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Ghett'Out, le festival des marginaux

Organisé par Alain Kassanda et Pascal Tessaud entre New York et Boston, le festival présente, du 9 au 12 avril, des productions aux marges du cinéma classique et des circuits de distribution traditionnels, avec un accent particulier sur le multiculturalisme – un des films présentés, “Donoma”, a coûté 200 dollars.

Au programme: des films français et étrangers, dont “Killer of the Sheep” de Charles Burnett sur la population afro-américaine du quartier de Watts à Los Angeles, théâtre d’émeutes en 1992. Ou encore “L’Afrance” (photo ci-contre), un film sénégalais sur la douleur de partir. Divers sujets de société seront abordés à travers des longs métrages comme “La BM du seigneur”, réalisé en immersion dans une communauté gitane, ou “Qu’ils reposent en révolte”, fiction retraçant le parcours du combattant des migrants de Calais. Cinq courts métrages seront aussi à l’affiche. Des discussions avec les réalisateurs auront lieu à Boston et New York.

Infos pratiques : 

“Ghett’ Out Film Festival”, du 9 au 12 avril. Entrée à $10 et Pass à $35. Pour plus d’informations sur les salles et les horaires, www.ghettoutfilms.com  

Un atelier pour réaliser son "Wallace and Gromit"

Comment le film d’animation « Wallace and Gromit » a-t-il été réalisé? Si cette question vous taraude, l’atelier d’éveil proposé au Museum of the Moving Image pendant la première quinzaine du mois d’avril est pour vous. “Claymation”, c’est son nom, propose de revenir de manière ludique sur la technique dite de “stop motion” utilisée dans le film de Nick Park. Au programme : cours de pâte à modeler pour fabriquer des personnages, cours d’animation et doublage final. L’activité s’adresse aux enfants de plus de 10 ans et leurs parents.

Infos pratiques : 

Claymation du 6 au 15 avril au Museum of the Moving Image, 3601, 35th Avenue, Astoria, Queens. Entrée adulte à $10 et enfant à $5. 

Le Paris de Jackie Kennedy à Columbia

La femme de lettre américaine et francophile Alice Kaplan sera à la Maison Française de Columbia pour parler de son dernier ouvrage Dreaming in French : The Paris Years of Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag and Angela Davis. Ce livre décrit comment la ville lumière a changé la vie de trois femmes illustres devenues des figures centrales de la culture et de la politique américaines. L’auteur discutera de ces trois femmes influentes qui, a priori, n’avaient pas grand chose en commun, mais qui, en réalité, partageaient beaucoup.

Infos pratiques : 

Alice Kaplan en conférence le 12 avril à 18h à la Maison française de Columbia, 2920 Broadway, entrée libre. 

Une voiture volante et le futur "cab" au Salon de l'Auto

Gare aux embouteillages au Salon international de l’Automobile de New York. La grand messe, qui s’ouvre au public du 6 au 15 avril, de l’auto est l’occasion pour les amateurs de bolides de voir de près leurs modèles préférés et de découvrir les dernières tendances dans l’industrie.

Parmi les stars de l’édition 2012, la “voiture volante” (ci contre), à mi-chemin entre l’automobile et l’avion, construite par Terrafugia, une entreprise du Massachusetts. La « Transition », considérée comme un aéronef, coûte $279 000. Un brevet de pilote est nécessaire pour la conduire.

Les déçus pourront se rabattre sur des modèles qui, eux, restent bien à terre.  C’est le cas de nouvelle édition de la mythique Dodge Dart de Chrysler, symbole de l’intégration Fiat-Chrysler, qui fera son arrivée sur les routes en 2013.

Egalement au programme, les nouveaux taxis new-yorkais conçus par Nissan présentés en grande pompe par le maire de la ville Michael Bloomberg et le patron du constructeur nippon Carlos Ghosn. Plus de place pour les jambes, prises pour chargeurs de portables, lumière de lecture pour les passagers : ces « cabs » de demain seront mis en circulation en 2013.

Infos pratiques :

Salon international de l’automobile de New York du 6 au 15 avril au Jacob Javitz Center, 655 West 34th Street. Tickets à $15. 

« L’Assaut » est donné à New York

Samedi 24 décembre 1994, quatre terroristes du GIA (Groupe armé islamiste) prennent en otage l’Airbus A-300 d’Air France à Alger. Plus de 200 personnes sont à bord. Les terroristes demandent la libération de leurs camarades d’armes et exigent le décollage immédiat de l’avion. Un acte de terrorisme qui résonne étrangement dans le contexte des récentes tueries de Toulouse et Montauban.

Dès le début du film, le réalisateur Julien Leclercq, prend le parti de se concentrer sur trois personnages : Thierry Prungnaud, un soldat du GIGN (Vincent Elbaz), Carole Jeanton, une technocrate ambitieuse (Mélanie Bernier) et Yahia Abdallah (Aymen Saïdi), un djihadiste déterminé capable de tuer de sang froid. Cette mise en scène permet au spectateur de plonger au coeur du fonctionnement des trois principaux organismes concernés (police, gouvernement et groupuscule terroriste) qui suivent chacun une logique propre. On assiste aussi bien à l’impuissance du Ministère des Affaires étrangères face à une prise d’otage inédite en France et la violence psychologique exercée sur le GIGN. Il faut saluer le  réalisme troublant qui ressort de cet effet de mise en scène, qui éclaire le spectateur sur les jeux de pouvoir, les manipulations médiatiques et les enjeux politiques de ce drame. Pour renforcer ce réalisme, de vraies images d’archive ont été utilisées et le GIGN a collaboré à l’élaboration de certaines scènes.

Seul bémol : ce parti-pris dans la réalisation laisse dans l’ombre les sentiments des passagers, directement concernés par cette tragédie. Un plomb dans l’aile pour un film qui serait sûrement apparu moins froid et impartial si l’on avait pu connaître le point de vue des victimes.

Infos pratiques : 

L’Assaut de Julien Leclercq, en salles à partir vendredi 6 avril. Projections au Elinor Bunin Munroe, 144 West 65th Street, et au Sunshine Theater, 143 East Houston Street.  

Un "huis clos" français à Columbia

« Huis Clos », de Jean-Paul Sartre (ci-contre), sera joué en français à la Maison Française de Columbia. Deux représentations sont prévues : le vendredi 6 avril et le lundi 9. La pièce sera jouée par la troupe de théâtre francophone Atelier Entre Deux Murs, créée l’an dernier par Séverine Losembe, étudiante à Barnard College. Elle raconte la rencontre entre trois personnages, à leur mort, dans une pièce. Issus de milieux différents, ils ne se connaissent pas. Leur confrontation donne lieu à des échanges truculents, dont la célèbre phrase « l’enfer, c’est les autres ».

Infos pratiques: 

“Huis clos” le vendredi 6 et lundi 9 avril à 20h – Maison Francaise de Columbia – Buell Hall, 2ème étage (Broadway Boulevard at West 116th Street) – Entrée gratuite. Informations ici

The Ting Tings: après Apple, la Big Apple

Le duo anglais The Ting Tings est formé de Jules de Martino et Katie White. Fondé en 2006, le groupe originaire de Manchester est connu pour son style original d’indie pop. Utilisé dans deux pubs (Apple et Fanta), leur chanson-phare “Shut Up and Let Me Go” (voir vidéo ci-dessous) a eu un succès retentissant dans le monde.

Leur premier single “That’s Not My Name” a dominé les charts au Royaume-Uni en 2008. Récemment, le duo a sorti son deuxième album, intitulé “Sounds from Nowheresville”. Il est dans les bacs depuis février dernier en France et au Royaume Uni, depuis mars aux Etats-Unis.

Infos pratiques :

The Ting Tings. 10 et 11 Avril. Webster Hall. 125 East 11th Street. 19h. Pour plus d’informations et prendre les tickets c’est ici

Un défilé, des chapeaux et beaucoup d'oeufs

Traditionnel

Easter Parade and Easter Bonnet Festival: Sortez vos plus beaux costumes et chapeaux de Pâques: le dimanche 8 avril marque le retour de la traditionnelle “Easter Parade”. Point de chars gigantesques dans ce défilé plutôt soft. La tradition a commencé au milieu des années 1800 lorsque les bourgeoises new-yorkaises se promenaient en ville dans leurs plus beaux apparats au sortir de la messe pascale. Elle a depuis évolué pour devenir une vitrine des plus beaux chapeaux. Il est conseillé de regarder le défilé depuis la cathédrale Saint Patrick. Défilé sur la 5ème avenue, entre la 49ème à la 57ème. De 10h à 16h. 

Familial 

Pâques ne serait pas sans une chasse aux œufs pour occuper les bambins. Les Brooklynites ont rendez-vous à l’aire de jeux Pierrepont à Brooklyn Heights. En plus de la ruée vers l’oeuf, des bonbons, de la peinture faciale, des ballons gonflables seront au programme de cette fête de quartier annuelle. Une vente de pâtisseries sera également organisée au profit de l’association Brooklyn Heights Playground. Brooklyn Heights Spring Egg Hunt. Pierrepont Playground (Columbia Heights et Pierrepont Streets, sur la Brooklyn Heights Promenade). Samedi 7 avril à partir de 10h. Pour plus d’informations ici

Autre « egg hunt », à Manhattan cette fois, celle de l’église Trinity Wall Street. Les organisateurs ont déployé les grands moyens pour l’occasion: œufs en chocolat, défilé de marionnettes, visite de l’Easter Bunny et beaucoup d’autres surprises… Easter Fun Fest at Trinity Church. 74 Trinity Place. Dimanche 8 avril. De 12h30 à 14h30. Pour plus d’informations ici

Pour une liste complète des chasses aux oeufs en ville, rendez-vous sur le blog pour mamans Mommy Poppins ici 

Créatif

Au Peninsula Hotel, on ne vous propose pas de perdre votre temps à chercher des oeufs, mais de les décorer. Le personnel de l’hôtel sera mobilisé pour stimuler la créativité des parents et des bouts d’chou. Une sélection de thés sera proposée pour papa-maman tandis que les enfants auront le droit à du chocolat chaud, des sandwiches et des bonbons. Un Easter Bunny sera sur place aussi. Samedi 7 avril de midi à 14h au Peninsula Hotel (55th et 5th Avenue) – Prix : $65 par adulte ou enfant. Evénement pour les 7 ans et plus.

Animalier

On n’associe pas le nom de Gansevoort à un zoo est pourtant… Miracle pascal : le patio extérieur du Gansevoort Park Avenue sera transformé en mini-zoo. Il y aura des lapins, des poussins et des tortues. L’Easter Bunny (encore lui) sera de la partie. Accessible  aux clients uniquement. Réservation conseillée. Dimanche 8 avril de 11h à 14h au Gansevoort Park Avenue (à 29th St). Gratuit pour les familles qui ont une réservation pour le brunch.

Culturel

Rendez visite à Peter Rabbit au Brooklyn Children’s Museum. Le monde magique du lapin préféré des enfants sera présenté à travers des lectures et des ateliers de dessin. Des photos avec M. Rabbit lui même seront possibles. Promis, il ne posera pas de lapin. Vendredi 6 et samedi 7 avril. De 12h30 à 15h30. L’entrée est gratuite avec l’admission au musée. Prix des photos non inclu. Brooklyn Children’s Museum. 145 Brooklyn Ave. Pour plus d’informations ici

Maritime

Bateaux New York propose un Easter Brunch & Dinner Cruises. Prenez le large pour deux heures (pour le brunch) ou trois (pour le dîner), et fêtez Pâques dans une ambiance luxueuse, avec vue imprenable sur la skyline, du champagne et de la live music (piano). Bateaux’s Easter Champagne Brunch Cruise. Dimanche 8 avril. L’embarquement est à 11h30. $59,90 pour les adultes et $35,95 pour les enfants âgés de 3 à 12 ans. Bateaux’s Easter Dinner Cruise. Dimanche 8 avril. L’embarquement est à 18h15. $119,90 par personne. Infos et tickets ici

Sucré

Les guides de NYC Discovery ont trouvé la bonne formule pour trouver des clients: proposer des arrêts « desserts » dans leurs circuits. Ce week-end, ils organisent une visite de Greenwich Village, en plongeant dans l’histoire des lieux et des personnages qui ont fait le quartier, de George Washington à Bob Dylan. Des passages par la case « desserts chocolatés » sont prévus dans plusieurs pâtisseries locales. Easter Weekend Greenwich Village History and Dessert Tour. Samedi 7 et dimanche 8 avril à 14h. $26 par personne (desserts inclus). Réservations: 212-465-3331

C'est le printemps à H&M

Les beaux jours sont là! Sortons robes à fleurs, shorts et jupes. H&M est l’endroit idéal pour se refaire une garde robe printanière. Tous les essentiels s’y trouvent, à prix réduits. On y trouve des tricots pour femme à $10, des vestons pour homme à partir de $15. Tops et robes pour enfants débutent à $5. Côté accessoires, des culottes à $3, des soutiens-gorge à partir de $7 et des sacs à partir de $10 sont en vente. H&M. Aucune date de fin encore pour ces soldes. www.H&M.com

Le chic américain de Ralph Lauren est lui aussi en solde et en plus, c’est pour la bonne cause. Jusqu’au 6 avril, la marque propose 25% de réduction sur les articles en magasin ou en ligne. L’action fait partie de l’initiative « Giving in Style », qui bénéficie à l’association de lutte contre le cancer « Pink Pony Fund for Cancer Care ». En cas de commande en ligne, entrer le code RLGIVE2012. Ralph Lauren. Jusqu’au Samedi 6 avril. Pour plus d’informations, visitez le site

Pour un choix varié, rendez-vous chez Opening Ceremony. Le magasin est connu pour rassembler des pièces de toutes les marques tendance, tels que Chloé Sevigny pour OC, Rodarte pour OC, Alexandre Wang ou encore Band of Outsiders. Le magasin propose des réductions de 30% à 70% sur de nombreux articles. Opening Ceremony. Jusqu’au lundi 23 Avril. 33 Howard Street. Ouvert du lundi au samedi de 11h à 20h et le dimanche de midi à 19h. www.openingceremony.us

La marque de vêtements destinés surtout aux « mamans » dans le vent, Banana Republic, solde ses articles en magasin et sur internet de 40% ! De quoi ravir aussi les fashonistas plus âgées. La marque solde aussi sa collection “homme” et des accessoires. Banana Republic. Aucune date de fin. www.bananarepublic.gap.com

Aphrodite envoûte la Villa Getty

La Villa Getty accueille une exposition originale sur la légendaire Aphrodite, déesse grecque de l’amour, des plaisirs et de la beauté.

Politicienne, chef de guerre, marin, mais aussi amante manipulatrice et destructrice: l’exposition présente cette figure complexe, adulée dans tout le pourtour méditerranéen pendant l’Antiquité, dans ses multiples aspects, même les moins flatteurs. De grandes sculptures et objets divers (dont des bijoux) tirés des collections du Musée des Beaux Arts de Boston, du Getty et de musées italiens seront exposés.

 Infos pratiques :

“Aphrodite and the Gods of Love”. Du 28 mars au 9 juillet. Villa Getty. 17985 Pacific Coast Highway. Malibu. Pour plus d’informations, ici

A New York, la “génération Descoings” se recueille

Ils sont une centaine à vue d’oeil, rassemblés au 15ème étage de l’International Affairs Building (IAB) de Columbia, pour un hommage à Richard Descoings. La minute de silence est passée. Francis Verillaud, directeur adjoint de Sciences Po en charge des affaires internationales et des échanges, demande au groupe d’étudiants et d’anciens étudiants qui l’entoure si quelqu’un souhaite prendre la parole. Les secondes passent. Le bruit du système d’aération et des ascenseurs voisins emplit la grande salle dépouillée. Soudain, une jeune femme se lance : « Je serai toujours reconnaissante à Richard Descoings d’avoir ouvert Sciences Po aux banlieues», dit-elle. Une autre poursuit: «Je veux le remercier d’avoir ouvert Sciences Po au monde». Les prises de parole se multiplient.

Stagiaires, étudiants en échange ou en double diplôme, ou encore jeunes diplomés: sans l’internationalisation des cursus voulue par Richard Descoings depuis son arrivée au 27, rue Saint-Guillaume en 1996, ils ne seraient sans doute pas à New York aujourd’hui. Cette «génération Descoings», qui croisait le directeur dans les couloirs de l’institut, échangeait des message Facebook avec lui ou l’apercevait à des événements, se devait de lui rendre hommage. «Il serait très fier de vous voir ici», leur a dit Alessia Lefebure, directrice du programme Alliance, qui a organisé la commémoration en écho à celle qui a eu lieu, mardi matin, dans le jardin de l’université.

«Après la grosse mobilisation de la rue Saint-Guillaume, certains étudiants ici se sentaient privés de deuil, confie-t-elle. Il y a une grande fierté d’appartenir à Sciences Po aujourd’hui».

En seize ans, Richard Descoings a ouvert le vénérable Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris au monde. Les étudiants lui doivent notamment la «troisième année à l’étranger» comme ils l’appellent, soit un séjour d’étude ou de formation dans une  université ou une entreprise à l’international. Selon la direction des affaires internationales et des échanges (DAIE) de l’IEP, près de 1 200 élèves du collège universitaire de Sciences Po sont en mobilité internationale, dont plus de 1 000 en séjour d’étude, dans  350 universités partenaires.

«Il était accessible. Quand on le croisait dans les couloirs, on avait l’impression qu’on pouvait l’aborder», raconte Hannah Olivennes, qui effectue un double diplôme en journalisme à l’université Columbia. Jean-Claude Kpakpo est lui venu à New York avec un groupe de 24 étudiants pour participer à une simulation de débats aux Nations unies : «C’était mon directeur… On était tous sous le choc quand on a appris la nouvelle. Abasourdis». Friant de Facebook, « Richie » comme il était surnommé, postait souvent des poèmes, des citations, des remarques et des photos sur sa page, dont plusieurs de son bonzaï devenu célèbre auprès des « Sciences Potards ». Avant la désactivation de sa page, mardi, un marsupilami lui servait de photo d’identité. «Il était iconoclaste, note Isis, étudiante en troisième année à Columbia. Qu’on l’aime ou pas, on ne peut pas rester indiffèrent. »

« L’élan qu’il a donné à l’école était très positif, estime pour sa part Pierre Lespagnol, actuellement en stage au FIAF. Il n’était pas sans défauts, mais on ne peut que souligner son parcours. »

« Rien ne montrait qu’il était malade »

Suicide ? Accident ? Au-delà de l’hommage, beaucoup de ceux interrogés mercredi soir à Columbia se demandent ce qui s’est passé, mardi, dans la chambre 723 du Michelangelo Hotel. «Rien ne montrait qu’il était malade», assure Mamadou Diouf, directeur du département de African Studies à Columbia. Il dit avoir dîné lundi soir avec Richard Descoings et une trentaine d’autres personnes dans le cadre de la conférence des présidents d’universités à laquelle le patron de Sciences Po était venu assister. « Rien ne pouvait laisser imaginer ce qui allait se passer».

Mercredi, l’autopsie a été jugée « non concluante » par le médecin légiste de New York. Les résultats de l’analyse toxicologique pratiquée sur le corps devraient tomber dans les jours voire les semaines qui viennent. Pour sa part, le NYPD est à la recherche de deux individus qui seraient entrés dans la chambre de M. Descoings lundi soir. Ces personnes ne sont pas considérées comme suspectes par la police.

Dans l’immédiat, le Student counseling center de Columbia s’est mis à la disposition des étudiants qui souhaiteraient parler de l’épisode avec un psychologue. Une procédure habituelle, selon Alessia Lefebure, d’Alliance, qui pense qu’aucun étudiant ne l’a utilisée jusqu’à présent.

(Milena Beurer-Doenst et Alexis Buisson)

 Photo: Un livre d’or a été mis à disposition des étudiants (crédit: MBD)

Dans le Bronx, un bout de paradis

Le visiteur entre dans une grande bâtisse abîmée. Sur sa droite, une salle de bal. Dans cette pièce décatie, des assiettes en porcelaine ont été incrustées dans un mur, des photos anciennes du Bronx transformées en papier peint… Dans une autre pièce, sur un pan de mur, est dessiné Grand Concourse, cette large avenue parfois surnommée « les Champs Elysées du Bronx ». Une vidéo se met en marche, les habitants du Bronx se mettent à parler. A l’étage, dans une dizaine de petites chambres à l’abandon, des artistes se sont exprimés: Cheryl Pope a recouvert l’un des plafonds de feuilles d’or, les graffeurs Daze et Crash ont repeint une pièce à la bombe, y amenant l’histoire contemporaine du quartier…

Nous sommes dans le Bronx, au milieu des vestiges d’une maison de retraite de luxe imaginée dans les années 1910 par Andrew Freedman, un millionnaire qui voulut qu’une partie de son immense héritage serve à bâtir un lieu d’accueil gratuit pour les individus fortunés déchus. Ouvert en 1924, cet hospice a continué de remplir sa mission jusque dans les années 80, quand sa fondation n’a plus eu les moyens d’entretenir les lieux. Il est ensuite devenu la propriété du Mid-Bronx Senior Citizens Council, une organisation d’aide aux personnes âgées. Une partie de la maison est utilisée pour des activités de quartier et des événements privés, mais l’essentiel est vide, faute de fonds nécessaires pour la restauration.

C’était avant ce mois d’avril 2012. Car la maison Andrew Freedman revit enfin. L’association No Longer Empty, dont l’objectif est d’amener l’art dans des espaces urbains à l’abandon, y anime jusqu’au 5 juin une exposition et une quarantaine d’événements (spectacles de danse, des conférences et des ateliers pour enfants). Créée en 2009, l’organisation a déjà travaillé au Chelsea Hotel à Manhattan ou dans des usines désaffectées de Brooklyn. « L’objectif est de faire revivre un lieu et son histoire. Cela permet aussi de donner du sens à cet art parfois obscur et de le rendre plus accessible », explique Naomi Hersson, sa directrice.

Le paradis bronxite

Ce projet dans le Bronx est le plus ambitieux de tous puisqu’une trentaine d’artistes est impliquée. « Nous voulons aider à créer de nouveaux récits autour du Bronx. Le Bronx ne brûle plus, les années 70 sont terminées ! Il y a de nombreux artistes qui vivent ici et une vivacité incroyable », précise-t-elle. D’où le titre de l’exposition, «This Side of Paradise», qui peut être interprété de différentes manières. « Pour certains, ce côté-ci du paradis, ce sera New York comparée à des villes européennes éteintes ou en crise. D’autres penseront à l’histoire du Bronx, le paradis se situant alors autour de Grand Concourse plutôt que dans les quartiers pauvres. D’autres enfin penseront au Bronx comparé à Manhattan. N’est-ce pas ici le paradis en fait ? Un borough où les loyers sont accessibles et qui attire tant d’artistes, une porte d’entrée pour les immigrants ? » Chacun pourra venir se faire une opinion.

Infos pratiques:

« This Side of Paradise » à la maison d’Andrew Freedman – 1125 Grand Concourse Avenue – New York 10452. Arrêt de métro 167th Street sur les lignes 4 / B / D. Du 4 avril au 5 juin. Les portes sont ouvertes du jeudi au dimanche, de 13 heures à 19 heures. Entrée gratuite, donations suggérées. Programme ici (informations en bas de la page).