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M83 à Miami

Miami accueillera l’un des groupes français les plus populaires du moment aux Etats-Unis. M83, dont le nom vient de la galaxie M83, fera escale au Jackie Gleason Theater le 26 septembre.

Fondé en 2001 par Nicolas Fromageau et Anthony Gonzalez à Antibes, le groupe de musique électronique a signé plusieurs morceaux repris dans des films et séries américaines. Leur single Midnight City fut un succès énorme aux Etats-Unis, en France et surtout en Allemagne. Le dernier album du groupe installé à Los Angeles depuis 2011 s’intitule Hurry up, we’re dreaming (2011).

Infos pratiques:

M83 en concert, le 26 septembre, 20h, au Fillmore Miami Beach at Jackie Gleason Theater (1700 Washington Ave, Miami Beach). Prix: 40,50 $, billets en vente iciPlus d’informations ici.

Emmanuel Itier, le réalisateur protégé de Sharon Stone

Emmanuel Itier, 45 ans, est certainement l’un des réalisateurs les plus enviés d’Hollywood. Depuis près de cinq ans, l’intéressé, installé à Santa Barbara, travaille  de manière étroite avec Sharon Stone. Une relation professionnelle née à la suite d’un projet original, mûrement développé par Emmanuel Itier : «Je travaille dans le cinéma depuis la fin des années 80, explique-t-il. Petit à petit, je me suis orienté vers le genre fantastique, avec notamment la réalisation du film ‘Scarecrow’ en 2002 qui a connu son petit succès. En 2005, lorsque j’ai appris que j’allais être papa pour la première fois, je me suis dit qu’il était temps de me lancer dans une entreprise plus importante, à savoir un documentaire sur la compréhension du monde, sur le fait de faire partie d’un grand ensemble qui ne se résume pas aux religions et aux conflits.»

L’intéressé se lance alors dans une œuvre baptisée «The Invocation», qui le mène aux quatre coins du monde. Il rencontre notamment le Dalaï Lama, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, Deepak Chopra, les responsables des religions monothéistes, ainsi que de grands témoins comme le réalisateur Oliver Stone, les acteurs Malcom McDowell ou Mark Wahlberg. Et cerise sur le gâteau, Sharon Stone accepte de prêter sa voix en tant que narratrice.

«Sharon est moi c’est une longue histoire d’amour», s’amuse Emmanuel Itier dans un clin d’œil. «Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ce ne fut pas le coup de foudre. Ce fut une longue drague et cela m’a pris cinq ans pour la convaincre de monter à bord du projet ! Je l’avais rencontrée grâce à une amie, Nathalie Dubois, à la tête d’une boîte de relations publiques. Mais en dépit de cette connaissance commune, le chemin a été long. J’ai du lui montrer au moins dix montages du film avant d’obtenir son accord. Heureusement, grâce à mon anglais mâtiné de français, elle a fini par tomber sous le charme. A l’usure !»

Sorti fin 2009, le documentaire rafle une dizaine de prix à travers le monde. «Il a été mal distribué au début, mais grâce au succès, il sortira à nouveau dans quelques mois aux USA  et en France.»

Dans la foulée, Emmanuel Itier s’est attelé à la réalisation d’un nouveau documentaire, sur les femmes. Séduite par l’idée, Sharon Stone a cette fois décidé de le co-financer et de le produire. Les chanteuses Annie Lennox et Yoko Ono ont également embarqué dans l’aventure en offrant une chanson. «Le soutien est fantastique. Nous avons eu beaucoup de réponses positives et nous avons pu travailler vite. Nous sommes d’ailleurs en post-production. La sortie devrait se faire à la fin de l’année. Il ne reste plus qu’à attendre la réponse des narrateurs potentiels.» Et une fois encore, le Bourguignon a décidé de frapper fort, contactant Brad Pitt, George Clooney et Johnny Depp.

Quant à Sharon Stone, elle ne se contente pas de soutenir le documentaire, puisqu’elle fait aussi partie des personnalités interrogées dans celui-ci : «Aujourd’hui, on s’adore. Pour ‘Femme’ elle m’a aidé à avoir quelques noms et surtout elle m’a donné une super interview. Pour un petit Français, c’est quand même le rêve. ‘Femme’, c’est un peu mon ‘Casino’ à moi, sauf que personne ne meurt à la fin !»

Au passage, Emmanuel Itier vante le professionnalisme et l’intelligence de celle grâce à qui il peut mener à bien ses projets : «Travailler avec elle est super stimulant. C’est quelqu’un d’ultra exigeant qui te pousse toujours au-delà de tes limites et tente de tirer le meilleur en toi. Elle se donne totalement, sans retenue, et peut passer 24h non stop à bosser avec toi. Donc, pour ça aussi, c’est super comme collaboration. On a prévu de continuer de bosser ensemble dans le futur. D’un côté, je vais tenter de l’aider à monter son premier film en tant que réalisatrice – et j’y crois beaucoup -. D’un autre, je cherche un script pour la mettre en scène dans un beau drame. J’ai l’idée de faire un long métrage qui serait un mix de “La Banquière” (avec Romy Schneider) et “L’Héritier” (avec Belmondo). En attendant, on continue de bosser dur et de rêver à voix haute! C’est ça le rêve américain !»

The XX, des British qui montent

Cet automne, The XX sont en concert à Los Angeles. Le groupe britannique d’indie pop enflammera le Hollywood Palladium le 12 octobre et le Hollywood Forever Cemetery le 13. Deux étapes importantes dans leur tournée internationale.

Les quatre membres du groupes se sont rencontrés à la Elliott School, à Londres. A l’époque, Oliver Sim (chant et basse) et Romy Madley Croft (chant et guitare) forment le duo à l’origine de la bande. C’est lorsque Baria Qureshi (clavier) les rejoint en 2005 et Jamie Smith un an plus tard que The XX entament leurs tournées.

En 2009, ils sortent leur premier album “XX”  et se séparent de Qureshi. Puis vient l’opus “Coexist”, en 2011. Un succès dans le monde de la musique electro.

Depuis deux ans, The XX enchaîne les festivals les plus branchés de la planète: Coachella en Californie en 2010, Lollapalooza à Chicago la même année et une tournée internationale depuis septembre 2012. Ils arrivent le mois prochain à Los Angeles après leurs premières dates au Royaume-Uni. L’occasion de découvrir ou redécouvrir ce groupe qui monte. Un rendez-vous musical à ne pas manquer.

Retrospective Ferdinand Hodler à la Neue Galerie

L’oeuvre du Suisse Ferdinand Hodler n’a jamais eu beaucoup de succès en France. Mais Gustav Klimt, dont les plus belles oeuvres ornent les murs de la Neue Galerie, était l’un de ses fervents admirateurs au tout début du XXème siècle. L’occasion pour le musée new-yorkais de consacrer à Hodler une immense rétrospective.

Quelques 65 tableaux et 20 esquisses du peintre seront présentés à la Neue Galerie à partir du 20 septembre. Le style de Hodler a beaucoup évolué entre ses premières oeuvres impressionnistes au début des années 1880 et ses paysages suisses d’avant-guerre. C’est surtout son passage vers le symbolisme qui le fait entrer dans la cour des grands au tournant du siècle.

Admiré par les Autrichiens Gustav Klimt et Egon Schiele, l’oeuvre de Ferdinand Hodler reprend des techniques et des thématiques communes à ces grands maîtres : nouvelle approche du nu, scènes bibliques, obsession de la mort et de l’au-delà… Mais Hodler fut également un grand adepte du paysagisme et de l’auto-portrait, dont plusieurs exemples seront montrés à la Neue Galerie.

Pour compléter cette rétrospective, le musée accueillera également des pièces de mobilier ayant appartenu au peintre, et affichera une quarantaine de photographies de Hodler prises par son amie Gertrud Dübi-Müller.

La chasse au Bernard Arnault est ouverte

La semaine passée, les médias américains se sont passionnés pour l’histoire de l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, qui aspire à obtenir la nationalité belge. Un geste interprété comme une manœuvre pour échapper au projet d’imposition à 75% des revenus supérieurs à un million d’euros voulu par François Hollande.

Le Christian Science Monitor témoigne de «la crise de colère » que suscite le sujet parmi les Français. « La France a passé la journée à accuser ce riche d’être un ‘traite’ et un ‘ingrat’ », affirme le site d’information, qui parle d’attaque “égalitariste et patriotique” contre le PDG de Louis Vuitton. C’est un sujet sensible, rappelle le site, car “les Français n’ont pas oublié la honte nationale provoquée par le Premier ministre britannique David Cameron qui affirmait, (…) au début de l’été, que Londres déroulerait le tapis rouge pour les Français riches en quête de paradis fiscaux.”

Mais tandis qu’un article de l’Associated Press repris par The Washington Post tente d’apaiser le débat en  notant que la nationalité belge ne changerait pas la situation fiscale d’Arnault – car celle-ci est “déterminée par la résidence, non pas par la nationalité” – le Wall Street Journal se montre plus méfiant. Pour le journal, pas besoin de se demander pourquoi “M. Arnault, dans un marché commun, aurait besoin d’un passeport belge pour faire du business ou voir ses parents en Belgique.” Pour le quotidien économique, la raison est toute trouvée : le président Hollande “n’a pas fait mystère de son aversion personnelle contre les riches et de son désir de les essorer de tout ce qu’ils ont”.  Pour le journal, le geste d’Arnault est la conséquence logique de la politique du gouvernement. Les riches français seraient bien inspirés de « faire comprendre qu’ils n’ont pas l’intention d’être vidés de leur valeur ». « Personne ne devrait être surpris si certains d’entre eux se redécouvrent des affinités pour de petits pays charmants aux frontières de la France “, note le Wall Street Journal avec ironie.

Même constat pour la chaîne CNN. D’après le commentateur Jonathan Isaby, la politique fiscale de M. Hollande “cause du tort aux Français et au trésor public”. Mais sa critique ne s’arrête pas là. La politique fiscale du “smash and grab” aura pour conséquence de vider la France de ses cerveaux, selon le commentateur. Dans un monde constitué de régimes d’impôts concurrentiels, les riches ne devraient pas faire l’objet de reproches quand ils veulent“réarranger leur finances, leur domiciliation ou leur nationalité”, et l’Etat ne devrait pas “confisquer” l’argent de “ceux qui ont bien fait”. Tandis que le détournement d’impôts est illégal, trouver des moyens de contourner les restrictions est “toutefois parfaitement légal”, souligne Jonathan Isaby. Sa solution? “Un abaissement des impôts”. Sans surprise.

Tea Party à Marseille

Il n’y a pas que les problèmes de M. Arnault qui intéressent la presse américaine. Plusieurs titres s’interrogent sur la santé économique de notre pays. Pour le Wall Street Journal“de plus en plus de gens se demandent si François Hollande fait assez pour redresser l’économie”. Une situation qui expliquerait la baisse de popularité du Président dans les sondages. Comment relancer alors l’économie dans un pays qui  “a déjà la réputation d’être un lieu très cher pour faire du business ?” se demande pour sa part le New York Times dans un article peu flatteur sur l’état de l’économie francaise. Le Seattle Times offre, lui, une réponse bien connue: “La flexibilité du marché de travail est un domaine qui pourrait être réforméLes employeurs français sont particulièrement réticents à l’idée d’embaucher des jeunes car des lois de travail restrictives rendent très difficile le licenciement de nouveaux employés”.

Pour évoquer le malaise économique français, le Washington Post se penche sur l’occupation de l’usine Fralib, une filiale d’Unilever qui produit les thés et infusions de la marque Elephant, par les ouvriers. Les premières lignes du reportage donnent la couleur : « Des images de Che Guevara sont suspendus aux murs » de l’usine, note le journaliste. Et de citer un responsable syndical : « Cela fait partie de la lutte des classes », dit-il à propos de l’occupation. « Il y a péril rouge en la demeure France ! » aurait pu écrire le journaliste.

Selon le journal, cette querelle “illustre le combat économique national” et montre “combien il est difficile pour les entreprises de licencier” en France. Cela fait depuis septembre 2010 que syndicats et patronats s’affrontent sur la mise en place de mesures hire and fire au sein de l’usine. Face aux menaces de fermeture, les ouvriers ont pris le contrôle de l’entreprise, qui fonctionne désormais en coopérative. Le Washington Post donne la parole au patron de l’entreprise, dépité : « Cela montre comment les syndicats qui connaissent la loi et qui savent comment obtenir du soutien politique peuvent prolonger un conflit. C’est une caricature de ce qui peut se produire en France ».

Aujourd’hui, le syndicat demande à Unilever de céder les droits de la marque aux travailleurs. Une position soutenue par M. Hollande lors d’un déplacement de campagne à Fralib. Cette idée pourrait être réalisée si la loi le permettait. The Washington Post cite Paul Polman, président-directeur général d’Unilever: “A Cuba et en Corée du Nord, les marques ne sont pas protégées. Je ne suis pas sûr que ces pays en bénéficient économiquement. Si la France ne respecte pas ses lois, cela pourrait poser un risque pour les investissements en France ».

Un peu de morale dans ce monde de brutes

Pour terminer cette revue de presse, gros plan sur un article paru dans le New York Times. Robert Zaretsky analyse le débat sur la volonté du ministre de l’Education Vincent Peillon d’instituer des cours de morale à l’école. Il qualifie de “bizarre” le fait que ce sont des individus laïcs qui promeuvent ” l’instruction morale, la religion de l’ancien temps, tandis que les croyants sont plus que dubitatifs.”

Entre la comparaison avec Philippe Pétain esquissée par Luc Chatel, les critiques exprimées par Bertrand Delanoë et les applaudissements de Marine Le Pen, la proposition fait débat. Et pourtant, si rien n’en ressort, “cela serait dommage, parce que cela touche un sujet vital pour l’avenir de la République française”, estime le New York Times. M. Peillon demande “à juste titre” si les valeurs de solidarité, de savoir et de dévouement ne sont pas terriblement actuelles, alors dans une société motivée par l’argent, la compétition économique et l’égoïsme. “Avec trois millions de personnes sans travail, une croissance économique près de zéro, emprisonnée entre la nécessité de stimuler la demande et un impératif européen de réduire son déficit, note Robert Zaretsky, la France, maintenant la patrie de cinq millions de musulmans dont la place au sein de la nation est sans cesse discutée, semble en grande partie incapable d’infléchir son destin”.

Les Américains, champions du grignotage

Si les Américains font du grignotage un sport national, les Français y résistent avec ferveur. En France, la structure traditionnelle des repas (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) est respectée, d’après le Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), alors qu’elle ne l’est pas aux Etats-Unis.

En effet, les calories emmagasinées par les Français durant la journée sont réparties de manière équilibrée : 17% des apports énergétiques quotidiens proviennent du petit-déjeuner, 37% du déjeuner et 36% du dîner. Seulement 10% des apports énergétiques sont consommés en dehors des repas, contre 22% aux Etats-Unis, selon le centre.

Pourquoi un tel écart ? Les Américains répartissent leurs périodes d’alimentation différemment. Si les apports énergétiques sont similaires au petit-déjeuner et au dîner (respectivement 18% et 36%), l’Américain ne mange presque pas le midi, avec seulement 24% des apports énergétiques consommés. Le déjeuner étant presque inexistant, les collations, pauses-café et autres apéros sont plus nombreux (deux fois plus qu’en France) pour leur permettre de tenir toute la journée. Autre facteur : l’importance en France des repas dits « conviviaux », c’est-à-dire pris à plusieurs (en famille, entre collègues ou amis). Quatre-vingts pourcent des Français prennent leur repas de cette façon. Un cadre qui rend le grignotage plus difficile.

La manie du grignotage peut avoir de lourdes conséquences. Toujours d’après le Crédoc, ce mode d’alimentation contribue à faire grimper le taux d’obésité: 26,9% des Américains sont considérés comme obèses contre 14,5% des Français.

Jay-Z chante à domicile

Jay-Z  se transforme en Stakhanov de la chanson du 28 septembre au 6 octobre. Le rappeur-homme d’affaires montera sept fois sur scène en huit jours, au Barclays Center de Brooklyn, pour un show doublement à domicile: non seulement est-il originaire du borough mais il est aussi le propriétaire de la salle de spectacle où il va se produire. S’il n’a pas annoncé de programme précis, ses fans peuvent s’attendre à un show  inoubliable.

Le prodige du rap a récemment fait parler de lui en diffusant, lors de ses concerts, une vidéo de Barack Obama déclarant que l’histoire de Jay-Z symbolisait le made in America, avant d’appeler les spectateurs à aller voter le 6 novembre.

Ayant déjà vendu environ 50 millions d’albums et obtenu les trophées les plus prestigieux du monde musical (American Music Award et 14 Grammy Awards), Jay-Z est un des rappeurs les plus célèbres au monde.

En Bourgogne, un morceau du World Trade Center

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Qui aurait pu imaginer qu’une pièce centrale du World Trade Center ait été conçue dans un petit atelier de Bourgogne? Sans Philippe Pascal (ci-dessous), cette découverte serait restée un secret bien gardé.

Le chef d’entreprise, ancien directeur de la Sopexa (groupe marketing d’alimentaire et de vin) et New-Yorkais pendant une dizaine d’années, habite aujourd’hui en Bourgogne. Lors d’une visite, fin 2009, dans une manufacture du village de Moroges (à 20km de Chalon-sur-Saône), il découvre dans les archives, “par hasard, le plan d’un tapis doté des initiales WOW”, raconte Philippe Pascal. “WOW” pour “Windows on the World“, le célèbre restaurant occupait les 106e et 107e étages de la tour nord du World Trade Center et offrait une vue panoramique imprenable sur Manhattan.

“Ce fut un choc, un moment très émouvant. Ce n’était ni lieu, ni le moment où je pensais retrouver la tragédie du 11-Septembre”, se souvient le jeune retraité. Philippe Pascal était un habitué du restaurant. La Sopexa y organisait souvent des dégustations et des réunions. L’ancien directeur avait foulé ce motif à chacune de ses visites. A l’entrée du restaurant, sur plus de 200 m2, la moquette représentait une vue aérienne du sud de Manhattan. On y retrouvait les rues du quartier, de nuit, avec l’emplacement des deux tours. L’oeuvre avait la forme d’un gigantesque verre de vin. Un signe de bienvenu dans ce lieu luxueux qui abritait Cellar in the Sky, l’une des plus belles caves à vins du monde.

“Il était hors de question de laisser cette découverte sous forme d’un dessin dans un placard, poursuit Philippe Pascal. Je ne savais pas encore ce que j’allais en faire, l’important c’était de lui redonner vie.” Le New-Yorkais de coeur commande à l’artisan une réplique de 16 à 18 m2. Un travail colossal pour la toute petite entreprise. La manufacture de Moroges est l’une des dernières à confectionner des tapis de façon artisanale, pour les grands noms du luxe français, les décorateurs et les collectionneurs. “Trouver les 40 couleurs de laines, nécessaires à la reproduction, a déjà pris neuf mois, raconte Philippe Pascal. La confection, entièrement réalisée par une tisseuse, a demandé plus de trois mois de travail. Je passais régulièrement la voir avec ma femme. Nous avons suivi l’évolution du tapis comme un bébé.” 

Le tapis a vu le jour il y a un an. Pendant quelques semaines, il sera exposé contre un mur de pierre du Cellier aux Moines, le domaine viticole de Philippe Pascal, “pour qu’il s’imprègne de l’histoire et du soleil bourguignons avant de partir”. Le tapis est aujourd’hui dans les réserves du musée du Mémorial du 11-Septembre, dont l’ouverture a été repoussée au début de l’année 2013. Il sera exposé au côté d’autres artefacts de la tragédie. “Nous avons décidé d’en faire don au mémorial, pour que des millions de gens puissent le voir, confie Philippe Pascal. C’est un clin d’oeil de la Bourgogne viticole à New York.” 


La première boutique de Juliette Longuet ouvre ses portes

“J’ai toujours voulu avoir ma boutique, seulement je pensais que c’était impossible”, raconte, souriante, Juliette Longuet à une semaine de l’ouverture… de sa première boutique. “Une nouvelle aventure commence”.

Dans son showroom de Central Park South, elle s’affaire autour des derniers préparatifs. Les collections qui seront exposées sont déjà prêtes. Reste à ranger les derniers cartons dans le futur magasin et à installer la devanture. Sur un canapé, devant une vue superbe du parc new-yorkais, elle revient sur son parcours typique de l’American dream.

Après une école de commerce et un premier emploi chez Céline, elle part à Miami où elle travaille pour l’Oréal. Elle a 23 ans. “A ce moment là, je me suis dit, pourquoi ne pas me lancer et créer ma propre marque?” Une ambition et un goût de l’aventure qui l’aide à se faire connaître dans le milieu de la mode new-yorkais.

Dix ans après, Juliette Longuet a connu des hauts et des bas mais s’est accrochée. Lorsque son investisseur principal la laisse tomber quelques années après ses débuts, elle reprend tout à zéro et remonte la pente. “Tout est une question de mentalité, affirme-t-elle, ça n’aurait pas été plus compliqué à Paris. Il suffit juste de se dire que quand on veut, on peut”. Elle se sent plus Américaine que Française : “J’ai une mentalité beaucoup plus U.S, je suis très positive, j’aime cette façon de fonctionner”.

Avec trente points de vente à l’international, Juliette Longuet est l’ambassadrice du style Paris-New York. “Dans mes collections, il y a un mélange de glamour sophistiqué new-yorkais et de casual chic parisien, le côté élégant sans surplus, avec une finition française qui fait la différence. Des tenues qui restent toujours accessibles et qui peuvent se porter dans chaque situation”, précise-t-elle.

En ouvrant sa boutique, elle veut conserver la façon de conseiller les clientes qui a fait sa réputation : “Je serai toujours là pour les guider dans leur choix. En plus de vendre mes vêtements, j’offre un réel service de stylisme personnel. Je veux que chacune de mes clientes se sente belle en sortant de mon showroom, et cela ne changera pas lorsqu’elles sortiront de ma boutique.” Une boutique qui sera située au 153 East 70th street, dans un local pour lequel elle a eu “un véritable coup de foudre. C’est simple, c’était la première que je visitais, je suis rentrée et je l’ai choisie”.

Le maître du son Céleste Boursier-Mougeneot au FIAF

Le French Institute Alliance Française de New York (FIAF) et la Paula Cooper Gallery présentent une exposition intitulée « Portraits », de Céleste Boursier-Mougneot, dans la galerie du FIAF à partir du 14 septembre.
Dans cette exposition, qui fera l’ouverture de la sixième édition de Crossing the Line, le festival annuel transdisciplinaire d’art contemporain organisé par le FIAF, l’artiste se penche sur l’interaction du visuel et de l’audible. « Portraits » proposera la projection d’interviews filmées avec six musiciens sur les murs et le plafond de la galerie. Les vidéos ont été transposées par l’artiste en  sons, créant un effet hors du commun.
Céleste Boursier-Mougenot est né à Nice en 1961. Il vit et travaille à Sète (Hérault). Ses oeuvres ont déjà été présentées à Toulouse, Paris, Jérusalem, Tampa et New York. Musicien et compositeur de formation, Boursier-Mougenot est notamment connu pour ses installations d’art sonore, tel que From here to ear (1999).
 

Gérald Kurdian, la magie de la chanson

C’est un concert. C’est un spectacle de magie. C’est une expérience unique. Déjà présent pour l’édition 2011, Gérald Kurdian revient au festival Crossing the line du FIAF avec “The Magic of Spectacular Theatre”.

Mélange de pop music et de performance théâtrale avec interludes de magie, le spectacle explore deux univers “magiques”, celui des illusionnistes et celui de la sorcellerie et de l’astrologie. Attendez vous à être envoutés.

 
 

Au secours, mes parents débarquent !

Ils débarqueront le 1er août à JFK et resteront deux semaines entières chez elle. « Tu es sûr, ma puce, que l’on ne va pas te déranger ? ». Elle répond sans hésiter « mais non, maman ! », alors que sa première intention est de crier au secours. Sa mère lui ramènera son chocolat préféré, « à la noisette et à l’amande » et a hâte de rencontrer ses amis et son petit chéri. Son père voudra aller dans un club de jazz, regarder le coucher de soleil depuis le pont de Brooklyn et assister à une n-ième messe à Harlem. Il lui donnera aussi des conseils précieux sur sa carrière qu’elle n’écoutera pas : « Je n’y connais rien en fringues ma cocotte, mais le business c’est le business ».

Elle leur a promis d’aller les chercher à l’aéroport. Elle les adore, ils lui ont manqué, mais elle se sent envahie, jugée, soupesée. L’idée d’avoir à se justifier sur le mode de vie qu’elle a choisi l’angoisse d’avance. Ses parents viennent de passer la douane et lui font coucou à travers la baie vitrée. Éva leur sourit alors qu’elle songe déjà à leur départ.

« Je ne suis vraiment qu’une fille ingrate ». Assise en tailleur sur l’herbe grasse et épaisse de Central Park, Éva vient de passer notre séance de coaching à s’auto-flageller. J’avais espéré qu’une rencontre en plein air sous le doux soleil de la fin du mois d’août allait adoucir ses propos. Pas du tout. Ses parents sont rentrés à Lille et même s’il lui semble qu’ils ne se soient rendus compte de rien, leur séjour, en ce qui la concerne, a été une catastrophe. J’ai déjà travaillé avec Éva. C’était l’année dernière alors qu’elle était en pleine recherche de sa vocation. Depuis, elle a créé sa propre boutique de vêtements pour enfants et a rencontré Johnny. Sa vie, bien que toujours en construction, est devenue enfin harmonieuse. Son coup de fil m’a d’abord étonné, et puis elle s’est expliquée : « A chaque fois que je suis confrontée à mon enfance et à ma culture, j’ai l’impression que tout ce que j’ai bâti ici à la force du poignet peut s’écrouler à tout moment ». Elle n’arrive pas à être objective. Elle a conscience que seul un oeil extérieur peut l’aider à appréhender son dilemme sous un angle différent.

Je suis de nature curieuse alors j’écoute attentivement ce qu’elle me dit, et surtout ce qu’elle ne me dit pas. Je la challenge en lui posant des questions qui ne lui font pas toujours plaisir mais qui la font réfléchir. Mon but est de créer de l’espace dans son cerveau embrumé. La solution de mes clients est toujours en eux. Je ne suis là que pour les aider à la trouver en fournissant les outils adéquats. « Quand je suis avec mon père et ma mère, je redeviens immédiatement cette petite fille triste, seule et moche de la banlieue parisienne qui se cachait pour qu’on ne la blesse pas. Je n’ai que de mauvais souvenirs de mon enfance, mes parents se disputaient souvent, je n’avais pas d’amis alors je me réfugiais dans mon univers et laissais le temps filer ». Quoi d’autre ? « Mes parents symbolisent tout ce que j’ai voulu quitter, l’étroitesse d’esprit à la française, la suspicion continuelle, les commérages de quartiers, les économies « à trois francs six sous », les jugements hâtifs, les interdictions de rêver et l’obligation de faire des études pour être à l’abri de je ne sais quoi ». Et ce sont ces gens monstrueux qui ont élevé une femme aussi brillante que toi ? Elle baisse les yeux. « Je me sens coupable d’être si négatif lorsque je parle d’eux, c’est vrai, ce sont des gens bien ». Éva les tient responsables de toutes ses insécurités sans savoir pourquoi, « aide-moi à les pardonner ». Oh la la, je suis loin d’être convaincu de la culpabilité de papa et maman ! Éva doit m’offrir des arguments plus plausibles avant que je ne change d’avis.

La semaine suivante, c’est à l’aube et dans son magasin que nous nous rencontrons. Elle s’est calmée. Elle s’est même persuadée que son dilemme est réglé, « il y a prescription, c’était il y a 25 ans ! ». Mon sourire lui est familier. Elle sait que je n’ai pas terminé de creuser. Qu’est-ce qui peut bien mettre Éva dans des états pareils ? Qu’est-ce qui la fait tant douter malgré ce qu’elle a accompli ces dernières années ? « Aux yeux de mes amis et de ma famille, mon histoire new-yorkaise est totalement glamour et représente la parfaite success story. J’ai joué le jeu alors qu’en réalité, mon départ aux États-Unis est aussi la fuite d’une jeune femme en colère contre son pays natal et ses habitants. J’ai voulu réussir pour prouver à mes parents que je pouvais le faire « à ma façon », loin d’eux. Je me suis oubliée au passage. Les revoir fait ressortir le côté moins romantique de mon aventure ». Et tu leur en veux terriblement pour cela ? Son visage se détend, Éva est soulagée. Elle ne le sait peut-être pas encore, mais elle vient de découvrir les vraies raisons de ses souffrances. Fini de se planquer derrière de fausses excuses, même si celles-ci sont douloureuses. Son dilemme est avant tout entre elle et elle. C’est le moment d’aller à la découverte de soi.

« Je ne veux plus me tourmenter quand je vois mes parents, je souhaite me débarrasser de cette amertume injustifiée à leur égard ». Nos séances suivantes sont destinées à déterminer quelles sont les options d’Éva pour parvenir à ses fins. Elle a tendance à s’enivrer de monologues nébuleux. Je la coupe rapidement, elle est trop proche du but pour que je la laisse s’égarer. J’ai une bonne idée de ce qu’elle pourrait faire, mais je reste fidèle à mes convictions. C’est à elle de trouver ce qui lui convient, cela aura tellement plus de force qu’une leçon d’un coach-gourou répétée par coeur. « J’ai besoin de parler à mes parents du travail que j’ai fait avec toi. Ils sont en droit de savoir ce que je pense parfois d’eux. Je veux aussi leur dire que je les aime, malgré tout et malgré moi ». C’est bien, et ensuite ? « Je veux m’accepter comme je suis. Jouer la victime ne me ressemble plus ». Quoi d’autre ? Mon insistance l’amuse. Je ne la lâcherai que lorsque son horizon s’éclaircira pour de bon, « je veux réussir pour moi et avec moi, c’est ma grande découverte de l’année ! ». Tout à fait, C’est elle qui s’empêchait d’avancer. Elle cherchait des maigres excuses enfouies dans le passé au lieu de faire face à la réalité d’aujourd’hui. Son angle de vue tronqué, elle ne pouvait que continuer à se cogner la tête contre le mur. Notre coaching l’a aidé à ne plus se mentir, à se retrouver et à enfin s’apprécier.

Il ne nous a pas fallu longtemps pour remettre le « puzzle-Éva » en place, à coup de discussions sincères et profondes sur la source de son dilemme. Etre honnête avec elle-même en se regardant telle qu’elle est était l’outil qui lui manquait. Depuis, Éva rayonne.