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Andrée Putman, l'éclectisme farceur

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C’est un truc de fils ou fille de célébrité: ils ne disent pas “mon père” ou “ma mère”. Pour Cyrille Putman, c’est donc “Andrée”. Le fils de la célèbre designer française, directeur du développement de l’agence Putman a supervisé l’exposition organisée aux services culturels de l’Ambassade de France, “Beyond Style”. A 82 ans, Andrée vient toujours au bureau chaque jour, mais elle n’a pas fait le déplacement jusqu’à New York, “elle est fragile, on la protège” dit Cyrille, le directeur du développement de l’agence. Sa soeur Olivia est elle directrice artistique.
Piano Voix lactée crée par Andrée Putman pour Pleyel
L’exposition est un inventaire à la Prévert, du piano Pleyel à 200 000 euros en série limitée, récemment crée par Andrée Putman, à la table Prisunic en fil de fer, “le risque, dit Cyrille Putman, était de créer une espèce de magasin, avec des objets sur des étagères”. Il a donc choisi une “pièce montée lumineuse”, sur laquelle s’étalent les objets. En un tour (rapide, l’exposition est de petit format), on découvre, dit le fils “le style Putman, la lutte contre le conformisme et en même temps le côte farceur”
Mais la meilleure preuve de l’influence et de l’actualité de Putman, c’est en dehors de l’exposition qu’on la trouve. Ce mercredi est inauguré l’hôtel Morgans rénové, sur Madison Avenue. C’est la décoration de cet hôtel, en 1984, qui a lancé Andrée Putman sur la scène internationale du design. Le damier noir et blanc, devenu sa marque de fabrique, est né dans les salles-de-bain de l’hôtel, “faute de moyens: c’étaient les seules couleurs qu’elle pouvait utiliser!” raconte Cyrille. Ian Schrager, le propriétaire, lance avec le Morgans le premier de ce qu’on n’appelle pas encore les “boutique hôtels”.

Andrée Putman (Photo Xavier Bejot, Agence Tripod)
Le succès de Putman avec le Morgans est aussi l’histoire d’un quiproquo: “Ian Schrager pensait qu’elle était très célébre en France; en France, on pensait qu’elle était très connue aux US!”. En réalité, alors qu’elle a déjà 59 ans, Andrée Putman n’est alors connue, dans le monde de la décoration, que pour ses rééditions de meubles des années 30, c’est bien le Morgans qui fait changer de dimension cette designer qui, dit son fils “n’a jamais dessiné. Elle raconte une histoire à ses équipes, qui ensuite réalisent, sous son contrôle”.
Le Morgans rénové conserve ce style Putman. Ses équipes ont tout change, “mais rien n’a changé” dit Cyrille Putman: les damiers des salles-de-bain, notamment sont là, “réinterprétés”, mais toujours carrés en noir et blanc.
Exposition Andrée Putman, Beyond Style, Service culturels de l’Ambassade de France, 972 Fifth Avenue (entre 78th & 79th St). Exposition ouverte de 1 à 5 pm, du lundi au vendredi jusqu’au 10 octobre.
Le Morgans Hotel, inauguré ce mercredi, a rouvert début septembre. 237 Madison Ave (ent. Tel. 212 686 0300) entre 37th et 38th streets.
A voir aussi la boutique Anne Fontaine, ouverte au printemps dernier et designée par Andrée Putman, au 677 Madison Avenue (entre 61st et 62nd).

Le MXP4 à l'assaut du net

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Imaginez votre chanson préférée en version pop, jazz, soul et dance, tout ça dans un même fichier. Cela sera bientôt chose possible grâce au nouveau format MxP4, lancé lundi par les Frenchies de l’entreprise Musinaut, simultanément à New York, Londres et Paris.
L’ambition annoncée : remplacer le format MP3 (format de compression nous permettant d’écouter nos musique favorites dans notre baladeur) en imposant un nouveau standard musical de meilleur qualité, et amorcer une écoute de la musique interactive.
A l’origine du projet, trois Français bien connus du monde de la musique et du jeux vidéo: Gilles Babinet -fondateur de Musicwawe-, Sylvain Huet -concepteur de la technologie SCOL (technologie associant 3d et internet)-, et Phillipe Ulrich -fondateur de Cryo Interactive.
Entre réunions et brainstorming, les trois protagonistes fondent finalement la société Musinaut en juillet 2006.
L’entreprise «comprend actuellement une vingtaine de personnes dont 2/3 d’ingénieurs-musiciens» nous explique Trish Thomson, CEO de la boîte.

Embauchée au mois de janvier par les fondateurs et le conseil d ‘administration, cette hardworker représente l’aspect international du projet, et le défend bien : « Grâce au MXP4, on peut naviguer, explorer, pousser la composition plus loin […] c’est une nouvelle expérience musicale ».
Skins à profusion
Pour mener à bien ce grand projet, deux outils ont été créés: Mxp4 Player et le Mxp4 Creator.
Grâce au premier -gratuit-, l’internaute pourra théoriquement écouter ses chansons dans différentes ambiances musicales, baptisées skins. Les possibilités semblent infinies (pop, soul, ac capella, sans guitare, sans piano, etc), mais ce joli concept est confronté au bon vouloir des artistes, qui restent seuls maitres de leurs œuvres.
Quant au Mxp4 Creator, il servira à créer ces fameuses pistes et sera vendu 349€. Le catalogue comptera au lancement une dizaine de titres et Trish Thomson s’emploie activement à le développer : «les maisons de disques aiment bien l’idée car cela leur donne beaucoup plus de possibilités» assure-t-elle.
Certains artistes, comme la chanteuse française Margaux Dubois, se sont déjà laissés séduire : «le coté imprévisible et surprenant m’a beaucoup intéressé, on sort vraiment du format classique et conventionnel, c’est un nouveau souffle» explique la chanteuse.
Levée de fonds


Si certains artistes présents dans le catalogue comme Margaux ou le rappeur Passi semblent emballés par cette dimension créative, les financiers ne sont pas en reste. La PME a déjà levé 5 millions d’euros début 2008, auprès de deux fonds de capital-risque français, Sofinnova Partners et Ventech.
Certains constructeurs de baladeurs, toujours à l’affut d’une nouveauté pour détrôner l’Ipod, seraient déjà sur les rang pour intégrer ce format d’écoute à leurs futurs baladeurs.
Cependant, Trish Thompson en convient, réussir à détrôner le format MP3 et s’installer durablement reste «un vrai challenge».
Pour y arriver, Musinaut compte non seulement sur la vente du logiciel Creator, mais aussi et surtout sur la vente de licences aux différents opérateurs et fabricants de téléphones ou de lecteurs de musique.
Mais, comme l’explique la business woman, «établir un nouveau format n’est pas facile», et «même si notre business plan est établi jusqu’à 2014, un tel projet ne se créé pas du jour au lendemain, cela prend du temps.»
Il faudra donc attendre un peu pour savoir si ce nouveau concept peut véritablement monter en puissance et remplacer pour de bon le Mp3, qui pour l’instant reste le roi.
Découvrez le Mxp4
Télécharger le Mxp4 player
Musinaut

Let's talk about France

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« Un seul regard de l’actrice française Ludivine Sagnier peut faire s’incliner le monde du cinéma » : du film “une fille coupée en deux” au film “8 femmes“, en passant par “Peter Pan“, rien n’échappe au Los Angeles Times, qui semble fan de l’actrice française.
Le journal passe ainsi en revue la carrière cinématographique de la star de “Swimming pool” tout en rappelant que cette dernière «est maman d’une petite fille de 3 ans et qu’elle attend un autre heureux événement pour décembre».
Pendant que Ludivigne Saigner se la coule douce au bord de sa piscine, le président français Nicolas Sarkozy se rend à Damas pour y rencontrer le président syrien Bachar al-Assad.
Voice of america revient sur cet «effort pour rétablir des relations diplomatiques qui ont été coupées il y a trois ans».
Le journal rappelle que «la rencontre entre les deux dirigeants survient juste une semaine après que le président syrien ait nommé un nouvel ambassadeur en France, poste vacant depuis 18 mois», et qu’elle permet surtout à la France d’élargir son rôle au Moyen Orient.
VOA cite notamment un expert du sujet, Mohamed El Sayed Said, déclarant que «Monsieur Sarkozy utilise en France des liens historiques avec la Syrie et le Liban pour renforcer l’influence française dans la région».
«Sarkozy tente de tirer un maximum d’avantages des lacunes, incohérences et des échecs de la diplomatie américaine dans la région», continue l’expert.
Et le journal de conclure que selon les analystes de la région, «la sévérité des États-Unis à l’encontre de la Syrie a poussé Damas vers l’Iran, de la Russie et même de la France».
Retour en France, où, en pleine période de “rentrée“(en français dans le texte), « le ministre de l’éducation français Xavier Darcos n’a que deux mots à la bouche : Apprenez l’anglais.»
Selon le San Francisco Gates, « si ce message fait grincer des dents les amoureux de la langue de Corneille et de Molière, c’est aussi un signal d’alarme face à une nouvelle réalité mondiale ».
Qu’il fût bon le temps où le français était « la langue principale de la diplomatie et du monde de l’éducation et des élites ». Que l’on regrette le temps du 19e siècle où les Russes aristocrates, étaient « plus susceptibles de parler, lire et écrire le français, que de réciter des poèmes de Pouchkine. » Mais voilà, il va falloir s’y faire, de nos jours l’anglais est roi.
Même constat pour le DailyMail : si le français est la langue de l’amour, elle n’est pas celle du commerce; et le temps où l’académie française « protégeait le français des incursions d’autres langues » est révolu.
On retiendra surtout la pertinence du journal, expliquant qu’« il est difficile de soutenir la concurrence internationale lorsque les clients ne comprennent pas ce que vous dites. »
Ça c’est du scoop.

Colette, de la rue St Honoré à Manhattan

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De la rue St Honoré à Fifth Avenue, il n’y a qu’un pas. Ou presque. A partir du 6 septembre, Colette investit l’espace éphémère de Gap midtown. Objectif ? Proposer l’univers de Colette et ses articles exclusifs dans une autre ville.
L’association de Colette et de Gap, symbole du vêtement basique, peut surprendre. Mais Gap n’en est pas à sa première collaboration. Ces dernières années, Mulberry (maroquinier) et Pierre Hardy (chausseur) ont occupé son espace éphémère. Grâce à ces associations, l’image de la marque s’est sophistiquée aux yeux de Colette, qui a accepté de prendre la suite.
« Notre but pour “Colette x Gap” est de célébrer le meilleur de la mode et de la culture, tout en essayant de surprendre et d’intriguer nos clients » explique Marka Hansen, présidente de Gap pour l’Amérique du Nord.
Gap a donné carte blanche à l’enseigne. Un mini Colette a été recrée. L’univers de la boutique parisienne a été transposé dans un espace dominé par le blanc et l’acier, comme rue St Honoré, avec des meubles envoyés de Paris pour l’occasion.

Comme en France, durant le mois de septembre, les acheteurs y trouveront des produits exclusifs et rares, des petites marques pointues, de la haute couture, ou des séries limitées. La gamme variée d’objets va du prêt à porter au design ou aux œuvres d’art, sans oublier les gadgets en tout genre.
Colette s’est lancé le défi de réinterpréter les pièces mythiques de Gap, comme le trench par André ou blouson en jean customisé par Olympia Le Tan. La boutique proposera aussi des articles uniques introuvables à New York, comme les chaussures BB de Repetto ou la montre Hello Kitty.

Les new-yorkais pourront acheter des produits crées spécialement pour colette x Gap, dont une édition limitée de tee-shirts Gap customisés par des artistes de Paris et de New York. Et le magasin sera réapprovisionné en nouveautés chaque semaine.
Si les accros de la mode connaissent déjà la marque, c’est la première fois que les articles sont en vente aux Etats-Unis. Le reste du temps, les fashionatas les commandaient sur internet ou faisaient le plein à Paris pendant la fashion week.
Rue St Honoré, on se réjouit de profiter de l’infrastructure de Gap et de bénéficier d’un deuxième point de vente, même momentané. Cela permet aussi de toucher un public plus large. Mais l’événement est exceptionnel. Colette, la fondatrice de l’enseigne, tient à ce que la boutique parisienne reste unique. C’est ce qui fait son identité. Colette x Gap n’annonce donc pas d’ouverture de boutique à Manhattan.
Colette x Gap, 54th St & Fifth Avenue, 6 septembre – 5 octobre
www.colettexgap.com

Mon Mari est un goujat

Si Caroline pouvait revenir en arrière, elle réfléchirait à deux fois avant de répondre un oui légèrement gêné à John lorsque celui-ci lui proposa, à genoux comme il se doit, de l’épouser. Qu’un acte si unique et romantique se soit passé à 8h du matin, au milieu d’une centaine d’inconnus voyageant dans la même rame de métro qu’eux aurait pourtant pu lui servir d’indice.
C’était il y a trois ans. Les étincelles du début ont fait place à une routine pas aussi désagréable que ça. Ils s’aiment, mais ce qui parfois pouvait amuser Caroline l’agace maintenant au plus haut point. Elle vient me voir afin de “sauver son couple” et essayer de trouver une solution.

«Lorsque je me suis mariée, mes parents m’ont prévenue. Ils ont trouvé John très sympathique mais plutôt mal élevé.
Il parle fort, tient rarement la porte aux femmes, s’assied à table avant tout le monde, interrompt une discussion sans s’excuser, d’ailleurs il s’excuse rarement, ne parle pas un mot de français et s’attend à ce que tout le monde parle anglais, saute dans un taxi même si ce n’est pas le sien, décroche son portable au cinéma quand il ne mâchouille pas du pop-corn tout le long du film, complètement inconscient du monde qui l’entoure…. Bref une vraie caricature de new-yorkais, “loud and proud”, un vrai goujat en ce qui me concerne»
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Qu’est ce que veut réellement Caroline? “Je veux rester avec lui car c’est un homme avec beaucoup de qualités de coeur mais j’aimerais qu’il fasse des efforts pour être un peu plus “frenchie”, au moins avec ma famille et mes amis en France”. Est ce réalisable? “Je pense que oui, surtout si j’en parle avec lui de manière plus douce, moins arrogante”. Je me demande si John a lui aussi des reproches à faire concernant les manières de Caroline? Elle sourit et admet: “oui c’est vrai, il m’a fait remarquer que je n’ai pas l’air convaincu quand sa famille prie autour de la table avant de dîner, que l’humour français est parfois trop salace à son goût, que je juge trop vite les gens, que je parle français avec mes amis en sa présence et qu’il se sent rejeté, et que je suis suspicieuse avant d’être accueillante. À bien y réfléchir, il faudrait qu’à mon tour, je sois un peu plus Américaine avec lui et son entourage!

Faire partie d’un couple mixte c’est accepter les différences culturelles de l’un et de l’autre et ne pas chercher à imposer sa façon de voir. Personne n’a raison ou tort, il faut trouver le bon compromis qui donnera satisfaction aux deux membres du couple, sans que leurs identités n’en pâtissent. Caroline et John ont compris assez tôt que c’est en s’enrichissant de leurs différences que leur amour continuera à briller pour le plus grand plaisir de leur famille et amis.

Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y répondrai dans cette rubrique.

La Dia-ttitude de Philippe Vergne

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On connaissait Philippe de Montebello, le vénérable directeur du Metropolitan Museum qui a annoncé son départ à la retraite cette année. Le monde de l’art compte aussi avec un autre Philippe, qui prendra celui-ci les rênes de Dia Art Foundation à partir de mi-septembre. L’aventure américaine de Philippe Vergne comme en 1997 lorsqu’il quitte le MAC (Musée d’Art Contemporain) de Marseille qu’il dirige pour rejoindre le Walker Art Center à Minneapolis. Ses expositions sont très remarquées comme celle sur les architectes Herzog et de Meuron.
En Avril 2005, il quitte le Walker pour diriger la fondation de François Pinault qui devait voir le jour sur l’île Seguin à Paris. Mais le projet capote, Venise gagne le cœur et la collection de François Pinault et Philippe Vergne se retire du projet. « Trop humide !», lance-t-il avec humour quand on lui demande pourquoi il n’a pas voulu aller dans la cité des Doges. «J’étais absolument fasciné par le projet parisien qui était un projet difficile sur un site industriel. Il y avait un aspect sociologique et la nécessité de développer des stratégies pour attirer les visiteurs sur l’île Seguin qui n’est pas dans le centre de Paris. Quand ça a changé, j’étais très déçu», ajoute-t-il plus sérieusement.
Il retourne alors au Walker Art Center. «Minneapolis a un grand niveau de culture, de curiosité et d’éducation, ce qui a permis l’émergence d’une institution comme le Walker Art Center. La communauté m’a ouvert ses portes, accueilli à bras ouverts.» S’il se plait à Minneapolis, il ne peut pas résister cette fois-ci aux sirènes de Dia.
L’homme ne sera pas perdu à New York. Son cercle d’amis inclut le gratin du monde de l’art comme Chrissie Iles avec qui laquelle il a organisé la Biennale du Whitney Museum en 2006. Il ne connaît pas personnellement Philippe de Montebello mais cela ne saurait tarder. « Philippe de Montebello est une légende, j’ai toujours été un peu intimidé par l’importance de son statut et le travail formidable qu’il a fait au MET. Maintenant que je serai à New York, j’espère avoir le privilège de le rencontrer et comprendre de sa bouche comment diriger une institution à Manhattan, bénéficier de ses conseils et de son expérience ».
Il risque effectivement d’en avoir besoin. L’histoire de Dia n’est pas un long fleuve tranquille. Après avoir rénové le site de rêve de 25000m2 d’une usine de cookies à à Beacon, Dia est contraint de fermer son espace de Chelsea sur la 22ème rue. Si l’excursion à Beacon tient de la retraite zen, avec un trajet en train magnifique, pour le monde de l’art le musée est comme amputé « Sans un espace d’exposition à Manhattan, Dia est le fantôme d’elle-même», dit un critique du New York Magazine. Philippe Vergne va-t-il réussir à ressusciter la Dia Foundation?


Quels sont vos défis ?
Trouver un espace dans Manhattan. On cherche un bâtiment le plus à même de répondre aux besoins de l’institution. Le processus a été enclenché avant ma nomination. Il s’agit de repenser le cœur de la philosophie de Dia, la réinventer dans le présent avec une nouvelle génération d’artistes. Quelle sera la répartition du programme entre Manhattan et Beacon ? Nous veillerons à ce que les deux entités ne se fassent pas de compétition, qu’elles soient complémentaires.
Y-a-il un quartier à Manhattan qui vous faire rêver?
Il est trop tôt pour dire. Mais le bâtiment dictera le quartier. Quand Dia s’est installé à Chelsea, le public est venu et les galeries se sont installées autour. J’espère que la force du programme fera venir le public.
Quelle est l’identité de Dia ?
C’est un mythe, un idéal. Rêver en dehors de la contrainte des institutions, des galeries. Historiquement, le fondateur Heiner Friedrich voulait donner aux artistes l’opportunité de créer l’œuvre idéale. Cet esprit là continue. Dia est un laboratoire, qui crée des collaborations très intimes avec les artistes.
Est-ce une trajectoire banale de passer de curateur à directeur?
Oui. Lisa Phillips, directrice du New Museum, Neal Benezra directeur du SFMOMA à San Francisco étaient des curateurs. Bien sûr, les institutions ont tellement changés ces dernières années que les directeurs ont souvent un background administratif, de management. Mais il est important d’avoir connaissance du terrain, de savoir ce qui est nécessaires, pour bien comprendre les contraintes d’une institution.
L’ancien directeur de Dia a démissionné après seulement neuf mois. Cela ne vous effraie pas? Non. Jeffrey Weiss s’était rendu compte que sa passion pour la recherche était plus importante. Même si j’avais des frayeurs, c’est bien de pouvoir faire face à ses frayeurs. Quand il y a des enjeux, des risques, cela rend une profession et une vie plus intéressantes. Je suis très entouré par le conseil d’administration, donc je suis relativement confiant.
Aurez-vous les budgets nécessaires pour accomplir ce que vous souhaitez ?
On les trouvera. La situation financière de Dia très stable en ce moment. Bien sûr, cela sera un défi de financer un nouveau bâtiment. S’agrandir à un coût, mais il y a un tel désir du conseil d’administration de Dia pour que le musée retrouve une présence dans Manhattan.
Pourquoi avoir refusé le projet de Fondation Pinault à Venise ?
Interrompre la collection avec François Pinault était une décision difficile parce que j’ai beaucoup d’admiration pour sa collection et pour lui en tant que personne. Quand j’avais commencé à travailler avec François Pinault, nous avons projeté nos désirs dans un bâtiment à Paris. J’étais absolument fasciné par le projet parisien qui était un projet difficile, industriel, avec un aspect sociologique et la nécessité de développer des stratégies pour attirer les visiteurs sur l’île Seguin qui n’est pas dans le centre de Paris. Paris est ma ville natale. Quand ça a changé, j’étais, comme François Pinault, très déçu. Mais il y avait des problèmes administratifs qui ne se réglaient pas et François Pinault avait été très patient. Quand la ville de Venise lui a proposé le Palazzo Grassi, ça s’est passé très vite. La priorité de François Pinault, qui n’est pas un homme tout jeune, était de réaliser son rêve le plus vite possible.
Vous vous voyez retourner un jour en France?
Pour l’instant, je me vois à Dia. A chaque jour suffit son rêve ! Je ne sais pas : je n’avais jamais prévu d’aller au Walker Art Center à Minneapolis, pas plus que j’avais planifié de rejoindre l’équipe et l’histoire de Dia, je ne fais pas de plan de sur la comète. Dia sera une aventure magnifique, je vais en profiter le plus possible et faire en profiter le public le plus possible.

Luxe, calme et volupté

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Premier constat du New York Times: « la rentrée en France, c’est préoccupant, et l’anxiété abonde », car pour le quotidien New Yorkais, la rentrée française se résume à « un gouvernement qui se prépare pour une nouvelle saison politique, de nouveaux films qui attendent leurs tours, un nouvel opéra en préparation, et les maisons d’éditions sur le point de larguer des centaines de nouveaux romans sur des personnes toujours préoccupées par le paiement de leurs vacances d’été ».
Deuxième constat : « Cette année, le public a l’humeur aigre […] et confie ses inquiétudes à propos de l’inflation, du pouvoir d’achat et de la position de la France dans le monde ».
Et le journal d’enfoncer le clou et de citer Alix Girod de l’Ain, chroniqueur au magazine Elle, qui affirme que les Français sont comme des « enfants qui retournent éternellement à l’école », sacralisation des vacances oblige…
Enfin troisième constat, les Français ont des coutumes de rentrée bizarres, la palme revenant au domaine de l’édition française, où, « pour une raison inconnue, les éditeurs français ne produisent pas de nouveaux livres pour les personnes en vacances, mais seulement pour les personnes qui reviennent au travail, quand ils ont probablement moins de temps pour lire ».
Voice Of America s’intéresse aussi à la rentrée, mais à celle des partis politiques français qui «tiennent une série de réunions, au cours des prochaines semaines, pour marquer la nouvelle saison politique», et plus particulièrement au «Parti du Front national, parti le plus populaire d’extrême-droite».
Le journal n’épargne pas le parti, ni même Jean-Marie Le Pen, «  le plus ancien des chefs de partis en France ».
Rappelant les manifestations de 2002, le journaliste revient sur l’année 2008, qui aurait pu « être la bonne pour le FN », le « président conservateur Nicolas Sarkozy » se battant dans les sondages, l’économie étant « en chute » et « l’immigration clandestine – l’un des principaux thèmes de campagne de l’extrême-droite française » préoccupant également beaucoup de Français.
La constat est sans appel : «Au lieu de cela, le Front national est divisé en interne et luttent pour survivre ». Dette, réduction de personnel, vente du paquebot, le VOA fait la totale, et rapporte même que « lors d’un entretien à son domicile familial, Le Pen a refusé d’admettre l’échec ou la retraite dans un avenir proche».
Un peu de légèreté à présent avec Angelina jolie, qui très éprise de notre nation, a annoncé prendre des cours de français depuis deux ans. Selon The Improper, la star américaine qui réside toujours dans « l’étourdissant » château de Miraval, aurait déclaré qu’elle « aimerait avoir un rôle francophone dans un film européen».
«Lorsque je pourrais vraiment parler Français, j’essaierai peut-être de jouer dans un film français dans quelques années» a précisé l’actrice.
Cap au sud maintenant, et direction l’ “île de beauté” « Terra incognita » pour les Américains.
Car sur les plus de trois millions de résidents américains qui volent chaque année vers la France, « à peine 6000 d’entre eux passe une nuit sur cette île à peu près de la taille du New Hampshire ».
Si «pendant des millénaires, des visiteurs sont arrivés en Corse pour être emportés par sa beauté», le journaliste du New York Times ne fait pas exception.
De Corte à la colline de Calvi qui « monte en flèche de la mer Méditerranée comme une réponse à Mont Saint-Michel », le journaliste nous offre une véritable carte postale Corse, et s’arrête particulièrement sur un musée de la Légion étrangère française.
« Au milieu de mannequins en tenues de parachutistes, des expositions détaillent l’histoire de cette branche sombre de l’armée française, connu pour accepter les recrues de tout arrière-plan de tous les pays, sans poser de questions ».
Il sont fous ces gaulois.

Stephane Wrembel : un gypsy à New York

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Né en île-de-France à Fontainebleau, Stéphane Wrembel est élevé au rock des année 70 et 80. S’il rêve tout d’abord d’être peintre, «passion éteinte très tôt par le système d’éducation français», il décide après deux ans de guitare de se rabattre sur la musique.
«Mon père a joué un rôle essentiel à ce moment là. Il m’a demandé comment j’allais gagner ma vie comme musicien, et m’a forcé à faire une liste de moyens de vivre en temps que tel» nous raconte l’artiste.
«J’ai décidé que je devais apprendre le jazz, et les techniques d’arrangements et de composition contemporaines. Je me suis donc inscrit à l’American School of Modern Music, à Paris, où j’ai passé 5 ans, à bosser dur sur ces techniques.»
Après avoir créé son école “Musique pour tous” (rebaptisée depuis IEFAR), le voilà dans la prestigieuse Berklee, où il apprend à construire ses « propres exercices », et « à réfléchir de manière logique ».
La vie New yorkaise
Puis un soir… « ça m’a pris en revenant du Canada; Je suis rentré de tournée à Boston, où j’habitais depuis la fin de Berklee, et le lendemain j’ai pris mon sac et ma guitare, et je suis parti pour New York en bus ».
Arrivé dans la grande pomme, Stéphane se sent comme un poisson dans l’eau : «Paris c’est joli mais New York c’est là où ça se passe culturellement, et économiquement dans le monde. C’est une place beaucoup plus excitante, tout se passe ici».
Bientôt, tout va s’enchainer très vite, car comme il le dit lui même, « le rêve américain c’est que t’as le droit de bosser dur ». En plus de multiplier les concerts avec «une moyenne de 5 a 9 concerts par semaine», il monte son label “Water is life records” avec lequel il publie trois albums.
Parallèlement, il écrit plusieurs musique de pubs (Arby’s, Chase, Cheerios, etc) et de films (actuellement au cinéma dans Vicky Cristina Barcelona (de Woody Allen).
Révélation gypsy

Le fil rouge de toutes ces activités? La musique gypsy, celle «qui vient du cœur». Car c’est là, dans cette ambiance gypsy, aux cotés des gitans, qu’il découvre ce qui a changer sa vie : « Je suis allé au festival Django de Samois-sur-seine, à côté de Fontainebleau, et quand j’ai vu les gitans jouer, ça a fait comme un énorme déclic. Je me suis demandé pourquoi on n’entendait pas cette musique partout, et je me suis promis de dédier le reste de ma vie à la faire proliférer ».
Pour ce faire, le guitariste écrit en ce moment une méthode en deux parties, “The missing link” – le chainon manquant.
Selon lui, « il y a un vide entre ne pas savoir improviser, et la théorie ». Le but de cette méthode? combler ce vide. Si le premier livre est presque fini d’éditer, le second volume devrait sortir en janvier.
Ses autres projets? Un futur album bien sûr, et le remaniement de ses trois groupes. Et enfin, l’enseignement, qu’il pratique depuis ses débuts : « Enseigner est une de mes passions, et a été ma première expérience comme professionnel de la musique; […] je donne toujours des cours, mais seulement particuliers, à la demande d’élèves avancés et motivés ». Le mot de la fin? « Je remonterais une école un jour très proche… »
Infatigable…
Retrouvez le en concert :
Mardi 16 septembre au Bar tabac à 20h
Son site internet ICI

Tout quitter, mais pour quoi?

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Chère Viviane,
Mon mari m’a invitée à dîner. Il avait une nouvelle à m’annoncer: «mon patron vient de m’offrir une promotion extraordinaire, une opportunité fantastique. Tu en seras ravie, c’est ton plus grand rêve : Départ pour New York prévu fin Août». Le problème c’est que je ne suis pas certaine d’être si ravie. Je suis partagée entre l’excitation d’une gamine, ma carrière, la responsabilité d’une maman, et ma conduite d’épouse.
Charlotte de Neuilly

Chère Charlotte,
Je comprends ce mélange de confusion, d’angoisse et de trépidation. Une opportunité unique pour votre couple, et votre famille. Je constate par le ton de votre message que la décision est faite et que votre rôle d’épouse a prit les devants. De nos jours encore, les femmes «suivent leurs maris» en expatriation et souvent leurs carrières sont mises en suspend.
En attendant le grand jour, il va falloir prendre le taureau par les cornes afin de pouvoir ensuite vous consacrer à préparer la famille qui part et celle qui reste. Je suis certaine que vous êtes efficace, mais juste pour la petite histoire : je me souviens d’une maman qui avait travaillé jour et nuit pour préparer l’arrivée, et même inscrit ses enfants à l’école. Trois jours avant la rentrée, une lettre arrive annonçant que le dossier de ses enfants est incomplet, manque une copie des vaccins, les enfants ne pourront commencer l’école. Résultat, elle a dû vite appeler le Consulat, trouver un pédiatre parlant le français et les enfants ont été vaccinés, conformément aux lois de ce pays. Au demeurant pas très grave, mais un stress facile à éviter.
Je comprends vos émotions à fleur de peau, un rien vous émeut, un rien vous fait pleurer. C’est normal. Nous parlons d’un déménagement vers un autre continent, avec enfants qui vraisemblablement ne parlent pas l’anglais, un mari qui commence un nouveau job ou du moins un nouveau poste et vous qui partez vers l’inconnu sans vos repères habituels ! Il est fort éprouvant je dirai même émouvant de penser à quitter sa ville, son quartier, son lieu, son emploi sans compter la famille et amis proches. Le mobilier, les effets personnels, quoi choisir, quoi prendre, quoi laisser ? C’est l’étape la plus pénible à vivre. Il faut inclure votre époux comme partenaire et soutien. Ne soyez pas étonnée de constater qu’une boule se forme dans l’estomac, envahit la gorge, monte à la nuque et atteint la migraine. L’insomnie persiste jusqu’au départ.
Attention, il est temps d’inclure les enfants. Ils doivent sentir qu’ils participent activement et concrètement à ce départ pour faciliter l’arrivée. Chaque enfant aura le droit d’exprimer ses sentiments même coléreux, chacun aura le droit de choisir certaines choses à emporter. Vous allez chambouler leurs habitudes, leurs routines, leurs attaches. Ils n’ont pas demandé à partir eux… Je vous recommande un conseil de famille, faire corps devant eux, la décision a été prise à deux sinon ils risquent d’en vouloir à papa. Grâce à l’Internet et au téléphone ils seront en contacts réguliers avec famille et amis. Il faut d’un coté leur faire miroiter l’aventure et de l’autre leur donner un sentiment de continuité.
Ensuite, le choix de vivre à Manhattan ou en banlieue. Quelle anxiété, quelle grande décision car d’elle découlera le choix des écoles et des rencontres. Sachez que toute décision sera la bonne car cette expatriation est une aventure que vous allez tous vivre ensemble, peut-être pas toujours au même rythme émotionnel. Vous allez faire des découvertes miraculeuses, des erreurs risibles mais avec de l’énergie, de la curiosité et l’emploi des ressources à votre disposition, vous allez pouvoir recréer une vie stimulante. Elle deviendra familière plus rapidement que vous ne le pensez aujourd’hui. Acceptez que cela vous prendra un certain temps pour lâcher vos amarres et vous lancer vers les découvertes illimitées d’une ville comme New York. Sachez aussi d’avance qu’il faudra le faire, sinon vous serez ici en touriste, une étrangère en visite. Cependant il faut faire attention de ne pas se bousculer, de brûler les étapes car c’est souvent dans ces cas là, qu’une fois l’élan passé, que l’harmonie risque de s’effriter. Très important, n’oubliez pas de communiquer avec votre époux «night and day» même si il travaille «jour et nuit».
Une fois installée, inscrivez-vous à un cours d’anglais car comme tout bon Français nous pensons avoir assez appris à l’école ; faux. Oh surprise l’anglais American «n’est pas tout à fait le même ni tout à fait différent». De plus ils parlent très très vite car «le monde entier comprends l’anglais n’est ce pas?» Non seulement en prenant des cours vous remettrez vos connaissances à jour mais de plus vous y ferez des rencontres d’autres personnes venues des quatre coins du monde. C’est une des découvertes les plus réjouissantes, le fameux « melting pot » d’expats et d’habitants.
Charlotte, il va vous falloir beaucoup d’énergie et de fortitude. Nous n’avons pas vraiment abordé le sujet de la séparation d’avec la famille, les amis. Là encore il vous faudra gérer, orchestrer et protéger. En échange, vous partez vers un pays excitant, remplit de dynamisme.
Bon Voyage et Bonne Arrivée !
Pour poser vos questions à Viviane : [email protected]

Périples en tous genres

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La mort des dix soldats français tués en Afghanistan fait les gros titres en France, et les journaux américains ne manquent pas de s’intéresser au tragique événement.
Le New York Times relève que cette attaque, « la plus meurtrière pour l’armée française depuis l’attaque de Beyrouth en 1983, qui avait 58 morts chez les parachutistes français (…) a dominé les couvertures des différents médias français », et « soulevé de nombreux débats, comme l’engagement de Nicolas Sarkozy auprès des Etats-Unis », reléguant au second plan le conflit russo-géorgien.
Le journal rapporte que le président français s’est vu fortement critiqué par «l’opposition socialiste», car «étant trop étroitement lié avec l’administration Bush», critique apparemment «partagée discrètement par certains dans son propre parti conservateur».
Le New York Time cite ensuite le «journal de gauche» Libération, pour qui «la pire solution serait évidemment de se retirer d’Afghanistan», et rapporte l’éditorial de son directeur de la rédaction Laurent Joffrin. Pour ce dernier, «le challenge de l’OTAN est maintenant de gagner une guerre ingagnable ».
Le président Nicolas Sarkozy est une nouvelle fois au centre de l’attention dans le San Francisco Chronicle, qui souligne sa «notable absence» lors de la venue du Dalaï Lama en France, afin «d’éviter ce qui aurait été politiquement sensible pendant les Jeux Olympiques». Bien que sa visite en France soit principalement centrée autour de questions spirituelles, le Dalaï Lama aurait «accru ses critiques envers la Chine accusant les troupes chinoises d’avoir tiré sur une foule de Tibétains en Chine cette semaine ».
A l’honneur dans plusieurs journaux, un Français mort. C’est le mathématicien Henri Cartan. Le San Francisco Chronicle rappelle qu’il fut une « source d’inspiration pour un renouveau des mathématiques en France après la seconde guerre mondiale ». Décédé le 13 Août à 104 ans, ce grand nom des sciences françaises a le droit à un véritable éloge dans le journal américain, qui cite John Morgan , professeur de mathématiques à l’université de Colombia. Ce dernier y déclare que non seulement le travail d’Henri Cartan avait « beaucoup d’influence », mais aussi qu’il a conduit « toute une génération de mathématiciens français qui, à son point culminant, était la meilleur au monde».
Le Boston Herald Tribune, est lui parti à la rencontre de Vin Diesel actuellement en tournage avec le français Mathieu Kassovitz. L’acteur et le réalisateur seront de retour dans un film futuriste et violent, baptisé “Babylon AD” en compagnie de l’actrice française Mélanie Thierry.
La star américaine raconte dans le journal que sa participation au film «n’était pas tant un retour à la science-fiction que la chance de travailler avec l’acteur/réalisateur français Mathieu Kassovitz ».
« Avec «Babylone», il y avait quelque chose d’intéressant sur la façon de faire ce film, qui a les attributs d’un film d’action, mais avec un auteur français aux commandes. C’est unique. ” conclut l’acteur.

De Dali aux Mormons, en passant par Warhol

«En 1980, j’ai rencontré un journaliste qui appartenait à l’Eglise de Jésus-Christ des Saints derniers jours. J’ai tout de suite été séduite par cette église. J’ai rencontré des gens heureux, des gens remarquables, qui avaient la lumière en eux». Et ainsi s’acheva la première vie de la muse de Warhol, égérie des sixties, amante de Dali.
Isabelle Collin Dufresne est installée dans son atelier de peinture de la 26th Street de New York. Elle bouge ses tableaux, les examine, retire le cadre de l’un deux pour transformer son œuvre et cherche l’inspiration. Un ensemble blanc, rehaussé d’une ceinture noire, Isabelle a conservé un style très New Yorkais. Les cheveux gris, courts, légèrement bouclés, à 73 ans elle en paraît dix de moins.
Quelques jours plus tôt, installée dans le canapé de son appartement avec terrasse sur Central Park, elle raconte avec beaucoup de détachement ses années avec Dali, Warhol et les autres. ‘’Il y a des gens qui ne changent jamais’’, explique celle qui n’a cessé d’évoluer tout au long de sa vie. Marchande d’art, peintre, muse, actrice, écrivain et même compositeur, c’est à l’étude du livre des Mormons qu’elle consacre désormais son temps. Chaque jour, elle part a la recherche de la vérité ‘’celle des écritures’’, ‘’ Il faut nourrir l’esprit autant que le corps’’.

Isabelle Collin Dufresne, dans son studio newyorkais (Photos Zoltan Babo)
Isabelle est née en France dans une famille très religieuse. A l’âge de 18 ans, elle décide de s’envoler pour les Etats Unis rejoindre l’une de ses sœurs. La jeune fille rebelle, exorcisée à 13 ans par ses parents et qui faisait le mur du pensionnat pour filles, se fond avec beaucoup de facilité dans le paysage New Yorkais des années 50. Elle qui, adolescente, passait ses étés aux musées, se distingue par son bon goût, son amour de l’art et ses connaissances artistiques. ‘’Je n’avais aucune formation’’. Rapidement, elle a ses entrées dans tous les lieux branchés de la ville. Esthète et autodidacte, elle apprend vite. Elle boit de l’eau stérilisée avec Howard Hugues, rencontre Richard Nixon, dîne avec Aristote Onassis et Maria Callas, côtoie Marcel Duchamp, Man Ray, Chagall, Bob Dylan, John Lennon et Yoko Ono.
En 1960, elle succombe aux charmes de Salvador Dali. Elle est sa muse, son amante, ensemble ils vivront trois années passionnées, elle lui offrira sa jeunesse, il lui donnera la gloire en la présentant à Andy Warhol. La belle et jeune Française aux cheveux noirs jais impressionne Warhol. Elle se métamorphose en Ultra Violet et devient son égérie et celle de la Factory (atelier d’artistes) où fêtes, orgies, drogue et sexe rythment le quotidien du maître incontesté du Pop’art. «Je l’ai beaucoup aidé, je l’ai présenté au monde entier».
Une expérience de mort clinique en 1973 lui fait prendre conscience de l’importance de la vie. «Je me sentais très mal, j’ai senti que mon âme quittait mon corps’». Dans le tunnel qui la conduit à la mort, elle rencontre Dieu. «Me voilà…’», lui dit-elle. «Ma vie n’a pas été ce qu’elle aurait du être, mais si tu me laisses une seconde chance, je te consacrerai le reste de ma vie.» Elle survit. Durant sept ans, Isabelle cherche le bon karma et fait des expériences pseudo-spirituelles avant de se baptiser en 1981 et de devenir une “born again’’.
La muse s’est émancipée
Comme le titrait si bien le New York times en 1988, lors de la première sortie du livre qu’Isabelle Collin Dufresne réédite aujourd’hui, «la muse a grandi» elle s’est même émancipée. Cette vie de gloire et de paillettes, Isabelle l’a refermée en 1987 à la mort de Warhol. Elle a alors raconté ses émotions dans ce livre à la fois tragique et fascinant. «Si j’avais vécu comme tous ces petits jeunes, je serais morte aujourd’hui. J’avais la chance d’avoir un logement et de ne pas prendre de la drogue». Celle qui fut considérée comme la première superstar et la plus importante égérie de Warhol a été détrônée en 1969 par Viva.
Isabelle Collin Dufresne s’est remise a ses propres travaux artistiques et peint des “MichelAngelo’’, un mickey coloré avec des ailes. «L’ange est le messager de Dieu. C’est mieux de peindre des anges qu’une pomme sur une assiette». Isabelle partage désormais sa vie, entre sa peinture et l’étude des écritures, son atelier à New York et un autre à Nice. Ses œuvres sont régulièrement exposées dans le monde entier, à Berlin, Paris, Nice, New York et bientôt Montréal.
{{Famous for Fifteen minutes, my years with Andy Warhol’’ publié en 1988 vient d’être réimprimé aux editions iUniverse. Il est disponible dans les librairies Barnes and Nobles de New York.
www.ultravioletweb.com

Mauvaise foi

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A l’instar du Sport Illustrated la semaine dernière, le Denver Post revient sur la carrière de la nageuse Laure Manaudou, ses hauts, ses bas, et surtout ses amours.
Arrivée au sommet, et favorite « pour de nombreuses médailles d’or à Pékin » elle « était devenue un véritable sex-symbol », notamment grâce à son rôle de représentante d’une grande marque de luxe.
Mais comme chacun le sait, même les meilleurs choses ont une fin, et les amours de la belle nageuse se mirent à battre de l’aile. Bien qu’ultra médiatisée, la rupture ne sembla pas tout à fait claire pour le journal qui souligne que «l’instigateur de la rupture dépend du côté des Alpes où l’on se trouve»… Comme si Français et Italiens étaient de mauvaise foi !

Manaudou au vestiaire, c’est le nageur Alain Bernard qui se trouve maintenant sous les feux de la rampe. «The loser always has a story » annonce le Kansas City. Ça commence bien.
Bien que présenté comme « l’un des plus grands athlètes de France » et malgré sa médaille d’or en 100 mètres nage libre, le nageur français ressort légèrement égratigné par l’article du Kansas City, qui insiste sur « l’arrogance des français».
C’est vrai qu’il était surpris de perdre en relais notre nageur national, « trop surpris pour prendre la parole», limite «condescendant». En tout cas, pas content du tout de s’être fait battre. Surtout quand on sait qu’avant la course, il avait promis de «casser les Américains».
Et puis il n’y a pas que le sport dans la vie. Il y a la musique aussi. Et la French Touch surtout.
Car même s’il est «difficile de se faire remarquer sur une scène électro bondée», comme le souligne le LAT, nos artistes français se frayent un chemin. Kap Bambino par exemple, groupe «électro-pop-new wave-death metal-punk» comptant déjà «1000 exemplaires en vinyle vendus» de leur dernier album «Life Zero, Night Vision».
Faut dire que même au cinéma on est les meilleurs. Après avoir lu l’article du New York Sun sur le prochain festival du film de New York où «la France est tout à fait au centre de l’événement» Hollywood pourra aller se rhabiller.
Au programme, «“La classe” de Laurent Cantet, basé sur un roman autobiographique de François Bégaudeau», ou encore «un conte de Noël» d’Arnaud Desplechin.
« La qualité des films français est remarquable, et les cinéastes français sont très actifs cette année», déclare ainsi Richard Peña. « On peut aussi voir l’influence du cinéma français grâce au financement international. Douze films de cette année sont totalement ou partiellement financés par la France».
Si c’est pas la gloire ça !

A part ça dans l’actu, rien d’important.
Paraîtrait que la Géorgie et la Russie auraient quelques petits problèmes, et que selon le Seattle PI, Nicolas Sarkozy aurait demandé à la Russie de « respecter une trêve » et demandé à Dimitri Medvedev, un « retrait sans délai de toutes les forces militaires Russes entrées en Géorgie depuis le 7 août ».
Mais au fait c’est où la Géorgie par rapport à Pékin?