Le Théâtre Raymond Kabbaz ne se laisse pas abattre et maintient ses événements annuels. Il organise la douzième édition de son festival de courts-métrages français, le vendredi 12 février. Durant cette soirée en partenariat avec Elma, une sélection de huit films, dont la moitié sont réalisés par des femmes et certains sélectionnés au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2021 et aux Césars 2021, seront au programme.
Pour la première fois, le festival aura lieu virtuellement. Autre nouveauté : le public est invité à voter en ligne pour le meilleur film, avec Audience Awards. Le réalisateur gagnant recevra le prix Audience View.
La soirée débutera à 8pm avec le film “La Chamade” (“Blackbirds”) d’Emma Séméria, qui suit les tumultes de coeur de Camélia, 15 ans, qui veut s’entraîner à embrasser avec la langue avec son meilleur ami. “J’Arrive” (“On My Way”), réalisé par Bertrand Basset, filme la relation entre Hubert, qui se retrouve veuf, et sa petite fille Léonie qui va l’aider.
Puis, “Massacre” de Maïté Sonnet relate la rage de deux sœurs, de 10 et 12 ans, qui sont obligées de quitter l’île où elles ont grandi, devenue trop onéreuse en raison des touristes. Dans “Particules fines”, le réalisateur Gregory Robin suit deux hommes, qui recherchent un sens à leur vie, et décident de tuer pour tromper l’ennui.
Après un entracte (sans vin, ni fromage, faute de présentiel), “Abada” de Jean Benoit Ugeux sera projeté. Il raconte les relations entre un père et son fils, qui dessinateur de BD, a mis en scène son père nu dans son dernier livre. “Salem”, de Sophie Beaulieu, suit un week-end en famille, où la nouvelle femme d’un oncle va semer le trouble.
Puis, “2030”, réalisé par Pierre Dugowson, nous transporte en novembre 2030, dans une salle de classe où il fait 48°C. La soirée se conclura avec “Summer Time”. Andra Tévy filme les (non)interactions entre les clients d’un café du littoral lors d’un dimanche estival.
La quatrième édition d’Animation First, du 5 au 15 février, sera intégralement en ligne cette année pour cause de Covid-19. Mais il en faut plus pour doucher l’enthousiasme des organisatrices de ce festival du dessin-animé, proposé par le French Institute Alliance Française (FIAF). “On ne passe pas en ligne par dépit. On est très fières de notre programmation“, souligne Delphine Selles-Alvarez, responsable des films au FIAF et co-programmatrice d’Animation First. “Le virtuel est une chance que l’on mesure tous les jours. Il permet de faire « passer le message » auprès d’un public beaucoup plus large, renchérit Catherine Lamairesse, l’autre programmatrice d’Animation First. L’animation est un outil multi-facettes tellement puissant pour raconter des histoires, aborder des sujets difficiles, faire rire ou faire de la poésie, en y apportant la légèreté du dessin“.
Lancé en 2018 pour faire découvrir les pépites de l’animation française au public américain, Animation First fait de nouveau la part belle aux premières. Au programme: 75 longs et courts-métrages pour petits et grands. Le coup d’envoi du festival sera donné par “Calamity”, le dessin-animé du français Remi Chayé sur l’enfance de la cow-girl légendaire. Ce western féministe sorti en 2020 n’a jamais été montré aux États-Unis.
Animation First s’est aussi offert un invité de marque: le réalisateur Wes Anderson, qui a sélectionné quatre de ses films d’animation favoris. Parmi eux, une étonnante version indienne du classique de Disney “Bambi”. Elle sera disponible, avec la version française, à la fin du festival. “La version indienne a été très peu vue à l’époque de sa sortie en Inde, après la Seconde Guerre Mondiale, mais elle a tout de même gagné un Golden Globe en 1948 aux États-Unis. C’est une version très intéressante: en plus du doublage, toutes les musiques ont dû être réécrites. Ça leur a coûté une fortune !”, précise Delphine Selles-Alvarez.
A noter aussi: une sélection de courts-métrages d’animation africains proposée pendant tout le festival, un hommage aux oeuvres du pape français de l’animation Paul Grimault et une nouvelle compétition rassemblant des étudiants de six écoles d’animation françaises et américaines. Le festival propose aussi des discussions sur les films montrés. Le 11 janvier, le scénariste de “Marius et Jeannette”, Jean-Louis Milesi, viendra notamment parler de “Josep”, le long-métrage sur l’artiste Josep Bartolí, détenu dans des camps de prisonniers en France alors qu’il tentait de fuir l’Espagne de Franco. Il sera accompagné de la veuve de l’artiste. “Le contexte actuel a permis au festival de se développer d’une manière inimaginable il y a six mois ! Mais ce développement ne pourra se maintenir que si on rouvre les salles. On ne peut pas garder vivant un festival pendant trop longtemps sans y inclure le public, explique Catherine Lamairesse. On se dirigera, quand les circonstances le permettront, vers un festival hybride ou, pour employer des mots plus festifs, ouvert et humain…”
À l’exception du film d’ouverture et de quelques autres, tous les films d’Animation First seront visibles simultanément sur la plateforme Eventive du festival. Celle-ci a vocation à devenir le nouveau service de streaming du FIAF. Il permettra au public de découvrir un catalogue de films français parfois peu montrés aux États-Unis. On n’arrête pas le progrès.
L’hiver, le froid, la pandémie… Autant de nouvelles peu réjouissantes qui ne doivent pas nous empêcher de profiter de la vie et de New York (en toute sécurité). Voici une liste de quatre restaurants où manger un boeuf bourguignon, pour un bon goût de France dans l’assiette.
Lena Wine bar
Le restaurant basque de Pierre et Jenny Gaona, situé dans le Lower East Side, reste ouvert cet hiver avec sept tentes individuelles, hermétiques et chauffées installées sur la rue pour vous sentir comme à la maison. Côté carte, l’établissement sert une recette très traditionnelle du boeuf bourguignon avec une viande de boeuf nourri à l’herbe, cuite dans le vin rouge avec ses champignons et ses carottes (25$). A accorder avec un bon vin français. Le couple dispose également d’un café à Greenwich Village (1B W 8th St), également ouvert en ce moment. 137 Eldridge St, (347) 935-1897.
Le Baratin
Le Baratin, restaurant français de Greenwich Village, a également investi dans des tentes similaires à celles de Lena. Vous pourrez donc y dîner au chaud entre ami(e)s à condition de réserver votre table à l’avance. Le boeuf bourguignon y est revisité puisqu’il est recouvert d’un parmentier de pommes de terre haché (28$). 26 Greenwich Ave, (212) 933-1080.
Bistro Vendôme
Du côté de Midtown East, le Bistro Vendôme reste lui aussi ouvert cet hiver avec un grand abris en bois à la fois aéré et chauffé sur le trottoir. Vous pourrez y déguster un boeuf bourguignon délicieux, à l’image de ceux qu’on trouve en France, pour 33$. Réservation par téléphone impérative. 405 E 58th St, (212) 935-9100.
Delice & Sarrasin
Pour une version végan du boeuf bourguignon, direction Delice & Sarrasin à Greenwich Village. Ce restaurant français dispose d’une petite terrasse chauffée qui peut asseoir huit personnes. On vous conseille de réserver en avance sur leur site. Leur boeuf bourguignon est revisité avec une viande végétale à base de protéines de pois, dans une sauce au pinot noir et épices, avec oignons, carottes et pommes de terre (22$). L’autre spécialité du lieu est la crêpe. 20 Christopher St, (212) 243-7200.
[Article partenaire] Une fois leur baccalauréat (ou diplôme équivalent) obtenu, les futurs étudiants français ont accès à une multitude d’options pour les études supérieures, que ce soit en termes de diversité d’offre ou de durée.
Dans ce paysage français d’études supérieures, de plus en plus de nouveaux étudiants sont attirés chaque année par deux types de formation :
– le Bachelor, programme post-bac en 3 ans
– le BBA, programme post-bac en 4 ans, acronyme de Bachelor in Business Administration, plus connu dans le monde anglo-saxon sous le nom de BSc (Bachelor of Science)
Bien que ces deux types de formation soient des « Bachelor », elles ne sont pas similaires et offrent des débouchés différents. Mais alors quelles sont les différences ?
Le Bachelor
Tout d’abord, la durée de la formation n’est pas la même et il est clair qu’avec une année supplémentaire dans le cursus, le BBA peut être considéré comme plus complet.
De plus, de manière générale, les écoles offrant des formations BBA délivrent un diplôme visé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il n’existe pas de législation officielle à ce sujet mais en général, une formation « Bachelor » visée par le Ministère s’appelle aujourd’hui un BBA.
Les formations Bachelor en 3 ans visent à former des diplômés directement opérationnels pour le marché du travail et s’adressent principalement au marché français. Le contenu de la formation est plus axé sur la pratique que la théorie, et le format 3 ans est en phase avec la structure LMD (Licence-Master-Doctorat) qui a été adoptée en Europe.
Rien n’empêche le détenteur d’un Bachelor de poursuivre les études en intégrant une formation master ; certains les voient aussi comme une alternative aux classes préparatoires pour intégrer un Programme Grande Ecole d’école de commerce. Une voie de concours est possible pour intégrer en seconde année et poursuivre ainsi ses études jusqu’à Bac+5.
Le campus de SKEMA Business School à Sophia Antipolis. L’école propose un programme BBA permettant d’acquérir un profil international et multiculturel.
Le BBA
À l’inverse, les formations BBA en 4 ans sont le plus souvent basées sur le format d’études international du monde anglo-saxon, comme on peut les rencontrer en Amérique du Nord ou en Asie. De ce fait, ces programmes sont attractifs pour les étudiants français mais également internationaux car il est très souvent possible de suivre tout ou partie du cursus en anglais. Le contenu de la formation est souvent plus académique même si l’aspect professionnalisant est également assez présent dans ces formations. Le fait de bénéficier d’une année supplémentaire de formation permet de se former plus en profondeur dans un domaine particulier, d’avoir plus de temps pour les stages ou expériences professionnelles.
Il faut également considérer l’aspect exposition internationale : aujourd’hui, la plupart des formations proposent aux étudiants des séjours à l’international pouvant aller de un à quatre semestres d’études. Actuellement, ces profils « baroudeurs » représentent souvent un atout lors d’une recherche d’emploi. D’ailleurs, le format d’études fait que les diplômés d’un BBA peuvent chercher du travail dans bon nombre de pays sans se restreindre uniquement à la France.
Les écoles de commerce qui offrent des formations BBA au format international ont également la possibilité de proposer à leurs étudiants des cursus double-diplôme avec des universités étrangères. Les étudiants peuvent ainsi valider, en 4 ans, le diplôme Français et le diplôme de l’université au sein de laquelle ils terminent leurs études. Cette option ouvre de nouvelles perspectives d’emploi ou de poursuite d’étude dans le pays où ils obtiennent leur diplôme. Si l’on prend l’exemple des Etats-Unis, les étudiants diplômés de ces universités peuvent, en fonction du type de formation, travailler de 1 à 3 ans sur le sol américain : expérience incroyable pour tout nouveau diplômé.
Les BBA qui proposent un format d’études international mettent aussi l’accent sur l’éducation générale, les compétences dites « soft skills » qui deviennent de plus en plus importantes dans les entreprises.
On peut résumer l’esprit d’un BBA en 4 ans en visualisant un triangle où l’on trouverait sur chaque sommet : le contenu académique de la formation, l’expérience à l’international, et l’expérience du monde de l’entreprise. Chaque composante interagit avec ses deux autres voisines pour déboucher sur la formation complète de l’étudiant.
Il est aussi logique de se poser la question de ce que l’on peut faire après l’obtention d’un BBA. En Europe, on est plus en phase avec la réforme LMD et donc la notion classique de Bachelor, particulièrement en France où d’un point de vue culturel, on est soit “un Bac+3” soit “un Bac+5”. Là encore, l’orientation internationale des formations BBA se cale plutôt sur le modèle international : à savoir commencer par l’obtention d’un Bac+4 puis poursuivre avec un Master au format international (Master of Science, MSc, dont la durée est en général de 1 an). Le niveau d’études final est donc bien à Bac+5 ; soit un 3+2 sur le modèle Européen ou un 4+1 sur le modèle international. À noter que certains diplômés intégrant directement le marché du travail après un BBA poursuivent sur un MBA (Master in Business Administration) après quelques années d’expérience professionnelle.
En conclusion, l’offre de formation est aujourd’hui suffisamment pléthorique pour que les nouveaux bacheliers puissent trouver la formation qui leur convient le mieux. Si le choix se porte sur une école de commerce pour un cursus post-bac, il est important de viser une école qui fait partie de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) et de s’assurer que le diplôme délivré est bien reconnu par l’état.
La recherche d’une formation supérieure ou, disons plutôt, de la « bonne » formation supérieure prend du temps afin de faire le bon choix, et l’on constate que les familles et les futurs bacheliers commencent les démarches de plus en plus tôt (souvent dès la seconde). Les futurs candidats doivent se renseigner et comparer les formations (contenu, stages, expériences internationales), participer aux journées portes ouvertes, rencontrer les équipes et échanger avec les étudiants des programmes envisagés.
Les études proposées par les écoles de commerce sont de qualité mais affichent des frais de scolarité importants. Cela représente donc un investissement non négligeable et on parle bien d’un investissement sur le long terme ; autant faire un choix définitif de formation bien réfléchi et le plus en lien avec son projet professionnel.
Yan Grasselli
Cet article vous a été proposé par Yan Grasselli, Directeur du programme GLOBAL BBA de SKEMA Business School.
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– 13 spécialisations dont une nouvelle en Intelligence Artificielle
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– Jusqu’à 4 ans d’immersion académique à l’international
– Possibilité de commencer le parcours en France (Sophia Antipolis ou Lille), aux États-Unis (Raleigh) ou au Brésil (Belo Horizonte)
—————- Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
La décision de fermeture des frontières annoncée vendredi par Jean Castex a surpris, y-compris parmi ceux chargés de la mettre en oeuvre… Du coup, la journée de samedi a été marquée par une série de réunions et débats de cabinets. Alors qu’elle entrait en vigueur ce dimanche matin à 0h00 heure locale, les consultations se sont poursuivies jusque tard dans la soirée de samedi.
“Le principal problème, résume un membre de l’entourage du Premier ministre, sous condition d’anonymat, c’est celui de la constitutionnalité d’une interdiction d’entrée sur le territoire pour les ressortissants. C’est une liberté fondamentale et il faut être prudent sur la façon dont on le limite, sous peine d’être censuré par le juge”. Les mêmes débats avaient eu lieu en mars dernier lors de la première fermeture des frontières aux voyageurs en provenance des Etats-Unis. Après avoir d’abord envisagé une fermeture généralisée, le gouvernement avait dû faire une exception pour les ressortissants français (entre autres).
Outre les questions juridiques, “il était aussi crucial de ne pas se retrouver avec des gens coincés loin de chez eux”, explique Roland Lescure, député des Français de l’étranger (circonscription Amérique du Nord), qui a participé ce samedi à une réunion sur le sujet avec l’exécutif. “J’ai insisté sur le fait que les gens devaient être autorisés à rentrer chez eux, en tout cas ceux qui étaient partis avant le 31 janvier, dit-il. Pour les autres, le message est clair: on ne bouge pas. Le but est évidemment d’essayer de limiter au maximum la circulation des nouveaux variants dont on voit les dégâts qu’ils font dans certains pays”.
Après une journée de débats et de consultations juridiques, Matignon a donc finalement défini les conditions d’applications de cette fermeture des frontières. Le principe de la fermeture des frontières extérieures à l’Union européenne (dans les deux sens) est bien confirmé, et les exceptions suivantes sont admises:
1/ Retour en France: Les ressortissants français (et ceux de l’Union européenne) qui rentrent en France sont admis sur le territoire, à condition qu’ils y aient leur “résidence principale” (sur présentation d’un justificatif, dont le détail n’est pas donné par le texte) et qu’ils aient quitté le territoire avant le 31 janvier 2021 (les allers-retours sont donc interdits à partir de maintenant, sauf pour les motifs ci-dessous). Il n’est pas précisé qu’elle est la définition de “résidence principale”. Il faudra également présenter le billet d’avion aller montrant que le voyage a été commencé avant le 31 janvier.
2/ Motif médical impérieux: une urgence médicale vitale. Une personne peut également accompagner le patient si cela est nécessaire. Un certificat médical est exigé.
3/ Motif familial impérieux: décès d’un proche en ligne direct; garde d’enfant pour les parents séparés; assistance à un proche âgé; convocation par une autorité judiciaire ou administrative; impossibilité légale ou économique de rester sur le territoire sur lequel se trouve la personne (pièces justificatives: titre de séjour expirant, lettre de licenciement, etc…); protection de l’enfance et lutte contre les déplacements illicites d’enfants à l’étranger, protection des victimes de violence intrafamiliales.
4/ Motif professionnel impérieux: il faut que la présence de la personne concernée soit indispensable à l’activité (“Missions indispensables à la poursuite d’une activité économique, requérant une présence sur place qui ne peut être différée et dont le report ou l’annulation aurait des conséquences manifestement disproportionnées ou serait impossible”). Une attestation de l’employeur sera suffisante, ou, pour les professionnels du transport international, la carte professionnelle. D’autres cas spécifiques sont prévus, comme celui des professionnels de santé, des diplomates et autres personnes ayant une mission “liée à l’exercice de prérogatives de puissance publique” ou encore celui des sportifs professionnels.
5/ Les étudiants rejoignant leur lieu d’étude: par exemple ceux partant faire un semestre à l’étranger. Il faut présenter un certificat de scolarité de l’établissement.
Pour ce qui est de la sortie du territoire, également en principe interdite, les mêmes exemptions pour “motifs impérieux” sont prévues. Curieusement, le cas des personnes du retour à la résidence principale (notamment pour les Français expatriés qui se trouveraient en France provisoirement) n’est pas mentionné. Mais la liste est seulement indicative et le retour au domicile semble bien faire partie des motifs impérieux y-compris pour la sortie de France. Il faut également remplir une attestation spécifique, disponible ici.
Le responsabilité du contrôle de ces mesures incombe aux compagnies aériennes, c’est donc avant d’embarquer qu’il faudra produire les documents justifiant une éventuelle exemption.
Même si vous êtes autorisés à passer la frontière, il vous faudra présenter un test PCR négatif. Déjà obligatoire en provenance des Etats-Unis depuis l’été, il est désormais étendu à tous les pays, y-compris l’Union européenne, à l’exception des travailleurs frontaliers. Il faut par ailleurs s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant 7 jours à l’arrivée en France.
Si elles devraient permettre d’éviter aux Français partis pour un court séjour de se retrouver coincés loin de chez eux, ces exceptions vont compliquer la vie de certains. C’est le cas de Delphine Robert. Cette Française vit depuis une an entre Lyon, où se trouve une de ses filles, scolarisée en prépa, et Houston où se trouvent son mari et son autre fille, scolarisée en lycée. A l’annonce de Jean Castex, elle s’est précipitée pour prendre un billet le 30 janvier -et faire le test préalable obligatoire- pour rentrer à Lyon avant la fermeture. « J’ai le sentiment que l’on paye la facture de ceux qui continuent à vivre égoïstement, dit-elle L’irresponsabilité de certains nous entraîne à subir de plus en plus de restrictions et je ne suis pas sûre que cela soit à terme productif.C’est une situation intolérable et injuste pour les Français vivant à l’étranger », ajoute t-elle tout en espérant que cette mesure ne soit que provisoire.
La crise de la Covid-19 continue de faire des ravages parmi les marques françaises aux États-Unis. Après les boulangeries Maison Kayser à l’automne dernier, c’est au tour de la marque française de beauté L’Occitane de se placer en dépôt de bilan aux États-Unis. Dans un communiqué, la marque fondée en 1976 et basée à Manosque, qui vend des savons, produits de beauté et huiles essentielles traditionnelles de la Provence, présente l’événement de façon positive. Elle indique qu’elle se place sous la protection du Chapter 11 du code des faillites américain pour mieux servir ses clients sur le multi-channel et mettre en œuvre son « plan d’optimisation du périmètre de magasins dans tout le pays ».
En cause bien sûr, les loyers auxquels le groupe ne peut plus faire face. Avec la crise, les clients ont déserté les boutiques, surtout dans les grandes villes, au profit de l’e-commerce. Dans le document envoyé à la Cour, L’Occitane indique que le chiffre d’affaires issu des magasins avait déjà commencé à baisser avant la crise, au profit des ventes en ligne, mais que la pandémie a accéléré ce phénomène. Ainsi, ses revenus issus de l’activité retail ont chuté de 56,5 % entre avril et décembre 2020, tandis que le e-commerce a bondi de 72 %.
Présent aux Etats-Unis depuis 1995, L’Occitane indique avoir tenté de renégocier les loyers de certains magasins auprès de ses propriétaires, mais que ceux-ci se sont montrés inflexibles. A ce jour, L’Occitane affiche plus de 15 millions de dollars d’arriérés de loyers dans le pays. Seule solution pour le groupe dirigé par Yann Tanini aux US : se placer temporairement sous Chapter 11 et dénoncer les baux qu’il ne peut plus assumer, pour limiter ses dettes. Alors qu’il détenait 166 points de vente dans 36 États, essentiellement dans des centres commerciaux, il compte fermer 23 magasins pour ajuster ses coûts fixes.
L’Occitane, qui emploie un peu plus de 1000 personnes, avait dû licencier 325 employés pendant le confinement, puis a repris la moitié d’entre eux. Dans le cadre de ce Chapter 11, il annonce aujourd’hui 40 suppressions d’emplois. « La décision de ce jour est une étape clé pour réaliser le potentiel de l’activité américaine de L’Occitane », a déclaré Yann Tanini, managing director de l’Occitane North America. « L’Occitane est toujours focalisée sur la création d’une expérience client agréable et personnalisée, et nous allons continuer à développer des produits innovants avec des propriétés uniques ».
Ces annonces n’ont semble-t-il pas fait frémir les investisseurs du groupe, coté à Hong Kong. L’Occitane a annoncé la mise sous la protection du Chapter 11 de sa filiale américaine le même jour que des résultats trimestriels encourageants. La marque connaît une croissance sans faille en Asie, particulièrement en Chine où ses revenus ont bondi de 29 % au dernier trimestre. Le titre L’Occitane a bondi de 25 % mardi et atteint un record en huit ans. Preuve que les marchés sont en tout cas convaincus de la capacité de la marque française à surfer sur sa réussite asiatique et à surmonter le défi américain.
La France s’attendait à un troisième confinement, Jean Castex a finalement décidé de la fermeture des frontières. A partir de ce dimanche 31 janvier, il sera impossible d’entrer en France en provenance de l’extérieur de l’Union européenne, et il sera également impossible d’en sortir.
Si l’entrée sur le territoire est en principe interdite depuis mars dernier, les citoyens français étaient libres de rentrer au pays, ainsi que leurs conjoints et enfants. Jean Castex a mis fin à cette exception, interdisant de fait l’entrée sur le territoire aux Français de l’étranger.
Toute entrée en France et toute sortie de notre territoire à destination ou en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne sera interdite, sauf motif impérieux, à partir de dimanche minuit. pic.twitter.com/z0FyyhF4gI
La sortie du territoire est également interdite. Si le tweet de Matignon indique “dimanche minuit” (donc dimanche soir), c’est en fait dimanche à 0h, donc dans la nuit de samedi à dimanche que la mesure entre en vigueur. Elle est justifiée, selon l’entourage du Premier ministre, par la nécessité d’éviter au maximum la propagation des nouvelles variantes du virus de la Covid-19, notamment sud-africaine.
Exceptions limitées
Quant aux “motifs impérieux” évoqués par Jean Castex, ils seront très limités. Selon le député des Français de l’étranger Roland Lescure, les exceptions admises seront les suivantes:
Motif médical impérieux
décès d’un parent en ligne directe
impossibilité légale ou économique de rester sur le territoire étranger
retour définitif en France
protection de l’enfance et la lutte contre les déplacements illicites d’enfants à l’étranger
protection des victimes de violences “intra familiales”
Lorsqu’elle s’est installée aux Etats-Unis il y a dix ans, Anne-Fleur Andrle n’avait pas d’idée précise de ce à quoi son expatriation ressemblerait : « A l’époque, il m’était difficile de m’engager dans une direction ou dans l’autre : rentrer en France ou rester aux Etats-Unis avait chacun leurs avantages », se souvient-elle. Mais elle aimait l’Amérique et souhaitait obtenir un diplôme international, qu’elle a décroché en sciences biomédicales à l’université d’Etat de New York.
Après une vie professionnelle bien remplie – d’abord employée d’une société d’équipements médicaux puis d’une plateforme de réalité assistée ayant développé des lunettes connectées, elle crée sa propre entreprise en 2016 et fonde également le chapitre bostonien de La French Tech –, Anne-Fleur Andrle décide finalement d’accorder plus de temps à ses premières amours : la radio, qu’elle avait découverte en tant qu’étudiante sur le campus de son école d’ingénieurs en Picardie.
French Expat Le Podcast, le début de l’aventure
« A l’époque, j’étais très stressée de faire du direct. C’était un exercice un peu différent de ce que je fais maintenant », explique-t-elle. Ce qu’elle fait maintenant, et depuis l’automne 2019, c’est produire des podcasts. Son premier projet, French Expat Le Podcast, donne la parole aux expatriés français et trouve vite son public. Désormais dans sa deuxième saison, il est écouté dans 113 pays (« la semaine dernière, il a été écouté sur tous les continents », précise Anne-Fleur Andrle, ajoutant trouver les statistiques « complètement lunaires »). 75% de ses auditeurs sont des femmes, et la moitié d’entre eux ont un projet d’expatriation ou en reviennent.
Le projet a bien grandi depuis son lancement et réunit désormais une équipe de cinq personnes. L’étape suivante est celle de la monétisation via des sponsors. « J’aimerais pouvoir professionnaliser tout ça. Je consacre entre cinq et six heures par jour à mes podcasts, en plus de travailler à temps plein et d’avoir un enfant. L’idéal serait de pouvoir gagner ma vie avec ça et d’adapter mon emploi du temps. » Anne-Fleur Andrle travaille actuellement au MIT, dans un département dédié à l’éducation professionnelle aux nouvelles technologies, et y a aussi créé un podcast. « Je touche à énormément de projets excitants dans ma branche. La mentalité interne me permet de donner vie à mes idées, même si elles ne font pas partie de mes attributions principales ».
Diversité, inclusion et accessibilité à l’ère numérique
Victime de son succès, French Expat Le Podcast reçoit aujourd’hui énormément de propositions. Anne-Fleur Andrle essaie « d’être sélective, sans jugement de valeur mais plutôt pour avoir plus de diversité . Même si l’on entend seulement une voix en écoutant un podcast, je remarque que mes interlocuteurs sont majoritairement des femmes blanches. Je voudrais que tout le monde se retrouve dans ce que je fais – et pas seulement en tant que personne, mais aussi en termes de destinations : j’aimerais par exemple donner la parole à des gens installés en Chine (où l’accès aux plateformes de streaming est réduit), en Afrique et en Amérique du Sud. » En plus de la diversité, l’inclusion et l’accessibilité sont des valeurs sur lesquelles Anne-Fleur Andrle souhaite se concentrer en 2021, et notamment pour le public sourd et malentendant. « Cela demande des ressources dont je ne dispose pas forcément actuellement », reconnaît-elle. C’est en écoutant Vulgaire, le podcast humoristique français de vulgarisation de la comédienne Marine Baousson, qu’Anne-Fleur Andrle a réfléchi au sujet. « L’épisode sur la Langue des Signes Françaises, un peu moins drôle que d’habitude mais vraiment percutant, expliquait les challenges auxquels les sourds et malentendants font face au quotidien. Pour une démarche inclusive d’accessibilité, il faut penser à eux en amont. J’aime penser que l’on raconte de belles histoires, et c’est quand même dommage de ne pas pouvoir les partager avec tout le monde. » Elle a donc lancé un appel sur les réseaux sociaux, et de nombreux abonnés lui ont proposé de l’aider à retranscrire ses épisodes à l’écrit. Sa troisième production, Génération Podcast, est désormais intégralement retranscrite. Pour les deux autres, French Expat Le Podcast et Alors c’est pour bientôt, Anne-Fleur Andrle contemple la possibilité d’éditer des livres : « Je trouverais génial de raconter ces histoires avec une mise en scène, qu’on puisse les consommer de différentes façons, et pas forcément dans l’ordre des épisodes publiés. Pour French Expat par exemple, je pense qu’il y a autant de manières de s’expatrier qu’il y a d’individus – avec des attentes et des craintes différentes. Je voudrais mettre en valeur nos différences et nos points communs, en dédiant par exemple une partie à l’entrepreneuriat en expatriation, une autre aux challenges liés au fait de suivre son ou sa conjointe, etc. ».
Entrepreneuse et serial podcasteuse
« J’ai rarement une conversation où je ne dis pas : “ça me fait penser à un épisode…” », admet-elle. Une pause s’impose pour certains de ses projets. Le dernier épisode d’Alors c’est pour bientôt, son deuxième podcast consacré à la parentalité, est sorti cette semaine. « C’est un chapitre qui se ferme.J’ai pris beaucoup de plaisir à le produire, mais émotionnellement, ce podcast draine beaucoup plus d’énergie que les autres. Je n’ai pas la capacité émotionnelle de le poursuivre en ce moment. » Le temps libéré sera tout de suite investi ailleurs : Anne-Fleur Andrle a lancé il y a deux mois Génération Podcast, un podcast dédié… au podcast. « J’ai beaucoup d’idées et le temps me manque : j’aimerais pouvoir traiter d’actualité, mais aussi raconter des histoires à une voix et documenter une histoire familiale dans une série. Ce qui est formidable avec le podcast, c’est d’avoir la possibilité de tester beaucoup d’idées sans prendre d’énormes risques, mis à part de son temps. J’ai une petite communauté, mais très fidèle et généralement réceptive quand je tente de nouvelles choses », apprécie-t-elle. En plus de produire cinq podcasts, Anne-Fleur Andrle a aussi lancé un podcast club (« comme un book club, version audio ! ») et un espace de travail sur Slack. Les deux s’accompagnent de rencontres virtuelles : « J’y ai invité les podcasteurs que je connaissais. Entre les Etats-Unis et la France, nous sommes une cinquantaine. Je crois beaucoup à l’intelligence collective, et je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. »
Les podcasts, une tendance américaine
« Les Américains consomment plus de podcasts que les Français : 10% des Français tout âge confondu en écoutent, contre plus de 50% aux Etats-Unis », détaille la passionnée. « Ils sont en avance. Et il existe peut-être également une barrière d’adoption technologique. Le podcast est un média qui a été plus ou moins introduit par Apple il y a une dizaine d’années. Le mot lui-même, contraction d'”iPod” et de “broadcast” (diffuser), a du sens en anglais. En français, ma grand-mère est incapable de le prononcer », sourie-t-elle. Avec plus de 850 000 podcasts et trente millions d’épisodes en ligne, ce format audio a de beaux jours devant lui. « 2021 sera l’année du podcast en France », affirme Anne-Fleur Andrle. « Tous les signaux sont au vert, et je crois que la pandémie a aussi fait découvrir cette manière d’informer de manière un peu passive ». Si vous n’êtes pas encore familier du genre, Anne-Fleur Andrle recommande Pèlerinages américains aux Etats-Unis et La France Baladeuse dans l’hexagone. Et pour plus idées, Génération Podcast fait chaque dimanche le point sur les podcasts du moment.
En mal d’idées de sorties ? Plusieurs attractions touristiques, d’ordinaire prises d’assaut, ont rouvert leurs portes et mis en place des dispositifs sanitaires pour accueillir les visiteurs. C’est le moment de découvrir tous les endroits que vous avez boudés jusqu’à présent.
Edge NYC
Il a ouvert juste avant la Covid-19… pour refermer aussitôt. Il y a donc de fortes chances pour que vous n’ayez pas testé Edge NYC, l’observatoire extérieur le plus élevé de New York, à Hudson Yards. Cet endroit à couper le souffle, que nous avions visité pour vous en avant-première juste avant le début de la pandémie, culmine à 345 mètres. À la différence de l’Empire State Building voisin, Edge se trouve à l’écart des immeubles de Midtown et offre une vue complètement dégagée sur la ville de New York, le New Jersey et le fleuve Hudson. Vous devrez vous soumettre à un contrôle de température à votre arrivée. Les réservations sont conseillées, mais nous avons pu obtenir des tickets sur place aussi. Et si vous habitez à New York, vous pouvez bénéficier de (modestes) réductions sur les tickets.
The Empire State Building
Edge fait de l’ombre à l’Empire State Building, mais ce n’est pas une raison pour se priver de faire un tour au gratte-ciel mythique de Midtown. Ses observatoires au 86ème et 102 ème étages sont ouverts avec un dispositif sanitaire renforcé (contrôle de température, masques requis…). Les réservations sont obligatoires. Les observatoires Top of the Rock au Rockefeller Center et One World au One World Trade Center sont également ouverts. Top of the Rock est gratuit pour les enfants de moins de 12 ans jusqu’au 31 mars.
National Immigration Museum sur Ellis Island
Ce musée qui retrace l’histoire de l’immigration aux États-Unis et les parcours de quelques-uns des 12 millions d’immigrés passés par cet ancien centre de réception est partiellement ouvert. En vertu des règles de l’État de New York, le nombre de visiteurs est limité au quart de la capacité maximale. Certains films projetés en temps normal, les visites guidées dirigées par les “rangers” et le café ont été suspendus, mais le reste du musée est accessible. Les visites audio sont toujours proposées. Pour accéder à Ellis Island, il faut prendre le ferry à l’heure indiquée sur le ticket. Ni avant ni après. Il part toutes les heures de 9:30am à 3:30pm. À noter que Liberty Island, l’île voisine où se trouve la Statue de la Liberté, est également ouverte, mais l’intérieur de la statue ne l’est pas. Infos
Saint Patrick’s Cathedral
La fameuse cathédrale de Fifth Avenue, siège de l’archidiocèse de New York, est ouverte au public de 9am à 1pm pour des visites guidées audio. Les tablettes tactiles utilisées jusqu’à présent ne sont plus disponibles pour cause de Covid. L’église propose aux visiteurs de télécharger l’application sur leur smartphone (25 dollars). La visite comprend plusieurs “arrêts” à différents endroits de l’édifice datant de 1878 à la découverte de son histoire et architecture. Infos et réservations ici
Un grand musée
Guggenheim, Met, MoMA… Tous les grands musées sont ouverts avec des restrictions sur le nombre de visiteurs et la durée de la visite notamment. C’est donc le moment de découvrir ou de redécouvrir un musée que vous ne connaissez pas ou que vous avez fui à cause des touristes. Voici quelques idées d’expos au passage.
Il y a six mois, tout le matériel de Laetitia Verdeaux, fondatrice de Crêpe-Madame, partait en fumée dans l’incendie de sa cuisine commerciale. Ce coup du sort aurait pu signer l’arrêt de mort de cette petite entreprise, dont l’activité avait complètement été mise en suspens durant le confinement. Mais c’était sans compter sur l’esprit d’entreprise de Laetitia Verdeaux : “J’ai travaillé trop dur pour abandonner, alors je relance mon commerce avec des paniers garnis : on y trouve des crêpes, accompagnées de sucre, confiture, pâte à tartiner, citron et cidre. J’ai eu cette idée en pensant aux parents qui n’ont pas nécessairement le temps de cuisiner, ou aux gourmands, français ou américains, qui veulent se faire plaisir.” A quelques jours de la Chandeleur, le mardi 2 février, la renaissance de Crêpe-Madame tombe à point nommé.
Arrivée il y a dix-neuf ans en Californie comme jeune fille au pair, Laetitia Verdeaux a créé Crêpe-Madame en 2012, afin d’allier son amour de la cuisine et esprit d’entreprise : “J’ai toujours adoré faire des crêpes, donc j’ai choisi une activité qui me donnait l’occasion de partager cette passion avec le plus grand nombre.” Autodidacte en matière de création d’entreprise, Laetitia Verdeaux a d’abord commencé par organiser des pop-ups dans des restaurants, avant de se tourner vers une activité à plus grande échelle, le service de traiteur pour entreprises. “A partir de 2013, j’ai commencé à faire des crêpes pour des entreprises comme Google, Pinterest, Yahoo, Facebook, Uber…Cela avait beaucoup de succès, en particulier parce que la demande pour le sans gluten a explosé au même moment, et que mes crêpes au sarrasin le sont.” En parallèle, Crêpe-Madame ouvre un restaurant dans SOMA, sur 3rd et Harrison, mais en 2016, faute de rentabilité d’un espace sans doute trop grand et mal situé, Laetitia Verdeaux, qui emploie alors jusque dix-huit employés, préfère recentrer ses efforts sur les services de traiteur aux entreprises.
Crêpe-Madame semble alors avoir un avenir tout tracé dans ce domaine, jusqu’à mars 2020 : “J’ai eu huit années de gloire, et le 17 mars 2020, tout a été détruit par la pandémie : les entreprises ont annulé toutes leurs commandes. Et moi qui pensais que mon business ne pourrait jamais couler car les gens auraient toujours besoin et envie de manger… Je n’aurais jamais imaginé une telle situation…” L’incendie de la cuisine commerciale qu’elle loue enfonce le clou. Employés et clients récoltent alors des fonds pour remettre l’entreprise à flot, et cette générosité convainc Laetitia Verdeaux de ne pas renoncer à son rêve : “Je veux montrer que je persévère, et que mes clients peuvent compter sur moi, alors j’ai eu l’idée de ces paniers cadeaux, avec de bonnes crêpes et de leurs garnitures.” Elle sélectionne soigneusement les ingrédients, favorisant le bio pour le lait, les oeufs, la farine, le sucre et le beurre, et le made in France pour la confiture et le cidre du Père Jules. Pour l’instant seule aux fourneaux, Laetitia Verdeaux espère rebâtir une entreprise prospère autour de la fabrication de crêpes, et conserver ce monopole à San Francisco et dans la Péninsule. Les crêpes peuvent être livrées dans un rayon de 40 miles autour de San Francisco, mais pour relancer ses affaires, Laetitia Verdeaux n’a pas hésité à en livrer jusqu’à Santa Cruz la semaine passée : “Voir la joie des clients quand ils ouvrent leur porte et découvrent le panier qui les attend…C’est ma plus belle récompense ! “
C’est un sport original qui fait de plus en plus d’adeptes aux Etats-Unis. “Le pickleball se joue sur un terrain de badminton avec des raquettes courtes et une balle trouée. Les sensations sont proches du tennis“, explique Jocelyn Devilliers. A 26 ans, il est le premier français à être devenu joueur professionnel dans cette discipline qui requiert des réflexes et de l’agilité.
Ce sont le tennis et une blessure qui ont amené Jocelyn Devilliers aux Etats-Unis du côté de Wichita au Kansas. “Après avoir joué en Espagne pendant mon adolescence, j’ai été arrêté six mois en 2012 suite à une blessure de fatigue sur deux vertèbres”, raconte le Francilien. “Ça m’a décidé à aller aux Etats-Unis où j’ai décroché une bourse en août 2013 à la Wichita State University”. Sur place, Jocelyn Devilliers rencontre une ancienne joueuse de tennis, comme lui, qui s’est mise récemment au pickleball. “J’ai commencé à y jouer pour le fun et j’ai eu rapidement de bons résultats. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire”.
Crédit photo : Vulcan
Après avoir décroché un triple diplôme en entrepreunariat, marketing et management en 2018, le Français décide de se consacrer à plein temps au pickleball en avril 2019, à l’occasion de son premier US Open en Floride. “J’ai été éliminé en quarts de finale. Ça m’a motivé à continuer et à jouer plus”, déclare celui qu’on surnomme “Jay” aux États-Unis. Moins de deux ans plus tard, Jocelyn Devilliers est classé troisième meilleur joueur mondial de pickleball, dans une discipline qui compte désormais plus de trois millions de licenciés rien qu’aux Etats-Unis. “Les principaux tournois sont organisés aux Etats-Unis, donc on joue à travers tout le pays. Mais le pickleball se développe également à l’étranger, notamment au Japon, au Brésil, en Angleterre et en France”, explique le Francilien. “Tout indique qu’en France également ce sport est sur le point d’exploser, si l’on en croit la stratégie de la marque Babolat, qui vient de sortir une gamme de raquettes de pickleball en France”, ajoute Jean-Paul Bagot, représentant de Jocelyn Devilliers.
Au niveau amateur, le pickleball est notamment très pratiqué par les seniors grâce à des règles faciles à comprendre et la faible intensité de jeu qu’il requiert. “C’est un jeu très convivial, ludique, maintenant la forme et promouvant le lien social et intergénérationnel”, résume Jean-Paul Bagot. Il en est en revanche tout autre au niveau professionnel, où l’explosivité et la réactivité sont essentielles. “A la différence du tennis, un match de pickleball dure une trentaine de minutes. On en joue plusieurs par jours et il faut être extrêmement concentré car chaque point vaut de l’or”, indique Jocelyn Devilliers. “J’ai toujours été bon au service au tennis. J’essaie de miser là-dessus pour gagner un maximum de points”.
Après avoir dû arrêter en mars 2020 en raison de la Covid-19, Jocelyn Devilliers a pu reprendre les tournois en août. Des événements essentiels pour lui permettre de gagner sa vie. “Les sponsors m’aident surtout à payer mes dépenses, ma rémunération dépend beaucoup des prix des tournois. Je ne gagne pas des millions mais on survit”,confie le Français qui espère durer encore 5 à 10 ans sur le circuit. “Le pickleball devient de plus en plus compétitif, ça va être difficile”. Jocelyn Devilliers aimerait également participer au développement du sport en France. “J’espère y jouer des tournois cette année. Mon rêve serait d’arriver à faire grandir ce sport dans mon pays”.
« Je suis complètement addict à la peinture murale. Je trouve ça grisant d’avoir une énorme surface à couvrir. Et c’est un peu le problème, parce qu’on n’a pas toujours de grands murs à peindre sous la main », plaisante Amélie de Cirfontaine alias amillionair.
La jeune franco-américaine a vu sa carrière d’artiste prendre une nouvelle ampleur il y a quelques mois. Plus précisément en avril 2020, en plein confinement lié à l’épidémie de Covid-19. Les rues de San Francisco étaient vides, abandonnées, l’ambiance maussade, les commerces fermés. Des planches en bois commençaient à recouvrir les vitrines des enseignes… et sont devenues ses toiles favorites. Elle qui avait plutôt l’habitude de travailler à la commande pour des start-ups, ou de faire de l’art abstrait dans son studio, s’est alors transformée en vraie artiste de rue.
« J’ai commencé avec des wheatpaste posters, tu fais ta propre glu avec de la farine de blé et tu colles dans la rue. J’ai créé ces dames avec des bulles qui disent ce que beaucoup pensent. » Dans son domaine, amillionair est une des rares femmes et entend bien se faire une place en tant que telle. « Je voulais que ces paroles viennent d’une figure féminine non seulement parce que ça me permet de me sentir enfin représentée dans l’espace public mais aussi parce que c’est rare de voir des femmes avec ce genre de pensées générales dans le street art. Souvent c’est un homme ou bien un animal qui s’exprime, comme pour l’ours de Fnnch ou le rat de Ricky Rat. Pour moi, c’est une façon de mettre les voix féminines en avant. »
Afin de ne pas prendre de risques inutiles et de se sentir en sécurité, amillionair opère toujours en plein jour. Parfois en demandant la permission aux restaurateurs ou propriétaires des commerces, et parfois sans. « Au début, c’était un peu effrayant, je me demandais si j’allais me faire arrêter. Même si le wheatpasting peut être décollé très facilement, c’est la forme de vandalisme la plus inoffensive », précise-t-elle. Il lui arrive de croiser des forces de l’ordre. « La première fois, je collais une des femmes aux bulles et un policier s’est arrêté et a juste dit « ça a l’air joli ». Je sais que c’est aussi parce que je suis une femme blanche, et que tout le monde n’a pas ce genre d’interaction avec la police », ajoute celle qui a été très touchée par le mouvement Black Lives Matter.
Amélie de Cirfontaine a grandi en pensant qu’elle devait être une bonne petite fille sage. De celles qui suivent les règles et se tiennent aussi élégamment et discrètement que possible. Elle n’avait jamais envisagé pouvoir transgresser l’ordre établi dans des vêtements plein de peinture. Alors aujourd’hui, elle voudrait que la nouvelle génération sache que c’est permis, qu’elles ont le droit d’être énervées par une injustice, de faire du bruit, de s’exprimer haut et fort et d’agiter énergiquement une bombe de peinture. « J’adore quand les petites filles qui me voient dans la rue me disent « moi aussi je voudrais être une artiste ». »
Plus de pochoir, moins de marketing
« Pour moi, la prise de conscience a eu lieu quand JR (ndlr: le célèbre photographe et artiste français) est venu à San Francisco pour la fresque digitale Chronicles. Je suis allée l’écouter et j’étais très émue. Je me suis dit : c’est ce que je veux faire, créer et véhiculer des messages à la fois poétique et réfléchis. » Et puis amillionair a rencontré Yon, le père du petit bonhomme aux grands yeux, souvent coiffé d’un couvre-chef, parfois assis avec les pieds en avant. « Il m’a appris une des techniques du pochoir, il a été vraiment gentil et patient, lui-même a été l’élève de Fnnch (ndlr : un autre street-artiste local bien connu des San Franciscains) », explique l’ancienne étudiante en sculpture.
La voilà lancée. 9 mois et une douzaine de peintures murales plus tard, amillionair pense plus que jamais que « restercoincée dans un bureau toute la journée n’est pas fait pour [elle] ». La consultante en marketing digital est prête à consacrer plus de temps à ce qu’elle aime vraiment. Elle n’a que 25 ans.
En ce premier mois de 2021, amillionair regorge de projets. L’un d’entre eux se fera avec l’association Paint the Void, dont l’objectif est de soutenir les artistes tout en embellissant San Francisco. Être sélectionnée, c’est donc voir son art reconnu. « Ce sera pour le musée Yerba Buena, je vais collaborer avec cet immense peintre Seibot, à la station de Bart, Powell. On prévoit une large peinture murale avec 5 visages qui représentent différents types de personnes. Comme par exemple une femme trans, une femme de couleur, une femme féminine… » La ville les soutient. Ce qui était autrefois souvent perçu comme parfaitement illégal est aujourd’hui toléré voire encouragé. Dans des rues (et un monde) en pause, l’art est désormais symbole d’espoir.