Revue de presse. La France va mal, très mal même. Ce n’est pas French Morning qui le dit, ce sont les médias américains qui cette semaine s’en sont donnés à coeur joie sur le moral en berne des français, le débat sur le mariage gay, l’arrivée de David Beckham à Paris et la taxe Google. Même l’intervention au Mali, saluée unanimement il y a deux semaines par la presse américaine, est désormais critiquée…
Et on commence très fort avec la leçon de Robert Zaretsky, professeur d’histoire française à l’université de Houston, qui publie cette semaine un papier sur le site Internet de Foreign Policy. Selon lui, plus encore que les Américains, les Français ne croient plus en leurs dirigeants politiques et seraient à la recherche d’un nouveau… Charles de Gaulle. En cause : les affaires judiciaires qui cernent les deux derniers présidents en exercice : “Jacques Chirac, président de 1995 à 2007, a été reconnu coupable de détournement d’argent public quand il était maire de Paris dans les années 80. Son successeur, Nicolas Sarkozy, est également empêtré dans un certain nombre d’affaires de corruptions (dont la juteuse affaire Bettencourt et ses épaisses enveloppes d’argent reçues dans la maison de l’héritière de l’Oral)”.
Président depuis quelques mois seulement, François Hollande n’échappe évidemment pas à ce traitement de choc : “Il laisse l’impression, même après l’intervention au Mali, qu’il n’est pas à la hauteur (en français dans le texte) du défi, des évènements”.
Georges Clémenceau et Charles de Gaulle à la rescousse
La théorie de ce cher Robert Zaretsky ne s’arrête évidemment pas là. Il faut chercher plus loin dans l’histoire de notre pays les raisons du véritable mal-être français. Beaucoup plus loin… “Alors que Clémenceau était un homme de gauche athée, et De Gaulle un homme de droite catholique, les deux hommes avaient ceci en commun : ils représentaient la figure du leader, du chef, engagés pour la grandeur de la France, persuadés qu’ils étaient les seuls à pouvoir la garantir. Aujourd’hui, le surnom du président, Flanby, désigne un dessert populaire pour les enfants, un peu mou”.
Heureusement, cette histoire de Flanby sera bientôt du passé. Pensait-on… Depuis, François Hollande s’est racheté une stature en envahissant le Mali et en débarrassant le pays de ses méchants islamistes. C’était mal connaître le sens du vent journalistique, qui ne cesse de virer de bord. Aux anges il y a deux semaines, alors que la France entrait en guerre, les journalistes américains commencent à avoir des doutes sur la stratégie militaire française. Et voilà comment les médias des deux pays se sentent soudainement obligés d’aller chercher des poux dans une guerre qui semble aller trop vite et trop bien. Si le New York Times, et l’ensemble de la presse américaine, évoque l’accueil triomphal réservé au président française lors de sa visite à Tombouctou samedi dernier, elle ne peut s’empêcher de mettre en doute la stratégie française, au regard de son histoire coloniale notamment : “Etrange retournement de l’histoire, souvent troublée, de la France en Afrique. Alors que plusieurs de ses colonies ont obtenu leur indépendance en 1960, beaucoup sont restés liées à la France, économiquement, militairement et diplomatiquement. Son comportement en Algérie ou au Rwanda a laissé des traces. Plus récemment, l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire a pu exacerber les tensions entre chrétiens et musulmans”.
David Beckham et Google s’installent en France.
Pouvait-on alors espérer que les médias américains soient plus cléments avec l’arrivée de David Beckham à Paris ? Même pas… The Independent profite de l’arrivée de la superstar anglaise pour tacler la politique fiscale de François Hollande, décidément à la fête cette semaine : “Il est assez ironique qu’une super star mondiale vienne vivre en France alors que la mode est plutôt à l’exil fiscal. Paul, 24 ans, devant la boutique du club sur les Champs-Elysées, veut espérer : “Peut-être que David Beckham va demander un passeport français, de la même façon que Gérard Depardieu a pu demander la nationalité Russe…”.
Il ne fallait pas espérer plus de bienveillance de la part des américains sur le mariage gay (“La France est à la fois une république laïque qui défend les droits des individus et un pays très traditionnel, extrêmement religieux qui glorifie la famille ; en débattre est un passe-temps national”) ou pire, sur Google, qui vient de signer un contrat de 60 millions d’euros avec le gouvernement français. Sur cette question, le site GigaOm lâche même un pavé dans la mare du numérique, en déclarant que cette affaire pourrait créer un précédent dans l’histoire du web : “La tactique de Google est logique, si on considère qu’ils essayent d’éviter tout litige et veulent rester en bons termes avec les pays Européens. Mais Lauren Weinstein a raison sur un point : cela va encourager les pays comme l’Allemagne -et beaucoup d’autres- à penser que si on pousse un peu Google dans ses retranchements, ils finiront par payer (…) Le deuxième message envoyé est encore plus désastreux et va à l’encontre de tout ce qu’on est en droit d’espérer en termes de liberté sur Internet : cela va encourager tous les autres gouvernements (et entreprises) à considérer que le référencement sur Internet doit forcément être taxé”.
Rendez-vous la semaine prochaine !
La France: de Mal(i) en pis
Antonin Baudry, le scénariste masqué de Quai d'Orsay, récompensé à Angoulême
C’était déjà un secret de Polichinellle, notamment pour beaucoup de ceux qui ont croisé Antonin Baudry dans ses fonctions de Conseiller culturel à New York. Mais c’est désormais officiel: Antonin Baudry est bien “Abel Lanzac”, le scénariste de Quai d’Orsay, bande-dessinnée à succès, qui raconte les aventures et délires d’un ministre des Affaires étrangères français, qui ressemble étrangement à Dominique de Villepin.
Le diplomate a tombé le masque dimanche à Angoulême en venant recevoir le prix du meilleur album pour le deuxième tome de Quai d’Orsay, Chroniques Diplomatiques. “Jusqu’ici je me sentais obligé de garder l’anonymat” a-t-il confié aux journalistes après avoir reçu son prix. Un devoir de réserve dû à sa position priviliégiée: membre du cabinet de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, il était très bien placé pour décrire avec précision -et cruauté- la vie du Quai vue de l’intérieur.
A New York depuis deux ans et demi, Antonin Baudry y dirige les services culturels de l’Ambassade de France pour l’ensemble des Etats-Unis. Son goût du livre l’a poussé notamment à promouvoir avec force l’ouverture (prévue à l’automne prochain) d’une librairie française à New York . Une libraire où on trouvera, forcément, des BD. Et peut-être aussi des films, le cinéma étant la prochaine étape de ce touche à tout, qui vient d’écrire, avec Christophe Blain, le dessinateur de Quai d’Orsay, le scénario du film, tourné par Bertrand Tavernier, dont la sortie est prévue dans quelques mois.
Des photographes de l'Apartheid témoignent au SFMOMA
Le SFMOMA expose jusqu’au 5 mars des photos de David Goldblatt, Ernest Cole et Bill Monk. SOUTH AFRICA IN APARTHEID AND AFTER permet aux visiteurs de revivre, à travers une exposition extrêmement émouvante, cette délicate période de l’histoire.
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Dans le rétro d'Alfred Hitchcock
Alors qu’Anthony Hopkins lui redonne vie dans le film eponyme en ce moment sur les écrans, une rétrospective Alfred Hitchcock est organisée par le Pacific Film Archive à Berkeley jusqu’au 24 avril.
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La jeune fille à la Perle traverse l'Atlantique
Pour la première fois aux États-Unis, plus de 30 tableaux du Cabinet Royal de Peintures sont réunis au De Young Museum, dont le superbe portrait “La Jeune Fille à la Perle” de Vermeer, un des tableaux les plus connus de l’âge d’or hollandais.
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"France" et "Romantisme" font encore bon ménage
L’Alliance Française et la French Heritage Society invitent les plus curieux d’entre vous à une présentation du livre de Marylin Yalom, How the French invented Love, le 4 février prochain à 18h30.
Fasciné par la culture française, Marylin Yalom a essayé, avec cet ouvrage, de comprendre pourquoi la France est sans cesse associé au mythe du romantisme. En s’imprégnant de sa culture, mais aussi de ses expériences en France, Marilyn Yalom a exploré toutes les nuances de ce vieux fantasme qui colle encore à la peau de ce pays, et de ses habitants.
Succès critique et populaire, ce livre sorti en octobre 2012, n’a pas encore été traduit en français.
Sorties VTT à Austin
Organisées 2 samedis par mois par Emmanuel, bénévole de l’association Austin Accueil, elles permettent aux fans de VTT de découvrir Austin sous un autre angle !
Pour la reprise après la pause hivernale, samedi 2 février, Emmanuel propose de partir à la découverte de Walnut Creek Metropolitan Park. Alors que le départ a généralement lieu en début de matinée, cette sortie en VTT démarrera exceptionnellement l’après-midi.
Pour les plus courageux d’entre vous, un doodle a été mis à disposition des internautes pour s’inscrire.
Conférence sur la fiscalité des expatriés à Houston
Houston Accueil organise une conférence sur le thème de la fiscalité des expatriés le samedi 2 février, de 9h30 à 11h30.
Serge Heidrich, expert comptable du cabinet KPMG et un associé fiscaliste vous présenteront les grands principes de la taxation des expatriés aux Etats-Unis, ainsi que les nouveautés en matière d’imposition. La conférence se tiendra en anglais mais la traduction sera assurée par Serge Heidrich.
En prévision de la déclaration fiscale, due pour le 15 avril, ces deux experts répondront à toutes vos questions. Les inscriptions ont lieu sur le site directement, auprès de Nathalie (rubrique Culture/Loisirs puis Contacts des activités).
Dominique Wolton en conférence à Awty
Dominique Wolton est un des gourous français des médias en général et de la politique en particulier. Depuis 35 ans, ce chercheur qui sait se faire comprendre, scrute le village global en train de se faire.
Il sera le 1er février à la Awty International School, à Houston, de 6 à 7 pm, pour une conférence ouverte à tous. Il y présentera son dernier ouvrage, « Indiscipliné » : la communication, les hommes et la politique.
Langage corporel et langue française au centre de danse DNSE
Deux histoires d’amour ont conduit Charlène Mérieux à New York. La première, elle la vit depuis son enfance, c’est celle qui la lie à la danse. La seconde, c’est bien entendu la rencontre avec son mari, installé sur le continent américain depuis bien longtemps. Le 19 février, le couple inaugurera son centre de danse DNSE, lieu où se mêleront apprentissage de la danse et pratique de la langue française.
Originaire de Saint-Etienne, Charlène Mérieux a d’abord enseigné la danse à Cannes, avant de décider de “partir chercher de la nouveauté” à New York en septembre 2010. Finalement, elle n’est jamais revenue en France et, encouragée par l’optimisme et le soutien de son mari, l’idée d’ouvrir son propre centre de danse l’a conquise. Ensemble, ils ont pensé à tout, de l’organisation des cours à l’aspect marketing, en passant par la location des locaux. Et si la jeune danseuse a été pessimiste à son arrivée, c’est aujourd’hui avec un enthousiasme sans faille qu’elle raconte son projet. Elle craignait de ne jamais pouvoir vivre de sa passion aux Etats-Unis, “à cause de la barrière de la langue“, se rappelle-t-elle en souriant. Puis, son mari évoque l’idée d’une école de danse où les cours seraient dispensés en français, et le projet semble faire sens.
“Pour apprendre une langue, c’est important d’associer parole et geste. La danse est sans doute le meilleur moyen de le faire, car c’est une discipline de répétition. De plus, la plupart du vocabulaire de la danse est français, c’est donc une démarche naturelle.”, explique la chorégraphe. Et son mari d’ajouter, “la danse est un moyen de communication. Donner des cours de cuisine ou de cinéma en français, ça n’a pas d’intérêt. La danse est un langage du corps, les premières formes de communication à grande échelle étaient dansées“.
Ils ont trouvé les locaux par hasard, en emmenant leur fils à un casting pour une grande marque de couches dans les fameux Pearl Studios, près de Penn Station. Louée à l’année, la salle est prête à accueillir des cours de danse pour tous les styles, du classique au contemporain en passant par le street jazz et même des cours de yoga. L’école sera inaugurée le 19 février avec un stage de vacances comprenant 25h de cours réparties sur quatre jours. “Et on ajustera les cours sur l’année en fonction de ce qui a le plus marché. Pour l’instant, les réservations sont surtout pour des enfants français et des adultes américains qui rêvent de converser en français“, avoue la jeune femme.
Car les cours s’adressent aussi bien aux francophones qu’aux francophiles désireux d’apprendre la langue en dansant et en échangeant. “À terme, on aimerait que ça devienne un lieu de rencontres, d’échange, et peut être même un centre où plusieurs langues s’enseignent conjointement à une danse. Par exemple, un cours de capoeira pour pratiquer le portugais“, commente le jeune couple.