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New York Eldorado, New York J’aurai ta peau

En tant que life coach, je m’attendais à ce que mes clients aient en majorité des problèmes d’identité et de coeur à régler. Et bien, pas du tout. Beaucoup d’entre eux sont en pleine crise boulot, complètement scotchés sur le bord de la route, tiraillés entre ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils doivent faire.
Emportés par l’énergie de la ville et les opportunités qu’elle offre, loin de toutes contraintes sociales et familiales, ils se disent que c’est le moment où jamais de se ré-inventer et de partir a la recherche de leur nouvelle voie professionnelle.
Gilles a 40 ans et est à New York depuis 5 mois. Sa femme ayant décroché un gros poste dans une agence de pub, ils ont décidé de déménager avec leurs trois filles pour tenter l’ expérience. Elle adore son nouveau job, les enfants sont ravis du changement, et lui reste seul toute la journée a déprimer en se demandant ce qu’il va bien pouvoir faire. Même si sa carrière en France a plutôt été brillante, refaire la même chose ici l’ennuie profondément. Il pense avoir toujours joué à contre-emploi et sent qu’il a en lui quelque chose de spécial qu’il n’a jamais osé exprimer. Appelons ça un don, un goût ou autre chose, qu’importe. Il a besoin de sortir ce qu’il a dans les tripes même s’il ne sait pas ce que c’est.
Je suis paralysé, j’ai besoin d’aide”. Il faut toujours construire sur ce qui va bien, et pour Gilles, c’est sa passion pour l’art contemporain. Dès qu’il en parle, il s’anime, prend des couleurs, prend vie. Pourquoi alors ne pas le pousser un peu plus dans cette direction, au lieu de le voir se morfondre à écrire un CV qui pèse une tonne et qui ne lui ressemble plus? Il se décide à étudier à fond un artiste par jour, et se remet à la sculpture abandonnée a l’age de 17 ans. Très vite, le bonheur de faire ce qu’il voulait faire, de se sentir enfin à sa place et de s’accepter en tant que créatif s’est traduit par un enthousiasme si communicatif qu’il rencontra alors cet investisseur Américain qui est maintenant son partenaire dans une boîte spécialisée dans la création d’événements artistiques.
Il faut du courage pour se remettre en question. Et ce n’est pas étonnant que bon nombre de Français décident de venir à New York, ville d’immigrés par excellence, pour faire le grand saut dans l’inconnu et être enfin en vérité avec eux-mêmes. La victoire n’en est que plus belle. L’échec hélas plus que retentissant. New York est une ville qui sait donner mais qui reprend bien vite si on ne le mérite pas.
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y repondrai dans cette rubrique.

Une Newyorkaise au pays des prix littéraires

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A cette heure là, d’habitude, on peut la retrouver pour un petit-déjeuner à l’étage de chez The Adore,café de la 13ème rue. Là, elle prend le train pour Mulhouse. Elle ira comme ça dans une quinzaine de villes de France pour répondre à des questions de lycéens, puisqu’elle a été présélectionnée pour le Goncourt des Lycéens. « Ca m’amuse. Je n’ai jamais fait ça et je ne le referai peut-être jamais. » Comme si c’était un coup du hasard.
Le succès l’a prise par surprise. Elle était en train de se baigner en Bretagne quand la première critique élogieuse de son livre a été imprimée.
Notez que Marie, le personnage de son roman, blonde aux yeux bleus comme elle, passe aussi ses vacances en Bretagne. On fait semblant de croire Catherine quand elle dit que son dernier roman est une fiction. En arrivant à New York, j’avais entendu dire que si on passait trop près de la vie de Catherine Cusset, on risquait de se faire happer dans un de ses romans.
Ceci dit, le personnage central d’Un brillant avenir, ce n’est pas Marie mais sa belle-mère Helen. Helen, anciennement Elena, née en Bessarabie, adoptée, devenue physicienne nucléaire, a fui la Roumanie pour, à la quarantaine, redémarrer sa vie aux Etats-Unis ans avec son mari, Jacob.
En alternant son histoire passée et actuelle, les chapitres au passé et au présent font étape en Roumanie, en Israël, en Italie, en France, et bien sûr aux Etats-Unis.
Au présent, ses relations avec Marie, sa belle-fille, dont elle craint qu’elle attire son fils en France et gâche le « brillant avenir » qui lui était réservé aux Etats-Unis. Sans s’en rendre compte, Helen duplique ce qu’elle a vécu, quand, en Roumanie, ses parents ne voulaient pas qu’elle épouse Jacob parce qu’il était juif.
« Dans sa forme finale, je savais qu’il ne pouvait pas être différent » dit Catherine Cusset de son roman qu’elle a décousu, repris, retravaillé pendant trois ans. « J’ai beaucoup réfléchi, beaucoup hésité ». Elle avait envisagé de ne raconter que l’histoire d’Elena. Marie est arrivée après.
Mais le parcours de Marie la Française aux Etats-Unis n’est pas l’écho de celui d’Helen. « Expatriés, immigrés, c’est très différent. Les expatriés ne sont pas des immigrés, ils n’ont pas tourné le dos à leur passé. Helen a tourné le dos à son passé. Pour elle, il y a rupture », souligne la romancière. Alors que Marie revient, elle, chaque été de ses vacances en en France avec un peu de nostalgie de l’air breton.
On s’amuse à la lecture de l’arrogance désarmante de Marie qui à ses retours de France à New York tente de donner des leçons de qualité de vie à ses beaux-parents. « Quand tu vis à l’étranger, tu te rends compte de ce qu’est être français » s’amuse Catherine Cusset, installée aux Etats-Unis depuis vingt ans. Quant à ce petit sentiment de supériorité du Français qui débarque, elle l’a identifié très vite. « A peine débarquée, je m’en suis rendue compte. Je suis arrivée toute jeune après Normale Sup. On a l’impression qu’on est au centre du monde parce qu’on fait cette école alors qu’elle n’existe pas du tout à l’étranger. »
« Un brillant avenir » interroge ce qu’il (nous) reste du rêve américain, des promesses de la vie aux Etats-Unis. Alors que dans le livre, Helen est hantée par l’idée que sa belle-fille Marie soit tentée de retourner vivre en France, Catherine Cusset s’est accordée une année sabbatique en France à l’occasion de la sortie de son livre. Elle en parle comme d’une parenthèse réjouissante, profite de toutes ces petites choses sur lesquelles on n’arrive pas à mettre un nom quand on est aux Etats-Unis et qui peuvent manquer. Elle va bientôt retourner à New York pour quelques semaines. En vacances.
UN BRILLANT AVENIR de Catherine Cusset. Gallimard, 374 p., 21 €.
Catherine Cusset, amie de French Morning y a écrit une dizaine de chroniques, principalement des portraits de francophones de New York.
Retrouvez les derniers ici:
Paul Holdengraber, confesseur d’écrivains
Les corps d’Ariane Lopez-Huici
Esther Perel et le sexe
Alain Kirili, sculpteur

Exception culturelle et ratatouille

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Newsweek profite de l’attribution du Prix Nobel de Médecine, partagé entre deux Français et un Allemand, pour dresser un bref état de santé de notre sécurité sociale. Selon les Français eux mêmes, l’état du système n’est guère encourageant, et leurs pronostic n’est guère optimiste. Newsweek pointe alors une contradiction assez frappante. Bien que défaitistes quant à l’avenir de la Sécu, ne croyant pas aux remèdes de Nicolas Sarkozy, seulement 48% (selon un sondage pour le Nouvel Observateur) sont prêts à payer de leur propre poche les traitements pour des maladies légères.
Newsweek mentionne également à propos de ce Prix Nobel la violente polémique qui avait divisé la France et les Etats Unis quant à savoir qui avait découvert le virus du Sida. Encore une fois en citant le Nouvel Obs, le magazine rappelle que, pour l’instant, chaque Nobel français de medécine a dû partager son prix avec un médecin d’une autre nationalité.
Le Washington Post prévient les prochains candidats pour le Nobel de littérature, l’insularité n’est plus à la mode. Petit rappel des faits : le mois dernier Mr. Engdahl le secrétaire perpétuel des prix Nobel a provoqué l’indignation aux Etats Unis, en déclarant les écrivains américains « trop insulaires » et «  trop sensible aux tendances dans leur propres pays » et l’Europe « centre du monde littéraire ». Le choix de JMG Le Clézio semble ainsi naturel. Le Washington Post reprend ainsi les propos de Mr Engadhl « Il [Le Clézio] est un grand écrivain de la diversité ». La littérature américaine est donc devenue inintéressante? Pas du tout répond au Washington Anne-Solange Noble, chez Gallimard qui assure qu’ils continueront à publier des grands écrivains américains, tout en suggérant de peut être participer un peu plus au dialogue littéraire.
Toujours à propos du Nobel, le New York Times, soulignant au passage l’étroite relation en Fance entre culture et politique, reprend les propos du Premier Ministre « cette récompense est une consécration pour toute la littérature française, bien loin de la thèse du prétendu déclin de la culture française ». L’ouvrage est d’ores et déjà en réimpression aux Etats Unis où l’on souligne jusqu’à Columbia University chez Le Clézio « son ouverture aux autres culture, au Sud, et aux minorités ». Et Toc !
Culture française encore: le Seattle Times octroie trois étoiles à « la Fille Coupée en deux » de Claude Chabrol. Un « traitement à la française » pour un « scandale américain ». En effet, le film relate un drame américain de 1906 transposé dans la France du XXIem siècle. François Berléant est jugé convaincant, Ludivine Sagnier ironique et Benoit Magimel terrifiant. Ce qui permet à Claude Chabrol de donner la preuve finale que ce drame « n’est pas du tout daté ».
Pourquoi la ratatouille est elle absente des étals américains? Premiers élèments de réponse dans le Christian Science Monitor.
« Si riche et plein de saveurs, qu’elle pourrait presque être servie en dessert », la ratatouille n’en reste pas moins à base d’aubergines « grasses, violettes -noires, et à la saveur de champignons une fois cuites ». Etymologie, historique de la ratatouille, et expansion de la ratatouille dans toute l’Europe font de ce repas simple un « élément de base » dans l’alimentation de nombreux pays.
La polémique à présent. Et là, le débat reste ouvert : doit-on cuire les légumes ensemble ou séparement?

Le journal de France 24 à New York

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Adieu le journal de France 2 sur la 25 (chaîne locale new-yorkaise): depuis le 1er octobre NYC TV diffuse en “prime time” trente minutes de programmes issus de la version anglaise de France 24, la chaîne française d’information.

Le journal de France 24 au coeur de la controverse
Du lundi au vendredi, de 19h à 19h30, le programme couvre l’actualité internationale, économique et culturelle du jour. Durant le week-end, cette demi-heure est occupée par des reportages, des infos sportives et les programmes courts “Arts de Vivre” et “Sur le Net”.
Si la ligne éditoriale de la chaine reste la même “l’actualité internationale avec un regard français“, les contenus diffusés sur NYC TV sont entièrement en anglais. France 24 émet en effet en trois langues différentes, français, arabe et anglais, sur trois canaux différents. Et à chaque version linguistique correspondent des émissions et des journaux spécialement conçus.
Grace à ce partenariat avec NYC TV, la chaine française est désormais disponible gratuitement pour 7.3 millions de foyers dans la région métropolitaine de New York. Un partenariat dont se réjouissent évidemment ses dirigeants, dans le cadre de la stratégie d’implantation sur le marché nord-américain. Car si Damien Amadou, chargé des relations Presse de France 24, se félicite que 30% des visiteurs du site France24.com soient américains, la chaîne n’est pour l’instant diffusée que sur la cote Est des États-Unis.
Selon le communiqué de presse des deux chaines, c’est donc “un accord gagnant-gagnant“, puisque de son coté NYC TV y voit l’occasion d’enrichir et diversifier ses programmes. Matthew Tollin, directeur général de NYC Media Group, se dit ainsi “très heureux de la conclusion de cet accord avec France 24 […], qui est un signal fort, et constitue une excellente opportunité de faire davantage découvrir les programmes de France 24 outre-atlantique”.
Tout le monde, pourtant, n’est pas satisfait. Le remplacement de France 2 par un programme en anglais, fut-il de production française, est une défaite de la francophonie s’insurge par exemple Jean Lachaud, conseiller à l’Assemblée des français de l’étranger, qui s’était battu pour la survie du journal de France Télévision. Il explique qu’il avait préconisé la retransmission d’un journal en français sous-titré, au directoire de France 24. Mais il semblerait que la langue anglaise ait été une exigence de NYC TV. Au moins, cela supprime les frais de sous-titrage.

Le photographe-missionnaire à New York

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Deux mois durant, de mai à juin 2009, près de 160 photos de la Terre vue du Ciel, pour la plupart inédites, seront affichées le long de la promenade de Battery Park City, au World Financial Plaza.
Pour monter un tel événement, il aura fallu près de trois ans de travail acharné, et un budget près de trois fois supérieur à celui habituellement consacré aux manifestations européennes du photographe. Comme l’expliquent les organisateurs de Picture Earth, le concept d’une exposition d’une si grande envergure, en extérieur, gratuite, s’est heurté à la frilosité des autorités locales et des sponsors, peu enclins à investir dans un projet détourné de tout profit financier, et demandant de surcroit une importante logistique sécuritaire et matérielle. Et Yann Arthus-Bertrand de récapituler qu’aux États-Unis “tout est toujours plus grand, plus cher et plus compliqué” et c’est la raison pour laquelle, 7 mois avant le début de l’exposition, sa présence à New York s’est révélée indispensable pour contribuer au Fund Raising de l’événement.
Le photographe se montre néanmoins confiant sur le succès de l’exposition. Celle-ci arrive précisément à un moment où l’Amérique est parvenue à une maturité écologique suffisante pour entendre et répondre positivement à son message environnementaliste. “L’Amérique est prête psychologiquement !“. Alors que ce pays est le plus gros pollueur mondial, c’est aussi celui le plus disposé à changer ses modes de consommation. Ces contrastes font des États-Unis “un pays fascinant” à ses yeux. A une triste réalité écologique s’opposent ainsi des avancées comme nulle part ailleurs: c’est ici qu’ont été inventés les parcs nationaux, et c’est ici que les militants verts sont les plus en colère et les plus actifs.
Tout l’équipe de “Earth From Above” espère que leur message saura toucher le public américain. “Notre message“, comme le dit Yann Arthus Bertrand. “Mon travail ne m’appartient pas, je ne suis pas responsable de la beauté de mes photos“. En exposant, le photographe veut que chacun puisse s’approprier ce qu’il a vu. “C’est une entreprise commune, une mission” dans laquelle chacun s’investit avec générosité, pour convoyer un message d’espoir résolument optimiste: “Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’être pessimiste. Il faut se réveiller, et il n’est pas encore trop tard” explique ce dernier, pour qui “il faut changer notre façon de vivre: vivre mieux avec moins”.
Afin de diffuser cette “idée partagée“, Yann Arthus-Bertrand continue de photographier et souhaite pouvoir être exposé dans le plus d’endroits possibles, connus ou inconnus, grands ou petits. Mais aujourd’hui ce sont surtout ses projets de films qui retiennent toute son attention. “Le cinéma est pour moi une continuation naturelle de mon travail de photographe“. Un premier film, “Six Milliards d’Autres” est prévu dans le cadre de l’exposition du même nom au Grand Palais à Paris, à partir du 16 janvier. Mais le véritable événement est programmé pour le 5 juin, avec la sortie mondiale du film “Home”, diffusé gratuitement sur Internet. Fruit de deux ans de travail, et d’une collaboration avec Luc Besson à la production, ce dernier se veut la version cinéma de l’œuvre photographique “La Terre Vue du Ciel”.

Site officiel de Yann Arthus-Bertrand
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L’exposition “The Earth From Above,”, à voir à partir de mai 2009 à New York, le long de Battery Park City (World Financial Plaza).
(site officiel)
L’exposition “Six Milliards d’Autres”, à voir du 16 janvier au 12 février, au Grand Palais, à Paris.
(site officiel)
Film “Home“, sortie le 5 juin.

Nouveaux étoilés du Guide Michelin de New York 2009

Etrange vision que le Bibendum Michelin planté devant un immeuble de Lafayette Street. Il est en ville pour la sortie du Guide Michelin 2009. L’événement est orchestré de main de chefs par Michelin. Pour que le suspens reste entier, les livres sont sous surveillance, de la sortie des imprimeries aux librairies. « C’est le même dispositif que pour la sortie d’Harry Potter, » explique Chrisitan Delhaye, directeur général des Cartes et Guides Michelin pour le monde.
Roulements de tambours donc : Masa, le restaurant du chef japonais Masa Takayama dans le Time Warner Center brille au firmament des trois étoilés du Michelin. (Les prix sont également au firmament, avec un menu qui dépasse les $350 par tête.) Adour, Gilt et Momofuku Ko sont les 3 nouveaux établissements consacrés dans la catégorie 2 étoiles. Même la délégation du Michelin a dû s’armer de patience pour réserver dans le nouveau restaurant de David Chang dans l’East Village : on ne peut que réserver en ligne à 10h00 pile et six jours à l’avance. 10h05 est souvent déjà trop tard. On compte 7 nouveaux étoilés avec 1 étoile : Allen&Delancey, Alto, Eighty One, Fiamma, Insieme, Kyo Ya et Public.
Le quatrième millésime du Guide New York continue à faire la part belle à la gastronomie française même si on note que « la gastronomie italienne et les cuisines ethniques gagnent du terrain, » explique Jean-Luc Naret, directeur des guides Michelin. En 2008, Joël Robuchon était le chef le plus étoilé du monde avec 18 étoiles, suivi d’Alain Ducasse (15 étoiles accordés par les guides). Le guide New York compte 58 Bib Gourmand, les favoris des inspecteurs à moins de $40 et 74 restaurants avec un menu complet à moins de 25 dollars : une catégorie qui promet d’être populaire compte tenu du contexte économique actuelle, selon Jean-Luc Naret.
Quelles sont les caractéristiques de la scène des restaurants new yorkais ? « Ils ouvrent et ferment très rapidement, réalisent souvent un grand nombre de couverts et le volume sonore y est relativement important,» explique Jean-Luc Naret. « Nous avons songé à ajouter l’icône d’un amplificateur pour signaler le volume sonore. Si vous devez répéter trois fois lorsque vous demandez la main de votre douce, cela peut être gênant,» plaisante-t-il.
En quatre ans, le guide Michelin a su s’imposer dans le paysage américain où environ 150 000 exemplaires sont vendus chaque année. Il continue son développement aux Etats-Unis : après New York, San Francisco et Los Angeles, le guide de Las Vegas est sorti l’année dernière. D’autres villes américaines sont au programme.
Pour réaliser le guide de New York, cinq inspecteurs professionnels, employés de Michelin ont arpenté les restaurants de la ville. Rien ne sert de se faire passer pour un inspecteur dans un restaurant gastronomique pour manger à l’œil : « Les chefs ne vous croiront pas. Les inspecteurs arrivent dans les établissements anonymement, et ils paient l’addition,» explique Christian Delhaye.
A défaut de s’offrir un dîner à Masa, on peut se consoler en partant à la recherche de Michelin Man dans les rues de New York: si vous avez le guide 2009 sur vous, il vous remettra un sac de cadeaux. Des apparitions sont prévues au City Group Center. Cela ne manquera pas de remonter le moral des traders.
Dans les rayons des librairies depuis mardi ($16.95)
Trois étoiles
Jean Georges
Le Bernardin
Masa
Per Se
Deux étoiles
Adour
Daniel
Del Posto
Gilt
Gordon Ramsay at The London
Momofuku Ko
Picholine

Les modèles français et américain à l'épreuve de la crise

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Pour commencer par les bonnes nouvelles, le New York Times dresse une critique élogieuse de l’exposition Paris/New York: Design Fashion Culture (1925-1940). Par la mise en valeur des échanges aussi bien matériels qu’intellectuels entre les deux villes, l’exposition retrace une histoire d’amour faite de compétition et d’attraction mutuelle. A travers la figure de Joséphine Baker, le journaliste souligne l’influence de la culture américaine dans la vie parisienne, et réciproquement l’aura de Paris sur les artistes d’Outre-Atlantique.
Voici une autre Américaine fascinée par Paris, Jessica Roy, qui dans une chronique pour le Huffington Post, s’étonne de toutes ces petites différences qui font de la France un pays décidément si exotique de son Amérique natale. Par exemple, qui aurait cru que le tofu et le lait de soja seraient introuvables ici? Encore pire, les français ne semblent pas connaitre le concept du “tout livré par internet”, ou de la continuité des transports publics 24h/24. Mais si la jeune femme doit apprendre à faire face à ces difficultés au quotidien, elle ne peut s’empêcher d’admirer le concept “du jour de repos national”, le dimanche.
Un rythme de vie, ou plutôt de travail, peut-être bientôt mis à mal par la crise économique qui se profile, comme l’indique les articles de Forbes et de CNN. Au cours des deux derniers trimestres, le PIB français a reculé de 0.1%, ce qui signifie en termes techniques l’entrée en récession de l’économie. Néanmoins, l’INSEE table sur une croissance positive pour l’année 2009. Seule ombre au tableau: cette prévision se fonde sur les hypothèses que la crise financière ne s’aggrave pas, et que l’accès au crédit ne soit pas affecté par les troubles bancaires…un INSEE, qui bien loin de la sinistrose ambiante, décide de rester optimiste!
Mais pourquoi ne pas l’être, puisque qu’un journaliste suggère, dans article pour le Time, que les réponses apportées à la crise par le gouvernement américain sont décidément bien françaises, à savoir des nationalisations et un contrôle étatique renforcé de l’économie. “We’re becoming the United States of France” s’exclame l’auteur, qui voit les États-Unis se rapprocher dangereusement du modèle “semi-socialiste” des pays d’Europe de l’Ouest. En référence à la place de l’agriculture dans l’économie, ce dernier se voit même dans l’obligation de concéder que les Américains “sont encore plus Français que les Français”.
Un autre article du Time se propose d’étudier le problème dans l’autre sens: et si l’économie française était bien plus américanisée qu’elle ne voudrait le croire? Le journaliste retrace l’évolution des marchés financiers français vers la dérégulation et une intégration avec le reste du monde de plus en plus poussée. La France est donc aujourd’hui exposée en première ligne à l’imprudence économique des États-Unis. Dans ce contexte, les Français, qui traditionnellement font preuve d’un mépris pour le capitalisme anglo-saxon, n’ont pas le cœur à se réjouir du marasme économique. Nous n’aurons donc même pas la satisfaction intérieure de pouvoir dire “I told you so, Je vous l’avais bien dit”…

Le festival du kiffe

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C’est une première. La culture des banlieues françaises célébrée à New York. Le titre intrigue et nécessite une explication linguistique pour les anglophones. I kiffe ou I keef ?
Pendant trois semaines, spectacles de danse, concerts, expositions, projections de films et de documentaires se succèderont. Un week-end de conférence et de débat est aussi prévu. «L’objectif est de montrer des créations artistiques nouvelles et de susciter une réflexion sur la société américaine et sur la société française, tout en se divertissant » résume Kareen Rispal, conseillère culturelle à l’ambassade de France à l’origine du projet.
Celle-ci voulait montrer une autre image de la France que celle de Versailles ou des Impressionnistes, et mettre l’accent sur des formes d’expression artistiques souvent laissées dans l’ombre. Aucune discipline n’a donc été écartée. Au fil des 32 évènements, les new-yorkais découvriront un courant populaire et innovant.
Ce festival, organisé par le service culturel de l’ambassade, en partenariat avec le FIAF (French Institute – Alliance Française) a lieu sous le patronage du réalisateur américain Melvin Van Peebles, et Vincent Cassel, le héros de La Haine, connu aux Etats-Unis pour sa performance dans Ocean’s thirteen.
C’est comme un retour aux sources. La street culture américaine et la culture urbaine française se répondent. Par exemple, le hip-hop français s’est largement inspiré du hip-hop né dans les banlieues américaines dans les années 1990.
La banlieue, par la banlieue. Tous les artistes en sont issus. Audrey Estrougo, la réalisatrice du film Regarde –moi a grandi en banlieue parisienne. Les organisateurs ont volontairement écarté tout regard extérieur, pour éviter les stéréotypes. Et aussi pour mettre l’accent sur leur langage, leur propre forme d’expression et leurs signes de reconnaissance, comme avec l’exposition des graffitis de Fabien Verschaere.
I kiffe New York est aussi une réponse à la couverture médiatique des émeutes de 2005. « Paris brûle t-il ? » titrait le New York Times. L’occasion de donner une autre image des banlieues. Et l’occasion de jeter un regard iconoclaste et moderne sur une partie de la culture française contemporaine.
Les médias américains, eux, se montrent très curieux. N’en déplaise à aux grincheux. Certains français installés aux Etats-Unis s’étonnent de la mise en avant des banlieues par un organisme censé promouvoir la culture française. L’organisatrice n’en a cure et se réjouit si cet événement peut provoquer une interrogation sur l’identité des sociétés françaises et américaines.
Car au-delà du divertissement et de la performance artistique, ce festival cherche aussi à nouer un dialogue. Poser le regard sur la banlieue oblige à s’interroger sur son identité, son pays, sa culture. Le week-end de débats réunira sociologues, experts, documentaristes, français et américains et soulèvera les questions d’intégration, de discrimination positive et de représentation.
TEMPS FORTS
Festival I kiffe New York, du 6 au 28 octobre
Les Nubians : Echos Nubian Voyager
Concert R&B
Joe’s pub, 9 octobre
Films:
Regarde-moi , suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Audrey Estourgo
FIAF, 7 octobre
Ma 6-T va crack-er
FIAF, 7 octobre
La Graine et le mulet
FIAF 28 octobre
Histoire d’un territoire, Yamina Benguigui
Documentaire sur l’image que projette la banlieue et sur les raisons de la concentration des problèmes sociaux dans ces quartiers
FIAF, 11 octobre
Les Mauvais garçons , documentaire
Suivi d’un débat avec Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po) et Michel Wieworka (sociologue)
FIAF 11 octobre
Théâtre de la vie urbaine – Fabien Verschaere
Exposition de peintures murales
Service culturel de l’ambassade, 14 au 18 octobre
Discrimination positive en France et aux Etats-Unis : perspective comparée
Conférence de Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po),
Columbia University, 15 octobre
That’s life!? – Pockemon
Danse (champions international de hip hop en 2003)
FIAF, 17 et 18 octobre
Programme complet

Le français se glisse dans les écoles publiques de NY

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C’était «back to after-school» la semaine passée pour les élèves de P.S. 58 à Brooklyn. Rassemblés dans le grand auditorium de l’école, les enfants s’apprêtent à aller goûter, encadrés par deux enseignants et l’un des coordinateurs du programme. La bonne humeur semble de mise même si les encadreurs ont de petits soucis de dernière minute : «Normalement, il y a neuf élèves inscrits dans le groupe anglophone, et là, je n’en vois que cinq», fait remarquer Catherine Poisson, parent d’élève et Présidente d’EFNY (Education Française New York), l’association à l’origine des programmes after-school en français. «Les parents ont dû oublier que c’était la rentrée.»
Lancé en 2005 à P.S. 58 (Carroll Gardens – Brooklyn) et P.S. 41 (West Village), le programme a pour objectif d’offrir à des élèves francophones des enseignements en langue française, en dehors des horaires traditionnels de cours. «Ce sont des cours qui auraient très bien pu se faire dans un salon ou dans une cuisine. Mais nous avons pensé qu’il était mieux de le faire dans un cadre scolaire,» sourit Florence Poussin, Présidente du “Comité after-school” de l’association depuis l’été dernier. «Nous assistons à une véritable explosion du programme.»
En trois ans, le nombre d’établissements le proposant est passé de deux à dix – P.S. 234 (Tribeca), P.S. 70 (Astoria-Queens), P.S. 84 (Upper West Side), 158 et 183 (Upper East Side) sont venus allonger la liste cette année. La raison du boom? Un surcroît d’information et «une prise de conscience des parents», qui sont à l’origine de la création des programmes. «Jusqu’à présent, les initiatives d’enseignement du français étaient isolées. Désormais, les parents se rendent compte qu’il est possible de faire ça collectivement», selon Florence Poussin. EFNY envisage à présent de lancer des after-schools dans les middle-school.
Enseignant aux after-school de P.S.41 et P.S. 363, Jacques Moiroud vit cette croissance aux premières loges. À P.S. 41, deux enseignants supplémentaires ont dû être recrutés cette année et un groupe pour anglophones a été créé dans les deux écoles publiques pour répondre à la demande croissante de parents non-francophones souhaitant que leur enfant apprenne le français.
«UN PETIT MONDE EN FRANÇAIS»
Le contenu et la fréquence des enseignements varient avec l’âge des élèves: pour les enfants de 5-6 ans, des cours de deux heures par semaine mettent l’accent sur la découverte de la culture française; pour les enfants de 6 à 10 ans, deux cours de deux heures par semaine insistent davantage sur l’écriture, l’oral et la lecture.
Est-ce suffisant pour maintenir un niveau de français équivalent à une scolarité en établissement bilingue? «Cela dépend de l’attente des parents, répond Florence Poussin. Ils ont bien sûr la possibilité de faire plus s’ils le souhaitent. On leur donne des devoirs facultatifs à rendre chaque semaine. Et d’après le feedback que nous commençons à avoir, après trois ans, de la part des élèves qui sont rentrés en France, tout se passe bien.»
Côté parent, la formule semble plaire: «J’ai inscrit mes trois filles dans ce programme, dans l’espoir de voir leur français progresser et aussi pour leur donner des bases de grammaire, conjugaison, culture générale, histoire, géographie… », explique Yasmine Karrenberg, parent d’élève, en parlant du nouveau programme after-school de P.S. 234 à Tribeca. «Je pense que ça ne peut être qu’un plus pour leur éducation. Surtout que pour les grands francophones [6-10 ans], les classes ont lieu deux fois par semaine, donc un programme intense!»
Pour Céline Warshaw, mère de deux enfants, dont un de 8 ans inscrit à l’after-school de P.S. 363 depuis deux ans, les progrès sont réels. «L’autre jour, il m’a surprise en lisant un texte en français. Je ne savais pas qu’il savait lire en français», affirme-t-elle en parlant de son enfant de 8 ans. Selon elle, l’after-school permet aux enfants d’acquérir des compétences linguistiques qu’une pratique régulière, à la maison, ne pourrait leur offrir.
«Je ne peux pas être la maîtresse […] L’after-school leur permet d’apprendre des règles de grammaire, la lecture et surtout, de partager la langue avec d’autres francophones […] Mais c’est clair qu’ils ne pourront pas devenir bilingues si la pratique à la maison ne suit pas.» Comme beaucoup de couples binationaux, elle essaye de se rendre régulièrement en France pour plonger ses enfants dans la culture. Elle trouve dans le programme une porte d’entrée intéressante : «Je sais qu’avec le programme il peut se construire toutes les semaines un petit monde en français […] C’est important pour eux qu’ils comprennent leur maman et leur papa. »
La liste complète des after-schools d’EFNY:
-PS234 (Tribeca)
-PS70 (Astoria – Queens)
-PS41 (Greenwich Village) réservé aux élèves de PS41.
-PS363 (East Village)
-PS58 (Carroll Gardens, Brooklyn)
-PS10 (Park Slope, Brooklyn)
-PS84 (Upper West Side)
-PS183 (Upper East Side)
-PS59 (Midtown East)
-PS158 (Upper East Side)
Renseignements et contacts ICI

Modèle français au cinéma

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Le New York Times fait de Entre les Murs, un film découverte sur ce que tente d’être le modèle d’intégration français. Avec en filigrane, la révole des banlieues et le rejet de la jeunesse issue de l’immigration , Entre les Murs explorerait ce si français « Faire de tous, quelque soit la couleur ou l’origine, un même citoyen, une  culture unique ». Le New York Times concède que ce n’est pas le thème central du film mais, revient de manière permanente dans les relations entre élèves et professeur, faisant du film, loin des canons du film éducatif lacrimal, un «head trip», le réalisateur se piquant de nous faire réfléchir. «French film-maker after all». Le journal salue cependant ce qu’il considère comme un fait remarquable, en particulier dans un film mettant en scène des enfants : la liberté de parole. Le réalisateur laisse ainsi parler ses jeunes comédiens, engageant une conversation qu’il est «urgent» d’avoir, «en particulier en France».
L’école de la République en question dans les colonnes du New York Times. A travers un reportage à Marseille, le journal américain explore les particularités de l’école privée à la française et de ses éleves musulmans. A la recherche d’une école qui leur permet de pratiquer leur religion, et notamment pour certains établissements, qui permet le port du voile, ces éleves se tournent maintenant vers l’enseignement catholique qui « respecte [leur] religion ». Malgré les frais de scolarité, le personnel enseignant, les parents et même les responsables musulmans s’accordent à dire que « aujourd’hui, l’Eglise Catholique est plus torélante et plus instruite à propos de l’Islam que l’Etat français ».
Le Herald Tribune dresse un premier bilan de la présidence française de l’Union Européenne et attribue nombres de bons points au Président Sarkozy, devenu un «leader mondial, capable de prendre part active aux affaires du monde», en l’abscence de présence claire américaine pour cause évidente d’élections. Une véritable ambition de leadership qui va devoir, toujours selon le Herald, se heurter à la dure réalité de la crise économique, à la possible perte de l’alliée Angela Merkel confrontée aux élections de 2009.
Le journal fait aussi remarquer une divergence de points de vues assez fondamentale en ce qui concerne la Russie, entre Nicolas Sarkozy et les deux candidats à la présidentielle.
The Economist, lui, relaie les inquiètudes des entreprises françaises installées en Chine. Le passage plus que houleux de la flamme olympique dans Paris, les menaces de boycott, le Dalaï Lama fait citoyen d’honneur par Bertrand Delanoë, font craindre aux français un retour de bâton d’autant plus sec que « les chinois ont une bonne mémoire, et qu’ils nous feront payer longtemps ».
«Cachez ce sein que je ne saurais voir !».Le New Yorker relate la curieuse affaire de Philippe Pissier. Cet artiste de la région de Cahors, se voit être l’objet d’une enquête pour «trouble à l’ordre public et mise en danger du psychisme des enfants par une oeuvre pornographique». L’arme du crime: répondant à l’organisation d’un salon de mail-érotiques en Allemagne, Philippe Pissier a envoyé quatre cartes postales présentant une poitrine de femmes nues ornée d’une pince à linge. D’où l’ouverture d’une enquête préliminaire. «Le ridicule ne tue pas»  précise la journaliste du New Yorker. Janet Jackson peut certainement en dire autant.

Frères ennemis

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Chère Viviane,
Depuis que nous sommes arrives ici la première semaine de Juillet, mes deux enfants Antoine 10 ½ et Pascal 12 ans s’arrachent les cheveux, au propre comme au figuré. Ma tête est comme une toupie à les écouter crier, s’ébattre, se torturer. Je n’en peux plus ! Cela n’a jamais été facile de gérer ces deux frères. Est-ce la si petite différence d’age ou pensez-vous que notre déménagement aurait envenimé les choses ?

Sophie, Jersey City
Chère Sophie,
Je constate que vous faites face en même temps à plusieurs causes de stress qui ont à faire avec les enfants mais aussi avec votre arrivée récente. Vous avez choisi votre localité et commencé à recréer un chez- vous. Il vous faut l’énergie physique pour déballer, ranger, organiser et l’énergie psychologique pour aborder l’environnement, la mise en contact de roues de secours et gérer, époux et enfants. Peu de temps pour alimenter votre propre corps d’oxygène, de joie et de répit. Pour l’instant vous êtes comme un réservoir qui perd son essence à toute vitesse et qu’il faut remplir tous les jours afin de réalimenter la motivation, la patience et le courage. D’un seul coup vous êtes devenue chauffeur, cuisinière, plombier, électricienne, décoratrice, femme de ménage, baby-sitter, secrétaire.
Là dessus, se greffent deux garçons turbulents d’un âge fort rapproché. Depuis la naissance du second, votre vie a radicalement changée. Vous dites qu’ils se chamaillaient déjà en France. La rivalité existe depuis qu’Antoine à environ deux ans n’est ce pas ? Avant il copiait son grand frère. A partir de 18 mois environ, il a commencé à réclamer sa place au soleil, votre attention particulière et celle de son papa. Pascal au début enchanté d’avoir un petit frère qui l’idolâtrait, lui permettait de lui tirer les cheveux, faire tomber son château de sable et j’en passe. Soudainement c’est fini. Tout l’embête, puis l’énerve puis l’enrage. Non mais pense t-il de quel droit il prend maman et papa, ma chambre, mes jouets, mon bain ! Et le voilà, le cycle commence. Le va et vient du cordon ombilical entre frères passant de l’affection physique soudain devenue douloureuse, à la bataille de coussins devenue un étouffement manqué, en passant aux disputes à qui aura les genoux, les câlins, l’histoire le premier.
Pensez que l’aîné est l’enfant qui connaissait un monde privilégié d’enfant unique, le cadet déclenche le chaos. La fratrie donne un rang, tout comme on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa place au sein d’une famille, sachant qu’aucune place n’est meilleure qu’une autre. L’aîné doit s’organiser pour attirer l’attention sur lui. Quelle meilleure façon que de jouer au rigolo, à l’instigateur, au railleur ? Tout partager c’est dur car il s’agit d’espaces physiques et matériels rarement équitables. Je vous rassure c’est impossible. Cette rivalité, cette « jalousie fraternelle » est source de détresse, de fatigue au sein de toutes familles. Ce sont d’incessantes disputes, moqueries, provocations gratuites. Alors protégez- vous. Prenez une bonne douche, écoutez de la musique, téléphonez en France. Vu leurs ages, vos garçons connaissent fort bien ce qui est permissible ou sévèrement punissable. Tous les parents ont tendance à supplier, crier, menacer, punir, silencieusement convaincu que rien ne marchera. Entre 10 et 14 ans l’enfant se montre ambivalent, saute au cou de son frère une minute et l’envoie valser la suivante. Cependant, à cet age, ils ont le sens de ce qui est juste. Donnez leur une chance de régler leurs conflits eux-mêmes, essayez d’intervenir moins, peut-être pensez boules quiès….
Je me souviens d’une maman qui était sur le point de jeter son aîné par la fenêtre. Prudemment elle téléphona à une amie en lui disant de venir immédiatement sinon… Par la suite elle s’en ait terriblement voulue. Ensemble nous avons analysé son épuisement, sa rancune et trouvé des solutions uniques à sa situation de maman récemment célibataire.
Revenons à vous. Vos garçons n’ont pas encore un anglais très avancé ni leurs habitudes. Le sport n’a pas de vocabulaire, du moins il est universel. Trouvez un parc, un stade de foot ou sinon une piscine publique ou ils pourront gambader, jouer au ballon et nager jusqu’à l’épuisement- c’est votre goal ! Tous les enfants du monde reconnaissent le simple plaisir de l’eau, de la course, du ballon.
Finalement, sachez aussi que vos deux garçons sont en pleine préadolescence. C’est un stade de développement excitant, fascinant et épuisant pour eux comme pour vous. Vous les écoutez réfléchissant sous un autre angle, se posant des questions nouvelles sur la vie avec un mélange d’angoisse et d’espoir. De plus vous constatez leurs corps changer et cela remet aussi votre rôle en question. Un déménagement stimule des émotions fortes mais surtout ne vous en voulez pas d’avoir fait ce choix. Pensez plutôt que vos fils traversent leur croissance dans un pays qui se penche avec minutie et compétence sur les enfants. Les enseignants et psychologues sont nombreux. Les américains croient fermement au soutien et suivi de chaque enfant qui en aurait besoin. Une fois leur routine établie, tous les drames éreintants ne vont pas disparaître à la maison. Cependant, je vous promets que bientôt votre tour arrivera, vous allez aussi changer au sein de cette expatriation.
Pour poser vos questions à Viviane : [email protected]

Sexualité et Gros Sous

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La France est en guerre contre la récession. Cependant selon le New York Post, les munitions du soldat Sarkozy seraient déjà bien entamées. Ses réserves et marges manoeuvre ont clairement diminué : inflation, croissance en berne… François Fillon est catégorique et exige une réaction de la part de Washington, «on ne paiera pas les pots cassés». Comme si on avait le choix … Car comme l’a annoncé Christine Lagarde, reprise par le Herald Tribune, les banques françaises ont déjà perdu dans la faillite de Lehman Brothers un petit 1,5 milliards d’euros. Mais assure la ministre, «il n’ y a pas de soucis à se faire»…
De plus, toujours selon le Post, la stratégie de Sarkozy serait pour le moins confuse : d’un côté réduire la pression fiscale sur les classes moyennes, tout en augmentant les impôts sur les entreprises.
Le magazine on-line Slate décortique lui l’album de notre Première Dame. Carla Bruni est tout d’abord, tient à le préciser Slate, «par quintessence, presque de manière comique, française ». Tout d’abord dans la tenue : uniforme à la Greco et Birkin et un son « classique », «une bande originale pour un déjeuner alangui à la terrasse d’un café».
Le magazine prête même à la First Lady des prétentions littéraires, allant jusqu’à qualifier, le désormais -hymne national l Quelqu’un m’a dit, «d’essai gramatical post structuraliste».
« Le meilleur album d’une femme de chef d’Etat », mais aussi un opus « fort » avec des textes bien bâtis à l’écriture fine. Le journaliste s’égare même jusqu’à décrire son phrasé comme de la « pure sexualité ». Mais pour lui, le vrai fond du problème, c’est le parfum de scandale qui se dégage de cet album. Comme si de rien n’était serait un « roman à clefs* », presque sous titré l’affaire Bruni/Sarkozy. Carla ,« celle qui mène le jeu », aurait donc glissé des indices au fil des titres «See the pyramids along the Nile/ Watch the sunrise on a tropic isle/ Just remember, darling, all the while/ You belong to me.” , dans le titre Belong To Me. Pour Slate, c’est évident, elle fait réfèrence aux vacances de Noël plus que médiatisées en Egypte et à la fameuse photo au bras de notre Président.
En conclusion, Carla Bruni est une « rogue », qui va «de lit en lit, laissant le passé derrière elle, comme si de rien n’était ».
Pour le Financial, nous nous révélons être gens assez contrariants. Alors que le système capitaliste quasiment tout entier se trouve remis en question, nous brillerions par notre absence de commentaires. Le Financial attendait un très français «On vous l’avait dit!» qui finalement ne vient pas. Au contraire, alors que le marché va mal, la France y croirait d’autant plus. Le Financial cite alors Mario Monti, ancien commissaire Européen à la Concurrence et membre de la commission Attali : «La France était contre le marché quand il était populaire et est maintenant pour le marché alors qu’il est devenu impopulaire». La pensée française est pourtant simple. Nous souhaitons un «marché sous régulation», qui bénéficie avant tout à «l’entrepreneur plutôt qu’au spéculateur»,comme le rappelle Eric Besson ministre de l’économie Digitale, en voyage dans le San Fransisco Chronicle.
Ah sinon, important : Carla Bruni est en interview exclusive dans le Marie Claire US. On apprend que le couple présidentiel ne se parle pas quand Monsieur rentre du travail. «Nous venons à peine de nous marier, nous nous embrassons». Une «rogue» on vous dit…