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My French Film Festival, épisode 3

My French Film Festival revient ! La troisième édition de ce festival de cinéma français en ligne aura lieu du 17 janvier au 17 février.

Durant un mois, les internautes du monde entier auront accès aux 10 films en compétition, tous disponibles en vidéo à la demande payante. Parmi eux, le très beau film de Philippe Faucon, “La Désintégration”, qui met en scène le cousin de Jamel Debouzze, dans le rôle d’un jeune homme progressivement exclu de la société française. Mais aussi “Louise Wimmer”, l’histoire d’une femme qui décide de tout reprendre à zéro après une séparation douloureuse, et “Radiostars”, l’odyssée radiophonique de cinq potes à travers la France, avec Manu Payet et Clovis Cornillac.

Dix courts métrages sont également en compétition. Les internautes sont invités à noter tous les films et laisser des commentaires sur le site. Très logiquement, les films qui obtiendront la meilleure note seront primés (et diffusés à bord de tous les avions Air France, partenaire de l’opération).

Ce festival est disponible en 12 langues. Les films sont visibles en allemand, anglais, arabe, espagnol, français, italien, japonais, polonais, portugais, russe, mandarin et turc. A vos claviers !

"Photo l.a": gros plan sur la photographie contemporaine

Amateur, collectionneur, ou photographe en devenir, le festival “photo l.a” va vous en mettre plein la vue.

Tous les ans au mois de janvier et depuis 1992, Santa Monica accueille cette immense exposition consacrée à la photographie contemporaine. Pour l’édition 2013, “The Emerging Focus Expo”, offrant des séminaires éducatifs pour débutants et professionnels, sera présentée conjointement au festival.

Depuis la création de l’évenement,  plus de 300 galeristes et marchands d’art du monde entier y ont exposé leurs protégés. Les photos n’y sont pas seulement affichées, elles sont également mises en vente. Avec plus de 10.000 visiteurs chaque année, “photo l.a” constitue le lieu idéal pour rencontrer les grands noms du milieu de la photographie. Les précédentes expositions ont permis a de nombreux artistes de se faire un nom, et ont modelé de manière décisive le paysage de la photographie à Los Angeles.

Cette année, les visiteurs pourront profiter de visites guidées et de conférences animées par des personnalités de renom. Melanie Walker, fille de Todd Walker, grand photographe américain connu pour sa manipulation de la lithographie, présentera les oeuvres de son père. Quant à Josephine Sacabo, elle racontera son évolution de la photographie de rue à sa consécration actuelle dans l’héliogravure à travers un documentaire retraçant son parcours.

La Bibliothèque Orange: la littérature française à domicile

Alors qu’elle vient de fêter son 90e anniversaire, l’existence de la Bibliothèque Orange (BO) demeure un secret encore trop bien gardé. Ce circuit de prêt de livres permet à un groupe de lecteurs de s’échanger pendant un an jusqu’à 36 ouvrages en français récemment parus.

Créée en France en 1922 par un groupe d’amies, la Bibliothèque Orange (référence à la couleur du papier qui a longtemps servi à recouvrir ses livres) compte aujourd’hui plus de 600 circuits et environ 13.000 abonnés dans le monde entier ! Aux Etats-Unis, une dizaine de groupes existe, de New York à San Francisco, en passant par Boston, Houston, Princeton, Chatham, Los Angeles ou encore Pasadena. Il est également possible de créer son propre groupe à condition de rassembler une douzaine de lecteurs. C’est ce qu’à fait Rachel Bernier, expatriée à Boston, où “l’offre culturelle francophone n’est pas aussi développée qu’en Californie ou à New York”.

Geneviève Laverne a quant à elle adhéré à la BO pour la première fois en 1964. « J’ai découvert cette association lors de ma première expatriation aux Pays-Bas. L’occasion de rester en contact avec la production littéraire en France et d’en parler avec d’autres francophones”. Elle apprécie “le choix de livres soigneusement sélectionnés par un comité de lecture qui fait un travail prodigieux. J’ai lu des livres que je n’aurais jamais eu l’idée d’ouvrir s’ils ne m’étaient pas arrivés grâce à mon abonnement». Autre point positif par rapport aux livres proposés par l’Alliance Française : « La nouveauté des ouvrages et le fait que les livres arrivent directement chez moi ». En effet, chaque lecteur est chargé de transmettre à l’abonné suivant (en général un voisin), les livres qu’il vient de terminer.

Responsable de l’organisation des circuits de la Baie de San Francisco, Anne Dumontier, apprécie, elle, « le choix varié de littérature, roman, polars, essais, récits, biographies”. Le tout “pour une somme très modique” de 45 euros. Danielle Collins, responsable du groupe de L.A estime de son côté que la BO lui aussi permis de créer des liens d’amitié durables, “même avec des gens qui ne font plus partie du circuit”. Quant à Rachel Bernier, elle avoue aimer l’idée “d’ouvrir un livre neuf qui ne sent pas la poussière, mais qu’elle n’est pas non plus obligée de garder”. En fin d’année, les livres sont d’ailleurs gracieusement offerts aux écoles françaises, bibliothèques municipales et alliances françaises de la ville.

Le Kindle : une déception

Bien qu’il s’agisse d’un système à l’ancienne, la BO semble pour l’instant plus pratique que le Kindle ! “Pas si facile de mettre des livres numériques français récents sur son Kindle acheté ici !” souligne Anne Dumontier. “Amazon.com ne vend aucun livre français récent. Seul amazon.fr peut en vendre et au prix imposé en France, de -23% par rapport au prix papier. Pour ouvrir un compte amazon.fr, il faut fournir une adresse française et une carte de crédit française. Ensuite, on ne peut pas enregistrer un Kindle sur deux comptes séparés. Il faut donc soit acheter un deuxième Kindle soit désenregistrer son Kindle d’un compte et le réenregistrer sur l’autre !”. Compliqué. « Depuis un an, je suis de près l’évolution des livres numériques. J’ai le projet de monter un circuit de la Bibliothèque Orange numérique”, explique-t-elle. En attendant, il vous reste encore quelques jours pour rejoindre la Bibliothèque Orange, version papier.

Isabel Marant s'installe à West Hollywood

Isabel Marant, figure emblématique de la nouvelle génération de créateurs français, a inauguré le 3 janvier dernier une toute nouvelle boutique. Située à Los Angeles, elle consacre le succès de la jeune créatrice désormais adulée par les stars hollywoodiennes.

Cette seconde adresse américaine fait suite au triomphe de la boutique new-yorkaise établie en plein cœur de SoHo depuis le mois d’avril 2010. Toujours installée dans les quartiers les plus huppés, la jeune créatrice a choisi WEHO (West Hollywood) à Los Angeles pour son premier point de vente sur la côte ouest.

Reine incontestée du chic, Isabel Marant a su séduire les fashionistas du monde entier grâce à un style associant chic et sportswear et de surprenants mariages de couleurs. Ses fameuses baskets compensées restent cependant son succès le plus retentissant. Portées par les modeuses des quatre coins du monde et largement imitées, elles ont permis à la créatrice de confirmer son influence sur le milieu du prêt-à-porter mondial.

En quinze ans, la jeune mère de famille a réussi à insuffler un style qui n’appartient qu’à elle. Dix ans passés dans la création de bijoux lui permettent de financer l’ouverture de sa première boutique parisienne en 1998. Depuis, elle enchaîne les défilés à succès et s’est même dotée de Kate Moss en égérie pour sa collection hiver 2010-2011.

La nouvelle boutique semble promise à un triomphe certain, le look californien approchant très certainement le casual chic d’Isabel Marant. L’espace garde tout de même une touche française: il est constitué d’une boutique de 124 mètres carrés dessinée par l’architecte Franklin Azzi, basé à Paris, et d’un jardin décoré par les sculptures de l’artiste français Arnold Goron.

Avec aujourd’hui plus de 400 points de vente répartis sur trois continents et 130.000 pièces créées par saison, la petite marque française est devenue grande.

Lance Armstrong va sortir de son silence chez Oprah

Rendez-vous est pris. Le 17 janvier, le cycliste américain, récemment déchu de ses sept tours de France par l’USADA, l’agence antidopage américaine, sera l’invité d’Oprah Winfrey.

Le site officiel de l’émission indique que Lance Armstrong se confiera sur les accusations de dopage et de parjure. Nous ne savons pas encore si l’émission, qui durera exceptionnellement 1h30, a déjà été enregistrée. Selon des informations du site du New York Times, Lance Armstrong songerait depuis quelques jours à avouer ses fautes. Il aurait déjà contacté des officiels de la lutte antidopage pour en discuter. Des aveux pourraient, cependant, avoir des conséquences dramatiques puisque l’ex gloire du cyclisme américain avait nié sous serment s’être dopé. Une peine de prison n’est pas à exclure.

 

Jogging et brunch au menu chez Bakehouse

Envie d’aller courir mais un peu de mal à se motiver ? Bakehouse a peut-être trouvé la solution ! Ce restaurant-bar-boulangerie français, créé en 2011 et situé sur Horatio Street dans le West Village, propose, avec le 11th Street Café, une formule peu ordinaire

A partir du 12 janvier, le restaurant invite professionnels et débutants du jogging à rejoindre son nouveau groupe de coureurs. Rendez-vous à 9h50 devant le restaurant pour une foulée de 5 à 8 kilomètres le long de l’Hudson River.

Et comme les joggeurs auront 10% de réduction sur le brunch, il sera possible pour eux de refaire le plein après.

L'origami de Marc Fichou à la Robert Berman Gallery

A partir du 5 janvier, la galerie d’art Robert Berman accueille l’artiste français Marc Fichou, dans le cadre du festival Ceci n’est pas qui met en valeur les travaux franco-américains de trente artistes.

Marc Fichou, artiste français installé à Los Angeles, manie l’origami avec talent. Ses surprenantes créations en papier représentent des animaux, des coquillages et des formes géométriques. Il les superpose aux morceaux de papier qui ont servi à faire la création en question. Une manière pour l’artiste de réunir le papier et l’origami.

A noter, l’artiste sera présent lors du vernissage de l’exposition le 12 janvier à 18h.

Journée portes ouvertes au FIAF Brooklyn

La FIAF (French Institute Alliance Française) va certainement faire des heureux : alors que les demandes pour apprendre le français sont de plus en plus nombreuses à New York, une nouvelle antenne vient d’ouvrir à Brooklyn (Carroll Gardens) et une autre est sur le point de le faire, à Manhattan (East Village).

Les cours dispensés à Brooklyn depuis le 7 janvier (en partenariat avec l’International School of Brooklyn) sont réservés aux tous petits et aux enfants, le lundi et le mercredi. A Manhattan, le FIAF, en partenariat avec la World Class Learning Academy of New York, propose à partir du 12 janvier des cours pour les tous petits, les enfants et les adultes, tous les samedis.

Tous ces cours sont assurés par des professeurs d’origine française, diplômés pour enseigner cette langue extrêmement populaire, parlée par plus de 100 millions de personnes à travers le monde.

Pour célébrer l’ouverture de sa nouvelle antenne à Carroll Gardens, le FIAF invite d’ailleurs les habitants de Brooklyn à une journée portes ouvertes le 10 janvier, de 16h à 19h. Des ateliers d’initiation seront proposés, gratuitement, aux enfants et aux adultes. Un petit banquet sera également proposé en fin de journée.

L'art de Montréal et Brooklyn s'expose

“Brooklyn/Montréal” est la première rencontre artistique entre la ville de New York et celle de Montréal depuis plus de dix ans. Cet échange exceptionnel, organisée par Alun Williams, Claudine Khelil et Yann Pocreau, mettra en lumière, à travers une série d’expositions croisées, les différences et les similitudes artistiques de ces deux villes.

Après une première partie à Montréal, du 19 octobre au 17 novembre dernier, l’évènement se prolongera à Brooklyn à partir du 10 janvier prochain. Les galeries Parker’s Box, Front Room, Interstate Projects, Causey Contemporary, Smack Mellon, Pierogi et Momenta Art accueilleront le travail de 40 artistes jusqu’au 2 février 2013.

Dès le 11 janvier, il sera par exemple possible de découvrir à la galerie Parker’s Box de Williamsburg les productions de Mathieu Beauséjour, Steven Brower (Montreal), Julie Favreau et Patrick Martinez (Brooklyn). Le travail de ces quatres artistes mélange sculpture, installation, vidéo et performance.

Le 12 janvier, de 14h à 17h, la A.I.R Gallery accueillera une table ronde pour discuter des politiques culturelles de New York et Montréal et de leur influence sur l’art d’hier et d’aujourd’hui.

A partir du 13 janvier, l’Interstate Projects accueillera une exposition appelée “Videozones”. Sept artistes canadiens et six artistes new-yorkais ont partagé leurs réalisations afin de mieux explorer les dimensions formelles et narratives de l’image animée. Leurs vidéos courtes permettent de traiter un large éventail de sujets, de la politique à la culture populaire, du cinéma à la poésie.

Les "geeks" français se retrouvent pour l'apéro

Chaque premier mercredi du mois, ils sont une vingtaine, parfois plus, à discuter sous les lumières tamisées du Bubble Lounge. C’est dans ce bar de Tribeca que le collectif French Geeks organise ses apéros mensuels, où sont conviés tous les Français de New York officiant dans le milieu du web et de la high tech.

On y croise des entrepreneurs, des développeurs, des graphistes, des blogueurs, des étudiants ingénieurs à la recherche d’un stage ou des jeunes diplômés d’écoles de commerce venus tâter le terrain. Certains viennent de poser leurs valises à New York. D’autres sont ici depuis quinze ans.

Pour ces apéros, pas de badge, ni de thème ou de présentations PowerPoint, ni même de droit d’entrée : “C’est informel, vient qui veut”, insiste Lolo Cohen. C’est elle, grande gueule en leggings léopard, qui a initié ces apéros en mai 2010. « En allant à des conférences pour les start-ups à New York, je croisais toujours des Français, et je me disais que nous n’avions aucun endroit pour partager nos expériences ».

Aujourd’hui, les organisateurs l’assurent : d’un mois sur l’autre, les abonnés des apéros French Geeks sont de plus en plus nombreux. « Au début, on était dix. Ces derniers temps, il est arrivé que l’on soit soixante. Il y a de nouvelles têtes à chaque fois. On voit bien que de plus en plus de Français viennent à New York pour monter leur boite ou travailler dans le web », observe Lolo Cohen, qui a créé en 2009 son agence de marketing digital, Juicy Agency.

Paul de Laubier, fondateur de l’agence The Designists et qui fréquente les apéros du Bubble Lounge depuis un an, a vu aussi le vent tourner. « L’Europe n’est pas dans une bonne passe. Beaucoup de Français se rendent compte que les choses sont plus simples ici, et que les opportunités sont plus grandes. »

Lolo Cohen n’est pas la seule initiatrice de ces apéros. Dans l’équipe French Geeks, on trouve aussi Pierre Alexandre, créateur de l’agence de presse New York Financial Press. Et Ilan Abehassera, fondateur en 2008 de la start-up Producteev et chroniqueur du milieu high-tech new-yorkais pour BFM TV et French Web.

« J’ai vraiment vu le mouvement naitre, analyse ce dernier. Aujourd’hui, il doit y avoir à New York une bonne trentaine de start-up montées par des Français. Les choses sont plus faciles ici. Et par rapport à la Silicon Valley, le mode de vie  new-yorkais est plus attirant, moins dépaysant. Surtout, il est possible de gérer le décalage horaire avec des équipes restées en France. » Pour lui, pas de doute : à New York, les French Geeks vont continuer à se multiplier.

Bardot, Depardieu: ils sont fous ces Gaulois!

Revue de presse. Les acteurs, toujours français ou déjà russes, intriguent les médias américains.

D’abord Gérard Depardieu, et maintenant Brigitte Bardot”. The Wall Street Journal a certainement trouvé la formule la plus efficace pour illustrer ce nouveau risque de perte, alors que la France se remet à peine de celle de Gérard Depardieu. Si la destination est la même, les raisons qui poussent Brigitte Bardot à vouloir quitter son pays semblent quelque peu échapper à Nadya Masidlover, correspondante pour le quotidien à Paris : “Contrairement à Gérard Depardieu engagé dans un combat fiscal sans merci avec l’Etat français, Mme Bardot menace de quitter le pays pour sauver deux éléphants”, ironise-t-elle.

Alors que les deux animaux, atteints de tuberculose, doivent être exécutés prochainement, Brigitte Bardot a juré de rejoindre Gérard Depardieu en Russie si Baby et Nepal n’étaient pas sauvés. “La Russie – pays où la fourrure est un vêtement très populaire en hiver- n’est pas vraiment réputée pour son excellence en matière de protection des droits des animaux. En 2010, Brigitte Bardot s’était d’ailleurs plaint auprès du président russe, Dimitri Medvedev, à propos d’une vidéo diffusée sur Internet”. Dans cette vidéo, un âne attaché à un parachute relié à un bateau, au bord d’une plage, était traîné pendant une demi-heure dans les airs.

Dans une tribune publiée dimanche par le International Herald Tribune, Masha Gessen souligne le caractère surréaliste de ces deux affaires : “Alors que les fêtes viennent de se terminer, l’excès de cigarette et d’alcool ne nous permet pas encore de faire tout à fait la distinction entre la réalité et la fiction”. Correspondante du journal en Russie, et auteur récemment d’une biographie critique de Vladimir Poutine, la journaliste veut croire que tout ceci n’est qu’un mauvais rêve. “La Russie reprend le travail mercredi. Il y a donc un tout petit espoir que ce jour-là, nous nous réveillions, sobres, libérés du spectre de ces stars de cinéma vieillissantes  et de leurs éléphants tuberculés, et que nous retournions à notre banale vie quotidienne dans ce pays absolument ridicule”.

Le spectre de Brigitte Bardot n’a pas totalement effacé le fantôme de Gérard Depardieu. Cette semaine encore, les frasques de l’acteur ont passionné la presse américaine. Sur le site Internet de Forbes, Katya Soldak, journaliste new-yorkaise, critique ouvertement le choix de l’acteur, businessman à ses heures perdues : “Depardieu découvrira peut-être que payer des taxes dans son pays n’est rien en comparaison de la privation de liberté. S’il venait à défier le système en Russie, comme il vient de le faire en France, le prix à payer serait certainement beaucoup plus cher. Le Français ne cherchera certainement pas à repousser les limites de la liberté “officielle” en Russie ou, je ne veux même pas essayer d’y penser, critiquer la religion. Sinon, qui sait ce qu’il pourrait lui arriver ?”. 

Quel festival ! 

Les acteurs sont décidément à l’honneur cette semaine puisque les médias américains se sont également penchés sur la tribune de Vincent Maraval, “Les acteurs français sont trop payés”, publiée dans Le Monde le 28 décembre dernier. Très critique envers certains acteurs français, beaucoup trop payés à son goût, le fondateur de la société de production Wild Bunch a déclenché une vive polémique dans le pays. Dans une chronique, publiée par The New Yorker, Richard Brody n’est pas non plus très tendre avec le cinéma français : “Maraval a raison de considérer que les gros budgets ont souvent raison de l’audace. A Hollywood, les films les plus audacieux et les plus originaux ne sont pas les plus coûteux. Il est utile de se demander si le système français est réellement adapté à la promotion de jeunes talents. A l’évidence, il semble que non. C’est un système très conformiste, beaucoup plus étroit et autoritaire que la scène indépendante américaine”.

Voitures brûlées de la Saint-Sylvestre

Enfin, plusieurs médias américains se sont penchés sur le nombre très élevé de voitures brûlées en France dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Tous semblent y voir une “nouvelle tradition” de fin d’année en France. Le New York Times s’essaye même à un petit trait d’humour : “Beaucoup de traditions françaises voyagent très bien lors des fêtes de fin d’année : le champagne, les huîtres et le foie gras. Etrangement, les voitures brûlées s’exportent beaucoup moins bien…”. 

 

Femme recherche fantasme

Les portes du métro se referment de justesse derrière moi.  Un enfant à chaque main, le troisième endormi contre ma poitrine, je souffle quand enfin par gentillesse ou par pitié, on me cède une place.

Il est 15h, l’heure d’écouter (en même temps) la dernière chanson apprise à l’école et le résultat de la dictée. En levant les yeux, j’aperçois devant moi une femme plongée dans la lecture de son livre. La couverture est exhibée fièrement : Fifty Shades of Grey (Cinquante nuances de Grey, en français). Je souris, ce face à face m’amuse. Toutes les deux dans le même wagon, nous sommes transportées dans des univers opposés : l’enfance et le sadomasochisme démocratique. Enfin, les extrêmes se ressemblent comme on dit. Car chez moi aussi il est question de maîtresse, d’obéissance, de morsures (à quatre jeunes dents acérées) et même parfois (osons le dire) d’esclavagisme ! Je comprends à l’instant le mystérieux succès de cette trilogie à l’écriture douteuse et au contenu scabreux qui fait un carton chez les mères. Assaillies par les enfants, accablées par les responsabilités, liées à leur mari, elles en ont rêvé, une Américaine l’a fait : leur offrir un plan d’évasion ! Pourvu alors qu’il leur propose la bonne issue. Je regarde à nouveau le livre, rien n’est moins sûr.  Soudain, la sonnerie des portes du métro retentit: « Vite, on sort les enfants !». Il était moins une.

Plus tard dans la soirée défilent les visages de ces femmes rencontrées, me répétant comme une rengaine le même constat. « Je vois bien que je n’ai pas vraiment de fantasmes. Dans mon couple, ce n’est jamais moi qui ai les nouvelles idées. Il me le reproche d’ailleurs. Il voudrait que je sois plus active. Seulement voilà, je n’en ai pas !». Le succès colossal du « mummy porn » serait-il en fait inversement proportionnel à l’imagination sexuelle des femmes ? Quoiqu’il en soit, elles s’avouent un peu plus vouloir y accéder. Avec ce livre, on dirait qu’un monde s’ouvre aux femmes, toujours en retard d’une guerre (dans laquelle les hommes sont empêtrés depuis longtemps déjà). Aujourd’hui, on pense qu’«avoir des fantasmes » c’est faire preuve de créativité et de liberté : l’ingrédient indispensable au couple heureux sexuellement ! Alors on nous a dit : “Usez et abusez donc de ce piment!” Sauf que de piquants les piments peuvent devenir brûlants…

Un beau jour, une de ses copines lui offre le livre quasi SM dont tout le monde parle. Par curiosité, elle le lit. « Après tout, j’avais envie de savoir pourquoi les Américaines en sont folles !». Il n’en fallait pas moins pour lui donner l’envie d’entre-ouvrir la boîte de Pandore dans une très grande excitation ! « Ca fait des années que nous étions ensemble mais il était temps pour nous de vivre plus librement notre sexualité. On a décidé de se dire et de vivre nos fantasmes ! » De toute évidence, c’est au moment de la transgression de l’interdit que les vibrations sont les plus intenses ; ce moment où le rêve bascule dans la réalité. Mais au réveil, la vie peut virer au cauchemar. « Je vis un enfer ! En fait, je ne suis pas capable d’exécuter toutes ses envies et la jalousie me ronge violement. Tous ces jeux ont détruit progressivement l’estime de moi, ils m’ont humilié. » A force de penser à leur plaisir, ils en ont oublié leur relation, leur promesse de fidélité et les dangers de s’exposer sans limite à la pulsion sexuelle. Au lieu de se rapprocher, ils se sont éloignés l’un de l’autre, parfois même de façon irrémédiable.

« C’est à n’y comprendre plus rien! Faut-il ou non réaliser ses fantasmes ? Je suis perdue… Je sens que j’aspire à plus de liberté et en même temps, j’en subis les effets dévastateurs sur moi et mon couple. » Bon, maintenant que la boîte est ouverte, commençons plutôt par faire un tri au lieu de s’y ruer à corps perdu. Mettons d’un côté toutes ces fantaisies quant au décor, au moment, à la position et aux costumes de la rencontre sexuelle. Celles-ci, cultivez les bien car elles introduisent surprise, légèreté, complicité, joie nécessaire quand se ternit le quotidien. Mettons ensuite d’un autre côté tout ce qui concerne les personnages, les acteurs de ces aventures sexuelles dont l’idée même éveille les plus grandes envies. Ici les choses se compliquent. Comment faire pour allier fantasme et fidélité? Il vous reste un exutoire : rêver ensemble. Imaginez-les ces personnes qui vous regardent, que vous regardez, qui vous entendent, que vous entendez, qui vous touchent, que vous touchez. Demandez donc à l’autre des détails, des précisions, sans mettre des noms sur ces visages. Ce moment est infiniment plus puissant qu’un livre ou qu’un film pornographique qui enferme sur soi-même et appauvrit l’imaginaire en le réduisant à des scènes figées, jouées par de mauvais acteurs. La communion des imaginaires est d’une efficacité redoutable pour initier celle des corps ! En réalité, ils ne sont que tous les deux. Au final, ils se retrouvent, heureux d’avoir pu se partager ce qu’ils ont de plus secret.

Quant aux envies qui obsèdent, à ces fantasmes qui deviennent nécessaires à la jouissance, ils  finissent par soumettre l’autre à l’état d’objet malléable. Au lieu de les exécuter froidement, on peut trouver à quel besoin profond ils tentent de répondre. Quelle est cette tension, frustration, culpabilité refoulée qui utilise la sexualité pour se défouler ? Une fois exprimée, on est capable de choisir des moyens efficaces, durables et respectueux pour l’évacuer, de soi-même et des autres.