Les élections consulaires, ça vous dit quelque chose? Si vous lisez French Morning, vous savez que les Français d’Amérique votent dès ce mercredi 14 mai pour se choisir des conseillers consulaires, des élus de proximité qui siègeront auprès de chaque consulat.
Cinq sièges sont en jeu dans la circonscription de New York (New York, New Jersey, Connecticut et les Bermudes). Nous choisirons aussi deux “délégués consulaires” uniquement chargés de voter aux sénatoriales.
Lire: Elections consulaires: à quoi ça sert?
A cette occasion, French Morning a posé quatre questions aux quatre têtes-de-liste dans la circonscription de New York pour connaitre leurs propositions et leur parcours. Voici leurs réponses:
– Gérard Epelbaum (Union des Français d’Amérique, liste UFE, UMP, de la droite et du centre)
– Annie Michel (Français de Gauche, progressistes et solidaires)
– Jean Lachaud (Rassemblement des Français d’Amérique)
– Richard Ortoli (Français d’Amérique Ensemble)
Pour rappel, les élections consulaires ont lieu du 14 au 20 mai jusqu’à midi heure de Paris pour le vote par Internet et en personne à l’urne le 24 mai (dans le bureau indiqué par courrier par votre consulat). A noter que le 24 mai, nous voterons aussi pour les élections européennes. NB: seul le vote à l’urne est possible pour ce scrutin. Les Français hors de France ont été rattachés à la circonscription d’Ile-de-France dont les candidats sont ici.
Elections consulaires à New York: les candidats se présentent
"La loi du marcheur" ou les souvenirs de Serge Daney
A partir d’interviews de Serge Daney, rédacteur en chef aux Cahiers du Cinéma, réalisées par Régis Debray, Eric Didry met en scène cet amoureux du 7ème art dans « La Loi du marcheur », qui sera montré au FIAF les 21 et 22 mai.
En 1992, quelques mois avant de mourir, Serge Daney confie ses dernières pensées sur le cinéma qui l’a tant fait vibrer. Après avoir travaillé pour la revue Les Cahiers du Cinéma, il commence à écrire pour Libération une chronique sur l’image. En 1991, c’est lui qui crée le trimestriel Trafic, l’une des références sur le 7ème art.
Dans « La Loi du marcheur », interprétée avec brio par Nicolas Bouchaud, la mise en scène est sobre et laisse place aux mots, véritables piliers de la performance. Avec des extraits de « Rio bravo », l’un des films fétiches de Serge Daney, le comédien réussit à transmettre une passion sincère à un public qui, même s’il n’est pas cinéphile, finit par être conquis.
Un touriste français meurt dans un accident d'avion en Arizona
Un petit avion de tourisme monomoteur de type Cessna 207 s’est écrasé à l’atterrissage samedi 10 mai à 15h39, en bout de piste de l’aéroport municipal de Page, en Arizona (environ 300 kilomètres au Nord de Phoenix). A son bord se trouvaient six personnes, des touristes originaires du Havre, ainsi que le pilote. Les passagers venaient de prendre part à un vol « touristique et panoramique » de 45 minutes au-dessus du Grand Canyon, du Lac Powell, de la Colorado River, de Horseshoe Bend et de Wahweap Marina, à limite de l’Etat de l’Utah.
Selon Ian Gregor, porte parole régional de l’aviation fédérale, l’avion aurait tenté plusieurs approches de la piste en dépit de conditions météorologiques très défavorables, avant d’essayer de se poser. « Le vent était très fort et soufflait de manière irrégulière, en venant d’Ouest et de Sud, c’est-à-dire dans le dos de l’appareil. La visibilité était en outre réduite du fait du sable et de la poussière soulevés par les bourrasques ».
D’après les premiers témoignages recueillis par la police de Page, l’avion aurait dévié de sa trajectoire suite à un coup de vent et aurait dépassé le bout de la piste de près de 100 mètres. « L’appareil aurait alors heurté une motte de sable, avant de piquer vers l’avant et de se retourner après avoir fait un ‘soleil’ », précise Ray Varner, capitaine de la police.
Peu éloignés de la tour de contrôle et des bâtiments des pompiers au moment du crash, les victimes ont pu être rapidement secourues. Le passager le plus sérieusement touché a immédiatement été évacué vers l’hôpital de Page, mais est décédé des suites de ses blessures quelques heures plus tard. Quatre autre passagers, plus légèrement blessés ont également été admis dans le même établissement, tandis que le dernier membre du groupe havrais, dans un état stable, a été évacué vers le centre médical de Flagstaff.
« Nous ne connaissons pas les identités des personnes qui étaient présentes dans l’avion », indique Ian Gregor. « Nous sommes encore en train de tenter d’identifier le groupe dont elles faisaient partie ».
Contacté dimanche matin, le consulat de France à Los Angeles, dont la circonscription administrative comprend l’Etat d’Arizona, se refusait à apporter toute précision sur le crash. « Nous avons mis en place une cellule de crise et de soutien aux victimes », expliquait l’agent de permanence. « Mais nous le faisons avec respect et anonymat des familles. Seule la cellule de crise du ministère au Quai d’Orsay est habilitée à dévoiler l’origine et l’identité des passagers impliqués. »
L’avion impliqué dans cet accident, enregistré sous le numéro N7311U, faisait partie de la société American Aviation Inc., basée à Salt Lake City (Utah), de même que le pilote. Une enquête a été déclenchée dans la foulée par le département de la police de Page, le bureau de l’Aviation Fédérale et le service de sécurité national des transports.
Sunrise, le calendrier intelligent de Pierre Valade
On a pris rendez-vous avec Pierre Valade, et comme d’habitude, il a fallu avant s’envoyer une série d’e-mails pour fixer le jour, l’heure, et le lieu de l’entretien. « Ce n’est pas efficace, cela occupe du temps, de l’espace sur la boite mail. On peut rendre les choses plus simples », soupire ce Français de 27 ans, à peine assis devant sa table.
« Faire gagner du temps aux gens », c’est en effet l’ambition de Pierre Valade, qui a créé Sunrise l’année dernière. Ce application-calendrier gratuite (pour iOS) permet de connecter tous ses agendas et données issues de ses boites mails, cloud et réseaux sociaux dans une seule interface. Celle-ci intègre aussi la météo, des plans, les anniversaires, le CV de la personne avec qui vous avez rendez-vous ou le profil de son entreprise… Et permet d’envoyer facilement des invitations à ses contacts pour fixer une rencontre. A cela s’ajoute un design orange épuré, imaginé avec son co-fondateur belge Jérémy Le Van.
« Faire un calendrier n’est pas très original. Mais nous avions l’impression que personne n’avait proposé un produit sérieux dans ce domaine », raconte Pierre Valade, qui vit à New York depuis 2010. L’idée, cet ingénieur des Ponts et Chaussée l’avait depuis un moment. Il travaillait chez Foursquare, entreprise où il avait atterri après un premier job de développeur chez FreshPlanet (une start-up de jeux vidéos créée par un Français), losrqu’il a rencontré Jérémy Le Van, designer chez Foursquare. Entre eux, le courant passe, et les deux complices quittent leurs postes fin 2012 pour se jeter dans le bain.
Sunrise éclot en février 2013, et quelques semaines plus tard, les deux associés réussissent à lever 2,2 millions de dollars auprès d’un aréopage de fonds d’investissements et business angels. Parmi ces derniers, quelques Français, comme Loic Le Meur (ex-employeur de Jérémy Le Van à San Francisco), Ilan Abehassera (fondateur de Producteev), ou Fabrice Grinda. « Nos investisseurs ont été séduits par notre approche design. Ce qui leur a plu aussi, c’est que nous formons une équipe solide, avec le tampon Foursquare. Et puis, notre marché est sans limite. Tout le monde a besoin d’un calendrier », juge Pierre Valade.
Un an après, les fondateurs revendiquent 100.000 utilisateurs par jour. De quoi donner confiance à la petite équipe de six personnes – des Français en majorité – installée dans un local tout blanc proche d’Union Square. L’heure est maintenant au développement de nouvelles fonctionnalités : une version Android, un système de vote sur des créneaux disponibles (à la manière de Doodle), l’intégration des tickets de spectacles, rendez-vous Meetup, Eventbrite, billets d’avion ou de train… Mais l’objectif numéro un reste l’expansion du nombre d’utilisateurs, afin de devenir « le calendrier de référence ». « Après, rentabiliser ne sera plus un problème », assure Pierre Valade, un œil sur son application Sunrise. Qui lui rappelle qu’il est temps de filer vers son prochain rendez-vous.
Biotech : la crème des start-ups françaises en tournée à New York
Des globules rouges qui affament les tumeurs cancéreuses, des patchs pour lutter contre les allergies à l’arachide, un cœur artificiel physiologique : voilà quelques produits phares mis au point par Erytech, Carmat ou DBV, start-ups françaises du domaine des biotechnologies de la santé.
Lors d’un événement organisé à New York les 25 et 26 juin par le réseau France Biotech, ces start-ups viendront, avec d’autres, se présenter à la communauté financière américaine. Une première.
Pour passer ce grand oral, seules les meilleures sociétés ont été convoquées : l’événement est réservé aux entreprises de ce secteur cotées en bourse – il en existe 52 en France. Une vingtaine d’entre-elles devraient faire le déplacement, selon Pierre-Olivier Goineau, le président de France Biotech. En particulier celles qui veulent développer leurs affaires aux Etats-Unis.
« L’idée, c’est de faire rencontrer nos champions français à la communauté financière américaine, et de montrer à ces investisseurs spécialisés notre politique d’innovation. Nous avons des entreprises solides, indépendantes, en forte croissance, au potentiel de développement prometteur aux Etats-Unis », remarque Pierre-Olivier Goineau.
Le monde des biotech connaît une vraie dynamique en France, affirme cet entrepreneur, par ailleurs directeur général délégué de la société Erytech. « Dans ce secteur, Paris est devenue la place financière la plus importante en Europe, et a surpassé la Suisse, l’Allemagne et l’Angleterre en matière d’IPO. La France offre un écosystème durable pour ce genre d’entreprises, de bonnes conditions fiscales, un bon environnement académique. Nous sommes portés par des vents favorables », affirme-t-il. Seront-ils assez puissants pour conquérir New York ?
Certains conjoints de "H-1B" pourront bientôt travailler
Soupir de soulagement. L’administration Obama vient d’annoncer que les accompagnateurs de détenteurs de visas H-1B pourront prochainement obtenir une autorisation de travail. Ils étaient jusqu’ici privés de ce sésame.
Cette autorisation ne sera pas donnée à tout le monde : elle sera réservée aux conjoints de travailleurs qui ont commencé une démarche d’acquisition de la carte verte (avec le soutien de leur employeur), indiquait, mardi 6 mai, le Departement of Homeland Security (DHS).
“Ces avancées vont aider les Etats-Unis à maintenir leur compétitivité, et soutenir nos efforts pour attirer les meilleurs travailleurs les plus qualifiés. Les entreprises continuent à avoir besoin de ces travailleurs très qualifiés, et ces nouvelles règles vont nous assurer que ces derniers ne préféreront pas d’autres pays, en compétition pour attirer les meme travailleurs talentueux”, a affirmé dans un communiqué le secrétaire adjoint à la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. Cette mesure sera effective dès sa publication au Registre fédéral, annoncée pour “bientôt“.
Le visa H-1B est délivré aux travailleurs étrangers qualifiés, embauchés par une entreprise américaine, laquelle sponsorise le visa. Il est attribué pour un maximum de 6 ans. Chaque année, 85.000 étrangers obtiennent ce document, soumis à un quota.
Laurent Fabius visite Chicago
Les Gipsy Kings s'installent au Texas
Le plus célèbre des groupes gitans, les Gipsy Kings, entame une tournée aux Etats-Unis pour célébrer ses vingt cinq années de succès. Le groupe se produira dans plusieurs villes texanes, dont Austin, San Antonio, Houston et Dallas à partir du 18 mai.
Les Gipsy Kings, interprètes du tube planétaire « Bamboleo », sont toujours au top de leur forme. En 1987 sortait aux Etats-Unis leur disque «Gipsy Kings ». Vingt cinq ans après, le succès est toujours au rendez-vous pour ce groupe originaire du sud de la France. Issus de deux familles, les Reyes et les Baliardo, qui ont fui la guerre civile espagnole, les Gipsy Kings se composent aujourd’hui de huit membres, dont cinq frères. Repérés par Brigitte Bardot dans les années 1970, le groupe s’est depuis produit dans de nombreux pays.
Cette année, leur dernier album « Savor Flamenco » a remporté un Grammy dans la catégorie « Best World Music Album ». Les Gipsy Kings sont le premier groupe gitan a avoir été certifié disque d’or aux Etats-Unis.
Wanted Design voit bleu blanc rouge
Les Français sont nombreux cette année à représenter l’Hexagone à la foire de design Wanted Design, du 16 au 19 mai. Qu’on se le dise, le « made in France » a encore la cote!
Parmi eux, Julie Gaillard. « C’est très excitant, j’ai cette attirance pour les Etats-Unis et New York » confie-t-elle. Après avoir obtenu une maîtrise de lettres à la Sorbonne et avoir travaillé dans la publicité, elle a commencé à créer des objets, puis des meubles. En 2011, elle est repérée par Cocotte Design qui lui permet de participer à sa première exposition collective en juin de la même année. L’année suivante la designer organise sa première exposition solo.
Cette année, pour la première fois, Julie Gaillard viendra présenter son travail à New York, lors de Wanted Design. Sa collection Liseré en chêne massif blanchi, qu’elle définit comme « épurée et de type scandinave », a déjà reçu de bons retours en France. « On ne peut pas rester juste en France, c’est important de passer les frontières pour montrer son travail », affirme-t-elle.
C’est également l’avis de Stéphanie Marin, designer et directrice artistique de Smarin, qui sera dans le showroom de la marque Blackbody pendant Wanted Design. « Si le made in France marche si bien ici, c’est sûrement parce que les gens apprécient l’histoire culturelle que l’on retrouve dans les produits ». C’est ce goût de notre patrimoine que la marque Smarin met en avant dans ses collections. « Cette année, nous présentons deux nouveautés, explique Stéphanie Marin, qui n’en est pas à sa première fois à New York, les collections Dune et Play yet! ». Si la première joue sur des formes arrondies, la seconde présente un système de construction inspiré de jeux pour enfants. Ludique mais surtout, très ergonomique : « C’est ce qui surprend le plus avec ces collections, on ne s’attend pas à ce qu’elles soient si fonctionnelles et esthétiques en même temps », ajoute la designer.
Le salon accueillera bien d’autres Frenchies comme Toni Grilo présenté par Haymann Editions, ou encore Luc Josancy, le jeune et talentueux Rémi Casado ainsi que Constance Guisset pour la marque MG French Design. Avec une nouvelle collection dessinée par Philippe Nigro, vu comme l’étoile montante du design, Ligne Roset revient quant à elle pour la quatrième année. La France peut compter sur ses représentants!
Givted, le Kickstarter des cadeaux groupés
Les enveloppes qui circulent entre collègues, c’est dépassé. En 2014, les cagnottes pour acheter des cadeaux groupés à l’occasion de pots de départ et d’anniversaires s’organisent en ligne.
Le modèle a prouvé son succès depuis 2010, notamment en France, avec la florissante start-up Leetchi, ou aux Etats-Unis, avec Shareagift, ActiveGift ou Cashstar. Et désormais, il faudra compter avec Givted, la start-up lancée à New York par François et Stéphanie de Bodinat.
Ces deux trentenaires originaires d’Orléans, frère et sœur à l’état civil, ont une ambition : devenir le Kickstarter des cadeaux groupés. L’année dernière, ils ont quitté la France et des postes confortables – elle était chef des stratégies mobile chez Adidas, lui directeur du développement pour RTT, une filiale de Dassault – pour investir le marché du social gifting.
« Ce qui nous distingue, c’est notre côté très social. Pour chaque cagnotte, on peut ajouter des images, envoyer des mots de remerciement, suivre l’avancement du projet, et faire une liste de cadeaux que l’on peut transmettre à ses amis », raconte François de Bodinat. Il dégaine alors son I-phone pour montrer, sur l’appli Givted, la photo d’un set de golf que ses amis lui ont offert pour son anniversaire, assorti de petits messages et de photos des contributeurs.
La fratrie n’est pas arrivée aux Etats-Unis les mains vides. Quelques mois plus tôt, armés d’un simple business plan et d’une ébauche de site, Francois et Stéphanie de Bodinat avaient réussi à lever un million de dollars auprès d’un investisseur basé aux Etats-Unis. « C’est lui qui nous a poussé à venir. Nous y avions chacun vécu plusieurs années, donc ce n’était pas l’inconnu. Et cela fait sens. On peut y lever de l’argent plus facilement qu’en France, et notre cible est plus importante », énumère Francois de Bodinat. De plus, le marché de la gift card, sur lequel il s’appuie, est bien plus large qu’en France – 118 milliards de dollars en 2013, dont une partie croissante dématérialisée.
La famille Givted, installée dans un open space à Chelsea, compte aujourd’hui cinq employés, « et quelques milliers d’utilisateurs », lâche, sans en dire plus, Francois de Bodinat, qui espère monter en puissance grâce au lancement d’une boutique de cadeaux, le mois prochain.
Le site a passé des partenariats avec des marques, en particulier françaises (Saint James, La Charentaise, Pétrossian, et d’autres marques de luxe), qui proposeront des idées de cadeaux (et paieront pour apparaître sur le site). « L’originalité, c’est que la marque participera elle aussi à la cagnotte. Cela permet aux marques d’avoir un message plus positif que celui d’une réduction, et c’est une nouvelle façon pour elles d’entrer en relation avec leurs clients. C’est comme si la marque devenait l’un de vos amis. » Faudra-t-il aussi la remercier ?
Los Angeles fête les 100 ans de Romain Gary
L’écrivain Romain Gary aurait eu 100 ans le 8 mai. Décédé à 66 ans d’une balle qu’il se tira en plein tête, ce personnage hors-norme, grand aviateur et résistant, romancier, diplomate et réalisateur, aura vécu plus de cent vies. Dont quelques-unes aux Etats-Unis, où il fut notamment Consul de France à Los Angeles de 1956 à 1960 et y rencontra l’un de ses grands amours, la comédienne Jean Seberg.
«Gary est devenu un écrivain célèbre aux Etats-Unis, bien avant de mettre les pieds en Amérique, grâce à la traduction de son troisième roman, « Le Grand Vestiaire » (paru sous le titre « The Company of Men » en 1951)» explique David Bellos, professeur de littérature française à Princeton, auteur de la biographie «Romain Gary. A Tall Story», parue en 2010.
Invité spécial de l’événement organisé le 15 mai par le consulat de France à Los Angeles, autour du centenaire de la naissance de Gary, David Bellos souligne la très grande popularité de l’écrivain aux Etats-Unis. « Ses livres sont très vite devenus des best-sellers en anglais, grâce à des traductions, des auto-traductions (comme pour la Promesse de l’Aube) et des livres écrits en langue anglaise originale (Lady L, The Ski Bum). Gary a aussi marqué les débats sur le racisme aux Etats-Unis avec la publication du livre Chien Blanc (1970)».
A l’époque il est « bien plus aimé et salué par le public américain que par le lectorat français. Même si l’aventure « Ajar » (ndlr : le pseudonyme qu’il se choisit pour « La vie devant soi », en 1975 et qui lui valut d’obtenir un deuxième Goncourt après « Les racines du ciel », en 1956), était inacceptable pour les éditeurs américains, très sensibles aux questions d’authenticité, qui cesseront de le publier. Aujourd’hui très peu de livres sont disponibles en anglais. Il est temps que cela change !» estime Bellos.
Immigré d’Europe de l’Est, arrivé à Nice à l’âge de 14 ans, le français n’est pas la langue maternelle de Gary. Certains critiques littéraires se feront d’ailleurs un plaisir d’attaquer sa maîtrise de la langue de Molière, alors même qu’il vient de gagner le Goncourt en 1956. « Ces attaques ont eu un effet considérable sur lui: il a arrêté d’écrire de la fiction en français ! Pendant les 10 années suivantes, il n’en a écrit qu’en anglais. Il est revenu à la fiction en français au milieu des années 60, après être rentré à Paris de Los Angeles, avec Jean Seberg. Il s’est alors mis à inventer un nouveau français très peu français, hybride et décousu, sous le nom d’Emile Ajar. C’est un exemple incroyable d’adaptabilité et de réinvention linguistique ».
Consul, il se reposait sur les autres pour écrire
Lors de son séjour en tant que consul à Los Angeles, Romain Gary ne cessera jamais d’écrire. «Gary écrivait très vite. Il déléguait aussi nombre de ses tâches consulaires aux autres. La bureaucratie ne l’intéressait pas et il se reposait énormément sur sa secrétaire Odette de Benedictis » explique David Bellos.
A Hollywood, en plus de tomber amoureux de sa future femme Jean Seberg, Gary côtoie les plus grandes stars de l’époque, lors de soirées chez Fred Astaire, Frank Sinatra, Gary Cooper ou encore Katharine Hepburn.
Il croise le chemin de Marilyn Monroe et tentera même de provoquer en duel Clint Eastwood pour avoir couché avec Seberg ! Pour comprendre son rapport à Hollywood, « il faut lire Chien Blanc » conseille le biographe. « C’est l’un des portraits les plus drôles et les plus acides jamais écrit sur le star system. A L.A, il interagissait beaucoup avec le monde du cinéma : en partie parce qu’il y avait alors de nombreux réalisateurs, acteurs et techniciens français qui travaillait à Hollywood dans les années 50, mais aussi parce que nombre de personnages importants du cinéma étaient, comme Gary, d’origine d’Europe de l’Est, et parlaient le russe ou le Yiddish», ses langues maternelles.