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Prix des billets d’avion transatlantiques : quelle tendance en 2025 ?

L’année vient à peine de commencer et beaucoup d’entre-vous pensez déjà aux vacances. Si vous faites partie de ceux qui profitent de l’été pour rentrer en France, vous avez sans doute déjà jeté un œil sur les billets d’avion et constaté l’impact de la flambée des prix. Avant la pandémie, un aller-retour New York/Paris coûtait en moyenne entre 450 et 600$. Aujourd’hui, ce même trajet dépasse fréquemment les 700$. Même son de cloches à Washington, San Francisco ou Denver : l’été dernier, il fallait en moyenne compter entre 800 et 1200$ pour rentrer dans l’Hexagone. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance qui s’est accélérée ces dernières années, avec des tarifs aériens en constante hausse. Après cette envolée, peut-on encore espérer un répit ou même une baisse des prix ?

Un trafic aérien toujours plus dense

L’année 2025 s’annonce comme une année record pour le trafic aérien mondial. Selon l’International Air Transport Association (IATA), le nombre de passagers transportés à travers le globe devrait franchir pour la première fois la barre symbolique des 5 milliards. Côté tarif, le comparateur de voyages en ligne Hopper, dans son rapport annuel rédigé par l’économiste Hayley Berg, souligne une tendance déjà notable : « Le marché aérien mondial débute l’année avec une hausse des prix d’environ 12% par rapport à janvier 2024 ».

La France continue de séduire les Américains. Un effet Emily in Paris ? Dans un courriel daté du 17 janvier 2025, United Airlines confirme que « les réservations entre les États-Unis et la France sont actuellement en hausse de 7% sur la période de février à juin, par rapport à l’année précédente ».

Pour autant, cette affluence ne se traduit pas forcément par une montée des prix. Hayley Berg note au contraire une tendance à la baisse sur certains trajets longue distance : « Le prix des billets d’avion pour les voyages internationaux est en baisse vers l’Europe, l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Océanie en ce début d’année. En 2025, les voyages aller-retour vers l’Europe coûtent en moyenne 754 dollars, soit une diminution de 6% par rapport à l’année dernière. ».

Une tendance que nous avons pu constater : un aller-retour Washington/Paris sur Air France se trouve facilement aux alentours de 600$ pour ce mois de février et un New York/Paris à 500$. Des prix aussi compétitifs que ceux pratiqués par les compagnies low cost comme Play qui aux mêmes dates, proposent des voyages similaires aux environs de 465$, mais avec escale en Islande.

Principale explication, l’augmentation de la capacité des compagnies aériennes dans ces régions et la baisse du prix du carburant. Comme pointé par l’experte de chez Hopper : « Les prix du carburant pour les avions atteignent en moyenne 2,19$ par gallon en ce mois de janvier, soit une baisse de 11% par rapport à la même période l’an dernier. Ces dernières semaines, les prix sont revenus à leur niveau le plus bas depuis la flambée des prix du carburant provoquée par la pandémie au début de 2022 et sont légèrement supérieurs à ceux d’avant la pandémie ».

Graphique établi par Hopper utilisé avec leur autorisation

Autre facteur pointé par Hayley Berg, « la montée en puissance de la demande pour des destinations européennes moins connues et hors des sentiers battus, avec une variété de lieux uniques qui gagnent en popularité pour les voyages en 2025 ». Des destinations alternatives comme le Portugal ou la Roumanie, qui ont le vent en poupe, au détriment des grandes capitales européennes et donc, de leurs aéroports.

Surveiller le marché et anticiper

Cette baisse actuelle des prix vers l’Europe se prolongera-t-elle jusqu’à l’été, la haute saison touristique ? Rien n’est moins sûr. United Airlines prévoit déjà « une saison estivale 2025 plus chargée que celle de 2024 entre les États-Unis et la France ». Actuellement, un aller-retour New York/Paris en juillet 2025 s’affiche déjà à plus de 800$ sur une compagnie classique comme Air France ou Delta Airlines et autour de 650$ pour les compagnies low cost comme French Bee. Des prix assez similaires à ceux de 2024. Depuis Los Angeles ou San Francisco, les tarifs dépassent déjà allègrement les 1100$. À Washington, il faut déjà compter plus de 1200$ avec Air France pour les vols en juillet/août, en hausse par rapport à l’année dernière.

Difficile donc de voir une amélioration pour le consommateur… Les tarifs étant toujours bien plus élevés que ceux qui avaient cours avant la pandémie et, toujours en hausse suivant les aéroports. L’anticipation reste donc la clé. Pour les voyages à destination de Paris, le comparateur Hopper conseille de « commencer à surveiller les prix 7 à 8 mois avant le départ » et de réserver son billet « entre 3 et 6 mois à l’avance » pour bénéficier des meilleures offres.

Si vous prévoyez de rentrer en France cet été, c’est donc le moment idéal pour agir et, éviter de dépenser tout votre budget vacances dans l’achat de vos billets, ou pire encore, de renoncer à votre voyage.

Laurent Vernhes, chercheur de pépites, du boutique hôtel aux meilleurs vins européens

Laurent Vernhes donne rendez-vous dans un bar à vins de Brooklyn – logique pour un œnophile qui vient de lancer un abonnement à une sélection de vins de petits producteurs européens. L’entrepreneur français a fait de la sélection et de l’éditorialisation de produits de qualité son métier. Car avant de se lancer dans le vin avec sa startup MVA.wine, il a monté Tablethotels.com, un site mondial de recommandations de boutique hôtels racheté par Michelin en 2018.

De l’empire Murdoch à l’entrepreneuriat

Laurent Vernhes commence sa carrière en Asie, chez News Corp, groupe de la famille Murdoch. Sa mission : repérer les startup « pépites » que le magnat australien des médias pourra engloutir. « Je côtoie des gens exceptionnels, des entrepreneurs chinois experts en négociation avec un contrôle incroyable sur leurs opérations, qui ne perdent pas leur temps et leur énergie à négocier des contrats interminables, mais qui savent exactement où est le pouvoir, et surtout que tout est renégociable » se souvient-il. Assez vite, il décide que c’est ça qu’il veut faire, plutôt que de se battre dans « les tranchées » de News Corp. Après un passage rapide dans une agence du web où il apprend comment fonctionne Internet, il débauche l’un des directeurs artistiques de l’agence, lève de l’argent auprès de business angels et démarre Tablethotels.com… juste avant que n’éclate la bulle Internet, en 2000.

Au cœur de la crise, impossible de lever de l’argent car les venture-capital companies sont plus frileuses que jamais. « Je refuse une offre à la casse et licencie toute l’équipe, y compris les fondateurs, poursuit Laurent Vernhes. Toujours pas rémunéré, je continue à travailler de chez moi, avec le support, quand ils en ont le temps, de mon co-fondateur et d’un ingénieur. Mes économies d’expat fondent comme neige au soleil. » Tablet Hotels passe en mode survie. L’objectif pour l’entrepreneur : durer grâce à ses revenus, puisque les financements extérieurs sont impossibles. Pendant deux ans, l’entreprise reconvertit sa technologie, conçue pour vendre des chambres d’hôtel directement aux particuliers en outil de réservation utilisé en interne par les boutique hôtels.

Google avant Google

En 2002, Tablet Hotels tente à nouveau l’aventure B2C. « Nous avions trouvé le moyen d’offrir en temps réel des chambres à nos clients dans les hôtels de notre sélection sans demander aux hôtels leur autorisation préalable. Les hôtels ne savaient pas vraiment d’où venaient les réservations, mais ils étaient bien contents de les recevoir. Notre challenge principal était de nous faire payer nos commissions ! » relate Laurent Vernhes. Reste à acquérir des clients. Tablet Hotels sera l’un des tout premiers à faire du keyword bidding (achat de mots-clés sur les moteurs de recherche). À l’époque, Google n’a pas encore découvert le potentiel de cette nouvelle forme de publicité, et c’est Goto.com, renommé ensuite Overture, qui est le leader du marché. Overture sera racheté par Yahoo en 2003, date à laquelle Google se lance à son tour dans l’aventure, avec le succès qu’on connaît. « Nous sommes l’un des premiers clients d’Adwords et l’un des plus gros clients de Google pendant quelques mois – et ça marche : notre croissance explose. »

Mais la concurrence est sévère dans le marché des moteurs de réservation d’hôtels : il se consolide et la poignée d’acteurs restés en lice se fait une concurrence impitoyable sur les prix. « C’est à qui aura la meilleure technologie pour offrir le meilleur prix à un instant donné à telle ou telle niche d’audience, à l’insu de ses concurrents. Les investissements en technologie sont très importants, et ceux qui ne tiennent pas la route s’effondrent. » Dans cet univers de guerre des prix infernale, à laquelle son entreprise doit dédier 90% de ses investissements en tech, il devient de plus en plus difficile d’innover. Deux solutions s’offrent alors : lever du growth capital pour investir massivement dans leur technologie, ou s’adosser à un grand groupe aux reins solides. C’est la deuxième solution qui aura gain de cause, et Tablet rejoint en 2018 le groupe Michelin. Laurent Vernhes y restera deux ans.

Une sélection de vins « complexes et élégants »

L’aventure Tablet Hotels derrière lui, l’entrepreneur décide de se lancer dans l’œnologie, hommage peut-être à son grand-père aveyronnais, ancien vigneron. Il commence par lancer un champagne sous son label Maison Vernhes, puis décide de lancer MVA.wine, un abonnement à des sélections de bouteilles triées sur le volet chez des petits producteurs européens. « Les petits producteurs viticoles sont de véritables artistes, et comme chez les artistes, il y en a des bons et des moins bons. Mais dans tous les cas, ce qu’ils produisent n’a rien à voir avec les productions industrielles, bourrées d’additifs qui dénaturent complètement le vin », se félicite Laurent Vernhes.

Ses collections de six vins, sélectionnés tous les trois mois dans sa belle demeure toscane par une fine équipe de connaisseurs (vignerons, lauréats des sélections précédentes, chefs), s’adressent à des gens « curieux qui aiment les vins complexes et élégants », sensiblement différents des standards de goût américains. « Une majorité d’Américains aiment les rouges très fruités et très tanniques, véritables “fruit bombs”, et les Chardonnays tellement boisés qu’on a l’impression de boire du chêne, donc les importateurs américains importent surtout des vins qui s’en rapprochent », constate-t-il.

Après avoir sélectionné les plus beaux boutique hôtels de par le monde, Laurent Vernhes s’est donné pour mission de dénicher les meilleurs vins. Des vins de petits producteurs, français et italiens pour commencer, et bientôt hongrois, autrichiens, portugais, voire peut-être argentins. Une nouvelle aventure pour ce globe-trotteur dénicheur de pépites.

Chandeleur 2025 : Les meilleures crêperies de Washington

La Chandeleur, célébrée ce dimanche 2 février, est l’occasion de se lâcher sur une variété de délices à déguster, que l’on soit plutôt crêpes sucrées ou salées. À Washington et dans ses environs, plusieurs crêperies et restaurants invitent à savourer leurs versions de la Chandeleur. 

Les crêperies de la région

Pour les amateurs de diverses saveurs, Crepes A-Go-Go est l’adresse idéale. Située à 40 minutes de la capitale, cette grande crêperie propose un menu impressionnant avec pas moins de 70 saveurs différentes. Alliant subtilement les saveurs françaises et américaines, vous pouvez goûter des créations telles que la « peanut butter and jelly », une crêpe au beurre de cacahuète et confiture de framboise. Les prix varient de 8,50$ pour une crêpe au sucre à 9,95$ pour les créations composées salées ou sucrées. Rendez-vous à The Kentlands, 514 Main Street, Gaithersburg dans le Maryland, pour cette expérience gourmande.

Toujours dans le Maryland mais plus proche, à Silver Spring, un couple éthiopien passionné de la France et de Paris a ouvert la crêperie Fenton Café en 2011. La décoration du café est composée de plusieurs photos de monsieur et madame lors de leur voyage en France et des photographies de la Tour Eiffel. Le menu a de quoi satisfaire toutes les envies avec plus de 15 crêpes salées et plus de 30 sortes de crêpes sucrées, entre 8,55$ pour une simple crêpe au sucre à 11,25$ pour une crêpe au Nutella et à la banane. Rendez-vous au 8313 Fenton St, Silver Spring.

Les recettes gastronomiques

Une crêpe aux marrons glacés, la spécialité de la maison. Facebook/Le Chat Noir

Le Chat Noir, connu pour sa gastronomie française, propose également une sélection de crêpes salées et sucrées. En plus des classiques, le chef compose des créations uniques telles que la crêpe aux marrons glacés ou encore la « Shishi » à base de fruits rouges. Vous pourrez même déguster la fameuse crêpe Suzette flambée au Grand Marnier. Les prix oscillent entre 9,95$ et 15,95$. Rendez-vous au 4907 Wisconsin Ave NW dans le quartier de Friendship Heights. Plus d’informations ici.

Pour les petites faims

Une petite sélection à Coffy Cafe.

Pour les petites faims, le Coffy Cafe dans le quartier de Columbia Heights a acquis une belle réputation. Bien que le menu ne soit pas très long, il propose d’excellents cafés et une petite sélection de crêpes délicieuses. « The Coffy Super Fruits Crepe », avec Nutella, coulis de framboise, bananes, myrtilles, crème fouettée et coulis de chocolat, est à 9,75$. Rendez-vous au 3310 14th St NW pour une pause gourmande.

Célébration à Hillwood

Hillwood propose une visite de la propriété, des activités autour de la culture française et des crêpes pour la Chandeleur. Facebook/Hillwood

Ce musée privé consacré à la vie de son ancienne propriétaire, Marjorie Merriweather Post, décrite comme une très grande francophile, va fêter la Chandeleur le samedi 1er et le dimanche 2 février à 10am. Hillwood propose de fêter cette tradition française en dégustant des crêpes sucrées et en écoutant des contes inspirés des fables de La Fontaine. Comptez 18$ par adulte et 5$ par enfant (entre 3 ans et 18 ans). Réserver son billet ici.

Publié le 23 janvier 2024. Mis à jour le 28 janvier 2025.

Brèves new-yorkaises : Sortez en culotte pour la Cupid’s Undie Run

🌸 Elle sent épouvantablement mauvais et fleurit en moyenne tous les 5 ans : c’est l’ « Amorphophallus gigas » du Brooklyn Botanic Garden, qui intrigue les visiteurs depuis sa floraison vendredi dernier, le 24 janvier.

Ⓜ️ En 2024, vingt-six personnes ont été poussées sur les rails du métro par des déséquilibrés. La plupart n’ont pas survécu. Le New York Times raconte l’histoire de Joseph Lynskey qui a eu la chance de survivre.

🚇 La moitié des crimes violents se sont produits dans 30 des 472 stations de métro de la ville, qui sont aussi celles les plus fréquentées. La station la plus dangereuse serait celle la 125e (lignes 4, 5, 6).

📱La gouverneure Kathy Hochul revoit son projet d’interdiction des téléphones portables dans les écoles publiques en autorisant les appareils non connectés à Internet (s’il en reste encore). Ils restent considérés comme essentiels en situation d’urgence. 

🚮 Le service d’assainissement de la ville de New York envisage de faire appel à des drones pour lutter contre les dépôts d’ordures sauvages. 

💉 Un esthéticien a été arrêté pour avoir injecté du faux botox, acheté en Chine, à ses clients, sans licence appropriée. Il risque jusqu’à 20 de prison. 

🏃‍♀️ La Cupid’s Undie Run, qui consiste à courir en sous-vêtements pour collecter des fonds à destination des maladies rares, prendra place dans le Lower East Side samedi 8 février prochain, de 11:30am to 3:30pm. Rendez-vous au DL nightclub, 95 Delancey St. L’initiative caritative, née en 2010 à Washington DC, se déroule aujourd’hui dans 33 autres villes des États-Unis.

❌ Le jeune influenceur Alec Celestin a lancé une campagne publicitaire à Times Square et sur des taxis pour collecter des fonds pour les incendies de Los Angeles, mais il semblerait que les dons aillent directement à son entreprise privée, selon les soupçons de l’attorney general, Laetitia James.

🎶 Rough Trade, un disquaire indépendant spécialisé dans la vente de disques vinyles, a annoncé l’inauguration d’un second point de vente au Rockefeller Center, au printemps 2025.

❌ Voici la liste des pires propriétaires de New York, selon le classement annuel du Public Advocate’s Office, dont le rôle est de défendre les habitants de New York. En tête de liste, Barry Singer a accumulé plus de 1800 infractions. 

❗️L’administration Trump a annulé un plan visant à limiter les rejets de PFAS (surnommés « produits chimiques éternels » ) dans l’eau potable. Les PFAS sont des composés chimiques nocifs présents dans de nombreux produits de consommation. 

🔵 Les décès par overdose dans l’État de New York ont diminué de plus de 20%, principalement en raison de la baisse des overdoses liées aux opioïdes synthétiques, comme le fentanyl. 

Ⓜ️ Les résultats du péage sur la 60e sont encore très mitigés, selon un article du New York Times. Les embouteillages semblent surtout s’être déplacés. L’administration Trump souhaite  mettre un terme au péage, mais en a-t-elle le droit ? Par ailleurs, les conducteurs venant de Queens et empruntant le niveau inférieur du Queensboro Bridge payent le péage, la plupart du temps sans le savoir, alors que ceux l’empruntant au niveau supérieur en sont exemptés. La Metropolitan Transportation Authority (MTA), qui pilote la mise en place du péage, a déclaré vouloir « réexaminer la signalisation ».  

✈️ La compagnie Spirit Airlines s’autorise désormais à refuser à son bord des passagers dont les tenues vestimentaires ou les tatouages seraient considérés comme « obscènes » ou « indécents ».

❄️ Une vague de froid extrême à New York a partiellement gelé le fleuve Hudson. 

💰 Les allègements fiscaux sur les lingots d’or, les jets privés et d’autres exemptions fiscales controversées coûtent à l’État de New York environ 3 milliards de dollars par an, selon un rapport du sénateur démocrate Andrew Gounardes. 

🎿 Le procès de Gwyneth Paltrow de 2023 (après un accident de ski), a inspiré une comédie musicale intitulée « Gwyneth Goes Skiing ». La production a rencontré un grand succès, surtout auprès d’un public jeune et queer, à Londres, Édimbourg avant de se produire à New York. Le show était joué au SoHo Playhouse du 20 au 26 janvier.

Bonne semaine !

La Virginie en famille, de Washington aux Appalaches en passant par le Triangle Historique

Je suis Nelly Jacques, spécialiste du voyage aux États-Unis, immigrée en Caroline du Nord. J’explore cette région depuis des années, d’abord en solo ou en duo, et maintenant en famille. Je vous propose, pour débuter notre série sur le voyage en famille aux États-Unis, une première immersion dans un État que j’aime beaucoup pour sa diversité d’expériences : la Virginie.

Bienvenue dans le Sud !

Le Sud, c’est la Bible Belt, les vestiges de la Guerre de Sécession, la terre des plantations, ancien royaume de l’esclavage. Un territoire encore très marqué par son passé et son ancrage conservateur. Concrètement, le Sud, ça rime avec Amérique profonde. Mais ce n’est pas qu’une vieille région poussiéreuse pour autant, c’est un territoire qui ne cesse de se réinventer, avec des paysages incroyables, une cuisine qui tord le cou aux clichés sur la malbouffe américaine, et c’est aussi un super terrain de jeux pour les familles. Si je ne peux vous parler de tous ces parcs hors des sentiers battus, de toutes ces petites villes historiques typiques, de tous ces établissements qui émerveillent petits et grands, je peux vous proposer quelques carnets de voyage sur des destinations qui se prêtent parfaitement au tourisme en famille.

Que connaît-on de la Virginie ?

La Virginie a une identité complexe. Pour beaucoup, c’est l’État où commencent les grandes villes de l’est puisqu’elle borde la capitale du pays, Washington (qui, rappelons-le, est indépendante avec son propre district, District of Columbia). La dernière étape avant le déroulé des grandes villes américaines qui jouent des coudes le long de la côte est : Washington, Baltimore, Philadelphie, New York, Boston…

La Virginie, on la connaît aussi pour être le point de départ de tout, puisque c’est l’une des 13 colonies qui ont fondé ce pays et que c’est la patrie de Jamestown, la première colonie permanente des futurs États-Unis. Un patrimoine historique unique que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux États-Unis. Mais si, d’un côté, la Virginie s’inscrit dans la culture de la côte est et de son passé colonial, c’est avant tout le Sud. C’est un État agricole, rural et assez conservateur, qui marquait jadis la frontière entre le Nord et le Sud confédéré et qui donne encore aujourd’hui le départ de la région Sud. Pas toujours simple de s’y retrouver, et encore plus quand on parle de visite en Virginie en famille.

Carte Virginie

Que peut-on visiter en Virginie en famille ?

Vous avez peut-être, comme moi avant d’arriver aux États-Unis et de faire ce métier, des images assez vagues de la Virginie. Voilà donc un petit aperçu de ce que vous pouvez trouver dans cet État.

Vous trouverez dans cet article de nombreuses idées de sorties nature pour petits et grands. © Nelly Jacques

Les villes de Virginie

La Virginie, c’est déjà quelques grandes villes, et j’inclus volontairement Washington (bien que n’appartenant pas à la Virginie) car c’est un peu une étape incontournable d’un séjour dans la région. Les villes de Virginie sont aussi polymorphes que son identité.

Dans la prolongation de Washington se trouve Alexandria, une ville historique avec ses maisons traditionnelles du XVIIIe siècle, ses rues pavées, son centre animé et son ouverture sur le fleuve Potomac. Plus bas, Richmond est la capitale de l’État (et ancienne capitale de la Confédération), une ville à taille humaine agréable, avec quelques quartiers artistiques et un centre tourné autour de l’histoire de la ville et de la Guerre de Sécession.

Puis, viennent les villes proches de l’océan : Norfolk, Chesapeake Bay, Newport News, Virginia Beach, qui sont à mi-chemin entre une architecture de grande ville et une ambiance balnéaire aux multiples facettes.

Enfin, sur les contreforts des Appalaches, on retrouve les villes des « montagnes » : Charlottesville, Roanoke, Blacksburg… De grandes villes avec les Appalaches en fond et de charmants centres historiques. Chacune de ces villes offre un échantillonnage d’établissements pour les enfants, des aquariums, des musées pour enfants, mais aussi des attractions extérieures, de belles fresques murales, des pontons et des jetées donnant, pour beaucoup, sur la belle Baie de Chesapeake…

Bien que plus ou moins grandes, on s’y déplace généralement en voiture pour découvrir les différents quartiers qui peuvent être assez éclatés. Oubliez les centres-villes tentaculaires où l’on se déplace facilement en métro ou via d’autres systèmes de transport en public et bienvenue dans l’Amérique de la voiture partout et tout le temps !

Washington D.C au printemps. © Nelly Jacques

Le Triangle Historique

C’est peut-être ce qui caractérise le plus la Virginie et affirme la singularité de son patrimoine. Ces trois villages à l’histoire unique : Jamestown, la première colonie permanente des États-Unis, Williamsburg, la première capitale de la Virginie, Yorktown, la ville portuaire, épicentre du commerce de la colonie de Virginie, qui a joué un grand rôle dans le développement du pays.

Chacune de ces villes est un théâtre historique à ciel ouvert qu’il faut visiter au moins une fois dans sa vie. C’est aussi un décor très attractif pour les enfants qui se régalent à remonter le temps, à découvrir les démonstrations des métiers d’autrefois, à embarquer dans les navires des premiers colons ou encore à crapahuter dans les huttes des natifs…

Et si vous êtes passionné(e)s d’Histoire et voulez revivre les temps forts de la Guerre de Sécession, vous aurez de nombreux sites à visiter à travers la Virginie. À commencer par l’American Civil War Museum et la White House of the Confederacy dans le centre de Richmond. Vous pourrez vous rendre sur plusieurs champs de bataille, dont celui de la très sanglante Bataille de Fredericksburg, ou encore visiter l’immense cimetière d’Arlington.

La ville de Jamestown fait partie du Triangle Historique où sont arrivés les premiers colons. © Nelly Jacques

La côte

Tantôt sauvage, tantôt balnéaire et urbanisée, la côte se découvre au gré des arrêts, depuis Washington. Elle peut prendre la forme de state parks isolés, de longues promenades attenantes aux villes urbanisées et même de quelques marécages sauvages, et s’incorpore si facilement aux visites des villes comme à un séjour dans le Triangle Historique.

La plage de First landing, où les Anglais ont débarqué pour la première fois avant de rejoindre Jamestown. © Nelly Jacques

Les Appalaches

Bien plus en retrait que les trois régions précédentes, qui forment le puzzle touristique de la Virginie le plus connu, la région des Appalaches mérite qu’on s’enfonce plus à l’ouest dans l’Amérique rurale. Elle s’articule autour de la chaîne de montagnes des Appalaches, avec le très allongé Parc national de Shenandoah, autour duquel gravitent de jolies villes historiques et des paysages vallonnés de champs et de prairies. Il ne faut pas négliger le temps dont vous aurez besoin et la saisonnalité, mais si les étoiles s’alignent, c’est une visite aussi photogénique que kid-friendly.

À 75 miles de Washington, le parc de Shenandoah est connu pour ses cascades, ses points de vue sur la vallée et ses sentiers dans la forêt. © Nelly Jacques

Une sélection d’itinéraires kid-friendly

Voilà quelques itinéraires kid-friendly à faire séparément ou combinés.

De Washington à Alexandria

Que vous arriviez en train de New York, en voiture d’une autre grande ville américaine ou en avion, prévoyez au moins un ou deux jours dans la capitale américaine. Ce n’est pas forcément en famille que vous aurez l’occasion d’écumer les pubs branchés d’Adams Morgan ou les galeries de Logan Circle, mais il y a fort à parier que toute la famille devrait aimer son passage dans cette capitale très aérée où les buildings sont proscrits et les musées gratuits se surpassent en superlatifs !

Les familles pressées se regrouperont autour du National Mall et de ses musées gratuits. Le Musée d’Histoire naturelle, le Musée de l’Espace et le Musée des Amérindiens sont particulièrement ludiques et adaptés aux familles. Sans oublier le Jardin botanique juste à côté pour une visite plus verte. Petit conseil : anticipez vos visites et vérifiez les conditions d’accès des musées (certains se réservent à l’avance comme le Musée de l’Espace, d’autres sont sans réservation mais exigent de patienter, comme le Musée d’Histoire naturelle).

Pour manger, soit vous jouez la facilité et déjeunez dans l’un des restaurants des musées, soit vous poussez jusqu’au quartier de Penn Quarter, ou encore mieux, jusqu’à Chinatown. Les petites échoppes ne sont pas toujours kid-friendly, mais il existe des restaurants plus aérés et faciles d’accès pour les familles.

Une fois les appétits rassasiés, vous serez prêts à reprendre la visite. Les enfants adorent généralement faire un tour dans la majestueuse gare d’Union Station. Le Musée National de la Poste à côté peut aussi bien plaire aux plus grands. Non loin de là, une autre visite des plus sympas pour les enfants est le Musée National des Enfants. De l’autre côté du Mall, en semaine, vous pourrez aussi aller voir l’impression de billets au Department Of The Treasury Bureau of Engraving and Printing.

Une nuit dans Capitol Hill est quand même bien pratique pour les courts séjours, et soyons honnêtes, le cadre de ce quartier juste derrière le Mall et le fameux Capitole (que vous pourrez visiter en journée) est vraiment unique. Ambiance House of Cards sur fond de rues résidentielles proprettes, c’est vraiment l’un des quartiers qui exprime le mieux l’ambiance très particulière de cette capitale fédérale étonnamment paisible.

Il peut y avoir de belles options en Airbnb, notamment autour d’Eastern Market. C’est l’un de mes quartiers préférés avec ses jolies maisons tellement washingtoniennes, son marché un peu à l’européenne, et ses boutiques dont l’incontournable petite librairie de Capitol Hill Books et un Trader Joe’s en plein cœur du quartier.

Si vous avez plusieurs jours sur place, pourquoi ne pas pousser jusqu’au zoo, qui, comme la plupart des musées de la capitale, est aussi géré par le réseau du Smithsonian. Son accès est gratuit et il abrite l’une des plus grandes collections animales au monde. Les familles avec des enfants plus âgés pourront même louer des vélos de ville et s’y rendre en remontant l’une des pistes cyclables très agréables qui connectent le Mall et la partie plus haute de la ville.

Autre option ou pour un autre jour : prendre le métro et rejoindre Alexandria. La ligne jaune vous emmènera dans la jolie ville historique de Virginie. Prévoyez une journée pour rayonner dans le centre-ville autour de King Street, rejoindre le Potomac et aller visiter l’ancienne usine reconvertie en centre d’art, le Torpedo Factory Art Center. Si vous avez un peu plus de temps, vous pourrez prendre un pass pour visiter les établissements historiques de la ville, notamment Gadsby’s Tavern Museum et le Musée de l’apothicaire Stabler-Leadbeater. Et si vous n’avez jamais mangé éthiopien, ça peut être une bonne occasion de tester.

Enfin, même s’il est impossible de faire une liste exhaustive de tout ce qu’il y a à voir ou à faire à Washington, le quartier historique de Georgetown est une visite agréable en famille. Notamment à la fin de votre séjour, car vous pouvez y faire des sauts de puce en voiture pour découvrir les jolis quartiers résidentiels, faire la balade au bord du Potomac, une promenade dans l’Université, aller voir les escaliers du film « L’Exorciste », sans oublier l’animée rue de M Street.

Le centre-ville d’Alexandria, avec ses maisons traditionnelles du XVIIIe siècle et ses rues pavées. © Nelly Jacques

De la côte sauvage à l’ambiance balnéaire

Les plages de Virginie ne sont pas monotones, vous vous en rendrez vite compte. Si vous avez le temps de faire la route, en dessous du Delaware, se trouve une péninsule qui, bien que non connectée à la partie continentale de l’État, appartient à la Virginie. Elle accueille la jolie ville de Cape Charles, entre plages, promenades en bois et petit centre insulaire tranquille. Un peu plus bas, le parc sauvage de Kiptopeke State Park déroule des paysages de sable fin qui entourent la Baie de Chesapeake. Si vous ne cherchez pas à tout voir de la Virginie et voulez privilégier une escapade nature, loin de l’agitation des villes, prévoyez quelques jours ici, mais ne faites pas la route pour faire simplement l’aller-retour. Plus haut sur la péninsule, se trouve l’île d’Assateague avec le Chincoteague National Wildlife Refuge, connu pour ses chevaux sauvages que l’on trouve un peu plus facilement en Caroline du Nord et dans cette partie de la Virginie.

À environ 1h30 de Washington, Colonial Beach est une étape agréable. On en fait vite le tour, mais passer la nuit dans une maison traditionnelle de pêcheurs, marcher jusqu’à la plage, la jolie marina ou encore jusqu’à l’un des restaurants et bars de la ville sont un luxe qu’on aime bien s’offrir aux États-Unis, surtout en famille. Mon conseil : posez-vous et prenez juste le temps de profiter, sans oublier un petit passage devant le très rétro hôtel The Riverview Inn.

Plus au Sud, la route est ponctuée de détours vers une côte sauvage parfois marécageuse. On peut y faire une balade dans les marais de Mason Neck State Park, qui longe la Baie de Chesapeake.

Maisons de pêcheurs, plage, marina et restaurants… Colonial Beach est une étape reposante, à environ 1h30 de Washington. © Nelly Jacques


Last but not least, la portion de côte autour de Virginia Beach, qui est étonnamment la plus grande ville de l’État. Côté plage, vous arriverez dans ce genre de ville balnéaire démesurée, typique des États-Unis. Faites l’effort de sortir de l’immense avenue d’Atlantic Avenue. Poussez la porte d’un des magasins à touristes ou allez faire quelques tours de roues si le cœur vous en dit, mais surtout, prenez les rues de traverse. Remontez le quartier du street art, c’est étrange, on se demande un peu ce qu’on fait ici, surtout à pied, mais il y a quand même quelques œuvres à voir et des petits cafés originaux.

Après avoir contenu vos chérubins entre les grandes routes passantes, lâchez-les sur l’immense promenade de bord de mer. Ils s’arrêteront rapidement à l’un des playgrounds ou seront tentés de grimper sur la jetée. Avant de partir vers d’autres contrées, ne manquez pas le parc de First Landing au Nord de Virginia Beach. Après un premier arrêt obligatoire au Visitor Center, faites la petite boucle qui s’enfonce dans le marais. La promenade est très facile à pied ou en poussette. Puis rejoignez la plage : c’est là où les Anglais ont débarqué pour la première fois avant de rejoindre Jamestown.

Petit tip pour les séjours à la mer qui marchent partout dans le pays :
Qui dit côte, dit poissons et fruits de mer. Aidez-vous de Google Maps pour dénicher une de ces poissonneries bien locales qui ferment souvent très tôt. Parfois, c’est carrément dans le hangar de l’entreprise de pêche, souvent c’est une petite échoppe qui ne paye pas de mine. Crevettes, crabes, poissons, si vous êtes en appartement ou en Airbnb, voire même en camping, allez chercher la spécialité de saison. Et sinon, arrêtez-vous juste pour le fun, il y a généralement un petit rayon de produits déjà préparés parfaits pour un snack ou pour l’apéritif.

La promenade de Virginia Beach, la plus grande ville de l’État. © Nelly Jacques

Trois jours dans le Triangle Historique

Cette étape est, pour moi, la plus importante d’un séjour en Virginie. Un bon équilibre serait de consacrer trois jours aux visites des trois villes, soit un jour par ville. Si vous ne devez choisir qu’une ou deux villes, je vous conseillerais de privilégier Jamestown et Williamsburg. Voici quelques conseils pour organiser vos visites des villes historiques.

Tout d’abord, choisissez un lieu pour dormir et rayonner à partir de là. Ma préférence irait à la jolie ville de Williamsburg. Un hôtel que j’aime bien pour son rapport qualité-prix, sa piscine et ses belles parties communes est l’Hôtel Fort Magruder Historic Williamsburg. Autre conseil : prévoyez votre budget. Les visites historiques ne sont pas forcément bon marché, et vous devrez peut-être faire des choix.

À Williamsburg, une bonne option est de se garer au visitor center et de rejoindre le centre à pied (la marche est assez courte et facile, même avec une poussette) ou en navette. Si vous avez pris le pass, vous pourrez entrer dans les musées et établissements de la ville (pensez à vérifier le programme des animations et les heures d’ouverture). Williamsburg, c’est un peu le Walt Disney des villages historiques : c’est beau, c’est propre, il y a des choses à voir partout, le tout ponctué par le passage d’un soldat à cheval ou d’une calèche et des rencontres avec des personnes en tenues d’époque. Une journée permet de tout voir, sans se presser.

À Jamestown, vous devrez peut-être faire des choix ou prévoir une journée sur place. Il vous faudra une demi-journée pour prendre le temps de découvrir Jamestown Settlement, la reconstitution de la première colonie de Virginie. Commencez par le musée, ultra ludique. Vous aurez peut-être envie d’y rester des heures, mais il faudra penser à la suite. Dehors, vous atterrirez sur l’esplanade de la colonie, où les colons en tenue traditionnelle vous montreront leur métier et vous ouvriront les portes des bâtiments d’époque. Surveillez votre montre pour ne pas manquer la démonstration de tirs, à moins que vous ne soyez déjà en train de vous faufiler dans les huttes traditionnelles du village amérindien juste à côté. Mais ce qui plaît en général le plus aux enfants, c’est de monter sur les immenses navires, deux reconstitutions des embarcations des premiers colons arrivés à Jamestown en 1607. Une visite qui devrait plaire à toute la famille.

À quelques miles de là, dans une ambiance plus calme et moins touristique, vous trouverez les vestiges de la colonie originale, à Historic Jamestown. C’est moins ludique et moins spectaculaire, mais c’est historiquement assez incroyable et émouvant de se retrouver là où sont arrivés les premiers colons, face à l’église originale ou au cimetière, dans un décor naturel et sauvage.

Yorktown intéressera peut-être les enfants plus âgés, avec ses sites historiques, dont le champ de bataille de Yorktown Battlefield, qui se concentre sur la guerre et la victoire des États-Unis face aux Anglais. Un passage dans le petit centre-ville est aussi agréable, mais plutôt en saison estivale. Les journées pluvieuses et froides de la mi-saison y sont tristounettes, et nombre d’établissements peuvent être fermés.

A Jamestown, les enfants adoreront monter sur les immenses navires, deux reconstitutions des embarcations des premiers colons arrivés ici en 1607. © Nelly Jacques

Virée nature à Shenandoah

Le Parc national de Shenandoah, c’est probablement ce qui vous poussera à venir dans cette région. Un conseil : privilégiez la période du milieu du printemps à l’automne. Le parc en hiver est tristounet, avec ses forêts déplumées à perte de vue. Le reste de l’année, prenez le temps de découvrir les cascades, les points de vue sur la vallée et les sentiers dans la forêt. Il y a des randonnées adaptées pour les familles. Vous traverserez probablement le parc du sud au nord ou vice versa. Si vous en avez la possibilité (disponibilité et budget…), séjournez au Skyland Resort, qui propose des chambres et des cabines en plein cœur du parc. Cela vous permettra de répartir votre visite sur deux jours et de dormir dans un décor grandiose.

Au-delà de Shenandoah, prenez le temps de découvrir la région. Chaque entrée offre son lot d’attractions. Au sud, Staunton est une petite bourgade historique et artistique avec un petit centre vivant. À l’ouest du parc, Luray est connue pour ses grottes. Au nord, Front Royal est une autre ville typique des Appalaches, avec un centre historique, une petite place dotée d’un joli gazébo (pavillon d’extérieur) et ses commerces en enfilade.

Un peu plus loin, une de mes étapes préférées dans la région est Winchester. J’aime son centre-ville animé et son ambiance spéciale. Ce ne sont pas les musées qui manquent pour une ville de cette taille : on peut y visiter l’ancien bureau et la maison de George Washington, ainsi que le Museum of the Shenandoah Valley. Et si vous avez le mal du pays, allez dormir à l’Auberge Provençale. Ce n’est pas particulièrement abordable ni kid-friendly, mais pour une nuit, cela reste largement faisable en famille, peut-être moins pour le dîner gastronomique.

Le parc de Shenandoah offre de belles randonnées en famille. © Nelly Jacques

Best of Experiences des visites de la Virginie en famille

Vous avez déjà pas mal de conseils pour prévoir un voyage familial en Virginie, mais si vous souhaitez ajouter quelques pépites spécialement conçues pour les enfants, voici quelques incontournables :

Les musées


Ponctuez vos visites de musées pour enfants. Selon vos destinations, voici quelques établissements à considérer :

Ne manquez pas le Musée de l’Espace à Washington DC © Nelly Jacques

Les parcs à thèmes

Les parcs les plus originaux en Virginie restent, pour moi, les parcs historiques du triangle colonial. Mais si vous cherchez des sensations fortes, voici quelques parcs à envisager : le parc d’attractions le plus connu est Busch Gardens à Williamsburg. Au-dessus de Richmond, le parc Kings Dominion comporte toute une section pour les plus jeunes et une partie aquatique. En version mini, vous trouverez aussi un petit parc à Virginia Beach. Enfin, en version plus nature, le petit parc Lake Arrowhead à Front Royal est une alternative plus simple et plus tranquille.

Expériences

Voici un top 3 des expériences qui devraient plaire à vos enfants :

• Une promenade en bateau sur la James River au départ de Richmond.

• Un safari au Virginia Safari Park à Natural Bridge.

• Une balade en train historique dans la Vallée de Shenandoah avec le Virginia Scenic Railway, au départ de Staunton. Renseignez-vous, il existe d’autres trains historiques dans la région.

Plusieurs circuits en train historique sont proposés en Virginie, comme le Train Front Royal. © Nelly Jacques

Les pépites de Virginie qui vont mettre des étoiles dans les yeux de vos enfants

Il existe de nombreuses pépites moins connues en Virginie, en voici deux que j’aime beaucoup :

  • Great Falls : À 30 minutes de Washington, ces impressionnantes cascades constituent un arrêt nature parfait pour se dégourdir les jambes ou pique-niquer.
  • Great Dismal Swamp : Un immense parc de marécages tout au sud de la Virginie, à cheval avec la Caroline du Nord. Cet immense marais offre de belles balades nature et un aperçu de la végétation marécageuse du sud des États-Unis. Pas d’alligators ici, mais tout le reste y est : eau opaque, végétation luxuriante, ambiance mystérieuse. On y observe facilement des biches, des aigles et, plus rarement, des ours noirs.
Great Falls, un arrêt nature à 30 minutes de Washington. © Nelly Jacques

Le bon plan kid-friendly

Séjourner dans une cabine est une option très pratique en famille pour allier les charmes du camping (les repas dehors, le feu de fin de soirée…) avec le confort des logements en dur. Toutes les cabines ne sont pas équipées de la même façon (cela va des cabines rustiques à celles avec plusieurs chambres, salle de bain, cheminée, électricité, draps…). Certains États offrent un réseau de cabines dans leurs parcs, c’est le cas de la Virginie. En général, il faut apporter ses propres draps et le séjour est de 2 nuits minimum. Plus d’informations par ici.

Vous avez à présent assez de contenu pour préparer votre voyage en famille en Virginie, selon vos envies, vos dates et votre budget. Enjoy et à bientôt pour le prochain article voyage en famille aux États-Unis !

Paysages urbains en Virginie. © Nelly Jacques

Les FAQ de la visite de la Virginie en famille

Le centre-ville de Front Royal, une ville typique des Appalaches. © Nelly Jacques




Après les incendies à Los Angeles, et si on reconstruisait en terre ?

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Nous avons tous en tête ces images de maisons totalement détruites dont seule la cheminée en brique reste debout. Le bois semble donc être le coupable immédiat… Et ses alternatives au cœur des réflexions sur la reconstruction. En tant qu’architecte, exerçant à Los Angeles depuis 13 ans, après plus de 20 ans en France et à Singapour, je plaide pour un candidat trop souvent oublié : la terre !

Le bois : un faux coupable ?

Mais avant toute chose, nuançons les attaques contre le bois, coupable souvent trop facile. Certes, s’il est mal mis en œuvre, le bois sera effectivement vulnérable aux flammes. Pourtant, bien utilisé – avec des épaisseurs adaptées ou des traitements spécifiques –, il peut être plus stable face aux incendies que l’acier.

Ce débat sur le bois ne doit pas nous éloigner de l’essentiel : la nécessité de repenser collectivement et en urgence les méthodes de construction dans cette région si exposée aux catastrophes naturelles. La bonne nouvelle est qu’on observe, depuis une semaine, une agitation dans le monde des acteurs de la construction. Les autorités ont déclaré qu’elles aideraient à faciliter et à accélérer les processus de permis de reconstruire. J’ai moi-même été approché pour des projets de reconstruction et la première question est : comment mieux construire pour résister aux feux ? Les architectes, les promoteurs, les agents immobiliers se réunissent, organisent des débats pour envisager l’avenir. 

Si le bois est omniprésent aux États-Unis, c’est bien sûr en raison de l’histoire de ce pays (les pionniers pouvaient ainsi construire rapidement leurs colonies). Mais s’il l’est demeuré, c’est avant tout pour des raisons de rentabilité : à faible coût, il est facilement standardisable et peut se contenter d’une main-d’œuvre relativement peu qualifiée. Les architectures à Los Angeles, de style méditerranéen, mid-century, Tudor, français, italien, craftsman, sont toutes construites de la même façon, en structure légère bois. Seul le style change. Le bois offre en outre la possibilité de construire des bâtiments relativement résistants aux tremblements de terre.

La terre : une tradition oubliée, un avenir à construire

Avant l’arrivée des colons européens, les peuples autochtones utilisaient les ressources locales, notamment la terre. Avec l’arrivée des Espagnols, la construction en adobe – ces briques de terre et de paille séchées au soleil – s’est développée. Les exemples historiques à Monterey, Santa Barbara ou San Diego témoignent de la résilience de ce matériau face aux incendies.

Mais qu’en est-il des tremblements de terre ? Une construction en terre archaïque et mal entretenue sera effectivement vulnérable. Cependant, depuis les années 1970, des pionniers en Europe, puis aux États-Unis, ont développé des techniques modernes permettant à la terre de résister à la fois aux séismes et aux incendies. Ces avancées techniques rendent aujourd’hui cette alternative tout à fait viable.

Pourquoi, alors, ne voyons-nous pas plus de constructions en terre ? Plusieurs obstacles subsistent : une image archaïque associée à ce matériau; un manque d’expertise dans les corps de métier, ainsi qu’au sein de l’administration, qui peine parfois à interpréter correctement les calculs des ingénieurs structure pour une maison en terre; une course à la rentabilité qui favorise les matériaux standardisés.

Pourtant, des solutions existent. Les assureurs pourraient imposer des normes plus exigeantes pour favoriser l’usage de matériaux plus résistants. Les autorités et organismes de certification doivent continuer à amender les codes du bâtiment. D’ores et déjà, après les incendies, les autorités de l’État de Californie ont promis qu’elle faciliteraient les procédures au niveau du Building Department. Les architectes, eux, ont le rôle-clé d’orchestrer ces efforts en proposant des projets novateurs et esthétiques.

La construction en terre présente de nombreux avantages environnementaux. Elle est écologique, recyclable et contribue à créer des espaces sains. Dans un monde confronté au changement climatique, ce matériau coche presque toutes les cases. Mais au-delà de ses caractéristiques techniques, c’est son effet apaisant et spirituel qui s’impose. Habiter une maison en terre, c’est être en connexion directe avec la nature. Comme le disait le chef amérindien Seattle : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Ayons ceci à l’esprit lorsque nous réfléchissons à des solutions. 

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Mais pourquoi « filer à l’anglaise » se dit-il « French exit » en anglais ?

C’est le genre de curiosité sur laquelle butent les traducteurs de livres et de séries télé. Pourquoi diable parle-t-on de « French exit » en langue anglaise, quand en France on utilise la bonne vieille expression « filer à l’anglaise » ? Les deux formules ont exactement la même signification : elles sont utilisées pour décrire une personne quittant les lieux de manière impromptue, sans prévenir, en douce.

Parmi toutes les définitions, c’est peut-être dans les paroles d’une chanson qu’il faut fouiller pour trouver la description la plus juste de cette expression. Dua Lipa, dans son album « Radical Optimism » paru l’an dernier, y a en effet consacré un titre entier, mettant en scène une personne fuyant une soirée en catimini pour ne pas blesser ce qu’on imagine être un ou une ex : « Un au revoir ne peut pas blesser si je ne le prononce pas, et j’espère que tu comprendras, la seule manière de partir est un French exit. » Le dernier couplet de la chanson mêle d’ailleurs les versions française et anglaise dans un même élan (« French exit, filer à l’anglaise »)…

La traduction de Marcel Proust

« On parle effectivement de French exit pour décrire un départ à l’impromptu, quitter une réunion ou un événement sans rien dire à personne », confirme Kathleen Stein Smith, Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques et autrice de nombreux ouvrages sur les langues française et anglaise. « C’est assez drôle de voir que les deux cultures se sont mis ce comportement sur le dos l’une de l’autre à travers cette expression, poursuit-elle. Cela montre bien la rivalité qui existe entre ces deux cultures depuis des siècles. »

Car cette expression précède même la création des États-Unis, à une époque où la France et le Royaume-Uni se disputaient l’hégémonie en Europe et au-delà. « Au XVIIIe siècle, les Britanniques et les Français entretenaient des relations tendues mais qui s’amélioraient, chacun se moquant souvent des manières et des coutumes de l’autre », relève Claire-Marie Brisson, professeur de français au Department of Romance Languages & Literatures de l’Université Harvard.

« Le terme a été inventé pour caricaturer l’étiquette française ou son absence perçue !, poursuit-elle. Les Français ont répondu par filer à l’anglaise. » Il semblerait donc que les Anglais aient tiré les premiers. On retrouve effectivement trace de « French exit » dans le « Oxford English Dictionnary » dès 1751.

Les Français vexés de se voir mettre sur le dos un comportement aussi peu sociable que celui de partir sans dire au revoir ? Il faut le croire. Le langage est souvent utilisé comme une arme culturelle et continue de l’être aujourd’hui. « Depuis quelques années, on parle de plus en plus d’Irish Goodbye, relève Claire-Marie Brisson. Ou encore de ghoster quelqu’un, un terme qui ne possède, lui, aucune implication culturelle. »

En 1923, Marcel Proust, dans le tome V (La Prisonnière) de À la recherche du temps perdu parle, lui, de « filer à l’anglaise ». Les traducteurs, évidemment, ont toujours traduit par French exit

Donald Trump, un président tout-puissant ?

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Donald Trump entame son second mandat en position de force. Contrairement à sa première élection en novembre 2016, il a remporté le vote populaire (sans pour autant décrocher la majorité) et ravi les sept « Swing States », ces États décisifs de l’élection présidentielle. Joe Biden s’était imposé dans six d’entre eux en 2020.

Donald Trump est-il tout-puissant pour autant ? Quels sont les contre-pouvoirs qui se dresseront sur le chemin du nouveau président ? Alexis Buisson, correspondant de La Croix et de French Morning à New York, s’est penché sur cette question avec Carlo Invernizzi Accetti, professeur de sciences politiques à City University of New York (CUNY) et professeur invité à Columbia University, dans le cadre de ce troisième et dernier épisode bonus du podcast C’est ça l’Amérique, réalisé en partenariat avec French Morning et le programme universitaire Alliance-Columbia.

Oscars 2025 : « Emilia Pérez » bat un record de 13 nominations

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Ce jeudi 23 janvier 2025, l’Académie des Oscars révélait la liste des nominés dans ses différentes catégories à l’occasion de la 97e édition des Oscars, qui aura lieu le dimanche 2 mars à Los Angeles. Une annonce retardée en raison des incendies qui ont frappé la Cité des Anges ces dernières semaines.

Très attendu, et déjà récompensé de 4 victoires aux Golden Globes, le film « Emilia Pérez », réalisé par le Français Jacques Audiard et qui raconte la transition de genre d’un narcotraficant mexicain, bat un record pour un film français (et même pour un film étranger !) aux Oscars, avec pas moins de 13 nominations. Il sera, sans nul doute, l’un des grands favoris de cette nouvelle édition.

Critiqué sur les réseaux sociaux et notamment accusé d’appropriation culturelle et de racisme, le film est nommé dans la catégorie reine du « meilleur film de l’année », du « meilleur réalisateur », « du meilleur film international », de la « meilleure actrice dans un second rôle » pour Zoe Saldana, de la « meilleure actrice » pour Karla Sofía Gascón ou encore de la « meilleure musique de film » et de la « meilleure chanson originale », deux dernières catégories dans lesquelles la chanteuse Camille et son compagnon Clément Ducol sont nominés.

Coralie Fargeat, la réalisatrice du film « The Substance », est nominée dans la catégorie « meilleure réalisation » aux Oscars. © Christophe Ortega

Autre sensation des Oscars, le film « The Substance » réalisé par la Française Coralie Fargeat, est nominé dans 5 catégories dont celle du « meilleur film » et du « meilleur scénario ». Après sa victoire aux Golden Globes, l’actrice Demi Moore rempilera aux Oscars et essaiera de décrocher la statuette de « meilleure actrice ». Le film concourra également dans la catégorie de la « meilleure réalisation » et dans celle du « meilleur maquillage et coiffure », une dernière catégorie qu’elle pourrait remporter haut la main.

Vainqueure du Golden Globe du « meilleur film d’animation », la co-production franco-belge-lettonne « Flow » apparaît, elle, dans deux catégories aux Oscars. En plus de celle du « meilleur film d’animation », le film muet contant l’histoire d’un chat contraint, dans un monde apocalyptique, et englouti sous les eaux, de cohabiter avec un oiseau, un chien errant, un capybara et un lémurien, tentera sa chance dans la catégorie du « meilleur film international ».

Dernière bonne surprise, la nomination du réalisateur Loïc Espuche et son court-métrage d’animation “Beurk !” (“Yuck! en anglais) qui explore la découverte des sentiments amoureux par des enfants.

Bien moins passionnant, le film « Le Comte de Monte Cristo » n’a décroché aucune nomination. À noter, tout de même, la nomination de l’acteur franco-américain Timothée Chalamet, dans la catégorie de « meilleur acteur » pour son interprétation de Bob Dylan dans « Un parfait inconnu ». Quasi absent des Golden Globes, le biopic a surpris les cinéphiles en apparaissant dans huit catégories.

Grandeur et glamour : Plongée au cœur des salles mythiques de la baie de San Francisco

Grandeur architecturale, glamour et démesure : plongez dans l’âge d’or du cinéma américain en explorant quelques-unes des salles historiques les plus féériques de la baie de San Francisco, entre monuments iconiques et joyaux art déco.

Le Castro Theatre : the one and only

Avant/Après. La magistrale voûte drapée du Castro Theatre, temple de la contre-culture. ©Josh Withers. 85ᵉ anniversaire du Magicien d’Oz © Delphine Gallay

Inauguré en 1922 dans le quartier de Castro, ce chef-d’œuvre architectural classé allie l’art déco à des influences hispano-baroques, comme en témoignent l’élégance de sa façade ornementée, ses graffites et sa majestueuse voûte drapée. Cœur vibrant de la contre-culture depuis les années 1970, le Castro Theatre est devenu un repère emblématique de la communauté LGBTQ+, avec une programmation haute en couleurs mêlant spectacles vivants, films classiques et indépendants, ainsi que projections sing-along. Fermé pour rénovation depuis 2023, ce monument conçu par l’architecte Timothy L. Pflueger redonne vie à des trésors cachés, tels que des dragons-chérubins et un proscenium exhumé. Et, comme rien n’est trop beau pour le Castro, il s’équipera du nec plus ultra en matière de son et d’éclairage, ainsi que du plus grand orgue électrique au monde. Réouverture prévue à l’été 2025.

Le Grand Lake Theatre : the Grand Dame of Oakland

Classé parmi les plus beaux cinémas du pays, le Grand Lake Theatre incarne la magie du 7ᵉ art, tout en préservant la possibilité de projeter des films en 35 et 70 mm. ©Jeff Pierre (Unsplash), © Delphine Gallay

Classé parmi les dix plus beaux cinémas du pays, le Grand Lake Theatre (1926), coiffé de sa magistrale enseigne lumineuse, s’impose parmi les salles incontournables de la région. Fleuron de l’architecture art déco, celle que l’on surnomme The Grand Dame of Oakland séduit par sa grandeur et son exquise extravagance, avec ses quatre auditoriums atmosphériques aux influences égyptienne et mauresque. Après une rénovation et une extension majeures dans les années 1980, ce joyau d’Oakland, où un orgue résonne les vendredis et samedis soirs avant les projections, perpétue l’opulence des années folles, offrant une expérience inoubliable aux cinéphiles.

L’Alameda Theatre : Take the Magic With You

Commandé pendant la Grande Dépression par les magnats du cinéma, les frères Nasser, à l’origine des célèbres Castro et Paramount, l’Alameda Theatre est le dernier grand palais du cinéma de la baie. © Alameda Theater

De style art déco, l’Alameda Theatre illumine la séduisante ville éponyme depuis son grand opening en 1932. Dernier grand palais du cinéma de la baie, cet édifice conçu par Timothy L. Pflueger offre, en pleine Grande Dépression, une précieuse échappée. Fermé en 1980 et sauvé in extremis, il rouvre en 2008 après une renaissance flamboyante. Sa façade symétrique, flanquée de huit colonnes, de deux rosaces néo-mauresques et d’un marquis remarquable annonce le faste des lieux. Mais c’est à l’intérieur que les Arts décoratifs révèlent toute leur splendeur. Enrichis d’accents cubistes et orientalistes, l’atrium et les salles de projection se parent d’une profusion de dorures, de pilastres et de plafonds à gradins. Dans le lobby, on peut lire en grand : Take the magic with you. Quoi de plus beau, sinon ce lieu ?

Le Roxie Theater : bastion du film indépendant

Doyenne des salles obscures encore en activité aux États-Unis, le Roxie Theatre, situé dans le quartier de Mission, a ouvert ses portes en 1909. © Delphine Gallay, © Roxie Theatre

Doyenne des salles obscures encore en activité aux États-Unis, le Roxie Theatre (1909), situé dans le quartier de Mission, est devenu un pilier du cinéma indépendant après plus d’un siècle d’existence et plusieurs transformations. Bien que ce petit cinéma au caractère bien trempé ne rivalise pas avec le faste architectural des palaces cinématographiques de la région, il séduit par son aura unique. Autrefois connu pour ses projections de films en deuxième et troisième diffusion, de pornos et d’œuvres étrangères, il s’est métamorphosé dans les années 1970 en une référence internationale du cinéma d’art et d’essai. Aujourd’hui, il est le théâtre de projections de films indépendants, de courts métrages, ainsi que de festivals locaux majeurs tels que les Frameline et San Francisco Jewish Film Festivals.

L’Orinda Theatre : l’âme old-fashioned

L’Orinda Theatre, icône du style Streamline Moderne, séduit par la beauté de ses fresques et son ambiance cinématographique d’antan. Marquise © Matías Bombal. L’auditorium de l’Orinda Theatre, 1946 © A.M. and A.A. Cantin Collection, Environmental Design Archives, University of California, Berkeley.

Sauvé dans les années 1980 grâce à la mobilisation locale, l’Orinda Theatre continue de rayonner dans le comté de Contra Costa. Son enseigne lumineuse, en forme d’aileron et visible depuis l’autoroute 24, capte les regards vers ce joyau Streamline Moderne, conçu par les architectes Cantin père et fils et inauguré en 1941, au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor. Avec son style paquebot, il se distingue par ses lignes aérodynamiques, tandis qu’à l’intérieur, les fresques réfléchissantes signées Anthony Heinsbergen témoignent du génie avant-gardiste du muraliste. À chaque projection, le rideau de velours s’ouvre, comme autrefois, dévoilant le grand écran d’origine, autre perle rare de cet établissement. Loin de se reposer sur ses lauriers, le théâtre enchante sa communauté avec une programmation variée, des projections gratuites et des événements inédits, dont les Matías Bombal’s Hollywood Orinda Classic Movie Matinees, rendant hommage aux classiques hollywoodiens d’avant 1960 avec des films en pellicule 35 mm remastérisés, accompagnés de courts métrages. Une expérience unique.

Les Rialto Cinemas Elmwood & Cerrito : deux salles, deux ambiances

Alors que de nombreux cinémas indépendants ferment ou se réinventent, à l’image de l’Alhambra Theatre sur Polk Street devenu une salle de sport, quelques-uns tiennent bon, soutenus par leur communauté. Les Rialto Cinemas Elmwood & Cerrito © Rialto Cinemas

Même scénario pour les salles Elmwood et Cerrito. Dernier cinéma en activité à Berkeley, l’Elmwood Theatre situé sur College Avenue, charme par son ambiance intime. Inauguré en 1919, ce cinéma de poche centenaire propose une programmation éclectique, mêlant films primés, œuvres d’auteur et étrangères, blockbusters, documentaires artistiques et Family Matinees régulières. Non loin de là, le Cerrito Theater ravit les amateurs d’ambiance rétro avec ses superproductions, ses films cultes et la diffusion gratuite de grands classiques chaque premier jeudi du mois. Ouverte en 1937, cette pimpante adresse Art déco a marqué les esprits dès ses débuts avec ses fresques mythologiques, un ticket d’entrée à 30 cents et, incroyable mais vrai, des soirées Dish Night, où des pièces de vaisselle étaient offertes aux jeunes femmes. Après plusieurs vies, de cinéma à entrepôt de meubles, le théâtre a été préservé par les Friends of the Cerrito Theater. Rénové en 2006 grâce à des fonds publics et privés, il a brièvement fermé en 2009 avant de renaître en 2018 sous la gestion de Rialto Cinemas.

Le Paramount Theatre en majesté

Inspirée par l’Exposition internationale des Arts Décoratifs de 1925 à Paris et l’œuvre de Diego Rivera, sa façade en mosaïque, peuplée de figures hiératiques et théâtrales, se dresse fièrement sur l’avenue Broadway. © Paramount Theatre Oakland

Impossible d’évoquer les salles mythiques de la baie sans mentionner le Paramount Theatre d’Oakland. Ressuscité en 1972, ce chef-d’œuvre Art déco, conçu en 1931 par Timothy L. Pflueger et classé monument historique national, incarne l’âge d’or du cinéma américain. Bien qu’il n’ait connu qu’une brève période de gloire en tant que palais du cinéma, cette salle de 3476 places, tombée en désuétude pendant près de trois décennies, invite à une pause contemplative. Sa mosaïque monumentale d’Anthony Heinsbergen et son vestibule baigné sous une canopée incandescente en reflètent tout l’éclat. Doté d’une acoustique exceptionnelle, son auditorium fascine par sa profusion de dorures et de reliefs stylisés, mêlant influences égyptiennes, gréco-romaines et polynésiennes. Si le show n’est plus au box-office, le Paramount demeure un acteur culturel incontournable de la baie. Résidence de l’Orchestre symphonique et de la compagnie de ballet d’Oakland depuis les années 1970, il propose une programmation variée, allant des concerts aux stand-ups, en passant par la danse et le théâtre. Et pour cause, Always the best show in town !

Si aujourd’hui le show n’est plus au box-office, le Paramount Theatre demeure un acteur culturel essentiel de la baie de San Francisco. © Paramount Theatre Oakland
Illustration de la couverture du programme de la soirée d’ouverture de l’Orinda Theatre, 27 décembre 1941.
© A.M. and A.A. Cantin Collection (2006-3), Environmental Design Archives, University of California, Berkeley.
L’Orinda Theatre, milieu des années 1940. ©Orinda Historical Society


Bourses scolaires 2025-2026 à San Francisco : Vendredi 21 février, date limite pour déposer son dossier

Le consulat général de France à San Francisco a ouvert sa première campagne des bourses scolaires pour la rentrée 2025-2026 et la date limite de l’envoi des dossiers est fixée cette année au vendredi 21 février.

Toutes les familles résidant dans la Baie de San Francisco doivent prendre rendez-vous au Consulat pour un entretien. En dehors de la Baie, les demandes doivent être déposées auprès des établissements scolaires avant d’être adressées au Consulat. Important : l’établissement scolaire doit tamponner la page 3 du formulaire de bourse, attestant de l’inscription de l’enfant.

Nouveauté cette année : le familles peuvent désormais envoyer leurs dossiers par courrier sécurisé via la plateforme Scolaide.

Rappelons que ne peuvent bénéficier d’une bourse que les enfants (de la maternelle à la terminale) qui remplissent les critères suivants :

  • être de nationalité française 
  • être âgés d’au moins trois ans au cours de l’année civile de la rentrée scolaire
  • ne pas avoir plus d’un an de retard en primaire et plus de deux ans de retard dans le secondaire
  • résider avec au moins l’un des parents dans la circonscription consulaire de San Francisco
  • être inscrits au registre mondial des Français établis hors de France, tout comme la personne qui effectue la demande de bourses (père ou mère) 
  • être inscrits ou en cours d’inscription dans un établissement homologué par l’AEFE ou de la Mission laïque française (MLF). Seuls les cursus français de ces établissements sont éligibles et non les cursus internationaux IB
  • La famille ne doit plus percevoir de prestations familiales de la part de la CAF (un certificat de radiation est requis pour les familles dont les enfants ont résidé en France).

Le conseil consulaire des bourses se réunira une première fois au printemps. Il émet un avis et fait des propositions soumises à l’avis de la Commission nationale des Bourses qui se réunit à Paris en juin.

Un concert de jeunes talents chez Albertine pour soutenir l’Entraide Française

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C’est un concert unique qui sera donné le vendredi 31 janvier à 6pm à la librairie française Albertine sur Fifth Avenue. Quatre jeunes musiciens interprèteront des compositions dont les auteurs sont également de jeunes talents. Des morceaux joués pour la première fois pour soutenir l’association L’Entraide Française dans sa mission d’assistance des Français en difficulté.

À cette occasion, l’auteure Clémence Boulouque présentera son dernier livre, « Le sentiment des crépuscules », et tous les participants pourront échanger autour du buffet.

Dans ses vœux de nouvelle année, Sylvie Epelbaum, la présidente de l’association, précise que l’Entraide Française a assisté plus de 100 personnes « dans le cadre de nos différents groupes : seniors, assistance exceptionnelle, back to school, scholarships ». La soirée du 31 janvier, le gala annuel et les dons constituent la seule source de revenus de l’association.