La sculptrice française d’origine marocaine envisage la cuisine comme art, qu’elle a décidé de partager, en proposant des cours de cuisines. Chaque cours (les mercredis soirs) portera sur un menu méditerranéen différent à 3 plats. Au programme : tajines d’agneau aux amandes et aux pruneaux, couscous aux sept légumes, méchoui d’agneau, soupe provençale au pistou, tortilla aux pommes de terre et aux poivrons, salade de lentilles, anchoïades, et plus…
Prix : $130 pour un cours, $260 pour les deux et $480 pour deux personnes. Ceci comprend les deux cours, et le coût des ingrédients.
Dates : Premier menu le mercredi 21 avril et deuxième menu les mercredis 14 ou 28 avril
Enfin, pour des anniversaires ou événements, Danièle Pollitz propose également de faire le cours chez vous.
Pour plus d’infos, contacter : Danièle POLLITZ, 121 West 17 St, 917-495-4398 ou [email protected]
Cours de cuisine méditerranéenne
Le Taxi passe à New York
Tout commence à Londres, en 2005, quand Maud Franklin se fait percuter par un taxi, alors qu’elle traversait la rue. Cette ancienne étudiante aux Beaux Arts de Strasbourg est hospitalisée à l’hôpital de Garches pendant plusieurs mois. Là elle réalise des portraits de ses amis en fauteuil roulant, à l’aide d’un appareil photo qu’elle pose sur ses genoux et se met à écrire : « Après l’accident, je me suis rendue compte que j’étais devenue anachronique par rapport aux autres. Les gens vont vite, et ne te voient pas. Il fallait que je m’adapte et me reconstruise. Au fur et à mesure que je redécouvrais mon corps, par fragments, j’avais des poussées d’écriture.» nous explique-t-elle. De ces “poussées” naît donc Le Taxi, dans lequel Maud raconte son corps, sa reconstruction et ses désirs, avec brutalité et fraîcheur. “Avant de commencer à écrire je connaissais déjà et appréciait beaucoup les peintures de Francis Bacon ou les photos d’Eadweard Muybridge. J’ai toujours travaillé sur le corps. Dans un société où il existe un tel culte du corps parfait, je trouve cela important d’en parler.”
Pour illustrer Le Taxi, Nathalie Trovato n’est pas entrée en contact avec Maud : « Le texte était déjà écrit quand j’ai commencé mes dessins, mais je ne voulais pas être influencée», nous raconte Nathalie. Pour ponctuer l’histoire, elle décide d’utiliser la linogravure (technique qui consiste à creuser la partie blanche du dessin), afin d’accentuer les contrastes, et cette vie qui bascule du blanc vers le noir.
Installée à Brooklyn depuis deux ans avec son mari, Nathalie Trovato, également artiste, a voulu amener Le Taxi jusqu’à elle, à New York, l’occasion de rencontrer Maud Franklin pour la première fois. « Je l’ai découverte de manière déstructurée, à l’image de son livre. D’abord à travers ses textes, puis par mail, téléphone et cette fois ce sera en personne.» De l’autre côté de l’Atlantique, Maud Franklin, ayant déjà vécu à New York, est ravie de faire le voyage. C’est en riant qu’elle nous raconte: « Un an après mon accident, j’ai voulu regarder le ciel, mais comme je ne sens pas le sol, j’ai levé la tête et là je me suis retrouvée par terre… Je ne suis pas revenue à New York depuis mon accident, mais une chose est sûre, je devrais faire attention à ne pas trop regarder les grattes-ciel ! »
Lectures au Rizzoli Bookstore (31 West 57th Street) le 13 avril, puis à Brooklyn, le 16 avril à Greenlight Bookstore (686 Fulton Street) et le 22 avril à BookCourt (163 Court Street).
EXTRAIT:
MON CORPS a deux vitesses. je vais vieillir mais en même temps récupérer petit à petit des capacités physiques. je me suis naïvement dit que ça allait m’aider à vieillir. jeune avec une canne, ça a encore son charme, on se demande dans la rue, on s’interroge, mais plus tard vieille je serai une canne parmi tant d’autres. le fait de récupérer des capacités ne va pas me faire rajeunir ni même m’enlever ma canne ! c’est horrible d’être vieux ! ils marchent avec une canne et parce que tout le monde trouve ça normal personne ne les regarde. quand je croise un vieux dans la rue avec une canne, je lui dis bonjour avec la mienne. on se sourit. mais c’est parce qu’on a le temps de se dire bonjour merde !
Le blog de Maud Franklin : http://letaxidemaudfranklin.blogspot.com/
Le site de Nathalie Trovato: www.nathalietrovato.com
Montréal: l’euphorie du printemps!
Bien que prévenu par un ami journaliste que j’allais arriver à Montréal dans la période de l’année la plus « folle », je n’imaginais pas que c’était dès les couloirs de la Maison de Radio Canada que j’allais pouvoir vérifier l’extraordinaire souffle d’optimisme et l’énorme envie de se lâcher qu’engendrent les premiers beaux jours, les premières chaleurs. Incroyable ce vent nouveau qui soufflait dans les bureaux et les studios de radio et TV.
J’avais, jusqu’à présent, séjourné à Montréal et dans la province de Québec exclusivement en hiver et l’hiver est long ici. Si pendant les mois les plus froids tous ne sombrent pas dans la dépression, s’instaure tout de même une certaine pesanteur, comme une lassitude.
Et puis voilà que tout d’un coup, lorsque le mercure remonte, les sourires réapparaissent, les visages se détendent, les jupes remplacent les pantalons des filles et les cols roulés laissent place à des décolletés plus ou moins vertigineux, ce qui ne manque pas d’en affoler certains.
Et ce ne sont que les premiers signes. Partout ensuite, du centre ville au Vieux Montréal, en passant par le plateau et ses cafés branchés, les Montréalais semblent revivrent, sortir de la nuit, bénir le soleil, jeter les doudounes certifiées Moins 15, moins 20 ou moins 30 degrés. L’hiver est fini, que la fête commence. Alors, si vous passez du temps à flâner dans les rues, que ce soit pour « magasiner » ou pour visiter les monuments, à prendre un verre en terrasse, au mont Royal ou sur le Vieux Port, et surtout, en soirée ou au cœur de la nuit, dans les bars et discothèques qui font le plein, vous côtoierez des garçons et des filles, peut être plus de filles que de garçons d’ailleurs, bien décidés à faire une fête énorme et durable. L’hiver a assez duré. Les corps et les esprits semblent avoir grand besoin de tout lâcher alors, tout est possible.
Cette sympathique euphorie collective est effectivement bien palpable au quotidien et c’est sans aucun doute pour cela que tout semble aller mieux et être plus facile à Montréal lorsque vient le printemps. Même la police est plus arrangeante… pour les fautes bénignes.
C’est bien pourquoi je vous conseille vivement de préférer cette saison à l’été ou même à l’automne pour visiter Montréal. Si vous avez besoin de retrouver la « positive attitude » ce sera parfait pour vous.
Comment y aller ?
En avion : forcément le plus rapide. 1h22 de vol et un bon tarif actuellement chez Continental, 309 $ l’AR, par exemple pour le week-end prochain.
Par la route : 374 milles, environ 6h30 de route avec un temps d’attente à la frontière qui peut rallonger la durée du voyage
En train : pas vraiment pratique, long et plutôt cher. Pas fait pour un week-end en famille.
Quel hébergement ?
Pour un court séjour, il convient d’être dans les quartiers qui bougent. Vous choisirez ainsi un hébergement (hôtel ou gîte, c’est comme cela que l’on appelle les chambres d’hôtes) situé au Quartier latin, au Village ou au Plateau.
L’Alexandre Logan propose cinq chambres charmantes dans une ancienne demeure du Village.
Dans le quartier latin, vous pourrez descendre à l’hôtel Armor Sherbrooke.
Sur le plateau Mont-Royal, mention spéciale pour l’Auberge La Fontaine et sa vingtaine de chambres et pour un budget moins élevé, le Couette & Café Cherrier offre un bon rapport prestations/prix si vous optez pour les chambres supérieures.
Manger, boire, danser ?
Dans le Vieux Montréal : la boulangerie café Olive Gourmando pour ses sandwichs.
Sur le plateau, l’incontournable Schwartz’s, la file d’attente devant chez ce traiteur semble exister depuis 1928 !
Le soir, commencez par commander une bière maison au Réservoir, sur le Plateau, poursuivez par l’une des plus belles cartes de la ville à L’Express rue Saint-Denis puis, après le dîner, un verre au Saint-Sulpice dans le Quartier latin et enfin pour danser, le Tokyo Bar, sur le Plateau.
À voir absolument
Le Vieux Montréal, autour de la place Jacques Cartier, la basilique Notre Dame, le Vieux Port, le quartier du Plateau Mont-Royal et, si vous avez le temps, l’une des îles du Saint-Laurent, soit l’île Sainte-Hélène, soit l’île Notre Dame.
À faire absolument
Monter au dernier étage de la tour Ville-Marie afin de prendre un verre en terrasse tout en profitant d’une vue panoramique sur tout Montréal. Le bar ouvre à 17 heures.
Passer une heure ou deux dans le Musée des Beaux Arts, l’entrée est gratuite.
Magasiner sur la rue Sainte-Catherine, la grande artère commerçante de la ville et arpenter quelques-uns des 32 kilomètres de galeries de la ville souterraine, plus vaste domaine piétonnier au monde (1700 boutiques !!!)
Le dimanche, après un copieux brunch, aller danser sur les rythmes des Tams Tams du Mont-Royal. L’ambiance y est toujours excellente.
Le dernier conseil ?
Évitez absolument le week-end du 13 juin car c’est celui du Grand Prix de Formule 1 et tous les hébergements sont réservés depuis un an.
Pour en apprendre plus:
Les guides Ulysse, écrits et publiés par des québécois.
Le site www.bonjourquebec.com
Yvan Attal, magistral dans Rapt
Il s’agit certainement du plus grand rôle de sa carrière jusqu’à présent. Yvan Attal explique: « On attend ce genre de rôle, ils vous nourrissent en tant qu’acteur.” Le terme choisit est intéressant, car il lui aura fallu perdre 20 kilos pour le tournage. « L’un des ravisseurs est interprété par un champion du monde de culturisme », raconte Lucas Belvaux. « Il expliquait à Yvan les techniques pour assécher le corps. C’était très dur pour lui. » Le principal intéressé confirme : « Je savais que c’était nécessaire pour bien montrer l’état de fragilité dans lequel se trouve cet homme. L’avoir fait m’a aidé dans mon interprétation, j’étais dans le même état d’esprit, j’avais les mêmes frustrations. L’isolement était nécessaire aussi, notamment parce que je ne pouvais pas voir les autres manger le midi sur le tournage ou les enfants qui mangeaient des coquillettes le soir… »
L’histoire est librement inspirée de l’affaire du baron Empain, enlevé en 1978 à la sortie de son domicile parisien. Pourtant Rapt n’est pas une reconstitution. Ni Lucas Belvaux, ni Yvan Attal n’ont souhaité entrer en contact avec le baron pendant le tournage. « Si je l’avais rencontré, nous explique le réalisateur, je serais tombé dans l’empathie, dans l’anecdote. Plus tard, il nous a confié avoir aimé le film. »
La performance a été remarquée par l’Académie des Césars, qui a nominé Yvan Attal dans la catégorie meilleur acteur, mais 2009 était l’année du Prophète. Les deux films partagent en commun le thème de l’enfermement. Dans Rapt, le personnage reste captif, même après sa libération. « A son retour, il est blessé. Il découvre que toute sa vie a été révélée dans les médias, et surtout il est traité en coupable plus qu’en victime car on croit un moment à la théorie de l’auto-enlèvement », explique Lucas Belvaux. « Les médias n’ont pas de pitié » commente Yvan Attal. Lucas Belvaux se défend cependant d’avoir réalisé une critique de la société moderne: « Nous vivons dans une époque violente, certes, mais je n’ai pas voulu y poser un regard moral. » Si le film suscite malgré tout de nombreuses réflexions, Rapt est avant tout un thriller captivant. Le film n’a toujours pas de date de sortie prévue aux Etats-Unis, mais est présenté dans le cadre de nombreux festivals. Après Rendez Vous With French Cinema, le film sera présenté ce week end à Greenwich dans le cadre de Focus On French Cinema, puis au festival ColCoa de Los Angeles.
Avril, ne te découvre pas d'un fil…
En l’honneur du génie de la mode Alexander Mc Queen décédé récemment, Housing Works Thrift Shops à Hell’s Kitchen organise une vente aux enchères des robes, shorts et autres créations. Les plus paresseux peuvent aussi leur faire directement sur le site: http://shophousingworks.com/. 143 w 17th st. Jusqu’au 11 avril
Pour être chic, la marque BGN Paris brade ses prix et vous offre de moins 30 à moins 70% sur les petites robes d’été, les vestes en cuir, ses hauts, pulls, vestes et beaucoup d’autres. Tout le week-end. 250 W. 39th St.
Pour shopper en amoureux, la marque Kenneth Cole brade ses prix sur sa collection femme et homme. Craquez pour leurs célèbres longs gilets, chemises pour hommes, ou encore des petits top pour l’été. Tout le week-end. 595 Broadway.
La marque Judith Leiber offre moins 30% sur tous ses bijoux, sacs et accéssoires. Pochettes en diamant, porte-clef, tout pour se couvrir de bijoux à petits prix. 317 W. 33rd St. Tout le week-end.
Le denim est l’accessoire de mode incontournable en ce moment. La marque américaine de jeans Anomane vous en propose à petit prix. Le denim boyfriend est à 77$ au lieu de 110$, le cigarette est aussi à 77$. Pour l’été, les shorts sont entre 50$ et 72$ ainsi que les bermudas. Jusqu’au 30 avril, en ligne: http://cutdrop.com/
Qui dit début du mois dit début de soldes et ça Tusk l’a bien compris. Le temple du cuir vous offre moins 15% sur ses sacs, accessoires, portefeuilles. Le porte monnaies est à 25$ au lieu de 40$ et les sacoches en cuir sont à 75$. De plus pour 200$ d’achats, Tusk vous offre moins 5%, et pour un total de 300$ comptez 10%. 242 W 26th St. Tout le week-end.
La boutique Jane’s Closet vous propose des articles et accessoires des marques Huit-Huit, Deborah Sweeny et bien plus encore à petits prix. Tout pour vous faire plaisir et faire plaisir sans culpabiliser. Jusqu’au 4 Avril. 60 N.6th Whyte Ave, Williamsburg.
Le concept store Kisan est la boutique des bons plans. Vous tomberez sur des vêtements femmes: Vanessa Bruno, Joseph, Ella Luna, Hanii Y ou encore Prairies de Paris et Sonia Rykiel, des accessoires Sophie Digard, Oyuna, des sacs Jérôme Dreyfuss, Jamin Puech… Ces messieurs pourront trouver la marque Hartford et 66° North. Vous pourrez aussi couvrir des cadeaux vos bambins avec des vêtements, jouets, livres, DVD… 125 Greene Street.
La marque DSW ( designer shoe warehouse ) offre 15$ sur toutes les paires de chaussures : ballerines, tennis, talons tout pour vous chausser cet été. Jusqu’au 14 Avril. 40 East 14th Street.
Une des plus célèbre boutique de chaussure New-Yorkaise Steve Madden solde! Boots, bottes, chaussures à talons, baskets, ballerines rouges, bleues, noires, tout pour vous chausser pour l’été ou l’hiver prochain…Tout le week-end et dans toutes les boutiques Steve Madden.
Des chaussures, encore des chaussures et toujours des chaussures. La marque Moreschi brade ses prix et vous offre moins 50% sur toute sa collection. Les Teatro sont 322$ au lieu de 654$, Les Stradas passent de 545$ à 272$. Pour aller avec vos nouvelles chaussures, craquez aussi pour les ceintures à 125$. Tout le week-end. 515 Madison Avenue.
L’été arrive et vous commencez à organiser des week-ends. Rendez-vous chez Tumi. La marque spécialisée dans les valises et accessoires de voyage fête ses 35 ans et vous offre 100$ pour tout achat au-dessus de 300$. Jusqu’au 4 Avril. Dans toutes les boutiques.
La Spa Week est de retour. Plus de 100 spas à travers la ville proposent soins de visage et du corps à prix réduits. Ne tardez pas à réserver. Voir la liste des spas: http://www.spaweek.com/ du 12 au 18 Avril.
TAO Saxophone Quartet
Formé en 1991, le Tao Saxophone Quartet est composé de 3 saxophonistes et d’un percussionniste français. Le Quartet propose des compositions de jazz issues du repertoire contemporain, de Coltrane à Ellington, ainsi qu’un grand nombre de compositions personnelles.
Mardi 13 Avril 2010 à 18h15
United Nations International School
Sylvia Howard Fuhrman center For the Performings Arts
24-50 F.D.R Drive (au croisement avec East 23rd Street)
L'Epine dans le coeur de Michel Gondry
Pour chacun de ses films, Michel Gondry ne peut s’empêcher de réinventer le cinéma, même quand il s’agit d’un documentaire. Dans L’Epine dans le cœur, Gondry filme avec une tendresse infinie sa tante Suzette, la matriarche du clan Gondry, enseignante dans l’école d’un village rural. Au fur et à mesure, on découvre que cette tante représente une véritable source d’inspiration pour le réalisateur, originaire de Versailles. Il s’agit donc bien d’un documentaire semi-autobiographique, raconté à travers l’image de Suzette.
Installé à New York, le réalisateur avait présenté son film lors du Festival Rendez Vous With French Cinema, et avait également participé à une soirée spéciale en son honneur au Lincoln Center. A cette occasion, le réalisateur était revenu sur sa carrière et avait dévoilé les raisons qui l’avaient poussé à sortir ce film : « Ce n’est pas seulement un film sur ma famille, ce serait trop narcissique. Je voulais explorer les relations filiales à travers Suzette et son fils Jean-Yves, ainsi que la construction de l’identité. »
Village East Cinema, 181-189 2nd Avenue
Toutes les séances ICI
Tariq Ramadan en tournée médiatique
Il est arrivé de Paris à l’aéroport de Newark mercredi. Tariq Ramadan qui participait le week-end dernier à la 27e Rencontre des musulmans de France au Bourget est en visite aux Etats-Unis pour la première fois depuis qu’Hillary Clinton a levé en janvier l’interdiction de visa qui pesait sur lui depuis 2004, officiellement pour une donation faite au Hamas.
Une fois les “formalités douanières” accomplies (il a été questionné pendant une heure, raconte-t-il au New York Times), Tariq Ramadan a entamé un véritable marathon médiatique. L’attachée de presse en a encore le tournis : Christiane Amanpour sur CNN, NPR, le New York Times, New York Magazine.
Nicolas Sarkozy a dû avoir les oreilles qui sifflent. Tariq Ramadan a cité la France à plusieurs reprises, notamment lors de la table ronde intitulée : «Sécularisme, Islam et démocratie : les Musulmans en Europe et dans le monde occidental», qui s’est tenu à Cooper Union dans l’East Village. Tariq Ramadan, costume gris impeccable et chemise bleue, a égratigné la politique française: «Les femmes qui portent le voile ont choisi de le porter». Applaudissements de l’auditoire.
L’événement couvert par une cinquantaine de journalistes était organisé par The Cooper Union, plusieurs associations AAUP, ACLU, PEN American Center, et le magazine en ligne Slate. “C’est la première fois que je vois un événement musulman à New York qui est à guichet fermé”, note Omar, un New-yorkais pakistanais qui n’a pas réussi à obtenir de billet.
Sous la présidence Bush, cet intellectuel suisse controversé s’était vu interdire l’accès au territoire américain, où il devait occuper une chaire universitaire dans l’Indiana. Désormais professeur d’Etudes Islamiques à Saint-Anthony’s College (Oxford), il est revenu hier sur l’idée d’un moratoire sur la lapidation. Lors d’un débat avec Nicolas Sarkozy alors Ministre de l’intérieur dans l’émission 100 Minutes pour convaincre en 2003, Tariq Ramadan avait été accusé d’éviter de donner une position claire sur ce sujet et de «cacher son jeu». “Quand on voit les relations de Nicolas Sarkozy avec l’Arabie Saoudite, on se demande quel est celui qui tient un double discours», a-t-il lancé hier.
Sur la question des banlieues françaises, il a expliqué : «Ce n’est pas une question de religion. Il faut une politique sociale, des citoyens égaux.» L’une des membres du panel, Dalia Mogahed de l’institut Gallup a souligné que : “Les musulmans sont plus éduqués que la moyenne aux Etats-Unis. Ils ont un emploi, sont entrepreneurs. Le contraste est très fort avec l’Europe où ils sont désavantagés socio-économiquement”. «On est davantage “transparent” à New York. On n’a pas l’impression d’être stigmatisé”, explique Nadia, une jeune Française musulmane présente dans la salle, qui travaille à la Société Générale à New York.
«Il apporte un message : il n’y a pas de contraction entre notre culture musulmane et la société», poursuit-elle. Pour Moncef un Tunisien du New Jersey, «C’est la même histoire qu’il recycle». Une autre Française présente à la conférence ajoute : «Surtout ne dites pas dans votre article qu’il est un prédicateur, c’est un philosophe.» Une question de point de vue.
Voyage dans l’éternité de Cartier-Bresson
Après la seconde guerre mondiale, Robert Capa et Henri Cartier Bresson, à travers la formation de l’agence Magnum, avaient lutté pour la démocratisation du photojournalisme. En quête de connaissance, Cartier Bresson n’a cessé dès lors de combiner photographie et études sociales à travers le monde.
Paris, 1968. Une première salle, aérée, sans lourdeur chronologique de procession, ouvre sur Paris et sa révolte : manifestations Place de la République et au Père Lachaise. Des photos d’une neutralité franche, sans parti pris. Les locaux de la BBC à Londres font leur apparition. Puis, les lieux et les impressions se mêlent : le Caire en 1950, le Michigan en 1960, l’Inde de 1947, l’Iran, l’Italie, la Turquie, l’Espagne, la Roumanie, le Nebraska… Au milieu, quelques scènes bucoliques attrapées en Lozère, au Mans et dans le Vaucluse, suffisamment puissantes et animées pour qu’un Français en exil s’imagine dans un film de Jacques Tati.
Une autre salle présente le reportage de Cartier Bresson en Chine lors du Grand Bond en Avant en 1958. Ce projet a connu un succès limité, alors qu’il a généré de véritables bijoux d’archives !
Le coup de maître du conservateur Peter Galassi, pour The Modern Century, réside justement dans le mariage subtil entre des œuvres dites majeures et d’autres très peu connues, même des experts. Le livre de l’exposition est d’ailleurs déjà considéré comme un ouvrage révolutionnaire dans l’histoire de l’art. The Modern Century présente 300 photographies – dont 220 ont été prêtées par la Fondation Cartier Bresson, créée en 2002 – et resserre le lien étroit entre l’artiste et le musée qui l’avait accueilli en 1947.
Les princes… et les autres
Le luxe des artistes est le paradoxe. HCB en cultivait un de taille : l’amour du photojournalisme – avec une certaine idée de l’objectivité – et l’adhésion au procédé surréaliste d’embellissement du réel (rendre le monde plus surprenant qu’il ne l’est réellement). Cette conception de la photographie poussera HCB à produire certains clichés plus lyriques, assez peu connus : des femmes nues, lascives, recouvertes d’eau, des paysages romantiques au Japon, … Trésors que le MOMA livre au fil de la visite.
« La rue est un théâtre, nos gestes sont des histoires ». L’éventail des gestes que Cartier Bresson a photographiés est large. Son œil s’est posé sur des prostitués mexicaines et sur des princes anglais. Sur la pellicule de l’artiste se rencontrent Henri Matisse et Christian Dior, Richard Avedon et le Roi George VI, François Mauriac et Coco Chanel, Albert Camus et Truman Capote, Jean Paul Sartre et Madame Lanvin, Simone de Beauvoir et Georges Duhamel, Pierre Bonnard et Jean-Marie Le Clézio, Giacometti et Colette… Ces grands noms n’ont pas détourné HCB de sa curiosité pour l’homme de la rue.
Dans la fugacité d’un cliché où un membre de l’académie française, rehaussé par son chapeau Napoléonien, croise sur le même plan un travailleur, se mesure la volonté de HCB de décrire la matière humaine plus que son ordre.
Au MOMA, 11 West 53 Street New York, NY 10019; (212) 708-9400
Du 11 avril au 28 juin.
L'architecte écolo des stars
Rues bordées de palmiers dans un ciel bleu azur à deux pas de la plage : Olivier Touraine a décidé d’élire domicile dans le Los Angeles de ses rêves, à Venice. Et il n’a pas fait les choses à moitié. Cet architecte français a fait de sa maison sa vitrine. Au milieu des coquettes résidences de banlieue trône une boîte de verre recouverte d’une carcasse en acier: summum du minimalisme et du modernisme architectural. La maison semble petite mais les apparences sont trompeuses. Entre le rez-de-chaussée, le premier étage et le loft, il n’y a pas moins 130 mètres carrés habitables. “Avec ma femme (également architecte), nous aimons les choses compactes, simples”, explique Olivier Touraine, alors qu’il grimpe les escaliers en copeaux de bois recyclés de son ouvrage habitable.
Bienvenue chez l’architecte français des stars, ou comme il dit “de l’industrie”, comprenez l’industrie d’Hollywood, un long chemin parcouru depuis sa ville natale du Blanc-Mesnil, dans le 93. Olivier Touraine est discret sur ses clients à paillettes (“on nous fait signer des contrats de confidentialité”). Mais cite par exemple le réalisateur Wim Wenders “un ami personnel”, (pour lequel il a reconverti un garage en maison à Hollywood Hills). Une impressionnante photo de La Havane issue du célèbre film Buena Vista Social Club trône d’ailleurs dans son séjour.
A 46 ans, Olivier Touraine se pose enfin après une vie trépidante aux quatre coins du monde. Il commence par des études à l’école d’architecture de La Villette à Paris. A sa sortie, au milieu des années 80, il apprend aux côtés des plus grands : Renzo Piano dans un premier temps, puis Jean Nouvel. “A cette époque, il y avait beaucoup de projets, ça bougeait de partout”, raconte-il enthousiaste. “Je travaillais comme un fou, j’étais un vrai “Golden Boy” avec ma carte de grand voyageur”, sourit-il. La contrepartie? “Aucune vie privée!” Les choses changent lorsqu’il doit se rendre aux Etats-Unis pour un projet. Il y rencontre sa femme, une Américaine, avec laquelle il fonde son agence d’architecture Touraine Richmond Architects. C’était en 2000. Désormais, il partage sa vie entre l’enseignement aux universités de UCLA et USC, son agence et sa petite famille, qui s’est étoffée il y a trois ans d’un garçon “avec une énergie incroyable”, soupire Olivier Touraine.
Le point cardinal de ses oeuvres, c’est le respect de l’environnement. Pour lui, les maisons doivent faire corps avec la nature au lieu de l’affronter. L’isolation et la ventilation naturelle rendent superflu tout système de climatisation, fait rare dans une ville où les températures naviguent entre 30 et 35 C° l’été.
Olivier Touraine est aussi un adepte des toitures végétales, ces “green roofs” qui absorbent l’eau de pluie et isolent le toit. L’un de ses projets est la conception de maisons préfabriquées écologiques. “Elles existent en six modèles, plus ou moins grandes et l’idée c’est de les rendre auto-suffisantes” : système de panneaux solaires, bois recyclé pour les meubles et le sol, réutilisation des eaux usées, isolation de la maison grâce à des chutes de jeans, lumière à structure tubulaire permettant un Èclairage naturel sans la chaleur qui va avec. “Le tout pour 50 000 dollars!”, s’exclame Olivier Touraine, convaincu du marché de ces “maisons en kit”.
Los Angeles semble être le paradis des architectes avec ses excentricités où l’ultramoderne le dispute au classique et où tous les styles semblent être permis. Mais paradoxalement, la ville de l’entertainment n’est pas l’endroit idéal. “Il manque un culture populaire de l’architecture”, souligne Olivier Touraine, en contraste avec la France. “Ici, dès que les gens ont de l’argent, ils veulent construire leur propre maison et veulent tout de suite des Mc Mansions, ça manque de créativité, question de culture”.
Cinq Français au New Art Center
Apres le succès de la première édition, en 2009, Jean -Jacques Braghini, Directeur de l’Espace Beaujon à Paris et Serge Gregorian, Directeur du New Art Center à New-York ont décidé de réunir cinq artistes nouveaux français pour créer une exposition unique.
Sylvie Lobato, Jean- Baptiste Perrot, Mauro Bordin, Mihail Grecu et Faso sont des artistes, peintres, plasticiens ou encore vidéastes. Ils puisent tous leurs inspirations dans diverses cultures et expériences personnelles. A travers leurs oeuvres, ils s’interrogent sur la condition humaine, la mémoire, le souvenir…
D’origine espagnole, Sylvie Lobato est peintre et travaille aujourd’hui à Paris. Sur ses toiles, Sylvie travaille le corps qui pour elle reflète les toutes émotions, les failles et les fêlures. Durant de l’exposition Sylvie Lobato présentera sa nouvelle série intitulée ” Apparitions”.
A travers ses photographies Jean-Baptiste Perrot nous plonge dans le souvenir, la mémoire à mi chemin entre le présent et le passé. Sa série l’Echangeur s’interroge sur le libre échange.
Mauro Bordin est un peintre contemporain d’origine italienne, il s est installé à Paris depuis 2001. A travers ses peintures, il travaille la mémoire aussi bien sur le plan technique que le plan narratif, comme par exemple avec son célèbre projet en 2001, “Hiroshima après la bombe atomique”.
Mihail Grecu est né en Roumanie. Très vite attiré par les arts, il se balade entre la vidéo 3D, le cinéma ou encore l’architecture faisant toujours travailler son imaginaire. Son travail est montré dans de nombreux festivals de films.
Faso est peintre après de nombreuse années dans la communication, il décide en 2004 de se consacrer qu’à son art. Il peint des hommes sous des masques, ses toiles deviennent alors les temoignages d’une vision grotesque de l’humain.
Du 20 au 27 avril
Cocktail: Mercredi 21 avril 2010
Adresse: 580 8th avenue NYC 10018
212 354 2999