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World Science Festival

Vos enfants ne s’intéressent pas à la science ? Ils trouvent cela trop compliqué ? Le World Science Festival est fait pour eux! Durant une journée entière, les enfants pourront apprendre en s’amusant. Plusieurs
ateliers proposeront des activités ludiques à l’intérieur et aux alentours du Washington Square. Un mélange de musique, théâtre, démonstration robotique et expériences scientifiques… Le programme débute avec l’atelier “Disney imagineering”, durant lequel les plus jeunes découvriront entre autre les bruits qui les entourent. Eric Haseltine les emmenera dans le monde merveilleux de la

magie pour ensuite rejoindre Einstein et explorer les mystères des plus basses températures…
Ce festival souhaite redonner l’envie aux enfants, comme l’explique Robin Reardon, organisteur: « Jusqu’à 8ans, la science est le sujet favoris de tous les enfants. Ensuite, il se passe quelque-chose et ils perdent tout attrait. Nous voulons maintenir leur curiosité, leur imagination et leur soif de découverte.» Des ateliers qui pourront aussi plaire à ceux qui ont abandonné les sciences durant
leur jeunesse !
Samedi 31 mai 2008
De 10h à 18h
lieu : Washington Square Park
<a href="
Agrandir le plan“>2, 5ème avenue
Participation libre aux activités en extérieur, prix variables pour l’intérieur.
Pour plus de renseignements ici

Une milliardaire américaine au pays des impressionnistes

Lin Arison est riche. Immensément riche. Son mari, Ted Arison, décédé en 1999, était le fondateur des Croisières Carnival et l’un des hommes les plus riches du monde. Aussi, quand Lin Arison se prend de passion pour les Impressionnistes, elle ne se contente pas d’acheter un billet d’avion pour la France pour visiter Arles, Auvers ou Giverny. Elle emmène avec elle un photographe et fait de son voyage un livre, mêlant ses textes et les photos de Neil Folberg qui réinterprète le travail des impressionnistes en s’appropriant, l’appareil photo remplaçant le pinceau, lumières et mises en scène de certains des plus célèbres tableaux de Renoir, Van Gogh ou Degas.
Journaliste avant d’épouser Ted Arison, Lin renoue avec ses amours de jeunesse et mène son lecteur sur la piste des peintres, dans leurs ateliers, leurs maisons. Elle rencontre plusieurs descendants et raconte son propre itinéraire sur les traces de Van Gogh et de ses complices, en même temps que leurs vies de création et de misères.
Mais c’est le travail photographique de Neil Folberg qui fait l’originalité de l’ouvrage. “Ce que je voulais, dit le photographe israélien, c’est comprendre, visuellement, pourquoi leur travail nous parle toujours, 150 ans après. Et pour ça, il fallait les faire revivre”. Les descendants, là encore, jouent un rôle. Folberg photographie par exemple Lucie Rouart, (l’arrière arrière petit-fille de Berthe Moriset, modèle de Manet et peintre elle-même), à la manière d’un portrait de Manet. La photo orne la couverture du livre; le portrait original du peintre est en quatrième de couverture. Plutôt que de reproduire les tableaux en photo, Folberg joue sur le contraste entre la modernité de ses clichés, de ses modèles notamment, et les éléments immuables, telle la lumière “qui elle n’a pas changé“, dit-il.
L’idée du livre est venue à Lin Arison en 2000. Son mari vient de décéder, elle est dévastée et décide de partir, accompagnée de sa petite-fille de 15 ans, en voyage en France. La grand-mère et la petite-fille découvrent Auvers-sur-Oise. La seconde, jusqu’alors hermétique à l’art, est touchée et sa réaction marque sa grand-mère. Les impressionnistes vont alors aider la récente veuve à supporter son deuil. Le projet du livre est né.
“Travels with Van Gogh and the Impressionnists: discovering the connections” (Abbeville Press), $ 85.

Nostalgies françaises

Le New York Times publie un extrait de l’essai du journaliste du Nouvel Observateur Jean-Claude Guillebaud, “La Refondation du monde”, sorti en France en 2000. L’éditorial titré “le flamboyant mensonge français” revient sur mai 1968 et s’interroge, «pourquoi une telle frénésie de nostalgie?». Son analyse, «le véritable héritage de mai 68 est l’individualisme, le rejet du sens civique, la restauration de l’idée que le succès financier est une poursuite louable, en gros, le renouveau du capitalisme». Pour l’auteur, l’insurrection relevait plus d’une contre-révolution que d’une révolution.
«L’heure est à la nostalgie en France, et le monde du tennis est dans le même état d’esprit» écrit le même journal. Voilà 25 ans que Yannick Noah a gagné Roland Garros contre Mats Wilander, «bondissant, dreadlocks au vent, dans les bras de son père, Zacharie». «Il avait tout juste 23 ans et bien qu’il ne remportera plus jamais rien, cette victoire l’installe durablement dans la mémoire de toute une génération». Vingt cinq ans plus tard, sa carrière de chanteur a su maintenir sa popularité et les sondages le classe toujours parmi les cinq personnalités les plus appréciées des Français.
En 1983, la victoire du Français vint mettre fin à une «disette» de 59 ans. «Depuis le pays est toujours en attente d’un nouveau champion et celle-ci risque d’être longue.» Il y a eu l’espoir déçu Mauresmo, puis deux forfaits aux internationaux de France cette année, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga, blessé au genou. Pourvu que l’histoire ne se répète pas.
Côté bouquins, Serge Hefez, psychiatre français en activité, publie “La Sarkose obsessionnelle”. Il a identifié une nouvelle maladie mentale parmi les Français: «une fascination néfaste pour le président». Entre haine et admiration, Sarkozy fascine ses concitoyens autant que la presse étrangère.“Une passion pour (et contre) Sarkozy” titre le New York Times.
«Il n’existe pour le moment aucun traitement.» A priori il y en a encore pour cinq ans.
Le Musée du Louvre est l’attraction la plus visitée en France. «L’année dernière, le musée a accueilli 8,3 millions de visiteurs, soi plus que la population de la Suisse ou du Danemark». Le musée est si vaste qu’il pourrait être apparenté à un pays dans le pays. C’est l’idée de Claude Baechtold, Paolo Woods et Serge Michel, créateurs d’un«livre loufoque» intitulé Louvreland écrit le Time magazine. «Un guide officieux qui classe les habitants du louvre avec un charme insolent». Miss Louvre revient bien évidement à Mona Lisa tandis que le titre du Mister Louvre est décerné à un roi Perse. «Le livre ne remplace bien évidement pas une visite au musée mais est un divertissement apprécié pendant que l’on fait la longue queue pour acheter son ticket».
Dans le sud de la France, the Winner Is… “Entre les Murs” de Laurent Cantet. Cela faisait 21 ans que la France n’avait pas remportée la récompense suprême du Festival de Cannes. Mi-documentaire mi-fiction, il s’inspire du livre d’un professeur, François Bégaudeau, héros du film. Un portrait émouvant d’un jeune professeur de français dans un collège difficile. Le journaliste américain se souvient notamment d’une discussion laborieuse sur le subjonctif imparfait, «un point de grammaire française qui a causé de considérables tourments dans les classes de français de monde entier», ne manque-t-il pas d’ajouter.
Par ailleurs, le New York Times souligne que le film “La Frontière de l’aube” de Philippe Garrel, réalisateur post Nouvelle Vague majeur pourtant largement méconnu aux Etats-Unis, n’a pas reçu l’accueil mérité. Les ébats de son fils, Louis Garrel, sont apparement difficiles à digérer dès le petit matin. «Le public était grincheux “in no mood for love”» écrit le journaliste.
Le couple Brad Pitt- Angelina Jolie «s’arrête quelques temps de sauver le monde pour acheter un château sur la côte d’Azur à 70 millions de dollars» écrit le New York Post. Une propriété avec des vignes et 35 chambres à Brignoles dans le Var. Parmi leur voisins, Bono et Johnny Depp, beau palmarès pour le 83.

Ma vie sexuelle en VO

“Les Americains ne cesseront jamais de m’étonner. Having sex ou making love? quelle drôle d’idée que de faire une telle distinction pour un acte si simple qui se finit toujours de la même façon. “Avoir du sexe”, je sais pas pour toi Nicolas, mais moi, ça me donne vraiment pas envie”.
“Mais je suis à New York de façon permanente et je ne veux pas rester seul” s’empresse de préciser Bernard, célibataire de 35 ans que je vois maintenant depuis quelques semaines. “Je veux donner une chance à notre couple, mais nos relations sexuelles doivent me rendre plus heureux et plus serein. J’en arrive même à douter de moi”. Il serait facile de juste sourire quand il fait l’étalage des soucis qu’il rencontre dès qu’il se retrouve en la charmante compagnie de Jane, une Américaine qu’il a rencontrée il y a 3 mois.
Pourtant, c’est un réel problème auxquels beaucoup d’entre nous, Français immigrés de New York, se retrouvent confrontés: une cour, veritable jeu de piste qui peut durer des semaines, des ébats trop mécaniques, froids voire calculés qui parfois nous font rougir, des règles hygiéniques hors tempo comme la course a la douche immédiatement après l’amour suivi d’un brossage de dents en bonne et due forme. Et pour finir ce classement officieux qui est de se retrouver, perplexe, dans la catégorie “having sex” ou bien, rassurés, dans celle bien plus glorieuse qu’est “making love”.
En règle générale, il est difficile pour les Americains de faire la différence entre érotisme et pornographie, entre ce que l’on dévoile à peine et le “bam bam thank you mam”. Si l’on ajoute à cela, la religion, le sens du péché et la culpabilité qui l’accompagne, l’acte sexuel est alors un acte bon c’est vrai, mais sale avant tout… so let’s have sex! Dès qu’une relation devient plus sérieuse, on est soudainement “upgradé” au statut de “making love”.
Quelles sont les options de Bernard? S’adapter et petit à petit lui faire découvrir d’autres plaisirs, ou tout simplement tourner les talons et retourner en territoire connu. Aux dernières nouvelles, leur couple a assimilé les différences et tient bien la route. Juste un petit problème vient d’émerger… plus ils avancent dans leur relation plus elle devient prude au lit. Quand il lui a demandé pourquoi, elle a répondu “tu es mon boyfriend maintenant, je ne vais tout de même plus me comporter comme une dévergondée!”
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y repondrai dans cette rubrique.
Pour en savoir plus sur Nicolas Serres-Cousiné, lire le portrait publié par French Morning ici..

Paul Holdengraber, confesseur d'écrivains

Quand j’ai rencontré Paul Holdengraber à Cambridge, MA, en septembre 90, sa personnalité m’a tout de suite attirée. Francophone, européen par excellence, il était plein d’esprit, drôle, vif, très cultivé, passionné de littérature. Je l’entends encore me raconter comment il avait passé deux heures à commenter pour ses étudiants de Williams College la première phrase d’Un coeur simple de Flaubert. Puis il a déménagé à Miami et moi à New Haven: nous nous sommes perdus de vue. Quinze ans plus tard, je le retrouve à New York sous un titre impressionnant: directeur des programmes Live from the New York Public Library. Grâce à lui, la New York Public Library est devenue un des lieux de rencontres culturelles les plus importants de New York. J’étais curieuse de connaître le trajet qui l’avait conduit de Floride à ce poste.
D’où vient Paul Holdengraber? Il définit son origine comme une bouillabaisse linguistique. Des grands-parents russes et roumains, des parents juifs viennois qui ont quitté Vienne en 1938 pour exercer la médecine à Haïti puis au Mexique où ils ont vécu treize ans, et où est née la soeur de Paul. Lui-même est né au Texas, juste avant le retour de ses parents en Europe. Américain de naissance, il n’a pas mis les pieds aux États-Unis avant un grand voyage en auto-stop à dix-sept ans, juste après son bac. Le douanier tamponnant son passeport vierge l’a accueilli par ces mots: “Welcome home, my boy!” Home? C’est un concept difficile à définir pour Paul. Autrichien et Américain, il a grandi en Suisse, en Autriche, en Allemagne et en Belgique. Il a étudié la philosophie et le droit à l’université catholique de Louvain, puis a suivi les cours de Levinas, de Jankelevitch et de Barthes à Paris avant de partir à Princeton à vingt-deux ans pour y commencer un doctorat en littérature comparée.
Sous la direction de Victor Brombaire, il a entrepris une thèse sur le sujet: “Portrait of the Artist as Collector: Walter Benjamin and the Collector’s Struggle against Dispersion.” De sa thèse, Paul dit aujourd’hui, avec l’humour pince-sans-rire qui le caractérise: “Si vous ne dormez pas à la page 12, vous êtes remboursé.” Mais en attendant il fallait l’écrire, cette thèse, au-delà de la page 12. Paul aimait Princeton, où il aidait à gérer une librairie indépendante et faisait chaque jour des rencontres passionnantes avec des livres ou des personnes; il aimait enseigner le français aux étudiants “undergradués”. À Williams où il a obtenu son premier poste en 1987, il a même reçu des prix de “Outstanding teaching.” Mais la thèse ne s’écrivait pas, malgré les incitations de son directeur de thèse, qui lui disait: “Il y a deux sortes de thèses, Paul: celles qui sont brillantes, et celles qui sont achevées.”
À Williams il a vite senti qu’il n’était pas à sa place. À ses parents venus lui rendre visite, il a fait visiter le campus et la ville. “Mais où est la ville de Williams?” a demandé son père. Le problème était là: pas de ville. Une nature magnifique, des montagnes et des lacs, de la verdure, des arbres: “un endroit merveilleux si tu es un arbre,” a dit l’acteur Jackie Mason, corrigé par la mère de Paul: “Vous avez demandé aux arbres?” Le livre sur les juifs et la nature est un haïku, conclut Paul, qui ajoute avec ardeur: “J’aimerais aimer la nature.” Il s’ennuyait tant dans cette toute petite ville perdue au milieu des collines des Berkshires qu’au bout d’un an il s’est installé à Cambridge, à deux heures de là, au risque de se mettre à dos ses supérieurs hiérarchiques. Comme il n’avait pas terminé sa thèse, cinq ans plus tard on ne lui a pas renouvelé son contrat.
En 1992, Paul s’est retrouvé à l’Université de Miami à Coral Gables. Embauché pour enseigner la littérature comparée, il devait en fait créer le département. L’université intellectuellement médiocre, surnommée “Suntan University,” où il faisait bon vivre, n’était pas exactement le lieu où Paul avait rêvé d’exercer quand il était parti étudier aux États-Unis. Il a tout de suite considéré ce poste comme un “détour dans sa biographie,” un détour dont il a quand même profité pour s’atteler à sa thèse, et l’achever.

Paul Holdengraber et Werner Herzog
Après trois ans de soleil et de pamplemousses, la chance lui a souri. Il a postulé pour une bourse de recherches au Getty Museum à Los Angeles. Cette année-là le thème était la collection. Il l’a obtenue. Parti pour un an, il a tout liquidé en Floride, certain qu’il n’y retournerait pas. Au Getty, il était entouré de gens extraordinaires. Il habitait Venice. On lui avait dit qu’il détesterait LA. Il a adoré. Il aimait conduire en écoutant la radio. Il est resté une deuxième année au Getty, puis a été embauché en 1997 au LACMA, the Los Angeles County Museum of Art, où il a créé “The Institute for Art and Culture.” Il avait une idée: que le mot “institute” soit un verbe, pas un nom. Il s’agissait d’initier, d’instituer. Pendant sept ans il a créé les programmes du musée, et a invité plein de gens. Parallèlement on lui a proposé une émission de radio sur NPR: “Le rôle de l’historien comme juge.” En 97 il a également rencontré sa future femme, Barbara, décoratrice de plateau. Sam, leur fils aîné, est né en 2001.
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Entre la programmation du LACMA et l’émission de radio, Paul a compris qu’il avait trouvé sa voie—sa voix, littéralement. Il a découvert qu’il était un homme de parole, pas d’écriture. Ou plutôt: un homme sachant donner la parole aux autres, sachant écouter. C’est par la parole qu’il a retrouvé le sens originel du mot “université,” qui se perd le plus souvent dans les petites luttes intestines des campus: l’univers. La revendication de Paul, c’est qu’il n’est spécialiste de rien. Il reste ouvert.
Le directeur de la NY Public Library, Paul Leclerc, l’a contacté en 2003: “I heard so much about you.” Il est allé chercher Paul Holdengraber à Los Angeles: “We need you. I want you to oxygenate the library.” Le jeune couple, peu tenté par New York, a finalement accepté.
À New York, Paul Holdengraber s’est retrouvé à faire le même métier qu’à Los Angeles, mais sur un beaucoup plus grand plateau. Il avait soudain la possibilité d’inviter le monde entier. Il a commencé par changer le titre du programme, qui s’appelait alors “Public Education Program,” ou “PEC”: “On aurait dit le nom d’un médicament qu’on prend quand on a mal au ventre.” Il a modifié l’heure des rencontres, de 18h à 19h, ce qui a provoqué une petite révolution interne. De 60 ans, la moyenne d’âge du public est passée à 45 ans. Il y avait 500 personnes sur la liste email, il y en a maintenant 20000. C’est un public de tous bords, de tous âges, de toutes cultures, de toutes origines—mais racialement encore trop homogène selon Paul Holdengraber, qui cherche le moyen de dépasser aussi cette frontière.
Quitter New York? Paul n’y pense plus, sans savoir encore de quoi l’avenir sera fait. Quand il est arrivé ici, il se sentait agressé par la ville, par son rythme frénétique, par son bruit, par la cohue dans le métro. Maintenant qu’il a bu à la coupe, il ne peut plus imaginer de vivre ailleurs. Son fils cadet est né en 2005, et la famille s’est installée à Brooklyn, où Sam est entré en Kindergarten à P.S. 58, qui offre depuis cette année une classe bilingue française et américaine. On a proposé à Paul Holdengraber d’autres postes, plus rémunérateurs, hors de New York: diriger un grand centre culturel, présider une université. Il les a refusés. Il ne se voit pas en “fundraiser.” Il a trouvé sa vocation: rendre la culture jouissive, aphrodisiaque. Il est conscient de sa chance: il peut rencontrer les écrivains, les intellectuels, les musiciens, les hommes politiques du monde entier, et créer des étincelles de pensée vivante en les faisant se rencontrer. Hier il est allé au consulat polonais pour y discuter avec Adam Michnik. Demain il part à Lyon interviewer l’écrivain italien Carlo Ginsburg. Dans six mois, les deux écrivains se retrouveront sur le plateau de Live from NYPL.
Paul Holdengraber crèe quatre-vingt programmes par an. Au moment du Pen World Voices, le festival international de littérature qui se tient début mai à New York, il a organisé neuf événements en six jours. Il donne des conférences, et il fait une émission de radio sur NPR, diffusée dans presque tout le pays. Il n’attend plus que l’émission de télévision, reconnaissant que son ambition serait d’être le prochain Charlie Rose. Quoi qu’il en soit, son métier doit rester une passion.
Sans doute n’est-ce pas un hasard si, après un long détour qui l’a conduit de Princeton dans les Berkshires, du Massachussets en Floride puis en Californie, Paul Holdengraber se retrouve aujourd’hui à New York. Sans doute a-t-il toujours été newyorkais: la frénésie de la ville, c’est aussi celle de son tempérament passionnément curieux, grâce auquel il concilie la culture du monde d’hier et l’ouverture au monde cosmopolite de demain.
Site des rencontres: www.nypl.org/live

Sous-louer son appartement pendant les vacances

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Vous êtes locataire d’un appartement à New York ? Vous vous absentez quelques mois et souhaitez rentabiliser votre logement vacant ? Vous avez peut-être été tenté par la sous-location.
Avec l’explosion des loyers et du prix des hôtels à New York, la sous-location a le vent en poupe depuis le milieu des années 90. Avec le cours élevé de l’euro et la hausse continue des loyers à Manhattan, la situation n’est pas prête de s’inverser. « Il y dix ans, on ne voyait pas une annonce. Aujourd’hui, il n’y a que ça sur internet», s’exclame une expatriée française qui sous-loue une partie de son appartement depuis plusieurs années.
Mais malgré la banalisation de cette pratique, les risques sont nombreux et peuvent parfois s’accompagner de l’expulsion pure et simple du locataire. «On est dans un pays règlementé, rappelle Agnès Thiery, manager d’Ubiquicity New York. On peut être facilement poursuivi à cause de problèmes de voisinage ou d’infraction aux règles du bâtiment».
D’ailleurs, si elles ont accepté de nous parler, la plupart des personnes interrogées – hormis les professionnels – ont souhaité rester anonymes.
Conseil 1 : Etre transparent avec son propriétaire. «Quand on fait les choses en catimini, c’est là où il y a une méga-inondation, indique Rachel Sarfati, Présidente d’Urban Living, une agence immobilière spécialisée dans la location d’appartements. Nous demandons toujours à nos clients d’être transparents et de demander l’autorisation au management du bâtiment». L’Etat de New York oblige d’ailleurs le locataire à notifier le propriétaire par écrit en spécifiant l’identité du sous-locataire, la durée du séjour, la raison de la sous-location et l’adresse permanente du sous-locataire.
Si le logement est “rent-control” (loyer modéré), co-op ou un condominium, le locataire doit obligatoirement obtenir l’accord écrit du propriétaire et du Division of Housing and Community Renewal (DHCR). Le prix de la sous-location ne peut excéder le loyer de 10% majorée d’une charge si l’appartement est meublé.
Conseil 2 : Vérifier que le bail possède une clause relative à la sous-location. Si le bail ne comporte pas de clause, il est toujours possible de s’entendre avec son propriétaire. Pour un locataire qui a souhaité conserver l’anonymat, «la sous-location, c’est une question de feeling avec son propriétaire. Dans mon bâtiment, c’est interdit mais le propriétaire est très cool et l’autorise».
Conseil 3 : S’informer sur ses futurs sous-locataires. «L’un de mes sous-locataires avait l’air louche. C’était un grand gars plutôt baraque avec deux grosses chaines en or, sourit Beito, 26 ans. Il rapportait chaque soir une copine différente». Pour éviter ce genre de surprise, il vaut mieux faire une sous-location avec des gens que l’on connaît ou qui te contactent ‘de la part de…’, selon Agnès Thiery. Passer par une agence spécialisée est une autre solution. «L’agence filtre les candidats. Elle a la même préoccupation que nous : que tout se passe bien», explique une française, qui sous-loue dans le Lower East Side.
Les locataires interrogés préconisent de prendre le premier mois de loyer à l’avance. D’autres conseillent d’aller plus loin. Pour Romante, locataire dans le Upper East-Side, il faut «faire un credit check pour évaluer la crédibilité du sous-locataire, obtenir l’avis de locataires qui ont eu affaire à lui ou elle, et avoir d’autres garanties comme un lettre de l’employeur et de la banque, dit-elle. Ca coute cher mais ça peut éviter les problèmes».
Conseil 4: Se prémunir contre les risques de dommage en souscrivant a une assurance appartement et civile. Ne pas oublier de faire un inventaire de tous les objets dans l’appartement, car comme le résume Adam, qui habite Brooklyn, «personne fera aussi attention à tes affaires que toi».
Conseil 5 : Mettre tout sur papier. Pour Maggie, «la communication avec les voisins, le propriétaire et le sous-locataire est primordiale, dit-elle. En gros, il faut mettre tout sur la table dans un contrat écrit. Si quelque chose ne va pas, le locataire doit avoir le droit de mettre son sous-locataire dehors avant la fin du contrat. Là encore, il faut l’écrire».
Contacts utiles:
Ubiquicity
Urban Living
Habitat Connect

De Vilnius à New York

Le nouveau Consul connaît déjà les Etats-Unis. Il a été, de 1996 à 2000, Consul général à Los Angeles. Il revient, cette fois sur la côte Est, pour un Consulat nettement plus grand et aux fonctions plus politiques.
Depuis 2004, Guy Yelda était ambassadeur de France en Lituanie. A 53 ans, il devient Consul général. Le passage, d’Ambassadeur à Consul, n’est pas fréquent, mais il existe des précédents. “Au moins deux anciens Consuls à New York avaient auparavant été ambassadeurs” précise lui-même Guy Yelda, joint au téléphone dans son ambassade de Vilnius. “La taille respective de l’ambassade, très petite, et du Consulat, l’un des plus grands du monde, fait en tout cas que cette progression de carrière n’a rien d’anormal, explique un bon connaisseur des arcanes du Quai d’Orsay. Ca n’est sans doute pas une promotion éblouissante, mais ce n’est certainement pas une nomination-sanction”.
Le nouveau Consul connaît d’autant mieux l’Amérique qu’il y a aussi tenté l’aventure du privé. Après son passage au Consulat de Los Angeles, en disponiblité du Quai d’Orsay, il est resté en Californie pendant deux ans pour y ouvrir un cabinet de consultant. “Une expérience sur laquelle il vaut mieux être discret, dit-il en riant. Je suis tombé au plus mauvais moment, avec le 11 septembre et la crise qui s’en est suivie”.
A New York, Guy Yelda retrouvera un ancien camarade de promotion de l’ENA (Voltaire, 1980), Jean-Maurice Ripert, l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies. Une promotion devenue célèbre dans l’histoire récente de la Vème république, au point qu’un téléfilm produit par Canal + et Arte est en cours de tournage (L’ENA, de Raoul Peck). Dominique de Villepin, Ségolène Royale et François Hollande y partagaient les mêmes bancs. Cette fameuse promotion Voltaire a donné à la République sept ministres et un nombre impressionnant de directeurs de cabinet, pour la plupart de gauche: diplômés à la veille de 1981 et de l’arrivée de François Mitterrand, ces jeunes gens se sont retrouvés propulsés au coeur du pouvoir.
Le nouveau Consul général arrivera à New York à la fin du mois d’août.

Du nouveau sur les toits

Salon de Ning


Le très luxueux Peninsula Hotel a transformé son fameux Penn-Top. Le bar du 23ème étage s’appelle désormais Salon de Ning, ouvert le 16 mai dernier. Les grandes terrasses, avec vue sur la Vème avenue sont toujours là. La nouveauté, c’est la sino-ambiance, avec laques noires et rouges, tapisseries et meubles du Shanghaï des années 1930. Les grands lits à baldaquins, apparemment devenus la marque des bars à la mode, sont là aussi. Les cocktails sont évidemment très chers et les quelques en-cas carrément hors de prix. Mais la vue…
Salon de Ning, au Peninsula Hotel, (ouvert à tous)
700 Fifth Avenue at 55th Street. Tel: (212) 956 2888
Highbar
Une autre ouverture (c’était le 20 mai) Midtown, pour la même clientèle sortie-des-bureaux-cocktails-à-18-dollars. Très belle vue, décoration à la hauteur (15ème étage).
HighBar
Highbar 251 W. 48th St., (et 8ème avenue). Tel: 212-956-1300
Eden
Le China Club (dont la réputation avait quelque peu chuté) n’est plus. En lieu et place de Jade Terrace ouvre “Eden”, un afterwork rooftop bar. La première a eu lieu jeudi 22 mai avec une soirée St Tropez Thursday, qui sera renouvelée chaque jeudi.
Eden-
268 W 47th St (8ème avenue) 212-398-3800
The Pooldeck

The Pooldeck
Vue sur le Lincoln Center et Broadway pour ce nouveau venu de l’Upper West Side. En principe réservé à la clientèle de l’hôtel (Empire Hotel), mais avec un peu de persuasion, ça peut passer…
The Empire Hotel
44 West 63rd Street. Tel.212.265.7400
Studio B Roof Garden
Studio B est un club et les voisins du quartier n’étaient paraît-il pas ravi d’apprendre que le lieu se doterait d’un toit ouvrant. C’est pourtant fait.
Studio B roof garden
259 Banker st, Brooklyn. Tel: 718 389 1880
Les ouvertures à surveiller
Hudson Terrace, sur le toit d’une nouveau méga club (621 W 46th st. Tel: 212 228 4200. Ouverture “dans les prochains mois”…
L’ex BED (fermé l’an dernier après la mort d’un client) devrait rouvrir sous le nom “Sky Garden” (530 West 27th st)
Les grands anciens
Ils ne sont pas nouveaux, mais on ne résiste pas à en rappeler l’existence…
230 Fifth

230 Fifth
On entre dans un immeuble de bureau tout en marbre et 20 étages plus haut c’est palmiers, parasols et vue imprenable sur l’Empire State Buidling, incontestablement la plus belle de New York. Il y a du monde, mais c’est en général tolérable. Après tout, le 230 est “le plus grand rooftop de New York”.
230 Fifth 230 5th avenue. Tel: 212 725 43 00.
Grammercy Park Hotel
Pas si vieux (l’hôtel a rouvert après complète rénovation l’an dernier), la terrasse semi couverte, perdue dans la verdure, est à notre avis la plus belle de New York, avec vue sur le Chrysler Building et, en plongée, sur le Grammercy Park. Idéal pour un brunch ou breakfast. Mais encore faut-il y entrer: en principe réservé aux clients de l’hôtel. “Mais si vous vous présentez, on ne vous chassera pas” nous dit la très prévenante concierge.
Grammercy Park Hotel

2 Lexington Avenue. Tel 866 784 1300
Hudson Hotel Sky Terrace
Encore un hôtel, décoré celui-là par Starck. La terrasse du 15ème étage est, là encore, réservée en principe aux “hotel guests”. Au cas où vous ne parviendriez pas à charmer le portier, il reste le Private Park, bar également en plein air, mais sans vue (en tout cas snas vue sur la ville…)
Hudson Hotel 356 West 58th street (between 8th et 9th avenue). 212 554 6303
The Delancey
Sur le toit du célèbre club du Lower East Side.
The Delancey
168 Delancey St., 212 254 9920
Pour plein d’autres adresses de plein air, en hauteur ou pas, lire le bestseller 207 de French Morning: “Les meilleurs terrasses de NY”
Et pour enrichir la discussion, postez vos meilleures adresses de rooftops en terrasses en commentaire ci-contre.

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Une scène française à New York…

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Lui-même écrivain de théâtre et traducteur, Alain Malraux ambitionne de créer un théâtre français à New York. L’idée lui est venue il y a déjà quelques années. «Pour que le théâtre français retrouve enfin sa place», il faut reprendre le flambeau de l’Ubu Repertory Theater, aujourd’hui disparu. Crée par Françoise Kourilsky au début des années 1980, le théâtre était consacré à la représentation de pièces françaises en langue anglaise.
Theater France permettrait à son tour au meilleur du théâtre contemporain français et francophone (Florian Zeller, Yasmina Reza, Valère Novarina, Assia Djebar et bien d’autres) d’être joué à New York dans les deux langues. Des pièces anglophones ayant trait à la France y auraient aussi leur place. Son but, que «les grands anciens soient reconnus» et que «les nouveaux futurs ne le soient pas trop tard». À terme, Theater France devrait disposer d’une salle permanente dans la grosse pomme. Mais tout ou presque reste à faire.


La semaine dernière, le Consulat de France a accueilli en privé l’une des premières levées de rideau du théâtre, une représentation du Carrosse du Saint Sacrement de Prosper Mérimée.
Le «petit Malraux», comme il se désigne lui-même, partage son temps entre Paris et New York, où il dispose gracieusement d’un bureau dans les locaux des Services culturels de l’Ambassade de France. Un privilège certes, mais «pourvu que ça dure». Malgré le soutien indéfectible de Bernadette Chirac, du professeur Tom Bishop et du Consul Général partant François Delattre, le projet est loin d’être abouti. L’idée n’a guère attiré l’attention des “grands”. Il écrit successivement à trois ministres de la Culture pour leur faire part de son dessein mais ses missives resteront sans réponses. Constat navré.
Alain Malraux ne se fait guère d’illusions sur les haussements d’épaules que déclenche son rêve, «le petit Malraux dans ses mid 60’s, il se prend pour le grand et croit que c’est dans la poche». Si motivation il y a, ce sont les moyens financiers qui font défaut. Mais à bientôt 64 ans, passionné de théâtre, armé de courage et la tête débordante d’idées, Alain Malraux met tout en oeuvre pour donner corps à son “Théâtre des deux rives”. Pour qu’une scène française voie le jour de ce côté de l’Atlantique.

"French House" à New York

La maison en briques rouges située dans une petite impasse pavée près de Washington Square Park organise depuis 51 ans nombre d’évènements culturels. À raison d’un minimum de trois par semaine, de septembre à mai, la Maison Française autrefois surnomée “la boîte à bijoux” de NYU est un des centres culturels universitaires franco-américains les plus actifs du pays.
Dans les années 1950, New York University investit l’île de Manhattan et rase une grande partie du quartier de Greenwich Village. La petite maison en briques rouges est épargnée.
Fondée par Germaine Brée, première femme à être titulaire d’une chaire à l’université de New York, avec l’aide financière de la famille Schlumberger, “the French House” n’a cessé de jouer le rôle d’interface intellectuelle et artistique entre la France et les Etats-Unis. Nombre d’intellectuels, de personnalités politiques, d’écrivains, de passage à New York se sont arrêtés et s’arrêtent encore au 16 Washington Mews.
Ici, il n’y a «pas de limite aux sujets» traités explique la directrice Francine Goldenhar, on discute de tout. Conférences, expositions, projections de films, concerts…, tous les évènements sont ouverts au public et la plupart sont gratuits. Au programme de la saison prochaine: Vie et oeuvre de Simone de Beauvoir; hommage à Aimé Césaire et retour sur le cinéma de la nouvelle vague.
Ce jeudi au Consulat de France, le bientôt futur Consul Général, François Delattre, «le plus merveilleux» s’empresse d’ajouter Francine Goldenhar, se verra remettre la “Medal of Honor of the Center for French Civilization and Culture” de l’université de New York. Avant lui, des personalités telles que Jean Nouvel en 2007, Bernard-Henri Lévy, Jacques Derrida ou Elie Wiesel l’on reçu pour leur contribution au renforcement des relations franco-américaines. Le gala annuel représente un tiers du budget de la programmation du centre culturel, le reste provenant en grande majorité de donateurs privés, entreprises comme particuliers et des Services Culturels. «Il faut de l’imagination» pour faire autant de choses avec si peu de moyen avoue Francine Goldenhar. Voilà quinze ans qu’elle prouve qu’elle n’en manque pas.
Réception et dîner à partir de 18h30. Le Dan Tepfer Trio animera la soirée des quelques 80 convives avec une improvisation de jazz.
Tickets 750-1 000$
Pour plus d’information, contacter Francine Goldenhar

Mesrine, Foie gras et Carte vitale

La France en grève est en tête de la page Europe. «Parmi toutes les choses que les Français font différement, ce qui les distingue vraiment de leurs voisins européens et des Etats-Unis est le fait que la rue peut faire la politique» écrit John Vinocur de l’International Herald Tribune. La grève est «un vieux réflexe glorifié», une sorte de «nostalgie de la rue» (en français dans le texte). L’héritage de mai 68 est manifeste. Beaucoup de Français pensent que «le changement, ou plus exactement, dans le contexte actuel, l’absence de changement» peut être décidé dans la rue. Quarante ans plus tard, «nous voilà à nouveau en mai». Mais, «Ray-Ban et rolex derrière lui, Sakozy semble désormais déterminé à être impopulaire pour ses réformes et non plus pour son mode de vie outrancier».
Côté cinéma, le même journal titre “Vincent Cassel, Ennemi public numéro un”
et pour cause, «France’s favorite bad boy» est à l’affiche du dernier film de Jean-Francois Richet présenté à Cannes. Il y interprète brillament Jacques Mesrine, le plus fameux des gangsters français, un rôle que plusieurs générations d’acteurs ont rêvé de jouer. Le journal américain dresse un portrait très élogieux de l’acteur qui a fait une partie de sa formation à New York. “L’homme aux 1000 visages” devrait rapidement traverser l’Atlantique. On attend la réaction du public américain.
Dans un article intitulé “Cannes Gets Real”, le Time note l’arrivée en force sur la croisette du film-documentaire et notamment de celui de Daniel Leconte, “C’est dur d’être aimé par des cons”. Le film retrace le procès intenté à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet. Un plebiscite pour la liberté d’expression salué par le magazine américain. «Dynamique» et «drôle», «le film est jusqu’ici l’un des plus étonnant de la sélection».
Dans le quotidien californien The Union, un journaliste vente les qualités de la carte vitale française et suggère que les Etats-Unis s’en inspirent. Les opinions sont partagées et les réactions vont bon train…
Le Christian Science Monitor revient dans un article de quatre pages sur une histoire peu présente dans les manuels scolaires français, celle de la commune de Chambon-sur-Lignon et des ses “Justes parmi les Nations”. Dans la France de Vichy, les habitants de cette petite ville protestante d’Auverge cacheront et sauveront plus de 4 000 juifs. Une «conspiration» qui, selon le journal américain, mérite d’être soulignée et saluée.
Côté gourmet, virage à 90° dans l’Illinois. La ville de Chicago abroge l’interdiction de la vente de foie gras. Votée il y a deux ans 48 voix contre une, la mesure est la plus «stupide» jamais votée par le Conseil municipal a déclaré le maire. Le Chicago Tribune subodore que le Conseil municipal de Chicago est revenu sur l’interdiction «parce qu’on riait de nous». Les élus locaux commençaient à être embarrassés par cette guerre du foie gras, devenue l’objet de plaisanteries dans les émissions comiques.
Mais il y a plus: à part quelques chefs français, les autres n’avaient cure du foie gras, en revanche ils se sont indignés de la violation de la liberté de cuisiner: «le Conseil leur disait quoi cuisiner. Et les chefs de se demander ce qui viendrait ensuite: le veau, le homard?…». Galvanisés par la menace de censure, les chefs du cru, nous apprend le Chicago Tribune se sont rebellés et ont vendu, sous le manteau ou sous l’appelation “foie de poulet”, du foie gras comme jamais.
L’abrogation devrait entrer en vigueur d’ici à la fin du mois de mai, mais les défenseurs des droits des animaux n’ont pas désarmé. En Californie, l’interdiction votée en 2004 sera effective en 2012 écrit Newsweek qui dresse une liste des produits interdits aux Etats-Unis. Ainsi, pas de brie au lait cru de ce côté de l’Atlantique.
–p–

Professeure de charisme

«Mes parents ne comprennent pas ce que je fais. Enfin, ça commence…Et mes amis français ont encore un peu de mal à saisir ce que j’enseigne», avoue-t-elle.
Mais le scepticisme d’outre-Atlantique lui importe peu. A 25 ans, Olivia avait déjà enseigné à Harvard, Yale, l’ONU et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Elle est connue ici comme «the charisma coach» et les médias américains – Bloomberg, USA Today, le New York Times – la citent sur des sujets aussi variés que l’art de la conversation ou le charisme des candidats d’American Idol (la Star Academy américaine). Après avoir publié «The Pocket Guide to Becoming a Superstar in your Field», elle va commencer un nouveau livre sur la science comportementale et la psychologie évolutionnaire appliquées au business.
Et en business elle s’y connaît: le sien lui rapporte déjà quelque 500 000 dollars annuels (selon le magazine Entrepreneur). Une somme confortable, surtout à moins de trente ans. Olivia préfère rester discrète sur son âge, de peur d’effrayer ses clients européens («Les Français ont parfois ce réflexe : si elle n’a pas de cheveux gris, je ne la prends pas au sérieux.») Mais en quelques clics, tout internaute peut découvrir qu’elle a 29 ans.
Petite brune enthousiaste, souvent vêtue de rouge, Fox Cabane aime répéter que sa méthode d’enseignement est efficace car «très scientifique». Dans son appartement à deux pas de l’Empire State Building, elle passe des journées entières à lire des revues de psychologie et de science comportementale. Elle n’a pas de doctorat, mais baigne dans ces théories depuis l’enfance: sa mère est psychologue et son père chercheur scientifique. «Si vous additionnez psychologie et recherche scientifique, vous avez la science comportementale. J’ai appliqué ça à mon domaine, le business».
Elle dit avoir une approche unique sur le charisme et assure n’avoir aucun concurrent. Une assurance qui laisse perplexe certains spécialistes, comme Robert Sutton, professeur en management à Stanford: «les sciences comportementales ont été appliquées au business depuis plus de 100 ans […] et la psychologie évolutionnaire depuis plusieurs décennies».
Mais le talent d’un coach est de savoir développer une image de marque spéciale, ce qu’Olivia a bien réussi. «Dans mon milieu, la réalité n’a pas d’importance,» dit-elle. «La façon dont les autres vous perçoivent est la seule chose qui compte.»
Selon une étude de l’université d’Harvard, il suffit de deux secondes pour que quelqu’un se fasse une idée de vous, et ce premier jugement est peu susceptible de changer par la suite. Lorsque Fox Cabane coache un client, elle analyse aussi bien le froncement de ses sourcils que sa façon de dire bonjour et de s’asseoir.
«En négociation, une micro expression lue en 30 millisecondes peut tout changer», affirme-t-elle.
Ancien élève d’Olivia, Christian Millet, PDG de Logfret, une société de transport de marchandises, dit être plus à l’aise pour prendre la parole en public grâce à ses cours avec la coach du charisme. Toutefois, certains conseils se sont avérés difficiles à mettre en pratique, comme imiter les gestes de votre interlocuteur lors d’une conversation en face à face.
« Si je fais constamment attention à mes bras, à ma posture lorsque je parle… j’ai peur de perdre ma spontanéité», dit Millet.
Si elle cite souvent les dernières recherches scientifiques, les conseils d’Olivia sont souvent simples. Par exemple, pour avoir un sourire chaleureux, pensez à un souvenir heureux. Evitez de dire « pas de problème » car les gens retiennent « problème ». Et enfin, dans vos emails, utilisez plus «vous», que «je». Il faut que votre interlocuteur se sente valorisé, donc parlez-lui de lui-même !
Sur le site Internet d’Olivia, beaucoup de ses clients affirment avoir augmenté leur chiffre d’affaires ou réussi une négociation grâce à ses conseils. « Pour les Américains, si ça marche, c’est bon. La théorie, ils s’en fichent », explique-t-elle. Sa liste de clients va de Citibank à Deloitte, une des plus grandes compagnies d’audit au monde.
En France, son travail provoque des réactions différentes. Quand Olivia a été parler à l’INSEAD, la grande école de commerce de Fontainebleau, il y a d’abord eu une heure et demie de débat sur ses théories. (« Il faut qu’ils montrent leur esprit critique et ensuite ils peuvent se prêter au jeu ».) Elle a refusé de parler à Sciences-po de peur que l’accueil soit trop négatif.
Mais si vous avez des doutes sur son enseignement, Olivia peut vous rassurer. Elle a d’abord testé toutes ses théories sur elle-même. «Je suis mon propre rat de laboratoire», dit-elle. «Il y a 15 ans, j’étais la personne la plus socialement inapte de la terre». C’est ici à New York qu’elle a trouvé sa voie et inventé son image de marque: «Je n’aurais jamais pu monter ce business à Paris. Vous imaginez un truc comme ça en France? »