado.
Fruit d’un partenariat entre le propriétaire de l’hôtel St Regis à Aspen (Stéphane de Baets, un investisseur belge basé en Thaïlande) et le magazine Food & Wine, le lieu ambitionne rien moins que de révolutionner la façon dont nous vivons la haute cuisine. Plutôt que de décliner le nom d’un chef en une multitude de restaurants, il s’agit ici de faire un seul restaurant avec plusieurs chefs. Depuis 2012, donc, à Aspen, Didier Elena supervise une cuisine où se succèdent des “chefs invités”, sélectionnés par Food & Wine notamment parmi les lauréats du prix “Best New Chefs”.
Forts de cette expérience, il s’apprêtent donc à ouvrir un nouveau Chefs Club à New York. Les travaux sont presque achevés au rez-de-chaussée du Puck Building (à NoLita) dans la salle de 115 couverts et l’ouverture prévue pour mi-octobre. Les quatre chefs invités sont sélectionnés: Lachlan Mackinnon-Patterson (de Boulder), Gabriel Rucker (Portland), Linton Hopkins (Atlanta) et Erik Anderson (Nashville).
La carte est composée à 60% des plats de chefs invités et pour le reste des plats de Didier Elena. “Outre leur contribution à la carte, les chefs viendront aussi former l’équipe en cuisine à leurs méthodes et, plusieurs fois dans l’année, passeront quelques jours pour des menus qui seront 100% les leurs”.
Les quatre invités resteront un an avant d’être remplacés par d’autres, mais entre temps, d’autres chefs viendront pour des sessions plus courtes, faire découvrir leur talent aux gastronomes new-yorkais, notamment dans le “chef studio”, salle de 20 couverts “qui permet un rapport plus direct entre le chef et les clients”. Plusieurs cuisiniers français (David Toutain, Gilles Epié, Alexandre Couillon notamment) sont déjà dans les starting-blocks pour faire découvrir leur art aux New-Yorkais…
Le concept a tout pour séduire les foodies new-yorkais, mais fort de l’expérience d’Aspen, Didier Elena dit se méfier de l’intellectualisation à outrance: “nous voulons faire un lieu d’échange, d’expérience autour de la cuisine, mais avant tout nous faisons un restaurant où les gens viennent profiter d’un excellent repas”. Le pari est notamment de rendre compatibles les différents univers des chefs invités et faire que tout se marie. “Mais ça, c’est mon boulot”
Les économistes français sont influents… surtout s'ils vivent aux US
Sur les 25 jeunes économistes les plus en vue, sept sont français. Et sur les sept, cinq travaillent… aux Etats-Unis. C’est l’un des constats qui ressort du tout récent classement du Fonds monétaire international (FMI) des économistes de moins de 45 ans les plus influents.
Esther Duflo, professeur au MIT à Boston, a fait parler d’elle l’an dernier quand elle a rejoint le Conseil présidentiel pour le développement global, une instance consultative de neuf membres créée pour conseiller Barack Obama sur les questions de développement international. Autre “Bostonien”: Emmanuel Farhi, 35 ans. Ce spécialiste de fiscalité et de politique monétaire officie à Harvard.
Xavier Gabaix, qui figure dans le top 8 des meilleurs jeunes économistes de The Economist, spécialiste des questions de rémunération des patrons et de comportements économiques, enseigne lui à New York University (NYU). Tout comme Thomas Philippon, qui a signé en 2006 Le Capitalisme d’héritiers. Le crise française du travail, un ouvrage sur les rapports employeurs-employés en France.
Enfin, le franco-américain Emmanuel Saez, connu pour ses travaux sur les inégalités, est professeur à l’université de Berkeley, en Californie.
Les deux économistes français “non-américains” qui complètent ce classement, établi par des journalistes et des économistes sont Thomas Piketty (Paris School of Economics et EHESS), auteur du best-seller Le capital au XXIe siècle, et Hélène Rey (London Business School).
Le classement complet:
NICHOLAS BLOOM, 41, British, Stanford Universit
RAJ CHETTY, 35, Indian and American, Harvard University
MELISSA DELL, 31, American, Harvard
ESTHER DUFLO, 42, French and American, Massachusetts Institute of Technology (MIT)
EMMANUEL FARHI, 35, French, Harvard
AMY FINKELSTEIN, 40, American, MIT
KRISTIN FORBES, 44, American, Bank of England and MIT
ROLAND FRYER, 37, American, Harvard
XAVIER GABAIX, 43, French, New York University (NYU)
GITA GOPINATH, 42, American and Indian, Harvard
OLEG ITSKHOKI, 31, Russian, Princeton University
ATIF MIAN, 39, Pakistani and American, Princeton
EMI NAKAMURA, 33, Canadian and American, Columbia University
NATHAN NUNN, 40, Canadian, Harvard
PARAG PATHAK, 34, American, MIT
THOMAS PHILIPPON, 40, French, NYU
THOMAS PIKETTY, 43, French, Paris School of Economics and École des hautes études en sciences sociales
HÉLÈNE REY, 44, French, London Business School
EMMANUEL SAEZ, 41, French and American, University of California, Berkeley
AMIT SERU, 40, Indian, University of Chicago
AMIR SUFI, 37, American, University of Chicago
IVÁN WERNING, 40, Argentine, MIT
JUSTIN WOLFERS, 41, Australian and American, Peterson Institute for International Economics and University of Michigan
Bill de Blasio prend pension à Provence en Boite à Brooklyn
La première visite s’est faite à l’improviste, la deuxième annoncée par un coup de fil de l’assistante du maire une demie-heure à l’avance: deux fois cette semaine Bill de Blasio est venu prendre un long petit déjeuner à Provence en boîte, restaurant français de Smith Street, à Carroll Gardens.
“Il m’a parlé en français, raconte Jean-Jacques Bernat, le patron du restaurant. Et plutôt bien! Je savais qu’il parlait italien, mais pas français“. A chacune de ses visites, mardi et jeudi, le maire est resté quelque deux heures, assis en terrasse. “Il était avec 3 collaborateurs à table, et une demi-douzaine de garde-du-corps autour”.
Entre discussions avec ses collaborateurs et coups de fil sur son portable, Bill de Blasio a aussi serré les mains des passants, pris des photos avec ceux qui lui demandaient et salué les nombreux automobilistes qui le hélaient depuis la rue. Au menu du maire: café, croissant, merguez et oeufs brouillés.
Originaire de Brooklyn, le maire de New York ne manque pas une occasion de rappeler ses racines “et s’asseoir en terrasse au milieu du quartier est sûrement une bonne façon de se montrer dans son quartier“, note Jean-Jacques Bernat. Les restaurateurs italiens du quartier font eux la grimace: Bill de Blasio est d’origine italienne. “Ils sont venus me voir pour me demander pourquoi il venait dans un resto français et pas italien” raconte le patron de Provence en Boîte.
Fanny Ardant au menu du Legacy Film Festival
Il n’est pas si courant de voir des films traitant de la vieillesse. Le “Legacy Film Festival on Aging” de San Francisco nous propose une séance de rattrapage. Du 12 au 14 septembre, le thème de l’âge sera décliné en quinze films et documentaires, réalisés dans différents pays.
Le festival est structuré en huit projections, chacune traitant d’un thème (tel que l’amour et la perte, ou la mémoire), et suivie d’une séance de questions/réponses.
Cette année, un film français, et pas des moindres, s’est glissé dans la programmation. Il s’agit des “Beaux Jours” (traduit “Bright Days Ahead“) de Marion Vernoux, avec Fanny Ardant et Laurent Lafitte. Sorti en salles en 2013, le film suit le quotidien de Caroline (Fanny Ardant) dans sa nouvelle vie de retraitée. Un trop-plein de temps libre qui mènera cette ancienne dentiste à chercher de nouvelles occupations, et à explorer de nouveaux horizons hors du foyer conjugal. Un sujet sérieux, pour un film qui parvient pourtant à rester léger.
La France va mieux que les US, selon Paul Krugman
L’économiste américain Paul Krugman s’est penché, mardi, sur la santé de l’économie française dans un édito pour le New York Times. Et ce qu’il a trouvé va à l’encontre de quelques idées reçues. French Morning a traduit l’article (voir la version originale ici).
“Le Président François Hollande, après des années de passivité, a finalement réalisé une action forte – virer quiconque remet en question sa soumission aux demandes de l’Allemagne et de la Commission européenne pour plus d’austérité. Mais que se passe-t-il exactement au sein de l’économie française? C’est, bien entendu, une catastrophe – elle n’est pas du tout compétitive, ne crée pas d’emploi, etc, etc – c’est ce que tout le monde dit, donc cela doit être vrai, n’est-ce pas?
En réalité, un coup d’œil aux statistiques révèle plusieurs surprises.
Commençons par l’emploi. Les seniors en France participent relativement peu au marché de l’emploi, grâce à des programmes de retraite généreux; et les jeunes aussi, en partie parce que les aides généreuses ne les incitent pas à travailler quand ils vont à l’école, en partie parce qu’un salaire minimum élevé et d’autres facteurs découragent l’emploi des jeunes. Qu’en est-il des travailleurs dans la force de l’âge (25-54 ans, ndlr). Le graphique 1 compare la France et les Etats-Unis. Heureusement que la France est un pays en crise, n’est-ce pas? Autrement, on pourrait être dérouté par ce niveau d’emploi qui parait beaucoup mieux que le nôtre !
Par ailleurs, nous savons que la France n’est pas compétitive du tout sur les marchés mondiaux. Le graphique 2 montre l’état de comptes français rapportés au PIB. Ils sont, hum, en déficit modéré, rien à voir avec les déficits pratiqués par les Etats-Unis pendant le “Bush boom”.
Il est intéressant de noter, au passage, que lors du creusement du grand fossé européen qui a accompagné le boom de l’euro, quand les coûts ont augmenté en Europe du Sud comparé à l’Allemagne, créant un grand problème d’ajustement, la France fut – comme vous le voyez sur le 3eme graphique – juste au milieu, sans dévier. Cela met la France dans une position bizarre maintenant que l’Europe du Sud connait la déflation et que l’Allemagne refuse l’inflation, causant un travers déflationniste en Europe. Mais cela n’est pas un problème français, mais le problème de l’euro.
En parlant de déflation, la France – comme vous pouvez le voir sur le 4eme graphique, est en dessous de la cible des 2% (qui est trop basse) et chute rapidement. M. Hollande aime dire que le problème vient de l’offre, mais on dirait qu’il vient plutôt de la demande selon ce critère.
Mais la France doit se méfier des “miliciens des obligations”. Après tout, les investisseurs internationaux sont tellement inquiets des perspectives en France qu’ils ne donneront pas d’argent au pays sans être payés. Eh bien, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas en France… (graphique 5)
OK, vous comprenez l’idée. Les données économiques françaises ne disent pas ce que le monde dit. Oui, vous pouvez parler de la régulation excessive, mais elle ne domine pas au niveau macro. Malgré tout, M. Hollande se plie à des demandes pour plus de serrage de ceinture, réservant sa colère contre ceux qui veulent que la France s’affirme seule. Et le résultat est un processus multiplicateur qui empêche la croissance, dégrade les perspectives budgétaires, ce qui mène vers encore plus d’austérité.
Que se passe-t-il politiquement? Simon Wren-Lewis a un très bon argument. Aux Etats-Unis, beaucoup des décideurs économiques vivent dans les années 70, quand la stagflation était d’actualité. En France, le cauchemar correspondant est l’ère Mitterrand, quand la France souffrait d’euro-sclérose et de l’échec d’une tentative unilatérale d’expansion fiscale. Mais aujourd’hui n’est pas hier. Le problème de la France en 2014 est qu’elle est hypocondriaque, elle croit qu’elle a des maladies qu’elle n’a pas. Et cette hypocondrie la pousse à accepter des cures qui sont les vraies causes de sa détresse.”