J’entends souvent, « il ne se passe rien à Miami ». Les amateurs de théâtre peuvent attester du contraire. La scène théâtrale est effervescente, du Coconut Grove theatre au Biltmore et au New Theatre. Ricky Martinez, directeur artistique du New Theater nous permet de découvrir de nouveaux auteurs dramatiques particulièrement bien choisis, tout en gardant une place à des œuvres majeures des répertoires classique et contemporain.
La saison théâtrale du New Theater avait commencé par une brillante « Mégère Apprivoisée » de Shakespeare , suivie en Novembre de « In Development » de David Caduce, voyage intérieur et énigmatique dans la tête d’un dramaturge puis « 26 Miles » de Quiara Alegria Hudes, l’histoire d’une mère cubaine qui défit un jugement du tribunal et kidnappe sa fille élevée par un père juif et la fait voyager de motel en motel à travers l’Amérique.
Il commence la nouvelle année avec « The Hour of the Tiger » de Sandra Riley du 22 Janvier au 14 Février. L’histoire d’une jeune enseignante américaine qui découvre le Japon des années 70 et se retrouve prise au piège entre une geisha et son protecteur. La saison se poursuivra avec la fameuse pièce de Peter Schaffer « Equus » écrite en 1973 et inspirée d’un fait divers. L’action va se dénouer comme un roman policier, un psychiatre essayera de comprendre les causes de ce fait divers, impliquant un adolescent ayant une fascination pathologique pour les chevaux, tout en luttant contre ses propres démons.
Ricky Martinez parle français et je ne désespère pas de lui faire monter un jour une pièce en français, car il aime Molière et Courteline. On ne va donc pas s’ennuyer à Miami.
Pour plus d’information : http://www.new-theatre.org/current_season.php
L'année commence bien au New Théatre
"Que l’Amérique m’ouvre les bras! Je me blottirai dedans."
Eric-Emmanuel Schmitt se réjouit. Il prévoit «un mélange frénétique de culture et de shopping» pour sa venue à New York. «New York offre le mieux de ce qu’une ville peut offrir. A chaque fois que je viens ici, je me dis que je pourrais y habiter», dit l’écrivain français qui vit à Bruxelles.
Dans le rôle de la Pink Lady de la version américaine jouée au French Institute Alliance Française, ce sera Rosemary Harris, une grande dame du théâtre américain (et par ailleurs la tante May Parker dans Spiderman…).
Avant de venir à New York, le dramaturge/écrivain/réalisateur finit le tournage au Canada d’Oscar et la dame rose avec Michelle Laroque dans le premier rôle féminin. Il tourne là “les scènes de catch sous la direction de Franco Dragone, le fondateur du Cirque du Soleil ; ça sera les dernières minutes du film.”
L’«écrivain populaire », comme il aime à se décrire, vient aussi de sortir Ulysse from Bagdad. Il parle du sort de Saad, un clandestin qui fuit l’Irak pour gagner l’Europe. Une fois n’est pas coutume, le roman est déjà un bestseller en France. Europa Editions (l’éditeur du bestseller L’Elégance du hérisson de Muriel Barbery) est sur le pont pour sortir le livre aux Etats-Unis. Les aventures de Monsieur Schmitt en Amérique ne font que commencer…
French Morning: Etes-vous satisfait de la traduction de votre pièce?
C’est une traduction qui me parait très juste dans la langue et très fidele à ce que j’ai écrit. Je sais si la traduction est bonne quand je suis dans la salle. La vérification des traductions est toujours expérimentale dans laboratoire du théâtre.
Rosemary Harris est-elle la Danielle Darrieux américaine?
Je crois qu’il n y a plus personne aux Etats-Unis qui, à 91 ans, joue encore. Personne qui n’ait sa longévité, sa santé, sa beauté inoxydable.
Rosemary Harris a 80 ans…
Oui? C’est une jeune fille par rapport à Danielle Darrieux. Rosemary Harris a un immense talent. Ce qui me surprend avec ces actrices, c’est qu’elles fonctionnent comme à 20 ans avec la peur, l’adrénaline, le défi, la volonté de séduire. Ce sont exactement les mêmes moteurs.
Qu’est-ce qui dans votre œuvre résonne bien auprès du public américain ?
J’ai une caractéristique : je n’ai pas peur de l’émotion. Je mêle la réflexion intellectuelle et l’émotion, ce qui surprend en Europe parce que souvent les intellectuels sont dépourvus d’émotion.
L’élément religieux peut-il aussi plaire ici?
Oui et c’est un autre élément qui surprend en Europe. On ne s’attend jamais à ce qu’un intellectuel soit à l’aise et décomplexé par rapport au religieux. L’intellectuel est soit dans le refus du religieux, soit il est sous une bannière religieuse, auquel cas pour certains il cesse d’être un intellectuel. Moi, je m’intéresse à toutes les religions, que ça soit la religion juive et musulmane dans Ibrahim et les fleurs du Coran ou chrétienne dans Oscar. Jamais, dans mes histoires, les personnages ne cherchent à être prosélytes, ils témoignent d’une belle vie.
Vous êtes destiné aux Etats-Unis alors?
J’adorerais que l’Amérique m’ouvre les bras. Je me blottirais dedans.
Et côté cinéma ?
J’avais franchi la barrière du cinéma avec mon premier film [Odette Toulemonde, sorti sur les écrans en février 2007]. Après ce nouveau film, j’ai vraiment pris le virus, je vais continuer ma vie de romancier mais j’aimerais qu’il y ait des escapades au cinéma. En France, on donne la possibilité aux écrivains qui ont une audience de prendre la caméra. C’est une tradition française : Pagnol, Guitry, Duras… Peut-être les écrivains en France ont un niveau de notoriété qu’ils n’ont pas aux Etats-Unis. On fait parti du paysage culturel et médiatique. Il y a plus de confiance, on peut investir sur un écrivain connu.
Pour les prochains films, vous souhaitez faire des adaptations de vos livres ?
J’ai de très bonnes relations avec un assez bon écrivain qui fait de bonnes histoires: Eric-Emmanuel Schmitt… En plus, il est très cool sur les droits d’auteur.
Votre dernier livre Ulysse from Bagdad parle d’un Irakien, émigré clandestin. Pourquoi avoir écrit ce livre?
Je voulais rendre leur dimension héroïque à ces millions d’hommes qui vont être de plus en plus nombreux dans les années à venir. Aux migrations politiques et économiques vont s’ajouter les migrations climatiques. J’ai démarqué le récit d’Ulysse. Le clandestin est un survivant, un homme courageux, quelqu’un qui se sacrifie pour sa famille. J’ai pu faire quelque chose que le journaliste ou l’historien ne peuvent pas faire : adopter un point de vue.
Comment avez-vous procédé ?
Par des recherches, des documents des Nations Unies, des articles, des rencontres de clandestins. J’ai cherché ce qui était invariable dans ces destins pour repérer un certain nombre d’invariants universaux. J’ai laissé mon imagination compléter.
Vous parlez des faux espoirs de la libération américaine en Irak. Quel regard portez-vous sur l’Amérique ?
Le héros a une attitude ambiguë et ambivalente par rapport aux Etats-Unis. Quand les Américains arrivent, il dit «Qui allait réagir en moi?» Est-ce l’Irakien, le démocrate, le musulman ? Selon qui réagit, le regard est différent. Saad y voit à la fois une guerre de libération et une agression. Il constate surtout qu’une fois la guerre prétendument finie, c’est le chaos. Personne ne peut dire autre chose.
Nous avons tous plusieurs pôles de réaction en nous. Si vous prenez mon rapport aux Etats-Unis, j’ai plusieurs attitudes. Je suis heureux que le pays soit une superpuissance car c’est un peuple d’émigrés donc qui a la mémoire de fragilité. C’est aussi une démocratie et un pays aux valeurs chrétiennes. En même temps, la superpuissance me met en colère quand elle n’est plus au service de valeurs mais de la superpuissance.
Que pensez-vous de l’arrivée de Barack Obama ?
L’arrivée d’Obama, c’est l’arrivée de l’optimisme. J’étais fou de bonheur quand j’ai appris qu’il avait gagné les élections. J’ai vu le retour en scène des Etats-Unis que j’aime. On a enfin voté pour un optimiste, quelqu’un qui croit que la politique peut changer les choses. «Yes we can».
Oscar and the pink lady
Les vendredis 16, 23 et 30 Janvier à 20h
Les samedis 17, 24, 31 Janvier à 15h et 20h
Les dimanches 18, 25 Janvier et 1 Février à 15h
French Institute Alliance Française; Florence Gould Hall
55 East 59th Street
$35 pour les membres; $45 for non-membres
212 307 4100 (Ticketmaster)
Information: fiaf.org
212 355 6160
Discussion avec Eric-Emmanuel Schmitt : Jeudi 22 Janvier à 19h, French Institute Alliance Française, Skyroom
Les soldes de la semaine
Trendy shopping dans SoHo:
– Resurrection: dans ce temple du Vintage, retrouvez des robes (Martin Margiela, Comme des Garçons, Yohji Yamamoto…) et des accessoires de créateurs (Christian Louboutin, Yves Saint Laurent, Manolo Blahnik entre autres) à des prix dégriffés, moins 50% en moyenne, pour ses soldes de début d’année. Vendredi et Samedi 2 et 3 janvier de 11am à 7pm, dimanche 4 janvier de midi à 7pm. @ 217 Mott St, entre Prince and Spring Sts,(212-625-1374).
– Nicole Miller: -70% sur l’ensemble de la boutique (les robes sont désormais autour de $250, et les pulls autour de $200). Si vous aimez un style élégant et décalé, car cette créatrice new-yorkaise apprécie l’originalité! Jusqu’au 9 janvier, du lundi au samedi de 11am à 7pm, le dimanche de midi à 6pm. @77 Greene St, between Broome and Spring Sts, (212-219-1825).
– Versani: cette boutique de bijoux baisse ses prix de 80% pour commencer l’année en beauté! Bracelets et bagues sont à $95 au lieu de $295, et les colliers en argent à $195 au lieu de $395. Jusqu’au 31 janvier, tous les jours de 11am à 9pm. @ 152 Mercer St, entre Prince et W Houston Sts, (212-941-7770).
Dans le West Village:
– Shelly Steffee: Les jupes, robes, hauts et les manteaux sont à -60%. Comptez $400 pour une veste (avant $1050) et $114 pour une jupe (au lieu de $325). Jusqu’à mi-janvier, du dimanche au mardi de midi à 7pm, et du mercredi au samedi de midi à 9pm. @ 34 Gansevoort St., près de Hudson St. (917-408-0408).
Pour les fashionistas de Brooklyn:
– Les trois boutiques Bird, dans Brooklyn, affichent -75% sur l’ensemble de leur stock, qui comprend des vêtements par ACNE, Alexander Wang, Mayle, Vena Cava, parmi un large choix de stylistes. Jusqu’au 5 janvier. @ 220 Smith St., croisement Butler St., Cobble Hill, (718-797-3774); @ 316 Fifth Ave., près de 2nd St., Park Slope, (718-768-4940); @ 203 Grand St., près de Bedford Ave., Williamsburg, (718-797-3776).
Pour les futures mamans de l’Upper East Side:
– Destination Maternité: jusqu’à moins 75% sur les habits pour femmes enceintes et les accessoires pour bébés. Jusqu’au 31 janvier, du lundi au vendredi de 10am à 8pm, le samedi de 10am à 7pm et le dimanche de midi à 6pm. @ 28 E. 57th St., près de Madison Ave. (212-588-0220).
Du shopping pour la maison:
– The Conran Shop: -75% sur une sélection d’articles de la boutique (des bijoux par Alexis Bittar, les lampes du japonais Kouichi Okamoto, ou encore des tables par Gregor Jenkins, par exemple). Jusqu’au 19 janvier, du lundi au vendredi de 11am à 7pm, samedi de 10am à 7pm et dimanche de 11am à 6pm. @ 407 E. 59th St., près de la First Ave. (212-755-9079).
– ABC Carpet&Home: -75% sur une sélection de canapés, antiquités, lampes, et autres meubles pour la chambre et le bureau. Jusqu’à fin janvier, du lundi au vendredi de 10am à 8pm, samedi de 10am à 7.30pm et dimanche de 11am à 7pm. @ 888 Broadway, croisement avec 19th St. (212-473-3000).
– Fishs Eddy: ce magasin spécialisé dans l’équipement pour la cuisine, du plus ludique au plus pratique, propose des réductions allant de 25% à 75%. Jusqu’au 10 janvier, du mardi au samedi de 9am à 9pm, le dimanche de 10am à 8pm et le lundi de 10am à 9pm. @ 889 Broadway, at 19th St. (212-420-9020).
Bon Shopping!
Encombrantes visites familiales
Chère Viviane,
Nous sommes arrivés en Juillet, à présent les fêtes arrivent et nous avions décidé de profiter tous les cinq de nos premières vacances à New York City. Et bien voila que mon mari m’annonce que mes beaux parents viennent se joindre à nous pendant quinze jours ! Que dire, je suis fâchée contre lui ? Que faire à présent qu’il a dit oui? Suis- je égoïste ?
Corinne de Murray Hill.
Chère Corinne,
Vous touchez un des aspects les plus délicats de l’expatriation: comment et combien limiter les visites de la famille et des amis. D’expérience, je sais combien chaque famille nouvellement arrivée se trouve confrontée à être soit accueillante mais envahie soit envahie et moins accueillante. Certes dilemme familial mais il ne faut pas en ignorer les conséquences émotionnelles. Je m’explique ; les premiers six mois sont souvent passés d’une façon très intime au sein de la famille nucléaire car chacun a besoin de l’autre pour se sentir bien. Les membres de la famille expatriée participent ensemble aux stades évolutifs des transitions nécessaires à l’adaptation. À présent, il semble que vous êtes prêts à profiter de l’ambiance « bon enfant » de nos hôtes qui aiment tant la joie des fêtes. Je sens combien vous vous réjouissiez de découvrir entre vous cette première saison hivernale à New York.
Cependant, souvenez vous que vous avez été mutés dans une des plus grandes métropoles du monde et de plus sa réputation est remplit de ferveur féerique en particulier entre « Thanksgiving » et les fêtes de fin d’année ! Je vais vous donner quelques bonnes idées de tourisme à faire avec votre belle famille. Il semblerait que votre mari a déjà répondu oui et donc je vous suggère d’en prendre votre parti. Je vous promets que la magie sera contagieuse !
Vous ne m’indiquez pas l’age de vos beaux-parents ni de vos enfants mais je présume que vous avez tous de l’énergie et le même désir de félicitée. On y va, d’un bon pied emmitouflé et sans oublier l’esprit familial des fêtes de fin d’année. Rappelez vous ; Manhattan célèbre toutes les fêtes en plus de Noël: Hanoukka, Kwanza, l’unique Midnight Run du 31 Décembre (une course à pieds de 6.4 Kilomètres pour tout age en « forme ») et la Nouvelle Année à la Russe, à la Chinoise et façon exclusive : New York- New York !!! Je sais Corinne, qu’il vous faudra être souple et faire bonne figure mais attendez de voir le visage de vos petits… et la reconnaissance de votre mari.
Alors commençons par le fameux Sapin de Noël de Rockefeller Plaza. Cette année il mesure plus de 72 pieds. Chaque année il est traditionnellement choisit « en exclusivité » dans l’État de New York. Il est illuminé de millions de petites ampoules électriques le soir du 3 Décembre annonçant le début des festivités hivernales de New York. N’ayez crainte, vous avez le temps, il restera debout et éclairé jusqu’au 9 Janvier ! Pourquoi ne pas faire un petit tour à la patinoire installée en sous-sol, qui vous donnera l’occasion de glisser doucement avec votre époux et peut-être commencer à lui pardonner un peu .Cependant, attention on ne peut tenir qu’a 150 personnes donc il vous sera impossible d’égarer vos beaux-parents… contrairement qu’au pied du sapin……….
Pourquoi ne pas profiter qu’à présent les foules se soient un peu éclipsées pour faire le tour visuel des magasins. Levant les yeux en descendant la « Fifth Avenue », vous serez émerveillés des gigantesques flocons blancs se balançant doucement au grès du vent parfois glacial. Tenez bien la main de vos enfants, même celle de votre belle mère car la foule est dense, bousculant sans ménagements voulant ne rien rater du festival des vitrines spécialement décorées de scènes estivales. Cela vous prendra une heure et demi pour descendre de la 59e à la 33e Rue, site du célèbre « Macy’s » le plus grand magasin du monde enfin, à égalité avec « Harrods » à Londres !
Il n’y a qu’a Manhattan où l’on puisse admirer ces vitrines de marionnettes, de montages et de poupées fabuleuses qui offrent une interprétation de légendes universelles. Il s’agit du travail d’artistes spécialisées qui passent une année entière, dès que les vitrines sont dévoilées, à se préparer pour ces 5 semaines de gloire visuelle. Je prédis que l’émerveillement de votre famille vous permettra mieux d’accepter ce partage de bonheur.
En effet, n’oubliez pas qu’en tant qu’expatriés notre cercle intime familial et amical peut particulièrement manquer pendant ces fêtes de fin d’année. Pour nous les Francophones c’est souvent le repas de Noël (et non pas de Thanksgiving avec sa glorieuse dinde) qui tient fonction de rassemblement d’êtres aimés autour de la table sertie de boudin blanc, de purée de marrons et de notre fameuse bûche de Noël. Je ne serais pas étonnée que ce désir de faire venir ses parents reflète chez votre mari un manque et une nostalgie qui s’extériorisent souvent au moment des fêtes. Essayez de ne pas le prendre personnellement. Pensez que vos enfants auront eut la joie d’avoir au moins une partie de leur famille autour d’eux pour attendre le Père Noël et pour accueillir la nouvelle année 2009, en Amérique !
Il sera toujours temps d’annoncer que l’année prochaine vous allez skier les poudreuses du Colorado ou vous baigner dans l’eau turquoise des Caraïbes ! Je vous conseille d’avoir d’ors et déjà pour 2009 un plan de bataille établit avec votre époux. Sinon attention, il est certain que vous allez être inondés de demandes de visites, en plus avec l’Euro qui reste fort cela vaut la peine de venir ici. Je sais que vous pensez que cela sera au tour de vos parents de venir. C’est juste mais je vous suggère de freiner un peu l’enthousiasme des amis qui veulent arriver à la première occasion où il y aura de la place chez vous.
Je vous recommande de le faire pour trois raisons principales : La première étant de vous permettre de profiter des découvertes entre vous, au rythme de votre famille suivant votre curiosité et envies. Deuxièmement cela vous donnera le temps de vous intégrer dans la communauté de votre choix, soit francophone, soit internationale, soit américaine en pouvant accepter des opportunités et invitations de rencontres vous permettant de former des liens solides sur place. Si vous devez accueillir, héberger et guider vos visiteurs vous n’aurez plus l’élan ni même le même besoin de vous lancer et de vous ouvrir à de nouveaux échanges. Se faire une place auprès d’un nouveau cercle requiert un investissement de temps et d’émotions sinon l’amitié restera superficielle et votre expatriation moins riche en souvenirs.
Troisièmement, il est important de faire comprendre à vos intimes qu’ils doivent vous permettre de vous séparer un peu de vos amarres afin de profiter à fond de cette nouvelle vie en famille. Il ne s’agit pas de couper le cordon mais plutôt de le relâcher en lui donnant moins d’emprise quotidienne. Loin d’être facile lorsque vous manquez férocement à vos proches. Cela est d’autant plus difficile de nos jours avec l’accès immédiat et réciproque donné par l’Internet et par Skype. Je vous propose d’organiser vos « arrivages » d’une façon ponctuelle autour d’événements importants tels qu’un baptême, une barmitzvha, un anniversaire, une remise de diplôme. Je vous préviens, sinon cela sera non pas « l’invasion des Barbares » mais plutôt des Gaulois. Même avec une potion magique vous n’arriverez ni à les arrêter ni même à en profiter !
Je ne peux résister, encore un petit rajout touristique car après toutes ces années je reste éblouie par le fameux « compte à rebours » du 31 Décembre. Il commence à 60 secondes avant minuit avec la fameuse « ball » descendant seconde après seconde de l’immeuble No1 Times Square. La Nouvelle Année explose avec son atterrissage et des millions de confettis de toutes les couleurs tombent sur environ 150.00 personnes rassemblées. Peut-être est- ce plus prudent de regarder de loin, à la télévision « au coin du feu » en faisant griller les châtaignes de la région du Hudson Valley qui d’ailleurs sont bien plus gros que les nôtres. Votre belle-famille en parlera longtemps. Voila Corinne, je vous laisse en vous souhaitant le plaisir hivernal d’un Manhattan qui avec un peu de chance sera couvert de poudre blanche !
Pour poser vos questions à Viviane, cliquez ici.
La France et ses immigrés, vu des Etats-Unis.
Katrin Bennhold, du New York Times, s’est rendue dans la ville de Sochaux pour rencontrer les ouvriers de l’usine automobile Peugeot. Leur verdict est clair, tout comme celui de cette journaliste: l’action des syndicats est devenue inutile, à l’heure de la crise et de la mondialisation. Elle effectue un parallèle entre la France des années 30 et celle d’aujourd’hui: même marasme économique, mais actions syndicales diamétralement opposées. A l’époque du Front Populaire, en 1936, tout était à espérer et tout restait encore à gagner: les congés payés, la semaine de 40 heures, la protection des droits des travailleurs. En 2008, les syndicats sont ironiquement “victimes de leur succès“: les Français ont déjà des conditions de travail rêvées, que peuvent-ils demander de plus? s’interroge la journaliste.
Avec cynisme et désillusion, elle renchérit: lorsque les entreprises en sont réduites à mettre en chômage technique leurs employés faute de travail, les grèves, en plus d’être inefficaces, arrangent le patronat. Avec le recul, elle dégage trois raisons qui expliquent le déclin des syndicats: la pression compétitive de l’Europe de l’Est, la fragmentation du mouvement salariale, et enfin l’action de Sarkozy depuis son arrivée au pouvoir. A la fin de son article, Katrin Bennhold ne manque pas de rappeler que les syndicats français, loin de perdre espoir, continuent d’appeler à la mobilisation nationale, et ce, dès la fin janvier.
Dans l’édition U.S News du 24 décembre, Eduardo Cue se penche sur un sujet tout aussi polémique, mais quelque peu plus féminin: Rachida Dati. En trois pages élogieuses, il revient sur le parcours de cette dernière, avant de s’indigner de la tempête médiatique dans laquelle elle se trouve aujourd’hui embarquée. De sa biographie, le journaliste retient surtout les mots “conte de fée“, “courage“, “mérite“, “succès époustouflant et remarquable” et au final qualifie Mme Dati de “Cendrillon” des temps modernes. D’une naissance “dans le ghetto” à une robe Dior lors d’un dîner officiel à la Maison Blanche, la ministre de l’Intérieur prouve que les self-made women existent aussi de l’autre coté de l’Atlantique: “C’est la version française de “Yes, We Can” explique Eduardo Cue. Et pourtant, se désole ce dernier, Rachida Dati est en train de se faire torpiller par la classe politique française. Obscurantisme et sexisme de l’oligarchie politicienne vont avoir raison de la réussite de cette fille d’immigrés. A l’appui de son propos, il souligne que les Français sont bien plus interressés par la grossesse de Mme Dati que par ses accomplissements politiques. A croire que nous suivons l’exemple de la politique-scandale dont sont friands les Américains depuis déjà de longues décennies.
Rachida Dati a d’ailleurs été récemment mise en difficultés par l’affaire du mariage annulé de Douai, sur laquelle revient Edward Cody, correspondant en France du Washington Post. Celui-ci s’étonne qu’une dispute privée ait pris une telle ampleur, jusqu’à en devenir une polémique nationale. Dans son article, il insiste ainsi sur le coté parfaitement logique et banal de l’annulation, soulignant que c’était pour les deux protagonistes la solution la plus rapide et la plus discrète pour effacer un engagement matrimonial malencontreux. Il rappelle aussi que pendant de longs mois, ce dossier a trainé dans les couloirs des tribunaux sans soulever d’interrogations particulières. Mais c’était sans compter l’indignation des féministes et d’une classe médiatico-politique bien pensante qui a soudainement déferlé sur l’affaire, continue le journaliste. Il s’indigne qu’au nom des grands principes de la laïcité française, personne n’est ici pensé à respecter la vie privée de ces deux personnes, “qui n’avaient rien demandé“. Dans ce qui est devenu une bataille judiciaire, la France est allé trop loin, conclut-il, et montre une nouvelle fois son incapacité à considérer les membres de la communauté musulmane comme des citoyens français, et non des fils et filles d’immigrés.
L’intégration des Français issus de l’immigration est aussi en question dans un article du New York Times, qui s’intéresse de près à la ville de Marseille. Steven Erlanger, le correspondant du journal, se fait le porte-parole de deux visions contraires. D’un coté, celle partagée par Samia Guéli, maire socialiste d’un des arrondissements les plus pauvres de la ville, qui cède au catastrophisme: trop de pauvreté, trop de ressentiment parmi les immigrés, cela risque de mener à des révoltes urbaines. De l’autre, Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseilles, vante le cosmopolitisme de sa ville et explique qu’ici plus qu’ailleurs, les étrangers sont les bienvenus. Le journaliste du Times se rallie à ce dernier point de vue, et comme preuve de cette mixité culturelle, décrit le succès de l’Alhambra, une salle de cinéma récemment rénovée d’un quartier sensible de Marseille. Vantant les mérites de l’argent publique (chose impensable aux États-Unis, seulement 20% du budget de l’Alhambra provient de la vente de tickets), Steven Erlanger explique qu’il ne manque que la bonne volonté des pouvoirs publics, et des initiatives de ce type, pour faire s’épanouir la mixité sociale en France.
Last, but not least, vous pouvez retrouver sur le Daily Intel (un blog d’actualité, filiale du New York Magazine) les tenants et les aboutissants de l’affaire du faux Delanoë critiquant Caroline Kennedy dans le New York Times. Les journalistes du Daily Intel se moquent de la crédulité de leurs confrères du Times, qui ne semblent pas avoir douté une seule seconde de l’authenticité de ce papier. D’où leur interrogation: pourquoi les Américains sont-ils si aptes à croire que les Français sont là pour les blâmer? Seraient-ils encore plus francophobes que les Français ne sont américanophobes? Au jeu du plus gros cliché, le vainqueur n’est pas forcément celui qu’on croit…
A retrouver aussi dans le New York Magazine, dans la rubrique people: un post sur la mise en image de la romance Carla Bruni/Nicolas Sarkozy.
Les bons plans shopping de la semaine.
Pour s’offrir (ou offrir) des vêtements de créateur:
– Diane Von Furstenberg: profitez de moins 60% sur l’ensemble de son magasin dans le Meatpacking District. Des robes indémodables à des prix abordables, que demander de plus? Jusqu’à fin décembre. @ 874 Washington St., proche 14th St. (646-486-4800). Du lundi au mercredi, et vendredi et samedi de 11am à 7pm, jeudi de 11am à 8pm et le dimanche de midi à 6pm.
– Aloha Rag: pour finir l’année en beauté, cette boutique liquide son stock à -70%. Et ce stock comprend les collections automne/hiver 2008 des créateurs 3.1 Phillip Lim, Alexander Wang, Giuseppe Zanotti, Ksubi, Rogan et YMC entre autres. Jusqu’à fin décembre. @ Ongoing. 505 Greenwich St., proche de Spring St. (212-925-0882). Du lundi au samedi de 11am à 7pm, le dimanche de midi à 6pm.
– Alice + Olivia: de -25% à -75% sur les habits colorés et parfaits pour les fêtes de fin d’année de cette jeune marque branchée. Jusqu’à fin décembre. @ 80 W. 40th St., croisement Sixth Ave. (212-840-0887). Du lundi au vendredi de 10amà 7pm, le samedi de midi à 6pm et fermé le dimanche.
– Oscar de la Renta: robes, tailleurs, accessoires du créateur espagnol sont à -70%. Jusqu’à la fin du mois. @ 772 Madison Ave., proche de 66th St. (212-288-5810). Du lundi au samedi de 10am à 6pm, et fermé le dimanche.
Pour se racheter l’incourtounable paire de jean:
– Barneys Co-Op: le grand magasin dégriffe tous les vetements en jean pour sa bi-annuelle denim blowout sale. Les jeans Marc by Marc Jacobs sont à $70, ceux de Stella McCartney à $79, que des bonnes affaires!
Retrouvez ici les adresses et les horaires des différents magasins de Barneys New York.
Pour des accessoires:
– Links of London: bijoux, articles en cuir et autres accessoires à -50% dans les trois boutiques de la marque. Jusqu’au 17 janvier. @ 535 Madison Ave., proche 54th St. (212-588-1177). Du lundi au samedi de 9.30am à 7.30pm, dimanche de 11.30am à 6pm. @ 402 W. Broadway, proche de Spring St. (212-343-8024). Du lundi au samedi de 11am à 8pm, fermé le dimanche. @ MetLife Building, 200 Park Ave., proche 44th St. (212-867-0258). Du lundi au vendredi de 8am à 8pm, samedi de midi à 6Pm et fermé le dimanche.
Si vous êtes une shoes addict, attention, la tentation est à la fin de cette phrase:
– Iris: des chaussures de Marc Jacobs, John Galliano, Louboutin etc entre -40% et -60%. Les bottes en daim Viktor&Rolf sont à $540 au lieu de $900, les talons de John Galliano à $684 au lieu de 1140. Jusqu’à début janvier. @ 827 Washington St., proche de Little W. 12th St. (212-645-0950). Du lundi au samedi de 11am à 7pm, et le dimanche de midi à 6pm.
– Upper Echelon Shoes: -20% sur l’ensemble du stock new-yorkais de la marque, qui contrairement à ce que laisse croire son nom, donne davantage dans la basket féminine que dans les talons aiguilles. Jusqu’à épuisement du stock. @ 100B Forsyth St., proche Broome St. (212-925-8330). Du lundi au dimanche de midi à 7pm.
Pour des basiques chics et féminins:
– Rebecca & Drew: les t-shirts sont entre $110 et $135, au lieu de $195 et $225, jupes et pantalons sont à -40%, tout comme les robes. Jusqu’au 31 décembre. @ 344 W. 13th St., proche de Hudson St. (212-647-8901). Du lundi au mercredi, et le samedi de 11am à 7pm, jeudi et vendredi de 11am à 8pm, et le dimanche de midi à 6pm.
Un faux Bertrand Delanoe écrit au Times
Exercice de contrition ce mardi matin dans le New York Times: “imprimer la lettre violait les règles et procédures de la section éditoriale du New York Times”. Le language est quelque peu bureaucratique, mais c’est bel et bien une lettre d’excuses. Le quotidien a pour le moins fait preuve de légèreté en publiant, dans sa section courrier des lecteurs de lundi, une lettre titrée “Kennedy, vue de Paris”, dans laquelle le faux Delanoë étrille Caroline Kennedy pour sa candidature à la succession d’Hillary Clinton, estimant qu’elle “n’a aucune qualification d’aucune sorte à prétendre au siège d’Hillary Clinton”.
Visiblement, personne au Times ne s’est étonné ni du ton de la lettre, ni du fait que le maire de Paris éprouve le besoin d’intervenir dans un débat purement américain alors qu’on ne lui avait rien demandé. Personne n’a non plus cherché à vérifier l’authenticité de l’email reçu. “Nous avons envoyé une version corrigée du texte à l’auteur de l’email et n’avons pas reçu de réponse” explique le Times, qui continue: “à ce point, la lettre aurait dû être mise de côté, elle ne le fut pas”.
Bertrand Delanoë a choisi de jouer profil bas: “cette lettre ne vient évidemment pas de nous, c’est au New York Times de démentir” commente un membre du cabinet du maire. Aux dernières nouvelles, Bertrand Delanoë n’a pas reçu d’excuses personnelles de la part du Times au-delà de la note publiée aujourd’hui.
Reste l’identité du faux Delanoë. Ségolène Royale? Martine Aubry? Postez vos suggestions ci-dessous.
C'est le moment de profiter de la crise
La crise économique a fini par rattraper le marché immobilier new-yorkais. Même à Manhattan, qui avait resisté jusqu’à cet été, les stocks d’appartements à vendre ou à louer se sont mis à gonfler. En entraînant mécaniquement un recul des prix.
Pour les agents immobiliers, ou «brokers» comme on les appelle ici, la situation est inédite. «Depuis septembre, presque tout a baissé de 5 à 10%, que ce soit au niveau des prix de vente ou des loyers» assure Olivia Illiouz, senior associate chez Citi Habitats. A une seule exception, peut-être, «les quartiers très haut de gamme comme Park Avenue, la 5eme avenue, West Village ou Greenwich» précise t-elle.
Pour Martine Capdevielle, associate broker chez Mercedes/Berk, les baisses de prix les plus fortes sont localisées «downtown», c’est à dire dans le bas de Manhattan. «Des quartiers comme Chelsea sont habités par une population plus jeune et moins aisée que celle de L’Upper East Side et du Upper West side, et donc beaucoup plus exposée aux licenciements ou aux baisses des bonus dans le secteur financier. Les prix de l’immobilier de ces quartiers devraient s’en ressentir ».
Pour ceux qui sont à la recherche d’une nouvelle location, la période est donc plutôt favorable. D’autant plus que de nombreux propriétaires, ne voulant pas brader leurs appartements à la vente, préfèrent les mettre en location en attendant des jours meilleurs. «Je vois une autre tendance apparaître, » ajoute Martine Capdevielle, « des New-Yorkais qui veulent réduire leur train de vie en déménageant dans leur maison de campagne, dans les Hamptons par exemple, et en sous-louant leur appartement de Manhattan». Le choix est donc de plus en plus large. «Pour la première fois depuis longtemps, le marché est du coté des locataires, et plus du coté des propriétaires» assure Olivia Illiouz.
Pour Nadine Frenette, vice-présidente de Gregory James & Associates, «les grands propriétaires sont conscients de la réalité du marché. Il est courant maintenant qu’ils offrent jusqu’à deux mois de loyer ou qu’ils prennent en charge les frais d’agence (NDLR : généralement 15% du loyer annuel).» Mais attention, prévient Martine Capdevielle: «ne changez pas de location juste pour profiter d’une baisse de prix limitée. Un déménagement coûte cher, et il faut bien calculer au final quels seront les gains de l’opération».
Et pour justement ceux qui n’ont pas envie de changer d’appartement ? «Si vous arrivez en fin de bail, vous ne risquez rien à négocier une baisse de loyer» assure Olivia Illouz. «Entre les frais de remise en état de l’appartement et les frais de commercialisation, d’autant plus que les frais d’agence sont en plus souvent pris en charge par le propriétaire, ce dernier à tout intérêt à vous garder» ajoute t-elle. Un peu partout dans New-York, des propriétaires de grands ensembles commencent à faire des concessions pour conserver des locataires heureux. Cela va de la réduction automatique de loyer, à la rénovation de parties communes (salle de jeux pour les enfants,…) en passant par fourniture de nouveaux services. Sur Roosevelt Island, par exemple, les habitants de l’ensemble Octagon devraient bientôt disposer gratuitement d’un bateau taxi pour les relier à Manhattan. «Nous voulons que l’immeuble reste plein et nous sommes prudents» a simplement expliqué le gérant d’Octagon au magazine New York.
Reste enfin, pour ceux qui ont les moyens, l’option d’acheter un logement, avec l’espoir bien sûr de la bonne affaire bradée. «Certes, le marché de la vente est à la baisse, mais il n’est pas du tout désespéré» prévient toutefois Martine Capdevielle. «Récemment, sur un appartement en vente à trois millions et demi de dollars, j’ai tenté une proposition avec 15% de baisse pour un client prêt à payer cash. Le propriétaire ne m’a même pas rappelé». Alors, faut-il encore attendre un peu avant de faire le grand saut ? La plupart des brokers estiment en effet que la baisse va encore se poursuivre. En revanche, personne ne sait jusqu’à quand et avec quelle amplitude. «New York est une métropole mondiale de premier plan qui restera toujours une valeur sûre. Les prix ne peuvent pas s’effondrer. Avec la baisse prochaine des taux pour les prêts immobiliers, le marché pourrait à nouveau se retourner assez rapidement» assure Olivia Illouz.
Quelques Agents immobiliers francophones à New-York:
Martine Capdevielle chez Mercedes/Berk
Rabah Chebout chez Urban Living
Nadine Frenette chez Gregory James & Associates
Olivia Illouz chez Citi Habitats
Annie Kleinschmidt chez AKNY
Hanifa Scully chez Corcoran
Le Roi Soleil du Met s'éclipse
Voilà presque un an qu’il a annoncé son départ à la retraite. L’heure aura sonné à la fin du mois: «Ma décision de partir a été difficile. Je veux désormais me consacrer à de nouveaux projets. Il y a d’autres choses que je veux faire pendant que je suis en bonne santé en pendant que je suis encore capable de les faire», explique-t-il. Nommé officiellement le 4 décembre dernier, administrateur du Musée d’Orsay à Paris, il devrait par ailleurs enseigner à l’Institut of fine arts de New York. «Je veux enseigner, je veux penser, je veux m’impliquer dans d’autres choses. Il y a beaucoup d’histoires de musée, d’histoires de collection qui me fascinent et auxquelles je veux m’intéresser maintenant », ajoute-t-il.
Philippe de Montebello a grandi dans un milieu littéraire. Il est issu d’une famille aristocrate napoléonienne, sa mère descend du Marquis de Sade et son père est un portraitiste, critique d’art. Il décide de partir aux Etats-Unis pour étudier l’histoire de l’art à Harvard puis à l’Institut of fine arts de New York. En 1963, il obtient son doctorat sur ‘’la renaissance française’’. La même année, il entre au Metropolitan comme assistant conservateur des peintures européennes et en devient directeur en 1977. Durant l’ère Montebello, le Metropolitan est devenu le premier musée au monde devant Le Louvre, passant de 3,5 millions à 4,6 millions de visiteurs par an.
Sous l’ère Montebello, la surface du musée a doublé, les collections explosé; un travail unanimement salué par le monde de la culture. Et pourtant, il assure se «réjouir que toutes ces bonnes années soient derrière moi. Le monde a changé. Toutes les exigences, les demandes, les réglementations, les législations évoluent et rendent mon travail bureaucratique et administratif. Ce travail n’est plus en lien avec ma passion première qui est de travailler avec l’art, de travailler avec le conservateur. Je ne suis ni un administrateur, ni diplômé d’une école de commerce. Je suis un historien de l’art ». Il raconte souvent cette anecdote du jeune Philippe de Montebello qui postule au Met et qui n’obtient pas le poste car les contraintes sont plus importantes. Et de souligner : « peut être que le jeune Montebello ne voudrait pas non plus de ce poste ». Il a d’ailleurs refusé, il y a quelques années, de prendre la direction du Louvre. « C’est un musée d’Etat et toutes les décisions sont prises par le Ministre. J’avais beaucoup plus de responsabilité dans mes fonctions de directeur du Met».
A l’annonce de son départ en janvier dernier, le New York times « pleurait » celui qu’il a surnommé «le Roi soleil» pour avoir «fait du Met, ce que Louis XIV a fait de Versailles ». Le directeur reconnaît qu’il a toujours travaillé pour le bien du Met, sans jamais se soucier des critiques ou des commentaires. On lui a souvent reproché «son conservatisme à l’égard de l’art contemporain» et son «élitisme». A ce moment, le soleil pénètre dans le bureau de Philippe de Montebello, situé au dernier étage du musée, et balaie de ses rayons les milliers de livres d’histoire qui couvrent 5 000 ans d’histoire de l’art. Il reconnaît volontiers être élitiste. Il aime l’art et a énormément travaillé pour comprendre les subtilités de tel ou tel artiste. «Tout le monde est élitiste. L’élitiste est celui qui cherche à s’améliorer, à se cultiver, à élever son niveau». Philippe de Montebello reconnaît également ne pas apprécier «l’art contemporain à sa juste valeur», même s’il a ouvert, il y a quelques années au Met, une galerie consacrée à l’art moderne. Le directeur du Met a façonné le musée à son image, un mélange d’Europe, d’art Italien et d’esprit New Yorkais. «Le Met diffère des autres musées car il est le seul qui réunit à la fois toutes les périodes de l’histoire, les armures et les costumes, les arts décoratifs ou encore les arts primitifs», explique-t-il.
Brillant, passionné, amoureux du musée, Philippe de Montebello a passé les trente dernières années à parcourir les allées du Met. Il est le maître des lieux, connaît chaque endroit, chaque secret, il est le gardien du temple. C’est avec une pointe de tristesse qu’il cédera sa place dans quelques jours. Il avoue, d’une voix timide, que le Met va lui « manquer », mais que « c’en est assez pour le Met ».
-Exposition: « The Philippe de Montebello Years. Curators celebrate three decades of acquisitions » présente 300 des 84 000 pièces acquises par Philippe de Montebello au cours des trois dernières décennies. L’exposition est à découvrir au Metropolitan Museum jusqu’au 1 er février prochain.
Renseignements
Modernité VS Déclin Français
Une mini-révolution dans le monde de la gastronomie française fait la une des pages Europe de Time de ce 21 décembre. Le nouveau rédacteur en chef du fameux Guide Michelin, nommé cette semaine, est non seulement une femme, mais de surcroit une Allemande. Il n’a pas fallu une minute de plus aux voisins européens de la France pour crier au sacrilège, rapporte le journaliste, mi-amusé, mi-sceptique. Ces derniers, Grande-Bretagne et Allemagne en tête, se sont empressés de moquer les réactions indignées qu’une telle décision n’allait pas manquer de provoquer chez leurs confères français. Mais au lieu de cette fierté chauvine tant attendue, Bruce Crumley note dans son article que les Français ont tout simplement accueilli cette nouvelle avec bienveillance, sans même se laisser aller à un seul commentaire sardonique. Un pied de nez donc aux francophobes qui se délectent de certains clichés dépassés, commente-t-il, avant d’ajouter que cette affaire est malheureusement révélatrice de la manière dont les Européens se voient, et se jugent, les uns les autres.
Dans le registre des clichés français, le New York Times publie un éditorial de Roger Cohen qui mérite également une lecture attentive. Ce dernier confesse un seul et triste constat: “Le Paris d’aujourd’hui n’est plus la ville que j’ai connue (ndlr: dans les années 70)”. Certes, “Paris is still Paris”, avec ses ponts romantiques, ses avenues hausmaniennes et ses toits gris; et la ville peut se défendre d’avoir bien résisté à l’homogénéisation capitaliste; mais quelque chose d’essentiel a disparu.
Ce quelque chose, c’est ce que Roger Cohen appelle “its pungency“, autrement dit, son piment. Fini le Paris des odeurs et de la saleté, la ville s’est hygiénisée. Le monde moderne a policé et anesthésié la raison de vivre et le passé parisien, à savoir un petit rouge sur le comptoir, dans la fumée âcre des gitanes. Et l’Américain se livre à une complainte nostalgique du Paris d’antan, celui des films d’Arletty et des photographies en noir et blanc de Robert Doisneau. “Gone the glory of its squalor” (“Envolé le temps glorieux de la misère”) soupire-t-il, car comme il le souligne ensuite: “squalor connects“, en d’autres termes, c’est un vecteur de lien social. Aujourd’hui, Paris ressemble à n’importe quelle autre ville mondialisée, au hasard New York. Et sous la plume de Roger Cohen, ce n’est pas un compliment.
Heureusement, ce point de vue ne fait pas l’unanimité dans les médias américains. Florent Kerzavo, chercheur à la School of advanced International Studies de la John Hopskins University (Washington), a publié une réponse sur un blog de Newsweek et du Washington Post. Selon lui, non, Paris n’a pas perdu sa flamme, et non, l’élite intellectuelle et culturelle n’est pas en train de déserter la France pour aller chercher ailleurs une vivacité qui n’existe plus ici. Il propose aux lecteurs de simplement regarder l’actualité de ces dernières semaines: deux prix Nobel sont allés à des français (J-M-G Le Clézio en littérature, et deux chercheurs pour la découverte du virus du Sida). Il explique par ailleurs que le principal problème de Paris ces années passées a été son isolationnisme. Comme il le note ensuite, la culture a en effet besoin d’ouverture et de lumière pour (sur)-vivre. Or, il semblerait que la France ait enfin brisé cette coque de verre: deux des prix littéraires de cette année, le Goncourt et le Renaud, ont été décernés à des immigrés, respectivement Atiq Rahmi, né en Afghanistan, et Tierno Monéhembo, né en Guinée. Paris s’ouvre à nouveau, et c’est pour le meilleur, se félicite l’auteur.
Le très prolifique Bruce Crumley du Time publie un autre article, le 17 décembre, sur l’ouverture, refusée, des magasins français le dimanche. Le journaliste regrette que le vent de libéralisation tant attendu, et promis par Nicolas Sarkozy, n’ait finalement pas lieu. En ce mois de décembre 2008, il note que le gouvernement a reculé sur deux réformes d’importance: celle de l’Education, et celle sur le travail dominical. Et il s’étonne des blocages politiciens: alors que l’opinion publique française est majoritairement favorable à l’ouverture des magasins le dimanche, une “fierce opposition” (“opposition obstinée”), à droite comme à gauche, a tout fait pour obstruer la mise en place de cette loi. Néanmoins, tout n’est pas perdu écrit avec soulagement Bruce Crumley: c’est désormais aux préfets de faire passer des arrêtés régionaux pour l’ouverture ou non des portes le dimanche, or ces derniers sont nommés par le gouvernement de Sarkozy. Le président aura peut-être le dernier mot au final.
Obsession terroriste oblige, toute la presse américaine s’est intéressée aux explosifs retrouvés dans les toilettes pour homme du Printemps Hausmann. Cependant, de ce coté aussi de l’Atlantique, la panique cède la place au doute. Tous les journaux (‘Washinton Post, Christian Science Monitor et le Time pour les articles les plus complets) s’interrogent sur la pertinence de cette soi-disant piste afghane, et aucun commentateur ne semble prendre la menace très au sérieux, preuve du calme exemplaire à la fois du public, et des autorités françaises.
Enfin, Nicolas Sarkozy a été classé seconde personnalité de l’année 2008, juste derrière Obama, dans la liste annuelle établie par le Time sur les dix personnes qui ont compté lors de l’année écoulée. A cette occasion Tony Blair se fend d’un portrait élogieux et admiratif de son ex-confrère dans les colonnes du journal. Si la détermination du président français est saluée, le Britannique reconnaît qu’il est encore trop tôt pour savoir si Sarkozy sera grand vainqueur sur tous les chantiers engagés. A suivre…
Les secrets du "Holiday tipping"
Pas la peine de se le cacher : si vous êtes Français aux US, vous êtes supposés être un «bad tipper», c’est à dire victime d’une fâcheuse tendance à oublier le «pourboire», traditionnel ici. Certes, vous pouvez choisir de vous cacher derrière ce lourd héritage pour ne pas « tipper » du tout : c’est pas de votre faute, c’est culturel… French Morning ne peut que le déplorer. Et vous avertir que vous risquez de finir ici, un site spécialisé dans la dénonciation des « bad tippers ».
Pour échapper à ça, ou si vous avez définitivement opté pour l’acculturation, voici quelques conseils. D’abord, n’espérez pas vous en tirer à bon compte sous prétexte que vous êtes arrivés en cours d’année et que donc vous ne devez pas un an de service à votre doorman: «on paye pour le service de l’année prochaine, pas pour celui de l’année dernière» nous confie un ami américain…
Second conseil vital: quoiqu’en disent les sites de savoir-vire (par exemple EmilyPost), concierges et baby-sitters interrogés par French Morning sont catégoriques: du cash et rien que du cash (à l’exception des enseignants de vos enfants, qui risqueraient de prendre cela pour une tentative de corruption et des facteurs de USPS qui n’ont pas le droit de recevoir du liquide).
Quoi à qui:
–Nanny: de une semaine à un mois de salaire. Deux semaines de salaire semblent être la norme à New York. (Pour une baby-sitter du soir régulière: l’équivalent d’un soir de garde).
–Femme de ménage : l’équivalent d’un service (ou une semaine de service si elle vient plus d’une fois par semaine).
–Doorman: $20 à $100 (moins il y a de doormen plus on donne à chacun). (Liftier et porteur ou “handyman”: $10 à $40).
–Superintendent : $50 à $200
–Livreur de journaux (en principe, ils ont glissé une carte de voeux avec leurs nom et adresse il y a quelques semaines: c’était pour ça): $5 à $15.
Et bien-sûr n’oubliez pas: la manicure ($10 à $50); le coiffeur ($25 à $100); “personal trainer”: $25 à $300 et évidemment le “dog walker” ou “dog sitter” (un à deux services).