Accueil Blog Page 347

Maman fait des petits à New York

Notre dernière rencontre datait de juillet 2017, à l’occasion de l’ouverture de “Marché Maman”, un espace retail attenant au café/boulangerie français de SoHo. Depuis, le marché a fermé, le Covid-19 a pointé le bout de son nez, mais ces mauvaises nouvelles n’ont pas freiné les grands projets de Benjamin Sormonte et sa femme Elisa Marshall.

Le couple, déjà à la tête de sept établissements à New York, annonce l’ouverture de deux nouveaux “Maman” dans l’Upper East Side le 1er juin et à Cobble Hill à Brooklyn en septembre. “On a essayé de survivre pendant la pandémie en fournissant notamment des petits-déjeuners aux hôpitaux, en développant le e-commerce et en faisant beaucoup de livraisons”, explique Benjamin Sormonte. “Des opportunités se sont rouvertes depuis, avec des loyers intéressants grâce à la situation socio-économique actuelle”. 

L’aventure Maman a commencé en 2014 à New York, lorsque Benjamin, Elisa et un troisième associé ont repris un ancienne boutique de posters à SoHo pour la transformer en restaurant décoré comme une maison de famille provençale. “Cette idée est venue d’un ras-le-bol de mal manger le midi, et l’envie de proposer une nourriture saine, à manger sur le pouce”, raconte Benjamin Sormonte. A l’époque, pas de service en salle, on commande au comptoir pour emporter ou pour s’installer sur de larges tables en bois, dans une salle meublée avec des chaises rustiques et un vieux buffet venu de France. “On a gardé cet esprit familial aujourd’hui, même si le concept a un peu évolué avec un service à table le weekend pour les brunches. Mais la qualité, elle, ne change pas”, promet le Montpelliérain.

Situé sur 3rd Avenue au niveau de 81st St, Le nouveau café/boulangerie Maman de l’Upper East Side pourra accueillir 60 convives assis dans un bel espace en brique avec une terrasse. Les rénovations de l’établissement de Cobble Hill (154 Court St) n’ont pas encore commencé. “Continuer à investir à New York? Il faut y croire, c’est un pari. Mais la situation est déjà meilleure aujourd’hui qu’il y a six mois”, estime Benjamin Sormonte. “On réalise en ce moment un meilleur chiffre qu’avant la pandémie. Les New Yorkais ont vraiment envie de rependre une vie normale”. 

Maman, qui s’est initialement développé à SoHo, Nolita, puis Brooklyn et Greenpoint, veut “monter” dans de nouveaux quartiers de Manhattan à l’avenir. Un dixième établissement verra le jour en fin d’année à Midtown, dans le prestigieux Helmsley building qui enjambe Park Avenue au numéro 230. Avant un développement possible dans des villes périphériques comme Greenwich (CT) et Princetown (NJ). “Nos seuls investisseurs sont la famille et les amis. On se développe organiquement en gardant un total contrôle sur notre activité”, commente Benjamin Sormonte. “On essaye d’être authentique, et j’espère que ça se ressent dans le design, dans la nourriture et chez notre personnel. On a la chance d’être très bien entourés depuis le début, avec des gens qui ont une très bonne idée de ce qu’on fait”. 

SOS French in Texas : une association d’aide pour les Français dans le besoin

C’était devenue une nécessité, voire même un besoin vital. Depuis sa création en octobre dernier, l’association SOS French in Texas s’active à résoudre les cas de Français en situation critique, qu’ils soient aux prises avec la dépression, des problèmes financiers ou  dans des situations de violences conjugales.

Née en pleine pandémie sous l’impulsion du Consul de France Alexis Andrès et du conseiller consulaire Jean-François Bonneté, cette organisation apolitique et laïque a été fondée car la cartographie de la communauté française a bien changé depuis ces cinq dernières années. Certaines grandes entreprises sur place ont réduit la voilure, et reclassés des généreux contrats de travail d’expatriés (avec tous les avantages qu’ils comprennent) en contrats locaux. Des changements qui ont pu provoquer un séisme structurel dans les familles. « C’est une réponse aux besoin de cette communauté qui a subit à répétition les attaques extérieures comme la crise du pétrole, la crise économique, l’augmentation de la fréquence des ouragans, les intempéries hivernales et bien sûr la crise sanitaire », explique Jean-François Bonneté conscient de remplir pleinement son rôle d’élu.

Son utilité a même conduit le gouvernement français a dotée cette nouvelle structure d’une subvention de départ (10 000 euros) pour les victimes du Covid 19. L’association présidée par Fabrice Buron et ses 12 volontaires, couvre tout le Texas avec des représentations à Austin et à Dallas. Mais son champ d’action va au-delà des frontières de l’État car elle prend en charge les cas en Oklahoma, en Louisiane et en Arkansas, s’appuyant sur le maillage consulaire.

Récemment son implication a permis de régler un cas critique en Oklahoma. « Il y a une accélération de la libération de la parole. Nos bénévoles ont une grande écoute et assistent les personnes au plus près, 24 heures sur 24. Chaque situation est unique et l’approche est très personnalisée. On essaye de trouver la bonne réponse », déclare Émilie Roux, responsable de la communication.

Sur six mois, une vingtaine de cas se sont présentés, 15 ont été résolus et six sont en cours de traitement. Ce qui donne de la force à l’équipe pour remonter au front et continuer le combat. Deux cas de détresse assez grave et un de violences conjugales ont trouvé une issue avec l’aide d’experts, d’avocats, de médecins sur lesquels se repose l’association. L’assistance peut-être aussi juridique, financière ou administrative. Cela va de l’entraide pour faire valoir des droits à un soutien ou une aide psychologique. « Certaines situations sont dignes d’un thriller. On pare au plus pressé. L’apparition de la Covid 19 a engendré une escalade de problèmes plus graves mettant en péril certains de nos concitoyens », renchérit François Buron qui accueille toutes les bonnes volontés pour faire grandir son réseau.

Lucide sur la difficulté à le développer, il compte aussi sur l’appui d’intervenants professionnels à titre gracieux, sur des dons privés mais aussi songe à faire appel aux grands groupes par le biais d’une levée de fond. Une démarche charitable qui permettra de palier au dénuement et à la souffrance de certain(e)s.

Energy Observer: la révolution du transport à l’hydrogène en escale à San Francisco

Depuis quatre ans, le catamaran Energy Observer sillonne les mers du globe avec l’ambition de prouver que la décarbonation du secteur maritime est possible, en fonctionnant uniquement aux énergies renouvelables : solaire, éolienne, hydrolienne, et hydrogène. Après une première escale américaine à Long Beach en avril, le bateau est venu poser ses voiles à San Francisco du 6 au 13 mai. “C’est particulièrement important pour nous de venir ici, afin de rencontrer les acteurs des changements que nous préconisons : la Californie a une politique volontariste d’utilisation des énergies renouvelables, il existe d’ailleurs une autoroute de l’hydrogène, avec de nombreuses stations le long de la côte“, souligne Lorène Blottière, chargée de communications du bateau. La Californie est le seul Etat américain à posséder un réseau de plus de 40 stations de recharge en hydrogène réparties principalement entre San Diego et San Francisco, et même jusqu’au lac Tahoe, avec pour objectif d’atteindre les 200 stations en 2022.

L’Energy Observer est né de l’imagination du marin Victorien Erussard, officier dans la marine marchande et participant à des courses nautiques de renom. Son but est de réduire les émissions de carbone du transport maritime en mettant en avant l’utilisation d’énergies renouvelables. Il transforme à cet effet un ancien bateau de course construit sous la supervision du skipper Mike Birch, et qui a  remporté le Trophée Jules-Verne en 1994 avec l’équipage barré par Peter Blake, en un bateau “vertueux”. Nicolas Hulot parraine le projet et le bateau est mis à l’eau à Saint -Malo en 2017.

Crédit : Frédéric Neema, https://www.fnphoto.com

Il a déjà parcouru la Méditerranée, l’Atlantique et s’attaque désormais au Pacifique, le tout sans polluer ni faire de bruit.   “Energy Observer compte 202 mètres-carrés de panneaux solaires, que nous avons améliorés au fur et à mesure des navigations“, explique Lorène Blottière. “La plupart sont maintenant anti-dérapants, ce qui rend les déplacements sur le bateau beaucoup plus faciles, et nous avons également des panneaux bi-faces entre les flotteurs et la cabine pour capter les rayonnements solaires qui se reflètent sur la mer.” L’Energy Observer peut également compter sur la force du vent qui met en action des “ocean wings”, des ailes de propulsion verticales situées sur les côtés du bateau, ainsi que l’énergie. Enfin, l’électrolyse de l’eau de mer permet de générer de l’hydrogène, qui est ensuite compressé pour être stocké et utilisé en renfort des énergies solaire et éolienne. “En général, on utilise 40% de solaire, 40% d’éolien et seulement 20% d’hydrogène“, souligne Marin Jarry, commandant en second du bateau. Un des avantages de l’hydrogène est sa légèreté, qui permet de réduire le poids total du bateau de 14 tonnes, et par conséquent sa consommation d’énergie.

George Conti, maître d’équipage sur l’Energy Observer descend près de la pile à combustible du bateau. Crédit : Frédéric Neema, https://www.fnphoto.com

La pandémie de COVID a modifié les plans de navigation du bateau mais il n’était pas question d’abandonner la mission de l’Energy Observer en cours de route : “Nous sommes partis quelques jours avant le début du confinement. Comme nous ne pouvions plus nous arrêter dans les ports qui devaient nous servir d’escales, notre traversée transatlantique s’est transformée en une odyssée de 47 jours de mer, et tout cela en autonomie“, relate Marin Jarry.

Chaque traversée est l’occasion d’enrichir les discussions autour des énergies renouvelables, de nouer de nouveaux partenariats et de tester les limites du bateau : “Nous ne le ménageons pas : le matériel est soumis à la corrosion de l’eau de mer et des conditions extrêmes, comme naviguer jusqu’au cercle polaire arctique…” La prochaine étape pour l’Energy Observer sera Hawaii, avant de mettre le cap sur le Japon pour les Jeux Olympiques. Le bateau bouclera son tour du monde dans trois ans, après avoir visité une cinquantaine de pays et espère bien accélérer la transition énergétique dans les transports : “On imagine déjà des applications des techniques expérimentées avec Energy Explorer, par exemple en anticipant les normes futures dans des milieux protégés où il est important de pouvoir se déplacer tout en respectant l’environnement. Depuis la définition des 17 objectifs de développement durable adoptés par les membres de l’ONU en 2015, nous avons vu de grands progrès, en particulier, l’allocation, fin 2020, d’une enveloppe de 7 milliards d’euros pour permettre à la France de devenir un acteur mondial de l’hydrogène à l’horizon 2030.

Entrepreneuriat : le M&A, voie royale pour s’implanter aux USA ?

Les entreprises françaises, et notamment les PME, ont souvent plus de mal à briller en dehors de leurs frontières que leurs concurrentes européennes. Mais les success stories existent bel et bien, à l’image du groupe Chargeurs, porté par Michaël Fribourg. Et s’il n’y a bien sûr pas de recette secrète, un des ingrédients de la réussite pourrait tout de même s’appeler “M&A”.

Comment appréhender une opération de Merge & Acquisition aux États-Unis ?

French Morning organise une conférence dédiée à ce sujet mercredi 26 mai à 9am ET, dans le cadre de notre Business Camp en ligne dédié à l’entrepreneuriat aux États-Unis.

Au programme :

– M&A matchmaking : comment trouver l’entreprise américaine à racheter entièrement ou partiellement ?

– La stratégie du visa d’investissement : une avance modeste pour un visa long terme

– Le “venture capital” (capital-risque) : comment ça marche ?

– Bottom Up or Top bottom : quelle approche adopter ?

–  L’art du leverage, ou comment utiliser de l’argent de fonds privés ou publics pour mener à bien votre M&A, et quelles en sont les principales sources ?

– Négocier à l’américaine : différentes méthodes de négociation à appliquer dans votre projet

Nos experts

Eliot Norman, fondateur et président de TRANSATLANTIC Partners LLC. Sa spécialité : identifier les secteurs cibles qui transforment l’économie américaine et conseiller sur l’impact des initiatives du President Biden qui influencent les opérations M&A.

Olivier Attia, Directeur Général de Gershon Consulting, société de conseil qui a déjà aidé plus de 250 entreprises à développer leurs activités européennes aux États-Unis.

Valérie Demont, avocate en droit des affaires américain. Spécialiste des opérations de fusion/acquisitions, dispositions, financement par les marchés de capitaux et développements aux US.

La réservation d’un billet pour le Business Camp est obligatoire pour pouvoir assister à cette présentation. Bénéficiez de 20% de réduction en tant que lecteur/ice de French Morning, avec le code Frenchmorning20.

En cas de questions, contactez-nous à : [email protected]

Entrepreneuriat : construire son équipe aux États-Unis, ce qu’il faut savoir

Tout créateur d’entreprise connaît l’importance de s’entourer des bonnes personnes pour mener à bien un projet entrepreneurial. Mais lorsque ce projet a pour cadre un pays étranger, l’enjeu est double, et les embûches partout…

De nombreuses raisons à cela : les différences culturelles ne sont pas les moins importantes. Trouver un bon employé avec qui établir une relation de confiance devient alors un casse-tête ; et lorsqu’on l’a trouvé, comment le fidéliser ?

C’est pour répondre à ces questions que French Morning organise une conférence en ligne le 25 mai 2021 à 9am ET, dans le cadre de notre Business Camp en ligne dédié à l’entrepreneuriat aux États-Unis.

Au programme :

3 experts

  • Olivier Dirdarian, fondateur de Talent Within Reach, conseiller du Commerce Extérieur de la France (CCEF)
  • Armelle Petiau-Levy, directrice du pôle Entreprise chez USAFrance Financials, membre du conseil d’administration et responsable de la communauté de French Tech Los Angeles
  • Eric Thoby, président et fondateur d’AgoraExpat, solutions d’assurance santé pour les expatriés, implanté aux États-Unis depuis plus de 20 ans

3 thèmes

1/ Le marché du travail aux États-Unis : quelles différences avec la France ?

Nous parlerons ici des différences culturelles qui jouent un rôle plus important que l’on pourrait le croire depuis l’Hexagone. Olivier Dirdarian prodiguera ses conseils pour recruter les meilleurs éléments pour votre équipe afin de lancer ou donner un coup de fouet à votre projet entrepreneurial. Nous parlerons également des outils à utiliser pour optimiser vos démarches et construire votre équipe de la manière la plus efficace possible.

2/ Attirer les talents, c’est bien; les garder, c’est mieux

Retraite, santé : pour un salarié français, les couvertures de base et certains filet de sécurité sont considérés comme acquis, et n’entrent pas forcément dans la balance au moment d’accepter une offre d’emploi. Aux États-Unis, un employé compte sur son entreprise pour lui fournir ces assistances. Dès lors, la couverture santé que vous proposerez à vos employés, ainsi que le système d’aide à la préparation de la retraite que vous mettrez en place pour eux peuvent jouer un rôle considérable dans l’attrait et la rétention de talents pour votre entreprise. Armelle Petiau-Levy listera pour nous les différents avantages salariaux à prendre en compte, nous expliquera le système de partage des coûts d’assurance parrainés par l’employeur, et fera un focus sur les différents plans de retraite. Nous traiterons également de l’assurance vie et de l’assurance accident, ainsi que la notion d’“Executive Benefits” (Executive Bonus Plan, Split Dollar life insurance plan, Salary Deferral Plan, couverture additionnelle du revenu en cas d’invalidité).

3/ Focus sur l’assurance santé pour vos employés

Le système d’assurance santé aux États-Unis est si différent de ce que l’on peut connaitre en France, que ce sujet mérite un arrêt sur image. Dans cette partie dédiée, Eric Thoby nous expliquera donc plus en détails les spécificités de l’assurance santé aux USA ainsi que la fameuse réforme “Obamacare”. Nous aborderons ensuite les obligations de l’employeur, ainsi que des questions plus organisationnelles : comment intégrer le coût de l’assurance santé dans son business plan ? Quel est le coût moyen de l’assurance santé aux USA ? Le tout au travers d’exemples concrets.

La réservation d’un billet pour le Business Camp est obligatoire pour pouvoir assister à cette présentation. Bénéficiez de 20% de réduction en tant que lecteur/ice de French Morning, avec le code Frenchmorning20.

En cas de questions, contactez-nous à : [email protected]

Du burn-out au dépassement de soi, Perrine Rambeau s’attaque au PCT, mythique sentier des crêtes du Pacifique.

Le chemin des crêtes du Pacifique, ou PCT pour les intimes, est un sentier de grande randonnée qui relie la frontière mexicaine à la frontière canadienne. Plus de 4240 kilomètres entre déserts, forêts, rivières et montagnes longent l’océan Pacifique et traversent les États de Californie, d’Oregon et de Washington. Voilà ce qui attend la Française Perrine Rambeau, installée au Nord de Sacramento, en Californie. Elle a pris le départ du sentier le 1er mai dernier avec son mari et espère le parcourir en cinq à six mois.

« Mon mari Nate vit en Californie et le PCT, c’est son rêve. J’ai quitté la France pour le rejoindre le 6 mars 2020, mais faux-départ, la Covid a contrarié nos plans. Nous partons donc avec une année de retard. C’est un peu notre lune de miel ! » explique Perrine Rambeau qui s’est mariée en 2019.

Préparation et surprises

 Si le PCT a été rendu célèbre par le film Wild dans lequel l’actrice Reese Witherspoon marche en solitaire et sans expérience, les amoureux ont déjà des milliers de kilomètres à leur actif et une préparation physique de plusieurs mois. Au programme : « renforcement des chevilles pour s’entraîner à marcher sur des terrains instables ou des rivières en crues, corde à sauter, hula hoop, marches et optimisation maximale du poids du fameux Big 3 : sac à dos, couchage et tente.”  À cela, se cumulent “de nombreuses heures de recherches pour savoir où s’approvisionner en eau et en nourriture ».

Perrine Rambeau et son acolyte comptent marcher tous les jours, démarrer tôt le matin et parfois la nuit pour éviter les températures trop élevées. Ils savent les endroits où récupérer des colis envoyés en amont et comment repérer des « trails angels », des personnes qui utilisent des cachettes pour laisser de l’eau ou autres victuailles. Mais la Française tient aussi à laisser la place aux surprises et aux difficultés inhérentes à ce type d’expédition.

Sa motivation : une quête de temps et d’espace. Son envie : découvrir des paysages extraordinaires et s’ouvrir davantage. « Je me demande quelle personne je serai après, comment ce que l’on va traverser peut nous changer, comment les galères peuvent renforcer. Il y a quelque chose de transcendant » explique-t-elle. Et d’ajouter : « Le monde le plus vaste à découvrir finalement, c’est soi-même ».

Reconstruction par le voyage

Cette philosophie de vie, elle la doit à un burn-out professionnel en 2014. Un évènement qui fait éclater tous ses repères. Elle raconte : « Je travaillais dans le secteur du marketing et de la com’ pour une boîte internationale depuis cinq ans et puis mon corps a lâché… Je n’ai pas pu me lever, j’avais le cerveau en boucle, des pertes de mémoire. Il m’a fallu presque deux ans pour me remettre et me poser les bonnes questions. ». Afin de reprendre des forces et se nourrir de ce qu’elle aime, Perrine Rambeau décide alors de voyager et de partir à la découverte de nouveaux horizons.

Commence ainsi un périple qui la mène en Europe en 2015. La Sicile d’abord, où elle réalise un stage de volontariat international pour devenir « formateur jeunesse et reconstruction ». Copenhague ensuite où elle travaille sur un chantier de restauration de voilier. « J’avais besoin de faire quelque chose de manuel, de retrouver du sens et de renouer avec une certaine liberté d’esprit » confie-t-elle. Et enfin, là Grèce en sac à dos, où elle fait des rencontres alternatives qui la motivent à continuer.

En 2016, elle enchaîne par un aller simple pour la Nouvelle-Zélande. Elle y est fille au pair, apicultrice, peintre pour un restaurant… « Une véritable re-rencontre avec moi-même » sourit-elle. Elle vit en immersion avec ceux qu’elle côtoie et elle y trouve un amoureux américain en pleine balade ! Passionné également d’aventure, le couple reste en contact et se retrouve pour explorer en duo.

Oser sortir du rang

Ensemble, ils traversent l’Atlantique en voilier en 2018, des Canaries à la Bardane. « Une expérience unique où l’on ne peut compter que sur soi-même ». L’année suivante, ils réalisent un rallye en vélo solaire dans le Massif central. « En fait, j’avais emprunté la route A, toute tracée pour moi, mais qui n’était pas la mienne… En changeant de route, c’est moi-même que j’ai découverte. Je sais aujourd’hui que je peux tout faire et que je serai heureuse si je laisse la curiosité me guider » conclut la voyageuse.

Elle aimerait partager son expérience à travers un livre en cours qu’elle espère terminer à son retour du Pacific Crest Trail. Son message ? « On ne sait jamais ce qu’il y a derrière les gros nuages… ». Une inspiration qu’elle souhaite également diffuser à travers du coaching. Coach formée et certifiée, elle aime particulièrement accompagner ceux qui cherchent à réinventer leurs vies. Les guider vers des espaces où les possibilités s’étendent. Pour ce faire, elle invite à la générosité, à se détacher du superflu et à oser sortir du rang. Les curieux et avides d’aventures peuvent suivre son avancée sur le PCT via son blog.

À Las Vegas, une fontaine de chocolat géante made in France

Chef pâtissier dans des grands casinos de Las Vegas (Bellagio, Aria), vainqueur de multiples concours nationaux et internationaux, Claude Escamilla a plus que fait ses preuves dans le monde de la pâtisserie. Mais pour se distinguer à Vegas, il en fallait plus : ajouter le “show” aux recettes.

Sweet Sin, la pâtisserie qu’il ouvre sur la Promenade du Linq, à proximité du Strip, fait le spectacle, pour un investissement total de 1,4 million de dollars. Avec en point d’orgue, une fontaine géante de chocolat aux airs de “Charlie et la chocolaterie”, qui serpente le long du plafond et se termine par trois robinets. Chacun d’entre eux distribue une variété différente de chocolat (noir, caramel et fraise). En actionnant simplement des pédales, les différentes sortes de chocolat coulent sous les yeux des clients sur des crêpes, enrobent des fraises et servent même à concocter de délicieuses boissons chaudes.

Une fontaine made in France

L’installation se compose de trois tuyaux curvilignes de sept pouces de diamètre, avec des parties transparentes d’où l’on peut apercevoir le chocolat qui tourne grâce à des turbines. “Les visiteurs peuvent même entendre les turbines grâce au léger bruit qu’elles produisent”, ajoute Claude Escamilla. C’est là toute l’astuce, puisque les visiteurs seront persuadés que le chocolat passe dans tous les tuyaux ce qui, en réalité, n’est pas totalement vrai. Alors, même s’il y a bien du chocolat liquide dans ces parties en verre, celui utilisé pour les plats sera situé derrière les robinets et stocké dans des cuves spécifiques.

Claude Escamilla, dans sa pâtisserie Sweet Sin à Las Vegas, pose devant la fontaine de chocolat. (photo : LG)

Le chef-pâtissier est évidemment très fier de son bébé, qui a nécessité un travail de titan. “Cette fontaine a été fabriquée en France par des artisans alsaciens installés à Strasbourg, qui ont fait le déplacement aux États-Unis spécialement pour l’installer”, explique Claude Escamilla. Il aura fallu près de douze mois pour la réaliser, puisqu’elle est entièrement personnalisée et constituée de tubes en métal brossé et poli. Avant d’être expédiée aux États-Unis, la fontaine a été montée en France pour s’assurer que tous ses éléments s’emboîtaient parfaitement. Elle a ensuite été démontée, puis envoyée par cargo. “Cette pâtisserie, c’est mon rêve devenu réalité. Elle est l’aboutissement de plusieurs années d’imagination et de planification, et j’ai hâte de partager ma vision avec les visiteurs”, raconte Claude Escamilla.

[Vidéo] Immobilier : la colocation meublée, une opportunité fiscale à saisir ?

Depuis plusieurs années, le marché immobilier résidentiel français est très attractif, avec une nouvelle tendance liée au boom de la colocation. Malgré quelques impacts non négligeables sur l’économie, la crise n’aura pas eu raison de l’immobilier, et le besoin de se loger demeure intact.

Pour cumuler le dynamisme du marché immobilier ancien et l’efficacité fiscale du mécanisme du meublé, le marché de la colocation meublée est en plein développement.

Pourquoi un tel engouement pour le marché de la colocation meublée ?
Y’a-t-il vraiment un avantage fiscal à recourir à ce type d’investissement ?

Trois experts ont tâché de répondre à ces questions en direct lors d’un webinaire dédié le 11 mai 2021 :

– Stéphane Battistella et Audrey Marigliano de Crystal Finance, l’un des premiers groupes indépendants français en gestion de patrimoine
– Olivia Achard, Responsable PACA chez Colocatère, spécialiste de la colocation clé en main

Visionnez le webinaire en replay ci-dessus ou directement sur notre page YouTube. Retrouvez le support de présentation ici.

Pour aller plus loin
?
Contactez Audrey Marigliano de Crystal Finance : amarigliano@expertetfinance.fr
? Contactez Olivia Achard de Colocatère : [email protected]

Comment la réussite américaine des champagnes Taittinger est passée par la Californie

Ils ne savent toujours pas prononcer correctement son patronyme qui lui sert de marque mais Clovis Taittinger, le directeur général du groupe, s’en moque bien, lui, qui parle l’anglais avec un bel accent français. En charge d’abord du développement à l’international, puis directeur général depuis 2019 de la maison de Champagne fondée par son arrière-grand-père, cet ancien étudiant de l’Edhec sait à quel point le succès de sa société est lié à sa réussite sur le sol américain.

Champagne ou  « sparkling », même combat

Les racines de Taittinger aux Etats-Unis sont très profondes. La marque y est présente depuis 1946 et y exploite en outre un domaine en Californie depuis 1987. En termes de volume, ce pays est le deuxième marché le plus important à l’exportation pour Taittinger derrière le Royaume-Uni. 8% de ses cuvées traversent l’Atlantique chaque année, une proportion qui est semblable à celle des autres maisons champenoises. Mais son Domaine Carneros, dans la Napa Valley, génère 20% du chiffre d’affaires mondial du groupe familial. Loin de l’affrontement souvent décrit dans la presse française entre « vrais champagnes » français et « sparkling » américains « usurpateurs », Taittinger a, comme la plupart des grandes maisons de champagne françaises, a joué sur les deux tableaux. Et depuis bien longtemps, les dirigeants du groupe familial ont compris qu’il fallait developper ce marché vital en lui laissant une dose suffisante d’indépendance.

Une alliance cruciale avec l’importateur

« Pour notre champagne, nous faisons confiance au même distributeur depuis 1946, confirme Clovis Taittinger, le fils aîné de Pierre-Emmanuel qui était parvenu en 2006 grâce au soutien du Crédit Agricole à reprendre le contrôle de l’entreprise familiale au fonds de pension américain Starwood après une bataille de succession particulièrement féroce. Nous n’avons pas la taille critique suffisante pour être notre propre importateur dans ce vaste pays. Certaines petites maisons peuvent aussi travailler directement avec un nombre limité de distributeurs sur place mais nous sommes trop gros pour suivre ce modèle et pas assez grand pour tout faire nous-mêmes. Un distributeur local aura de toute façon toujours plus de contacts que nous sur un marché aussi éloigné. »

Depuis plus de sept décennies, Taittinger collabore étroitement avec Kobrand. Cette société familiale possède dans son portefeuille pas moins de 78 marques de vin et de spiritueux produits en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Argentine, au Chili, en Nouvelle-Zélande et au Japon. Il distribue notamment sur le sol américain les célèbres bourgognes de Louis Jadot et l’excellent Sassicaia toscan. « Nous sommes toutefois la seule maison de la Champagne avec qui Kobrand travaille, note Clovis Taittinger. C’est une exigence que nous imposons à tous nos importateurs. »

Construire des châteaux en Californie

Pour poursuivre son développement aux Etats-Unis, la société rémoise a compris au fil du temps qu’elle devait produire du vin pétillant sur le sol américain. Les prix élevés du champagne limitent en effet le nombre de clients potentiels pour la marque et les amateurs de « bubbly » raffolent des cuvées californiennes. Après Moët et Chandon qui a inauguré le Domaine Chandon en 1973, Mumm et sa Cuvée Napa lancée en 1979 ou Roederer qui commercialise le Roederer Estate depuis 1982, Taittinger produit depuis 1987 son vin « Made in USA », le Domaine Carneros. Claude Taittinger, le grand-oncle de Clovis, cherchait depuis plusieurs années un terrain en Californie pour planter des vignes. A force de persévérance, il finit par trouver au début des années 80 un espace de près de 56 hectares en plein cœur de la Napa Valley.

Le Domaine Carneros, réplique de la Marquetterie, en Californie.

Associé avec la famille Kopf, propriétaire de Kobrand, son fidèle importateur, l’homme d’affaires décide de voir les choses en grand. Pour attirer les curieux, il construit, en plus grand, une réplique du Château de la Marquetterie, siège du groupe en champagne. Le double californien est devenu une attraction touristique à part entière, qui attire des milliers de visiteurs chaque année. Au fil du temps, le domaine californien s’est étendu. Il comprend aujourd’hui six vignobles qui couvrent près de 142 hectares. 51 hectares sont plantés en Chardonnay et des cépages de Pinot Noir s’étendent sur 91 hectares. Et produit un million de bouteilles chaque année.

Une affaire de femmes (américaines)

Pendant 33 ans, le Domaine Carneros a été dirigée par Eileen Crane. En juillet 2020, celle que la presse américaine spécialisée a surnommée « la doyenne du sparkling wine » a laissé sa place à une autre américaine, Remi Cohen qui a plus de deux décennies d’expérience dans la viticulture en Californie. « Embaucher localement a toujours été notre crédo », insiste Clovis Taittinger qui a travaillé plusieurs années dans le monde de l’audit, de l’immobilier et de l’hôtellerie avant de rejoindre la société familiale en 2007 à la demande de son père. La nouvelle directrice de Carneros aura, comme sa prédécesseure, les mains libres pour gérer le domaine comme elle l’entend. « Eileen Crane m’a laissé un héritage extraordinaire, reconnaissait-elle dans un entretien accordé au magazine Forbes. Les familles Taittinger et Kopf sont satisfaites de la trajectoire actuelle de l’entreprise, de sorte que tout changement continuera à s’appuyer sur la vision existante, à l’affiner et à l’élargir. » Les propriétaires français du domaine ne s’impliquent pas du tout dans le suivi quotidien de leur business sur le marché américain. « Je ne vais jamais plus de deux ou trois fois par an aux Etats-Unis et mes voyages sont souvent liés à des campagnes de relations publiques, reconnaît Clovis Taittinger. Toutes nos activités dans ce pays sont gérées localement. Heureusement d’ailleurs… »

C’est que les vins produits dans la Napa sont destinés au marché intérieur. 95% des 800.000 bouteilles de sparkling wine et des 200.000 cols de vin rouge vinifiés en Californie sont vendus sur le marché américain pour des prix variant de 30 à 150 dollars pour le « bubbly ». « C’est une marque très chère et premium qu’il serait difficile de vendre à l’étranger à de tels tarifs, reconnaît le directeur général de la maison rémoise qui travaille sous la présidence de sa petite sœur, Vitalie, qui est aussi en charge du marketing et de la communication Ces vins ne seraient pas compétitifs à l’étranger mais les Américains sont prêts à payer très cher des crus produits dans la Napa. » Carneros n’a d’ailleurs pas besoin de mettre en valeur ses origines champenoises pour séduire les amateurs de « sparkling wine ». « By Taittinger » est juste mentionné en petits caractères sous le label « Domaine Carneros ».

Le groupe communique toutefois beaucoup sur ses origines familiales, une caractéristique dont sont particulièrement friands les Américains. « La famille est le moyen de montrer nos racines et nos valeurs qui sont si importantes dans un métier comme le nôtre, confirme Pierre-Emmanuel Taittinger. Notre passé donne une garantie d’âme à nos produits. Les sociétés familiales représentent une certaine continuité et les gens sont de plus en plus à la recherche de telles valeurs. »

La complexité des règles américaines

S’implanter aux Etats-Unis n’est, selon Clovis Taittinger, « ni plus compliqué ni plus simple que d’aller dans n’importe quel autre pays éloigné ». La taille du marché est un atout évident mais aussi sa vitalité: « Les Etats-Unis sont le pays de la création et de l’économie éternelle, résume le directeur général de Taittinger. Les Américains ont la capacité à se remettre constamment en question et leur dynamisme est incroyable. C’est toujours le bon moment d’aller là-bas car il y a sans cesse des opportunités de business à saisir. »

« J’aurais toutefois deux conseils à donner à des entrepreneurs qui seraient intéressés par ce marché, poursuit Clovis Taittinger : restez extrêmement humble et assurez-vous de respecter à la lettre les obligations administratives imposées par les autorités locales car si les Etats-Unis sont souvent considérés comme un pays très libéral, beaucoup de gens oublient que son cadre législatif et réglementaire est très strict. Il est donc primordial de s’entourer d’experts locaux pour s’assurer de ne pas faire d’erreurs. » Ce conseil doit particulièrement être suivi à la lettre pour les producteurs de vins et spiritueux, qui restent aux Etats-Unis soumis aux réglementations très strictes implantées après la Prohibition et qui rendent la logistique comme l’économie du vin nettement plus complexe qu’ailleurs. Le fameux « three-tier system », qui institue une séparation stricte entre producteurs (ou importateurs), distributeurs, et finalement détaillants, est connu pour augmenter les prix de l’alcool, en multipliant marges et taxes à chaque étape du processus. Et ça marche!  Une bouteille exportée 5 dollars par un producteur français se retrouve ainsi être vendue cinq à six fois plus cher en boutique. Sans conseil spécialisé, et relais solides sur place, les erreurs peuvent coûter cher.

Marc Rebillet va improviser sur la scène du Novo à L.A en septembre

Après avoir amusé Youtube et réalisé une tournée “Quarantine Live Stream” en 2020, Marc Rebillet est de retour aux États-Unis. L’artiste franco-américain (son père est Parisien, sa mère Texane) montera sur scène le mardi 28 et mercredi 29 septembre au Novo, à Los Angeles à l’occasion de sa tournée Third Dose. Dépêchez-vous car les billets partent vite.

Repéré grâce à ses performances live sur Youtube et sur les réseaux, Marc Rebillet a un style électro et un humour qui lui sont propres. Son succès a démarré avec le partage de la vidéo “Summertime” sur Facebook, débutant en Europe avant de toucher les États-Unis. Le musicien utilise une loop station, des claviers et des percussions en plus de sa voix pour revisiter divers univers musicaux.

Ses improvisations musicales et ses textes comiques font de lui un personnage adulé, à l’instar de ses performances à mi-chemin entre le concert et le one-man-show. En 2020, il a sorti l’album “Loop Daddy III”. Et plus récemment, son tube “Vaccinated Attitude” a fait le buzz.

Luc Julia, l’inventeur de Siri, devient un homme fort de Renault

Depuis qu’il s’est installé en Californie il y a maintenant 28 ans, Luc Julia a gardé le même look, celui de la mythique chemise hawaïenne. Derrière son physique décontracté et son ton affable, l’homme est une figure emblématique de la tech dans la Silicon Valley depuis plusieurs décennies, et il s’apprête à reprendre du service en France. Luc Julia vient en effet d’être nommé directeur scientifique de Renault. « J’ai tout de suite accroché avec le CEO de Renault (Luca de Meo). Il veut sortir l’entreprise de sa situation difficile par la technologie : la voiture autonome, l’interface homme-machine etc. C’est un challenge énorme mais c’est aussi très excitant », raconte l’intéressé.

Pour cet originaire de Toulouse, ce retour en France est une façon d’écrire la suite de l’histoire, lui qui avait quitté l’Hexagone au tout début de sa carrière, déçu par l’environnement cloisonné de la recherche au CNRS. En 1993, il décide de poursuivre sa thèse au MIT à Boston, mais il est rapidement échaudé par la météo. « Je suis habitué aux 40 degrés, Boston ce n’était pas pour moi ». Il contacte des personnes en Californie et arrive dans la Silicon Valley fin 1993. « Je suis arrivé à Xerox Park, ce lieu mythique où tout a été inventé. Je me suis retrouvé au milieu de tous ces gens que j’avais cités dans ma thèse, ils se parlaient tous et faisaient avancer le schmilblick ». Lui qui reproche l’esprit de concurrence à l’intérieur de la recherche française est séduit par l’émulation, l’esprit de collaboration et d’entreprise fondateurs de la Silicon Valley. Dans ce « chaudron mondial de l’innovation », il obtient la direction d’un laboratoire, le Computer Human Interaction Center. Il y invente la première voiture et le premier frigo connectés, et surtout The Assistant, l’assistant vocal qui sera repris sous le nom de Siri par Apple.

Après dix ans de recherche, Luc Julia décide au tournant des années 2000 de changer de vie et d’entrer dans l’univers des startups. Il crée plusieurs sociétés qui sont revendues, dont Nuance Communications qui se spécialise également dans la reconnaissance vocale. La suite de l’histoire est celle d’une success story à l’américaine : Nuance Communications entre en Bourse en 2000 et elle vient de faire l’objet d’une offre du géant Microsoft pour… 19,6 milliards de dollars. Une des plus grosses acquisitions du groupe américain, qui compte se diversifier dans la santé.

Dix ans de startups plus tard, Luc Julia décide de prendre sa retraite… mais cela ne durera que six semaines. L’hyperactif décide alors de s’orienter vers les grands groupes, entre chez HP pour lancer les premières imprimantes connectées. En 2011, Steve Jobs l’appelle ainsi que son cofondateur de The Assistant, Adam Cheyer, pour installer Siri chez Apple. Lorsque Steve Jobs disparaît, Luc Julia part chez Samsung, pour créer le cloud et connecter les objets produits par le groupe entre eux. « Samsung vend 1 milliard d’objets par an mais ne les avait pas connectés. Le président m’a donné carte blanche pour le faire, nous avions un labo dans la Silicon Valley et tout l’argent pour le faire ».

En 2016, il prend un break pour écrire le livre qui le taraude : « L’intelligence artificielle n’existe pas ». « Je voulais en finir avec cette fausse définition de l’IA, selon laquelle notre intelligence est augmentée par ces outils. Mais c’est comme un marteau, il peut servir à enfoncer un clou ou taper quelqu’un. Il faut juste la réguler, c’est pour ça que je suis favorable à la directive RGPD ». Il revient chez Samsung en 2017, et à la faveur de l’élection d’Emmanuel Macron, crée un centre de recherche en France. La pandémie a coupé court à cet effort, mais Luc Julia a décidé de continuer ses projets en France. L’objectif de cette nouvelle décennie est de rendre à la France tout ce qu’elle lui a donné, en particulier une éducation de haut niveau. « La création de la French Tech par Fleur Pellerin a apporté ce nouveau souffle dont la France avait besoin. Le mot entrepreneur retrouve ses origines françaises », sourit Luc Julia.

Ash Meadows, un paradis au beau milieu du désert

Qui aurait imaginé qu’aux portes de la Death Valley, entre le Nevada et la Californie, se trouveraient des sources chaudes et de grands réservoirs d’eau ? Cette oasis, c’est Ash Meadows, “les plaines cendrées” en anglais. Située dans l’Amargosa Valley, cette réserve (10.000 hectares) protégée depuis 1984, est réputée pour abriter des espèces endémiques (26 au total) que l’on ne trouve donc nulle part ailleurs aux États-Unis.

Cette zone a aussi vu passer des générations de natifs américains qui ont profité de ses conditions climatiques particulières pour y cultiver du maïs et du tournesol, tout en utilisant les aspérités rocheuses comme fours naturels. Le site d’Ash Meadows a également été marqué par le passage de Jack Longstreet, un Américain haut en couleur, entre autres prospecteur et dresseur de chevaux, de 1894 à 1899. Aujourd’hui, il est encore possible de visiter sa cabane, qui a été restaurée.

Une faune et une flore exceptionnelles

Mais tout l’attrait d’Ash Meadows réside dans la découverte de sa faune et sa flore exceptionnelles. Pour les amateurs de nature et de photographie, c’est l’occasion unique d’aller à la rencontre de plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux, mammifères, reptiles, insectes et poissons. Selon les derniers comptages, pas moins de 275 espèces d’oiseaux ont pu être observées sur place, de même qu’une vingtaine de reptiles et une trentaine de mammifères — rats-kangourous, lynx, mouflons du désert… Parmi les attractions, il ne faut absolument pas rater les poissons “pupfish”. De couleur bleue, ces petits spécimens aquatiques de 2 à 3 centimètres de long, sont l’un des trésors d’Ash Meadows. En voie d’extinction et âgée de 10 000 à 20 000 ans, cette espèce est visible en nombre sur les sites de Devils Hole et de Point of Rocks.

Pour admirer tous ces animaux et végétaux, des promenades en bois ont été aménagées le long des différents lieux d’intérêt (Point of Rocks, Crystal Spring…). De nombreux panneaux apportent des informations aux visiteurs et des bancs permettent d’observer cette nature foisonnante en toute quiétude. N’oubliez pas de vous munir de jumelles ! Il est conseillé de s’y rendre plutôt entre avril et mai ou entre août et septembre, pour avoir l’opportunité d’apercevoir le plus d’animaux possible.

Comment s’y rendre et que faire sur place ?

Depuis Las Vegas, il faut compter moins de deux heures de route pour atteindre cette réserve, et le trajet monte à cinq heures au départ de Los Angeles. Option judicieuse pour les voyageurs pressés : coupler la découverte d’Ash Meadows avec une visite de la Death Valley. Attention aux horaires, car le site ferme tous les jours à 16 h. Pour ceux qui souhaiteraient y passer au moins deux jours, il est possible de réserver une chambre dans l’un des deux hôtels les plus proches (The Longstreet Inn & Casino et l’Amargosa Opera House).

Ash Meadows se divisant en différents sites, il est nécessaire d’être motorisé pour se rendre de l’un à l’autre. Chaque site offre ensuite plusieurs itinéraires de randonnées, légères et faciles. Du côté des activités, le lieu est également ouvert à la chasse durant certaines périodes et dans des zones spécifiques, mais la pêche y est rigoureusement interdite. Enfin, les deux grands reservoirs, Crystal Reservoir et Peterson Reservoir, sont accessibles à la navigation pour les embarcations sans moteur ou électriques. En revanche, la baignade n’est pas autorisée pour éviter de déranger les nombreuses espèces de poissons qui y vivent. Plus d’informations en suivant ce lien.