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A la rencontre des "Hommes libres"

« J’ignorais complètement que la mosquée de Paris avait protégé des juifs pendant la Deuxième Guerre Mondiale », confie Tahar Rahim, sans quitter des yeux le dessin qu’il crayonne au dos d’une assiette en carton. Beaucoup de Français étaient dans le même cas avant d’avoir vu son dernier film, « Les Hommes libres » d’Ismaël Ferroukhi, qui sort aux Etats-Unis le 16 mars. Critiqué en France pour une mise en scène parfois jugée sans relief, ce film a en effet le mérite d’évoquer un aspect méconnu de l’histoire : le rôle de la communauté musulmane dans la Résistance.  Alors dirigée par le controversé  Si Kaddour Benghabrit, la mosquée de Paris a notamment délivré des faux-papiers à des juifs pour leur permettre d’échapper aux rafles en passant pour des « mahométans ».
Parmi eux, le chanteur Salim Halali. Sa voix et sa personnalité vont séduire Younes, jeune émigré algérien incarné par Tahar Rahim,  qui va  peu à peu se métamorphoser en militant de la liberté. « Sa politisation donne un sens à sa vie », souligne l’acteur révélé par « Un prophète » de Jacques Audiard. « Mais j’ai eu très peu de travail à faire sur le plan physique, tout se joue au niveau du scénario qui est tellement riche », ajoute-t-il, pourtant bouleversant dans ce rôle. Si le Recteur incarné par Michael Lonsdale et le chanteur incarné par Mahmoud Shalaby ont bien existé, Younes, lui, est un personnage de fiction. A travers lui, le réalisateur Ismaël Ferrhouki «veu[t] rendre hommage à tous ces hommes invisibles qui se sont battu pour leurs idées ».
Paris oriental
Le spectateur suit Younes dans les méandres d’un Paris oriental surprenant: la mosquée bien sûr, mais aussi un cabaret, un hôpital et un cimetière, ou encore les restaurants et les hôtels dans lesquels vivaient les ouvriers émigrés. Cet univers magrébin au cœur de la capitale occupée, Ismael Ferrhouki l’a reconstitué au fil de ses recherches. Epaulé par les historiens Benjamin Stora et Pascal Le Pautremat, le réalisateur a voulu que son film soit le plus fidèle possible à cette époque encore trouble. Aux dépends de l’esthétique et de l’action, comme le suggèrent certaines critiques françaises ? « J’aurais pu faire deux millions d’entrées mais  en servant les propagandistes », se défend Ismaël Ferroukhi. « Je n’ai pas fait un film de super héros, mais un film d’hommes ordinaires. »
Aux pétarades habituelles du film de guerre, le réalisateur a donc préféré le quotidien d’une communauté. Et opter pour la prudence. Il s’abstient par exemple de chiffrer le nombre de juifs protégés par la mosquée de Paris, malgré un témoignage qui évoque plus de 1 700 cartes d’alimentation. « Avec un film pareil, j’étais attendu au tournant», explique Ismaël Ferroukhi en faisant référence aux polémiques historiques et politiques que son film pourrait susciter. « Ce n’est pas pour rien que cette partie de notre Histoire a été occultée, mais les Français ont le droit de savoir. »
Hollywood
Présenté à New York lors du festival Rendez-Vous with French Cinema, « Les Hommes libres » a été accueilli chaleureusement. « La salle était comble », se réjouit Ismaël Ferroukhi. « Le public américain a l’air à la fois surpris et intéressé », renchérit Tahar Rahim. « J’ai l’impression que le succès de Jean Dujardin avec “The Artist” aide à la visibilité du cinéma français. » Quant  à lui, il ne rêve pas d’Hollywood tout court « mais seulement du bel Hollywood ». « J’ai déjà eu des propositions mais elles ne m’intéressaient pas», raconte-t-il. « Que des rôles de terroriste ! »
Infos pratiques: 
« Les Hommes libres » d’Ismael Ferroukhi avec Tahar Rahim, Michael Lonsdale et Mahmoud Shalaby, à partir du vendredi 16 mars au Lincoln Plaza Cinemas et au Quad Cinema

Les « Oh my God ! » de Ron Lauder à la Neue Galerie

M. Lauder se plait à dire qu’il divise l’art en trois catégories : les « Oh ! », les « Oh my ! » et les « Oh my God ! ». Dans sa collection, il a fait en sorte, assure-t-il, de n’acheter que des « Oh my God ! ». Tout un programme

L’exposition à la Neue Galerie, présentant des chefs-d’œuvre de la collection du co-fondateur du musée, se divise en six parties : art médiéval, armes et armures, peintures des Maîtres Anciens, dessins des XIXe et XXe siècles, arts décoratifs de Vienne 1900, et art moderne et contemporain.

Plus de 400 objets soigneusement sélectionnés, environ un dixième de la collection, sont exposés dans sept petites galeries. Paul Cézanne, maître de la peinture moderne, ouvre le bal, introduisant une impressionnante collection d’armures des XVe et XVIe siècles. Les salles suivantes sont régal de dessins et de peintures d’artistes parmi lesquels Albrecht Altdorfer, Constantin Brancusi, Vasily Kandinsky, Paul Klee, Gustav Klimt, Henri Matisse, Pablo Picasso, Gerhard Richter, Egon Schiele, Georges Seurat, et Vincent van Gogh.

Une visite d’autant plus agréable que la demeure dans laquelle se trouve le musée, achevée en 1914 par Carrière & Hastings, les architectes de la New York Public Library, est un cadre exquis. L’ambiance rappelle celle de la Frick Collection, à deux pas.

Infos pratiques :

“The Ronald S. Lauder Collection: Selections From the 3rd Century B.C. to the 20th Century/Germany, Austria and France” jusqu’au 2 avril à la Neue Galerie, 1048 Fifth Avenue, 86th Street, 212-628-6200, www.neuegalerie.org .

Jade Lindgaard dissèque BHL

Jade Lindgaard, co-auteure de l’ouvrage The Impostor : BHL in Wonderland sera présente à l’université CUNY pour une conférence. Journaliste au site d’information Mediapart, Jade Lindgaard s’est interrogée, avec le producteur radio Xavier de la Porte, sur les raisons de l’ascension et de la célébrité du philosophe-journaliste-écrivain-activiste français.  Pendant un an, elle s’est consacrée à la lecture de ses ouvrages et interviews, a regardé ses films et écouté  ses conférences. Le résultat se trouve dans un livre d’investigation que le magazine Télérama a qualifié “d’assez cruel pour être drôle”.

Infos pratiques : 

Jade Lindgaard, le lundi 19 mars à 18h à CUNY Lehman, Salle B75, 250 Bedford Park Boulevard West, Bronx. Site ici

Keith Haring, la naissance d'un génie

Le Brooklyn Musée organise la première grande exposition de l’artiste de rue engagé Keith Haring. Elle se concentre sur ses premiers travaux, entre 1978 et 1982. Elle regoupe plus de 155 œuvres sur papier, diverses vidéos expérimentales ainsi que de 150 objets d’archives, tels que des carnets, revues, dépliants, affiches, ou encore dessins.

C’est à New York et plus particulièrement dans l’East Village que Keith Haring découvre la culture alternative des années 80. Hors des galeries et musées, il projette son expression sur des espaces tels que la rue ou le métro. L’artiste organise alors des expositions et performances avec ses amis artistes tel que Jean Michel Basquiat, au Club 57, qui devient le repaire de l’avant-garde. C’est d’ailleurs à cet endroit que le Bébé Rayonnant, un des pictogrammes les plus connus de l’artiste, fut créé.

Infos pratiques :

Keith Haring : 1978-1982 au Brooklyn Museum. 200 Eastern Parkway. Du 16 mars au 8 juillet 2012. Pour plus d’informations sur les horaires d’ouverture et les tarifs ici

LA Accueil fête ses 20 ans

Vingt ans, ça se fête. Pour faire honneur au savoir-vivre à la française, l’association francophone Los Angeles Accueil n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands. C’est au Beverly Hills Country Club de LA qu’elle soufflera ses deux dizaines de bougies le vendredi 23 mars prochain.

Derrière les fourneaux, le chef de la Résidence de France Bruno Lopez, réquisitionné pour l’occasion, a concocté pour les quelques 150 invités attendus, un véritable festin gastronomique, 100 % cuisine française : foie gras de canard en entrée, filet mignon de bœuf ou daurade à l’antiboise, fromages de nos régions et dessert surprise… Quant au champagne, il est offert par le Consul de France David Martinon, qui devrait lui aussi être de la fête.

« Cela va être une véritable cure de jouvence, toutes générations confondues », raconte Marie-Carole de la Cruz, présidente de l’association depuis deux ans. Avec son équipe de 50 bénévoles, elle a choisi pour thème de la soirée « Qu’avez-vous fait de vos 20 ans ? » Membres et non-membres sont conviés. « L’idée, c’est que tous, jeunes et moins jeunes, viennent habillés comme ils l’étaient lorsqu’ils avaient 20 ans et surtout avec le même état d’esprit». La soirée sera d’ailleurs rythmée par une “play list” de chansons datant des années 50 aux années 2000. « C’est une manière de mettre l’accent sur le côté intergénérationnel de LA Accueil. Notre association vise à rassembler autant les étudiants, que les jeunes mamans, les expats qui débarquent ou les retraités implantés depuis longtemps », souligne Florence Farenc, responsable des évènements au sein de l’association.

Près de 200 autres associations Accueil dans le monde

L’association a vu le jour en 1992 sous l’égide d’une expatriée française, Bernadette Morio, déçue par l’absence d’organisations francophones à Los Angeles. Elle décide donc de s’inspirer de l’exemple d’une association d’expats appelée Accueil, au Canada, où elle a vivait jusqu’alors. Aujourd’hui, LA Accueil compte quelques 500 membres (français, belges, canadiens, égyptiens, suisses, libanais, etc.) et fait partie de la Fédération Internationale des Accueils Français et francophones à l’étranger (FIAFE), un réseau de plus de 194 associations Accueils réparties sur les cinq continents.

Los Angeles Accueil propose de nombreuses activités tout au long de l’année (chorale, body karaté, danse, cercle de lecture, sorties culturelles, barbecue…) ainsi qu’un café de l’amitié une fois par mois. Confrontée à un important roulement lié à l’expatriation, elle recherche en permanence de nouveaux bénévoles.

«LA Accueil est une grande famille pour les expatriés qui vivent souvent loin de leurs racines et de leurs proches. Personnellement, l’association m’a permis de retrouver ma culture et mon héritage, dont je m’étais petit à petit éloignée, après 20 passés aux USA », raconte Marie-Carole de la Cruz. « On est là pour se soutenir dans les moments difficiles comme pour se réjouir ensemble dans les moments plus joyeux… Plusieurs de nos anciennes présidentes qui ont quitté les Etats-Unis, vont d’ailleurs faire le voyage pour être présentes à la soirée des 20 ans ! On y créé des liens pour la vie.».

Infos pratiques :

Soirée exceptionnelle des 20 ans de Los Angeles Accueil, vendredi 23 mars à partir de 19h, au Beverly Hills Country Club, 3084 Motor Ave., Los Angeles. Prix du dîner : 60 $ pour les membres, 70 $ pour les non-membres.  Contact : [email protected]

Un Fest-Noz à Times Square

Une délégation bretonne débarque à New York pour une semaine et participera à la Parade de la Saint Patrick du 17 mars sur la 5ème avenue. Cinquante quatre musiciens du Bagad Plougastel et du Cercle Celtique Bleuniou participeront à la plus grande et veille parade du monde. Mais nos amis les bretons débuterons leur semaine américaine dès le 14 mars à Times Square. Au pub Connolly, Un Fest-Noz, traditionnelle fête celtique aura lieu. Danses, chants et bonne humeur au programme. Les recettes du Fest-noz serviront à couvrir les dépenses des musiciens et danseurs pour leur déplacement à New York.

Infos pratiques :

Fest-noz présenté par Bagad Plougastel et Cercle Celtique Bleuniou. Pub Connolly sur Times Square au 3ème étage. 121 West 45st. A partir de 19h. L’entrée est à $15. 

L'Ambassadeur de France aux USA en visite à Houston

Un mois après avoir exhorté les entrepreneurs français des Etats-Unis à trouver de nouveaux appuis « dans le monde de la finance, de l’entreprise, de la recherche et de la politique » lors du premier symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur, à Miami, l’Ambassadeur de France aux Etats-Unis, François Delattre s’exprimera de nouveau sur le thème de la diplomatie économique lors de son déplacement à Houston, les 15 et 16 mars.

Le jeudi 15 mars, de 12 heures à 14 h, il interviendra sur le partenariat économique entre les Etats-Unis et la France ainsi que sur le rôle de la France dans la gestion de la crise de l’Euro lors du déjeuner organisé par la Chambre de commerce franco-américaine de Houston au restaurant The Wynden (1025 South Post Oak Lane, Houston, TX 77056) et le vendredi 16 mars à 18 heures il donnera une conférence au Baker Institute for Public Policy de l’université Rice (Baker Hall’s Kelly International Conference Facility, 6100 Main Street, Houston, TX 77005) sur les nouvelles opportunités dans les partenariats France/Etats-Unis et transatlantique, informe le consulat général de France à Houston.

Infos pratiques :

Inscription au déjeuner organisé par la Chambre de commerce franco-américaine de Houston en ligne, depuis la page de l’évènement sur le site internet de l’organisme. Tarifs : 55 $ pour les adhérents, 65 $ pour les non-adhérents.

Conférence au Baker Institute for Public Policy de l’université Rice sur invitation.

Mars Red Sky, des métalleux français, à Anaheim

Le groupe de heavy metal bordelais Mars Red Sky sera en concert à Anaheim, près de Los Angeles, dans le cadre d’une tournée aux Etats-Unis comprenant plus de dix dates. Si le groupe est français, son style lui est complètement américain. Distillant un son brut et violent, les musiciens s’inspirent des plus grands groupes de metal et de hard rock anglophones. Dans certains accords, on croit reconnaître du Led Zeppelin et du  Black Sabbath dans les mélodies. L’ambiance risque d’être survoltée.

Infos pratiques : 

Mars Red Sky en concert le 21 mars à 18h, à The Doll Hut, 107 South Adams Street, Anaheim. Page facebook ici – Site du groupe ici 

Les marionnettes de Bob Baker font la fiesta

Le marionnettiste préféré des Angelinos, Bob Baker, est de retour avec un spectacle époustouflant. Il a appris le métier de marionnettiste à 8 ans, et est devenu maitre dans son art. Il a même donné quelques conseils à Walt Disney.

Dans son spectacle “Fiesta”, on retrouvera pêle-mêle des mariachis, des cactus parlants, de la musique latine et de la poésie encore et toujours. Un spectacle qui fait revivre la magie d’antan et qui  plaira aussi bien aux enfants qu’aux parents.

Infos pratiques : 

Tous les samedis et les dimanches à 14h30, au Bob Baker Marionette Theater, 1345 West 1st Street. Entrée à $15. 

Gush fait rocker LA

Le groupe de rock français Gush sera présent dans la Cité des Anges pour deux concerts très rock’n’roll. Les deux frères Xavier et Vincent se sont associés à Mathieu et Yan en 2004 pour former ce groupe. Influencés par les groupes vocaux des années 60 et 70 comme les Beatles ou Crosby, les quatre musiciens ont sorti un premier album « Everybody’s God » en 2010. Leur single « Let’s Burn Again » a permis au groupe d’être programmé dans les meilleurs festivals de France comme Solidays ou les Francofolies de la Rochelle.

Infos pratiques : 

Gush en concert : 

– le 20 mars à Harvard and Stone, 5221 Hollywood Boulevard. 

– le 27 mars à Smoke and Mirrors, The Standard, 550 South Flower Street. 

Après Sarko l’Américain, « Nicolas Le Pen »

« Nicolas Le Pen ». Quand un journal dont le propriétaire n’est autre que l’homme d’affaires conservateur Rupert Murdoch titre ainsi un édito, cela devrait alerter. Cette semaine, le Wall Street Journal a réagit avec virulence aux déclarations de Nicolas Sarkozy dans l’émission des « Paroles et des Actes », et lors de son discours de Villepinte dimanche dernier, devant plusieurs dizaines de milliers de militants. Dans la première, le Président-candidat avait dit : « Il y a trop d’étrangers sur notre territoire ». Dans le second, il a agité la possibilité d’un départ de la France de l’espace Schenghen de libre circulation des personnes. « Même en France, cela devient rarement aussi cynique », souligne l’éditorialiste.

Parlant de « pensées affreuses », ce dernier s’emploie à montrer que fermer la France à l’immigration n’a pas de sens, « pas seulement pour les sentiment noirs sur lesquels cela joue, mais aussi parce que c’est un exemple parfait d’analphabétisme économique ». En se rapprochant du discours de l’extrême droite, Nicolas Sarkozy tente de « séduire les supporters du Front national, le parti xénophobe de Marine Le Pen», affirme le Journal. Le débat sur l’immigration est « principalement un prétexte pour combler l’anxiété française sur leur État providence de plus en plus délabré», commente le quotidien, qui souligne que l’enjeu pour le gouvernement français devrait être l’intégration des immigrés et la création « des conditions économiques dans lesquelles ils peuvent réussir en France ». Et de poursuivre : « M. Sarkozy comprend sans doute cela. Mais nous nous demandons si M. Sarkozy comprend aussi que des affichages de cynisme aussi transparents que celui-ci l’ont mené dans son embarras politique actuel.» Nicolas Sarkozy trouvera peut-être du réconfort dans le fait que le même journal qui chante les louanges du républicain Rick Santorum!

Aussi forts soient les mots employés par le candidat de l’UMP, le site d’information Christian Science Monitor prend du recul, en rappelant que Nicolas Sarkozy a déjà fait le coup à l’électorat français. Il y a cinq ans, au moment de la campagne qui a abouti à son élection, il avait prétendu « que la France allait fermer ses frontières et jeter la clef dans la Méditerranée ». Elu, il avait créé un Ministère de l’Identité nationale. « Sarkozy a déjà joué cette carte, remarque le site. La question en France n’est peut-être pas de savoir si quelqu’un écoute mais plutôt si quelqu’un y croit. »

L’atout Lagarde

Dans ce monde d’hommes, certains titres osent un peu de douceur féminine. C’est le cas du site économique Bloomberg  qui s’intéresse aux propositions des candidats à la présidentielle pour améliorer l’égalité hommes-femmes. Et en la matière, ils peuvent mieux faire, assure le site. Chiffres et citations d’experts et de femmes politiques, dont Elisabeth Guigou et Edith Cresson, à l’appui, la journaliste Hélène Fouquet dresse un tableau bien noir de la situation des femmes dans l’Hexagone, décrivant un appareil gouvernemental contrôlé par les hommes. « L’ancienne première ministre Edith Cresson a appelé la France, ce mois-ci, un « pays macho », où hommes et femmes ne sont pas égaux. A 45 jours avant l’élection présidentielle, les candidats font peu pour changer cette idée », souligne la journaliste, qui rappelle que la France pointe à une décevante 48ème place, derrière l’Allemagne et l’Espagne, en terme de disparités salariales entre les sexes, alors qu’elle est la « deuxième économie européenne ». Bon point cependant pour Nicolas Sarkozy, qui serait plus féministe que François Hollande. « Bien que Sarkozy n’ait fait que quelques efforts dans sa campagne pour amoindrir les inégalités liées au genre, les femmes ont tout de même des rôles clé dans son équipe… A l’inverse, Hollande n’a que des hommes parmi ses conseillers les plus importants. »

Cette semaine, le New York Times apporte aussi une touche feminime à l’actualité. Le quotidien dresse le portrait croisé de la Chancelière allemande Angela Merkel et de la directrice générale du FMI Christine Lagarde, deux « dames » dont la relation amicale a été mise à mal par la crise actuelle. A en croire le quotidien, les tensions entre les deux leaders ne s’expliquent pas uniquement par des positions parfois antagonistes sur les mesures anti-récession, mais bien une différence profonde de caractère. « Mme Lagarde était membre de l’équipe de France de natation synchronisée. Mme Merkel est connue pour avoir dû prendre son courage à deux mains pendant tout un cours de natation avant de sauter du plongeoir. Les perspectives de carrière en politique pour une fille de pasteur sous le communisme étaient faibles, et elle devenue physicienne. Mme Lagarde est devenue avocate et s’est hissée à la tête d’un cabinet d’avocat américain. » La description du style des deux femmes verse parfois dans le cliché. «  Madame Lagarde, 56 ans, et Madame Merkel, 57 ans  semblent opposées : l’une Française, élégante, habillée en Chanel et extravertie, l’autre, Allemande, plus simple et introvertie. » Une fois de plus, Christine Lagarde sauve l’image de la France auprès des Américains !

French Doctor

Cette semaine, un autre portrait retient l’attention, toujours dans le New York Times, celui du docteur Bérès, médecin français parti en Syrie pour apporter son aide. Son récit apporte « un rare aperçu » de la situation sur place et des besoins sur le terrain, car, selon le quotidien, le « French Doctor » a été l’un des rares à pouvoir pénétrer dans la ville assiégée de Homs où il a passé environ deux semaines. « Le docteur Bérès décrit des semaines de tensions et de nuits blanches, il se débattait avec le bruit des bombardements, le froid, la boue dans les rues, le manque de nourriture… », rapporte le Times. Ce qui l’a le plus affecté, dit-il, fut la mort d’un adolescent: « Il avait la peau pâle, de beaux traits, un regard un peu espiègle et un bonnet sur la tête. L’enfant lui rappelait Gavroche dans Les Misérables de Victor Hugo ». Le garçon, « avait presque été coupé en deux », rapporte le journaliste. Dr Bérès dit « qu’il aimerait retourner à Homs, car le besoin est grand et l’aide internationale faible ». « Je ne sais pas ce que la Syrie va devenir. Mais, j’admire tellement les Syriens. »

Audrey Tautou, tout en délicatesse

Audrey Tautou est un hologramme, elle n’est pas réelle” plaisante Stéphane Foenkinos devant une armée de journalistes un peu intimidés, afin de détendre l’atmosphère avant l’arrivée de la star. Si l’actrice est souvent abonnée aux rôles de girl next door, dans La Délicatesse, des frères David et Stéphane Foenkinos, elle perce l’écran en héroïne éplorée par la perte de son mari, en femme qui va trouver le courage de se battre contre la vie pour se reconstruire. Et puis c’est l’égérie du N°5 de Chanel, la pétillante Amélie Poulain, la petite fiancée française de l’Amérique… Les frères Foenkinos semblent d’ailleurs autant sous le charme de leur actrice que l’auditoire. “Nous avons tout de suite pensé à Audrey lorsque nous avons décidé de porter mon roman à l’écran, d’ailleurs, si elle avait dit non, nous aurions probablement abandonné l’idée car elle est Nathalie (l’héroïne,ndlr)” explique David Foenkinos, auteur du roman que les deux frères ont adapté à l’écran.

Sans crier gare, l’actrice arrive. Et met fin sans attendre aux parallèles faciles: “Nathalie et moi, ne nous ressemblons pas vraiment dans la vie, Dieu merci, je n’ai jamais eu à souffrir des mêmes drames qu’elle” explique-t-elle d’emblée. Ca ne l’a cependant pas empêchée “d’être tout de suite attirée par la fantaisie du personnage, la tristesse de cette femme quasiment poétique“.

Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que Audrey Tautou, “tout en gardant son côté délicat” a insufflé une certaine chaleur à l’héroïne de papier. “Je me suis inspirée de certaines personnes que j’ai vu, et ce qui m’a frappé c’est leur façon de rester digne malgré l’épreuve, de garder une certaine pudeur malgré le chagrin” explique-t-elle. Audrey a ainsi tenu à ce que “Nathalie reste droite devant la douleur et forte devant le malheur“, à ce qu’en quelque sorte le personnage “s’humanise un petit peu, ce qui la rend un peu plus sympathique, le public s’assimile à elle, compatit“.

Un personnage sympathique, certes, “mais pas seulement au sens propre du terme” rebondit Stéphane Foenkinos. Et le couple “improbable” que forme Audrey Tautou et le fantastique François Damiens dans le film y est pour beaucoup également. “Je voulais montrer leur histoire d’amour un peu incongrue de manière très réelle justement” résume David Foenkinos. Les deux personnages ne sont d’ailleurs jamais traités comme des ersatz de “la belle” et de “son clochard” ou du “ver de terre amoureux d’une étoile“. Leur relation peut paraitre étrange au premier abord, mais “l’important c’est que l’on y croit et que cela semble possible dans la vie“. Le vrai message du film n’est il pas alors que malgré les échecs ou les différences, l’amour est quand même possible ? “C’est en tout cas ce que je crois“, conclut Audrey Tautou, “J’aime par dessus tout l’idée que même quand le sort s’acharne et que l’on croit que plus rien de bon ne peut advenir, il existe des surprises qui nous prouvent que c’est faux, des bulles de vie“.

Propos recueillis par Milena Beurer-Doenst et Anne Laure Perrin Klein

La Delicatesse  (Delicacy), de David et Stéphane Foenkinos, avec Audrey Tautou et François Damiens, en salle le mercredi 14 mars aux Etats-Unis. Diffusé à New York au Elinor Bunin Munroe, 144 West 65th Street, et au Sunshine Theater, 143 East Houston Street.  

Photos: Gilles Vauclair

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