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Danièle Thomas Easton: Franco-américaine, socialiste et démocrate

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En partenariat avec RTL. Danièle  est un pilier de la communauté française de Philadelphie où elle vit depuis 1978. Démocrate aux Etats-Unis, socialiste en France, elle s’inquiète d’une victoire républicaine le 6 novembre.

Chaque matin, elle commence par lire religieusement le New York Times. Puis elle jette un œil à la presse française, « car elle est toujours plus optimiste sur les chances de victoire d’Obama », glisse-t-elle avec humour. Ainsi Danièle Thomas Easton suit la campagne électorale pour les élections présidentielles et législatives du 6 novembre, sans trop s’attarder sur les apparitions publiques des candidats démocrates et républicains, « donnant l’impression qu’il s’agit d’opérations de relations publiques et non de politique, cela me gène », explique-t-elle dans un français châtié.

Danièle Thomas Easton a 65 ans, dont trente-quatre passés à Philadelphie. Originaire du nord de la France, elle y arrive pour des raisons professionnelles, comme directrice adjointe d’une société de développement économique. Elle reste pour des raisons sentimentales. Mariée, accédant à la double-nationalité, elle adopte la ville. Et lui donne une touche française. Danièle Thomas Easton se retrouve au cœur de tout projet local franco-américain : la création de la Chambre de commerce, d’une école française internationale, elle est nommée consule de France à Philadelphie en 1996 et le reste jusqu’à 2005… Danièle Thomas Easton est à la fois française et américaine, concernée par la vie politique des deux pays.

Elle se souvient d’ailleurs avec joie du moment où elle eut le droit de vote aux Etats-Unis, « je pouvais enfin participer à la vie politique et oser la critique ». Cela fait vingt-cinq ans et son vote est resté invariablement démocrate. « Je soutiens Barack Obama en 2012, même si je suis un peu moins enthousiaste qu’en 2008. On l’attendait comme le messie, il est bien normal d’être déçus… » 

Cette année, Danièle Thomas Easton est surtout inquiète. Au point d’aller donner un coup de main au parti démocrate en allant discuter avec les passants dans le centre-ville de Philadelphie pour s’assurer qu’ils sont bien inscrits sur les listes électorales. « Le prochain président pourrait avoir à nommer un ou deux juges à la Cour suprême. Si Mitt Romney l’emporte, c’est le début de la fin », estime-t-elle. Danièle Thomas Easton craint la nomination à vie de 2 juges se définissant comme « conservateurs », quand la plus haute juridiction des Etats-Unis en compte déjà cinq sur neuf membres. Ce scénario n’est pas pour demain : des juges en fonction doivent d’abord se retirer ou décéder. Mais c’est une inquiétude souvent exprimée par les démocrates.

Danièle Thomas Easton évoque en outre une vision du monde républicaine qu’elle ne comprend plus, une division entre les partis qui n’a jamais été aussi grande, « un chacun pour soi assumé des républicains » qui la met mal à l’aise. Elle estime pour cette raison que ses rares conversations politiques avec des « connaissances » républicaines ne sont « pas très agréables » et à éviter. Voter démocrate relève presque de la posture philosophique pour Danièle Thomas Easton, tout comme son vote socialiste en France. « Les mêmes principes guident mon vote : une certaine vision de l’interventionnisme d’Etat, se préoccupant de l’éducation et de la santé », explique-t-elle.

Sur cette France socialiste, les amis démocrates de Danièle Thomas Easton ont beaucoup de questions. « Ils sont sidérés quand ils découvrent notre système public de crèches et d’écoles, certes imparfait mais bien réel. Ils se disent que, oui, les Français payent des impôts mais qu’ils ont une véritable qualité de vie en retour. » Et Danièle Thomas Easton de conclure, « ils se demandent bien de quoi nous nous plaignons ».

Carreau sur Barack Obama

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En partenariat avec RTL. Nerveux, Jean Rolland fait claquer ses boules de pétanque l’une contre l’autre.

Sous le soleil de Boca Raton (Floride), la partie est serrée. Autant que l’élection. Mais Jean Rolland est plus confiant qu’en 2008. Il y a quatre ans, certains de ses amis républicains s’étaient laissés séduire par la « perspective d’un président noir » explique-t-il, dans un français  encore teinté d’accent pied noir après 47 ans sur le sol américain. Aujourd’hui, « ils me confient les uns après les autres qu’ils ont commis une grave erreur ».

Républicain de toujours, Jean Rolland est un militant anti-Obama de la première heure. Il dresse aujourd’hui un réquisitoire désordonné du mandat qui s’achève : la gestion de la dette, l’affaire Solyndra (la société de panneaux solaires subventionnée qui a fait faillite), Obamacare, la fiscalité. Selon lui, ce qui a été fait depuis quatre ans « détruit l’Amérique, qui devient chaque jour un peu plus socialiste ». Le président américain n’a-t-il pas hérité d’une situation exceptionnellement peu enviable ? « Il peut blâmer Bush mais passé un an, il faut se blâmer soi-même ! réplique-t-il. La vérité, c’est qu’Obama est un orgueilleux qui est fier de lui-même mais pas de l’Amérique ».

Jean Rolland a fui Alger, sa ville natale, en 1956. « Sans s’arrêter en France », il a émigré au Canada avant de rejoindre la Floride en 1965. Il a gardé un lien ténu avec la France. Deux semaines par an : « Au-delà, je n’y arrive pas ». D’abord restaurateur, il s’est reconverti dans l’immobilier auquel il se consacre encore entre les parties de pétanque du mercredi et du dimanche : « A chaque fois que le président est démocrate, j’ai remarqué que mes affaires ne tournent plus ».

Le président du club de Boca Raton compte donc sur Mitt Romney, un « bon gars qui a sauvé des entreprises » et Paul Ryan qui « connait bien ses dossiers », pour redresser ses affaires et le pays. Et pour que « l’Amérique arrête de s’excuser et de se faire marcher sur les pieds ». Jean Rolland est persuadé que Romney l’emportera haut la main et sera un très bon président. De toute façon, conclut-il en relançant le cochonnet, « pour faire mieux qu’Obama, ce n’est pas bien difficile ».

Sandy: le consulat publie des consignes de sécurité

Français du Tri-State, préparez vous à accueillir Sandy. Le consulat général de France met en ligne des consignes de sécurité destinées aux ressortissants français de la région pour les aider à faire face au passage du cyclone Sandy, lundi.

Cette page s’adresse aussi bien aux résidents qu’aux voyageurs. Elle comporte des informations utiles sur les options d’hébergement en cas de report de vol, ou encore des liens vers les bulletins météo de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le site de la MTA, gestionnaire des transports new-yorkais.

En cas d’urgence, le consulat demande aux ressortissants français de composer le 212 606 3600 et conseille “fortement” de reporter tout déplacement prévu au consulat lundi, mardi ou mercredi, “tout particulièrement si vous devez entreprendre un trajet à plus de 30 minutes de distance de nos locaux“.

Concert d'Electric Guest, le plus français des groupes californiens

Après le carton de leur tube “This Head I Hold” en janvier, Electric Guest terminera sa tournée internationale en beauté, au The Independent de San Francisco, le 2 novembre.

Quatre musiciens de Los Angeles qui ne peuvent pas choisir entre le rock pop et la musique électronique, voilà de qui est composé Electric Guest. Formé en 2005 en Californie, Asa Taccone (chant), Matthew Compton (batterie), Todd Dahlhoff (basse) et son frère Tory Dahlhoff (guitare, clavier) ont enflammé le public français cet été. Ils ont participé notamment aux Eurockéennes de Belfort, le festival We Love Green de Neuilly-sur-Seine et ont assuré la première partie du Charlotte Gainsbourg – parmi ses inspirations, le groupe cite le papa Serge. Cela fait maintenant un mois que le groupe a regagné les “States” dans le cadre de leur tournée.

Malgré son succès international, Electric Guest n’a produit qu’un seul album, “Mondo”.

A la Galerie Carte Blanche, c'est photo pour tous

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Fin novembre 2011, Gwen Lafage ouvrait la Galerie Carte Blanche sur Valencia Street dans le quartier artistique et bobo de Mission. Elle faisait un pari un peu fou: celui de démocratiser la photographie d’art.

Le principe : effectuer une sélection de photos et les imprimer en quantité limitée afin de pouvoir les offrir à des prix abordables. « J’ai toujours été intéressée par l’image en général et la créativité – d’où mes années « pub » à Paris, déclare Gwen Lafage. Mon intérêt pour la photo s’est développé assez tard à la suite d’un voyage autour du monde entre 2007 et 2008. Au retour, c’était devenu une passion qui n’a jamais cessé de grandir. C’est même devenu une obsession! »

La Bay lui permet d’assouvir cette obsession. Elle cherche des artistes, démarre un site d’achat de photographies en ligne tout en cherchant le lieu qui allait devenir quelques mois plus tard la Galerie Carte Blanche. « L’accueil que j’ai reçu ici a été un vrai moteur!  Nous sommes dans un quartier artistique bouillonnant», ajoute Gwen Lafage.

La prochaine exposition, California Dreamin’, qui ouvre ses portes le 26 octobre, est celle d’un photographe français qui a travaillé sur le thème de la Californie, saisissant grâce à son appareil les paysages sublimes de l’Etat. L’artiste, Guillaume Grasset, n’avait que 20 ans quand il a quitté la France pour vivre son rêve américain. Un beau parcours l’attendait. Après avoir fait ses gammes auprès de photographes reconnus de Los Angeles, il se lance en solo et expose à son tour son travail.

Outre les expositions d’artistes internationaux, la Galerie est un espace de travail, d’ateliers et de conférences, ainsi qu’une librairie. Chaque mois y sont organisées des dédicaces de livres. « Si Carte Blanche est devenue une évidence en arrivant à San Francisco et qu’elle est totalement à l’image de cette ville et de ses habitants, cela ne veut pas dire que le concept ne va pas voyager. Pourquoi pas un jour une galerie Carte Blanche à Los Angeles, New York ou même Rio ? », dit Gwen Lafage en souriant au milieu des photos de ses artistes.

 
 
 
 
 

Muse, des "Brits" à Oakland

Le titre de leur premier album de 1999 avait déjà exprimé les ambitions musicales de Matthew Bellamy, Dominic Howard et Christopher Wolstenholme : se faire un nom dans le “Showbiz.

C’est leur chanson “Starlight” la bien nommée qui catapulte les trois membres du groupe de rock Muse aux cieux du succès mondial. Depuis la création du groupe en 1994, les trois Britanniques ont sorti six albums dont “The Resistance” (2009) pour lequel ils ont reçu le Grammy du meilleur album rock 2011. En 2012, leur morceau “Survival” a été nommée chanson officielle des Jeux Olympiques de Londres. C’est également l’année à laquelle ils sortent leur dernier album, “The 2nd Law”, dont ils chanteront des extraits en janvier pour le public de l’Oracle Arena d’Oakland.

L'Europe au menu d'un déjeuner avec Guy Sorman à Houston

La French-American Chamber of Commerce (FACC) organise un déjeuner-conférence le 30 octobre à Houston avec Guy Sorman, sur la situation de l’Union Européenne (UE).

Between Breakdown and Federation: Where Does the European Union Stand?“, c’est le titre de ce rendez-vous. Guy Sorman, journaliste et écrivain français, tentera de répondre à cette épineuse question. La discussion se poursuivra autour d’un déjeuner, l’occasion de faire des rencontres et d’ alimenter-  littéralement – le débat.

Essayiste pour des journaux français comme Le Monde, Guy Sorman a également publié de nombreux ouvrages dans lesquels il défend une politique libérale. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs du renouveau libéral français. Il a également occupé plusieurs postes au sein de la municipalité de Boulogne-Billancourt, dont celui de maire adjoint en charge de la culture de 1995 à 2009.

Accents français au Halloween de Houston

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Halloween, fête américaine? Le groupe meetup francophone Houston French Gang propose d’apporter une touche bien française à l’événement.

Le 27 octobre, le groupe propose de rejoindre sa bande dès 18h pour suivre la 6ème édition du Montrose Crowl, le plus grand évènement Halloween de la ville. Au programme, 500 à 1.000 personnes se promèneront dans les rues de Houston, de restaurants en restaurants, de bars en bars, ouverts gratuitement sur leur chemin.

Festivités, rencontres franco-américaines et frissons seront donc au rendez-vous. Il est possible de rejoindre la troupe à n’importe quelle heure de la soirée, qui promet de se prolonger jusqu’au bout de la nuit.

Thibault Cauvin, globe trotter de la guitare, à Dallas

New York, Hong Kong, Sao Paolo, Istanbul, Londres, Melbourne ou Tel-Aviv, il n’y pas de grande ville où Thibault Cauvin n’a pas encore donné de concerts.

Ce vendredi, l’Alliance Française de Dallas et l’Université du Texas accueillent le guitariste français. Lors de son concert à la Jonsson Performance Hall, le jeune Bordelais jouera ses célèbres morceaux de guitare classique.

Avec plus de 1.000 concerts dans le monde entier, Thibault Cauvin, âgé de 26 ans, compte déjà parmi les guitaristes les plus prisés. Le Français issu d’une famille de musiciens s’est fait un nom pour avoir gagné plusieurs concours internationaux de guitare tels que la “Masters Guitar Competition” à San Francisco en 2004 et le concours “Young Classical Guitarist of the Year” à Bath (Angleterre) en 2002. En 2011 est sorti le documentaire réalisé par Nicolas Pierre Morin “Thibault Cauvin across China” sur la grande tournée du jeune guitariste en Chine.

Moscato fait son chaud à New York

On le connaissait rugbyman puis animateur radio sur RMC (de 18h à 20h tous les jours), Vincent Moscato est depuis quelques années humoriste. Son spectacle, le “Vincent Moscato One Man Chaud”, a fait le tour des villes de France pendant deux ans et débarque le 2 novembre à New York.

Mélange d’anecdotes sur les joueurs de rugby dans les vestiaires, les coulisses du calendrier et l’expérience de sa fin de carrière, le “Moscato Chaud” résume la reconversion du rugbyman en comédien. Co-écrit avec Eric Carrière, membre des Chevaliers du Fiel avec Francis Ginibre, et produit par son épouse Krystel Moscato, le show est presque une affaire de famille.

Menant une carrière rugbystique de haut niveau de 1983 à 2006 avec quatre sélections au sein du XV de France, il fait partie, selon le journal britannique The Times, des dix joueurs de rugby les plus effrayants. Sa carrière de comédien commence en 1993 avec un petit rôle dans le téléfilm “Regarde-moi quand je te quitte”, de Philippe de Broca, et reprend en 2000 au cinéma. On le voit dans “Le Placard” de Francis Veber, “36, quai des Orfèvres” d’Olivier Marchal et plus récemment “Le Fils à Jo” de Philippe Guillard avec Gérard Lanvin.

Le 2 novembre, il espère faire salle comble à la Kaye Playhouse de Hunter College, dans l’Upper East Side. Le show sera, bien sûr, en français et précédé de Pascal Escriout, acteur et producteur du court-métrage “Eighty Six”, présenté au festival “short film corner” du festival de Cannes 2012,  en première partie.

Payard renaît dans l'Upper East Side

Entre les dernières vérifications de cuissons et livraisons de meubles, François Payard est comblé… et un peu stressé. “Vous savez, on n’est jamais vraiment prêt”, avoue-t-il, un sourire aux lèvres.

Le 29 octobre, il fera son grand retour dans l’Upper East Side. Après avoir été contraint d’éteindre les fourneaux en 2009, à cause d’une hausse “insoutenable” de loyer, l’insubmersible pâtissier rouvrira un établissement dans le quartier: une François Payard Pâtisserie.“Le lieu n’a rien à voir avec les Bakery (François Payard Bakery, ndlr), précise François Payard. Ici, les clients viennent pour une expérience particulière”.

Par expérience, entendez les dix-neuf gâteaux revisités de la carte. De la religieuse chapeautée d’un crumble à l’éclair aux fraises fraîches, en passant par le mille-feuille: tout est nouveau. “Je ne veux pas que ma clientèle se cantonne à des gens qui ont de l’argent. Tout le monde peut venir s’offrir un gâteau Payard (7,25 dollars environ, ndlr). Je vise davantage des gens qui ont envie de découvrir ma pâtisserie que des clients ‘riches’ à proprement parler”.

François Payard exerce aux Etats-Unis depuis 1990. Il travaille d’abord au restaurant Le Bernardin puis au Restaurant Daniel, du Chef Daniel Boulud, jusqu’en 1997. C’est à ce moment là qu’il ouvre, en partenariat avec Daniel Boulud, sa première Payard Pâtisserie and Bistro dans l’Upper East Side. Après la fermeture de l’établissement, il ne perd pas son temps et lance ses François Payard Bakery. Depuis, il a ouvert de nombreux établissements (boulangeries et pâtisseries) à New York (Plaza Hotel, Columbus Circle, Battery Park, Greenwich Village), au Caesars Palace Hotel de Las Vegas, mais aussi en Corée du Sud et au Japon. “Cela fait 13 ans que je suis dans le quartier, on ne peut donc pas me qualifier d’arriviste ou de voleur de clientèle”, dit-il au sujet de son retour dans l’Upper East Side.

La nouvelle pâtisserie de François Payard se situera juste en face de la Boulangerie Kayser,  ouverte en août dernier. Un voisin qui ne  dérange pas François Payard. “Ici, la mentalité est différente, les commerces se complètent plutôt que de se tirer dans les pâtes. Et puis, ouvrir plusieurs commerces est nécessaire pour une vie de quartier plus dynamique”.

Egalement salon de thé, la François Payard Pâtisserie servira un brunch et proposera un menu pour le déjeuner. Celui-ci sera léger, adapté à une clientèle plutôt féminine mais avec tout de même “un plat de ribs plus masculin”. Tout le monde est le bienvenu.

Descente au musée des gangsters américains

80 Saint Marks Place, East Village, au niveau de la First Avenue. Là où les delis ouverts 24h/24 côtoient les bars branchés et les défilés de bobos en vélo, se cache un mystérieux immeuble. Sur la façade, on peut lire “Theatre 80”. Rien n’indique le dit Museum of the American gangster, ouvert depuis mars 2010. Pour y accéder, il faut contourner le théâtre et emprunter l’entrée en haut de l’escalier. L’aventure commence.

Premiers coups d’oeil en attendant le propriétaire. Le Musée est simple et accueillant. Un deux pièces d’environ 80 m² avec des centaines d’affiches d’époques, de documents, de photos accrochées au mur. Des armes en vitrine, une télévision qui passe un film en noir et blanc en boucle au fond de la pièce. Et un visiteur qui prend des photos. “Excusez-moi monsieur, les photos sont autorisées, mais sans le flash”, l’interpelle un homme depuis l’entrée.

Lorcan Otway semble venir d’un autre temps. Une barbe longue mais entretenue, un costume trois pièces noir à fines rayures grises, une montre à gousset et un chapeau, qu’il accroche au porte manteau. ” Je vous en prie, commençons la visite”.

Lorcan Otway a grandi dans un speakeasy, un lieu clandestin où les Américains pouvaient boire en cachette durant la Prohibition. Aujourd’hui, il en habite un. Et demeure fasciné par cette période de “violence et de liberté” qu’est celle des gangsters. Ce musée, il l’a construit pour rendre hommage à cette atmosphère. Il a accumulé les pièces qui le composent à force de recherches et d’enquêtes.

Passionné ne suffit pas à le décrire lorsqu’il raconte l’histoire d’Al Capone, les gangs de New York ou la mort de John Dillinger : “Nous ne saurons jamais ce qu’il s’est véritablement passé, dit-il en soupirant. Dillinger est-il vraiment mort ? A-t-il réussi à échapper aux mains de la police une fois de plus ? Pour ma part, je penche plutôt pour la deuxième option !” 

La visite se poursuit jusqu’à un coffre fort ouvert, l’une des pièces les plus importantes du Musée. Lorcan Otway y livre peu à peu son histoire personnelle. “Mon père a acheté cet immeuble en 1964 à Walter Scheib, raconte-t-il. Scheib n’était pas un véritable gangster mais les gens le connaissaient comme tel car il était le seul à se montrer en public”.

En explorant le sous-sol de son nouveau bien, le père de Lorcan Otway tombe sur deux coffres forts appartenant à un certain Frank Hoffman, ancien propriétaire du bâtiment et gangster reconnu. L’un d’eux contient deux millions de dollars. “A ce moment là, mon père a fait le choix le plus prudent de sa vie. Il savait que Scheib cherchait ces coffres et l’a attendu pour les ouvrir. Heureusement car, à l’intérieur, il n’y avait pas la somme escomptée par Walter Scheib et on ne rigole pas avec ces gens là”. 

Le sous-sol fait partie de la visite. “Attention à la tête”, prévient Lorcan Otway en enjambant des tuyaux pour se glisser jusque dans une alcôve humide. “Voilà où Frank Hoffman se cachait et voilà le deuxième coffre, vide”. A terre, un cube d’acier forcé jusqu’à l’ouverture plonge chaque visiteur dans le passé. La réalité remplace l’imaginaire en voyant les traces de la vie de Frank Hoffman. Un téléphone d’époque au mur, des empruntes encastrées dans le béton… Une confrontation au siècle passé qui ne laisse pas indifférent.

Le Museum of American Gangster est une mine d’or pour les férus d’Histoire et de légendes. Les origines des grandes familles de gangsters (italiennes, juives ou irlandaises), les secrets de la mort de Charles “Pretty Boy” Floyd ou encore l’implication des femmes dans le grand banditisme y sont expliquées. Pour Lorcan Otway, le musée fait revivre l’époque à laquelle il appartient. “J’aurais aimé rencontrer John Dillinger et Al Capone, rêve-t-il, car même si j’ai déjà le sentiment de les connaître, j’ai encore tellement de questions à leur poser…”.