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La Floride fête le cinéma français

Comédies, romances ou thrillers : les films français sont à l’honneur ce mois-ci en Floride. Dix chefs d’oeuvres de l’année 2012 ont été sélectionnés pour la huitième édition du festival “France Cinéma Floride Film Festivalqui se déroulera du 2 au 4 novembre à Miami et du 9 au 11 novembre à Deerfield.

Le film “Le prénom”, réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, ouvrira le bal au MDC Tower Theater à Miami le 2 novembre. Avec Patrick Bruel en tête d’affiche, cette comédie raconte l’histoire d’un dîner entre des couples d’amis qui se transforme en dispute idéologique quand Vincent (Patrick Bruel) annonce le prénom de son fils à naître. Pendant “Une nuit”, un film policier de Philippe Lefebvre sorti aux Etats-Unis sous le titre “Paris by Night”, les spectateurs pourront accompagner le flic Simon Weiss (joué par Roschdy Zem) dans ses aventures nocturnes. Pour les cinéphiles en culotte courte figure au programme une adaptation de la BD L’Elève Ducobu : dans “Les vacances de Ducobu” (Philippe de Chauveron) ce dernier découvre qu’il doit passer ses vacances d’été tant attendues au même camping que la famille Gratin. Avec Léonie et sa mère lui imposant leur programme, c’est plutôt des visites de musées qui l’attendent au lieu des glaces à volonté. Mais tout va changer quand Ducobu découvre un trésor caché…

Les autres sept films à l’affiche sont “Mince Alors !” (Charlotte de Turckheim), “Radiostars” (Romain Lévy), “Maman” (Alexandra Leclère), “Il était une fois, une fois” (Christian Merret-Palmair), “Du vent dans mes mollets” (Carine Tardieu), “David et Madame Hansen” (Alexandre Astier) et “Bienvenue parmi nous” (Jean Becker).

Lauryn Hill et Nas se retrouvent à Oakland

De retour sur scène depuis peu, Lauryn Hill rejoint pour quelques dates le rappeur Nas, en tournée américaine. Le 19 novembre, ils reformeront ensemble leur série de dix duos au Fox Theatre Oakland.

Lauryn Hill, membre féminin des Fugees et actrice de “Sister Act 2”, fait son retour sur scène en 2010 avec des performances en Nouvelle-Zélande et en Australie. Connue pour être (très) en retard à ses propres concerts, Lauryn Hill est attendue au tournant. Elle enchaîne en deux ans les apparitions dans des festivals réputés: Jazz in the Gardens à Miami Gardens, Coachella au printemps 2011 ou encore LA Rising en juin 2011. Elle rejoint même The Roots sur leur tournée en juin 2012, comme invitée surprise.

Ce 19 novembre, elle accompagnera Nas, rappeur originaire du Queens qui a entamé début octobre sa tournée américaine intitulée “Life Is Good/Black Rage”, du nom de son nouvel album “Life Is Good” et du titre de Lauryn Hill “Black Rage”. Les deux artistes avaient déjà collaboré sur le titre “If I Ruled The World”, en 1996. Nas a plusieurs fois collaboré avec le beau-frère de Lauryn Hill, qui n’est autre que Damian Marley, le fils de Bob.

En novembre, c'est "Election Month" à l'Alliance française

En ce mois d’élection présidentielle aux Etats-Unis, la “Classe de Cinéma” de l’Alliance française se politise. Ouvertes à tous, ces projections hebdomadaires, en français sous titrées en anglais, seront centrées tout au long de novembre sur le thème de la vie politique française.

“La Conquête” (2011), réalisé par Xavier Durringer, fera l’ouverture de la série le 6 novembre. Ce film biographique retrace l’ascension de Nicolas Sarkozy de sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac en 2002 jusqu’à son élection à l’Elysée en 2007. Avec Denis Podalydès en tête d’affiche, ce film plonge ses spectateurs dans les coulisses de la politique, avec ses jeux d’influence et de pouvoir, ses intrigues, mais aussi ses histoires d’amitié et d’amour.

Le 13 novembre, place au drame avec “L’exercice de l’Etat (The Minister)” de Pierre Schöller. Présenté au festival de Cannes en 2011 et décoré de trois Césars en 2012, le film raconte l’histoire de Bertrand Saint-Jean (incarné par Olivier Gourmet), un ministre des transports idéaliste confronté au plan du gouvernement de privatisation des gares. Réticent à exercer ces réformes, Saint-Jean se trouve au centre du jeu politique.

Le 20, dans “Président” de Lionel Delplanque (2005) un jeune homme politique ambitieux (Albert Dupontel) doit accepter la corruption et les compromis malhonnêtes pour devenir le nouveau Président de la République. Ce film de politique-fiction se penche sur les contradictions qui habitent le chef de l’Etat.

“Election month” se terminera le 27 par la projection du “Promeneur du Champs-de-Mars” (2004) de Robert Guédiguian. Basé sur le roman Le Dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou, le film raconte les derniers jours du mandat du président socialiste ( joué par un excellent Michel Bouquet). Le jeune journaliste Antoine Moreau (Jalil Lespert) veut interviewer le grand homme d’Etat à la fin de sa carrière politique. Il y voit une opportunité professionnelle unique. A travers ces entretiens avec le journaliste, Mitterrand veut réécrire son action et instrumentalise le jeune journaliste à cette fin. Antoine se perd dans l’aura charismatique du Président au point que sa relation avec sa femme se tend.

Pascal Roger : pour Obama à reculons

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« Cette élection se résume ainsi : j’ai le choix entre me tirer une balle dans le pied ou une balle dans la tête. Eh bien je choisis la balle dans le pied, au moins il m’en restera un autre. » Voici comment Pascal Roger, coiffeur français installé à Philadelphie depuis 1992, perçoit le scrutin présidentiel du 6 novembre. Pessimiste, mais sûr de son choix…

La « balle dans le pied », c’est l’option Obama. Celle qu’il choisit tout en ayant le sentiment qu’elle n’arrangera pas ses problèmes : ceux d’un businessman à la tête d’une petite entreprise, le salon de coiffure VOG ouvert en 1992 à Philadelphie; ceux d’un homme ayant le sentiment de faire partie d’une classe moyenne américaine en souffrance.

« La situation financière est telle que du côté démocrate comme du côté républicain, ils n’auront d’autre option que d’augmenter les taxes sur la classe moyenne. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il faut être très riche ou très pauvre pour s’en sortir, au milieu, c’est très difficile », juge-t-il, précisant qu’il est imposé à 30% de ses revenus, sans compter des taxes locales additionnelles et le poids d’autres dépenses que connaissent tous les travailleurs indépendants, telle que l’assurance santé.

Il estime d’ailleurs que la réforme de la santé initiée par Barack Obama ne joue absolument pas en la faveur des chefs de petites entreprises. « Elle va m’obliger à payer des assurances hors de prix à mes salariés », note-t-il. La promesse de mieux encadrer le marché pour que les Américains disposent d’assurances à tous les prix ? Il n’y croit pas. « Si on laisse le privé en charge, il ne faut pas s’attendre à avoir des prix abordables, leur but est de faire de l’argent… J’aurais aimé un système à la française, où l’Etat est l’assureur. »

Mais malgré ses inquiétudes, le vote de Pascal Roger a toujours été démocrate et le restera en 2012. « J’ai écouté ce que Mitt Romney disait : c’est de la politique version Hollywood, de jolies histoires. Je n’ai pas compris ce qu’il proposait de concret pour créer de l’emploi. Et puis il ne veut pas réduire le budget de l’armée, c’est fou, nous n’avons pas besoin d’une structure de cette taille ! »

Pascal Roger n’a pas toujours eu ce ton passionné pour parler politique. Il obtient le droit de vote en même temps que sa nationalité américaine, en 1996, quelques années après son mariage avec une Américaine originaire de Virginie, rencontrée sur le Vieux continent. « J’ai demandé la nationalité quand nous avons eu des enfants, ça me semblait important », note-t-il. A l’époque Bill Clinton est président et cela lui va parfaitement.

Ca ne va plus du tout en revanche quand George W. Bush est élu.  « J’étais horripilé, j’ai commencé à regarder la politique de plus près », d’autant plus qu’il souffre beaucoup de cette présidence en tant que Français. « Quand la France a décidé de ne pas partir en guerre avec les Etats-Unis, mon salon a été boycotté », explique-t-il, encore attristé. Mais jamais il n’a songé à quitter le pays, « Ah non ! Ca ne me dérange pas de batailler ; et puis j’estimais que la France avait raison ». Il passe donc huit ans à serrer les dents. Jusqu’en 2008. Pascal Roger ne le cache pas : cette année-là, il a été conquis par la personnalité et le message d’espoir de Barack Obama. Alors quatre ans après, même si tout n’est pas parfait, il veut lui accorder plus de temps. Encore quatre ans.

 

Vivre "Election Night" à New York

Vous êtes républicain, démocrate, indépendant, passionné ou juste curieux, il y a toujours un endroit pour tout le monde à New York pour regarder l’élection présidentielle américaine, le 6 novembre au soir. French Morning vous propose son tour d’horizon des “Election Night Parties”.

Sur un rooftop

On connaît le 230 Fifth et sa vue à couper le souffle sur l’Empire State Building. Cette fois, c’est dans une autre ambiance que les gens vont faire la fête sur le fameux rooftop garden. La soirée électorale sera projetée sur un écran en plein air avec des boissons à prix cassés et un buffet gratuit. Entrée gratuite. À partir de 18h. 230 5th Avenue New York, NY 10010. 

Plutôt démocrate

Co-organisé par des associations proches des démocrates, le DCTV invite les partisans à participer à une soirée électorale au coeur de Chinatown. Le thème n’en dit pas moins: “Drinking Liberally”. Une manière très libérale de célébrer le jour du scrutin. Dans cette soirée, mieux vaut être supporteur d’Obama. Entrée gratuite. À partir de 20h. 87 Lafayette Street, New York, New York 10013.

Plutôt républicain

Les républicains de New York  ne font pas les choses à moitié! Pour l’occasion, les élections seront diffusées sur un écran de près de cinq mètres de hauteur. Au menu, boissons, buffet, jeux et de toute évidence les résultats! La soirée aura lieu au coeur de SoHo, dans un lieu non identifié. Entrée gratuite. À partir de 19h. 178 Mott Street, New York, NY 10012.

Le plus vegan

Le Fontana Bar dans le Lower East Side accueille une soirée électorale pas comme les autres. Le thème: SuperVegan. Bref, tout un programme. Quand la télévision ne sera pas allumée, des DJs mettront de l’ambiance et le bar servira les cocktails les plus naturels de New York. Entrée gratuite. À partir de 20h. 105 Eldridge Street, New York, NY 10002. 

Le plus décontracté

Regarder l’élection présidentielle en musique, c’est possible aussi au Poisson Rouge . Le chanteur de rap Pete Rock et DJ Herbert Holler monteront sur scène. Au programme, danse, fête et résultats! Entrée gratuite. À partir de 20h. 158 Bleecker Street  New York, NY 10012.

Autre alternative tout aussi décontractée du côté de TriBeBa. Au bar à champagne le Bubble Lounge, la soirée électorale promet de faire des bulles. Champagne et autres boissons seront proposées pendant la soirée. Entrée gratuite. À partir de 20h. 228 West Broadway, New York, NY.

À Brooklyn

Pour ceux qui préfèrent rester à Brooklyn, rien de tel que la “Election Night Madness” au City Reliquary, le musée communautaire de Williamsburg. DJ Stacheroni sera présent pour mettre le feu à cette soirée des plus “funky”. Entrée: 5 dollars. À partir de 19h. 370 Metropolitan Avenue Brooklyn, NY 11211.

Après Sandy, les Français de New York se serrent les coudes

Le soir du passage de Sandy, Gilles Schaller, un Français du Lower East Side, est sorti acheter de l’eau chez l’épicier du coin.« D’un coup », se souvient-t-il, le quartier a basculé dans l’obscurité. « Je n’avais pas du tout anticipé ça. C’est spectaculaire de voir une ville qui s’éteint ».

Le lendemain, son amie Evelyne Bismuth, qui habite en dehors de la « Dead Zone », lui ouvre ses portes. “On fait partie des chanceux, affirme-t-elle, elle qui a déjà vécu pires ouragans en Floride. Après tout, ce n’est pas forcément la solidarité française, mais la solidarité tout court”.

Depuis Sandy, la solidarité communautaire française s’organise petit à petit. Grâce au bouche à oreille et aux réseaux sociaux, de nombreuses victimes de l’ouragan, privées d’électricité, d’eau chaude ou de moyens de transports, se retrouvent chez des amis ou des amis d’amis, eux aussi français. Cette vie de naufragé de l’ouragan n’est pas toujours confortable, mais c’est un moindre mal en attendant que la situation s’améliore. Clémence Pène, doctorante en sciences politiques entre Paris et New York, prête son canapé à deux amies. “J’héberge Clémentine, une touriste française coincée à New York en raison de l’annulation d’un vol pour Los Angeles et Claire, qui vit à Clinton Hill mais a préféré venir passer la tempête chez moi à Williamsburg et se retrouve maintenant coincée dans le nord de Brooklyn à cause de la panne de métro.”

Ce n’est pas la première fois que la communauté française se serre les coudes. En 2010, alors que l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull avait paralysé des milliers de Français dans les aéroports de New York, beaucoup de membres de la communauté avaient ouvert leurs portes (et leurs chambres d’amis) aux compatriotes en difficulté.

Aujourd’hui, les victimes de Sandy ne sont pas uniquement des voyageurs affectés par le report ou l’annulation de leurs vols, mais aussi des résidents. Une situation potentiellement plus difficile à gérer. Mercredi, le consulat  a lancé un appel aux bonnes volontés pour accueillir chez elles, de manière temporaire, les ressortissants français en difficulté. D’après Yann Yochum, porte-parole du consulat, une dizaine de personnes a offert une solution d’hébergement pour une demande équivalente.

Les associations françaises de New York font également preuve de solidarité. Sur Facebook, l’Union alsacienne a proposé son aide à ses membres. L’Entraide française propose également son soutien aux Français en cas d’extrême d’urgence : “Nous nous réservons pour l’ ‘après’ quand toutes les aides ont été épuisées et que l’urgence est toujours là. Nous aidons aussi bien les Français vivant à New York que les Français de passage”, raconte Michèle Altier, présidente de l’association. Cette aide sera fournie sous “forme financière dans les limites raisonnables, et morale en tout état de cause”, précise-t-elle.

Guillaume Gauthereau, PDG français Totsy.com, un site de vente de vêtements pour bébés, a annoncé que son entreprise ferait un don de 1 $ sur chaque achat au bénéfice du fonds “Sandy” de la Croix rouge américaine. « Nos propres bureaux, entrepôts et service clientèle sont sans courant. Nous demandons votre patience alors que nous travaillons à normaliser cette situation. En attendant, nous pouvons tous faire plus », écrit le Français dans un message.

Et pour ceux qui voudraient “faire plus” justement, ils peuvent faire du bénévolat auprès d’associations comme Citymeals-on-wheelsFood Not Bombs ou encore NYC Service. Les Français qui cherchent ou veulent proposer une solution d’hébergement peuvent écrire au consulat à chancellerie@consulfrance-newyork.org ou poster un message sur twitter sous le hashtag #sandyvolunteer.

Philosophe, Gilles Schaller se veut optimiste à propos de sa nouvelle situation, lui dont le bureau downtown est fermé. « C’est une contrariété, mais pas non plus la fin du monde”. 

Avant le marathon, la galère des coureurs français

Ils attendent l’évènement avec impatience, certains pour la première fois, d’autres viennent tous les ans. “Ils”, ce sont ces Français qui participent au marathon de New York.

Mais après le passage de Sandy, certains des 5.000 coureurs français engagés dans la course, qui aura bien lieu le 4 novembre a indiqué le maire de la ville Michael Bloomberg, craignent ne pas pouvoir arriver à la ligne de départ à temps. “J’attends cet évènement depuis des mois et je m’y prépare tous les jours. Je devais être à New York lundi dernier et mon vol a été annulé. Pour l’instant, je ne sais toujours pas quand je pars ou si je pars tout court“, confie Marie Delayre, une jeune coureuse qui voit son rêve partir en fumée.

De leur côté, les organisateurs mettent les bouchées doubles pour gérer les problèmes de logistiques causés par l’ouragan. Thomas Cook, une des plus grosses agences de voyage pour les marathoniens français, a créé une cellule de crise pour permettre à tous ses clients de partir. Franck Bondrille, fondateur de Contact USA, une société basée en Floride qui organise notamment la venue de coureurs français à New York, se bat lui contre la montre pour accueillir au mieux les participants. “800 personnes n’ont pas pu partir entre lundi et mercredi. Le plus difficile était de négocier avec les compagnies aériennes pour ajouter des vols. Malheureusement, près de 300 personnes ne pourront pas venir du tout, déclare-t-il. Nous avons dû tout réorganiser et refaire les réservations d’hôtels car tous ceux du sud de Manhattan ont fermé.”

C’est vrai que la situation complique les choses, surtout pour les gens qui viennent d’ailleurs“, témoigne à son tour Charles Kergaravat, président de BZH New York. “Il n’y a plus d’électricité et de transports dans le sud de Manhattan. Ça va être difficile de les acheminer jusqu’à la ligne de départ. Surtout, nous croisons les doigts pour que les vols ne soient pas annulés…” L’association des Bretons de New York organise tous les ans un repas pour accueillir “les courageux marathoniens et marathoniennes venus de toute la Bretagne“. Le repas sera reporté.

Malgré la “galère“, les Français déjà sur place sont “de bonne humeur et ils comprennent la situation, raconte Franck Bondrille. Beaucoup d’entre eux réalisent leur rêve. Peu importe les conditions, le plus important c’est que le marathon ait lieu.” Le public sera sans doute plus présent que jamais, ce 4 novembre, pour les encourager.

Un Français et un Québécois photographient la "Dead Zone"

Ils habitent au coeur de la “Dead Zone”, ce Manhattan sous la 42e rue en grande partie privé d’électricité et d’eau courante.
Nicolas Grisouard le Français d’Auxerre et Louis-Philippe Nadeau le Québécois sont tous les deux en post-doc à l’Institut Courant de NYU. Après Sandy, ils ont sillonné de jour et de nuit le sud de Manhattan pour en immortaliser les quartiers fantomatiques. Gramercy, SoHo, Battery Park: ils ont voulu partager leurs photos avec les lecteurs de French Morning.
M. Grisouard a pris les photos de jour, M. Nadeau celles de nuit.
 

Couple gay, "rancher" et sans papiers: notre voyage pré-électoral au cœur du Texas

Le Texas ressemble plus au reste des Etats-Unis qu’on ne le croit. Des forêts de cyprès de l’Est aux déserts de l’Ouest, et de la vallée du Rio Grande aux plaines du Nord, le Lone Star State est une synthèse du pays. Aux accents sudistes, certes.

C’est vrai sur le plan géographique, mais aussi sociologique. Depuis le démarrage du projet Texas Families avec ma consœur, la journaliste Mélinda Trochu, le 15 octobre dernier, nous avons interviewé toutes sortes de familles dans ce grand Etat de plus de 25 millions d’habitants : des pauvres, des riches, des ruraux, des urbains, des jeunes, des moins jeunes, des Hispaniques, des Blancs, des Noirs… Et bien profité de l’hospitalité sudiste !

En effet, le concept de ce reportage au long cours financé par un campagne de crowdfunding est de rencontrer une famille différente, dans une ville différente, chaque jour, et de passer la soirée avec elle, si possible autour d’un repas, afin de découvrir son parcours, son quotidien et ainsi toucher du doigt les thèmes de campagne. Nous avons rencontré quelques difficultés ici et . Mais deux jeunes femmes françaises sont presque toujours bien accueillies, même s’il est parfois difficile d’ouvrir sa porte à des inconnues. Et discuter pendant quelques heures mène à de vrais échanges, dans lesquels on découvre des détails insoupçonnés, mais où l’on donne aussi, en racontant comment ça se passe en France et en invitant nos interviewés à visiter nos contrées.

A Austin, avec la famille de Carl Blyth, recomposée autour d’un couple gay, nous avons parlé du mariage homosexuel. Après avoir fait un saut par la première Maison Blanche texane, celle de Lyndon B. Johnson (le seul Président démocrate originaire du Texas), nous avons mesuré le recul de l’activité agricole à Bandera, l’autoproclamée « capitale des cowboys », en interviewant un rancher dresseur d’animaux exotiques pour l’industrie du cinéma, Bill Rivers. A San Antonio, la septième ville du pays, nous avons constaté la misère dans laquelle vivent les personnes dépendant des allocations, comme les Valdez, une famille au sein de laquelle les deux parents ont le statut d’adulte handicapé. Etc.

Les différences entre la France et les Etats-Unis étant importantes, les discussions sur l’avortement ou la peine de mort par exemple soulignent le fossé qui sépare parfois les deux côtés de l’Atlantique. Mais les rencontres que nous faisons sur la route, par exemple avec un officier de libération conditionnelle à Huntsville ou un étudiant sans papiers militant pour les droits des migrants nous permettent de mieux comprendre le point de vue de nos interviewés.

« Le Texas change »

Texas Families permet aussi de mesurer la complexité des motivations du vote. Leurs choix ne se liront pas dans les résultats nationaux. Mais le Lone Star State compte des jeunes progressistes et des Républicains qui préfèreront Obama pour le scrutin national. Comme le constate un candidat à la législative, « le Texas change ». Il y a peu de chances qu’il devienne démocrate dans six ans comme le prédit Neil Burns. Mais les mutations sont indéniables.

A part la vallée du Rio Grande, qui fonctionne plus comme le Mexique, ce qui frappe, c’est la solitude des personnes que nous interviewons. Cynthia Rogers entretient des liens épisodiques avec sa famille, ne parle pas à ses voisins. Les Ellis ont coupé les ponts avec certains de leurs proches.

Et le fossé se creuse entre les différentes classes sociales. Comme le regrette María López, une femme de ménage s’étant récemment mise en grève pendant un mois à Houston pour conserver ses maigres avantages sociaux et une augmentation d’un dollar sur quatre ans, « les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ».

Dominique Tougne, électeur indécis chez Obama

La bonne cuisine le passionne plus que la politique, à raison. Dominique Tougne est chef et il a dédié une bonne partie de sa vie à la cuisine française.

Originaire du Sud ouest, ayant grandi en Alsace, il travaille pendant quinze ans dans des restaurants parisiens avant d’avoir tellement ras-le-bol de la capitale qu’il devient impératif pour lui de partir. Vite. « Je me souviens être passé devant une agence de voyage à Boulogne-Billancourt, d’avoir vu le prix d’un billet pour New York, et de m’être dit ‘c’est abordable, je peux le faire’ ». Il le fait.

Il arrive à New York en décembre 1995, il a 30 ans et un CV séduisant de chef cuisinier français, ayant notamment fait ses armes aux côtés de Joël Robuchon. Après une expérience ratée à Atlanta, il est sur le point de refaire ses valises quand un chasseur de tête lui propose un poste à Chicago. Le voici embauché par le fameux Bistro 110, propriété d’un grand groupe de restaurants américains. Il y reste quinze ans. Puis Dominique Tougne se lance enfin : il ouvre le bistrot « Chez moi » en mai 2012, dans le quartier cossu de Lincoln Park, « le Neuilly-sur-Seine de Chicago », où sa soupe à l’oignon et son cassoulet font déjà fureur.

Entre-temps, en 1998, Dominique Tougne se marie à une Américaine originaire de Chicago, il acquiert ainsi la nationalité américaine et le droit de vote en 2005. « Je suis arrivé ici avec la conscience d’être un immigré, l’envie de m’intégrer, de respecter le système, de participer à la vie sociale, d’appartenir au groupe en somme », résume-t-il. Il se définit aujourd’hui comme un homme 50% Français (surtout en cuisine), 50% Américain (« le travail passe en priorité et j’aime les grands espaces »), marié à une Américaine 100% démocrate, « il paraît que ne pas l’être est inimaginable à Chicago », s’amuse-t-il.

Lui refuse les étiquettes et préfère se définir comme indépendant. Il a voté à droite aux dernières élections françaises mais tient à préciser, « le clivage gauche-droite ne me plaît pas beaucoup, je préfère m’intéresser aux compétences de chacun ». Aux Etats-Unis, il oscille entre vote républicain et vote démocrate. Et cette année, il est indécis. « En 2008, j’ai voté pour Barack Obama mais ce n’était pas par conviction… Je dirais que c’était presque un vote obligatoire, à défaut d’avoir un choix plus pertinent ». Dominique Tougne semble quelque peu désabusé. Il estime qu’à cause des lobbies, la politique américaine a perdu de son sens.

« Ce n’est plus qu’une affaire de sous », juge-t-il, ajoutant que cette année, « ça dépasse les bornes ». « On atteint les deux milliards de dollars de dépenses de campagne, tous candidats confondus… Il n’y a plus de limites ! Ils se présentent comme de bons gestionnaires mais semblent incapables de gérer ces dépenses-là, incapables de dire stop. Comment peuvent-ils agir de la sorte et nous dire de nous serrer la ceinture ? C’est insultant. Et au passage, ils perdent en crédibilité. »

Dominique Tougne estime en outre que le premier mandat de Barack Obama n’a pas « fait une énorme différence ». La réforme de la santé ? « Nécessaire, bien sûr », mais au final, il ne voit pas encore bien ses effets et se met donc à douter du résultat. « Actuellement, le prix des assurances est tel que je ne peux absolument pas l’offrir à mes employés ! C’est dramatique », explique-t-il.

Ainsi Dominique Tougne résume son trouble, « j’ai davantage d’affinités avec la façon de penser républicaine en matière de business et à la fois, aujourd’hui, quand on regarde le monde, la démarche sociale paraît inévitable ». Alors il ne sait pas, il ne sait vraiment pas comment voter le 6 novembre prochain. « Je crois que la gestion de l’ouragan Sandy va être déterminante », glisse-t-il, comme s’il voulait laisser une dernière chance à Barack Obama de le surprendre, ou au contraire de le décevoir.

 

Jean-Yves Thibaudet à Houston: Debussy sur le bout des doigts

Le pianiste français Jean-Yves Thibaudet sera au Jones Hall d’Houston le 8 novembre pour un concert d’exception.

Le musicien lyonnais, formé dans les plus grands orchestres du monde comme l’Orchestre national de Paris et l’orchestre philarmonique de Los Angeles, jouera pour son public texan un programme 100% Debussy. Son spectacle comprendra « Preludes », « Deuxième Livre », « Edition originale », « Suite Bergmasque », « Estampes » et « L’isle joyeuse », indique le programme.

En trente ans de carrière, M. Thibaudet a enregistré pas moins de 40 albums. Il s’est autant illustré sur scène qu’à l’écran. Son travail a en effet accompagné les images des films « Pride and Prejudice » ainsi qu’ »Atonement », qui lui a valu l’Oscar de la meilleure musique de film.

La pétanque texane a rendez-vous à Austin

Plus on est de fous, plus on rit. Le Heart of Texas Pétanque Club applique le dicton à la lettre.

Le groupe d’amateurs de pétanque d’Austin, fondé par le Français Arsene Dupin en 2008, ouvre pour la première fois son tournoi annuel, le Tony Graham Hot Senior Panache, à tous les clubs texans intéressés. La compétition aura lieu le 4 novembre.

Seule condition pour participer : avoir au moins 55 ans. Les membres devront s’acquitter de la modique somme de 10 dollars, 15 dollars pour les non-membres. Le tournoi est joué en doublettes panachées, ce qui signifie que les équipes de deux joueurs sont tirées au sort.

Cette rencontre au sommet aura lieu au Musée de la Légation française d’Austin.