(Photo: JMP/AbacaUSA)« Extraordinaire. Absolument extraordinaire. » Il est heureux, Jamel Debbouze, après ses deux heures de spectacle. Épuisé mais comblé d’être à Broadway, ce jeudi 18 avril. « Même si j’ai joué essentiellement devant des Arabes et des Bretons, c’est quand même New York, quoi! » plaisante-t-il en coulisse, reprenant une blague faite sur scène.
L’humoriste a fait salle comble: 1 500 Français et francophones sont venus découvrir son dernier one-man-show “Tout sur Jamel” au théâtre Town Hall à Times Square. La plupart ne l’avaient jamais vu sur scène. « J’étais curieuse. Je ne l’aurais peut-être pas vu en France, mais à New York, fallait pas rater ça » estime Manon, à Manhattan depuis janvier. « Je suis venu parce que c’est une grande gueule » lance en souriant Zacharia, un étudiant algérien.
Les 45 minutes de retard du showman ont été vite oubliées dès qu’il est apparu, bondissant, sur la chanson “Empire State of Mind” de Jay Z. Après un « Bonjour New York ! » tonitruant, le comique de Trappes a enchaîné les anecdotes sur sa tournée nord-américaine, à commencer par son passage aux douanes dans les aéroports. « La ligne jaune ? Faut pas faire du 43 sinon tu vas direct en prison. Faut pas la dépasser cette putain de ligne jaune ». Les éclats de rires s’enchaînent.
Bobby Ewing et les youyous
Le public new-yorkais conquis, Jamel Debbouze a pu aborder tous les thèmes qui lui sont chers – immigration, mixité culturelle et sociale, religion – à travers le déroulé de sa vie : son enfance de cancre dans la cité des Yvelines, son rêve de fils d’immigrés devant Dallas et la chevelure souple de Bobby Ewing, ses premiers pas dans l’improvisation théâtrale jusqu’à sa rencontre avec « la femme de sa vie » – la journaliste Mélissa Theuriau, présente dans la salle avec leur fils Léon – et sa paternité. Jamel joue avec les spectateurs, se moque de son public qui l’interpelle comme de lui-même, avec des « Oh my Ghost ! » irrésistibles.
La tendresse l’a emporté avec son public maghrébin et africain, des spectateurs heureux d’entendre parler quelques mots de darija, l’arabe dialectal du Maroc. L’évocation de la “Machta”, la fameuse brosse ronde en plastique, a fait fuser les rires. Jamel Debbouze a joué pleinement avec ces initiés, appelant les femmes à chanter des youyous. « C’est tellement vrai tout ce qu’il raconte, tellement juste ! » estiment Chakib et Houda, originaires du Maroc.
Plusieurs spectateurs avaient vu, deux semaines plus tôt, le spectacle de Gad Elmaleh. « J’ai aimé Gad, j’ai adoré Jamel » assure Patrice. Pour Nathalie, « c’est un vrai showman, il ne fait pas de blagues faciles ». « On sent qu’il a du plaisir sur scène, il est spontané avec le public, répond du tac-au-tac » renchérit Jérôme, impressionné par la performance de l’humoriste.
« Cette tournée, c’était un moment suspendu » confie Jamel Debbouze à French Morning. « J’ai passé des moments incroyables. Humainement et artistiquement. Ça restera un moment inoubliable, à jamais gravé dans ma mémoire. » Une tournée qui l’emmène cette semaine en Algérie et au Liban. D’autres rires et youyous vont retentir…
Jamel Debbouze cartonne à Broadway
Entrepreneur, une espèce menacée en France ?
(Revue de presse) La presse américaine est coutumière du fait. La condition des entrepreneurs en France est, une nouvelle fois, pointée du doigt. Cette fois, c’est au tour du site Business Insider de sortir le titre qui tue: « Les entrepreneurs en France sont maintenant une espère en voie de disparition».
Les racines du mal français sont bien identifiées, pour le site d’information. En cause : l’administration française qui « impacte tous les aspects de la vie en France, parfois d’une manière kafkaïenne ». Il y a aussi le code du travail, bien entendu, « ce monstre impénétrable de milliers de pages. Plus les textes innombrables, les décrets et les ordonnances qui noient la relation patron-employé».
Ce n’est pas tout. Le site met également en cause le tribunal des prud’hommes « où 80% des affaires sont rendues en faveur des employés ». Evidemment, c’est beaucoup quand on sait que les patrons ont toujours raison!
« J’ai besoin d’employer des gens mais le gouvernement ne me laissera pas faire, se plaint un entrepreneur français souhaitant garder l’anonymat – et dont le témoignage au vitriol est le seul présenté dans l’article. L’administration nous traite comme des criminels ». Pour cet entrepreneur, impossible de réformer le système. « Ce sont tous des énarques, ils se connaissent tous, ils connaissent les patrons du CAC 40 avec qui ils sont allés à l’école et qui sont recyclés en ministres ». Il accuse les hommes politiques français de ne faire que des changements cosmétiques, plutôt que “des réformes fondamentales“, comme celle du code du travail. Son modèle? La Suisse, dont le code est simple. Et bien sûr, c’était mieux avant. « Sarkozy, qui n’était pas un énarque et qui ne les aimait pas n’a pas eu sa chance (pour entreprendre des réformes) ». Et d’ajouter: “Quand la IVe République s’est effondrée, on avait de Gaulle. Maintenant, nous n’avons personne“.
Mais quand on demande à l’entrepreneur grincheux s’il délocaliserait son bébé dans un pays plus accueillant, il répond par la négative. “Je suis trop français pour cela“. Et un brin râleur peut-être?
Le débat sur le mariage gay dérape
Décidément, l’atmosphère est irrespirable en France. La preuve: la violence qui se développe contre les homosexuels en France en marge des manifestations du collectif Manif pour tous. « Alors que les manifestants sont pour la plupart pacifiques, des débordements violents sont apparus occasionnellement. En même temps, des groupes en faveur des droits des homosexuels affirment que le nombre d’attaques homophobes a augmenté ces derniers mois », souligne le Washington Post. Les sites des chaînes de télévision s’intéressent elles à l’attaque homophobe qui a eu lieu à Lille. « Quatre personnes détenues sont suspectées d’avoir mené l’attaque dans le bar gay de Lille (….) alors que plusieurs autres personnes ont également été détenues à Paris mercredi dernier après la manifestation contre le mariage gay qui s’est terminée par un affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants qui s’en sont aussi pris aux voitures le long des Champs-Elysées », s’inquiète ABC News.
Libération des otages français : quid de la rançon ?
Les journaux américains ont largement relaté la libération de la famille française enlevée au Cameroun le 19 février par un groupe islamiste nigérian. Le New York Times se méfie des déclarations de François Hollande concernant une possible rançon : « Le Président François Hollande a déclaré avec insistance qu’aucune rançon n’avait été payée. Plusieurs responsables et groupes militants affirment que la France a souvent payé des rançons en échange de la libération d’otages en dépit d’affirmations contraires. Mais selon certaines sources, François Hollande aurait mis fin à cette pratique ». Le Washington Post affirme la même chose : « La France est pointée du doigt pour ce que les diplomates et analystes appellent une politique non officielle consistant à payer des rançons au moyen d’intermédiaires. Vicki Huddelston, une ancienne ambassadrice américaine au Mali prétend que la France a payé une rançon de 17 millions de dollars pour libérer des otages – argent qui finance in fine les militants liés à Al Qaïda au Mali ».
Bons plans et polémiques au festival de Cannes
La revue de presse s’achève sur une note glamour puisque la sélection officielle du festival de Cannes a inspiré la presse américaine. « Le festival de Cannes de 2013 présente le travail des artistes issus des endroits les plus dangereux de la planète (…) comme le Tchad, la Chine ou l’Iran », salue le Washington Post. Le quotidien revient surtout sur l’une des polémiques récurrentes du festival : « L’année dernière, Cannes a été accusé de sexisme à cause de la sélection qui n’incluait pas de femmes. Cette année, il n’y a qu’une concurrente pour la Palme d’or : Valeria Bruni-Tedeschi, la sœur de l’ancienne première dame de France Carla Bruni, pour le film « Un château en Italie ». Toujours original, le New York Times propose quant à lui quelques bons plans pour passer 36 heures dans la capitale du cinéma. « Marcher dans les pas de Quentin Tarentino, Angelina Jolie et Catherine Deneuve (…) le long de la Croisette, autour du Palais du Festival. Une petite promenade dans la Rue d’Antibes, est, selon les Français, « un must », conseille le quotidien qui invite également les badauds « à une promenade revigorante sur l’Île Saint Honorat afin de découvrir les prairies, les vignobles et les ruines d’anciennes chapelles ». Une façon de se ressourcer après les paillettes.
Terrorisme: les Français plus inquiets que les Américains
Quelques jours après les deux explosions qui ont fait trois morts et plus de 170 blessés au marathon de Boston, la menace terroriste est de nouveau sur le devant de la scène médiatique. L’inquiétude est forte des deux côtés de l’Atlantique, mais les Français semblent, étonnement, plus préoccupés que les Américains du risque d’une attaque terroriste.
Un sondage Ifop pour le journal Métro paru le 18 avril révèle que 78% des Français s’inquiètent de la menace terroriste sur le territoire national. Le chiffre est en hausse constante depuis l’affaire Merah en mars 2012. Pour les Américains, seulement 34% se disent “inquiets ou très inquiets” par la possibilité d’une attaque près de leur lieu de vie ou de travail, comme l’a montré un sondage réalisé par Fox News le 16 avril dernier.
Les chiffres français montrent cependant que cette préoccupation varie en fonction du lieu de résidence des interrogés: si 79 % des Parisiens considèrent la menace élevée, ils ne sont que 73 % dans le Sud-Ouest, contre 78 % dans le Sud-Est et le Nord-Ouest, et 82 % dans le Nord-Est. Aux Etats-Unis, les personnes vivant en ville n’ont pas la même perception de la menace que les ruraux. Selon un sondage du Pew repris par le Wall Street Journal, 57% des urbains considèrent que des “actes de terrorisme occasionnels” sont “normaux“, contre 66% des ruraux.
La chanteuse Erykah Badu à Brooklyn pour une conférence
La célèbre Red Bull Music Academy a pour ambition d’être une plate-forme pour les innovateurs du paysage musical d’aujourd’hui. Pour sa 15e édition (du 28 avril au 31 mai), plus de 250 artistes sont attendus à New York.
Parmi eux, Erykah Badu, la chanteuse R&B qui a redéfini la musique soul, donne rendez-vous à ses fans au Brooklyn Museum le 30 avril, non pas pour un concert mais pour une conférence. La chanteuse, souvent surnommée “la première dame de la néo-soul“, dévoilera une facette peu connue de son travail et de sa personnalité. Elle s’exprimera sur sa vision de la maternité, l’importance de la liberté artistique et son rapport à la controverse.
Projection de la Traviata au FIAF
The French Institute Alliance Française (FIAF) et le Festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence s’allient pour présenter une version inédite de la Traviata, le magnifique opéra de Verdi.
La performance de la soprano française Natalie Dessay, qui y interprète brillamment le rôle de Violetta, sera retransmise au Florence Gould Hall, la salle de spectacle de l’Alliance française. L’opéra, présenté pour la première fois au fameux Festival d’Aix-en-Provence, explore le classique de Verdi avec une touche de réalisme contemporain.
La projection, en italien sous-titrée anglais, sera présentée par Louis Langrée, le directeur musical du “Mostly Mozart Festival” au Lincoln Center.
Plus belle après 50 ans ! Tout commence par une belle peau. Découvrez la solution Vichy
(Article Partenaire) Après 50 ans, la peau entre dans un processus de vieillissement plus intense, sous l’influence du ralentissement hormonal. C’est le vieillissement hormonal. Elle exige encore plus : plus d’efficacité et plus de soin.
Pourtant, seule 1 femme sur 10 interrogée aux Etats-Unis est consciente que ce nouveau moment de vie mérite de changer ses habitudes de soin de la peau. Leader mondial de la dermo-cosmétique, Vichy est pionnier en matière de vieillissement hormonal avec sa ligne Neovadiol, lancée en 2001 et développée en collaboration avec des dermatologues et des gynécologues. Sans cesse perfectionnée depuis, elle offre aux femmes, des 50 ans, une efficacité idéale contre tous les signes du vieillissement hormonal, et le plaisir de succomber aux nouvelles tendances, comme la BB Crème. De quoi prendre un nouveau départ en beauté ! (Profitez ici dès maintenant de l’offre spéciale aux lectrices de French Morning)
Explications avec le Docteur Rebecca Brightman, MD, FACOG – Gynecologue a l’Eastside Women’s OBGYN Associates, a New york.
Quels changements interviennent dans la peau d’une femme, lorsqu’elle atteint 50 ans ?
Dr Rebecca Brightman: Le ralentissement hormonal et les changements qui affectent tout le corps ont aussi un impact sur la peau. Cela se traduit par un vieillissement accéléré : au-delà des rides et d’une plus grande sècheresse, la peau peut commencer à se relâcher, perdre sa matière dense. Certaines zones sont particulièrement concernées, le cou, l’ovale du visage, les pommettes.
Les femmes sont-elles conscientes de ce phénomène de vieillissement hormonal ?
Dr Rebecca Brightman: Les femmes observent bien un changement visible sur leur peau. Elles me disent souvent que les signes de vieillissement se multiplient ou s’accentuent. Mais elles ne font pas le lien avec le changement plus global qui intervient dans leur corps et leur vie, sous l’influence du ralentissement hormonal. Résultat, elles ne pensent pas à changer pas leurs habitudes de beauté.
Quel conseil donnez-vous aux femmes qui observent les premiers signes de vieillissement hormonal ?
Dr Rebecca Brightman: Qu’il est temps de choisir des soins formules et adaptes à leur peau plus exigeante ! Des soins à l’efficacité avancée, cliniquement testée contre les signes spécifiques du vieillissement hormonal. Et aussi plus de confort.
C’est pourquoi je soutiens la démarche de Vichy. C’est une marque qui reconnait la spécificité de la peau des femmes après 50 ans et leur offre des soins sur-mesure.
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ont permis de mettre au point une technologie unique et brevetee, associant deux actifs d’origine naturelle, le Pro-Xylane et le Proteic Gf, pour reconstruire la peau couche après couche.
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"Populiste", "inutile": les candidats à la législative hostiles à la publication de leur patrimoine
L’affaire Cahuzac a des répercussions en Amérique du Nord. Franck Scemama, le candidat du parti socialiste à la législative partielle des 25 mai et 8 juin, a publié jeudi, sur son site, sa déclaration de patrimoine et d’intérêts.
A la lecture de ce document, on apprend que M. Scemama a “un plan épargne en actions évalué à 2.079,40 euros dont 2.072,30 euros en actions France Telecom“, qu’il est le colocataire d’une maison en Charente-Maritime et qu’il paie la moitié d’un loyer de 610 euros, ou encore qu’il est le propriétaire d’une Renault Mégane II et a souscrit, pour sa campagne, “plusieurs prêts personnels pour un montant total de 15.500 euros auprès de membres de ma famille et de la Fédération des Français de l’Étranger du PS (2.500 euros)“. M. Scemama indique qu’il a, avec sa suppléante Annie Michel, signé la charte AntiCOR pour les éléctions législatives. Cette association créée en 2002 a pour objectif de réhabiliter l’honnêteté dans la vie politique française.
“En raison de règles locales plus strictes qu’en France, les Français d’Amérique du Nord attachent beaucoup d’importance à la prévention précoce du conflit d’intérêts et à la promotion de l’exemplarité fiscale, affirme Franck Scemama dans un communiqué. C’est pourquoi j’invite les autres candidats à cette élection à suivre mon exemple“.
Cette publication fait suite à la mise en ligne, lundi, du patrimoine des ministres, dans le cadre de la “moralisation de la vie politique” voulue par François Hollande dans la foulée de l’affaire Cahuzac. Un geste qui a divisé la classe politique française. Et qui divise aussi les candidats à la législative en Amérique du Nord. “Je trouve cela ridicule… Et très démago!” tacle Damien Regnard, candidat divers droite, qui indique qu’il publiera tout de même sa déclaration sur son site si Frédéric Lefebvre et Louis Giscard d’Estaing le font. “Je n’ai rien à cacher, et me prêterai à ce jeu populiste . Une maison à la Nouvelle Orléans (…) deux voitures dont une de 2001, le quart du cinquième d’une maison familiale en Auvergne“.
Rappelons que chaque député est déjà tenu par la loi de déposer auprès de la Commission pour la transparence financière de la vie politique, au début et à la fin de son mandat, une déclaration certifiée sur l’honneur exacte et sincère de sa situation patrimoniale. Quant à l’idée de rendre publique la déclaration de patrimoine pendant la campagne, elle ne fait pas recette. “Publier un état patrimonial pendant la campagne est sans fondement logique et permet simplement à M. Scemama de faire un peu de bruit autour de sa propre personne, tonne Gérard Michon (divers droite). J’espère que les autres candidat ne commettront pas l’erreur de suivre les pseudo-règles que M. Scemama a jugé bon de s’édicter pour lui-même.“
Pour sa part, Frédéric Lefebvre n’a pas l’intention de publier sa déclaration de patrimoine pour le moment. Pour le candidat de l’UMP, ces “excès de transparence de patrimoine” laissent les Français “indifférents” et servent à “masquer les problèmes“. “Les Français ont soif d’authenticité et d’honnêteté en règle générale. Ils ne veulent pas savoir qui est le plus riche ou le moins riche des élus. Ce n’est pas la question, estime-t-il. Bien sûr, si la loi est votée , j’en prendrai acte et m’y conformerai“. Thierry Franck Fautré (Front National) dénonce une transparence en trompe l’oeil. “Le problème n’est pas le patrimoine lui même. Il est de savoir d’ou vient l’argent.“
Même analyse au MoDem. “Le dévoilement des patrimoines est une pirouette médiatique de plus pour essayer de faire oublier rapidement l’affaire Cahuzac en se drapant dans une vertu soudaine et bien superficielle ; elle ne dit rien de sa provenance, par exemple“, écrit son candidat en Amérique du Nord Nicolas Druet. Pour lui, c’est clair: hors de question de publier son patrimoine. “Je ne participerai pas à ce spectacle, tout en précisant que si je suis élu député des Français d’Amérique du Nord, je serai à plein temps dédié à mon travail d’élu, sans autre activité professionnelle, ni autre revenu complémentaire et ferai ma déclaration comme la loi le prévoit.“
Député de 2002 à 2012, Louis Giscard d’Estaing (UDI) a pour sa part déclaré son patrimoine auprès de la commission pour la transparence, mais ne le publiera pas. Il critique le geste du candidat socialiste, lui reprochant de ne pas avoir cité Jérôme Cahuzac comme raison de son opération transparence et de passer sous silence les conflits d’intérêts au sein de sa famille politique. “J’invite Franck Scemama à faire preuve sur ces sujets de plus de modestie, et à ne pas chercher à se poser en modèle, car sinon cela ne serait pas crédible venant du candidat PS dans la période actuelle, ou pire, pourrait se retourner contre lui.“
A gauche aussi, la démarche du socialiste est critiquée. Vérificateur en éthique financière, le candidat d’Europe Ecologie les Verts (EELV) Cyrille Giraud a également signé la charte AntiCOR, mais refuse de dévoiler son patrimoine. “Cela me semble une surenchère inutile puisqu’aucun organisme indépendant n’authentifierait la véracité de ma déclaration.“
Enfin, la candidate du Parti Pirate Véronique Vermorel n’a pas non plus l’intention de publier ses avoirs, même si elle prévoit de rendre publique ses dépenses et d’associer les électeurs à la distribution de la réserve parlementaire si elle est élue. “Ce que je possède et ce que je fais de mon argent ne regarde que moi. Est-ce que j’économise pour mes vieux jours ? Est-ce que je flambe tout mon salaire ? C’est mon choix et c’est ma vie privée. Et c’est mon intimité tant que je n’enfreins ni la loi ni la morale, se justifie-t-elle. L’actuel déballage des patrimoines, dont il faut rappeler qu’il est purement déclaratif et passablement dénué d’intérêt, tient davantage du voyeurisme de la télé-réalité que de la transparence politique“.
Céline Clément (Front de gauche) n’avait pas répondu à notre demande de commentaire à la publication de ces lignes.
Mariage gay: "Le débat intellectuel a été gagné depuis des années"
L’Assemblée nationale doit adopter ce 23 avril la loi sur le mariage pour tous. Le même jour, la French American Foundation organise une conférence sur le mariage gay en France et aux Etats-Unis. Parmi les participants: Bruno Perreau, professeur de French Studies au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheur associé aux universités de Cambridge et Harvard. Il est également l’auteur de Penser l’adoption (PUF). Entretien.
French Morning: Le magazine Time a récemment titré « Le mariage gay a déjà gagné » : êtes-vous d’accord ? Pourrait-on imaginer un titre similaire en Une d’un magazine français ?
Bruno Perreau: Aux Etats-Unis comme en France, le combat intellectuel a été gagné il y a déjà quelques années. Qu’on puisse refuser cette égalité est en effet devenu inacceptable pour une large part de l’opinion publique. Dans l’espace médiatique, quand des personnalités s’expriment en disant qu’elles sont évidemment pour le mariage gay, le « évidemment » a toute son importance car la question n’était pas si évidente il y a quelques années. Il y a eu un changement d’ère ; toute une génération est née avec cette « évidence ». Lorsque Barack Obama explique que ses filles l’ont fait changer d’avis, c’est révélateur : ses filles ne conçoivent pas que leurs camarades de classe dont les parents sont homosexuels soient traités différemment d’elles.
Après, rien n’est jamais gagné sur le plan politique. En France, une dissolution de l’Assemblée pourrait redistribuer les cartes. Aux Etats-Unis, la Cour Suprême, au lieu d’engager une ouverture générale sur cette question, pourrait ralentir de quelques années l’avancée des droits des couples de même sexe en laissant l’ouverture du mariage homosexuel à la libre appréciation des Etats.
En France et aux Etats-Unis, les débats et manifestations montrent que les résistances restent fortes, malgré cette évolution rapide des mentalités. Ces résistances sont-elles les mêmes dans les deux pays ?
Pas tout à fait. Aux Etats-Unis, le débat porte plutôt sur la question du « bien », quand en France il porte sur celle du « juste ». En France, on peut finalement être en faveur du mariage homosexuel sans pour autant y adhérer, simplement parce que c’est juste. Pour les Américains, c’est plus difficilement dissociable. Aux Etats-Unis, le sens de la communauté est très fort et on s’interroge d’abord sur ce qu’un citoyen apporte de bien à sa communauté, et par extension sur ce qu’un couple d’homosexuel peut apporter de bien à un enfant.
Ensuite, la France s’est construite sur une logique de transmission de la citoyenneté via la filiation hétérosexuelle. C’est pourquoi le débat porte beaucoup plus sur cette question : l’opposition se concentre sur l’effet automatique du mariage sur la filiation.
Alors que les Américains sont plus croyants que les Français, comment expliquez-vous que les Etats-Unis soient plus progressistes que la France sur cette question du mariage homosexuel ?
Plus que les valeurs religieuses, la grande différence tient à la définition par les deux pays de ce qui relève des sphères publiques et privées. La privacy ici, c’est un espace de vie qui doit être protégé contre les empiétements du public. Dès lors, cela facilite l’idée que chacun a une marge de liberté dans ses choix de vie. Et pour que cette liberté soit respectée, on admet que d’autres croyances, d’autres manières de vivre puissent exister.
En France, où la sphère publique est plus large, la loi arbitre entre ce qui est légitimement public et ce qui ne l’est pas. Or, ce que l’Etat perçoit comme étant légitimement public relève bien souvent de pratiques héritées de la tradition judéo-chrétienne. Et l’on perçoit comme une intrusion du privé dans la vie publique ce qui relève de pratiques minoritaires, ce qui est le cas avec l’homosexualité. Tout l’enjeu du débat en France, c’est donc de rendre l’homosexualité légitimement publique. Aux Etats-Unis, ce n’est pas tellement la conquête de l’espace public qui est en jeu, mais l’égalité de traitement dans la sphère privée.
La procréation médicalement assistée est au cœur du débat en France, mais pas aux Etats-Unis : comment expliquez-vous cette différence ?
On revient à la question de la filiation. Au cours des années 1980 en France, le gouvernement a mis en place un Comité Consultatif National d’Ethique, une institution assez conservatrice. Durant les années où s’ouvrent les premières possibilités d’intervention technique en matière de filiation (comme la fécondation in-vitro) et où l’on commence à penser ces techniques comme un droit, ce Comité va médicaliser ces techniques et explicitement poser la condition d’hétérosexualité dans l’accès à la filiation (loi de bioéthique de 1994). La procréation médicalement assistée ne s’est donc pas construite comme un droit individuel comme c’est le cas aux Etats-Unis.
Quelle différence faites-vous entre la position adoptée par Barack Obama et celle de François Hollande ?
Au contraire de François Hollande, Barack Obama a construit son parcours sur la base de l’expérience de la discrimination. Ce n’est pas pour rien que dans les débats en France, les discours de Christiane Taubira ont été les seules interventions qui reflétaient ce combat. Pas seulement une revendication abstraite de l’égalité mais des arguments qui venaient de l’expérience vécue, qui plaçaient cette bataille aux côtés d’autres luttes comme celle contre le racisme.
François Hollande, lui, est un homme blanc, hétérosexuel, qui n’a pas fait directement cette expérience de la discrimination. Formé à la haute fonction publique, il administre le pays plus qu’il ne le gouverne. Il explique sans cesse qu’il ne veut pas diviser. Mais, gouverner, c’est assumer le conflit. Ce débat aurait dû être bouclé en quelques semaines. L’égalité n’a pas à être débattue sans fin, sauf à admettre qu’elle ne va pas de soi et donc à reconduire les normes que l’on s’efforce par ailleurs de combattre.
"Esmeralda" du Bolshoï sur les écrans du Raphael Film Center
Le public du Raphael Film Center est coutumier du fait. Une nouvelle fois, le cinéma a prévu de retransmettre un spectacle de l’un des plus importants corps de ballet du monde. Du 21 au 23 avril, c’est le Bolshoï et son ballet “Esmeralda” qui seront à l’honneur.
Inspirés du livre de Victor Hugo, Notre Dame de Paris, les danseurs du Bolshoï partageront plus de deux heures de spectacle avec leurs fans dans la Baie. Ils nous replongeront, le temps de deux représentations, dans le Paris des siècles derniers, au travers d’une des histoires d’amour les plus tragiques de la littérature française.
Pour interpréter les célèbres personnages d’Esmeralda, de Quasimodo et de Frollo, la compagnie a fait appel aux danseurs Maria Alexandrova, Denis Savin et Ruslan Skvortov. Comme à leurs habitudes, les danseurs du Bolshoï font preuve d’une admirable technique classique tout en s’inspirant de l’énergie des danses plus contemporaines.
Le Raphael Film Center a mis en place trois séances, deux au cours de l’après-midi et une – la dernière – en début de soirée pour permettre au plus grand nombre de venir admirer ces talents venus de Russie.
Bergson de retour à Columbia
En 1913, il y a exactement un siècle, le philosophe français Henri Bergson était de passage à l’université de Columbia.
La Maison Française de l’université new-yorkaise, qui fête également son centenaire en 2013, a profité de l’occasion pour convier un panel de spécialistes sur le travail de Bergson.
Les experts, Souleymane Bachir Diagne (professeur de français et de philosophie à Columbia), Frédéric Worms (Directeur du Centre International des Etudes de la Philosophie Française Contemporaine), Mathias Girel (Professeur de philosophie à l’ENS Paris) et Larry McGrath (futur diplômé de l’Université de Johns Hopkins), sont invités à discuter du thème “bergsonisme et la philosophie américaine”.
La table ronde évoquera les relations entre la philosophie de Henri Bergson et la philosophie américaine, en particulier le Pragmatisme de William James, ainsi que l’influence des principaux concepts bergsoniens tels que la temporalité, la vie ou la différence.
"Duchesses" ou le hula hoop à poil
La célèbre chorégraphie « Duchesses » sera présentée à l’Invisible Dog les 24 et 25 avril. Sa particularité: les danseurs qui y prennent part sont… nus.
Elaborée par le danseur et chorégraphe français François Chaignaud et la danseuse suisse Marie-Caroline Hominal, elle consiste en une représentation sensuelle du 35 minutes du hula hoop. Symbole de la libération sexuelle, le hula hoop devient pour les deux danseurs nus un outil artistique qui finit par hypnotiser les spectateurs.
François Chaignaud est connu pour ses chorégraphies érotiques qui, parfois, dérangent. Il crée en 2005 avec la danseuse Cécila Bengolea « Pâquerette », une chorégraphie sur la pénétration comme instrument de l’imaginaire. Il est également l’auteur de « Aussi bien que ton cœur, ouvre moi tes genoux », qui présente aux spectateurs des sonnets érotiques du XVIIe siècle.