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L'immigration africaine en France en deux films

A l’occasion des projections d’été du Pérez Art Museum Miami, l’artiste franco-marocaine Bouchra Khalili présentera deux films de réalisateurs africains, “Black Girl” et “Afrique sur Seine”, le 1er août à la Miami Beach Cinematheque.

“Black Girl”, réalisé en 1966 par Ousmane Sembene, raconte l’histoire d’une Sénégalaise qui quitte son pays pour venir travailler dans une famille française. A contrario de ses rêves et espoirs, la jeune femme devient esclave de la famille.

“Afrique sur Seine”, considéré comme le film pionnier du cinéma africain, a été réalisé en 1955 par Mamadou Sarr et Paulin Soumanou Vieyra. Il raconte l’histoire de jeunes africains installés à Paris, et confrontés au choc culturel.

Bouchra Khalili, artiste à la réputation internationale, s’intéresse, à travers la vidéo et la photographie, aux questions de l’immigration clandestine, de la représentation de l’exil ou des minorités politiques. Elle s’inspire notamment de son pays d’origine, le Maroc, et de son expérience entre les cultures française et marocaine. Ses oeuvres ont été exposées à Paris, New York et Miami.

Crédit : Frenchculture.org

Immigration: les Mexicains aujourd'hui, les Franco-Canadiens hier

L’ancien diplomate américain Stephen R. Kelly signe une tribune dans le New York Times pour défendre l’immigration des Mexicains en s’appuyant sur l’exemple des Franco-Canadiens. En voici la traduction.

A voir la foire d’empoigne à Washington concernant la réforme sur l’immigration, il est facile de conclure que notre objectif national a toujours été d’avoir une frontière hermétique.

Après tout, le message sans équivoque derrière les nombreuses mesures de sécurité aux frontières proposées dans la loi sur l’immigration, approuvée le mois dernier par le Sénat et qui est maintenant étudiée par la Chambre des représentants, est qu’un pays qui ne peut pas empêcher les étrangers de grouiller de manière incontrôlée à la frontière est en grave danger.

Le problème, que j’ai découvert lorsque j’étais Consul général des Etats-Unis à Québec à la fin des années 1990, est que ce récit va à l’encontre de notre histoire.

Depuis la fin du XIXème siècle jusqu’au début du XXème siècle, près d’un million de Franco-Canadiens ont afflué à la frontière nord pour travailler en Nouvelle-Angleterre dans les usines de textiles et de chaussures. Cette mouvance, qui appartient à une tendance encore plus grande d’Anglo-Canadiens qui émigraient également vers le sud, a déferlé après la Guerre civile et s’est terminée avec la Grande Dépression, avec des pics dans les années 1880 et 1920.

La majorité de ses demandeurs d’emploi – de langue française, lents à l’assimilation, la plupart catholiques – sont entrés sans visas, permis de travail ou passeports car pendant la majeure partie de cette période, notre frontière avec le Canada était effectivement ouverte.

Non seulement les Etats-Unis ont survécu à cet assaut non régulé, mais cela leur a permis de prospérer. En effet, notre histoire suggère qu’avoir une frontière ouverte avec nos voisins continentaux n’est pas une si mauvaise chose.

Il est difficile de calculer combien de Franco-Canadiens ont fait le voyage car avant 1895, aucun agent fédéral du service d’immigration n’a contrôlé la frontière nord. Ni le Canada, ni les Etats-Unis, n’ont considéré cette libre circulation des personnes de part et d’autre de leur frontière comme un problème nécessitant une solution.

Même lorsque les Etats-Unis ont construit des postes frontaliers à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, ils visaient principalement les Européens de l’est et du sud qui passaient par le Canada pour éviter les sélections à l’immigration aux ports de New York et de Boston.

Les migrants canadiens, malgré leur nombre élevé – en 1900, le nombre de résidents américains nés au Canada équivalait à 22% de la population totale du Canada – ont continué à bénéficier de traitements favorables.

Ils n’ont pas eu à payer la taxe d’entrée imposée aux autres étrangers, et aucun document de leur entrée n’a été conservé jusqu’à la Loi de Naturalisation en 1906. Et ce n’est qu’en 1926 qu’ils ont dû se munir d’un visa pour se déplacer de manière permanente aux Etats-Unis.

Lorsque les Etats-Unis ont imposé les quotas d’immigration en 1921, les Canadiens – ainsi que les Mexicains et les autres latino-américains – en ont été exemptés, un statut dont ils ont joui jusqu’à une modification du système des quotas en 1965.

Alors, comment se sont portés les Etats-Unis pendant cette période d’immigration largement non contrôlée ? Et qu’est-il arrivé à ces Franco-Canadiens, dont les différences linguistique et religieuse les ont démarqués plus fortement que les migrants canadiens anglophones ?

La plupart a afflué vers les villes ouvrières de Nouvelle-Angleterre,  où ils ont alimenté les usines de textiles qui ont connu un véritable essor après la Guerre civile. Sur le même modèle que celui qui reflète l’immigration mexicaine d’aujourd’hui, ils ont suivi les membres de leur famille là où les emplois étaient abondants mais aussi difficile et peu désirés.

Leur travail était tellement demandé que les propriétaires des usines envoyèrent des recruteurs au Québec pour en embaucher davantage. Des villages entiers émigrèrent vers le sud, le plus souvent en train, grossissant la population de villes comme Biddeford (Maine), Southbridge (Massachusetts), et Woonsocket (Rhode Island), dont plus de 60% des habitants en 1900 étaient des Franco-Canadiens.

Comme pour les migrants mexicains aujourd’hui, tout le monde ne s’est pas félicité de cet afflux. Un fonctionnaire du Massachusetts qualifiaient en 1881 les Franco-Canadiens de « Chinois des pays de l’est » dans un rapport qui les décrivait comme d’ « infatigables travailleurs » n’ayant aucun intérêt à être assimilés et qui tiraient  les salaires américains vers le bas. Ils étaient calomniés au Québec, où les leaders politiques et religieux envoyèrent des missionnaires pour les récupérer.

Certains sont rentrés, mais la plupart sont restés et ont été assimilés. En plus d’avoir participé au boom de l’industrie en Nouvelle-Angleterre, des milliers d’entre eux ont participé aux guerres mondiales. René Gagnon, dont la mère native du Québec a travaillé dans une usine de chaussures à Manchester (New Hampshire), fut l’un des Marines photographié hissant le drapeau américain sur Iwo Jima en 1945. L’auteur Jack Kerouac est né de parents franco-canadiens à Lowell (Massachussetts).

Loin de provoquer l’effondrement de la république, ces nombreux migrants non-régulés ont aidé à construire les Etats-Unis que nous connaissons aujourd’hui.

Ce que montre l’expérience franco-canadienne est que notre obsession actuelle de la sécurité aux frontières est incompatible avec notre histoire, sape notre vitalité économique et échouera probablement.

Au lieu d’essayer vainement de fortifier nos frontières terrestres, nous devrions travailler avec le Canada et le Mexique pour éradiquer de l’Amérique du Nord dans son ensemble ce qui vaut la peine de s’inquiéter: les terroristes, les armes de destruction massives, la cocaïne.

Lire la version originale ici

Crédit : Xinhua/Sipa USA

L'Art dans tous ses états au New York Fringe Festival

Le New York International Fringe Festival fête son anniversaire.

Pour ses 17 ans, le plus grand festival pluri-disciplinaire d’Amérique du Nord promet “aventure“, “fascination“, “romance“, “sexe” et bien d’autres choses encore. Du 9 au 25 août,  The FringeNYC proposera 185 représentations réalisées par des compagnies venues du monde entier. Drame, comédie, danse, marionnettes, poésie, multi-média, “one man shows” et autres spectacles auront lieu dans une vingtaine de lieux de la ville. Vous pourrez assister au drame anglais Kemble’s Riot, au one man show Recipe For Success With Chef Michael Denardi ou encore au spectacle de danse Waiting For Pessoa.

En marge des spectacles, diverses activités seront ouvertes au public : discussions avec des metteurs en scène qui participent au festival, spectacles pour enfants et jeunes adultes ou rencontres avec des artistes pour partager un verre en fin de soirée.

Crédit : FringeNYC – The New York International Fringe Festival/Facebook

Aurélien Collin, la fashionista des terrains de foot

Costume gris impeccablement repassé, cravate slim et chaussures vernis… du haut de son 1,88m, Aurélien Collin soigne son apparence.

Et pour cause : il est le créateur du costume qu’il porte, “une manière de montrer mes designs dans les rues de Kansas City”. Mais le plus souvent, c’est le jersey numéro 78 qu’il arbore – référence aux Yvelines, le département où il a grandi. Et sur le terrain qu’il se fait remarquer.

Arrivé à Kansas City au printemps 2011, Aurélien Collin joue sa deuxième saison au Sporting Kansas City, une des dix meilleures équipes du championnat américain de football, la Major League Soccer (MLS). “Lorsque je suis arrivé ici, personne ne s’intéressait au football et l’équipe manquait de structure. Puis le nouveau stade a été inauguré et depuis, le club multiplie les succès et les fans sont de plus en plus nombreux”, raconte le défenseur français. Le SKC est en effet arrivé premier de la Confédération Est de la MLS en 2011 et 2012.

En parallèle, Aurélien Collin, 27 ans, a eu son lot de récompenses en tant que défenseur : pour la deuxième année consécutive, il vient d’être sélectionné, aux côtés de Thierry Henry, pour le MLS All-Star Fan XI. Le match se jouera le 31 juillet face à l’AS Roma et sera disputé… à Kansas City ! “Les joueurs du All-Star Fan XI sont sélectionnés par les supporters… c’est dire si les fans du SKC me soutiennent !”.

Les supporters me connaissent bien parce que j’ai pris l’habitude de donner mon maillot à la fin de chaque match… ce qui fait hurler le responsable des maillots”, raconte-t-il. Avec sa gouaille de Parisien, il cultive aussi son côté “frenchy” : sur le site internet du SKC, il délivre avec humour ses conseils sur la mode ou la drague, dans des petites vidéos baptisées “Collin’s Corner”.

L’instabilité de ses débuts est loin derrière: il a multiplié les clubs, en Écosse, Grèce, au Portugal ou encore en Espagne (à Majorque). Après des années de galère, l’offre du Sporting Kansas City en 2011 est un tournant décisif.

La mode, c’est le prochain défi d’Aurélien Collin. Après une année de cours par correspondance de “stylisme et modélisme de l’homme”, il prépare sa première collection de vêtements pour hommes inspirée des années 1950. “Des costumes, des vestes et des blazers pour l’instant”. Un rêve de gamin rendu possible, dit-il, par “les opportunités qu’offre ce pays… Aux États-Unis, c’est vrai, tout est possible”.

 

TakewInc, un réseau social pour trouver des stages

En finir une fois pour toute avec la galère des recherches de stages: c’est l’ambition de Benjamin Guthleben, un jeune Français diplômé de l’EM Strasbourg, fondateur de la startup TakewInc, une application web qui met en relation étudiants et entreprises.

benjaminL’idée émerge en juin 2012, alors que Benjamin Guthleben (ci-contre), 22 ans, est en stage à New York. Il souhaite créer une plateforme pour faciliter les recherches de stages dans les pays émergents. Un an plus tard nait TakewInc, un jeu de mot avec « Take wing » (prendre son envol). « Mon objectif avec TakewInc est que les étudiants aient plus de facilités à travailler dans les pays émergents et que les entreprises aient intérêt à intégrer des étudiants pour se développer », explique-t-il.

TakewInc fonctionne comme un réseau social. Il suffit de s’inscrire gratuitement (une version payante offre plus d’options) pour déposer une offre ou rechercher un stage. Chaque stagiaire a la possibilité de noter  son entreprise, et l’entreprise de noter son stagiaire. Une manière pour les étudiants d’identifier les entreprises les plus adaptées à leurs aspirations de formation, et aux entreprises de repérer les meilleurs stagiaires. Depuis son lancement en juin 2013, TakewInc rassemble déjà 200 offres de stages et 2.000 étudiants sont inscrits. « Nous visons les étudiants français et américains en école de commerce. Nous travaillons déjà avec la Rouen Business School et l’EM Lyon en France mais c’est plus difficile aux Etats-Unis de travailler directement avec des universités. Nous avons donc des étudiants sur place qui font connaître notre projet à Stanford ou encore la Columbia University à New York », confie le fondateur de la startup.

L’atout des pays émergents

Autre particularité de TakewInc : « Nous sommes la seule plateforme à se focaliser sur les pays émergents. J’avais fait un stage en Afrique du Sud et je me suis rendu compte  que c’était une expérience plus enrichissante. Cela permet de s’ouvrir sur une autre culture, un nouveau mode de travail et surtout les entreprises sont plus entreprenantes ». Pour l’instant, TakewInc propose des stages dans cinq pays dont le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et le Maroc « mais nous ciblons une vingtaine d’autres pays comme le Ghana, le Cambodge ou encore la Chine ».

Prochain objectif : organiser une levée de fonds avant la fin de l’année « pour accélérer notre développement et trouver des investisseurs qui ont des contacts dans les pays émergents. Nous espérons lever entre 700.000 et 900.000 dollars », affirme-t-il. Benjamin Guthleben est optimiste pour l’avenir de sa startup. «Nous avons dépassé tous nos objectifs et pour la fin de l’année, nous visons 50.000 inscrits».

Le macaron, c'est plus ce que c'était

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(Revue de presse) Dire que le macaron est devenu aussi banal que l’oreo, il faut le faire. C’est le New York Times qui fait cette sortie pâtissière pour le moins osée.

En France mais aussi maintenant aux Etats-Unis, le macaron “ a été à un moment le plus exquis des petits plaisirs, le cadeau le plus élégant que vous pouviez offrir ». Mais ce temps est bien révolu. « Il est désormais partout, aussi ordinaire qu’un Oreo“, écrit le quotidien, dans un  article consacré au petit trésor sucré. Au cinéma dans le film de Sofia Coppola “Marie Antoinette” ou dans la série new-yorkaise Gossip Girl, dans les McCafés de McDonald’s et avant la fin de l’année à SoHo dans la nouvelle boutique Ladurée: le macaron n’est plus une denrée rare. La journaliste, Elena Sciolino, résume bien la situation: “Certains sont bons, certains ne sont pas bons, certains ont du ketchup au milieu”. Bref, un vrai capharnaüm.

Même les pâtissiers les plus réputés en produisent désormais à la chaîne : la journaliste prend pour exemple les macarons de Pierre Hermé, qui comptent “parmi les meilleurs de Paris, “Ils sont maintenant fabriqués dans une usine (il l’appelle un atelier) en Alsace, et envoyé en France, à Tokyo, Hong Kong, Londres, Dubaï et bientôt Doha”, semble regretter la journalisteEt si le Français assure que tous les pâtissiers congèlent leurs macarons, la porte-parole de Ladurée, elle, préfère utiliser un autre vocabulaire: “Nous ne disons pas qu’ils sont congelés, ce n’est pas un très joli mot. Nous disons qu’ils sont en hibernation.” Faut-il s’inquiéter de cette évolution? “Avec une économie française qui s’enfonce, un pessimisme qui infecte la France comme une moisissure, la pâtisserie est devenu plus importante”, analyse la journaliste.

Paris, ce Bronx

La France attire toujours les touristes, mais elle pourrait faire beaucoup mieux. “Il n’y a pas de poubelles sur les Champs-Elysées, les grands magasins de Paris comme les boutiques et restaurants à travers le pays ferment le dimanche. Et les pickpockets grouillent à la tour Eiffel et au Louvre”: voici la France vue par ses touristes, selon le San Jose Mercury News“Depuis longtemps, la France a la réputation, particulièrement chez les anglophones, d’être un pays qui n’est pas facile à visiter”, écrit la journaliste. En raison notamment de nos “serveurs bourrus et nos commerçants à l’air supérieur.” Bien que la France soit le pays qui accueille le plus de touristes, ce n’est pas celui où les touristes dépensent le plus. C’est la raison pour laquelle, ajoute le journal, le gouvernement français s’est engagé à créer une “vraie politique du tourisme“, en changeant sa “réputation de snobisme” et en améliorant son “accueil“. Il faudra certainement commencer par lutter contre  les nombreux délits, les vols notamment, à Paris “pour lesquels la ville est désormais connue“… Ainsi que le rythme strict des heures de repas. “Le déjeuner est servi de midi à 14h et tant pis pour le touriste qui s’est levé tard et veut autre chose qu’un sandwich mou à 15h“, résume la journaliste.

La France fan de Jerry Lewis

Il semblerait aussi que nous soyons des fans invétérés de Jerry Lewis, selon Vanity Fair. Le journaliste Bruce Handy a assisté à la projection d’un des films de l’acteur et réalisateur américain dans le Quartier latin à Paris à l’occasion d’un festival qui lui était consacré. De cette expérience, le journaliste a tiré “une nouvelle évidence selon laquelle les Français aiment Jerry Lewis et prennent son travail très au sérieux“. Contrairement aux Américains? Il semble perplexe devant ”un public qui rit avec admiration aux gags les plus bébêtes et les bouffonneries les plus poussées.

Jerry Lewis, adoré des Français donc, aurait vu son film The Nutty Professor intégré à la Library of Congress’s National Film Register en 2004 en signe d’amitié pour la France. “Probablement comme une simple concession pour flatter les sensibilités françaises à un moment où les relations franco-américaines étaient à un niveau très bas”.

Crédit : reinhard sester/ddp images/ Sipa USA

La famille Pinault rachète le domaine Araujo de la vallée de Napa

Le domaine d’Auraujo dans la Napa Valley, l’un des premiers producteurs de Cabernet Sauvignon aux Etats-Unis, a été racheté par la famille Pinault, propriétaire du domaine viticole français Château Latour.
Le prix de l’achat n’a pas été communiqué mais l’accord implique le vignoble historique d’Eisele et ses 38 hectares de vignes, l’entreprise viticole, les caves et la marque.
Frédéric Engerer, le PDG de Château Latour a déclaré que « le domaine d’Auraujo et son joyau, le vignoble unique d’Eisele, ont constamment produit les meilleurs vins de la vallée de Napa », selon Winespectator.
Auraujo est la dernière acquisition de la famille Pinault. Les anciens propriétaires d’Auraujo n’ont fait aucun commentaire sur ce rachat. Ils avaient acheté le vignoble en 1990. Situé au nord-est de la vallée de Napa, le vignoble d’Eisele produit des vins depuis 1884.
Crédit : Sipa / Sipa USA

Des matinées sans voiture à Manhattan

Ras le bol de respirer les pots d’échappement des voitures, de devoir s’écarter du trottoir au passage d’un bus ou d’un taxi ? “Summer Streets” est de retour en août pour vous permettre de respirer à Manhattan. Oui, c’est possible !
Pendant trois samedis consécutifs (3, 10 et 17 août) plus de onze kilomètres de rue seront fermés aux voitures. Les New-Yorkais sont cordialement invités à en profiter pour sortir leur vélo ou faire de la marche et les automobilistes à privilégier les transports en commun.  En 2012, plus de 250.000 personnes avaient participé à l’évènement, qui s’inspire de la Ciclovia de Bogota en Colombie.
Les rues concernées Lafayette Street et Park Avenue,  depuis le Brooklyn Bridge jusqu’à Central Park (72e rue). Elles seront réservées aux piétons et cyclistes entre 7h et 13h. Sans la voiture, mais pas trop.
Crédit : Summer Streets / Facebook

Américaines vs Françaises: qui sont les plus ambitieuses?

Les Américaines sont plus ambitieuses que les Françaises. Selon une étude publiée en avril 2012 par le Pew Research Center, 66% des jeunes femmes américaines se disent “ambitieuses” alors que les Françaises ne sont que 48%  à l’affirmer, selon une étude CSA publiée en juin 2013.

Quarante pour cent des Françaises cherchent en priorité à être épanouies sur le plan professionnel, alors qu’une majorité d’Américaines cherchent plutôt à obtenir un emploi hautement rémunéré (66%). Soixante-dix-sept pour cent des Françaises estiment toutefois qu’une femme accomplie est une femme indépendante économiquement, selon une étude d’Ifop pour les Etats généraux de la femme, publiée en 2010.

Hormis le travail, c’est la réussite du couple et de la famille qui compte le plus pour les Françaises et les Américaines. Aux Etats-Unis, alors que 51% des femmes pensent que réussir sa carrière est le plus important dans la vie, 94% estiment que leur ambition première est d’être une bonne mère et 84% avancent que la réussite de leur mariage et de leur vie de couple est le plus important.

En France, si 55% des femmes sont prêtes à faire des sacrifices pour réaliser leur ambition, seulement 3% accepteraient de sacrifier le temps dédié aux enfants et 5% seraient prêtes à faire des sacrifices sur leur vie de couple.

Crédit : Wavebreak Media LTD/ddp images/ Sipa USA

Frédéric Lefebvre lance une permanence parlementaire virtuelle

Le député des Français d’Amérique du Nord Frédéric Lefebvre lance une permanence parlementaire sur le réseau social LinkedIn.

Objectif : permettre aux résidents de la circonscription de l’interpeller et de dialoguer entre eux sur les thématiques relatives à la population française expatriée aux Etats-Unis et au Canada.

Pour rejoindre le groupe, il faut disposer d’un profil sur LinkedIn et faire une demande d’admission. Selon ses administrateurs, cette permanence a trois vocations : « attirer l’attention du député sur vos difficultés ; participer au travail législatif (donner votre avis sur des questions écrites au gouvernement, des amendements sur des projets de lois, des propositions de loi…) ; discuter avec d’autres Français d’Amérique du Nord dans des groupes thématiques (fiscalité, retraite, santé, entreprenariat, activités consulaires…) »

La France, championne du monde…de New York

Tant pis si  la coupe, mal vissée sur son socle, a failli tomber sur la tête du capitaine des Bleus au moment où il l’a brandie: l’équipe de France est championne du monde… de New York.

France NYC s’est imposée aux tirs au but, dimanche, sur Randall’s Island, en finale de la Cosmos Copa, la coupe de monde new-yorkaise des footballeurs amateurs. Elle est venue à bout d’une solide équipe sénégalaise 6 buts contre 5 (1-1 à la fin du temps règlementaire). C’est la première fois que les Bleus remportent le trophée. “On est très heureux. On a vécu une belle aventure humaine de deux mois, en dehors et sur le terrain“, se félicite Zohair Ghenania. coach de l’équipe et professeur d’économie au Lycée français de New York.

Une belle récompense pour nos footeux gaulois, parmi lesquels on compte des banquiers, un promoteur de soirées, des chefs d’entreprises et des étudiants. A l’ombre du majestueux Triborough Bridge entre Manhattan et le Queens, les deux équipes se sont livrées à un match équilibré, technique, avec peu d’ouvertures. Sous les yeux de plusieurs dizaines de supporters français et sénégalais, pas impressionnés par les quelques gouttes venues rafraichir la pelouse synthétique du terrain 70, les Bleus ont pris l’avantage au bout de 20 minutes de jeu sur une tête décroisée d’Ismain Alem, servi par un superbe centre de Sylvan Willot. Pape Thioune a égalisé pour le Sénégal à la 73e minute par une frappe à bout portant.

Poussées par leurs supporters, aucune des deux équipes n’est parvenue à faire la différence pendant les prolongations, malgré quelques occasions de part et d’autre. La délivrance est venue au septième tir au but (après deux loupés de chacun des finalistes): Fabien Desgroux, élu meilleur joueur du tournoi, réussit le sien, tandis que son adversaire sénégalais dévisse. “Les Sénégalais ont été très bons, solides, très techniques, mais nous avons su rester en place“, estime Zohair Ghenania.

Pour fêter ça, certains joueurs ont sorti le ricard et les cigares. Ils ont ensuite pris la direction du bar sportif Legends, puis du très chic Mondrian SoHo pour une soirée qu’on imagine  arrosée. Pas de doute, ils sont de vrais pros.

Crédit photo: Gilles Schaller

Jargon, poésie et accent "frenchy" : Fabrice Tourre à la barre

« Ce n’est pas un bon dessin de moi ». Fabrice Tourre est à l’aise, ce jeudi, dans la salle 15A du tribunal du District sud de New York. Tellement à l’aise qu’il se sent de taquiner la dessinatrice d’audience.

Le Français, ex-Golden Boy de Goldman Sachs, vient de terminer sa pause de midi. Un répit de moins d’une heure dans une audition-marathon de 14 heures. Depuis la veille, il est cuisiné par Matthew Martens, le redoutable avocat de la SEC (Securities and Exchange Commission). Le gendarme de la Bourse l’accuse d’avoir caché à ses clients, début 2007, qu’un grand fonds spéculatif, Paulson & Co., allait parier sur la dévaloriation d’un portefeuille d’obligations qu’il leur vendait. Nom du produit: Abacus 2007 -AC1. Son témoignage est attendu: bouc émissaire pour les uns, incarnation des excès de Wall Street pour les autres, il est le seul accusé dans ce qui est l’un des rares procès de la crise de 2007-2008.

Droit dans ses bottes, l’avocat fait défiler sur grand écran des dizaines d’e-mails, documents marketing, rapports et lettres d’engagements pointant les manquements supposés de l’ancien de Goldman. “De l’ensemble de votre bureau, vous étiez celui qui avait le plus de contact avec Paulson?“, “Qui a sélectionné les obligations dans Abacus?” “Combien avez-vous été payé en 2007?“: les questions s’enchainent. Fabrice Tourre corrige, précise, attaque – « vous mettez des mots dans ma bouche » –  et parfois botte en touche. “Je ne me souviens pas, c’était en 2007“, l’entend-on dire à plusieurs reprises. La discussion est technique, riche en jargon financier. Le Français se fait répéter certaines questions, et le greffier lui demande de répéter certains de ses mots. « Pardon, ça doit être mon accent français ».

Méthodique, Matthew Martens veut le dépeindre comme un trader cynique, désillusionné, qui a délibérément trompé les investisseurs, en particulier ACA, la société qui a décidé de la composition du portefeuille. Il ressort le tristement célèbre e-mail dans lequel « Fabulous Fab » se vante auprès de sa copine d’avoir créé des « monstruosités » financières. « Je n’ai pas créé de monstruosités. C’était un e-mail romantique à un moment où le marché était tendu », dit-il. Alors qu’il la rejoint en Europe, il lui écrit dans un autre courriel qu’il a « vendu des titres Abacus à la veuve et l’orphelin à l’aéroport ». « Je regrette profondément ce message », rétorque-t-il. L’avocat lui montre à présent un poème dans lequel M. Tourre écrit “sur le trading floor, nous rêvions de gloire“, pour montrer sa soif d’argent aux jurés. “C’est un poème stupide, inspiré d’une chanson française“. Embarrassé, le Français ne cède pourtant rien sur l’essentiel. « A ce moment-là, il était inconcevable qu’il y ait une incompréhension sur les intentions de Paulson», assure-t-il, à propos des premiers mois de 2007, lorsqu’Abacus a été conçu. Quand on lui fait remarquer qu’il n’a rien fait pour corriger la fausse impression d’ACA que Paulson voulait investir à la hausse dans Abacus, il se défend. “Je n’ai cherché à embrouiller personne“. A sa sortie du box, il reçoit une tape sur le dos de la part de son deuxième avocat, maitre Coffey, visiblement satisfait des acrobaties orales de son client.

Suffisant pour convaincre le jury? Pour essayer d’humaniser le Golden Boy, son avocate lui demande, jeudi et vendredi, de raconter son parcours et son travail. Il laisse échapper un rire quand il évoque le nom de son lieu de naissance, Châtenay-Malabry, en région parisienne. Il raconte qu’il a découvert les Etats-Unis lors d’un stage ouvrier dans l’Ohio dans le cadre de ses études à Centrale Paris. « Je me suis bien senti aux Etats-Unis. C’est un pays où le travail est récompensé et les immigrés intégrés. Je m’y sens toujours bien aujourd’hui ». En master à Stanford en 2004, il participe à une session de recrutement de Goldman Sachs sur le campus. « Je ne connaissais pas Goldman, se souvient-il. J’ai participé à l’entretien pour exercer mon anglais dans une situation d’entretien d’embauche. Ca a plutôt bien marché je crois ». Rires dans la salle.

Il rejoint l’institution comme simple analyste, au moment de l’explosion des produits dérivés. Ce génie des mathématiques s’élève, du “trading floor” où il pouvait “toucher mes voisins en étendant les bras” au « Mortgage Desk », où il montait des instruments financiers complexes, jonglant avec les millions. “J’envoyais entre 50 et 100 e-mails par jour, et j’en recevais des centaines“. Le sort de M. Tourre, qui n’encourt pas la prison mais une amende salée et un remboursement des biens mal acquis, se jouera en partie sur sa capacité à démontrer qu’il n’était pas le trader solitaire que la SEC veut dépeindre. Et que si faute il y a, son entourage en est responsable aussi. « Il y a beaucoup d’autres groupes (au sein de Goldman) qui ont été impliqués dans la fabrication d’Abacus», insiste-t-il, en réponse à une question de son avocate. Un maillon parmi d’autres, donc ?  “Je veux dire la vérité et blanchir mon nom“.

Photo: Olivier Douliery/ABACAUSA.COM