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Le photographe-missionnaire à New York

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Deux mois durant, de mai à juin 2009, près de 160 photos de la Terre vue du Ciel, pour la plupart inédites, seront affichées le long de la promenade de Battery Park City, au World Financial Plaza.
Pour monter un tel événement, il aura fallu près de trois ans de travail acharné, et un budget près de trois fois supérieur à celui habituellement consacré aux manifestations européennes du photographe. Comme l’expliquent les organisateurs de Picture Earth, le concept d’une exposition d’une si grande envergure, en extérieur, gratuite, s’est heurté à la frilosité des autorités locales et des sponsors, peu enclins à investir dans un projet détourné de tout profit financier, et demandant de surcroit une importante logistique sécuritaire et matérielle. Et Yann Arthus-Bertrand de récapituler qu’aux États-Unis “tout est toujours plus grand, plus cher et plus compliqué” et c’est la raison pour laquelle, 7 mois avant le début de l’exposition, sa présence à New York s’est révélée indispensable pour contribuer au Fund Raising de l’événement.
Le photographe se montre néanmoins confiant sur le succès de l’exposition. Celle-ci arrive précisément à un moment où l’Amérique est parvenue à une maturité écologique suffisante pour entendre et répondre positivement à son message environnementaliste. “L’Amérique est prête psychologiquement !“. Alors que ce pays est le plus gros pollueur mondial, c’est aussi celui le plus disposé à changer ses modes de consommation. Ces contrastes font des États-Unis “un pays fascinant” à ses yeux. A une triste réalité écologique s’opposent ainsi des avancées comme nulle part ailleurs: c’est ici qu’ont été inventés les parcs nationaux, et c’est ici que les militants verts sont les plus en colère et les plus actifs.
Tout l’équipe de “Earth From Above” espère que leur message saura toucher le public américain. “Notre message“, comme le dit Yann Arthus Bertrand. “Mon travail ne m’appartient pas, je ne suis pas responsable de la beauté de mes photos“. En exposant, le photographe veut que chacun puisse s’approprier ce qu’il a vu. “C’est une entreprise commune, une mission” dans laquelle chacun s’investit avec générosité, pour convoyer un message d’espoir résolument optimiste: “Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’être pessimiste. Il faut se réveiller, et il n’est pas encore trop tard” explique ce dernier, pour qui “il faut changer notre façon de vivre: vivre mieux avec moins”.
Afin de diffuser cette “idée partagée“, Yann Arthus-Bertrand continue de photographier et souhaite pouvoir être exposé dans le plus d’endroits possibles, connus ou inconnus, grands ou petits. Mais aujourd’hui ce sont surtout ses projets de films qui retiennent toute son attention. “Le cinéma est pour moi une continuation naturelle de mon travail de photographe“. Un premier film, “Six Milliards d’Autres” est prévu dans le cadre de l’exposition du même nom au Grand Palais à Paris, à partir du 16 janvier. Mais le véritable événement est programmé pour le 5 juin, avec la sortie mondiale du film “Home”, diffusé gratuitement sur Internet. Fruit de deux ans de travail, et d’une collaboration avec Luc Besson à la production, ce dernier se veut la version cinéma de l’œuvre photographique “La Terre Vue du Ciel”.

Site officiel de Yann Arthus-Bertrand
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L’exposition “The Earth From Above,”, à voir à partir de mai 2009 à New York, le long de Battery Park City (World Financial Plaza).
(site officiel)
L’exposition “Six Milliards d’Autres”, à voir du 16 janvier au 12 février, au Grand Palais, à Paris.
(site officiel)
Film “Home“, sortie le 5 juin.

Nouveaux étoilés du Guide Michelin de New York 2009

Etrange vision que le Bibendum Michelin planté devant un immeuble de Lafayette Street. Il est en ville pour la sortie du Guide Michelin 2009. L’événement est orchestré de main de chefs par Michelin. Pour que le suspens reste entier, les livres sont sous surveillance, de la sortie des imprimeries aux librairies. « C’est le même dispositif que pour la sortie d’Harry Potter, » explique Chrisitan Delhaye, directeur général des Cartes et Guides Michelin pour le monde.
Roulements de tambours donc : Masa, le restaurant du chef japonais Masa Takayama dans le Time Warner Center brille au firmament des trois étoilés du Michelin. (Les prix sont également au firmament, avec un menu qui dépasse les $350 par tête.) Adour, Gilt et Momofuku Ko sont les 3 nouveaux établissements consacrés dans la catégorie 2 étoiles. Même la délégation du Michelin a dû s’armer de patience pour réserver dans le nouveau restaurant de David Chang dans l’East Village : on ne peut que réserver en ligne à 10h00 pile et six jours à l’avance. 10h05 est souvent déjà trop tard. On compte 7 nouveaux étoilés avec 1 étoile : Allen&Delancey, Alto, Eighty One, Fiamma, Insieme, Kyo Ya et Public.
Le quatrième millésime du Guide New York continue à faire la part belle à la gastronomie française même si on note que « la gastronomie italienne et les cuisines ethniques gagnent du terrain, » explique Jean-Luc Naret, directeur des guides Michelin. En 2008, Joël Robuchon était le chef le plus étoilé du monde avec 18 étoiles, suivi d’Alain Ducasse (15 étoiles accordés par les guides). Le guide New York compte 58 Bib Gourmand, les favoris des inspecteurs à moins de $40 et 74 restaurants avec un menu complet à moins de 25 dollars : une catégorie qui promet d’être populaire compte tenu du contexte économique actuelle, selon Jean-Luc Naret.
Quelles sont les caractéristiques de la scène des restaurants new yorkais ? « Ils ouvrent et ferment très rapidement, réalisent souvent un grand nombre de couverts et le volume sonore y est relativement important,» explique Jean-Luc Naret. « Nous avons songé à ajouter l’icône d’un amplificateur pour signaler le volume sonore. Si vous devez répéter trois fois lorsque vous demandez la main de votre douce, cela peut être gênant,» plaisante-t-il.
En quatre ans, le guide Michelin a su s’imposer dans le paysage américain où environ 150 000 exemplaires sont vendus chaque année. Il continue son développement aux Etats-Unis : après New York, San Francisco et Los Angeles, le guide de Las Vegas est sorti l’année dernière. D’autres villes américaines sont au programme.
Pour réaliser le guide de New York, cinq inspecteurs professionnels, employés de Michelin ont arpenté les restaurants de la ville. Rien ne sert de se faire passer pour un inspecteur dans un restaurant gastronomique pour manger à l’œil : « Les chefs ne vous croiront pas. Les inspecteurs arrivent dans les établissements anonymement, et ils paient l’addition,» explique Christian Delhaye.
A défaut de s’offrir un dîner à Masa, on peut se consoler en partant à la recherche de Michelin Man dans les rues de New York: si vous avez le guide 2009 sur vous, il vous remettra un sac de cadeaux. Des apparitions sont prévues au City Group Center. Cela ne manquera pas de remonter le moral des traders.
Dans les rayons des librairies depuis mardi ($16.95)
Trois étoiles
Jean Georges
Le Bernardin
Masa
Per Se
Deux étoiles
Adour
Daniel
Del Posto
Gilt
Gordon Ramsay at The London
Momofuku Ko
Picholine

Les modèles français et américain à l'épreuve de la crise

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Pour commencer par les bonnes nouvelles, le New York Times dresse une critique élogieuse de l’exposition Paris/New York: Design Fashion Culture (1925-1940). Par la mise en valeur des échanges aussi bien matériels qu’intellectuels entre les deux villes, l’exposition retrace une histoire d’amour faite de compétition et d’attraction mutuelle. A travers la figure de Joséphine Baker, le journaliste souligne l’influence de la culture américaine dans la vie parisienne, et réciproquement l’aura de Paris sur les artistes d’Outre-Atlantique.
Voici une autre Américaine fascinée par Paris, Jessica Roy, qui dans une chronique pour le Huffington Post, s’étonne de toutes ces petites différences qui font de la France un pays décidément si exotique de son Amérique natale. Par exemple, qui aurait cru que le tofu et le lait de soja seraient introuvables ici? Encore pire, les français ne semblent pas connaitre le concept du “tout livré par internet”, ou de la continuité des transports publics 24h/24. Mais si la jeune femme doit apprendre à faire face à ces difficultés au quotidien, elle ne peut s’empêcher d’admirer le concept “du jour de repos national”, le dimanche.
Un rythme de vie, ou plutôt de travail, peut-être bientôt mis à mal par la crise économique qui se profile, comme l’indique les articles de Forbes et de CNN. Au cours des deux derniers trimestres, le PIB français a reculé de 0.1%, ce qui signifie en termes techniques l’entrée en récession de l’économie. Néanmoins, l’INSEE table sur une croissance positive pour l’année 2009. Seule ombre au tableau: cette prévision se fonde sur les hypothèses que la crise financière ne s’aggrave pas, et que l’accès au crédit ne soit pas affecté par les troubles bancaires…un INSEE, qui bien loin de la sinistrose ambiante, décide de rester optimiste!
Mais pourquoi ne pas l’être, puisque qu’un journaliste suggère, dans article pour le Time, que les réponses apportées à la crise par le gouvernement américain sont décidément bien françaises, à savoir des nationalisations et un contrôle étatique renforcé de l’économie. “We’re becoming the United States of France” s’exclame l’auteur, qui voit les États-Unis se rapprocher dangereusement du modèle “semi-socialiste” des pays d’Europe de l’Ouest. En référence à la place de l’agriculture dans l’économie, ce dernier se voit même dans l’obligation de concéder que les Américains “sont encore plus Français que les Français”.
Un autre article du Time se propose d’étudier le problème dans l’autre sens: et si l’économie française était bien plus américanisée qu’elle ne voudrait le croire? Le journaliste retrace l’évolution des marchés financiers français vers la dérégulation et une intégration avec le reste du monde de plus en plus poussée. La France est donc aujourd’hui exposée en première ligne à l’imprudence économique des États-Unis. Dans ce contexte, les Français, qui traditionnellement font preuve d’un mépris pour le capitalisme anglo-saxon, n’ont pas le cœur à se réjouir du marasme économique. Nous n’aurons donc même pas la satisfaction intérieure de pouvoir dire “I told you so, Je vous l’avais bien dit”…

Le festival du kiffe

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C’est une première. La culture des banlieues françaises célébrée à New York. Le titre intrigue et nécessite une explication linguistique pour les anglophones. I kiffe ou I keef ?
Pendant trois semaines, spectacles de danse, concerts, expositions, projections de films et de documentaires se succèderont. Un week-end de conférence et de débat est aussi prévu. «L’objectif est de montrer des créations artistiques nouvelles et de susciter une réflexion sur la société américaine et sur la société française, tout en se divertissant » résume Kareen Rispal, conseillère culturelle à l’ambassade de France à l’origine du projet.
Celle-ci voulait montrer une autre image de la France que celle de Versailles ou des Impressionnistes, et mettre l’accent sur des formes d’expression artistiques souvent laissées dans l’ombre. Aucune discipline n’a donc été écartée. Au fil des 32 évènements, les new-yorkais découvriront un courant populaire et innovant.
Ce festival, organisé par le service culturel de l’ambassade, en partenariat avec le FIAF (French Institute – Alliance Française) a lieu sous le patronage du réalisateur américain Melvin Van Peebles, et Vincent Cassel, le héros de La Haine, connu aux Etats-Unis pour sa performance dans Ocean’s thirteen.
C’est comme un retour aux sources. La street culture américaine et la culture urbaine française se répondent. Par exemple, le hip-hop français s’est largement inspiré du hip-hop né dans les banlieues américaines dans les années 1990.
La banlieue, par la banlieue. Tous les artistes en sont issus. Audrey Estrougo, la réalisatrice du film Regarde –moi a grandi en banlieue parisienne. Les organisateurs ont volontairement écarté tout regard extérieur, pour éviter les stéréotypes. Et aussi pour mettre l’accent sur leur langage, leur propre forme d’expression et leurs signes de reconnaissance, comme avec l’exposition des graffitis de Fabien Verschaere.
I kiffe New York est aussi une réponse à la couverture médiatique des émeutes de 2005. « Paris brûle t-il ? » titrait le New York Times. L’occasion de donner une autre image des banlieues. Et l’occasion de jeter un regard iconoclaste et moderne sur une partie de la culture française contemporaine.
Les médias américains, eux, se montrent très curieux. N’en déplaise à aux grincheux. Certains français installés aux Etats-Unis s’étonnent de la mise en avant des banlieues par un organisme censé promouvoir la culture française. L’organisatrice n’en a cure et se réjouit si cet événement peut provoquer une interrogation sur l’identité des sociétés françaises et américaines.
Car au-delà du divertissement et de la performance artistique, ce festival cherche aussi à nouer un dialogue. Poser le regard sur la banlieue oblige à s’interroger sur son identité, son pays, sa culture. Le week-end de débats réunira sociologues, experts, documentaristes, français et américains et soulèvera les questions d’intégration, de discrimination positive et de représentation.
TEMPS FORTS
Festival I kiffe New York, du 6 au 28 octobre
Les Nubians : Echos Nubian Voyager
Concert R&B
Joe’s pub, 9 octobre
Films:
Regarde-moi , suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Audrey Estourgo
FIAF, 7 octobre
Ma 6-T va crack-er
FIAF, 7 octobre
La Graine et le mulet
FIAF 28 octobre
Histoire d’un territoire, Yamina Benguigui
Documentaire sur l’image que projette la banlieue et sur les raisons de la concentration des problèmes sociaux dans ces quartiers
FIAF, 11 octobre
Les Mauvais garçons , documentaire
Suivi d’un débat avec Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po) et Michel Wieworka (sociologue)
FIAF 11 octobre
Théâtre de la vie urbaine – Fabien Verschaere
Exposition de peintures murales
Service culturel de l’ambassade, 14 au 18 octobre
Discrimination positive en France et aux Etats-Unis : perspective comparée
Conférence de Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po),
Columbia University, 15 octobre
That’s life!? – Pockemon
Danse (champions international de hip hop en 2003)
FIAF, 17 et 18 octobre
Programme complet

Le français se glisse dans les écoles publiques de NY

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C’était «back to after-school» la semaine passée pour les élèves de P.S. 58 à Brooklyn. Rassemblés dans le grand auditorium de l’école, les enfants s’apprêtent à aller goûter, encadrés par deux enseignants et l’un des coordinateurs du programme. La bonne humeur semble de mise même si les encadreurs ont de petits soucis de dernière minute : «Normalement, il y a neuf élèves inscrits dans le groupe anglophone, et là, je n’en vois que cinq», fait remarquer Catherine Poisson, parent d’élève et Présidente d’EFNY (Education Française New York), l’association à l’origine des programmes after-school en français. «Les parents ont dû oublier que c’était la rentrée.»
Lancé en 2005 à P.S. 58 (Carroll Gardens – Brooklyn) et P.S. 41 (West Village), le programme a pour objectif d’offrir à des élèves francophones des enseignements en langue française, en dehors des horaires traditionnels de cours. «Ce sont des cours qui auraient très bien pu se faire dans un salon ou dans une cuisine. Mais nous avons pensé qu’il était mieux de le faire dans un cadre scolaire,» sourit Florence Poussin, Présidente du “Comité after-school” de l’association depuis l’été dernier. «Nous assistons à une véritable explosion du programme.»
En trois ans, le nombre d’établissements le proposant est passé de deux à dix – P.S. 234 (Tribeca), P.S. 70 (Astoria-Queens), P.S. 84 (Upper West Side), 158 et 183 (Upper East Side) sont venus allonger la liste cette année. La raison du boom? Un surcroît d’information et «une prise de conscience des parents», qui sont à l’origine de la création des programmes. «Jusqu’à présent, les initiatives d’enseignement du français étaient isolées. Désormais, les parents se rendent compte qu’il est possible de faire ça collectivement», selon Florence Poussin. EFNY envisage à présent de lancer des after-schools dans les middle-school.
Enseignant aux after-school de P.S.41 et P.S. 363, Jacques Moiroud vit cette croissance aux premières loges. À P.S. 41, deux enseignants supplémentaires ont dû être recrutés cette année et un groupe pour anglophones a été créé dans les deux écoles publiques pour répondre à la demande croissante de parents non-francophones souhaitant que leur enfant apprenne le français.
«UN PETIT MONDE EN FRANÇAIS»
Le contenu et la fréquence des enseignements varient avec l’âge des élèves: pour les enfants de 5-6 ans, des cours de deux heures par semaine mettent l’accent sur la découverte de la culture française; pour les enfants de 6 à 10 ans, deux cours de deux heures par semaine insistent davantage sur l’écriture, l’oral et la lecture.
Est-ce suffisant pour maintenir un niveau de français équivalent à une scolarité en établissement bilingue? «Cela dépend de l’attente des parents, répond Florence Poussin. Ils ont bien sûr la possibilité de faire plus s’ils le souhaitent. On leur donne des devoirs facultatifs à rendre chaque semaine. Et d’après le feedback que nous commençons à avoir, après trois ans, de la part des élèves qui sont rentrés en France, tout se passe bien.»
Côté parent, la formule semble plaire: «J’ai inscrit mes trois filles dans ce programme, dans l’espoir de voir leur français progresser et aussi pour leur donner des bases de grammaire, conjugaison, culture générale, histoire, géographie… », explique Yasmine Karrenberg, parent d’élève, en parlant du nouveau programme after-school de P.S. 234 à Tribeca. «Je pense que ça ne peut être qu’un plus pour leur éducation. Surtout que pour les grands francophones [6-10 ans], les classes ont lieu deux fois par semaine, donc un programme intense!»
Pour Céline Warshaw, mère de deux enfants, dont un de 8 ans inscrit à l’after-school de P.S. 363 depuis deux ans, les progrès sont réels. «L’autre jour, il m’a surprise en lisant un texte en français. Je ne savais pas qu’il savait lire en français», affirme-t-elle en parlant de son enfant de 8 ans. Selon elle, l’after-school permet aux enfants d’acquérir des compétences linguistiques qu’une pratique régulière, à la maison, ne pourrait leur offrir.
«Je ne peux pas être la maîtresse […] L’after-school leur permet d’apprendre des règles de grammaire, la lecture et surtout, de partager la langue avec d’autres francophones […] Mais c’est clair qu’ils ne pourront pas devenir bilingues si la pratique à la maison ne suit pas.» Comme beaucoup de couples binationaux, elle essaye de se rendre régulièrement en France pour plonger ses enfants dans la culture. Elle trouve dans le programme une porte d’entrée intéressante : «Je sais qu’avec le programme il peut se construire toutes les semaines un petit monde en français […] C’est important pour eux qu’ils comprennent leur maman et leur papa. »
La liste complète des after-schools d’EFNY:
-PS234 (Tribeca)
-PS70 (Astoria – Queens)
-PS41 (Greenwich Village) réservé aux élèves de PS41.
-PS363 (East Village)
-PS58 (Carroll Gardens, Brooklyn)
-PS10 (Park Slope, Brooklyn)
-PS84 (Upper West Side)
-PS183 (Upper East Side)
-PS59 (Midtown East)
-PS158 (Upper East Side)
Renseignements et contacts ICI

Modèle français au cinéma

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Le New York Times fait de Entre les Murs, un film découverte sur ce que tente d’être le modèle d’intégration français. Avec en filigrane, la révole des banlieues et le rejet de la jeunesse issue de l’immigration , Entre les Murs explorerait ce si français « Faire de tous, quelque soit la couleur ou l’origine, un même citoyen, une  culture unique ». Le New York Times concède que ce n’est pas le thème central du film mais, revient de manière permanente dans les relations entre élèves et professeur, faisant du film, loin des canons du film éducatif lacrimal, un «head trip», le réalisateur se piquant de nous faire réfléchir. «French film-maker after all». Le journal salue cependant ce qu’il considère comme un fait remarquable, en particulier dans un film mettant en scène des enfants : la liberté de parole. Le réalisateur laisse ainsi parler ses jeunes comédiens, engageant une conversation qu’il est «urgent» d’avoir, «en particulier en France».
L’école de la République en question dans les colonnes du New York Times. A travers un reportage à Marseille, le journal américain explore les particularités de l’école privée à la française et de ses éleves musulmans. A la recherche d’une école qui leur permet de pratiquer leur religion, et notamment pour certains établissements, qui permet le port du voile, ces éleves se tournent maintenant vers l’enseignement catholique qui « respecte [leur] religion ». Malgré les frais de scolarité, le personnel enseignant, les parents et même les responsables musulmans s’accordent à dire que « aujourd’hui, l’Eglise Catholique est plus torélante et plus instruite à propos de l’Islam que l’Etat français ».
Le Herald Tribune dresse un premier bilan de la présidence française de l’Union Européenne et attribue nombres de bons points au Président Sarkozy, devenu un «leader mondial, capable de prendre part active aux affaires du monde», en l’abscence de présence claire américaine pour cause évidente d’élections. Une véritable ambition de leadership qui va devoir, toujours selon le Herald, se heurter à la dure réalité de la crise économique, à la possible perte de l’alliée Angela Merkel confrontée aux élections de 2009.
Le journal fait aussi remarquer une divergence de points de vues assez fondamentale en ce qui concerne la Russie, entre Nicolas Sarkozy et les deux candidats à la présidentielle.
The Economist, lui, relaie les inquiètudes des entreprises françaises installées en Chine. Le passage plus que houleux de la flamme olympique dans Paris, les menaces de boycott, le Dalaï Lama fait citoyen d’honneur par Bertrand Delanoë, font craindre aux français un retour de bâton d’autant plus sec que « les chinois ont une bonne mémoire, et qu’ils nous feront payer longtemps ».
«Cachez ce sein que je ne saurais voir !».Le New Yorker relate la curieuse affaire de Philippe Pissier. Cet artiste de la région de Cahors, se voit être l’objet d’une enquête pour «trouble à l’ordre public et mise en danger du psychisme des enfants par une oeuvre pornographique». L’arme du crime: répondant à l’organisation d’un salon de mail-érotiques en Allemagne, Philippe Pissier a envoyé quatre cartes postales présentant une poitrine de femmes nues ornée d’une pince à linge. D’où l’ouverture d’une enquête préliminaire. «Le ridicule ne tue pas»  précise la journaliste du New Yorker. Janet Jackson peut certainement en dire autant.

Frères ennemis

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Chère Viviane,
Depuis que nous sommes arrives ici la première semaine de Juillet, mes deux enfants Antoine 10 ½ et Pascal 12 ans s’arrachent les cheveux, au propre comme au figuré. Ma tête est comme une toupie à les écouter crier, s’ébattre, se torturer. Je n’en peux plus ! Cela n’a jamais été facile de gérer ces deux frères. Est-ce la si petite différence d’age ou pensez-vous que notre déménagement aurait envenimé les choses ?

Sophie, Jersey City
Chère Sophie,
Je constate que vous faites face en même temps à plusieurs causes de stress qui ont à faire avec les enfants mais aussi avec votre arrivée récente. Vous avez choisi votre localité et commencé à recréer un chez- vous. Il vous faut l’énergie physique pour déballer, ranger, organiser et l’énergie psychologique pour aborder l’environnement, la mise en contact de roues de secours et gérer, époux et enfants. Peu de temps pour alimenter votre propre corps d’oxygène, de joie et de répit. Pour l’instant vous êtes comme un réservoir qui perd son essence à toute vitesse et qu’il faut remplir tous les jours afin de réalimenter la motivation, la patience et le courage. D’un seul coup vous êtes devenue chauffeur, cuisinière, plombier, électricienne, décoratrice, femme de ménage, baby-sitter, secrétaire.
Là dessus, se greffent deux garçons turbulents d’un âge fort rapproché. Depuis la naissance du second, votre vie a radicalement changée. Vous dites qu’ils se chamaillaient déjà en France. La rivalité existe depuis qu’Antoine à environ deux ans n’est ce pas ? Avant il copiait son grand frère. A partir de 18 mois environ, il a commencé à réclamer sa place au soleil, votre attention particulière et celle de son papa. Pascal au début enchanté d’avoir un petit frère qui l’idolâtrait, lui permettait de lui tirer les cheveux, faire tomber son château de sable et j’en passe. Soudainement c’est fini. Tout l’embête, puis l’énerve puis l’enrage. Non mais pense t-il de quel droit il prend maman et papa, ma chambre, mes jouets, mon bain ! Et le voilà, le cycle commence. Le va et vient du cordon ombilical entre frères passant de l’affection physique soudain devenue douloureuse, à la bataille de coussins devenue un étouffement manqué, en passant aux disputes à qui aura les genoux, les câlins, l’histoire le premier.
Pensez que l’aîné est l’enfant qui connaissait un monde privilégié d’enfant unique, le cadet déclenche le chaos. La fratrie donne un rang, tout comme on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa place au sein d’une famille, sachant qu’aucune place n’est meilleure qu’une autre. L’aîné doit s’organiser pour attirer l’attention sur lui. Quelle meilleure façon que de jouer au rigolo, à l’instigateur, au railleur ? Tout partager c’est dur car il s’agit d’espaces physiques et matériels rarement équitables. Je vous rassure c’est impossible. Cette rivalité, cette « jalousie fraternelle » est source de détresse, de fatigue au sein de toutes familles. Ce sont d’incessantes disputes, moqueries, provocations gratuites. Alors protégez- vous. Prenez une bonne douche, écoutez de la musique, téléphonez en France. Vu leurs ages, vos garçons connaissent fort bien ce qui est permissible ou sévèrement punissable. Tous les parents ont tendance à supplier, crier, menacer, punir, silencieusement convaincu que rien ne marchera. Entre 10 et 14 ans l’enfant se montre ambivalent, saute au cou de son frère une minute et l’envoie valser la suivante. Cependant, à cet age, ils ont le sens de ce qui est juste. Donnez leur une chance de régler leurs conflits eux-mêmes, essayez d’intervenir moins, peut-être pensez boules quiès….
Je me souviens d’une maman qui était sur le point de jeter son aîné par la fenêtre. Prudemment elle téléphona à une amie en lui disant de venir immédiatement sinon… Par la suite elle s’en ait terriblement voulue. Ensemble nous avons analysé son épuisement, sa rancune et trouvé des solutions uniques à sa situation de maman récemment célibataire.
Revenons à vous. Vos garçons n’ont pas encore un anglais très avancé ni leurs habitudes. Le sport n’a pas de vocabulaire, du moins il est universel. Trouvez un parc, un stade de foot ou sinon une piscine publique ou ils pourront gambader, jouer au ballon et nager jusqu’à l’épuisement- c’est votre goal ! Tous les enfants du monde reconnaissent le simple plaisir de l’eau, de la course, du ballon.
Finalement, sachez aussi que vos deux garçons sont en pleine préadolescence. C’est un stade de développement excitant, fascinant et épuisant pour eux comme pour vous. Vous les écoutez réfléchissant sous un autre angle, se posant des questions nouvelles sur la vie avec un mélange d’angoisse et d’espoir. De plus vous constatez leurs corps changer et cela remet aussi votre rôle en question. Un déménagement stimule des émotions fortes mais surtout ne vous en voulez pas d’avoir fait ce choix. Pensez plutôt que vos fils traversent leur croissance dans un pays qui se penche avec minutie et compétence sur les enfants. Les enseignants et psychologues sont nombreux. Les américains croient fermement au soutien et suivi de chaque enfant qui en aurait besoin. Une fois leur routine établie, tous les drames éreintants ne vont pas disparaître à la maison. Cependant, je vous promets que bientôt votre tour arrivera, vous allez aussi changer au sein de cette expatriation.
Pour poser vos questions à Viviane : [email protected]

Sexualité et Gros Sous

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La France est en guerre contre la récession. Cependant selon le New York Post, les munitions du soldat Sarkozy seraient déjà bien entamées. Ses réserves et marges manoeuvre ont clairement diminué : inflation, croissance en berne… François Fillon est catégorique et exige une réaction de la part de Washington, «on ne paiera pas les pots cassés». Comme si on avait le choix … Car comme l’a annoncé Christine Lagarde, reprise par le Herald Tribune, les banques françaises ont déjà perdu dans la faillite de Lehman Brothers un petit 1,5 milliards d’euros. Mais assure la ministre, «il n’ y a pas de soucis à se faire»…
De plus, toujours selon le Post, la stratégie de Sarkozy serait pour le moins confuse : d’un côté réduire la pression fiscale sur les classes moyennes, tout en augmentant les impôts sur les entreprises.
Le magazine on-line Slate décortique lui l’album de notre Première Dame. Carla Bruni est tout d’abord, tient à le préciser Slate, «par quintessence, presque de manière comique, française ». Tout d’abord dans la tenue : uniforme à la Greco et Birkin et un son « classique », «une bande originale pour un déjeuner alangui à la terrasse d’un café».
Le magazine prête même à la First Lady des prétentions littéraires, allant jusqu’à qualifier, le désormais -hymne national l Quelqu’un m’a dit, «d’essai gramatical post structuraliste».
« Le meilleur album d’une femme de chef d’Etat », mais aussi un opus « fort » avec des textes bien bâtis à l’écriture fine. Le journaliste s’égare même jusqu’à décrire son phrasé comme de la « pure sexualité ». Mais pour lui, le vrai fond du problème, c’est le parfum de scandale qui se dégage de cet album. Comme si de rien n’était serait un « roman à clefs* », presque sous titré l’affaire Bruni/Sarkozy. Carla ,« celle qui mène le jeu », aurait donc glissé des indices au fil des titres «See the pyramids along the Nile/ Watch the sunrise on a tropic isle/ Just remember, darling, all the while/ You belong to me.” , dans le titre Belong To Me. Pour Slate, c’est évident, elle fait réfèrence aux vacances de Noël plus que médiatisées en Egypte et à la fameuse photo au bras de notre Président.
En conclusion, Carla Bruni est une « rogue », qui va «de lit en lit, laissant le passé derrière elle, comme si de rien n’était ».
Pour le Financial, nous nous révélons être gens assez contrariants. Alors que le système capitaliste quasiment tout entier se trouve remis en question, nous brillerions par notre absence de commentaires. Le Financial attendait un très français «On vous l’avait dit!» qui finalement ne vient pas. Au contraire, alors que le marché va mal, la France y croirait d’autant plus. Le Financial cite alors Mario Monti, ancien commissaire Européen à la Concurrence et membre de la commission Attali : «La France était contre le marché quand il était populaire et est maintenant pour le marché alors qu’il est devenu impopulaire». La pensée française est pourtant simple. Nous souhaitons un «marché sous régulation», qui bénéficie avant tout à «l’entrepreneur plutôt qu’au spéculateur»,comme le rappelle Eric Besson ministre de l’économie Digitale, en voyage dans le San Fransisco Chronicle.
Ah sinon, important : Carla Bruni est en interview exclusive dans le Marie Claire US. On apprend que le couple présidentiel ne se parle pas quand Monsieur rentre du travail. «Nous venons à peine de nous marier, nous nous embrassons». Une «rogue» on vous dit…

Le bac franco-américain est né

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En visite à New York, le Ministre français de l’éducation, Xavier Darcos était de passage au Lycée Français de New York lundi pour y signer la convention qui crée le “baccalauréat franco-américain”. L’idée est née il y a six ans, “pour répondre mieux aux besoins de nos élèves qui vont majoritairement dans des universités américaines”, raconte Yves Thézé, le proviseur du Lycée français. A la sortie de la terminale, 60% des élèves choisissent un “college” américain et 20 % un établissement canadien. Or, le bac français n’est d’aucune aide pour intégrer, au contraire: “dans les années 1980, on avait facilement des élèves qui allaient à Harvard, souligne le proviseur; alors qu’au début des années 2000, c’était un exploit quand on réussissait à en envoyer un par an en Ivy League”. Résultat, les meilleurs élèves, ou les plus ambitieux, quittaient le lycée pour intégrer d’autres écoles privées de New York.
Le score s’était amélioré ces derniers années (l’an dernier, 12 élèves du lycée français ont intégré une université “Ivy League”), notamment grâce à la mise en place de “college counselling” mais aussi d’activités communautaires prises en compte pour les admissions en “college”. Mais ce nouveau bac va plus loin en fusionnant systèmes français et américains.
Le nouveau bac franco-américain est en fait un bac “aménagé” qui devrait permettre aux élèves d’avoir plus de temps pour préparer l’entrée en college “à l’américaine”. Le programme mêle épreuves à la française et éléments de “l’Advanced Placement program”. Ce dernier, conduit par une “non-profit” américaine, le College Board, offre cours et examens qui préparent à l’entrée en université américaine. “Avec ce programme, nos élèves seront mieux préparés au SAT (le test que passe tout candidat à l’entrée en College)” estime Yves Thézé.
Reconnu par l’éducation nationale, ce BFA (Bac franco-américain) aura la valeur d’un bac “normal” et permettra donc l’entrée en université française. Au côté du bac traditionnel et du bac à option international (OIB), le BFA sera une troisième option disponible pour les élèves. Le programme entre en vigueur à partir de la classe de première à la rentrée 2009. Les premiers bacheliers sortiront donc en 2011.

Babar entre au musée

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« Patali dirapata, cromda cromda ripalo, pata pata Kokoko ». On croirait entendre «La Chanson des mammouths» dans les salles de la Morgan Library. Le musée expose croquis, esquisses, dessins et planches finales des premiers albums des Brunhoff père et fils : “Histoire de Babar le petit éléphant” (1931) de Jean de Brunhoff et “Babar et ce coquin d’Arthur” (1946) de Laurent de Brunhoff.

Ce dernier ne cache pas son émotion de voir revivre son travail et celui de son père. «Je suis extrêmement heureux. Ca me touche énormément de voir tous ces dessins, toutes ces créations.(…) Je suis fier parce que je trouve que ce sont des merveilles ces esquisses de mon père Jean. Et de les voir comme ça présentées, c’est vraiment quelque chose ! » se réjouit-il.
L’exposition retrace le processus de création dans sa totalité. De la première pensée couchée sur le papier, à la page d’album finale en couleur. Les méthodes diffèrent: crayon à papier pour le père, pinceau et couleur pour le fils. Les silhouettes prennent forme, s’animent, se colorent et se précisent, avant de se figer dans la séquence de récit que le lecteur connaît. Céleste, la vieille Dame, Arthur, Cornélius ou Rataxès prennent vie progressivement.
Au fil de ces 175 images, on peut aussi découvrir les changements qui ont lieu au cours de l’élaboration. Le charme suranné des aquarelles agit comme une petite madeleine. Et au milieu de la salle consacrée à “Histoire de Babar”, trône le premier prototype de l’album : un livret en papier avec des dessins pastels.
Comment Babar est-il arrivé à New York? Dès les années 1960, Laurent de Brunhoff est invité aux Etats-Unis par Random House, son futur éditeur outre-atlantique. Les albums sont alors publiés simultanément en anglais et en français. En 1965, “Babar en Amérique” voit le jour. Babar remporte un grand succès. «Les petits enfants dans le monde entier ont les mêmes besoins» explique Laurent de Brunhoff.

Marié à une américaine, Laurent de Brunhoff s’installe aux Etats-Unis en 1985. Il vit aujourd’hui entre New York et la Floride. Et en 2004, les fils Brunhoff donnent la collection de dessins à la Morgan Library, temple des manuscrits rares.
Cette exposition est aussi l’occasion de retracer la saga familiale grâce à laquelle Babar a vu le jour et bercé les soirées de plusieurs générations. Paris dans les années 1930. Pour endormir ses fils de six et quatre ans, Cécile de Brunhoff invente l’histoire d’un petit éléphant orphelin. Les garçons racontent l’histoire à leur père, peintre.
Jean de Brunhoff étoffe l’histoire de Babar, qui s’appelait simplement «bébé éléphant» au départ, et en fait un carnet de croquis. Six autres albums suivront avant sa mort. A 21 ans, Laurent reprend alors le flambeau. «Babar était mon copain, je voulais le faire vivre encore» se souvient l’auteur.
L’exposition coïncide avec la sortie de “Babar’s USA” de Laurent de Brunhoff, publié uniquement aux Etats-Unis. Céleste est invitée à New York par une amie et la famille y débarque au complet. Pom, Flore et Alexandre apprennent à utiliser la climatisation et le téléphone portable.
Sans récit véritable, l’album relève plutôt du guide touristique que de nouvelles aventures américaines. Même les dessins ne sont pas au rendez-vous : les personnages apparaissent sur des photos de paysage où les conduit leur visite des Etats-Unis : Time Square, Central Park, Los Angeles, la Floride, Washington,…
Ce carnet de voyage ne ménage pas ses louanges sur l’Amérique : « Les américains disent « pas de problème » même s’il y a un problème » note Arthur. Et parfois dérape douteusement : « Les Américains sont optimistes car c’est une démocratie. Durant leur vie, ils peuvent s’élever sans limite» explique Cornélius à Flore. Mais tout est bien qui finit bien : les éléphants qui ont trop mangé et trop bu de soda finissent par rentrer à Célesteville. Sans oublier de rapporter des iPod à tous leurs amis.
The Morgan Library Museum – Drawing Babar : early drafts and Watercolors
19 septembre – 4 janvier
The Morgan Library & Museum,
225 Madison Avenue at 36th Street, NY

L'Assemblée ou New York, il faut choisir

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Député de la Marne, ancien Ministre du commerce, Renaud Dutreil, 48 ans, fut un jeune UMP plein de promesses. Mais les électeurs ne l’ont pas entendu de cette oreille. Après un parachutage raté à Lyon et l’échec aux municipales de Reims en mars dernier, il avait donc décidé de “quitter la politique” pour l’aventure du privé. LVMH l’a nommé président de sa branche Amérique du Nord, ce qui implique d’être basé à New York.
Mais l’ancien ministre a dû se faire prier pour quitter la scène politique. Il a d’abord envisagé de rester député, au moins quelques mois, tout en habitant à New York. La démarche est évidemment inédite et a soulevé l’émoi. Objet de la manoeuvre: éviter à la majorité une élection partielle risquée. En effet, jusqu’à présent, un député démissionnaire n’était par remplacé par son suppléant; une élection partielle devait être tenue. La révision constitutionnelle de l’été 2008 a changé cela. Seulement, pour la mise en application une loi organique est nécessaire, loi organique qui prendra quelques mois à être adoptée. Bref, Renaud Dutreil espérait attendre l’entrée en vigueur de cette loi organique avant de démissionner, pour léguer son poste à son suppléant, sans repasser par la case suffrage universel.
La mini polémique a fait capoter ce joli plan, d’autant plus que Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée Nationale, pourtant UMP, n’a pas joué en équipe et s’est indigné de la non-démission de Dutreil. Celui-ci a donc rédigé sa lettre de démission ce mardi. Il est désormais “dans le privé” à temps plein et new-yorkais à part entière.

BHL en tournée américaine

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Bernard-Henry Lévy poursuit son offensive sur le marché américain. Après “American Vertigo : Traveling America in the Footsteps of Tocqueville”, en 2006, il récidive, toujours chez le prestigieux éditeur Random House, avec “Left in Dark Times: A Stand Against the New Barbarism”, traduction de son dernier ouvrage, “Ce grand cadavre à la renverse”, critique des dérives de la gauche française.
Son voyage dans les pas de Tocqueville avait rencontré un certain succès aux Etats-Unis. Le pari est cette fois plus osé: les errements, réels ou supposés, de la gauche française vont-ils vraiment passionner un lectorat américain? Mais BHL, en excellent VRP de ses propres ouvrages, part à la conquête du marché avec entrain. Interrogé par French Morning sur ce qui pourrait intéresser le public américain dans son livre, il nous dit que pour son “grand rendez-vous avec le public new-yorkais” (jeudi au 92nd street Y, centre culturel communautaire juif de l’Upper East Side), il tentera de démontrer que l’antisémitisme en France (qui occupe une place centrale dans la démonstration de son livre) n’est pas pire qu’aux Etats-Unis.
La thèse est osée, mais BHL cite en exemple le livre paru l’an dernier: “The Israël lobby and the Foreign Policy”, écrit par deux universitaires américains (John Mearsheimer et Stephen Walt) qui dit-il, “diabolise Israël et aurait été impubliable en France, où il serait tombé sous le coup de la loi”. (NDLR: le fait est que le livre est bien paru en France, traduit, sous le titre “Le lobby pro-israëlien et la politique américaine”, éditions La Découverte). “A peu de chose près, s’enflamme BHL, c’est ce qu’écrivait Louis-Ferdinand Céline dans “L’Ecole des cadavres”.
Le public américain n’a en tout cas pas fini d’entendre parler de BHL: il va passer toute la campagne présidentielle aux Etats-Unis, qui, dit-il, le passionne, pour y étudier “cet affrontement idéologique qui n’existe plus en France, ces deux visions du monde qui s’affrontent”. Il en rendra compte notamment dans le Huffington Post, le site d’information en ligne, où il publiera chaque semaine un article (le premier, ‘Lettre ouverte au prochain président des Etats-Unis, est paru ici).
Mais s’il écrit pour les sites d’info, Bernard-Henry Lévy choisit de ne pas les lire. Interrogé sur la polémique qui a récemment suivi son reportage en Géorgie publié dans Le Monde, polémique où il s’est vu accusé par Rue89 notamment d’avoir raconté des “choses vues” qu’il n’avaient pas vraiment vues, il nous dit: “je n’ai pas suivi cette polémique; c’est une polémique sur Internet, or je ne lis pas ces sites, je ne peux pas vous répondre”.
Conférences:
BERNARD-HENRI LÉVY & SLAVOJ ZIZEK : A Debate Instigated by Paul Holdengräber Violence & the Left in Dark Times Mardi 16 Septembre à 7:00 PM à la New York Public Library
92nd Street Y. : Bernard-Henri Lévy in Conversation with Sam Tanenhaus Jeudi 18 Septembre à 8:00pm. Tel : 212-415-5500