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A Santa Barbara, un défilé de bateaux illuminés

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A l’approche des fêtes de fin d’année, les célébrations en tous genres se succèdent sur la côte californienne. Une semaine après le défilé de Santa Claus organisé dans les rues de Santa Barbara, ce sera au tour de la marina de revêtir ses habits de lumière. Ce dimanche 11 décembre, la 26e édition de la parade des bateaux illuminés (ou “Parade of Lights”), sur le thème «Candy Cane Holidays», s’y tiendra à partir de 17h30.

Entre 50 et 70 skippers ont répondu à l’appel des organisateurs et devront donc naviguer entre le port et le pier, afin de présenter les décorations et illuminations de leur navire au public et au jury. Ce dernier remettra, à l’issue du défilé, une demi-douzaine de prix aux plus créatifs.

Toutes les embarcations sont invitées à participer, depuis les kayaks de mer jusqu’aux yachts de luxe, en passant par les différents types de gréement. Le défilé sera ponctué de concerts et se terminera par un feu d’artifice tiré au-dessus de l’océan.

Si les défilés de ce genre fleurissent depuis quelques années dans les marinas de la côte Pacifique, celle de Santa Barbara est l’un des plus appréciés grâce à sa baie dégagée et à la configuration de son port permettant d’apprécier au plus près le passage des bateaux.De fait, cet événement attire en moyenne près de 200.000 spectateurs chaque année. Les organisateurs font d’ailleurs tout pour entretenir cette popularité, comme en témoignent les 12 tonnes de neige artificielle qui seront réparties sur le Stearns Wharf pour y créer le village du Père Noël  et accueillir, dès 15 heures, de nombreuses animations.

Infos pratiques:

Parade of Lights – dimanche 11 decembre à partir de 17h30 au Santa Barbara Harbor – Harbor Way Santa Barbara – Gratuit – Site ici

 

Yeah Yeah Yelle

Après le succès de la tournée de son premier album Pop up outre-Atlantique, la Bretonne a quitté ses terres armoricaines pour venir défendre sur les terres américaines son deuxième opus, Safari Disco Club.

Yelle se fait remarquer aux Etats-Unis avec “A cause des garçons” (voir la video ci-dessous),  élue chanson coup de coeur de MTV US en 2008,  puis une performance très remarquée lors du festival de Coachella… La petite protégée de Katy Perry revient pour enflammer le temps de deux soirées le Webster Hall et le Music Hall of Williamsburg. Accompagnée de ses deux musiciens TEPR et Grand Marnier, la jeune femme distille une pop acidulée qui sent bon les années 80. Un judicieux mélange entre des refrains entêtants à la Rita Mitsouko et des sons électroniques plus actuels.

Amateurs de rock, vous ne serez pas en reste : le jeune groupe français “Housse de Racket” se charge de l’ouverture des deux concerts.

Infos pratiques :

Yelle et Housse de Racket : – le 8/12 à 19h au Webster Hall, 125 East 11th Street (entre 3d et 4th avenues), $23 en pré-vente / $25 sur place.

– le 9/12 à 20h au Music Hall de Williamsburg, 66 North 6th Street, Brooklyn, $23 en pré-vente / $25 sur place.


 

Chômage: Léger avantage pour les Etats-Unis

L’information a fait la « Une » de la presse américaine début décembre : le taux de chômage aux Etats Unis est retombé en novembre à 8,6% de la population active. Il s’agit de son niveau le plus faible depuis mars 2009, selon le Department of Labor. Au total, 120.000 emplois nets ont été créés aux États-Unis en novembre, soit 20 % de plus qu’au mois d’octobre. Aux Etats-Unis, le Department of Labor définit comme chômeur toute personne n’ayant pas d’emploi, en ayant cherché un activement durant les quatre semaines passées, et disponible pour travailler.

Ajusté à la définition américaine du chômage, le taux de chômage français avoisine les 9,3% en 2011 en moyenne (voir graphique ci-dessus). Les chiffres sont sensiblement les mêmes que ceux du Bureau International du Travail (BIT). Celui-ci retient plusieurs critères : est chômeur toute personne en âge de travailler, n’ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence, disponible pour travailler dans les deux semaines et ayant entrepris activement des démarches de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou ayant trouvé un emploi qui commence dans les trois mois. Selon le BIT, le taux de chômage en France fluctue au-dessus de la barre symbolique des 9% et stagne à 9,3% en moyenne sur les trois premiers trimestres de 2011. Au troisième trimestre de 2011, il s’élève à 9,7% de la population active (DOM-TOM inclus), et à 9,3% pour la France métropolitaine, en hausse de 0,2 points par rapport aux trois mois précédents.

Sur le moyen-terme, la tendance est la même dans les deux pays. Depuis 2009, en France comme aux Etats-Unis, le chômage a fortement augmenté atteignant 10% fin 2009 aux Etats-Unis. Une situation inédite dans un pays habitué depuis deux décennies au plein-emploi. Un rêve bien lointain aujourd’hui.

 

Les Français s'installent toujours aux US, mais…

La croissance de la communauté française aux Etats-Unis ralentit. C’est l’un des enseignements du dernier rapport de la Direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire. Le nombre de Français inscrits au Registre des Français établis hors de France s’est stabilisé autour de 115.000 en 2010 (115.383 en 2009, 115.058 en 2010) après un pic en 2008 à 117.076 inscriptions. Les Etats-Unis accueillent la deuxième communauté française la plus importante derrière la Suisse. L’Amérique du Nord rassemble 12,4% des inscrits au Registre, outil utilisé pour mesurer la présence française à l’étranger.

« Si la taille de cette communauté évolue peu depuis 2008, la répartition entre les deux pays qui composent cette zone (Amérique du nord) est légèrement modifiée au bénéfice du Canada » poursuit le rapport. En effet, en 2010, 71.000 Français se sont inscrits au Registre au Canada, soit une augmentation de 2,2% par rapport à 2009.

Pour Eric Bosc, porte-parole au Quai d’Orsay pour les questions relatives aux Français de l’étranger, il ne faut pas voir dans ce ralentissement un quelconque désintérêt français pour les Etats-Unis. L’inscription au Registre des Français établis hors de France est volontaire, rappelle-t-il, donc les ressortissants français ne sont pas tenus d’y figurer. « Il y a beaucoup de séjours de courtes durées aux Etats-Unis, comme les stages ou les séjours d’études. Les taux de déperdition peuvent atteindre jusqu’a 20%. »

En outre, le nombre d’inscriptions évolue de manière cyclique. A l’approche d’une année électorale par exemple, les chiffres connaissent un pic, car de nombreux Français profitent de leur inscription sur les listes électorales consulaires pour s’enregistrer. Il est donc fort probable que les chiffres pour 2011 et 2012 soient en hausse.

Pour rappel, le nombre d’inscriptions au Registre pour les Etats-Unis a fortement augmenté entre 2005 et 2006, passant de 106.099 à 116.438, avec un pic en 2008 à plus de 117.000 inscriptions.

Crédit photo: Flickr / Comité Valmy
 

Euro-scepticisme, prostitution et bons sentiments

Depuis ces derniers mois, la crise financière et la question du remboursement de la dette des pays membres de l’Union européenne plongent le Vieux continent dans la tourmente. De l’autre côté de l’Atlantique, les médias n’ont pas manqué de disséquer la rencontre entre Nicolas Sarkozy / Angela Merkel qui s’est déroulée ce lundi 5 décembre.

Pour l’ensemble de la presse américaine, l’idée d’une gouvernance européenne semble être une réelle solution pour lutter contre la menace d’une spirale d’endettement mais le New York Times remarque un certain paradoxe quant à la position de la France : si le Président Sarkozy veut faire valoir la nécessité d’un réel changement des traités fondateurs, du point de vue du quotidien, les Français sont tous euro-sceptiques, sans exception. Ils sont “très fiers de leur souveraineté et très dubitatifs quant aux instances européennes et ne souhaitent pas leur donner plus d’influence sur le budget national ou la politique de l’Etat“.

Le journaliste Paul Taylor de Reuters va plus loin et explique que “les Français d’aujourd’hui sont plus proche de l’Europe des Nations du Général de Gaulle que de la vision d’une communauté supranationale du père fondateur de l’Union Européenne, Jean Monnet“.

Il faut croire que, pour le Daily Beast, la crise européenne a tout de même du bon puisqu’elle permet d’amener les Français en masse au cinéma. En effet, le site d’information s’étonne du récent succès en France du “feel good movie” « Intouchables » d’Eric Toledano et d’Olivier Nakache qui est gorgé de “bons sentiments“, le cinéma français étant souvent associé par les Américains aux films d’art et d’essai, moins accessibles. Une phrase retient l’attention dans l’article : les cinéma français de 2011 “rend la séparation encore plus floue entre films à popcorn et films d’auteurs“. Le Daily Beast laisserait-il penser que le cinéma français se rapproche de plus en plus des standards du cinéma américain ? Autrefois cantonnés aux festivals « arty », les films français sont en passe de conquérir Hollywood et « Intouchables » en est la preuve. En effet, la société de production Weinstein n’exclue pas la possibilité d’un remake américain.

S’il est un autre sujet français qui étonne beaucoup la presse américaine, c’est bien le projet de loi concernant l’interdiction de la prostitution en France, une mesure que l’on dit inspirée par les récentes tribulations de l’ex-directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Selon Business Insiderc’est une avancée inhabituelle dans un pays qui a longtemps cherché à garder une distance entre le domaine gouvernemental et le domaine privé, intime (comprendre : le sexe)“. Dans l’esprit du journaliste, les Français ont tendance à considérer les prostituées comme une partie du trésor national : elles ont été magnifiées dans les tableaux de Toulouse Lautrec et encensées dans les écrits de grands écrivains tels que Hugo, Balzac ou Maupassant. Certains Français manifestaient même encore il y a quelques années pour la réouverture des maisons closes, rappelle le journaliste. Mince alors, on dirait que la France finirait par devenir chaste, humble et en demande de “bons sentiments“.

 

Rétrospective Henri-Georges Clouzot au MoMA

Réalisateur de légende, Henri-Georges Clouzot aura laissé une oeuvre teintée de noirceur et de réalisme dans sa façon de mettre en image les méandres de l’âme humaine. Récompensé à de nombreuses reprises, son travail méticuleux lui permet de figurer parmi les maîtres du Septième Art, en tant que scénariste et réalisateur.

Palme d’or au Festival de Cannes de 1953, « Le salaire de la peur», road movie cynique et très actuel avec Yves Montand, marquera le coup d’envoi, le jeudi 8 décembre, de la rétrospective Clouzot au MoMA. Il sera suivi dès le lendemain par un autre de ses chefs-d’œuvre, « Les Diaboliques », sorti en 1955. Des films aussi célèbres que « Manon », « Quai des Orfèvres » ou « Le Corbeau » seront aussi à l’affiche de cette rétrospective.

Infos pratiques :

Henri-Georges Clouzot,  du 8 au 24 décembre au Theater 1 du MoMA, 11 West 53d Street (entre 5th et 6th Avenues). Admission gratuite pour les membres, $12 pour les adultes, tickets obligatoires. Programme complet ici

 

«Ne pas oublier le Japon»

Elle se racle la gorge une fois, puis deux. S’excuse en riant d’interrompre notre interview téléphonique. On risque un « ça va ? » auquel elle répond spontanément : « oui merci ! Mais je n’arrête pas et ma voix fatigue ! ». Soudain, on l’entend poser le combiné, s’éloigner rapidement, se racler la gorge, encore, puis s’écrier : « M….E ! » à l’autre bout de la pièce. Elle reprend le téléphone, s’excuse platement, à nouveau. La voix s’est éclaircie. « Enfin ! », s’amuse-t-elle.

Sympa, Jane Birkin. Naturelle, pas star. Exactement comme on l’imagine. French Morning avait droit à 15 minutes – pour ne pas fatiguer sa voix, nous a-t-on précisé. Finalement,  lancée sur le sujet de ses dernières trouvailles littéraires (Murakami, un japonais pardi !), on aura droit à un peu plus. Généreuse en paroles (c’est bien connu)…mais en actes, aussi.

Muse, comédienne, chanteuse, icône et peut-être avant tout : femme engagée. Depuis le début de sa carrière, on a vu Jane Birkin sur tous les fronts : la peine de mort, les sans-papiers, la libération d’Aung San Suu Kyi, la Palestine… et plus récemment le Japon. C’est d’ailleurs au peuple meurtri par le drame de Fukushima, qu’elle dédie sa tournée internationale 2011-2012 « Serge Gainsbourg et Jane Birkin via Japan ». La dame fait escale à Town Hall, à New York, le 11 décembre.

Tandis qu’on célèbre « Serge » cette année, 20 ans après sa mort , « Jane » a donc décidé de donner du sens à sa tournée, au delà de la commémoration : « D’autres ont proposé leur point de vue sur son œuvre, ils ont présenté leur “Serge”… et j’ai remis ça de côté choisissant d’observer ce que faisaient les autres. Et puis il y a eu la catastrophe au Japon d’une horreur incroyable (…) Que faire ? J’ai alors pensé ” vas-y, va leur dire qu’on pense à eux d’ici “. La seule chose que je pouvais leur offrir était un concert».

Mais un concert un peu particulier. Après avoir revisité le répertoire “gainsbourien” de mille et une façon, cette fois, c’est avec des musiciens japonais qu’elle honore son mentor et rend hommage au courage des victimes du tsunami, alors que le drame ne fait plus aujourd’hui la Une des journaux. « Les Japonais sont un peuple très discret et très digne. Je ne veux surtout pas les victimiser. Faire de la musique avec eux et communier avec le public, c’est ma façon à moi de leur montrer qu’on ne les oublie pas ».

Il faut dire qu’entre l’artiste et le Japon, il y a une longue histoire : « Mon premier concert au Japon c’était il  y a 40 ans ! Sans Serge…à cette époque nous étions séparés”, confie t-elle. Si elle est très attachée au pays, les japonais lui rendent bien : « Je suis restée plus de six mois numéro 1 des ventes au Japon, parce qu’une de mes chansons était le générique d’une série super connue là-bas… Depuis si je ne la chante pas, le public japonais la réclame. Drôle non?».

Elle qui adore New York – « surtout Central Park et une petite boutique de vêtements de deuxième main sur Bowery street…et puis… les New Yorkais ! Leur façon de dire ‘take care’… » – c’est avec impatience qu’elle attend de faire découvrir la ville à ces acolytes japonais : « Ce qui m’épate chez eux, c’est leur curiosité et leur ouverture sur le autres. A chacun de nos voyages, ils sont les premiers à goûter les plats locaux, jamais fine bouche comme nous les Français…alors, les emmener à New York ça va être quelques chose ! ». Quand à nous, on a hâte de découvrir sur scène la facette japonaise de notre Birkin internationale.

Infos pratiques :

Concert de Jane Birkin « Serge Gainsbourg & Jane via Japan ». Le 11 décembre 2011 à 19h30. Town Hall – 123 West 43rd Street entre 6th et 7th Avenue – Réservation en ligne ici

 

Déclin de la classe moyenne: mythe ou réalité

La prestigieuse Maison Française de Columbia, qui fait office de centre culturel français depuis 1913 au sein de prestigieuse université, accueille ce mercredi 7 décembre le sociologue de renom Louis Chauvel. Le spécialiste du changement générationnel et des structures sociales évoquera les craintes de déclin de la classe moyenne en France et aux Etats-Unis et en évaluera la réalité.

Titulaire d’une chaire de professeur à Sciences Po Paris, il sera assisté lors de cette conférence par Emmanuelle Saada, professeur de français et directrice du Centre des études francophones à Columbia University.

Infos pratiques :

Le déclin de la classe moyenne, perspectives françaises et américaines, conférence de Louis Chauvel – Maison Française de Columbia, Buell Hall 2ème étage, Broadway Boulevard, West 116th street – mercredi 7 décembre de 18h à 19h30 – Entrée gratuite. Site de la Maison Française

 

Gérer son patrimoine en temps de crise

Epargne-retraite, investissements immobiliers: La crise actuelle remet en cause bien des comportements en matière de gestion de patrimoine. Pour y répondre, le Groupe Crystal, en collaboration avec ASG Capital, propose un tour de table abordant les « Stratégies à adopter dans le contexte économique actuel ». Les participants feront un tour d’horizon des problématiques liées à la gestion de patrimoine, de la définition à l’offre de solutions.

Infos patiques:

Crise Financière & Gestion de Patrimoine, « Stratégies à adopter dans le contexte économique actuel », le jeudi 8 décembre dans l’Upper East side a 19h. L’adresse  sera communiquée après inscription.

 
 

Les French Culture Nights fêtent la fin de 2011

Pour sa dernière édition de l’année, les French Culture Nights ont choisi un lieu auréolé de mystère : le JBird Lounge. Ce lounge élégant de Midtown, qui a ouvert ses portes à l’automne, accueillera ce mercredi 7 décembre le photographe Jean Lebreton, la peintre Sophie Sejourne et le DJ Jean Michel pour une soirée dans le ciel de Manhattan.

Ancien photographe de presse, Jean Lebreton a côtoyé les grands chanteurs des années 70 et 80, dont Claude François dont il a fait les pochettes de disques et les affiches. Il a également collaboré à la revue du chanteur, « Podium ». Elevée sur l’île de Ré, Sophie Sejourne se spécialise, elle, dans l’art du collage et le travail de la couleur. Si l’art n’est pas votre souci premier, les amuse-bouches du Bec Fin mettront tout le monde d’accord.

Infos pratiques :

French Culture Nights mercredi 7 décembre de 18h30 à 1h Jbird Lounge : 251 West 48th St (au coin de 8th avenue). Entrée gratuite pour les pré-inscriptions effectuées avant 16h le mercredi 7 décembre. $10 à la porte. Réservations ici

Prendre un nouveau départ, sereinement

« Je me sens comme perdue sur un rocher, en plein milieu du gué ». Patricia utilise une image forte qui décrit parfaitement son état. Elle m’appelle de Miami, je n’ai aucune peine à la visualiser assise par terre le dos contre le mur, abattue, seule et à bout de souffle. Elle vient de finir une thérapie qui l’a aidée à sortir d’une profonde dépression. La rive qu’elle a quittée n’est plus qu’un mauvais souvenir. Elle ressent maintenant le besoin vital de passer à l’action pour la laisser définitivement derrière elle. « Seule, je n’y arrive pas. Je prends mon élan pour atteindre l’autre rive, mais à chaque fois j’échoue la tête dans l’eau au risque de me noyer ». Elle voudrait que je l’aide à sauter. Mon rôle est de lui faire comprendre qu’il faut d’abord qu’elle se remette sur pied.

Patricia a perdu l’homme de sa vie, son compagnon de route depuis son arrivée aux États-Unis au début des années 90. Décédé brutalement il y a deux ans, elle s’est habituée tant bien que mal à une vie en solitaire. Bien entourée par sa famille, elle a vite compris qu’il lui fallait se créer une nouvelle existence, même si cela devait passer par des décisions drastiques et pas toujours raisonnables. Elle a quitté son job de styliste dans une maison de mode réputée alors qu’elle si sentait à l’aise, « peut-être un peu trop justement ». Elle s’est offerte une année sabbatique en espérant trouver une activité professionnelle plus en relation avec qui elle est aujourd’hui. Son raisonnement me plait, elle est prête pour le coaching. Je saute à ses cotés sur son rocher, je la sens fragile. Je lui demande de s’asseoir au lieu de se tenir debout en tremblotant. Elle me sourit timidement. On peut commencer à travailler.

Nous faisons tous la même erreur. J’entends encore ma mère me dire « Nicolas, tu veux aller plus vite que la musique ! ». C’est une chose de vouloir passer à l’action, cela en est une autre de le faire dans le bon tempo. Patricia ne sait plus où elle est et qui elle est. Alors comment savoir dans quelle direction aller? Je la pousse à parler de la rive qu’elle vient de quitter. Elle pleure beaucoup. « J’ai toujours été indépendante et aventurière, mais j’ai réalisé avec la perte de mon amour que je n’avais jamais cessé de lui tenir la main ». Je sais qu’elle souffre, pourtant j’insiste. De cette tragédie, je dois lui faire découvrir un sentiment positif et porté vers l’avant. « Sa mort est la perte de mon innocence ». Elle ne se ment plus et ose faire face à ses démons. L’enfant s’en va, l’adulte prend sa place, « je suis en première ligne, porteuse de son héritage et du nôtre ». Je la sens légère, elle n’est plus victime de l’événement, elle en fait partie. Elle est en vie. Les séances suivantes confirment cette tendance. Ce qui est derrière elle n’est pas qu’un cauchemar. C’est aussi le tremplin sur lequel elle s’est élancée pour atterrir sur ce rocher, à mi-chemin d’une renaissance tant méritée. Elle retrouve peu à peu ses valeurs morales et ses principes de vie. Patricia trépigne d’impatience, « je veux passer de l’autre coté ». Elle n’est pas prête et s’en rend compte lorsque je lui demande à quoi ressemble cette nouvelle terre qu’elle veut fouler en toute liberté. Il est bien plus facile de trouver l’envie et la force d’avancer si l’on sait où l’on met les pieds. Ma question la pétrifie. Elle est déçue, « je me sentais d’attaque », elle s’en veut. Je la laisse s’auto flageller, tout se passe comme prévu. « Encore une fois, j’ai voulu aller trop vite. J’ai fait la paix avec mon passé et cela m’a ouvert les yeux sur la personne que je suis devenue. J’ai de nouveaux outils en main, il ne me reste plus qu’à définir le territoire que j’ai envie de défricher ».

Patricia a toujours rêvé d’ouvrir sa boutique de vêtements où elle vendrait ses propres créations. Dans une économie comme la nôtre, elle ne pense pas que cela soit du domaine du possible. Au lieu d’abandonner ce qui la fait vibrer, je lui apprends à s’en servir pour imaginer ce à quoi son business pourrait ressembler. Cela nous a bien pris deux mois pour y parvenir, sortir de soi quelque chose que l’on ressent dans ses tripes est souvent difficile et douloureux. Il faut en effet faire fi du domaine sécurisant du devoir pour n’évoluer que dans celui du vouloir, plus subjectif, sur la corde raide. Petit à petit, elle arrive à la conclusion qu’un site web serait le véhicule parfait pour son idée. Elle a travaillé des semaines à l’écrire et à le peaufiner. Elle a voulu se lancer des dizaines de fois, mais comme son projet ne ressemblait toujours pas à la Patricia d’aujourd’hui, je n’ai pas cessé de la mettre en garde tout en restant son allié. Je ne veux plus qu’elle tienne la main de quelqu’un, la mienne comprise, son projet doit être le sien. Ça lui a pris un moment, mais un jour, j’ai arrêté de ronchonner et de jouer au rabat-joie. Son business plan était en phase avec ce qu’elle est devenue et en continuité avec ce que la vie lui a fait subir. « Vous êtes prête, il faut y aller ». Elle resplendit. Après tant d’efforts à se préparer au lieu de passer à l’action n’importe comment, il est émouvant de la voir se tenir debout, fière, forte et pleine d’allant.

« Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas essayé de sauter, je ne sais plus par quel bout commencer ». Une dernière inquiétude qui me fait sourire, je n’ai pas dit mon dernier mot. Plus besoin de se jeter en avant au-dessus d’une rivière tumultueuse, elle n’a qu’à la traverser. Elle me regarde, étonnée. « Patricia, vous avez tellement grandi que maintenant, vous avez pied ».

Pour en savoir plus sur ce qu’est le coaching avec Nicolas Serres-Cousiné, visitez www.monlifecoach.com

 

Le kouign amann crée le buzz

Le kouign amann connaît son heure de gloire. Le blog voyage du New York Times, In Transit, lui a consacré un article la semaine dernière. Plusieurs gastronomes américains et internationaux chantent ses louanges. Et pourtant, son nom est une invitation aux prononciations les plus tordues.

Qu’importe. Après tout, le plus important n’est pas d’en parler, mais de le manger. Depuis la fermeture des boulangeries Fauchon et Bouley, il était devenu difficile de se procurer à New York ce gâteau breton au beurre. Les amateurs de la viennoiserie croustillante et fondante en étaient réduits à se faire envoyer des colis de la pâtisserie Les Madeleines à Salt Lake City. Certes, ils auraient pu en commander à la crêperie Café Triskell dans le Queens, mais seuls quelques Bretons avertis connaissaient le bon plan.

Puis Dominique Ansel est arrivé. Cet ancien chef pâtissier du restaurant Daniel a fait sortir le kouign amann du microcosme breton en ouvrant une nouvelle boulangerie éponyme à SoHo. Depuis début novembre, il y vend aussi des éclairs, des cheesecakes et des cannelés, mais la viennoiserie bretonne est rapidement devenue la star de la boutique. Pour encourager les clients à commander ses spécialités, Ansel les a rebaptisées DKA, ou « Dominique’s Kouign Amann » – pari risqué en pleine affaire DSK ! En effet, si les New Yorkais maîtrisent à peu près la prononciation du mot « croissant », leur demander de parler breton dès le matin eut été osé. “Très peu s’aventurent à dire kouign amann“, confirme le chef de 33 ans.

Autant de beurre que de sucre

Les petites merveilles beurrées – Ansel parle de croissant caramélisé pour tenter d’expliquer de quoi il s’agit – sortent du four dès 8 heures du matin. Il s’est réveillé avant l’aube pour commencer la préparation. “Il faut le faire frais tous les jours. C’est très technique” explique-t-il. De quoi justifier le prix de $5,25 pour une portion individuelle. “Après 14 heures, on les a tous vendus“.

C’est en travaillant chez Fauchon à Paris que Dominique Ansel a parfait sa maîtrise du kouign. Pour faire ses DKA, il prépare une pâte à pain dans laquelle il insère une énorme plaque de beurre venue du Vermont. Combien de grammes de beurre par gâteau individuel ? Nombre de calories ? Le pâtissier ne révélera pas ces informations qui pourraient gâcher le plaisir innocent du DKA. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il utilise autant de beurre que de sucre.

D’autres pâtissiers ont offert des kouign amann sur New York, mais celui de Dominique Ansel est le meilleur que j’ai goûté depuis que j’habite ici, souligne Hélène Semmel, membre de l’association bretonne BZH NY. Avec un café le matin c’est un pur régal.” Et si elle en connaissait la recette?

Infos pratiques:

Dominique Ansel Bakery – 189 Spring Street, New York – Site ici

Crédit photo: Thomas Schauer