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Claire Kramsch, une figure emblématique du multilinguisme

Pour ce nouvel épisode du podcast Révolution Bilingue, la professeure Claire Kramsch aborde avec Fabrice Jaumont des sujets clés tels que l’évolution de l’enseignement des langues, l’impact des réseaux sociaux sur la place des langues, le lien entre l’apprentissage des langues et la construction de communautés plus tolérantes, ainsi que le concept du multilinguisme par rapport à celui de monolinguisme. Ils discutent également de l’émergence de l’éducation bilingue et des défis et opportunités qui en découlent pour les parents d’enfants bilingues, trilingues et monolingues.

Après avoir étudié la langue et la littérature allemandes à l’Université de Paris-Sorbonne dans les années 1950, Claire Kramsch a émigré aux États-Unis où elle a enseigné au M.I.T. et à l’Université Cornell. Aujourd’hui professeure émérite à l’UC Berkeley, Claire Kramsch a marqué le domaine de la linguistique appliquée par son approche sociale, culturelle et stylistique de l’étude de la langue. Ses publications sont des références dans le domaine de l’enseignement des langues.

Révolution Bilingue est un podcast de French Morning, produit avec le soutien de la fondation CALEC.

https://www.spreaker.com/user/frenchmorning/episode-39-claire-kramsch

Dadju en concert à Miami, Boston et New York

Dadju est de retour en Amérique du Nord. Dans le cadre de sa tournée mondiale, le chanteur franco-congolais se rendra au Canada les 19 et 20 mai avant de chanter à l’Afro Nation Miami le week-end des 27 et 28 mai, puis à New York le soir de Memorial Day, le lundi 29 mai. 

La musique est une affaire de famille chez les Djuna : Dadju est le fils du chanteur congolais Gaston Djanana Tchika, membre du groupe Viva La Musica de Papa Wemba, le petit frère de Gims et le grand frère de Darcy. Natif de Bobigny, il a commencé sa carrière au sein du tandem The Shin Sekai formé en 2012 avec le rappeur Abou Tall puis continué en solo quatre ans plus tard avec la sortie de son premier album « Gentleman 2.0. » où figure le titre « Reine », énorme succès certifié single de diamant. 

Depuis, le chanteur de 32 ans a sorti deux autres albums (« Poison ou Antidote » en 2019 et « Cullinan » en 2022) et enchaîne les récompenses. Avant d’entamer une premìère tournée commune avec Gims cet été (Gims & Dadju Summer Tour), le chanteur franco-congolais se produira à Miami les samedi 27 et dimanche 28 mai à l’occasion du festival Afro Nation Miami au loanDepot Park (billets ici), puis, le soir même du dimanche 28 mai, à 9pm, à Randolph près de Boston, au Vincent’s Nightclub (billets ici) et finira son tour aux États-Unis à New York, sur la scène de l’Irving Plaza, le lundi 29 mai à 7pm avec, pour ces deux derniers concerts, DFILS, Jon Rise et Lily B en première partie (billets ici).

Frenchy Comedy Show: 5 pièces de théâtre en français à New York

Carole Benhamou a vu les choses en grand. Tout à la fois comédienne, auteure et metteuse en scène en France, cette « boulimique de projets » comme elle se décrit elle-même se rendra avec sa troupe à New York du mercredi 17 au samedi 20 mai pour présenter cinq pièces de théâtre comiques. « C’est un travail de titan pour l’organisation, et une grande fierté d’être les premiers à organiser un festival de ce type à New York », explique celle qui a également dirigé un théâtre à Lyon (Lulu sur la Colline) pendant 12 ans.

Toutes les pièces du « Frenchy Comedy Show » auront lieu au Florence Gould Hall du FIAF, une salle de 361 places située à Midtown. Le festival débutera le 17 mai à 8pm par « Je préfère qu’on reste amis », une comédie romantique imaginée par Laurent Ruquier qui triomphe actuellement en France.

Le lendemain, Carole Benhamou présentera sa création « Aime-moi si tu oses ! » à 8pm, une pièce romantique et comique qui a vu le jour à Lyon en 2019 et qui s’est ensuite exportée dans toute la France et en Suisse. « Plus vraie que nature » suivra le 19 mai à 8pm, une pièce drôle et émouvante de Martial Courcier, comédien de théâtre et de cinéma, auteur de nombreuses pièces dont celle-ci nommée aux Molières.

La dernière journée sera pour le moins chargée puisque Carole Benhamou et sa troupe enchaîneront deux pièces à la suite : « 20 ans après ! » de Julien Sigalas à 4:30pm, puis « Cuisine et dépendances » à 8pm, comédie mythique depuis 1991, imaginée par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, et récompensée aux Molières.

« Nous venons en équipe à sept personnes. Il y a d’abord les quatre comédiens qui m’accompagnent : Nicolas, Alexandra, Franck et Bruno, qui sont des artistes chevronnés qui tournent depuis des années en France et dans les festivals comme celui d’Avignon. Et puis il y a Benoît et Caroline, lui est régisseur, et elle est co-responsable de la communication du festival », détaille Carole Benhamou.

« C’est un défi puisque nous arriverons à New York le 11 mai, et qu’il nous faut trouver tous nos accessoires et costumes sur place. Mais on a la chance de pouvoir compter sur l’aide de la communauté », ajoute-t-elle. French Morning est partenaire du festival, au même titre que le réseau ONLYLYON et Barnes New York, agences immobilières haut de gamme. Informations et places disponibles ici (tarif unique de 45$ hors frais de plateforme).

Guide Michelin 2023: 4 nouveaux étoilés en Floride

Arrivé l’an dernier sous les palmiers du Sunshine State, le prestigieux Guide Michelin, une véritable référence en matière d’excellence gastronomique, compte désormais 19 tables étoilées avec quatre nouvelles adresses. Le célèbre guide culinaire français a dévoilé jeudi 11 mai le nom des restaurants couronnés cette année dans les trois grandes agglomérations urbaines de l’État : Miami, Orlando et Tampa.

Un nouvel étoilé à Miami

Pour cette seconde édition floridienne, quatre restaurants décrochent leur première étoile, dont trois à Tampa : Koya, qui concocte une cuisine japonaise aux huit convives que peut accueillir cette enseigne intimiste, Lilac aux influences méditerranéennes, nichée au sein de l’élégant hôtel Tampa Edition et Rocca avec le chef Bryce Bonsack à la barre, qui mêle son savoir-faire new-yorkais aux connaissances qu’il a acquises en Italie. Le quatrième établissement ayant obtenu son premier macaron est Tambourine Room by Tristan Brandt, implanté sur Collins Avenue à Miami Beach, qui propose un menu inscrit dans la tradition gastronomique française, agrémenté de quelques touches asiatiques.

L’Atelier conserve ses 2 étoiles

L’Atelier de Joël Robuchon, la seule adresse de Floride auréolée de deux macarons lors du millésime 2022, conserve sa distinction. Ayant su séduire une nouvelle fois les inspecteurs anonymes de l’emblématique guide rouge, ce restaurant, dirigé par le chef exécutif français Alain Verzeroli, est établi au cœur du quartier de Design District à Miami.

Bib Gourmand: 33 restaurants

Huit autres tables ont également été ajoutées à la sélection Bib Gourmand, une distinction récompensant des enseignes plus abordables : Jaguar Sun et Rosie’s, deux établissements situés à Miami, Isan Zaap, Norigami, Otto’s High Dive et Taste of Chengdu, ouverts du côté d’Orlando, ainsi que Gorkhali Kitchen et Psomi, tous deux lovés à Tampa.

Notez par ailleurs que trois enseignes de la métropole floridienne ont quant à elles perdu leur Bib Gourmand acquis lors de la première édition du Guide Michelin : Itamae, Krüs Kitchen et Red Rooster Overtown. Ainsi, la région de Miami en compte dorénavant 18, tandis qu’Orlando et Tampa en abritent respectivement 11 et 4, soit 33 en tout en Floride.

« La Floride est une destination de choix pour les voyageurs en quête de nouvelles saveurs », déclare, dans un communiqué, Gwendal Poullennec, le directeur international des Guides Michelin. « Grâce à toutes ces bonnes tables, gourmets locaux et voyageurs internationaux sont toujours assurés de passer un délicieux moment. »

Orbite et Starck : double touche française dans le tourisme spatial aux Etats-Unis

Le designer français Philippe Starck concevra le complexe d’entraînement spatial de la start-up américaine Orbite, co-fondée par Nicolas Gaume (également directeur de Space Cargo Unlimited) et Jason Andrews (ancien président de Spaceflight Industries). Les chemins de l’entrepreneur en série français et de l’ingénieur aérospatial américain se sont croisés en 2014, alors que le premier avait pour objectif d’envoyer une caisse de Petrus à bord de la Station Spatiale Internationale – projet qu’il a réalisé quelques années plus tard. En 2019, les deux hommes se retrouvent et abordent le sujet « de l’industrie hôtelière pour les astronautes qui souhaitent quitter la planète », détaille Jason Andrews. Ensemble, ils imaginent Orbite (épelé à la française), une collaboration franco-américaine qui vient s’ajouter « à d’autres grands projets transatlantiques, tels que le télescope James Webb ou les satellites Airbus OneWeb ».

Un entraînement de luxe

La start-up compte bien se faire une place sur marché florissant du tourisme spatial en offrant une formation aux vols spatiaux commerciaux (dont « 2020 a été l’année 1 », glisse Nicolas Gaume) « à la fois aux futurs astronautes et aux spationautes étrangers qui ne disposent pas des infrastructures nécessaires, mais aussi aux civils qui aspirent à devenir astronautes ainsi qu’à d’autres aventuriers qui souhaitent simplement passer un bon moment », poursuit Jason Andrews. Le complexe d’entraînement Spaceflight Gateway ouvrira aux Etats-Unis en 2024, dans un emplacement encore tenu secret. Le campus, qui couvrira environ 25 hectares, offrira aux futurs explorateurs de l’espace un entraînement et un hébergement de luxe.

Philippe Starck connaît bien Nicolas Gaume, dont il a rénové l’hôtel-boutique familial La Co(o)rniche en 2010. C’est aussi un habitué des projets spatiaux : après avoir réalisé le port spatial de Virgin Galactic et le module d’habitation de la station spatiale d’Axiom (arrimée à la Station Spatiale Internationale), le créateur est « ravi de collaborer avec Orbite sur ce projet unique en son genre qui fait progresser les opportunités pour la civilisation de découvrir les merveilles de l’espace et de célébrer le caractère unique de la Terre ». Nicolas Gaume, qui le qualifie d’« incroyable visionnaire », a été séduit par son approche durable et estime que « son talent et les valeurs d’Orbite se rejoignent ». Ensemble, ils s’engagent à « créer une installation qui non seulement minimise son impact environnemental sur la Terre, mais qui célèbre également la merveille, la beauté et la fragilité de la planète. »

Vivre et travailler dans l’espace

Julien Hémard, responsable commercial chez Pernod Ricard, a eu la chance de prendre part au premier stage d’entraînement dispensé par Orbite à l’été 2021. Passionné depuis très jeune par l’astronomie et la conquête spatiale, il témoigne d’une expérience de trois jours « incroyable, basée à la fois sur la théorie et la pratique », au cours de laquelle il a pu échanger avec l’astronaute Jean-François Clervoy, Laura André-Boyet, qui a entraîné Thomas Pesquet et Lionel Suchet, directeur général du CNES, Et avec « plusieurs chefs du cabinet de conseil en restauration d’Alain Ducasse, qui fabrique les conserves pour la Station Spatiale Internationale ». Sans oublier son instructrice, Brienna Rommes, « qui a formé Richard Branson avant son voyage spatial ».

Mention spéciale, souligne Julien Hémard, pour « les vols zéro G effectués à bord d’un Airbus A310, qui recréent la sensation d’apesanteur, et les vols high G à bord de petits avions de voltige, cette fois avec beaucoup de force gravitationnelle, qui répliquent les sensations de décollage et d’atterrissage d’une fusée ». S’il y est allé par simple curiosité, il reconnaît avoir été subjugué, et, après avoir voyagé en réalité virtuelle – dans les pas de Branson ou de Bezos, à bord de la Station Spatiale Internationale et autour de la Lune –, est « prêt à sauter sur l’occasion d’aller dans l’espace si elle se présente ».

Nicolas Gaume voit dans les voyages spatiaux des opportunités pour l’humanité, « notamment pour la recherche et les sciences de la vie », et partage avec Jason Andrews la conviction que « voir la Terre d’en haut est très puissant ». Pour ce dernier, aucun doute : puisque « nous songeons à mettre les humains en orbite, à rendre les espèces multiplanétaires, à retourner sur la Lune, à aller sur Mars… », à terme, « nous allons vivre et travailler dans l’espace ». Faire le voyage permet selon lui d’« obtenir une meilleure perspective de notre planète, qui aide à mieux en prendre soin ».

Quatre thermes à découvrir autour de San Francisco

On l’ignore souvent, mais de nombreuses sources chaudes s’écoulent dans la région de San Francisco. Sélection de quatre établissements de renom où profiter de leurs bienfaits. Relaxation garantie… et une bonne idée de cadeau pour la fête de Mères le dimanche 14 mai !

Vichy Springs Resort à Ukiah

À 2h de route au Nord de SF se trouve l’un des plus anciens complexes thermaux de Californie. Âgé de 170 ans, il s’est construit autour de sources qui partagent les mêmes caractéristiques que les célèbres eaux de Vichy en France, notamment leur teneur en dioxyde de carbone. On peut ainsi se délasser dans les seuls bains minéraux naturellement chauds et carbonatés d’Amérique du Nord. Creusés à même la roche, ces quatorze bains, qui ressemblent à des baignoires, valent le détour. Tout comme les randonnées traversant un large domaine entre collines, bois, rivières et cascades. On peut rester sur la journée ou dormir sur place dans de charmants cottages à la saveur d’antan. Plus d’infos sur le site. Adresse : 2605 Vichy Springs Rd, Ukiah, CA 95482, USA

Indian Springs Resort à Calistoga

À 1h30 de SF, dans la région viticole de Napa, cet hôtel-spa construit en 1861, est l’un des plus réputés de Californie. Ce qui lui vaut son succès ? Une piscine d’eau minérale de taille olympique alimentée par les geysers sous la propriété et seulement accessible aux adultes. La structure propose aussi des soins et des bains de boue chauds très appréciés. Il s’agit de s’immerger dans un sol volcanique chargé en minéraux et de laisser leurs vertus détoxifiantes agir. Le tout dans un décor aux touches de mission espagnole. Plus d’infos sur le site. Adresse: 1712 Lincoln Ave, Calistoga, CA 94515, USA

Wilbur Hot Springs à Williams

À environ 2h30 de route, dans une réserve naturelle à l’est de Clearlake, cette station thermale est un refuge. Alimentée à l’énergie solaire, elle ne dispose d’aucun réseau et bannit les téléphones. Une excellente opportunité pour se ressourcer dans ses eaux qualifiées de « médicinales » et utilisées par les Amérindiens durant des décennies. L’eau coule en continu par des canaux et se répartit dans trois bassins de style onsen japonais dans lesquels elle atteint des températures allant de 37 à 43°C. Si on souhaite prolonger la journée, on peut séjourner en chalet, en chambre ou réserver un site de camping. Au-delà de la baignade, d’autres d’activités – soins curatifs, massages, reiki, yoga, etc. – sont proposées, la spiritualité comme maître des lieux. Plus d’infos sur le site. Adresse : 3375 Wilbur Springs Rd, Williams, CA 95987, USA

Esalen Hot Springs à Big Sur

À trois heures au Sud de SF, le long de l’océan Pacifique, des bains perchés au-dessus de la côte offre une expérience unique entre ciel et mer. Leurs eaux minérales seraient efficaces pour soulager les patients souffrant d’arthrite. Les communautés locales en auraient d’ailleurs fait l’usage depuis plus de 6000 ans. Aujourd’hui, on peut se glisser dans l’eau de ces bains à flanc de falaise (et répartis sur plusieurs niveaux) en réservant un créneau entre une heure et trois heures du matin. À tout autre moment, seuls les clients de l’Institut Esalen – le centre de retraite attenant aux sources – peuvent en profiter. Philosophie new-age au programme. Plus d’infos sur le site. Adresse : 55000 CA-1, Big Sur, CA 93920, USA

Café Gitane, un petit coin de France de New York à Los Angeles

Dans l’imaginaire français, Gitane a longtemps désigné une marque de cigarettes ou une autre de vélos. À New York, il s’agit d’un café-restaurant un peu intemporel, situé depuis 29 ans dans le quartier bucolique de Nolita, ce carré de quelques blocks coincé entre Soho et le Lower East Side. Pas grand-chose semble n’avoir changé au « Café Gitane » depuis sa création, donnant au lieu un esprit très village français. Le revêtement des chaises est volontairement craquelé. Sur le miroir est inscrit la mention « Prière de ne pas fumer ». Le café est servi dans un petit verre, accompagné d’un chocolat dont l’emballage arbore une patte de chat. On peut y manger un croissant et un morceau de pain accompagné d’une noisette de beurre, ainsi que quelques plats très simples et à des prix abordables.

Red Hook et Venice après Vinegar Hill

C’est peut-être parce que ce lieu a su conserver son âme au fil du temps que l’enseigne Café Gitane plaît toujours autant, au point de se développer de plus en plus. Il y avait déjà eu la création d’un deuxième Café Gitane à New York, dans le quartier de Vinegar Hill à Brooklyn en 2018, ainsi que l’ouverture d’un lieu… à Tokyo un an auparavant. Bientôt, Café Gitane ouvrira un nouvel espace dans la partie Ouest de Brooklyn, dans le quartier de Red Hook (deuxième semestre 2023), et un autre à Los Angeles, à Venice (courant 2024). Le fruit de hasards, de balades et de rencontres de Luc Lévy, l’historique patron de l’enseigne.

« À Vinegar Hill, je marchais dans le quartier et j’ai vu un panneau ‘’à louer’’, raconte-t-il. J’ai eu le coup de coeur, c’est un quartier très spécial, en bordure de Dumbo, qui me rappelait un peu Nolita quand j’y suis arrivé en 1994. J’ai besoin de ne pas m’installer dans les endroits les plus commerciaux. À Tokyo, c’est suite à un pop-up dont je m’étais occupé à Osaka que des connaissances ont voulu reproduire le concept. »

Les deux prochaines ouvertures ont obéi au même cheminement. « À Red Hook, je revenais de Ikea (ndlr : situé dans ce quartier, en bordure du fleuve), poursuit Luc Levy. Je suis tombé sur ce local à louer et j’ai tout de suite aimé l’endroit. Red Hook est très créatif et ne changera pas beaucoup. Le métro n’est pas tout proche et le quartier est un peu à l’écart. »

Des acteurs dans l’aventure

À Los Angeles, c’est la rencontre avec un client amoureux du café de Nolita, James Vincent, un ancien collaborateur de Steve Jobs chez Apple, où il s’occupait du marketing, qui incite Luc Lévy à franchir le pas. Les deux associés seront bien entourés : les acteurs Josh Brolin (« No country for Old men », « Men In Black 3 »…) et Norman Reedus (« The Walking Dead ») font aussi partie de l’aventure. Le café restaurant sera situé sur le très fréquenté Lincoln Boulevard.

« Ce sera l’étape supérieure par rapport à ce que j’ai réalisé jusque-là, confie Luc Lévy. L’endroit sera plus grand, avec une cuisine qui nous autorisera aussi plus de choses. » La carte conservera les classiques de Café Gitane. « Je n’ai jamais voulu faire quelque chose de typique d’un lieu, je n’ai pas voulu rentrer dans des clichés. J’ai fait les choses comme je les aimais. Les menus sont assez simples avec de très bons ingrédients. On propose le hachis parmentier comme le tajine marocain. J’ai aussi eu la chance d’avoir été entouré d’un groupe de jeunes Australiens et Néo-Zélandais au début, dans les années 90, notamment Chloé Osborne qui a sorti à Gitane le premier Avocado Toast. À l’époque, personne n’en faisait ici. » Près de 30 ans plus tard, le Avocado Toast comme Café Gitane ont séduit de nombreux New-Yorkais et se sont bien développés.

Entrée aux États-Unis: Fin officielle de la vaccination anti-covid obligatoire

Les restrictions sanitaires liées au covid pour entrer aux États-Unis, c’est terminé. Le gouvernement américain a mis fin officiellement à l’état d’urgence sanitaire instauré à l’arrivée du virus du covid, et donc à toutes les restrictions de voyage mises en place durant la pandémie. Concrètement, il n’est plus demandé aux touristes et expatriés de justifier leur statut vaccinal avant de prendre l’avion pour les États-Unis. Depuis la réouverture des frontières en novembre 2021, les passagers non-américains ou non résidents légaux permanents (carte verte) de 18 ans et plus devaient prouver, à l’embarquement, avoir reçu une vaccination complète. 

Ça, c’est la bonne nouvelle. La mauvaise, c’est que les tests et traitements contre le covid ne sont plus pris en charge par l’État fédéral. Leurs coûts seront désormais transférés aux compagnies d’assurance privées et aux gouvernements locaux. Côté vaccins, l’administration américaine en a tellement achetés (30% seulement des Américains ont pris un rappel) qu’il sera encore possible, pour un bon moment, de se faire vacciner gratuitement dans les hôpitaux.

Le masque toujours conseillé

Les autorités sanitaires américaines (CDC) recommandent toujours le port du masque, dès l’âge de 2 ans, dans les transports publics, les aéroports et les gares. Au cours de la pandémie, 39 États, Porto Rico et le district de Columbia ont, à un moment ou à un autre, adopté des ordonnances imposant le port de masques en public, 11 États n’ont jamais imposé d’obligation et plusieurs autres, dont la Floride et le Texas, ont passé des lois pour empêcher les villes et les districts scolaires d’imposer le port du masque.

La fin des restrictions de voyage ne signifie pas l’abandon du suivi des variants du virus. Les États-Unis ont adopté un programme de surveillance génomique des voyageurs, qui permet par exemple de rechercher différentes souches de virus dans les eaux usées des avions. Selon les chiffres officiels, les Américains ont payé le plus lourd tribut à la pandémie avec 1,13 million de morts. L’administration Biden a annoncé un plan de 5 milliards de dollars pour financer la recherche sur la prochaine génération de vaccins contre les futurs variants du coronavirus.

Taste of the Apple, des visites guidées et gourmandes à New York

À vos estomacs, prêts, visitez ! Ce pourrait être le mantra de Julie Guedj, 38 ans, guide touristique et gouteuse professionnelle qui a lancé à New York un service de visites guidées inédites qui cartonnent auprès des Français de passage et installés ici : Taste the Apple. Des food tours pour découvrir la gastronomie et la culture de différents quartiers de New York.

New-yorkaise d’adoption depuis 15 ans, cette Marseillaise, détentrice d’une licence en tourisme, a d’abord travaillé pour différentes agences avant de se lancer à son compte. La recette du succès de ses marathons gastronomiques ? Des itinéraires originaux en français pas vus ailleurs (elle s’apprête à lancer celui de Crown Heights à Brooklyn), des adresses de food pointues et éprouvées mais surtout beaucoup de récits croustillants sur cette ville qu’elle appelle maintenant « home sweet home».

Julie Guedj et ses visiteurs du jour dans Greenwich. © French Morning/Geraldine Bordère

« Si on m’avait dit en 2009 quand j’ai débarqué ici que j’y serai encore 15 ans plus tard, je n’y aurais pas cru. Je suis tombée amoureuse et accro à cette ville très vite, j’y ai vécu des centaines d’aventures et j’y ai vécu autant de vies. Cette ville, elle te prend, elle t’emmène, elle te change. C’est ça que je veux partager avec mes clients. Pas seulement l’histoire des monuments et des rues mais la culture et la vie de ses habitants », s’enthousiasme Julie Guedj. Et quoi de mieux que des dégustations 100% made in USA pour croquer la Grosse Pomme à pleines dents ?

Départ au Stonewall dans Greenwich Village

10am. Ce jour-là, rendez-vous est donné devant le Stonewall Inn, une institution connue pour être le lieu de ralliement des activistes LGBT après les émeutes de 1969 et point de départ passionnant de la visite dédiée à Greenwich. Le best-seller de Taste The Apple ! « C’est une visite classique, parfaite pour un premier voyage à New York car on va découvrir un quartier très photogénique, un décor de film très présent dans l’imaginaire new-yorkais avec ses rues classées et ses townhouses du XIXe si charmantes », explique la guide en préambule.

L’un des arrêts gourmands sélectionné par Taste the Apple. © French Morning/Geraldine Bordère

Pendant 30 minutes, tout en déambulant dans les rues cossues ombragées, Julie Guedj conte l’histoire du quartier, fait un stop devant le building qui a servi de décor à la série « Friends », conseille un bar de jazz méconnu, ou un speakeasy planqué derrière un fast-food, salue certains commerçants qui la connaissent bien et montre des arrière-cours connus d’elle seule…

Les classiques américains au menu

Mélanie, Jade et Tristan, les clients du jour, n’en perdent pas une miette. Et en parlant de miettes, il est maintenant l’heure de découvrir la première adresse gourmande dénichée par leur guide : une fabrique de cookies fréquentée par des locaux. « Ne le mangez peut-être pas en entier », prévient Julie Guedj. Car dans la foulée, ce n’est pas moins de cinq autres plats ou pâtisseries qu’il faudra honorer ! Pizza, Mac&cheese, ou encore cupcakes… Tous les classiques de la culture américaine sont au menu.

Julie fait aussi découvrir ses épiceries favorites du quartier. © French Morning/Geraldine Bordère

Pendant 2h30, les touristes gourmands se délectent d’anecdotes et de grignotages pour finir par une ultime dégustation sucrée à Washington Park. Point d’orgue d’une balade délicieuse sur laquelle les visiteurs du jour ne tarissent pas d’éloges. « C’était top, très bien documenté, on n’a pas vu le temps passer. Julie est hyper sympa, on avait l’impression de se promener avec une copine. » s’exclame Jade, venue à New York pour son voyage de noces. Et son jeune mari de conclure « Et moi qui pensais qu’on ne mangeait pas bien aux États-Unis ». Taste the Apple, ce sont des visites qui foulent à la fourchette les clichés sur la gastronomie américaine tout en permettant de se cultiver. Testées et digérées. Enfin, approuvées !

Raphaël Dargent, un jeune musicien français qui compose pour Hollywood

Un piano noir, une rangée de guitares, des synthés, un ordinateur, un grand canapé… et quelques cartons. Ce jeudi 27 avril, le nouveau studio d’enregistrement de Raphaël Dargent est encore en cours d’installation, au fond de son jardin fleuri de Venice Beach, à Los Angeles. Ses locaux se trouvaient avant à Culver City. C’est désormais dans cette maisonnette lumineuse, non loin de la mer, que le Français passe cinq à six heures par jour à écrire des bandes-son. « Je voulais un lieu source d’inspiration, explique ce Parisien, chemise bleu foncé, jean et bottines en cuir. J’y reçois aussi les producteurs, même si j’exerce un travail à 95% solitaire. » 

Une quarantaine de BO

À 28 ans à peine, Raphaël Dargent -ou Phar- est compositeur de musiques de films. Un rêve que ce jeune talentueux a concrétisé en travaillant d’arrache-pied. « Je commence à bosser très tôt le matin, vers 4h30 et je m’arrête de composer vers 15h. Le reste de ma journée est consacré à la partie plus commerciale de mon travail : mails, calls, rendez-vous…» détaille-t-il. L’inspiration ? Un combat quotidien. « C’est quelque chose de proactif, elle ne te tombe pas dessus dans ton bain », assure-t-il en citant Jack London : «You can’t wait for inspiration, you have to go after it with a club. »

Depuis qu’il s’est lancé il y a 5 ans, tout juste diplômé d’un master de composition très sélectif de l’USC de Los Angeles, les contrats s’enchaînent. Le Français a déjà réalisé une quarantaine de bandes originales pour des films, des séries ou des courts-métrages, dont La légende (Florian Hessique, 2018), sélectionné au festival de Cannes ou Two (Emre Okten, 2019), un court-métrage récompensé aux Oscars.

 Thriller, science-fiction, épopée historique, drame…« Je travaille surtout sur des films indépendants américains, produits hors du circuit des plus gros studios. Des films à plus petits budgets, où la marge créative est plus importante » apprécie-t-il. Ses derniers projets ? La bande-son de The Actor (Richard Blake), « dans un style un peu jazz » et celle de Why dinosaurs (Pinto production) « un immense documentaire de deux heures avec une musique 100% orchestrale. »

De l’Essec à Hollywood

« Créer une atmosphère, accentuer la tension, ancrer le film dans une époque, cela ne commence pas par de la musique, c’est une réflexion proche de la dissertation ou de l’essai » analyse cet ancien étudiant à l’Essec. Dans une vidéo publiée sur son site, Phar dévoile les coulisses de la création, depuis les premières notes sur son piano jusqu’à l’enregistrement final par 60 musiciens à Budapest. Un orchestre qu’il dirige lui-même, baguette à la main, dans un anglais impeccable. 

Quand on l’interroge sur son parcours fulgurant, Raphaël Dargent nuance : « Je dirais à la limite que je suis un généraliste de la musique, mais un prodige, certainement pas, et encore moins aux États-Unis où les musiciens ont un niveau hors normes ! » Il ambitionne pourtant d’aller loin : « Je veux bosser sur de grands films qui vont faire l’histoire du cinéma. Pour moi, le bonheur est dans la quête de ce rêve, qu’il se réalise ou pas. »

Sa passion pour la musique, le jeune homme la relie au drame qui a frappé sa famille dans l’enfance. En 2004, à l’âge de 10 ans, il perd sa mère, son petit frère, sa petite sœur et ses deux grands-parents dans le tsunami dévastateur en Thaïlande, dont il réchappe par miracle avec son père. Sa famille vivait alors à Tokyo. « Nous sommes rentrés à Paris, mon père et moi. Continuer le piano a été une sorte de défouloir, raconte-il avec pudeur. Je pense que la musique était le seul canal de communication vers mon intériorité. Elle peut exprimer ce que les mots ne peuvent pas. »

Le cinéma français dans le viseur

Adolescent, il intègre un « groupe de rock de lycée » où, vêtu d’une veste en cuir, il est chanteur, pianiste et guitariste. À 14 ans, il « bidouille avec des micros » et exerce son oreille en enregistrant des « premiers mix tout pourris.» Il arrête la musique en classe préparatoire, où il étudie en écoutant les plus grands compositeurs : John Williams, Hans Zimmer, Nicholas Britell… Admis à l’Essec, à Paris, il écrit la bande-son d’un court-métrage étudiant et réalise qu’il veut faire de la composition son métier. 

Quitte à démarrer de zéro, pourquoi ne pas partir à Los Angeles, qu’il voit alors comme la « Mecque du cinéma » ? Une fois le « gap culturel » surmonté, et après des débuts difficiles, le jeune homme apprécie le rythme de vie de LA. Mais c’est en France que ce jeune marié se voit vivre dans quelques années. Après les États-Unis, Raphaël Dargent rêve de voir s’ouvrir les portes du cinéma français.

Ben Baranes (Denver): «Si on n’a jamais raté, on ne peut pas réussir»

Les échecs et les doutes font partie de la vie à l’étranger, Ben Baranes en est persuadé. Après avoir grandi en région parisienne avec ses parents et son frère, c’est une fois le bac en poche et grâce à l’aide de sa grand-mère que il s’envole direction Santa Barbara en Californie pour faire ses études. Une nouvelle vie, de nouveaux repères et si la distance de sa famille est parfois difficile à vivre, il adore ce nouveau quotidien ensoleillé.

Désormais dentiste fraîchement établi à Denver, Ben revient sur son parcours entrepreneurial et universitaire qui n’a pas été un long fleuve tranquille mais qui l’a mené là où il est aujourd’hui : heureux et entouré dans sa famille dans son nouveau pays, un pays dans lequel il se projette pour la vie.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

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Martin Dupont, inconnu en France, star aux États-Unis

L’histoire a quelque chose de « Searching for Sugar Man », ce documentaire de 2012 devenu culte qui partait sur les traces de Sixto Rodriguez, un musicien folk américain porté disparu depuis les années 70 mais dont l’aura avait continué de briller à l’autre bout de la Terre (l’Afrique du Sud en l’occurrence).

Martin Dupont, un groupe français estampillé new wave, était séparé depuis la fin des années 80, tombant peu à peu dans l’oubli dans l’Hexagone. En parallèle, aux États-Unis, leur musique a continué d’être écoutée et même adorée par toute une génération de musiciens qui s’en est inspirée. À tel point que, poussé par un label new-yorkais, le groupe a décidé de se reformer et enchaînera six dates, de San Francisco à New York en passant par Los Angeles, Las Vegas ou Chicago au mois de mai, dans des salles dont les capacités dépasseront les 1000 personnes !

«J’ai cru à une blague»

« Je n’en reviens toujours pas, confie Alain Seghir, le leader et fondateur de Martin Dupont. Quand j’ai été sollicité, j’ai d’abord cru qu’un copain me faisait une blague. J’avais toujours gardé espoir de m’y remettre mais c’est quand même complètement inespéré. »

Les membres avaient chacun bifurqué dans une carrière loin des salles de concert. Alain Seghir est notamment devenu chirurgien ORL à Avranches. Sans savoir qu’à 6000 kilomètres de là, les morceaux qu’il avait composés il y a trois décennies connaissaient une seconde vie. Plusieurs artistes américains les ont utilisés, notamment le rappeur new-yorkais Theophilus London sur les conseils, dit-on, de son producteur… Kanye West. Le nombre de fans a lui aussi grossi avec le temps : le site songkick par exemple, qui référence les concerts autour de chez soi, indique 4000 personnes abonnées aux alertes de Martin Dupont.

Mais pourquoi l’Amérique a-t-elle continué d’écouter et de chérir la musique de ce groupe resté relativement confidentiel dans son pays d’origine ? « Peut-être parce qu’on reprend leurs racines, cette pop-rock avec ‘’synthés’’, répond Alain Seghir. J’étais très feignant, je me suis toujours arrêté au premier jet, les morceaux dégagent sans doute beaucoup de spontanéité. Il y a toujours un truc bizarre dans nos morceaux, quelque chose d’indéfinissable, qu’on ne retrouve pas ailleurs. J’y ai mélangé de nombreuses influences. J’écoutais beaucoup de jazz, de pop rock, mais aussi des labels inconnus, de musique indienne notamment. Je me revois aussi, gamin, écouter de la musique arabe dans les bars de quartier de Marseille d’où je suis originaire. »

C’est à New York que le groupe a été relancé, par le label Minimal Wave créée par une figure de la scène electro de la Grosse Pomme, Veronica Vasicka. « Quand ils ont voulu éditer un coffret à 200€, j’ai pensé qu’ils étaient fous, que personne n’achèterait à ce prix-là, confie le musicien. Ils ont tout vendu et ont été obligés de le rééditer ! »

Un come-back improbable

Alain Seghir s’est même remis à la composition et a retravaillé les morceaux d’origine. Un album en a été tiré. Il s’intitule « Kintsugi », du nom de cette technique japonaise qui consiste à réparer des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d’or. « C’est exactement ce que j’ai essayé de faire avec nos morceaux de l’époque », admet-il.

Il n’en revient toujours pas que certaines de leurs premières parties (Xeno & Oaklander notamment) soient des groupes dont il possède tous les disques, ou encore qu’une radio californienne ait récemment consacré à son groupe une émission de plus d’une heure. Le groupe s’est retesté à l’occasion de quelques dates françaises et européennes et a rencontré un beau succès.

Poussé par la seconde jeunesse de sa musique, Alain Seghir pense à ralentir sa carrière de chirurgien pour se consacrer davantage à la musique. « Cela m’a fait mal au cœur de renoncer à de nombreuses dates supplémentaires aux États-Unis parce que je ne voulais pas m’absenter plus de 15 jours, regrette-t-il. On a aussi refusé une tournée en Amérique latine. » Séduits par l’histoire de ce come-back improbable, plusieurs documentaristes ont déjà pensé diriger leurs caméras vers le groupe… Bientôt un Sugar Man français ?