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Fusalp choisit Aspen pour sa première boutique aux États-Unis

La société Créations Fusalp, qui exploite la marque Fusalp, accélère son développement aux États-Unis avec l’ouverture, en novembre prochain, de sa première boutique en propre sur le continent nord-américain. Pour démarrer son aventure, l’entreprise française de vêtements de ski a choisi de s’installer dans la célèbre station de ski d’Aspen, dans le Colorado, sur une surface de vente de 140 m2. Selon Alexandre Fauvet, directeur général de Créations Fusalp, l’entreprise a investi environ un million de dollars pour trouver le bon emplacement. Ouverte à l’année, la boutique proposera les collections dédiées à la pratique du ski, mais aussi la ligne urbaine.

De grandes ambitions sur le marché américain

Jusqu’à présent, Fusalp disposait d’une présence réduite aux États-Unis à travers une distribution sélective, composée de grands magasins comme Saks à New York, de magasins indépendants et de sites Internet. L’ouverture à Aspen marque un tournant dans sa stratégie de développement, car Fusalp compte beaucoup sur la clientèle américaine.

« Les consommateurs américains sont les deuxièmes acheteurs sur notre site Internet, et beaucoup de touristes américains venant en France achètent nos produits », affirme le dirigeant de Créations Fusalp. Afin de soutenir son implantation en propre, le groupe a ouvert la filiale Fusalp USA en mars, à New York. La gestion de cette structure a été confiée à Olivier Bamberger, l’actuel directeur commercial de l’entreprise. Celui-ci sera toujours basé en France, mais il fera régulièrement des allers-retours pour superviser le fonctionnement de Fusalp USA.

Après s’être focalisée sur la France, l’Europe et l’Asie, Créations Fusalp affiche de grandes ambitions outre-Atlantique. « Nous avons réalisé un business plan sur quatre ans, avec, comme objectif, de faire des États-Unis notre deuxième marché mondial », annonce Alexandre Fauvet. Car, après Aspen, la marque prévoit déjà de s’installer très rapidement à New York. « Nous sommes actuellement en train de travailler sur plusieurs dossiers, afin d’ouvrir d’ici à la fin de l’année pour être prêts pour la saison hiver 2022-23 », affirme-t-il.

Le magasin flagship à New York

L’ouverture d’une boutique new-yorkaise est une étape majeure dans la réussite de Fusalp aux États-Unis. « Il s’agit d’en faire un magasin flagship pour notre marque, avec une surface de vente importante. Ce sera d’ailleurs la plus grande boutique Fusalp du monde », assure-t-il encore. À moyen terme, le directeur général compte sur l’ouverture d’une dizaine de magasins propres en Amérique du Nord, huit aux États-Unis (dans des villes comme Chicago ou Los Angeles) et deux au Canada.

Créée en 1952 à Annecy et célébrant ses 70 ans cette année, Fusalp a construit sa notoriété avec l’emblématique pantalon de ski fuseau. Aujourd’hui, la marque décline toujours une large collection de vêtements pour la pratique du ski, mais elle possède aussi une gamme de produits techniques pour la ville et s’apprête à lancer une ligne estivale. L’entreprise compte une cinquantaine de magasins dans le monde et s’appuie sur un réseau de détail d’environ 300 comptes. Au titre de son exercice 2021-22 (clos au 31 mai), Créations Fusalp devrait réaliser un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros.

Deux Français tués par une rame de métro à New York

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Deux artistes de rue français ont trouvé la mort à New York, heurtés par une rame de métro. Originaires de Toulouse, Julien Blanc (alias Jibeone) et Pierre Audebert (alias Full1) ont été retrouvés à Brooklyn, près de la station Sutter Ave-Rutland Road, à 7:15am, mercredi 20 avril. D’après Le Parisien et l’AFP, ils s’apprêtaient à graffer quand ils ont été happés par la rame. Ils ont été identifiés au moyen de leurs passeports français.

Les deux amis, âgés respectivement de 34 ans et 28 ans, accompagnaient à New York le graffeur Ceet-Fouad en tournée promotionnelle. En ne les voyant pas revenir mercredi matin, ce dernier pensait qu’ils avaient été interpellés par la police, a-t-il raconté au Parisien.

Les deux hommes étaient considérés comme des étoiles montantes du street art. Julien Blanc était le père de deux enfants en bas-âge. L’endroit où leurs corps ont été découverts est un haut-lieu du street art à New York. D’après la chaîne locale ABC 7, la découverte macabre a été faite par un conducteur de rame.

Leaders Series : Hubert Joly, la passion du leadership humain

Son « optimisme sans faille », écrivait le New York Times dans un portrait l’an dernier, lui a permis de redresser, de façon spectaculaire, le géant de la distribution Best Buy, que tout le monde pensait condamné à disparaître. Hubert Joly est devenu en quelques années un dirigeant emblématique, reconnu et visionnaire. Fondateur de la chaire Purposeful Leadership à HEC, enseigne aujourd’hui à Harvard et forme, avec passion, des dirigeants de demain.

Le mardi 26 avril, Hubert Joly prendra la parole auprès de la communauté FrenchFounders pour partager sa vision d’un management humain, de l’évolution du rôle de CEO et transmettra son approche personnelle sur les notions de leadership dans un environnement actuel en perpétuelle évolution.

Rendez-vous à 6pm dans les nouveaux bureaux de Contentsquare pour une discussion de 45 minutes, qui sera suivie d’un cocktail-networking.

Cet évènement est réservé aux personnes vaccinées ou munies d’un test PCR négatif de moins de 48h. Pour s’inscrire à l’événement : ici.

À Harlem, NYFACS s’offre un nouveau bâtiment pour son collège

Bertrand Tchoumi est un proviseur doublement heureux. Non seulement NYFACS (New York French American Charter School), l’école de Harlem qu’il dirige, a vu sa charte renouvelée pour trois ans par le Département de l’Éducation new-yorkais, condition de la poursuite de ses opérations. Mais elle vient aussi d’acquérir un nouveau bâtiment pour accueillir ses classes de collège (5th-8th Grade).

Il s’agit ni plus ni moins de l’ancien Alhambra Ballroom, une ex-salle de spectacle mythique de Harlem où sont passés Billie Holiday et Bessie Smith notamment. Elle se situe au 2108-2118 Adam Clayton Powell Jr Boulevard, à quelques pas de l’Apollo, autre adresse mythique du quartier. « La recherche du nouvel emplacement a pris du temps, mais cette adresse aura un impact psychologique fort sur l’école. Elle se situe dans un endroit multiculturel, vibrant », se félicite Bertrand Tchoumi.

Un nouvel espace pour l’after-school

C’est une étape importante dans l’expansion de NYFACS, une école bilingue et biculturelle au statut mi-public mi-privé (charter school). L’installation de sa middle school sur Adam Clayton Powell Jr Boulevard doit lui permettre de poursuivre son développement., douze ans après sa création. D’après le proviseur, les effectifs de 5-8th Grade doivent passer de « 110 élèves environ » à un « minimum de 125 ». « On perçoit une demande, poursuit Bertrand Tchoumi. Nous avons notamment enregistré une liste d’attente pour le 6th Grade. Les parents sont à la recherche d’une éducation qui apporte une plus-value. NYFACS est sur la bonne voie. Nous recrutons des élèves alors que nous en perdions jusqu’à présent ».

Les locaux actuels de NYFACS sur la 120e rue, où les classes commencent dès le Pre-K, étaient investis par la Police Athletic League of New York City dans l’après-midi, limitant l’offre de programmes after-school proposée aux élèves. « Le nouveau bâtiment nous donnera plus d’espace, résume le proviseur. Nous aurons plus de liberté et d’opportunités en termes de programmation et de travail après l’école ». Les collégiens pourront découvrir les nouveaux locaux dès la rentrée 2022-2023.

Zalta, un restaurant méditerranéen à Sausalito

Envie de soleil dans l’assiette ? Direction Sausalito, dans le comté de Marin, pour déguster les spécialités méditerranéennes de chez Zalta. Le nouveau restaurant du chef Olivier Souvestre a ouvert ses portes fin 2021 en lieu et place du Fast Food Français, un établissement qu’il tenait avec sa femme Susannah depuis neuf ans. « Avec Covid, j’ai eu besoin de changements et de nouveauté », confie le restaurateur. Et le couple a donc décidé de se lancer dans un concept différent.

Si le Fast Food Français, surnommé F3, misait sur des plats américains revisités à la sauce française avec, par exemple, des burgers aux fromages made in France et à la béarnaise, Zalta offre un voyage épicé en Europe du Sud. « Il y a peu de restaurants méditerranéens dans les environs et j’ai pensé à proposer des assiettes mezze, des kebabs… Des plats à partager et des spécialités inspirées de différentes régions d’Europe du Sud », raconte Olivier Souvestre, amateur de ce type de cuisine et d’huile d’olive.

Nouvelle cuisine pour nouvelle clientèle

C’est ainsi que Zalta, « un nom unique inventé par Susannah », a vu le jour. Au menu : des recettes ensoleillées, comme des aubergines rôties, du poulpe à l’origan accompagné d’un jus de tomates au chorizo, des pinsas – foccacias maison – des feuilles de vignes roulées avec du riz assaisonné ou du poisson local au citron et aux dattes.

Ils ont aussi repensé entièrement la décoration du restaurant avec des banquettes bleues ou des lampes réalisées à la main au Maroc. Leur ambition ? En faire un lieu « coloré, convivial et chaleureux ». Après quelques mois d’ouverture, le couple se dit satisfait de l’accueil reçu. Et le restaurateur de préciser : « quand c’est nouveau, il y a forcément des déçus, surtout que les prix sont plus élevés qu’au F3. Mais au fil des semaines, on a de très bons retours. Le public américain est content de découvrir un nouveau type de cuisine dans Marin County. »

Des restaurants à la distillerie

Il faut dire qu’Olivier Souvestre a forgé sa réputation en s’illustrant dans la restauration locale. Après sept années dans des cuisines françaises, dont celles d’un restaurant gastronomique parisien, ce Rennais s’est implanté dans la Baie de San Francisco il y a seize ans. Il a d’abord pris le tablier de chef du bistro Chez Papa. Puis en 2008, il a ouvert avec un associé Le Garage où il a  porté la double casquette de chef et de gérant. Dans sa lancée, il a inauguré L’Appart Resto à San Anselmo en 2010 (aujourd’hui fermé) et le F3 en 2013 (aujourd’hui Zalta).  

Cet entrepreneur dans l’âme ne s’arrête ainsi jamais, motivé par l’envie de faire vivre sa cuisine. « J’aime les nouveaux challenges culinaires et les défis » avoue t-il. Le Breton a d’ailleurs vendu ses parts du Garage il y a trois ans avec l’idée de relever un autre pari : monter une distillerie. « Quand j’étais enfant, je distillais des pommes avec mon grand-père et ça a toujours trotté dans un coin de ma tête ». Alamere, née en 2021 également, produit aujourd’hui deux types de spiritueux : du gin et de la vodka. Le couple Souvestre gère l’entreprise en parallèle de Zalta et attend avec impatience de voir grandir ses nouveaux-nés.

Deux rendez-vous inédits avec Alain Damasio

Avec plus de 1,5 million d’exemplaires d’œuvres vendues dans le monde, Alain Damasio est considéré comme un maître de la science-fiction. L’auteur est actuellement en résidence à la Villa Albertine de San Francisco. L’objectif ? S’imprégner pour son prochain roman de l’atmosphère de la Silicon Valley, entre prouesses technologiques et immensité de la nature, deux thèmes qui lui tiennent à cœur.

La Villa San Francisco organise de nombreux évènements autour de sa venue. Deux performances permettront ainsi au public de découvrir les talents pluriels de l’écrivain.

Le mardi 26 avril, il sera d’abord en conversation avec Jaron Lanier, informaticien de renom et père fondateur de la réalité virtuelle. Un échange qui s’annonce passionnant pour l’auteur, également célèbre pour ses positions techno-critiques. L’évènement, organisé en collaboration avec la librairie indépendante City Lights, se déroulera en ligne. Détails et inscriptions ici. 

Le mercredi 27 avril, l’écrivain se produira au Lab. Accompagné du guitariste Yan Péchin – connu entre autres pour ses collaborations artistiques avec Alain Bashung et Jane Birkin – il proposera une soirée multimédias. Au programme : lecture à voix haute, musique et poésie. L’occasion de découvrir ses multiples talents. La soirée, gratuite, commence à 6pm. Places à réserver ici, vaccination et masques exigés. 

Corentin de Chatelperron et son catamaran Nomade des Mers de passage à New York

C’est la fin d’une aventure qui aura duré plus de six ans. Corentin de Chatelperron, qui a créé le Low-tech Lab, un programme de recherche collaborative sur les low-tech, et navigué partout dans le monde à la recherche d’innovations écologiques, utiles et accessibles à tous, s’apprête à boucler son tour du monde.

Après avoir laissé son catamaran, le Nomade des Mers, dans un port à sec dans le Connecticut cet hiver, le jeune Breton vient de le remettre à l’eau. Il se dirige vers New York, où il va rester deux jours et accueillir le public à Brooklyn, avant de traverser l’Atlantique et mettre le cap sur la Bretagne pour boucler son tour du monde. « On est partis en 2016 pour chercher les meilleures inventions low tech, les tester et les documenter, et surtout les diffuser au grand public, explique Corentin de Chatelperron. On s’est arrêtés dans 25 pays, et on a testé entre 50 et 60 technologies différentes. »

@ L’équipe Low Tech Lab, Corentin de Chatelperron à gauche

Une association créée à Concarneau

L’aventure a commencé en 2013 lorsque Corentin de Chatelperron et des amis créent l’association Low-tech Lab, et commencent leurs recherches sur des innovations durables. Deux ans plus tard, ils rachètent un catamaran à Concarneau et partent à la rencontre des inventeurs écolos du monde entier. « Au début, nous cherchions plutôt des solutions pour des gens qui vivent sous contraintes en raison de l’eau, du climat etc. Et on s’est rendus compte que beaucoup d’inventions pouvaient nous intéresser pour des modes de vie plus sains et durables ».

La vie sur un bateau n’a pas été de tout repos, à tous les points de vue. « C’est très fatigant de bouger autant, et aussi cela rend anxieux de voir tous les problèmes sur Terre : la pollution, la malnutrition, l’accès à l’eau. Mais il existe aussi plein de solutions pratiques. »

@ Sidonie Frances – Low-tech Lab

Mouches et grillons à bord

Sur le bateau, on peut retrouver toutes les inventions que les membres de l’équipage Low-tech Lab ont utilisées au cours des années : une volière de mouches soldats noires, trouvée en Malaisie, et dont les larves mangent les déchets organiques, une mini-ferme de grillons, une culture de spiruline (micro-algue), un four solaire etc.

L’équipage a réussi à se faire connaître et à diffuser ses innovations sur des médias réputés : une série de mini-vidéos pour Brut, et 25 films de 30 minutes pour Arte. Les vidéos sont traduites en plusieurs langues, et le Français cherche d’ailleurs une plateforme anglophone pour diffuser ce contenu en anglais. Grâce à l’expédition Nomade des Mers et Corentin de Chatelperron, le mouvement low tech a aussi fait des émules en France et en Europe. « On a accompagné une centaine de jeunes qui sont partis en voyage chercher des innovations, mais aussi des associations locales en France. »

À Brooklyn les 29 et 30 avril

À quelques semaines de la fin du périple, c’est l’heure du bilan. « Le voyage devait durer trois ans au départ et aura duré plus de six au final. J’ai habité dessus quasiment tout le temps, ça va faire quelque chose de passer le Port de Concarneau ». Corentin de Chatelperron est partagé entre l’urgence écologique et l’optimisme des innovations. « Il y a un gros contraste entre les côtes affreuses et les espaces naturels magnifiques qu’on a vus au long du voyage, mais aussi des gens super investis. Toutes ces technologies nous donnent de l’espoir ».

Vous pourrez retrouver l’équipage du Low-tech Lab et visiter le Nomade des Mers au One15 Brooklyn Marina les vendredi 29 et samedi 30 avril prochains. Contacter en avance Corentin de Chatelperron : [email protected]

L’Etat du Texas contre Melissa : un plaidoyer français contre la peine de mort

Mise à jour (25/04/2022) : La Cour d’appel pénale du Texas a suspendu ce lundi l’exécution de Melissa Lucio, et renvoyé l’affaire devant le tribunal du comté de Cameron qui l’avait condamnée en 2008.

En 2017, la journaliste franco-américaine Sabrina Van Tassel réalise un reportage sur les femmes dans le couloir de la mort, et échange avec plusieurs détenues au Texas, « le seul Etat à autoriser les interviews filmées », remarque-t-elle. Dans ses recherches préliminaires sur Melissa Lucio, incarcérée depuis dix ans pour infanticide, elle voit d’abord « un cas tristement banal de maltraitance infantile » qui implique « une femme pauvre, droguée, mère de trop d’enfants ». Mais elle peine à rassembler des détails sur l’affaire, à laquelle « la presse semble ne s’être jamais vraiment intéressée », et décide d’approcher la famille de la condamnée, installée à Harlingen.

« Ils m’ont dit que j’étais la première journaliste à venir leur rendre visite, et m’ont décrit une femme non-violente, qui n’avait jamais eu affaire à la justice », se souvient-elle. Le lendemain, après sa visite à la prison de Mountain View à Gatesville, Sabrina Van Tassel décide de consacrer un documentaire complet à Melissa Lucio. Trois ans d’interviews – « autorisés à raison d’une heure tous les trois mois » – sont rassemblés dans L’Etat du Texas contre Melissa. Le film, projeté pour la première fois au festival de Tribeca en 2020, est disponible sur Hulu aux Etats-Unis et sur Canal+ en France.

Les faits

Le 17 février 2007, Mariah Alvarez, âgée de deux ans, est retrouvée inconsciente au domicile de ses parents et déclarée morte dans les heures qui suivent. Sa mère, Melissa Lucio, est immédiatement placée en garde à vue et accusée d’homicide. Elle explique que sa fille a fait une chute dans les escaliers deux jours auparavant, mais après des heures d’interrogatoire, finit par admettre être responsable des hématomes qui couvrent le corps de l’enfant. Le 10 juillet 2008, sur la base d’aveux que la journaliste et ses avocats considèrent extorqués, elle est reconnue coupable d’avoir battu sa fille à mort et condamnée à la peine capitale. La date de son exécution est fixée au 27 avril prochain.

La réalisatrice, qui souhaite « comprendre comment quelqu’un peut être condamné à mort avec un dossier pareil, qui n’inclut aucun témoin », analyse plusieurs milliers de documents transmis par Margaret Schmucker, à l’époque avocate de la défense. Elle lit les rapports des services de protection de l’enfance, la transcription du procès et des appels, et conclut que « le procès de Melissa Lucio a été une farce. Elle n’a eu droit à aucun expert. C’est d’ailleurs sur cette base qu’elle a gagné son appel en 2019. Ses droits fondamentaux ont été refusés », dénonce Sabrina Van Tassel.

Un doute raisonnable

Dans son film, elle interviewe d’abord la famille en gardant, dit-elle, « la partie politique pour la fin », de peur que pression soit faite si elle commence « par se pencher sur la corruption dans cette affaire ». Elle tente de raconter l’histoire de Melissa Lucio de manière la plus complète possible : les agressions sexuelles qu’elle subit enfant, son mariage à l’âge de seize ans, son addiction et la pauvreté environnante sont notamment évoqués. Le psychologue John Pinkerman, approché par la défense, estime qu’elle a « trouvé un sens à sa vie dans son rôle de mère », et déclare que « sa personnalité et son histoire ne semblent pas correspondre à la nature du crime ». Le documentaire donne la parole à un maximum de protagonistes, et s’achève sur l’analyse médicale du médecin légiste Thomas Young, pour qui le traumatisme crânien contondant a, à lui seul, entraîné la mort (par opposition à celle de Norma Farley, en charge de l’autopsie en 2007, et selon qui les blessures n’ont pas été causées par une chute dans des escaliers).

« Aux Etats-Unis, les condamnés à mort sont pauvres, font partie des minorités, ou sont malades mentaux. Parfois les trois à la fois », observe Sabrina Van Tassel. « Le système carcéral américain a été fabriqué pour mettre ces gens-là en prison. Ils sont en général défendus par un avocat commis d’office qui manque de temps et de moyens, et refusent de plaider coupable. » Elle affirme que « l’Etat gagne dans 95% des cas ». A ses yeux, Melissa Lucio, première femme latino-américaine condamnée à mort au Texas, a servi de statistique pour la réélection du procureur Armando Villalobos, aujourd’hui lui-même emprisonné.

L’abolition en marche

« La Virginie a aboli la peine de mort en janvier 2021 », rappelle Sabrina Van Tassel, qui espère que d’autres Etats suivent le mouvement. « En Floride, les condamnés sont de plus en plus souvent retirés du couloir de la mort pour servir des peines de prison à perpétuité », observe-t-elle. Et même si le pays reste largement divisé sur le sujet, elle note que « de très nombreuses erreurs judiciaires sont mises à jour, que de moins en moins d’Américains tolèrent. La peine de mort est un crime d’Etat », martèle la militante, pour qui « le système judiciaire américain est basé sur la vengeance, ce qui n’est pas le cas en France ».

Raphaël Chenuil-Hazan, directeur de l’association française Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), également impliquée dans la défense de Melissa Lucio, rappelle que « l’éducation à l’abolition est fondamentale. Les trois quarts des actions d’ECPM sont réalisées à l’international, dans des pays où la peine de mort existe toujours, mais le reste de notre activité se concentre en France et en Europe », poursuit-il. « Selon les sondages d’opinion de ces dernières années, 50 à 55% de la population française est favorable au rétablissement de la peine de mortLa jeunesse qui n’a pas vécu l’abolition doit se replonger dans les valeurs qui la fondent : la raison, la justice, l’Etat de droit. ».

En déplacement au Texas au début du mois pour l’« Abolition Now Tour », l’activiste a rencontré de jeunes abolitionnistes à l’université SMU de Dallas, pour « apprendre de leur engagement et de leurs pratiques ». John Lucio, fils aîné de Melissa Lucio, « a évoqué la situation de sa mère et témoigné en tant qu’enfant d’une condamnée à mort des dommages collatéraux que cela engendre dans une famille ». Pour Raphaël Chenuil-Hazan, « le cas de Melissa Lucio a très clairement mobilisé de nouveaux publics ».

Une mobilisation internationale

Sabrina Van Tassel se rendra prochainement aux Etats-Unis. « Melissa Lucio m’a demandé de faire partie de ses témoins le jour de son exécution », partage-t-elle. Le gouverneur Greg Abbott, auprès de qui une demande de clémence a été déposée, « devra prendre une décision basée sur les recommandations du bureau des pardons, qui donne en général son avis 48 heures avant l’exécution », dit-elle pleine d’espoir. Son objectif est « de faire en sorte que Melissa Lucio devienne tellement connue qu’ils ne puissent pas l’exécuter ». Elle appelle à « regarder le film, en parler autour de soi et sur les réseaux sociaux, signer les pétitions ». Et prend bonne note « des voix qui s’élèvent », comme celles de Christiane Taubira et Robert Badinter en France, mais aussi Kim Kardashian et de nombreux membres du Congrès aux Etats-Unis.

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Le Bal Français revient faire danser LA

Après une première soirée à succès le 11 décembre dernier, le Bal Français fait son retour à Los Angeles pour une deuxième édition, le vendredi 29 avril à partir de 9pm à Candela La Brea, un club aux allures de salle des fêtes dans le quartier central de Miracle Mile (au sud d’Hollywood).

Emmené par la même équipe – Maxime Aubin, Elsa Emram et DJ Belekboy (alias Jérémy Grau) -, l’événement promet de faire danser les foules. Dans la playlist, le meilleur de la musique française, des années 80 à aujourd’hui avec, entre autres, Indochine, France Gall, Émile & Images, Céline Dion, Daft Punk, Claude François, Louise Attaque…

Plusieurs casquettes et t-shirts à l’effigie du Bal Français seront distribués pendant la soirée. Deux billets d’avion aller/retour entre Paris et Los Angeles seront également mis en jeu, en partenariat avec la compagnie aérienne French Bee, qui ouvre des vols entre la France et la Cité des Anges le 30 avril.

French Expat : « L’Australie a sauvé mon fils de l’échec scolaire »

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Cette semaine, Anne-Fleur part à la rencontre de Cathy à Sydney, en Australie, où elle vit depuis maintenant 11 ans. Originaire de la région parisienne où elle menait une vie très confortable avec son mari et ses deux enfants de 10 et 12 ans, Cathy décide de quitter la France pour offrir à ces deux derniers un avenir qu’elle estime plus prometteur et moins fermé.
Si l’on parle souvent des systèmes finlandais, suédois ou norvégiens comme le top de l’éducation en termes d’épanouissement et d’apprentissage, fort heureusement ce ne sont pas les seuls à offrir une éducation alternative au système français. C’est ainsi que l’Australie s’est révélée être une option incroyable qui a permis à la famille de Cathy de prioriser leurs moments ensemble.
Alors comment est-ce que deux adolescents réagissent lorsque leurs parents veulent les faire déménager à l’autre bout du monde ? Comment s’assurer que le niveau d’anglais est suffisant pour commencer une scolarité à l’étranger ? Cathy nous raconte tout. Allez hop, ceinture. Direction Sydney !
À la fin de l’épisode, Cathy nous a donné une petite liste de lieux à visiter près de Sydney :
  • Visiter le centre piéton de Forestville avec son petit marché et ses jolis cafés
  • Explorer les différents quartiers de la ville comme le CBD (City Business District avec ses gratte-ciels et sa culture professionnelle), les banlieues Sud (cosmopolites, européennes, jeunes) et les banlieues Nord (Northern beaches habitées par des Australiens depuis plusieurs générations, plutôt WASP)
  • Visiter les nombreux parcs nationaux pour faire de la randonnée comme, par exemple, le lac de Narrabeen au Nord de la ville, les Blue Mountains à 1h de là pour voir quelques flocons de neige en hiver ou bien même, à 5h de Sydney, les stations de ski peu connues de Kosciuszko, un peu après Canberra.
Production :
  •  Enregistrement et montage par Anne-Fleur Andrle
  •  Habillage sonore et mixage par Alice Krief (Les Belles Fréquences)
  • Article rédigé par Fanny Cohen
  • Durée de l’épisode : 47 minutes
  • Date de publication : 18/04/2022

Matthias Matthijs : «Trump et le Brexit étaient plus probables qu’une victoire de Marine Le Pen»

Il faut le reconnaître, la présidentielle française ne passionne pas les Américains. Si les résultats du premier tour du scrutin sont « tout sauf réconfortants, montrant une extrême droite aux portes du pouvoir », écrit l’ancien correspondant du Washington Post à Paris James McAuley, l’enjeu du second tour ne fait pas la Une des médias aux États-Unis. « La réaction est en général au soulagement, estime Matthias Matthijs, senior fellow pour l’Europe au Council on Foreign Relations à Washington et Professeur associé à la Johns Hopkins School of Advanced International Studies, pour résumer le sentiment des Américains. Une opinion rassurée par des sondages d’entre-deux-tours se stabilisant autour des 55% en moyenne en faveur d’Emmanuel Macron et 45% pour Marine Le Pen. « Ça les intéresseraient bien davantage si c’était 50-50 ou 51-49 », précise l’expert pour expliquer le peu d’intérêt outre-Atlantique pour le scrutin de dimanche.

À la Maison Blanche, la campagne a été suivie de beaucoup plus près, non sans inquiétude de voir le président français sortant face « à des sympathisants de la Russie » avec, sur sa droite, Marine Le Pen, une candidate « aux liens étroits avec Vladimir Poutine » et, sur sa gauche, Jean-Luc Mélenchon, « vu comme la combinaison de Bernie Sanders, Jeremy Corbyn et Hugo Chavez », souligne Matthias Matthijs. L’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen changerait évidemment la dynamique, aux yeux de l’administration Biden, au sein de l’OTAN, du camp occidental et de l’Union européenneelle aurait des conséquences quant à la prise en commun de sanctions contre Moscou ou encore à l’attitude à adopter vis-à-vis de Pékin. « Le ciel ne s’écroulerait pas mais – et c’est ce qui inquiète la Maison Blanche -, ça créerait une réelle paralysie de l’Occident ». 

L’image ternie du réformateur

Lorsqu’il est arrivé à l’Élysée en 2017, Emmanuel Macron fascinait les Américains. Le président de 39 ans avait tout pour leur plaire : jeune, réformateur et pro-business. Donald Trump s’enthousiasmait de la « large victoire » (« big win ») du candidat sans parti officiel face à, déjà, Marine Le Pen, « qui avait sous-performé le jour du scrutin, avec moins de 34% des suffrages contre 66% pour Emmanuel Macron, alors que les sondages d’avant premier tour donnaient 39-61 », se souvient Matthias Matthijs. Mais l’image séduisante du jeune réformateur s’est ternie aux États-Unis, « il a perdu de son éclat », reconnaît Roger Cohen dans le New York Times. « Les Américains constatent qu’il revient déjà sur l’une de ses promesses, celle de repousser l’âge du départ à la retraite. Aux États-Unis, cet âge est officiellement de 65 ans, mais il est en réalité de 67 voire 70 ans. Donc l’idée, qu’en France, repousser cet âge à 64 ans puisse encore faire polémique, ça fait tiquer. »

Une déception réciproque. « Emmanuel Macron est probablement, de tous les leaders européens, le moins pro-Américain, préoccupé qu’un nouveau Trump puisse arriver à la Maison Blanche en 2024. Une crainte que ne semble pas partager l’Allemagne, plusieurs pays d’Europe de l’Est et les pays scandinaves, observe Matthias Matthijs. En France, on pense plutôt “et que ce passerait-il si les Américains nous abandonnaient, que ferions nous par nous-mêmes ?” Emmanuel Macron est conscient que la réthorique de Biden est certes très différente de celle de Trump mais que sa politique économique est, en fait, trumpienne, ça reste America First ».

Si l’issue du second tour ne semble pas faire de doute pour les Américains, peu se questionnent sur l’après, au grand étonnement de Matthias Matthijs. « Emmanuel Macron aura-t-il un Premier ministre issu de sa majorité ? » se demande-t-il, comme beaucoup en France. C’est tout l’enjeu des élections législatives du mois de juin (les samedi 4 et 18 juin pour les électeurs français d’Amérique du Nord). « Avec qui va-t-il gouverner ? Il n’a même pas vraiment de parti, le mouvement La République En Marche, construit uniquement sur sa personne, pourra-t-il seulement survivre au-delà du second tour ? », s’interroge l’analyste politique. À la Maison Blanche, l’administration se dit : “Ok, nous pouvons travailler avec Macron mais s’il n’a pas de majorité, qu’arrivera-t-il s’il finit avec un Premier ministre qui n’est pas de son parti et qui est lié au Rassemblement national ? ” C’est là que réside la réelle incertitude. »

L’inconnu pour 2027

Les Américains s’inquiètent surtout du fait que « plus de 40% des électeurs français se sentent à l’aise de voter pour quelqu’un comme Marine Le Pen », relève encore Matthias Matthijs. L’effondrement des partis traditionnels en France fait écho aux États-Unis. « Les Américains sont aujourd’hui pleinement conscients de l’importance du système électoral. Il est extrêmement difficile de créer un nouveau parti ici mais prendre un parti de l’intérieur est possible – ce qu’a réussi à faire Donald Trump avec le parti républicain mais ce que n’a pas réussi à réaliser Bernie Sanders avec le parti démocrate. » Le GOP a pris un tournant ultra conservateur, tandis que la droite modérée américaine a disparu. « Les alternatives à Emmanuel Macron sont des extrêmes. Et ça, c’est observé de près par les Américains. Car la France, puissance nucléaire et détentrice du droit véto aux Nations Unies, reste malgré tout un allié important pour les États-Unis. »

Pour Matthias Matthijs, le second tour de la présidentielle n’offrira pas de surprise, « je ne vois pas 50% des électeurs français » voter pour la candidate du Rassemblement national. « Trump et le Brexit avaient plus de chance d’arriver qu’une victoire de Marine Le Pen », résume-il, persuadé qu’Emmanuel Macron sera le premier président français réélu depuis 20 ans. « Mais que se passera-t-il en 2027 quand il ne pourra plus briguer l’Elysée, quand la course présidentielle sera complètement ouverte ? »