L’auteur-compositeur sénégalais Youssou N’Dour se produira à la Brooklyn Academy of Music (BAM) les 12 et 13 septembre. Deux concerts qui s’inscrivent dans le cadre du Next Wave Festival consacré à la création contemporaine et aux nouveaux médias. Il sera accompagné de son groupe “Le Super Etoile”.
Sa dernière apparition au BAM remonte à 2009. Ambassadeur du “mbalax” – musique qui mélange percussions traditionnelles et musique occidentale -, Youssou N’Dour est célèbre pour ses engagements au sein, entre autres, d’Amnesty International, de l’UNICEF et de la Fondation Youssou N’Dour qu’il a créée en 2000 pour le développement durable et le droit des enfants.
Actuellement ministre conseiller du président du Sénégal, l’auteur de “7 seconds” a été désigné artiste africain du siècle en 1999.
Youssou N'Dour en concert au BAM
Le Chefs Club: un resto, des chefs stars en cuisine
Avec ce pedigree, comment ne pas réussir dans la restauration? D’un côté, Louise Vongeritchen, fille de Jean-Georges, le chef star. De l’autre, Didier Elena, un ancien de chez Ducasse, pour qui il a ouvert une multitude de restaurants, y-compris l’Essex House à New York.
Après s’y être fait les dents, Louise a quitté l’empire familial il y a trois ans; Didier Elena a quitté la galaxie Ducasse en 2012. Depuis, tous les deux, elle comme manager, lui comme chef, sont derrière la première version du Chefs Club, à Aspen, dans le Colorado.
Fruit d’un partenariat entre le propriétaire de l’hôtel St Regis à Aspen (Stéphane de Baets, un investisseur belge basé en Thaïlande) et le magazine Food & Wine, le lieu ambitionne rien moins que de révolutionner la façon dont nous vivons la haute cuisine. Plutôt que de décliner le nom d’un chef en une multitude de restaurants, il s’agit ici de faire un seul restaurant avec plusieurs chefs. Depuis 2012, donc, à Aspen, Didier Elena supervise une cuisine où se succèdent des “chefs invités”, sélectionnés par Food & Wine notamment parmi les lauréats du prix “Best New Chefs”.
Forts de cette expérience, il s’apprêtent donc à ouvrir un nouveau Chefs Club à New York. Les travaux sont presque achevés au rez-de-chaussée du Puck Building (à NoLita) dans la salle de 115 couverts et l’ouverture prévue pour mi-octobre. Les quatre chefs invités sont sélectionnés: Lachlan Mackinnon-Patterson (de Boulder), Gabriel Rucker (Portland), Linton Hopkins (Atlanta) et Erik Anderson (Nashville).
La carte est composée à 60% des plats de chefs invités et pour le reste des plats de Didier Elena. “Outre leur contribution à la carte, les chefs viendront aussi former l’équipe en cuisine à leurs méthodes et, plusieurs fois dans l’année, passeront quelques jours pour des menus qui seront 100% les leurs”.
Les quatre invités resteront un an avant d’être remplacés par d’autres, mais entre temps, d’autres chefs viendront pour des sessions plus courtes, faire découvrir leur talent aux gastronomes new-yorkais, notamment dans le “chef studio”, salle de 20 couverts “qui permet un rapport plus direct entre le chef et les clients”. Plusieurs cuisiniers français (David Toutain, Gilles Epié, Alexandre Couillon notamment) sont déjà dans les starting-blocks pour faire découvrir leur art aux New-Yorkais…
Le concept a tout pour séduire les foodies new-yorkais, mais fort de l’expérience d’Aspen, Didier Elena dit se méfier de l’intellectualisation à outrance: “nous voulons faire un lieu d’échange, d’expérience autour de la cuisine, mais avant tout nous faisons un restaurant où les gens viennent profiter d’un excellent repas”. Le pari est notamment de rendre compatibles les différents univers des chefs invités et faire que tout se marie. “Mais ça, c’est mon boulot”
Les économistes français sont influents… surtout s'ils vivent aux US
Sur les 25 jeunes économistes les plus en vue, sept sont français. Et sur les sept, cinq travaillent… aux Etats-Unis. C’est l’un des constats qui ressort du tout récent classement du Fonds monétaire international (FMI) des économistes de moins de 45 ans les plus influents.
Esther Duflo, professeur au MIT à Boston, a fait parler d’elle l’an dernier quand elle a rejoint le Conseil présidentiel pour le développement global, une instance consultative de neuf membres créée pour conseiller Barack Obama sur les questions de développement international. Autre “Bostonien”: Emmanuel Farhi, 35 ans. Ce spécialiste de fiscalité et de politique monétaire officie à Harvard.
Xavier Gabaix, qui figure dans le top 8 des meilleurs jeunes économistes de The Economist, spécialiste des questions de rémunération des patrons et de comportements économiques, enseigne lui à New York University (NYU). Tout comme Thomas Philippon, qui a signé en 2006 Le Capitalisme d’héritiers. Le crise française du travail, un ouvrage sur les rapports employeurs-employés en France.
Enfin, le franco-américain Emmanuel Saez, connu pour ses travaux sur les inégalités, est professeur à l’université de Berkeley, en Californie.
Les deux économistes français “non-américains” qui complètent ce classement, établi par des journalistes et des économistes sont Thomas Piketty (Paris School of Economics et EHESS), auteur du best-seller Le capital au XXIe siècle, et Hélène Rey (London Business School).
Le classement complet:
NICHOLAS BLOOM, 41, British, Stanford Universit
RAJ CHETTY, 35, Indian and American, Harvard University
MELISSA DELL, 31, American, Harvard
ESTHER DUFLO, 42, French and American, Massachusetts Institute of Technology (MIT)
EMMANUEL FARHI, 35, French, Harvard
AMY FINKELSTEIN, 40, American, MIT
KRISTIN FORBES, 44, American, Bank of England and MIT
ROLAND FRYER, 37, American, Harvard
XAVIER GABAIX, 43, French, New York University (NYU)
GITA GOPINATH, 42, American and Indian, Harvard
OLEG ITSKHOKI, 31, Russian, Princeton University
ATIF MIAN, 39, Pakistani and American, Princeton
EMI NAKAMURA, 33, Canadian and American, Columbia University
NATHAN NUNN, 40, Canadian, Harvard
PARAG PATHAK, 34, American, MIT
THOMAS PHILIPPON, 40, French, NYU
THOMAS PIKETTY, 43, French, Paris School of Economics and École des hautes études en sciences sociales
HÉLÈNE REY, 44, French, London Business School
EMMANUEL SAEZ, 41, French and American, University of California, Berkeley
AMIT SERU, 40, Indian, University of Chicago
AMIR SUFI, 37, American, University of Chicago
IVÁN WERNING, 40, Argentine, MIT
JUSTIN WOLFERS, 41, Australian and American, Peterson Institute for International Economics and University of Michigan
Bill de Blasio prend pension à Provence en Boite à Brooklyn
La première visite s’est faite à l’improviste, la deuxième annoncée par un coup de fil de l’assistante du maire une demie-heure à l’avance: deux fois cette semaine Bill de Blasio est venu prendre un long petit déjeuner à Provence en boîte, restaurant français de Smith Street, à Carroll Gardens.
“Il m’a parlé en français, raconte Jean-Jacques Bernat, le patron du restaurant. Et plutôt bien! Je savais qu’il parlait italien, mais pas français“. A chacune de ses visites, mardi et jeudi, le maire est resté quelque deux heures, assis en terrasse. “Il était avec 3 collaborateurs à table, et une demi-douzaine de garde-du-corps autour”.
Entre discussions avec ses collaborateurs et coups de fil sur son portable, Bill de Blasio a aussi serré les mains des passants, pris des photos avec ceux qui lui demandaient et salué les nombreux automobilistes qui le hélaient depuis la rue. Au menu du maire: café, croissant, merguez et oeufs brouillés.
Originaire de Brooklyn, le maire de New York ne manque pas une occasion de rappeler ses racines “et s’asseoir en terrasse au milieu du quartier est sûrement une bonne façon de se montrer dans son quartier“, note Jean-Jacques Bernat. Les restaurateurs italiens du quartier font eux la grimace: Bill de Blasio est d’origine italienne. “Ils sont venus me voir pour me demander pourquoi il venait dans un resto français et pas italien” raconte le patron de Provence en Boîte.
Fanny Ardant au menu du Legacy Film Festival
Il n’est pas si courant de voir des films traitant de la vieillesse. Le “Legacy Film Festival on Aging” de San Francisco nous propose une séance de rattrapage. Du 12 au 14 septembre, le thème de l’âge sera décliné en quinze films et documentaires, réalisés dans différents pays.
Le festival est structuré en huit projections, chacune traitant d’un thème (tel que l’amour et la perte, ou la mémoire), et suivie d’une séance de questions/réponses.
Cette année, un film français, et pas des moindres, s’est glissé dans la programmation. Il s’agit des “Beaux Jours” (traduit “Bright Days Ahead“) de Marion Vernoux, avec Fanny Ardant et Laurent Lafitte. Sorti en salles en 2013, le film suit le quotidien de Caroline (Fanny Ardant) dans sa nouvelle vie de retraitée. Un trop-plein de temps libre qui mènera cette ancienne dentiste à chercher de nouvelles occupations, et à explorer de nouveaux horizons hors du foyer conjugal. Un sujet sérieux, pour un film qui parvient pourtant à rester léger.
La France va mieux que les US, selon Paul Krugman
L’économiste américain Paul Krugman s’est penché, mardi, sur la santé de l’économie française dans un édito pour le New York Times. Et ce qu’il a trouvé va à l’encontre de quelques idées reçues. French Morning a traduit l’article (voir la version originale ici).
“Le Président François Hollande, après des années de passivité, a finalement réalisé une action forte – virer quiconque remet en question sa soumission aux demandes de l’Allemagne et de la Commission européenne pour plus d’austérité. Mais que se passe-t-il exactement au sein de l’économie française? C’est, bien entendu, une catastrophe – elle n’est pas du tout compétitive, ne crée pas d’emploi, etc, etc – c’est ce que tout le monde dit, donc cela doit être vrai, n’est-ce pas?
En réalité, un coup d’œil aux statistiques révèle plusieurs surprises.
Commençons par l’emploi. Les seniors en France participent relativement peu au marché de l’emploi, grâce à des programmes de retraite généreux; et les jeunes aussi, en partie parce que les aides généreuses ne les incitent pas à travailler quand ils vont à l’école, en partie parce qu’un salaire minimum élevé et d’autres facteurs découragent l’emploi des jeunes. Qu’en est-il des travailleurs dans la force de l’âge (25-54 ans, ndlr). Le graphique 1 compare la France et les Etats-Unis. Heureusement que la France est un pays en crise, n’est-ce pas? Autrement, on pourrait être dérouté par ce niveau d’emploi qui parait beaucoup mieux que le nôtre !
Par ailleurs, nous savons que la France n’est pas compétitive du tout sur les marchés mondiaux. Le graphique 2 montre l’état de comptes français rapportés au PIB. Ils sont, hum, en déficit modéré, rien à voir avec les déficits pratiqués par les Etats-Unis pendant le “Bush boom”.
Il est intéressant de noter, au passage, que lors du creusement du grand fossé européen qui a accompagné le boom de l’euro, quand les coûts ont augmenté en Europe du Sud comparé à l’Allemagne, créant un grand problème d’ajustement, la France fut – comme vous le voyez sur le 3eme graphique – juste au milieu, sans dévier. Cela met la France dans une position bizarre maintenant que l’Europe du Sud connait la déflation et que l’Allemagne refuse l’inflation, causant un travers déflationniste en Europe. Mais cela n’est pas un problème français, mais le problème de l’euro.
En parlant de déflation, la France – comme vous pouvez le voir sur le 4eme graphique, est en dessous de la cible des 2% (qui est trop basse) et chute rapidement. M. Hollande aime dire que le problème vient de l’offre, mais on dirait qu’il vient plutôt de la demande selon ce critère.
Mais la France doit se méfier des “miliciens des obligations”. Après tout, les investisseurs internationaux sont tellement inquiets des perspectives en France qu’ils ne donneront pas d’argent au pays sans être payés. Eh bien, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas en France… (graphique 5)
OK, vous comprenez l’idée. Les données économiques françaises ne disent pas ce que le monde dit. Oui, vous pouvez parler de la régulation excessive, mais elle ne domine pas au niveau macro. Malgré tout, M. Hollande se plie à des demandes pour plus de serrage de ceinture, réservant sa colère contre ceux qui veulent que la France s’affirme seule. Et le résultat est un processus multiplicateur qui empêche la croissance, dégrade les perspectives budgétaires, ce qui mène vers encore plus d’austérité.
Que se passe-t-il politiquement? Simon Wren-Lewis a un très bon argument. Aux Etats-Unis, beaucoup des décideurs économiques vivent dans les années 70, quand la stagflation était d’actualité. En France, le cauchemar correspondant est l’ère Mitterrand, quand la France souffrait d’euro-sclérose et de l’échec d’une tentative unilatérale d’expansion fiscale. Mais aujourd’hui n’est pas hier. Le problème de la France en 2014 est qu’elle est hypocondriaque, elle croit qu’elle a des maladies qu’elle n’a pas. Et cette hypocondrie la pousse à accepter des cures qui sont les vraies causes de sa détresse.”
Un Texan ressuscite les Poilus
Résidant dans l’Est du Texas, Jeff Gusky est médecin urgentiste, mais aussi photographe. Une passion qui lui est venue en Europe de l’Est, où il faisait un voyage sur les traces de sa judaïté et qui lui a ouvert les yeux sur les massacres de masse.
L’objectif du photographe? Fixer l’absence, par le biais d’expositions (comme celle accrochée en 2003 aux côtés de tableaux de Goya au Meadows Museum de Dallas, Images of Human Tragedy) ou d’un essai photographique (Silent Places, paru en 2004).
Après avoir travaillé sur l’Holocauste, l’artiste médecin voulait s’attaquer à « la première destruction de masse moderne : la Première Guerre Mondiale ». A partir de 2011, il a donc multiplié les voyages en Europe, et notamment en France, pays qu’il affectionne particulièrement même s’il parle très peu français (« une honte »).
Et c’est dans l’Hexagone qu’il a trouvé le sujet de son dernier projet photographique : les carrières souterraines dans lesquelles les poilus se mettaient à l’abri de l’artillerie lourde qui commençait à faire ses ravages. Ils y étaient soignés, voire priaient, et surtout ont laissé de nombreuses traces de leur passage, justifiant le classement comme Monuments historiques de plusieurs de ces anciennes garnisons de fortune (même si des centaines restent non protégées).
Un an de photo souterraine
« Après avoir passé du temps dans les Vosges au printemps 2012, j’ai hésité à annuler un rendez-vous avec un élu local dans le secteur du Chemin des Dames, se souvient Jeff Gusky. C’était le dernier de la journée, j’étais épuisé. » Mais la découverte des inscriptions, dessins et autres sculptures laissés par les soldats de diverses nationalités l’a émerveillé au point qu’il est revenu immortaliser ces témoins du conflit centenaire pendant un an, transportant tout le matériel nécessaire pour photographier dans le noir dans des conduits souvent étroits.
« Ces anciennes carrières sont méconnues, car elles sont généralement situées sur des propriétés privées. Et les petits villages français sont insulaires. Ils ne veulent pas que le monde extérieur vienne à eux. Mais ma position d’observateur extérieur, mon enthousiasme, puis mes photos m’ont permis de créer des relations uniques avec les Français en dépit de la barrière de la langue », raconte le Texan.
Quelques deux milliers de clichés en libre accès sur JeffGusky.com permettent maintenant au grand public de s’approprier ce patrimoine. En rappelant ainsi l’impact de la Première Guerre Mondiale, le photographe a l’impression de « sauver plus de vies qu’aux urgences, où je ne peux me tenir qu’auprès d’une personne à la fois ».
Déjà prévue à Soissons et aux Invalides, l’exposition du Hidden world of WWI devrait faire le tour du monde pour Jeff Gusky. « Nous avons déjà des contacts en Chine et en Inde et cherchons des sponsors pour créer une exposition internationale capable de créer un nouveau paradigme. Le Centenaire de la Première Guerre Mondiale se poursuit jusqu’en juin 2019. »
Photos : Jeff Gusky.
A 76 ans, Lucette veut redevenir française
“Cela n’a pas été facile mais c’était la loi, il fallait la respecter“. L’émotion est palpable lorsque Lucette Chizic, 76 ans, évoque l’époque où on lui a ôté la nationalité française.
Cette Floridienne est ce qu’on appelle une “ancienne française”. Née en France, elle a été contrainte de rendre son passeport français en 1967, lorsqu’elle prend la citoyenneté américaine. Près de cinquante ans plus tard, elle s’est finalement décidée à remplir une demande de réintégration de nationalité française. Elle ne compte pas vivre en France, y retourne rarement. Mais comme elle l’explique: “c’est pour ma satisfaction personnelle, pour montrer que je suis toujours française“.
Arrivée aux Etats-Unis en 1961, elle se marie quelques années plus tard avec un Américain, qui travaille alors dans le secteur de la défense. Or à l’époque, “on avait beaucoup de soucis si on travaillait pour le gouvernement et que sa femme n’était pas américaine“.
“Odieux”
De plus, le couple part pour trois ans en Allemagne: Si Mme Chizik veut conserver sa carte verte, il lui faudra revenir tous les ans, au 1er janvier, aux Etats-Unis, ce qui s’annonce fastidieux. Il existe toutefois une autre solution: devenir américaine.
Problème : ce choix implique, comme le consul de Philadelphie lui indique, d’abandonner la nationalité française. A l’époque, une sombre loi française, celle du 9 avril 1954, ôte leur nationalité française aux femmes majeures prenant une nationalité étrangère, à la différence des hommes. Lucette tranche. Non sans peine, elle devient américaine. Elle s’en souvient comme si c’était hier. “Une année, pour revenir voir ma famille en France, j’ai même dû demander un visa, ce que j’ai trouvé odieux“.
Le 9 janvier 2014, le Conseil Constitutionnel corrige enfin une injustice vieille de plus d’un demi-siècle, en déclarant inconstitutionnelle la loi n° 54-395 (elle n’était plus appliquée depuis 1973).
Depuis la décision du Conseil Constitutionnel, une procédure spéciale a été mise en place pour les femmes concernées par cette loi. Ses effets ayant été invalidés, il leur suffit désormais de demander un certificat de nationalité française, sans avoir à passer par le processus de réintégration de nationalité.
Cette année, Lucette devrait donc faire partie des quelques ex-Français à déposer une demande. “J’y ai pensé au cours des années, mais au début je me suis dit que c’était tout un tas de paperasse à remplir, alors j’ai laissé tomber“.
Annie Michel, conseiller consulaire à New York, a récemment organisé une réunion d’information sur ce sujet pour aider et orienter les femmes dans la situation de Lucette. Les cas ne sont pas nombreux, mais elle le confirme: “Il y a une bataille à mener”.
Les Everglades en dehors des sentiers battus
Avec quelque 6 000 kilomètres carrés, le parc naturel des Everglades est aussi étendu que le département du Var donc les balades ne manquent pas.
Pour une première approche, la célèbre balade de Shark Valley est relativement commode : 30 minutes de Miami, un chemin bétonné, des oiseaux et des crocodiles en abondance ! À visiter à pied, en vélo ou en tram, de préférence assez tôt le matin avec un litre d’eau par personne et un anti moustique efficace. Shark Valley – 36000 SW 8th St, Miami – site
Pour passer un week-end complet entre randonnée, bateau, paddle et nature préservée, l’entrée par le Flamingo Visitor Center est le meilleur choix et le moins connu. Vous pourrez dormir à la belle étoile dans le camping au bord de l’eau ou dans une houseboat ! Il est impératif d’apprécier les coins sauvages, calmes et sans trop d’activités sinon vous pourrez être déçu. Evitez la saison des ouragans qui comporte autant de moustiques que les Etats-Unis d’habitants. Idéalement, profitez d’un barbecue les pieds dans l’eau de janvier à avril. Flamingo Visitor Center – 40001 State Road 9336 – Homestead – site
Pour les amoureux de la nature et de superbes paysages, rendez-vous au Gulf Coast Visitor Center où vous obtiendrez les informations nécessaires pour la visite guidée en bateau ainsi que les randonnées dans les Ten Thousand Islands. Néanmoins, préférez le canoë ou le kayak pour visiter. Au programme : oiseau, dauphin, coucher de soleil, mangrove à perte de vue ! Pour ceux qui souhaitent camper à Tiger Key ou Picnic Key, prévoyez une sortie en canoë lors de la pleine lune en profitant au préalable du coucher de soleil. Gulf Coast Visitor Center – 815 Oyster Bar Lane – Everglades City – site
Les amoureux des oiseaux apprécieront Big Cypress National Preserve, qui compte quelque 350 espèces. Big Cypress National Preserve – 52105 Tamiami Trail East – Ochopee (gratuit) D’autres parcs à visiter : Fakahatchee Strand Preserve State Park, Florida Panther National Wildlife Refuge, Corkscrew Swamp Sancturary.
Le pseudo folklore indien n’est pas très intéressant de même que les airboats qui font un bruit effrayant et en plus abîment franchement la flore.
Christophe Happillon, le pèlerin de l'huître à LA
A Los Angeles, Christophe Happillon est ce que l’on peut appeler une perle rare.
Ce Montpelliérain, est à l’heure actuelle le seul maître écailler de la Cité des anges. Un métier dont le savoir-faire ancestral est encore peu connu aux Etats-Unis malgré la popularité croissante des huîtres.
« J’ai grandi dans le milieu de la mer : mon parrain était écailler à Aigues-Mortes et mon grand-père pêcheur. A la maison, j’ai appris très jeune à ouvrir les huîtres en observant des membres de ma famille» raconte cet homme de 51 ans à la carrure de boxeur, son autre passion.
Après une formation d’aquaculture à Sète, Christophe Happillon fonde une fumerie de poisson avec un ami, à Montpellier. Tombé amoureux d’une Américaine, il part s’installer avec son épouse à Los Angeles, en 1994. Après avoir travaillé comme poissonnier pour la chaîne de supermarchés haut de gamme « Gelson’s », Christophe Happillon décide de proposer ses services à différents restaurants et hôtels en tant que maître écailler.
Bar à huître ambulant
«J’ai eu le déclic en venant en Californie, en observant les chefs dans les bars à sushis, qui exposent leur savoir-faire sous les yeux des clients. Je me suis dit : voilà exactement ce que je pourrais faire, mais avec des huîtres. C’est comme ça que je suis devenu écailler ambulant et que je me suis mis à proposer mon bar à huîtres dans différents hôtels, country clubs, bars et restaurants de la ville».
Christophe Happillon se lance fin 2008, en pleine crise financière. Malgré la situation économique, son concept remporte progressivement un vif succès : du prestigieux Jonathan Club au Ritz Carlton, en passant par l’excellent restaurant français Church and State. Il est aujourd’hui présent les lundis au Zinque de Venice, les mercredis et samedis chez Perch, un bar-restaurant branché à Downtown, ou encore les vendredis chez Joe’s à Venice.
Christophe Happillon travaille avec plusieurs ostréiculteurs passionnés, implantés aussi bien en Virginie que dans l’Etat de Washington, en Colombie britannique ou encore en Basse-Californie, au Mexique. Cette dernière ferme a d’ailleurs été fondée par un Breton, Philippe Danigo.
« Le ventre de Los Angeles »
Le maître écailler s’apprête à présent à ouvrir son premier kiosque à huîtres et coquillages en septembre, à Grand Central Market, le plus ancien marché couvert de Downtown, fondé en 1917, actuellement en pleine renaissance. «Ce marché, c’est un peu le ventre de Los Angeles ! » explique Christophe Happillon qui se réjouit de pouvoir faire découvrir sa passion et son savoir-faire à de nouveaux clients.
« Au début, certaines personnes sont étonnées par la texture. En général, je parviens à faire sauter la barrière psychologique avec le rire ! Lorsque j’explique la technique d’ouverture d’une huître, je dis souvent que c’est un peu comme une femme : ça ne se force pas ! Le métier d’écailler est un travail de passion. Ce n’est jamais lassant. En fait, je suis une sorte de pèlerin !».