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Un tour des chocolatiers de luxe à New York ? Hum, de quoi être dubitatif. On se dit que les chocolats américains n’égaleront jamais les chefs d’œuvres de cacao des orfèvres français ou belges. Mais il ne s’agit pas non plus de faire la fine bouche. «C’est seulement deux pièces des chocolats les plus raffinés à chaque endroit, et vous marchez beaucoup. Vous brûlez des calories» explique Carmen, la fondatrice des « Chocolate tours ». Me voilà embarquée dans le marathon chocolaté.
Première étape, le « chocolate lounge » de Sak’s Fifth Avenue. Au 8ème étage du grand magasin se trouve le designer anglais… de chocolat Charbonnel and Walker. Le tour n’inclut finalement que des chocolatiers européens. Notre guide nous emmène à La Maison du Chocolat dans le Rockefeller Center, chez Richart, le chocolatier lyonnais qui a sa boutique sur la 55e rue, puis chez Pierre Marcolini, le joaillier belge du chocolat. Une dernière dégustation chez De Bauve et Gallet, pour la route.

Je ne sais pas pour le nombre de calories, mais pour le porte-monnaie, le tour de deux heures coûte quand même 70 dollars, le prix d’une consommation annuelle de chocolats industriels d’Hershey’s. Mais grâce au guide, vous apprenez à distinguer un chocolat de Tanzanie d’un chocolat de Sao Tomé. Pointu! Et puis découvrir la nouvelle collection de Pierre Marcolini dans la big apple est un must.
Autre décor, autre ambiance : le guide Darrell, crâne dégarni et T-shirt rouge « Las Vegas » nous attend dimanche à 11 heures 30 précises pour le «Chelsea market and Meatpacking district tour ». Darrell connaît ce marché insolite sur le bout des doigts. Ouvert il y a tout juste dix ans, le marché à l’origine destinée au commerce en gros regorge désormais de boutiques de produits biologiques et savoureux. Oubliez les supermarchés Whole Foods : la boutique Amy’s bread, qui fournit les meilleurs restaurants du quartier, propose une variété infinie de pains aux céréales. Goûtez les cheese-cakes délicieux de chez Sarabeth, et savourez les fruits gorgés de sucre et très bon marché du « Manhattan Fruit Exchange ».
Acteur à ses heures, Darrell est toujours prêt à faire une blague. À la boutique The Lobster Place, il prend un homard vivant dans chaque main, les transforment en marionnettes et commence le show…

L’ambiance est bon enfant : notre petit groupe s’arrête pour une pause « mortadelle » à l’épicerie italienne. Assis autour d’une table au fond du magasin, les conversations démarrent. « J’ai aussi suivi le Greenwich Village Tour (ndrl : l’un des tours signatures organisés par l’entreprise Foods of New York). Cette année, je suis venue à New York pour l’US Open, j’en ai profité pour faire ce tour.» explique Dolorès, une Américaine très distinguée de Caroline du Sud.
Après avoir suivi assiiduement les deux autres tours, je me suis défilée pour « The Slice of Brooklyn Pizza Tour », qui dure 4 heures 30. Au menu de ce tour (le seul qui utilise un bus entre les étapes) : la napolitaine à pâte fine de Grimaldi’s Pizzeria, ou encore la sicilienne de L & B Spumoni Gardens. Mais le tour n’est pas que pizzas : entre Dumbo à Coney Island, le guide passe les extraits de films tournés à Brooklyn au moment où vous arrivez à l’endroit de la scène du film. À la 86e rue, c’est John Travolta dans “Saturday Night Fever »…
Pour tous ces tours, mieux vaut réserver à l’avance car ils affichent régulièrement complet.
New York Chocolate Tours, $70; www.sweetwalks.com
Vendredi, samedi, dimanche, 12heures.
Foods of New York, $40; www.foodsofny.com ; 212-209-3370
A Slice of Brooklyn Pizza Tour, $65; www.bknypizza.com; 212-209-3370

Musique en eaux troubles

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Look soigné, physique de jeune homme et franc parlé, Metta est l’un des leaders du groupe Liquids. Avec Vitaa, ils se sont rencontrés à l’école de Jazz à Paris. Après une tournée commune en Europe de l’Est à la fin des années 1980, les deux amis suivent des trajectoires différentes. Tandis que Vitaa parcourt le monde, Metta plonge au cœur des nuits new yorkaises. En 2002, ils scellent leurs retrouvailles et donnent naissance à Liquids. Depuis deux ans, ils se produisent environ une fois par mois à New York.
Pour la première fois Mardi soir, au Cutting room, ils vont présenter leur projet Da Juice aux maisons de disques. L’enregistrement du disque s’est fait entre Paris et Paros, en Grèce. Pour Metta, il a été l’occasion d’une pause après 12 ans de vie mouvementée. L’isolement leur a été nécessaire afin de faire émerger le meilleur de leurs expériences artistiques, au confluent des influences les plus variées (de la soul, du blues, du funk, de l’électro, du jazz et du disco). «Nous n’avons pas envie de rentrer dans un moule» explique Metta. « Nous souhaitons inventer notre propre style ».

Les textes de Liquids évoque des successions de noyades et des remontées à la surface. Ils y racontent des expériences personnelles, comme la solitude, la drogue et des relations abusives. D’après Metta, « tout le monde peut se sentir concernés par nos chansons. Maintenant certains seront touchés plus profondément, c’est sûr ».
Sur scène gravitent autour d’eux des musiciens et divers artistes, soit environ une dizaine de personnes pour emmener le public dans les profondeurs d’une « musique aquatique ». Une attention particulière sera prêtée à la mise en scène afin d’inviter le public à perdre pied et suivre le courant de Liquids.
www.myspace.com/liquidsmusic

Brangelina entrent au Lycée Français

Maddox, l’aîné des quatre enfants adoptés par le couple Jolie-Pitt, va apprendre à lire dans la classe de CP du Lycée Français.
Les “Brangelina” se sont installés à New York, dans l’appartement que possède Angelina dans l’Upper West Side, au moins le temps que Brad tourne un film à New York. Et le couple star a décidé de poursuivre l’éducation en français qu’ils ont commencé à donner à leur fils dans l’école bilingue où ils l’avaient inscrits quand ils habitaient à la Nouvelle Orléans et au Lycée français de Prague au printemps dernier le temps d’un tournage d’Angelina.


Chaque matin de la semaine, l’arrivée de Maddox au côté de sa maman et d’un garde du corps a évidemment créé l’évènement au Lycée Français. La réputation “haut de gamme” de l’établissement n’y a rien changé: les parents se sont précipité avec leurs téléphones portables

La Coupe du Monde de rugby à l’heure new yorkaise

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Coup d’envoi de la coupe du Monde de rugby avec le match d’ouverture qui opposera la France à l’Argentine au Stade de France, vendredi 7 Septembre à 21h, heure française. Décalage horaire oblige, les fans de rugby n’auront pas d’autre choix pendant un mois et demi que d’arriver en retard au travail (certains matchs ayant lieu à 7 heures ou 9 heures du matin) ou de prendre des pauses déjeuner à rallonge. Certains avaient déjà trouvé la parade pendant la coupe du monde de football. «L’écran géant dans la salle des marchés qui affiche d’ordinaire les cours de la bourse diffusait les matchs de la coupe du monde. Sinon, on suivait les matchs sur Internet en direct», raconte un Français qui travaille dans une banque à New York.
De nombreuses entreprises basées à New York s’étaient montrées « soccer friendly » lors du Mondial de football, faisant preuve de tolérance envers ses employés adeptes du ballon rond. Mais rien n’est moins certain en ce qui concerne le ballon ovale. Le rugby reste un sport « mineur » aux Etats-Unis. Si Les Eagles, l’équipe américaine, se sont qualifiés pour cinq des six Coupes du Monde depuis l’origine du tournoi en 1987, ils n’ont jamais gagné plus d’un match lors de la compétition en elle-même. Le rugby fait aussi les frais de la concurrence du football américain, baseball, basket-ball. La finale de la coupe du Monde n’atteindra probablement pas les records d’audimat du Superbowl, la finale des séries de football américain qui rassemble chaque année 95 millions de personnes devant leur écran. –p–
Quoi qu’il en soit, New York encore une fois fait figure d’exception aux Etats-unis. Cosmopolite par excellente, elle compte dans sa population des Australiens, néo zélandais, Anglais et autres nationalités, fans de rubgy. French Morning a repéré les meilleurs endroits pour soutenir votre équipe préférée.
Où soutenir les bleus ?
Opia
Le lounge d'Opia
Ce bar lounge de l’Upper East Side diffusera tous les matchs de la coupe du monde. Regarder le rugby en sirotant un cosmopolitan, c’est possible…
130 East 57th Street at Lexington Avenue.
212-688-3939
Félix
Dans ce restaurant de Soho, à deux pas de Citygroup, la population de banquiers en costumes et cravates desserrées viendra vibrer au rythme des matchs de coupe du monde.
40 W Broadway, à Grand St
212-431-0021
Café Charbon-Epicerie
QG des Français pendant la coupe du Monde de football, ce bar-restaurant français du Lower East Side, décoré comme une épicerie avec des nappes à carreaux et des Petits Ecoliers sur les étagères, propose cette fois ci une formule « Coupe du Monde » à $11.95 qui inclut un plat et une bière.
170 Orchard St
212-420-7520
Où soutenir l’Argentine ?
Novocento
Juste en face du bar français Félix, Novocento propose des formules à $15 (2 bières + 1 sandwich au chorizo) ; $16 (2 bières + empanadas) ou $17 (2 bières + 1 sandwich au lomito). Pour le match France-Argentine, choisissez votre camp, ou plutôt votre trottoir…
343 W Broadway entre Grand et Broome St
212-925-4706
Où soutenir les All Blacks (Nouvelle-Zélande) ?
Nelson Blue
Nelson Blue
Dans ce pub kiwi du Financial district, vous pourrez regarder les matchs assis autour de tables en bois, taillées en forme de canoë.Le bar propose des tartes au curry, accompagnées de la bière locale Steinlager ou de vin néo-zélandais, un must pour regarder les matchs des All Blacks.
233–235 Front St à Peck Slip
212-346-9090
Où soutenir le XV de la rose (Angleterre) ?
The Red Lion
Ce bar de Greenwich Village est l’un des pubs de rugby les plus connus de la ville. Attention : l’entrée du bar pour certains matchs coûte la modique somme de $20, comme pour le match USA contre Angleterre le 8 Septembre à midi… « Il faut bien payer l’abonnement pour certains matchs qui sont diffusés sur les chaînes du satellite», explique le propriétaire du lieu.
151 Bleecker St. (Au coin de Thompson St.)
Où soutenir les Eagles (Etats-unis) ?
Langan’s
C’est dans cet établissement raffiné que les messieurs du New York Rugby club se réunissent après les matchs.
150W 47th st, entre 6th et 7th Avenue
212 869 54 82
Où se faire un match avec des Hooligans ?
Pour le fun…
The Rugby Club
1804 2nd Ave. (entre 93rd et 94th)
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Macarons et nostalgie

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“J’avais envie d’indépendance et de créativité“. Chef pâtissier, installé à NY depuis 1993, Pascal Goupil ouvre une nouvelle boutique sur la 23ème rue. Après avoir songé à Opéra ou Saint Honoré, autres quartiers parisiens pâtisseries françaises, Pascal opte pour ” Madeleine ” qui « sonne chaleureux et sweet ». Tout a été récupéré de son ancienne demeure parisienne, nous confie Pascal: les disques de Brel et de Piaf sur les murs, le mobilier antique, et même le premier vélo de son fils.
Pascal Goupil (Photo A.Barberet)
De serrurier à pâtissier
Marié à une New-yorkaise, Pascal Goupil, alors serrurier parisien, quitte Paris et commence une formation au FCI (French Culinary Institute). Il se spécialise dans l’art de la pâtisserie qu’il apprend sur le tas grâce à un premier job sur la 13ème rue.
Il connaît ensuite un réel succès notamment lorsqu’il devient propriétaire du French Oven au Chelsea Market. Pourtant, après quelque temps, Pascal n’est pas complètement satisfait: “Les gens viennent le midi pour manger leur salade ou leur soupe et ne prennent pas le temps d apprécier le moment et encore moins les pâtisseries“. “Je préfère être dans une atmosphère moins tendue et me spécialiser“, ajoute-t-il. De plus, grâce à Madeleine, Pascal peut désormais laisser libre cours à son imagination…

25 saveurs de macarons (Ph. A. Barberet)
Le café du matin ou la pause déjeuner restent les moments privilégiés pour la pâtisserie, mais le macaron à base d’amande se mange à tout heure. Il devient selon Pascal “un phénomène de mode comme à Paris”.Certains jours, on peut avoir jusqu’à 25 saveurs différentes de macarons tels que : vin rouge – poivre vert, fleur d’oranger, fraise, citron, réglisse, noix de coco ou encore praliné“. Un conseil, ne vous fiez pas aux couleurs…
Bien sûr, la madeleine est aussi une des spécialités de Pascal Goupil. Originalité de la maison, la madeleine à l’extrait de rose ou à la pistache. Il est également difficile de passer à côté des tartelettes aux fruits, des quiches ou encore du traditionnel croissant aux amandes.
Travail en famille
D’après Pascal, “les clients sont des connaisseurs et savent ce qu’ils cherchent”.
L’été, ses deux enfants, parfaitement bilingues semblent déjà être des experts. Il répondent aux exigences des clients et testent même les nouvelles saveurs pour leur père.
D’ailleurs, Pascal Goupil aime surprendre, notamment lorsqu’il dévoile ses toutes dernières idées comme le macaron au Champagne-pêche, au porto-chocolat blanc ou encore à la purée de rhubarbe !
Les prix : la madeleine varie de 75c a 95c, le macaron est à $2.50, les quiches sont à $5.50 et les mini tartelettes à $1.50.
Pâtisserie Madeleine 128 West 23rd Street (212) 243-2757

Les agences de placement en stage aux Etats Unis

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Alliances Abroad a mis en place le programme Career Escape avec des offres de stage aux Etats Unis. Ce programme est ouvert aux étudiants et aux récents diplômés qui souhaitent acquérir une experience internationale dans leur domaine de compétence. Stages pour la plupart rémunérés.
Calvin Thomas propose des stages rémunérés aux Etats Unis et des premiers emplois clés en main, sur une durée de 12 à 18 mois et émet le formulaire DS-2019 à travers son programme workin’USA.
International Profiles existe depuis 2005. L’agence propose de mettre en relation entre des étudiants et des entreprises françaises ou américaines aux Etats Unis pour des stages de 3 à 6 mois.
L’OSIC (One Stop Internship Center) propose également de placer des étudiants en stage dans des entreprises américaines, grâce à “un réseau d’employeurs très important” en contact avec l’OSIC. Pour ceux qui ont déjà trouvé un employeur, l’OSIC propose également de s’occuper des démarches administratives concernant les Visa J-1. Durée des stages proposés: de six à dix-huit mois.
Experiment France, agence spécialisée dans les “échanges culturels internationaux“, propose des formules clés en main pour des stages entre mai et octobre, dans la région de Chicago, et dans des secteurs tels que le commerce, le marketting, la finance, l’ingéniérie, l’informatique, le droit, etc. Si la rémunération n’est pas garantie, les formules comprennent l’hébergement en demi-pension, le transfert à l’aéroport, les démarches de visa, l’assurance médicale et accident, ainsi qu’un encadrement sur place, par un responsable local.
Terra Lingua, autre agence spécialisée dans les séjours linguistiques propose également des stages non rémunérés de 1 à 3 mois dans l’Oregon, avec hébergement inclus.
SILC propose, parmi différentes formules de séjours linguistiques, des stages allant de l’observation (1 à 3 mois) au stage de qualification en entreprise (12 à 18 mois rémunérés).

Comment trouver un stage aux Etats Unis?

LIRE LA VERSION 2014 de cet article ici

Faire un stage aux Etats Unis, c’est d’abord se soumettre à un cadre légal strict: ils ne sont possibles que dans le cadre de programmes structurés par des organismes sponsors, habilités par le Département d’Etat américain à délivrer le formulaire D-2109, prérequis nécessaire à l’obtention du visa prévu pour les stagiaires, appelé visa J-1.
L’idée est d’apparenter ces expériences à une formation professionnelle plus qu’à un véritable travail. Du coup, il existe un certain nombre de professions dans lesquelles il n’est pas possible de faire des stages aux Etats Unis. La liste de ces activités est publiée par le Département d’Etat Américain aux affaires culturelles et à l’éducation . De la même manière, la règlementation se veut de plus en plus stricte, notamment depuis les nouvelles normes entrées en vigueur en juillet dernier: la durée d’un stage est de 18 mois maximum et ne peut désormais plus être obtenu qu’une seule fois dans le cadre de sa formation. Plus d’informations sur le cadre légal? Voir la page dédiée aux stages du site de la Maison des Français de l’Etranger.
Trouver un employeur.
Deux solutions: la démarche personnelle ou les agences de placement. Dans le premier cas, les spécialistes sont unanimes: cibler au maximum son projet en fonction de ses propres attentes et de la façon dont on veut enrichir son CV. “Envoyer 500 CV aux entreprises américaines ou françaises basées aux Etats Unis ne vous apportera que des réponses négatives” affirme Maryam Bozorgmehr, la directrice de l’agence Parenthèse Paris, spécialisée dans les programmes de jobs et de stages à l’étranger. ” Démarcher les entreprises pour un stage aux Etats Unis est souvent une aventure personnelle, entre networking et candidatures spontanées. Néanmoins, les agences de placement se chargent de trouver des stages à l’étranger, ainsi que la prise en charge de la demande de visa, et bien souvent l’hébergement, voire les cours de perfectionnement en anglais. Bref, une option qui facilite bien des démarches, bien que le coût de ces formules “clé en main” soit assez élevé, pouvant aller de 550 à 2000 euros, voire plus, selon le type de service et la durée du séjour proposé. A voir, donc, surtout si le stage n’est pas rémunéré. Vous trouverez ici une liste non exhaustive d’agences de placement.
Pour d’autres, on n’est jamais mieux servi que par soi même. Mais à condition de savoir où chercher. A cet effet, plusieurs organismes publient des revues dans lesquelles on trouve des annuaires ou des listes d’entreprises:
– Le Centre Français du Commerce extérieur (CFCE) propose la consultation sur place, à Paris, des listes d’entreprises. On peut par ailleurs se les procurer à la Librairie du Commerce international. Voir sur le web: Ubifrance
– La Chambre de Commerce Franco-Américaine à Paris publie également une liste de ses entreprises adhérentes sur le territoire Français et Américain. Le site internet propose également des offres d’emplois, ainsi que l’annuaire des chambres de commerce Franco-Américaines aux Etats Unis.
Eventuellement, consulter les magazines économiques américains, tels que Fortune, Business Week ou Forbes peut être utile, ces derniers publiant régulièrement des listes des entreprises américaines les plus importantes. Enfin, le site du New York Times propose des petites annonces spéciales pour les bilingues.
Enfin, certains organismes, comme le CCUSA offrent des stages pratiques aux Etats Unis pour un maximum de 6 mois. Les candidats ont la responsabilité de trouver une société qui leur offre un programme de stage dans l’une des catégories approuvées par l’organisme. Le CCUSA aide à coordonner les candidatures et les entreprises.
Une fois votre stage dégoté, il vous faudra aquérir le fameux Visa J-1 et passer obligatoirement par un organisme sponsor. Cela dit, prendre contact avec un organisme sponsor avant d’avoir trouvé votre employeur n’est pas inutile, dans la mesure où la plupart d’entre elles vous donneront les bons conseils et les bonnes adresses pour optimiser vos recherches, même si elles ne sont “pas des agences de placement” comme l’affirme M. Bozorgmehr à Parenthèse Paris.
Les organismes sponsor et les chambres de commerce
Il existe plusieurs organismes spécialisés dans les programmes de stages internationaux aux Etats Unis. Ils sont les seuls à être habilités à délivrer le fameux formulaire D-2019, sésame qui vous permettera d’obtenir le visa J-1, catégorie “intern”, que votre stage dure plus ou moins de 3 mois ( 18 mois maximum). Vous pouvez soit vous adresser directement à eux, soit passer par votre employeur si vous avez déjà été recruté. Dans un certain nombre de cas, les entreprises travaillent directement avec les organismes sponsor, comme ça été le cas pour Nicolas, étudiant à Science Po Paris, qui vient de faire un stage d’un an à Calyon, une banque d’investissement française basée à New York. “A partir du moment où j’avais passé mon entretien à Paris, la boîte s’est chargée de m’obtenir mon visa” dit-il. Certaines entreprises elles-mêmes peuvent être habilitées par le Département d’Etat, mais c’est un cas de figure assez rare, surtout depuis la nouvelle règlementation. “L’alourdissement des procédure encourage les entreprises à passer par des organismes tiers” ajoute Mme Bozorgmehr.
– Le Council for International Educational Exchange (CIEE) existe depuis 1947, c’est le plus gros organisme sponsor aux Etats Unis, avec plus de 5000 stagiaires par an sur l’ensemble du territoire américain. Depuis 2004, le CIEE est en partenariat exclusif avec l’agence Parenthèse Paris.
– L’AIPT, propose, outre les démarches de visa, d’aider à la recherche d’un stage aux Etats Unis.
IIUSA est un organisme sponsor qui aide à la recherche d’un stage aux Etats Unis, plus particulièrement en Californie.
Les Chambres de Commerce franco-américaines
Une autre solution consiste également à passer par les chambres de commerce franco-américaines implantées dans plusieurs grandes villes des Etats Unis. Pour Christopher Gallagher, le directeur exécutif de la chambre de commerce franco-américaine de New York, cela permet notamment de cibler son projet: “75% de nos stagiaires travaillent dans la banque et dans la finance (…) nous ne sommes pas une agence de placement, mais nous conseillons fortement aux candidats d’avoir une idée précise de ce qu’ils veulent faire“. A Paris, la chambre de commerce franco-américaine propose d’ailleurs une liste de plusieurs centaines d’entreprises américaines et françaises adhérentes.
– L’European American chamber of commerce de Paris, voir sur le site web la liste des chambres de commerce sur le territoire américain.
– La chambre de commerce franco-américaine de New York s’occupe de déterminer l’éligibilité du stagiaire pour un visa J-1, et permet aux candidats d’accéder à de nombreuses informations sur les entreprises new yorkaises, notamment dans la finance.
Pour se renseigner sur les visas:
Ambassade des États-Unis en France
2 avenue Gabriel
75008 Paris, France
Tel: 01 43 12 22 22
Fax: 01 42 66 97 83
Consulat Américain
2, rue Saint-Florentin
75382 Paris Cedex 08
Tel: 01 43 12 22 22
Fax: 01 42 66 97 83

French american psyché

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Faut-il y voir la proximité de Woodstock (à 2 heures de voiture de la Grosse pomme, environ) ajoutée à une bonne dose de francophilie ? Peut-être. C’est en tout cas à New York, sur l’éclectique label Kemado records, que sort la compilation Voyage : Facing the history of French modern psychedelic music. Soit la fine fleur d’une nébuleuse de musiciens français relisant à la sauce d’aujourd’hui le rock cosmique d’hier.
Tout commence par une rencontre : en découvrant Romain Turzi , qui s’est fait un nom avec son groupe éponyme et son album A, les têtes pensantes du label – Andres Santodomingo et Jeff Kaye– ont vent d’une micro-scène psychédélique parisienne. Une communauté de groupes amis ayant emprunté la voie musicale tracée par des prédécesseurs allemands comme Can, Neu, Faust ou Kraftwerk. Coup de foudre : Kemado décide de sortir l’album aux Etats-Unis (date prévue le 4 septembre) et d’y adjoindre une compilation, sous la forme d’une carte dotée d’une adresse web et d’un code permettant de la télécharger gratuitement. « Ce sont Arthur et Romain, les membres de Turzi, qui ont créé cette compilation, raconte Jeff Kaye. Nous trouvions intéressant qu’en France, des groupes dont nous n’avions jamais entendu parler jouent cette musique magnifique. La meilleure façon de la rendre accessible consistait à créer une thématique autour de Turzi. » La compilation sera également téléchargeable de façon payante sur ITunes.
Affublés de patronymes qui rappellent une époque tournée vers les horizons interstellaires – Aqua Nebula Oscillator, Total Peace, Musikæsphera…–, les quinze groupes présents s’attaquent aux seventies. Plutôt du versant sombre que de l’optimisme flower power : on plane, oui, mais au milieu de la mer de nuages noirs d’un rêve agité. « Ces groupes parcourent toutes les couleurs de la musique que nous aimons sur notre label, en mêlant acoustique et électronique, insiste Jeff Kaye. Et tout en conservant une vraie continuité sonore entre eux. »
Les hippies y ont du vague à l’âme et aiment s’y livrer à de longues improvisations déjantées (voir le bien nommé Mantra I du groupe Mogadishow). Les mélodies et riffs de guitare virent à l’obsession, les basses martèlent le tempo de longues cavalcades, les incantations, quand chant il y a, s’y font en anglais … A noter, le rock évasif de Los Chicros qui rendent un hommage vibrant à la Nouvelle-Orléans post-Katrina. Et s’il est parfois difficile de s’y retrouver quand la purée de champignons hallucinogènes vire au gloubiboulga, ce disque réjouira ceux qui souhaitent replonger dans le Summer of Love sans partir à la recherche d’un vieux 33 tours de Jimmy Hendrix.
Et en attendant le 4 septembre, on peut toujours se rendre à l’exposition que le Whitney Museum consacre à l’art psychédélique.
Voyage : Facing the history of French modern psychedelic music, disponible avec la version américaine de l’album A de Turzi.sur Kemado records. Sortie prévue le 4 septembre (disponible également sur ITunes à partir de cette date). L’album de Turzi, est disponible en France sur le label Record Makers.
Turzi doit se produire à New York le 14 octobre prochain.

Sarkozy, "meilleur ami des Républicains" ou "social-démocrate"?

Michael Moran, du CFR tente d’y voir clair dans les jugements Américains sur les trois premiers mois de Nicolas Sarkozy. Pas facile. D’un côté, les Républicains, particulièrement les candidats pour 2008, s’enflamment et rivalisent d’amabilité vis-à-vis du président français.
Mais de l’autre côté, les gardiens de l’orthodoxie conservatrice américaine s’alarment et tentent de réveiller les politiciens enamourés en tentant de les convaincre que leur héros et plus un social démocrate qu’un “supply-side conservateur” (si quelqu’un à une proposition de traduction non littérale… Je pense qu’on dirait sans doute “ultra-libéral”, mais évidemment la connotation n’est pas la même).
Et comme d’habitude, rappelle le chroniqueur du CFR, le coup de pied de l’âne est venu du Wall Street Journal, qui trouve Sarkozy “très ancien régime”…
Participez au débat en postant vos commentaires ci-contre.
Lire ici l’analyse du CFR

Globalement warming

«Donald Rumsfeld a quitté le Pentagone, Nicolas Sarkozy est arrivé au palais présidentiel de l’Elysée et – voilà – cinq ans de froideur de Washington à l’égard de la France se terminent.» Le Washington Post raconte comment des deux côtés, on rattrape le temps perdu. Un porte-avion américain a fait étape à Cannes, le secrétaire à la Défense, la secrétaire d’Etat et pas moins de quatre juges de la cour suprême sont allés en visite en France. Et le dernier salon du Bourget en juin comptait 27 représentants du Pentagone, contre zéro en 2003.
Question réchauffement franco-américain, le Los Angeles Times met le succès du film Ratatouille dans le même sac que le pique-nique de Bush et Sarkozy. «Soit la nourriture est un facteur clé des relations géopolitiques, soit les américains ont changé d’avis à propos de la France.»
La plupart des journaux américains ont relevé la visite de Bernard Kouchner à Bagdad, interprétée comme annonçant une nouvelle implication de la France en Irak dans un rôle de médiateur. «Vendre l’idée d’un plus grand engagement en Irak aux Français pourrait s’avérer difficile», note Katrin Bennhold dans le New York Times.
Elaine Sciolino du New York Times a lu le livre de Yasmi Reza. Son article comprend la plus longue parenthèse du monde (14 lignes) sur les problèmes de poids «bien documentés» de Nicolas Sarkozy et les efforts de Paris Match pour les gommer en photo.
Dans le Washington Post, le chroniqueur conservateur George Will appelle les conservateurs américains à revenir sur terre à propos du nouveau président français. Sarkozy est «une fontaine de formules suspicieusement opaques» quand il parle d’économie et semble défendre un protectionnisme assumé. Sous le titre «ce que Sarkozy ne changera pas», il rappelle aussi que Ségolène Royal a obtenu la majorité des voix des électeurs dans les tranches d’âge de la population active.
Chicago attend l’extradition par la France d’un homme suspecté d’avoir assassiné un dermatologue pour se venger d’un traitement contre l’acné qui l’aurait rendu impuissant. La France refuse parce que Hans Peterson a aussi la nationalité française. Les sénateurs Dick Durbin et Barack Obama ont adressé une lettre à Bernard Kouchner le priant de changer d’avis, résume le Chicago Tribune. Un chroniqueur du Chicago Herald propose de l’échanger contre Manuel Noriega dont la France souhaite l’extradition.
Jusqu’à présent, explique le New York Times, les programmes de classe bilingue des écoles publiques de New York n’avaient lieu qu’en espagnol ou en chinois, des langues considérées comme des «outils pratiques pour des succès futurs». Des cours se feront aussi en français à partir de la rentrée. De l’avis du groupe de parents derrière cette initiative, il ne fut pas aisé de «convaincre d’autres parents que le français pouvait être utile pour plus que pour regarder des films d’art et essai ou lire une carte des vins».
Le Washington Post a rencontré Julie Delpy à l’occasion de la sortie de son film. Malheureusement, le jour de l’interview, elle est barbouillée après une intoxication alimentaire. Elle commande des carottes à la vapeur. «Zey loaded zis with so much butter zat I am going to zrow up», dit elle en anglais. C’est pas gentil de se moquer des gens qui ont un accent.
Je ne sais pas par quel mystère, ce dessin du New Yorker du 23 juillet avait échappé à cette revue de presse. On voit un couple qui se pomponne pour sortir. «Pas la peine de te laver, dit Monsieur à Madame, on va voir un film français».

Du rififi dans le Charolais

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Avec un chef réputé, Philippe Roussel, originaire de Guérande et renommé pour son Café d’Alsace, avec un propriétaire expert en “vrai-faux” bistro français, Simon Oren ( French Roast, Café d’Alsace et Marseille), Charolais avait tout pour réussir. Boeuf bourguignon, coq au vin, le “steakhouse à la Française” proposait le meilleur de la cuisine bourguignonne, à des prix raisonnables. Inutile de saliver : moins de deux semaines après son ouverture, Charolais n’est plus. En passant au coin de Varick Street, une stèle remplace le traditionnel menu affiché, et indique la fermeture du restaurant.
Mais que s’est-il vraiment passé ? Retour sur le feuilleton “Charolais”.
Premier épisode : le restaurant devait à l’origine porter le doux nom de La Moelle, puis Charolais. Il ouvre finalement le 20 Juillet sous le nom Côte d’Or. La Moelle ne sonnait pas bien et était difficile à comprendre pour les américains. Charolais ne convenait pas non plus car le restaurant ne parvenait pas à trouver un fournisseur de viande de Charolais, selon Gael Greene, la grande prêtresse de la gastronomie new yorkaise, qui commet son “Insatiable Critic,” dans les colonnes du New York Magazine chaque semaine.
Deuxième épisode : les responsables doivent changer le nom, Côte d’Or étant déjà pris notamment par l’entreprise de chocolat belge éponyme, raconte encore Gael Greene qui a suivi toute l’histoire. Dans le même temps, Roussel parvient à trouver un fournisseur de viande de Charolais situé dans le Montana. Le restaurant peut revenir à son concept originel. Le 27 Juillet, feu Côte d’Or, vive Charolais.


Troisième épisode : quelques jours plus tard, le 13 Août, Charolais ferme subitement. “La devanture du restaurant était cachée par des échafaudages. Nous ne pouvions pas nous servir de la terrasse,” dit Philippe Roussel. Les “barricades” du propriétaire, qui devaient n’être qu’éphémères, rendaient apparemment l’entrée périlleuse. La malédiction Charolais continue donc. “Si Charolais avait ouvert à peu près n’importe où à Manhattan sauf dans ce coin malaisé de Varick Street, il y aurait eu une file d’attente dans tout le block. La formule était très bonne et la cuisine délicieuse,” renchérit Gael Greene.
Nul ne sait si Charolais va rouvrir. “La réouverture est prévue pour l’automne,” assure une attachée de presse du restaurant. “Peut-être avec un concept repensé“, ajoute un autre responsable des relations publiques. D’autres sons de cloche se font entendre dans l’industrie. Les investisseurs auraient-ils changé d’avis et décidé de cesser les frais ? Simon Oren aurait-il souhaité se consacrer à d’autres projets et d’apporter son aide à Andi D’Amico et Robert Guarino du bistrot Marseille pour leur tout nouveau restaurant italien dowtown Nizza ? “Dans cette histoire, avec la fermeture de Charolais, ma critique initialement prévue n’a pas été publiée, et j’ai dû en réécrire une autre en quelques heures” soupire Gael Greene.

"Une nouvelle ère dans les relations entre Washington et Paris"

French Morning: Nicolas Sarkozy reçu « comme un ami de la famille » à Kennenbunkport, Bernard Kouchner en visite surprise à Bagdad. Au delà de l’aspect médiatique, peut-on parler d’une nouvelle diplomatie franco-américaine?
Charles Kupchan: Oui. Je pense que nous sommes au début de ce qui pourrait être un changement substantiel dans les relations franco-américaines. Je suis supris de voir la rapidité avec laquelle le ton et l’ambiance ont changé. Avant son élection, tout le monde savait que Sarkozy était plus pro-américain que les autres présidents de la Veme République. Durant la campagne, il a clairement annoncé qu’il adopterait une approche différente de celle de ses prédécesseurs. Mais je pense également qu’il devra être prudent dans ses relations avec les Etats Unis, du fait de la longue histoire faite de rivalités entre les deux pays. Effectivement, je suis assez surpris de la façon dont Sarkozy a mené les choses, passant ses vacances ici aux Etats Unis, se rendant à Kennenbunkport pour un déjeuner informel avec la famille Bush, et, plus récemment avec la visite de Bernard Kouchner en Irak. Cela aussi est un signe fort, qui suggère que la France est prête à jouer un rôle politique beaucoup plus significatif pour essayer de stabiliser l’Irak. Autant de changements qui viennent suggérer une nouvelle ère dans les relations entre Washington et Paris.
French Morning: Dans le New Yorker cette semaine, Adam Gopnik parle de l’élection de Nicolas Sarkozy comme le “possible marqueur du début de la période post-Américaine”. En 2002, vous prévoyiez l’avènement d’un monde multipolaire*: y sommes-nous arrivés?
Charles Kupchan: Je dirais que Sarkozy représente certainement une rupture avec le passé. Il est issu d’une nouvelle génération d’hommes politiques français, n’ayant ni le même profil, ni le même parcours que la génération de l’après guerre, du Général de Gaulle à Jacques Chirac. D’une certaine manière, Nicolas Sarkozy ralentira le processus de résistance Européenne à la puissance Américaine: quand Chirac et Shroeder étaient au pouvoir, ils essayaient activement de construire l’Union Européenne comme un contrepoids aux Etats Unis. Je pense que sous Sarkozy et Merkel, l’Union Européenne sera plus atlantiste. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas en train d’aller vers un monde multipolaire. Je pense que nous y sommes déjà. La Chine, l’Inde, la Russie sont aujourd’hui des acteurs de premier plan. Mais je ne pense pas que Sarkozy joue un rôle là dedans. Sur bien des aspects, il va aider à garantir de meilleures relations transatlantiques. Je pense que nous sommes à un moment où l’influence des Etats Unis est en baisse. Cela va être extraordinairement difficile pour les Etats Unis de se remettre de la guerre d’Irak, avec le grand coup que porte ce fiasco à l’image de l’Amérique dans le monde. Mais c’est un développement qui est assez séparé de l’élection de Sarkozy. Je pense plutôt que le gouvernement Français dirigé par Sarkozy va aider les Etats Unis parce que la France est aujourd’hui plus disposée à être un partenaire plus fiable, ce qui est exactement ce que nous avons vu aujourd’hui avec la visite du ministre des affaires étrangères en Irak.
French Morning: D’un autre côté, Gordon Brown semblait plus distant vis à vis de George W. Bush. Nicolas Sarkozy va-t-il remplacer Tony Blair?
Charles Kupchan: Je n’irai pas aussi loin. Je pense effectivement que Gordon Brown va certainement garder plus de distances par rapport à Washington, contrairement à Tony Blair, mais je ne vois pas non plus Nicolas Sarkozy remplacer M. Blair. Je n’imagine pas les relations franco-américaines ressembler aux relations anglo-américaines. Néanmoins, je pense que, au lieu d’avoir affaire à des relations diplomatiques marquées par l’idéologie, les relations franco-américaines seront plus marquées par le pragmatisme. Il y’aura bien des sujets sur lesquels les deux pays resteront en désaccord, mais je pense qu’il y’aura plus de points sur lesquels les deux pays travailleront ensemble et auront des perspectives communes.
French Morning: Selon vous, quelles sont les attentes de la Maison Blanche vis à vis de la France, notamment sur la question irakienne et la “guerre contre le terrorisme”?
Charles Kupchan: Je suppose que l’Administration Bush doit se réjouir de voir que le gouvernement français s’est engagé sur la question irakienne. Alors que la plupart des alliés de Washington sont en train de quitter l’Irak, voilà un pays qui vient prendre les devants pour essayer de trouver une issue positive à la crise. C’est un fait qui doit être certainement accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par Washington, mais je pense toutefois que personne ne se fait d’illlusions: les troupes françaises ne débarqueront pas en Irak lundi prochain, mais, on assiste clairement à une prise d’initiative de la France pour essayer de stabiliser le pays, là où les Etats Unis n’ont pas vraiment brillé jusqu’alors…
French Morning: Pensez-vous que ce rapide réchauffement des relations franco-américaines aura une influence sur des grands dossiers internationaux comme le Proche et le Moyen Orient, où les positions françaises ne sont pas susceptibles de changer?
Charles Kupchan: Je pense qu’il y’aura des conséquences positives, que nous verrons plus de coopération sur le processus de paix au Proche Orient et sur la stabilisation du Moyen Orient. Sur l’Afghanistan, la France et les Etats-Unis n’ont pas d’autres choix que celui d’une coopération renforcée. Je pense également que Sarkozy pourrait rejoindre Bush pour essayer d’imposer des sanctions à l’Iran. En même temps, toute option militaire prise par Washington contre Téhéran pourrait ne pas être soutenue par la France ou n’importe quel autre pays en Europe. Il y aura toujours des différences d’opinion sur d’autres sujets, notamment le processus de paix au Proche Orient. Je ne dis donc pas que les choses couleront d’elles mêmes. Il y’aura toujours des sujets de discorde. Je ne serais par ailleurs pas surpris que Sarkozy se trouve confronté à des résistances internes, en France. Il a démarré très fort, depuis son élection, sur la poltique étrangère comme sur la politique intérieure, mais, selon moi, il y aura un retour de baton.
French Morning: Nicolas Sarkozy est-il trop atlantiste?
Charles Kupchan: Il y a en France une tradition de résistance politique, à travers les manifestations, les grèves, etc. Je pense que, notamment sur des questions comme la réforme de la fiscalité ou la réforme du droit du travail, Sarkozy rencontrera des blocages. De ce point de vue, son côté pro-américain pourrait se retourner contre lui en cas de conflit intérieur. Il est difficile de savoir sur quel sujet cela émergera, mais je pense qu’il y a cette possibilité. Je pense également que, dans un futur proche, il pourrait rencontrer des réticences de la part de ses collègues européens. Même si il a fait un très bon travail lors du dernier Conseil européen, notamment sur l’adoption du traité simplifié par les Polonais, il a suscité quelques craintes chez d’autres partenaires comme les Allemands ou chez les Portugais. Le risque est qu’il soit d’avantage perçu comme un président Français que comme un leader Européen.
*Charles Kupchan, The End of American Era. US Foreign Policy and the geopolitics of the twenty-first century, Knopf, New York, 2002.