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Sarkozy l’Américain, le vrai

Il est en fait le demi-frère du nouveau president de la République française, et leurs contacts ont été pendant longtemps des plus épisodiques. Oliver est le fils que Paul Sarkozy de Nagy-Bosca, a eu avec sa seconde femme, après avoir quitté son premier foyer alors que Nicolas avait 5 ans. Les deux hommes ont 15 ans d’écart.
Oliver est né en France, et s’appelait alors Pierre Olivier. Sa mère, Christine de Ganay avait épousé Paul Sarkozy qui allait bientôt à nouveau divorcer. Jusqu’à l’âge de 7 ans, Olivier vit à Paris avec sa mère et rencontre régulièrement ses trois demi-frères (Nicolas, Guillaume et François). Puis Christine de Ganay se remarie à son tour avec un Américain, Frank Wisner, un diplomate avec lequel la famille va alors voyager à travers le monde, de postes en postes. Franck Wisner (le beau-père d’Olivier -vous suivez toujours?) est aujourd’hui le représentant special des Etats-Unis au Kosovo.
Après une enfance voyageuse, Oliver intègre une “boarding school” britannique avant de poursuivre ses études en Grande-Bretagne. Il est diplômé d’histoire médiévale. Il entame ensuite sa carrière dans la banque d’investissement.
“Big bonuses”
UBS l’a “chassé” en 2002 chez Crédit Suisse First Boston. Depuis, Oliver (il a choisi d’américaniser son nom) est devenu une des stars du monde bancaire new-yorkais à seulement 37 ans, à la tête de la division “Financial Institutions Group”. Il y a supervisé quelques-unes des plus grosses fusions-acquisitions de banques aux Etats-Unis, notamment l’achat de MNBA par Bank of America pour 35 milliards de dollars.
La très “successful” carrière d’Oliver Sarkozy le met en tout cas à l’abri des cadeaux de milliardaires qui causent ces jours-ci des ennuis à son grand frère. En 2002, Credit Suisse avait tenté de le retenir avec un bonus de 4 millions de dollars (en plus d’un salaire de 3,5 millions de dollars). En vain: UBS avait fait mieux. Et depuis, les bonus se sont encore envolés, notamment l’an dernier. “En 2006, il a à coup sûr empoché un bonus qui se compte en dizaines de millions de dollars” estime un de ses collègues de Wall Street.
Coeur à gauche
Oliver Sarkozy habite l’ancien appartement du photographe Richard Avedon, acheté l’an dernier. Il est marié à une Française, Charlotte, avec laquelle il a eu deux enfants: Julien, 6 ans et Margot 4 ans. Tous deux sont scolarisés au Lycée Français de New York.
Lorsque son grand frère est venu en septembre dernier aux Etats-Unis, Oliver l’a fait profiter de son réseau étendu de relations en lui faisant rencontrer différentes personnalités du monde des affaires.
Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui considèrent que le programme et les idées politiques du nouveau president français le placeraient du côté démocrate. L’orientation du petit frère semble confirmer: le coeur d’Oliver penche visiblement à gauche. Il donne régulièrement à des campagnes politiques, pour la plupart de candidats démocrates.

La grande prêtresse du foie gras

Un de mes amis journaliste avait rencontré Ariane Daguin. Je m’en suis souvenue avant d’aller la voir, je lui ai demandé ce qu’il savait d’elle, et j’ai reçu ce mail. « C’est en sortant de son “D’Artagnan” que j’ai pour le seule et unique fois de ma vie préféré laisser la moto au parking. J’ai rampé jusqu’à un taxi, dans lequel j’ai rampé avant d’hésiter sur mon adresse. Avant çà, on avait fait une séance de “rameurs”, assis par terre à la queue-leu-leu, les uns encastrés dans les autres, en slip, devant le bar du restau. » Quatre ans plus tard, au restaurant Frank dans le Chelsea Market, je trouvais Ariane Daguin face à une file de gens assis par terre, à la queue-leue-leue en train de ramer au son d’un groupe de bandas, Ariane donnant le tempo.
Pour une raison inconnue, notre reporter n'a pu prendre que cette photo (Ariane Daguin est en rouge au fond)
C’était Dimanche dernier. On couronnait les gagnants de son Duckathlon, un rallye qu’elle a lancé à New York, inspirée par le marathon des Leveurs de coude parisiens. « Eux, c’est plutôt un truc pour boire. Moi j’ai voulu insister sur la gastronomie. » dit-elle. La gastronomie dans son sens large à juger les épreuves organisées dans les restaus du Meatpacking : siffler des verres chez Jarnac pour reconnaître lequel ne contient pas d’Armagnac, faire le tour de la table de la cuisine en palmes, manger du steak chez Craft et deviner quel bœuf a été nourri à l’herbe… La plupart des équipes sont composées des cuistos des meilleures tables de la ville : Picholine, Chanterelle, le Bernardin…
Dans la salle du restaurant Frank’s où se tient la remise des prix, plusieurs personnes portent des badges « cancanez si vous aimez le foie gras ». Une équipe s’est choisie des t-shirts imprimés de pattes de canards avec un slogan « got foie gras ? » Car Astérix à l’accent gascon, c’est Ariane Daguin, une Française qui défend la citadelle du foie gras depuis que des associations de protection des animaux tentent d’en faire bannir la vente, voir la production, aux Etats-Unis.
Ariane et le foie gras, c’est une longue histoire. Née d’une famille de restaurateurs depuis huit générations, elle a failli quitter les rails. Fille du chef André Daguin, elle était venue faire des études de journalisme à Columbia. A New York, elle a travaillé à la charcuterie des Trois Petits Cochons, d’abord à temps partiel, puis à en oublier de finir ses études. Un jour, un type a poussé la porte avec un foie gras. « Je ne pouvais laisser passer ce moment historique », raconte t-elle encore émue. Elle a tenté d’expliquer à ses employeurs qu’il était indispensable de rajouter le foie gras à leurs spécialités. Ils n’ont pas osé. Ariane a suivi le foie gras, et a monté D’Artagnan, premier distributeur de foie gras aux Etats-Unis.
C’était il y a 22 ans. Aujourd’hui, son entreprise est installée à Newark («pour être prêt de l’aéroport»), et elle tourne à bloc (de foie gras). Ariane a même installé une douche dans son bureau, qu’à Noël dernier elle n’a pas quitté pendant cinq jours et cinq nuits.
Et curieusement pour quelqu’un qui peut passer la nuit au bureau, elle a aussi d’autres activités. On ne s’étendra pas sur les cours de saxo (pour apprendre à jouer l’air sur lequel on fait du rameur assis par terre), les tournois de belotes, le militantisme pour l’ouverture d’un terrain de pétanque à Central Park (oui, elle aussi a remarqué comment les expats peuvent devenir plus français que les Français), la présidence de « l’association des nouvelles mères cuisinières » (une association de femmes chefs)… Elle a surtout pris la tête de l’Artisan Farmers Alliance, une association de producteurs de foie gras. Leurs méthodes n’ont rien d’artisanal. Ils ont embauché un lobbyiste à Washington et s’emploient à « éteindre des feux » quand des projets de législation visant à interdire le foie gras apparaissent du Connecticut à la Californie … « Sur le plan législatif, on gagne » explique t-elle. Elle attend, optimiste le verdict du procès que l’association a intenté à la ville de Chicago qui a interdit le foie gras. « Quand même Chicago la capitale des abattoirs… »
Du point de vue de l’opinion publique, le bilan est plus mitigé. Elle s’inquiète de l’impact des campagnes anti foie gras auprès de l’opinion. Le camp d’en face (les associations Peta et HSUS) dispose, selon elle, d’un budget annuel de 200 millions de dollars et surtout de la circulation d’une horrible vidéo de gavage (« ça a dû être tourné à Madagascar »). Ariane Daguin est assez convaincante quand elle explique que le métabolisme du canard le prédispose à faire du foie gras et que ses producteurs sont victimes d’une injustice (« et on ne parle pas des conditions de transport du homard »). Elle s’agace aussi à l’idée que les groupes de défense des animaux mettent le foie gras dans le même sac que le porc et le veau de batterie. « Ca fait 22 ans que je me bats pour les produits organiques aux Etats-Unis et je me retrouve dans le rôle du méchant…. »
Revers de la campagne, le foie gras jusque là inconnu du grand public y a gagné en visibilité ; A Chicago, une ville qui s’y connaît en matière de lutte contre la prohibition, l’interdiction du foie gras a poussé les libertaires à en mettre partout. Jusqu’à un vendeur de hot-dog qui en sert une recette au foie gras. Il a pris une amende de 250 dollars. Probablement les 250 dollars les mieux investis selon Ariane, « il a eu quatorze télés chez lui ». Inutile de dire que le marchand de hot-dogs au foie gras est depuis un client de D’Artagnan. Ce que pense Ariane Daguin de cette manière de l’accommoder ? Je lui dis en avoir récemment goûté en donuts au restaurant Fireside. Elle ne trouve rien à y redire : c’est une femme qui préfère l’excès de créativité aux brides traditionalistes trop serrées.

Poiret, "roi de la mode" au MET

François-Henri Pinault (patron de PPR, propriétaire de la FNAC, la Redoute, Gucci,etc et heureux fiancé de l’actrice Salma Hayek), l’actrice Cate Blanchett, Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Balenciaga et Anna Wintour, la puissante rédactrice en chef du Vogue américain, ont inauguré ce lundi 7 mai une importante rétrospective du travail de ce couturier de génie au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York.
Reconnu pour son génie de drapier, le grand couturier révolutionne l’habillement féminin au tournant du 20ème siècle et jusque dans les années 30, en l’affranchissant du corset, des jupes à baleines et des fanfreluches qui opprimaient le corps des dames de l’époque. Poiret dessine des tenues souples (qui font parfois scandales), inspirées entre autres de l’Orient, du fauvisme et des ballets russes.
Certains costumes, acquis par le MET lors de la vente aux enchères de la collection privée de la famille Poiret en 2005, seront montrés pour la première fois au public.
Du 9 mai au 7 août 2007
Metropolitan Museum of Art
1000 Fifth Avenue, New York, New York 10028.
Entrée : 20 dollars.

Tous les résultats des Etats-Unis

Ensemble des Etats-Unis
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|74 611| 36,40% |63,69% |36,31%|
Résultats consulat par consulat:
Consulat d’Atlanta:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
| 3 213 | 35,48%| 65,8% |34,2%|
Consulat de Boston:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|3 914 |41,65%| 53,4% |46,6%|
Consulat de Chicago:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|4 394 | 33,55% | 62,4% |37,6%|
Consulat de Houston:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
| 3 930 | 34,38% |72,2% |27,8%|
Consulat de New Orleans:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|565 | 34,69% | 49,2% |50,8% |
Consulat de Los Angeles:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|12 665 | 27,11%| 63,8% |36,2%|
Consulat de Miami:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
| 6 887| 28,40% | 81,7% |18,3% |
Consulat de New York:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
| 18 400| 43,15% | 65,2%| 34,8%|
Consulat de San Francisco:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|12 204| 37,15% | 56,2%| 43,8%|
Consulat de Washington:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|8 439| 41,57% | 61,8% |38,2%|
Au Canada:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|46330| 44,2%|46,1%|53,9% |
En Amérique Centrale et du Sud:
Mexique:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|9815| 36,5% | 56,7% | 43,3% |
Argentine:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|11630 | 22,2% |49,7% | 50,3% |
Brésil:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
|10887 | 33,5 % |54,5% | 45,5% |
Chili:
|Inscrits|Participation|Sarkozy|Royal|
| 6281 | 45,3% |59,6% | 40,4% |

Sarkozy à 65%

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La participation sur les 9 bureaux de vote ouverts par le consulat de New York (8 à New York et un à Princeton) atteint 43,15 %. Ce score est nettement moins élevé qu’en métropole, mais c’est plus qu’à l’ordinaire à New York. Par rapport au premier tour (39,1 %), la participation a même progressé. New York a en cela suivi la même tendance qu’en métropole.
Nicolas Sarkozy (52,1 % au 1er tour) atteint 65,19 %; Ségolène Royale (22,9 % au 1er tour) est à 34,81 %.
Au vu des résultats du 1er tour, ce score de Sarkozy n’est pas surprenant et ne peut guère être extrapolé pour prévoir les résultats nationaux. En revanche, il donne des indications intéressantes quant au report des voix de François Bayrou; indications qui peuvent elles donner des tendances sur le comportement des électeurs au niveau national.
Au 1er tour à New York, François Bayrou avait engrangé 18,8 % des voix, soit 1360 voix. Les candidats du deuxième tour se sont partagé ces voix avec semble-t-il un avantage à Nicolas Sarkozy: il progresse entre les deux tours de 1328 voix, Ségolène Royal gagnant elle 1065 voix.
Les résultats définitifs à New York
Inscrits : 18400

Votants : 7940

Participation : 43.15 %


Nuls = 114

Exprimés = 7828

Sarkozy : 5103 = 65,19 %

Royal : 2725 = 34,81 %

Dernière ligne droite

« Les élections américaines de 2008 gagneraient à avoir un goût de France ». C’est écrit dans un éditorial de USA Today « Les Américains auraient des raisons d’envier – oserions nous dire « d’imiter » ? – certains aspects de la campagne » présidentielle française. » Parmi ses raisons : une participation à 84% (« contre 64 % en 2004 aux Etats-Unis »), une première candidate à la présidentielle (« même si Hillary Clinton pourrait la talonner de près »), la qualité du débat regardé par la moitié de la population française en âge de voter (« contre moins de 30 % pour le débat Bush Kerry »), et une « vraie différence » entre les candidats (« Sarkozy défend un traitement de choc un peu similaire à celui que Margaret Thatcher avait appliqué à la Grande-Bretagne » alors que Royal défendrait « les avantages sociaux du berceau à la tombe et les droits des employés, des politiques dont la France a de moins en moins les moyens »).
L’éditorial du Washington Post indique aussi une préférence pour Nicolas Sarkozy. Il serait « plus susceptible d’entreprendre les réformes économiques dont la France a désespérément besoin » veut croire l’édito qui rappelle, comme l’a fait celui de USA Today, qu’en 25 ans le PNB par tête français a chuté de la 7ème à la 17ème place dans le monde. « Sarkozy en comprend les raisons » selon l’éditorialiste du Washington Post alors que « Madame Royal a fait clairement comprendre qu’elle ferait empirer la sclérose ».
La préférence pour Sarkozy serait partagée dans la capitale américaine. « Ce n’est pas souvent que les politiciens américains ont un clair favori dans une élection présidentielle française » insiste l’édito. « Souvent le candidat le plus digeste est quelqu’un comme le président sortant Jacques Chirac qui définit sa politique en étrangère en opposition à celle des Etats-Unis ». Ce serait pour le Washington Post dans « ce moule » que se serait coulée Ségolène Royal. Alors que Nicolas Sarkozy « admire ouvertement les Etats-Unis ».
L’éditorial du Los Angeles Times compare aussi l’américanophilie supposée des deux candidats. Mais malgré l’image pro-américaine de Sarkozy, « ce serait une erreur de s’attendre à ce que la France soit plus alignée sur les Etats-Unis sous Sarkozy ». Car, rappelle l’éditorial, «comme presque tous les hommes politiques français, il était profondément opposé à la politique de la Maison Blanche en Irak et est favorable à un retrait des troupes françaises d’Afghanistan, ce qui pourrait bientôt s’avérer dangereux». Quant aux échanges commerciaux, « les deux candidats sont foncièrement français, c’est-à-dire protectionnistes ».
De toute façon, analyse Elaine Sciolino dans le New York Times, la politique étrangère n’a pas été un enjeu de ces élections. « Parfois les candidats avaient plus l’air de participer à une élection locale que de briguer la présidence d’une puissance nucléaire à la sixième économie mondiale. L’Irak et la relation de la France avec les Etats-Unis n’ont par exemple jamais été mentionnés » dans le débat. Ses extraits du débat sont gratinés. (« Non » répond t-elle. « Ah » dit-il.) «Leur ton faisait penser à un couple se chipotant à la table du petit déjeuner, avec le mari contenant mal son sentiment de supériorité et la femme l’attaquant parce qu’il n’écoute pas ».
Enfin pour ceux qui manquent encore d’informations sur les candidats, le New York Times publie en une un article consacré aux relations compliquées de Sarkozy aux immigrants. Le « possible prochain président » est « le fils d’un immigrant au nom pas très français qui a fait beaucoup, pour ne pas dire plus que n’importe quel autre responsable français pour améliorer le statut des minorités ». Il a même « défendu la discrimination positive à l’américaine, une hérésie pour beaucoup dans une France officiellement égalitaire et aveugle à la couleur de la peau ». Pourtant il est même persona non grata dans les banlieues, où son style a fait de lui « un ennemi pour beaucoup de jeunes minorités ».
Le Los Angeles Times consacre un article à Ségolène Royal. On l’a dite « froide », « autoritaire », « ambitieuse », « sans contenu »… et « tout cela venant de ses amis de gauche ». Mais cela ne nuit pas forcément à un candidat pro-changement de se faire allumer par l’establishment, fait valoir le quotidien.
« Son programme est un amalgame compliqué de gauche (35 milliards de nouvelles dépenses publiques), de droite (service militaire obligatoire pour les délinquants) et de centre (les étudiants seraient payés mais devraient enseigner). Son message est plus simple : la politique ça doit être souple. Et avec une mère courageuse au bon sens pratique à la tête du pays, tout se passera bien. Elle n’a ni grande vision historique, ni programme économique cohérent qu’on puisse résumer sur un autocollant. Ce qu’elle a, c’est une image de rupture avec le passé ».
Les Français ont effectivement besoin qu’on leur remonte le moral, insiste le Los Angeles Times « un sondage montrait la semaine dernière que les Allemands, les Italiens et les Espagnols ont tous une meilleure image de la France et de ses habitants que les Français ont d’eux et de leur pays ».

La fête de la musique débarque à New York

VOIR ICI LE PROGRAMME DE LA FETE DE LA MUSIQUE A NEW YORK
Il y avait bien eu quelques tentatives des services culturels de l’ambassade ou de l’Alliance française, mais la sauce n’avait jamais pris: alors que 300 villes dans le monde célèbrent désormais la Fête de la musique chaque 21 juin, New York (et le reste des Etats-Unis) boudait.
Aaron Friedman a décidé que ça changerait. Après avoir étudié la musique à Columbia, ce jeune homme a passé un an à Bordeaux. C’est là qu’il a découvert la Fête de la musique, “le spectacle le plus incroyable que j’ai jamais vu”. Depuis, de multiples expériences politiques et militantes (de la lutte contre les alarmes de voiture dans New York à la campagne de John Kerry en 2004) lui ont donné l’expérience nécessaire pour se lancer dans l’aventure et tenter de donner aux New Yorkais “cette occasion de se parler, se regarder, interagir… Dans cette ville, les gens marchent dans la rue et ne communiquent pas”.
Avec le soutien d’une très ancienne et respectée association, Citizens Committee for New York, Aaron Friedman a lancé “Make Music New York” qui verra sa première édition le 21 juin prochain. Le nom est dérivé du jeu de mots employé en France au moment du lancement de la Fête (“Faites de la musique”).
“Make Music New York” reprend l’esprit et les principes de la Fête de la musique: de la musique pratiquée par qui veut et écoutée par qui veut, dehors, gratuitement. Friedman prévoit 1200 concerts gratuits à travers la ville, dans les 5 boroughs.
Il y aura aussi, comme pour l’originale, quelques grandes scènes: à Dumbo (Hip hop under the bridge), South street seaport, Lincoln Center, Greenwich village, entre autres.
Mais il a tout de même fallu faire des compromis sur la spontanéité de l’évènement, face à des autorités de la ville pas toujours enthousiastes. “Ils avaient parfois du mal à comprendre de quoi il s’agissait” dit Hervé Bordier, coordinateur de la fête de la musique au ministère de la Culture français et qui a épaulé Aaron Friedman dans ces démarches.
Au départ, les autorités avaient exigé des autorisations préalables pour tous les concerts prévus, de l’orchestre symphonique au flûtiste solo. Finalement, explique Aaron Friedman, “la responsable du bureau des autorisations vient de prendre sa retraite et les règles ont changé”. Conformément à l’esprit de la Fête de la musique, les petites formations acoustiques (donc sans amplis ni installation d’aucune sorte) pourront s’installer à un coin de rue et célèbrer l’été à leur manière. Les concerts plus importants, notamment ceux nécessitant la fermeture de rues à la circulation devaient eux obtenir une autorisation avant le 1er mai. En tout, 87 “community groups” (associations de blocs, jardins communautaires, églises, etc) ont obtenu ces autorisations à travers toute la ville.
Mais il y aura aussi une absence de taille, celle de Central Park: le 21 juin est aussi le jour d’une grande course d’entreprises, le Chase Corporate challenge. Pas de place donc pour les musiciens au milieu des banquiers en shorts.
Le site de Make Music NY

Brunch électoral French Morning

Dimanche 6 mai, de Midi à 4 pm, rejoignez l’équipe et les lecteurs de French Morning pour suivre sur écran géant la retransmission de la soirée électorale.
Au restaurant OPIA, 130 E 57th Street (57th street et Lexington). Résultats à 2 heures.
Buffet : 30 dollars. Reservation obligatoire: [email protected]
Les autres évènements organisés dimanche:

Le Skyroom
Organisé par l’Alliance Française
22 East 60th Street (entre Madison & Park)
De 13h à 18h.
RSVP avant le 3 mai 2007
(646) 388-6681
[email protected]
Brasserie Julien
Des menus à l’image des candidats seront proposés entre 30$ et 40$.
1422 Third Avenue
Réservations: (212) 744 6327
Felix
Felix lui aussi vous propose de suivre les résultats à partir de 11h30.
Prix: environ 25$
Réservations: (212) 431 0021
340 W Broadway
Cercle Rouge
A partir de 11h
Prix 18$95
241 West Broadway
Réservations: (212) 226 6252
Boucarou Lounge
Organisé par les French Tuesdays
A partir de midi
Prix 27$
64 East 1st Street (between 1st & 2nd Ave)
Réservations: (212) 529-3262
Cafe Charbon
Organisé par l’ADFE.
A partir de 11H30
Prix 11$95
170 Orchard street
Réservations: (212) 420 7520
Hors de Manhattan: nous avons désespéremment cherché, notamment à Brooklyn. Malheureusement aucun des restaurants que nous avons contacté avait prévu d’évenement spécial. Let us know…

Où suivre le débat électoral

Le restaurant Opia propose la diffusion de TV5 Monde à partir de 15h
130 East 57th Street (corner of Lexington Avenue)
Contact: 212 688 3939
L’alliance Française organise une retransmission en direct au Skyroom à partir de 15h.
Le Skyroom
22 East 60th Street (entre Madison & Park)
Contact: 212 355 6100
L’ADFE et le comité de soutien à Ségolène Royal organise un soirée autour de la retransmission sur TV5 Monde.
Contact et Information:
[email protected]
917-650-6932
Pour suivre à la maison ou au bureau, outre TV5, le débat sera également retransmis en direct sur le site internet de France 24.

Le traducteur lampiste

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French Morning avait révélé l’affaire la semaine passée. Au cours du week-end, la presse nationale a fini par découvrir le sous-titre anti-sarkozy pour le malheur du blagueur. Philippe Baudillon, le directeur général de la chaîne publique a annoncé ce lundi que le traducteur auteur de la blague avait été renvoyé.
Reprenant l’explication livrée par une responsable de la direction internationale de France 2 (voir sa lettre sur French Morning), le patron de la chaîne explique que “ces sous-titreurs se font quelques blagues entre eux en sous-titrant de manière décalée. Mais il y a eu des problèmes informatiques et moins de sous-titreurs que d’habitude et la ‘blague’ est restée à l’antenne”.
Mais ce que la dépêche AFP ne dit pas, c’est que le terme de “licenciement” est sans doute un peu abusif: les traducteurs employés par France 2 pour faire ce travail (qui est effectué à Paris) ne sont pas salariés de la chaîne. Ils sont payés comme “intermittents du spectacle”. La chaîne s’est d’ailleurs fait rappeler à l’ordre récemment. Le statut est très souvent détourné par les sociétés de production audiovisuelle, publiques ou privées, mais là l’inspection du travail a trouvé la ficelle un peu grosse et peiné à voir la dimension “artistique” du travail des dits traducteurs.
Cette “difficulté juridique” est d’ailleurs à l’origine de la menace qui pèse depuis plusieurs mois sur la diffusion du journal de France 2 aux Etats-Unis. L’affaire du sous-titre facétieux a d’ailleurs été l’occasion pour les dirigeants de France 2 de montrer qu’ils ne tenaient pas du tout à cette diffusion. A l’AFP, Philippe Baudillon explique que France 2 n’assure ce service que parce que le ministère des Affaires étrangères lui “demande”. Et de confier au passage que ce service “se terminera avec la montée en puissance de France 24”. A New York, le journal de France 2 diffusé sur la chaîne 25 attire tout de même 75 000 foyers téléspectateurs en moyenne, qui pourraient bien, eux aussi, faire les frais de la blague…

"Les Français n'élisent pas un couple"

Comment attaquer une femme en politique sans passer pour un sexiste ? L’éditorialiste du Washington Post Jim Hoagland trouve astucieux que Sarkozy parle de son respect pour Royal tout en démolissant son programme. « Royal a gagné la nomination du parti socialiste en grande partie parce que ses rivaux masculins se moquaient d’elle et la sous-estimaient (…) Sarkozy ne répète pas ces erreurs. »
Selon lui, Royal va plus loin que Merkel, Pelosi et les autres femmes en politique, avec ses images et slogans de campagne qui soulignent qu’elle sera la première femme présidente. Avec des photos où l’on peut voir des références à Jeanne d’Arc, Mona Lisa, la vierge, Marianne… « Les messages subliminaux sur les posters et les tracts jouent un rôle bien plus important en France, où les candidats ont moins accès à la télévision. »
Ségolène, d’après lui, ne peut pas compter sur une grande solidarité internationale. « Quand le camp Royal a tâté le terrain auprès du staff de (Hillary Clinton) l’an dernier pour organiser une rencontre des deux à New York, un silence assourdissant a convaincu les aides de Royal d’annuler le voyage aux Etats-Unis».
Préparez-vous à un vide à l’Elysée Les deux candidates à la présidentielle française ne vivent pas dans des « couples conventionnels », explique un article du New York Times
à la une du quotidien. « Il n’y a pas d’avenir au rôle de partenaire dévoué rempli pendant les douze dernières années par Bernadette Chirac, qui en première Dame au dirigé des activités caritatives, tenu des dîners et a tenu des rôles de responsable locale en Corrèze ».
François Hollande n’ira pas s’installer à l’Elysée en cas de victoire de Ségolène Royal. « Ce n’est pas moi qu’on élit. Si Ségolène Royal gagne, ma situation ne change pas ».
« Ce n’est donc pas le Bill et Hillary de 1992 écrit Elaine Sciolino quand Bill Clinton disait aux américains qu’ils en auraient « deux pour le prix d’un » ». (Notons que l’Hillary de 2007 ne le dit plus).
« La relation Royal-Hollande est pour le moins compliquée. Ils sont ensemble depuis l’ENA, et leurs bureaux de députés ont une porte commune. » explique t-elle. Mais Royal a déjà dit « nous ne sommes pas un couple » et elle a aussi déjà affirmé l’inverse.
Ils sont aussi parfois rivaux en politique, et pas toujours sur la même longueur d’onde. « Lundi dernier, Hollande a exclu des négociations avec François Bayrou. Le même jour, Mme Royal laissait un message sur le répondeur de M. Bayrou pour lui proposer un dialogue. »
Quant à Cécilia, quand un hebdo télé français lui avait demandé « où elle se verrait dans dix ans, elle avait répondu « aux Etats-unis, à courir dans Central Park » » (la vie est mal faite, je me verrai bien à l’Elysée).
« Contrairement à M. Hollande, Mme Sarkozy est restée loin de la campagne, alors que quand M. Sarkozy était ministre, elle travaillait à ses côtés, gérant son emploi du temps, sa stratégie, et même son régime alimentaire ». Elle est réapparue au moment du premier tour, mais Sarkozy n’a pas voulu dire au Figaro Magazine si elle viendrait vivre à l’Elysée « vous élisez un candidat, pas une famille »
Et puisque Daniel Schneidermann a conseillé dans Libération aux journalistes français de faire ce que n’importe quel journaliste américain aurait déjà fait à leur place : interroger Sarkozy sur les rumeurs concernant son couple, le New York Times s’y est collé. Et a reçu un email de no-comment de la campagne de Sarkozy : « c’est une question privée ».
Autre lecture des couples des candidats dans le Christian Science Monitor . A Aix-en-provence, Jerry Lanson passe devant un panneau « Livraisons tolérées ». Tolérées, explique t-il, en France ça veut dire ni interdit, ni autorisé. Au moins en ce qui concerne la vie privée, «la tolérance reste éminemment française », observe ce prof de journalisme en congé sabbatique en France. «Ségolène Royal a eu quatre enfants hors mariage et n’a jamais épousé son partenaire. La femme de l’autre candidat en tête, Nicolas Sarkozy, l’a récemment quitté quelques temps, mais est revenue. De pareils faits pourraient faire des vagues dans une course politique américaine. En France c’est la vie » ajoute t-il avec la dernière phrase en français dans le texte.
Notons encore que les Français de New York « ont voté à 52 % pour Sarkozy selon le magazine online French Morning ». Un article des pages City du New York Times raconte le brunch électoral organisé par French Morning. La journaliste écoute une électrice qui a voté Sarkozy et s’en mange les doigts le lendemain (on vote le samedi à New York). « L’avantage des deux tours, explique l’article, c’est que les électeurs, comme des joueurs d’échecs peuvent changer de stratégie entre les deux tours. »
A la semaine prochaine, les joueurs d’échecs !