Apgar Consulting, société de conseil spécialiste des données, lance Apgar North America dont le siège sera à Austin. C’est la troisième implantation à l’international pour cette société créée en 2013, après Byblos (Liban) et Porto (Portugal). «L’ouverture aux États-Unis nous permettra d’offrir un meilleur service à nos clients existants dans la région et d’étendre nos capacités d’intégration et nos accélérateurs pour toutes les organisations basées en Amérique du Nord», a déclaré Jean-Yves Falque, président exécutif et co-fondateur de Apgar Consulting.
La société, qui tire son nom de l’une des montagnes du National Glacier Park du Montana (Mount Apgar, au cœur des Rocheuses) ambitionne de développer son catalogue de clients déjà fourni. Les grands groupes comme Danone, Michelin, Ipsen, Pernod Ricard, Axa, Novartis ou encore DHL sont ses clients pour lesquels les missions vont de la simple expertise de données pour concevoir des solutions technologiques sur mesure à celle de décrire et gérer des données d’une entreprise pour en accroître la valeur. Pour diriger la nouvelle entité aux États-Unis, le groupe a fait appel à Bruno Billy, transfuge de Technip où ce dernier à mené à bien la fusion avec FMC sur le plan du data management.
Le groupe qui compte déjà 90 consultants en Europe et au Moyen-Orient entend aussi recruter et former son équipe locale d’experts grâce à l’Université du Texas à Austin connue pour son collège en informatique. « Le marché américain est le premier marché mondial avec 55% en 2019, et les clients ont généralement aussi une adoption plus rapide des nouvelles technologies », explique Bruno Billy. Selon lui, la situation géographique, le réseau local d’entreprise et l’esprit d’innovation sont autant d’atouts pour faire face à des concurrents spécialisés (NCC Data, Imidia Us) ou les grands cabinets à l’image de Deloitte. Fort de son modèle, Apgar Consulting entend bien se déployer sur tout le territoire Nord-Américain et envisage l’ouverture d’agences dans d’autres villes à moyen terme.
Vous l’avez probablement croisée sur les réseaux sociaux: Prose, qui fabrique des shampooings et soins capillaires sur-mesure, s’y est fait connaitre de sa clientèle jeune et active en un temps record. Aujourd’hui, elle se donne les moyens de ses grandes ambitions, avec l’arrivée d’une nouvelle machine, qui va décupler ses capacités de production. « C’est un gros chantier sur lequel nous travaillons depuis deux ans. La machine a été fabriquée en Normandie, est en train d’être assemblée dans notre usine à Brooklyn et devrait entrer en production début octobre », explique Arnaud Plas, le CEO. Un enjeu de rapidité, de précision mais aussi technologique, qui a pris un peu de retard en raison de la pandémie, mais a finalement abouti. Grâce à cette machine de haute précision, qui ne mesure pas moins de 10 mètres de long, Prose va pouvoir multiplier par 30 sa vitesse de production, à 30.000 bouteilles de shampooing personnalisées par jour.
Basée à Brooklyn, Prose a été lancéeil y a moins de trois ans par trois Français : Arnaud Plas, qui venait de passer plus de six ans chez L’Oréal, Paul Michaux, spécialisé dans la stratégie digitale et le lancement de produits, et enfin Nicolas Mussat, ancien CTO du site MeilleursAgents.com. Le trio avait pour ambition de révolutionner le marché du shampooing au pays de Pantene et Head & Shoulders, en proposant des produits sur-mesure. « Aujourd’hui, la technologie nous permet d’avoir une supply-chain qui fabrique les produits à la commande, et les expédie sous cinq jours. Si bien que nous pouvons intégrer de nombreuses informations sur le consommateur, et s’adapter à ses besoins », selon Arnaud Plas.
Prose envoie donc un formulaire de 25 questions pour apporter plus de flexibilité et une meilleure expérience à ses clients. Ce qui s’est déjà traduit par leur fidélité : la start-up affiche un taux de rétention de plus de 50 % sous six mois, alors qu’il ne dépasse pas les 30 % sous 12 mois pour ses concurrents traditionnels. De son côté, il peut aussi utiliser ces nouvelles données pour améliorer son algorithme en permanence. Signe de cette stratégie gagnante, sa croissance est impressionnante : deux ans et demi après son lancement, Prose emploie 150 personnes dont une équipe de 30 personnes de R&D à Paris, et vise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année. Le groupe a également lancé un programme d’abonnement avec des produits et des conseils personnalisés, et une offre de contenus dont un podcast.
La pandémie a été un accélérateur de tendance pour ce pure player de l’e-commerce. « En l’espace de deux mois, nous avons gagné 10 ans sur les projections de croissance du marché ». Enfin, l’ambition de Prose est aussi responsable, celle de mettre fin à la surproduction et notamment du packaging plastique. Les fondateurs ne sont pas peu fiers d’avoir obtenu la certification B-Corp aux Etats-Unis, et le groupe offre des conditions de travail avantageuses pour le pays : cinq semaines de vacances, un salaire minimum à 20 dollars, un droit de retrait de ses ouvriers et une couverture santé à 100 %. Un fort engagement que ses équipes lui ont rendu, avec un très faible taux de turnover.
C’est un club tout neuf, dont le premier match en MLS remonte seulement à février. Mais pas n’importe quel club. Celui de David Beckham, ancien international anglais et joueur du Los Angeles Galaxy de 2007 à 2012. Si l’Inter Miami CF est pour l’instant classé 11ème sur 14 dans la conférence Est, cela devrait vite changer. On vous explique pourquoi et les raisons de suivre cette équipe à Miami*.
Un projet “galactique” emmené par David Beckham
Le stade de l’Inter Miami, 25 000 places, devrait voir le jour en 2022. Crédit photo : intermiamicf.com
Il a surpris tout le monde en signant en MLS en 2007 alors qu’il n’avait que 31 ans. Mais ce qu’on ne savait pas c’est que David Beckham avait négocié en même temps un “deal” en or avec la ligue américaine : participer au développement de la MLS en devenant propriétaire d’une nouvelle franchise pour seulement 25 millions de dollars au lieu de 150 dès sa retraite sportive. Accompagné par un conglomérat d’investisseurs américains, japonais et boliviens, Beckham lance un projet XXL de club à Miami en 2014. En six ans d’investissements, le groupe a fait l’acquisition d’un terrain de 12 hectares à Fort Lauderdale qui accueillie aujourd’hui un complexe d’entraînement dernier cris pour l’équipe première, et une académie qui dispose déjà de sept équipes de jeunes de 10 à 19 ans. Le club est également en train de bâtir une deuxième équipe professionnelle qui évoluera en deuxième division (USL). Mais le projet le plus pharaonique de l’Inter Miami concerne la construction d’un stade flambant neuf de 25 000 places à Miami pour une somme record de près d’un milliard de dollars. L’enceinte devrait ouvrir en 2022 sous réserve d’acceptation définitive du projet de la part des pouvoirs publics locaux.
Des stars européennes comme Matuidi et Higuain
Anciens joueurs de la Juventus, Gonzalo Higuain et Blaise Matuidi se retrouvent à Miami. Crédit photo : intermiamicf.com
Outre le stade, David Beckham avait également promis la construction d’une équipe très compétitive, avec notamment la signature de plusieurs stars européennes. Et il a tenu promesse avec une première recrue inattendue à la mi-août, celle de l’international français Blaise Matuidi. Compétiteur dans l’âme et en très bonne forme physique pour son âge (33 ans), l’ancien joueur de la Juventus est une excellence recrue pour Miami au milieu de terrain. David Beckham a refait le coup un mois plus tard en annonçant l’arrivée d’un autre joueur star de la Juve, Gonzalo Higuain, 32 ans. L’attaquant argentin passé également par le Real Madrid, Naples et Chelsea a marqué la bagatelle 310 buts en 606 matches sur l’ensemble de sa carrière. Sa complicité avec Matuidi sur le terrain et son sens du but devrait très rapidement redonner des couleurs à l’Inter Miami qui espère se qualifier pour les playoffs prévus en novembre. Preuve de la capacité financière du club, Higuain est le joueur le mieux payé de MLS cette année avec un salaire de sept millions de dollars par an. David Beckham n’en a pas pour autant fini avec son recrutement. Miami dispose encore d’une place de “designated player” dans son effectif, qui permet de payer un joueur au delà du plafond salarial imposé par la MLS.
Une équipe et un championnat en plein développement
Le Charlotte FC va rejoindre la MLS en 2022. Crédit photo : Facebook Charlotte FC
Avec deux, voire trois joueurs importants comme Higuain et Matuidi, l’Inter Miami devrait rapidement jouer les premiers rôles dans une ligue en plein développement. Si la MLS ne rivalise pas encore avec les grands championnats européens en terme de qualité de jeu, le club de David Beckham est une preuve de plus que la ligue américaine n’a plus à rougir concernant le niveau de ses infrastructures, de ses stades, et des capitaux qu’elle attire. A titre d’exemple, l’Impact Montréal a déboursé 40 millions de dollars en 2012 pour rejoindre la MLS. Huit ans plus tard, on parle de 400 millions de dollars pour la nouvelle franchise de Charlotte qui doit commencer à jouer en 2022. La valeur des clubs de MLS dépasserait même celle de la plupart des clubs de Ligue 1 selon Forbes, avec une valeur moyenne estimée à 313 millions de dollars aux US contre 158 millions en France (NDLR: chiffres de 2019 qui ne prennent pas en compte l’impact du Covid-19). Plusieurs échéances attirent les investisseurs vers le soccer américain. Parmi elles, la re-négociation des droits télé de la MLS à la hausse prévus pour 2023 et surtout l’organisation de la Coupe du monde en Amérique du Nord en 2026.
*A la date d’écriture de cet article, le 23 septembre, les matches de l’Inter Miami se jouent à huis clos en raison de l’épidémie de la Covid-19.
On le pensait déprimé après la fermeture de son prestigieux restaurant Trois Mec. Mais c’était mal connaître le chef Ludo Lefebvre. Alors que les mesures prises pour endiguer la crise sanitaire sont devenues la norme (les restaurants ne peuvent servir qu’en terrasse à Los Angeles), le Français vient de rebondir en lançant le pop-up Ludobab, mercredi 16 septembre, dans les locaux de feu son restaurant gastronomique à Hollywood.
Ludobab, c’est un univers aux antipodes des mets élaborés qui passaient par les cuisines de Trois Mec. “On y propose des kébabs, mais pas des persans, turcs ou grecs. Je ne voulais pas être critiqué, donc j’ai fait ce que je sais faire, je l’ai francisé comme le poulet frit avec LudoBird“, plaide ce passionné du détail qui voulait “se différencier des nombreux kébabs de Los Angeles”. Ainsi, toutes les viandes en brochette sont accompagnées de sauces aux saveurs hexagonales, comme un poulet à la moutarde de Dijon, de l’agneau au curry ou encore une brochette de ratatouille. “C’est sain, sans beurre avec des herbes et du citron”, vante ce Bourguignon de 48 ans, devenu une coqueluche des Américains depuis sa participation à l’émission “The Taste” sur la chaîne ABC, en 2013.
“Cela faisait longtemps que je pensais à développer ce concept”, assure le chef Ludo, qui aime se souvenir du temps passé à Paris à dévorer des kébabs comme des madeleines de Proust.
Outre les saveurs, il mise aussi sur une technique héritée de ses passages par les trois étoiles parisiens, que ce soit la préparation du feu pour le grill, la découpe de la viande ou encore la cuisson à la perfection. Une manière pour le chef français de “s’amuser” en attendant que la situation sanitaire soit plus indulgente avec les restaurateurs.
Et il utilise le concept de “pop-up” – amené à durer un à trois mois, selon la demande – pour tester son nouveau concept “avant d’investir de l’argent”. Les premiers jours, l’afflux des commandes à emporter a vidé ses stocks. Si l’engouement se confirme, il envisage d’ouvrir définitivement un Ludobab. Comme son projet initial (d’avant crise) pour lequel il faisait la chasse aux locaux dans la Fernando Valley.
La fermeture de Trois Mec, “ça fait mal au coeur”
La pandémie de la Covid-19 a laissé des stigmates. Et le chef Ludo ne ressort pas indemne de la fermeture de son restaurant étoilé au guide Michelin 2019. “Je n’ai pas envie d’ouvrir un autre gastronomique, de servir les clients dans des boîtes en carton ou sur le parking lot du strip-mall”, assure-t-il, se remémorant les bons moments de succès. “C’était mon petit bébé, ça fait mal au coeur.” Il imagine éventuellement agrandir son bistrot attenant, Petit Trois, dont la salle est très étroite.
L’avenir reste incertain, même si ses bistrots (à Hollywood et à Sherman Oaks) sortent la tête de l’eau : “le plus dur, c’est de se retrouver dans l’inconnu”, admet-il. Mais il garde toujours en tête l’idée d’ouvrir un restaurant de cuisine provençale dans les deux années à venir. Histoire de faire un pied de nez à la Covid-19.
Assez de faire le tour du pâté de maison, ou de la sempiternelle balade à la plage ? Avec le plan de réouverture de la Californie qui commence cette semaine à entrer en vigueur, c’est toute la Bay Area qui peut à nouveau découvrir le plaisir de visiter un musée, un jardin ou un parc animalier, tout en gardant son masque et en respectant les distances sociales.
Le 14 septembre dernier, le feu vert était donné à la réouverture des musées. Même si bon nombre d’entre eux restent fermés, quatre grands musées de San Francisco ont annoncé qu’ils étaient à nouveau bientôt ouverts au public. Dès le vendredi 25 septembre, le De Young Museum accueillera des visiteurs impatients de (re)découvrir les collections permanentes ou d’enfin voir l’exposition Frida Kahlo: Appearances Can Be Deceiving. Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 9:30 am–5:15 pm. Les billets doivent impérativement être réservés en ligne. Le musée de la Legion of Honor, qui appartient au même groupe des Fine Arts Museums que le De Young, n’a pas encore annoncé de date de réouverture, mais elle devrait intervenir vers la mi-octobre.
Le SFMOMA
Le San Francisco Museum of Modern Art ouvrira le dimanche 4 octobre, et sera totalement gratuit jusqu’au 18 octobre. Les billets seront disponibles à la réservation dès le 25 septembre (23 septembre pour les membres) ; il est fortement recommandé de réserver à l’avance car le musée n’ouvrira qu’à un quart de sa capacité. On pourra notamment y admirer l’oeuvre du photographe américain Dawoud Bey ou les mobiles de Calder. Le SFMOMA est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.
L’Asian Art Museum emboîte le pas au SFMOMA en offrant l’entrée gratuite au public du 3 au 12 octobre. Les billets sont à réserver au préalable en ligne. Parmi les expositions, on ne manquera pas les oeuvres de Chanel Miller, dont le viol en. 2015 sur le campus de l’université de Stanford, avait fait coulé beaucoup d’encre ; ses dessins retracent son chemin vers la guérison. Le musée est ouvert du vendredi au lundi de 10am à 5pm, et le jeudi de 1pm à 8pm.
Le Bay Area Discovery Museum
Dans la catégorie “enfants”, le Bay Area Discovery Museum, situé à Sausalito au pied du Golden Gate, a rouvert ses espaces extérieurs dès le 8 août, et commence à faire de même avec ses différents ateliers intérieurs : depuis le 19 septembre, Wobbleland accueille les tout-petits de 0 à 4 ans. Idéal pour les enfants jusqu’à 10 ans, ce “musée” est en réalité un terrain de jeu géant et clos (pour le plus grand bonheur des parents !) avec de nombreuses activités qui font appel aussi bien à l’imagination qu’au cinq sens ou à l’exploration scientifique. Le BADM est ouvert du mercredi au dimanche, de 9am à 4pm.
Zoos et aquariums
Les deux grands zoos de la Bay Area ont été parmi les premiers lieux à rouvrir au public. Le zoo de San Francisco, situé près d’Ocean Beach, est désormais ouvert à 50% de sa capacité. De nombreuses attractions, comme le manège, le petit train à vapeur, la serre tropicale restent fermées, mais les animaux dans les enclos à ciel ouvert sont bien là. Le zoo est ouvert tous les jours de 9:30am à 5pm. La réservation des billets à l’avance est obligatoire.
Quant au zoo d’Oakland, il a rouvert depuis fin juillet. Savane africaine, faune et flore californiennes, outback australien, le zoo offre une grande diversité de milieux naturels, peuplés de nombreux animaux. Le clou de la visite est évidemment le survol de “la Californie” en téléphérique. Le zoo est ouvert tous les jours de 10am à 4pm, et les réservations en ligne sont obligatoires.
Premier aquarium de la région à rouvrir, l’Aquarium of the Bay, situé sur le Pier 39 à San Francisco, accueillera à nouveau des visteurs dès le 21 septembre, tous les jours de 11am à 6pm. Sans comparaison avec l’aquarium de Monterey, l’Aquarium of the Bay offre toutefois un bon aperçu de la faune marine locale.
Les jardins
Pour les amoureux de nature, de nombreux jardins accueillent désormais des visiteurs : à San Francisco, le Japanese Tea Garden est ouvert tous les jours de 9am à 5:45pm, avec une limite de 100 visiteurs à la fois. Juste à côté, le San Francisco Botanical Garden et ses 9000 espèces de plantes différentes invite à une balade aussi colorée que dépaysante. Le jardin botanique est ouvert de 7:30am à 6pm, et est gratuit pour les résidents de San Francisco.
Dans la East Bay, le jardin botanique de l’Université de Berkeley est une agréable découverte : créé en 1890, il propose une promenade bucolique à travers neuf régions et plus de 10000 plantes différentes. Le jardin botanique est uniquement ouvert sur réservation, tous les jours de 12 à 5pm.
Plus au sud, les jardins de Filoli à Woodside accueillent à nouveau des visiteurs, qui ne manqueront pas d’admirer les 6 hectares soigneusement manucurés de ce domaine historique. Si les jardins et les fontaines sont remarquables, la maison elle-même vaut également le détour : construite par le célèbre architecte Willis Polk dans les années 1915-1916, elle est mondialement connue pour son apparition dans le générique de la série américaine “Dynastie”. Les visites s’effectuent tous les jours de 10am à 5pm.
Le chef français David Deshaies a remporté un prix culinaire prestigieux de la capitale américaine. Lundi soir, le chef de Unconventional Diner a été récompensé par le “Rammy Award” du “Chef de l’année”, qui met en avant les restaurants préférés des Washingtonians et des experts de l’industrie de la restauration. Le gala était cette année transformé en évènement en ligne, Covid oblige.
Déjà en 2019, son restaurant était devenu l’un des brunches préférés des résidents, couronné par le Rammy Award du “meilleur brunch de l’année“. Lors de son arrivée à Washington DC il y a plus de 10 ans, David Deshaies avait été formé par Michel Richard, chef français légendaire des Etats-Unis décédé en 2016.
Après le lancement d’Unconventional Diner en 2017, un diner franco-américano-libanais, le chef français, qui est passé par les restaurants étoilés français, s’est durablement installé dans le paysage culinaire washingtonian.
Comme tant de parents, Mathieu Tazo s’est retrouvé prof le temps du confinement. Privées d’école “physique”, ses deux filles de 6 et 8 ans, scolarisées en programme bilingue public à New York ont eu besoin d’aide. “On s’est vite aperçu que ce que l’école fournissait en matière de “distance learning” ne suffirait pas. Et comme beaucoup d’autres parents, le papa, par ailleurs banquier et écrivain, s’est rendu compte qu’il n’avait ni la vocation ni le temps de devenir prof de secours… “On avait la chance d’avoir une amie de Londres qui est enseignante en lycée français, elle a proposé de s’occuper des filles à distance”. Les deux fillettes ont adoré l’expérience et très vite le coup de main s’est transformé en idée de start-up.
A Mathieu Tazo et Delphine Homand (l’enseignante de Londres) se joint un autre ami, Mathieu Le Roux, un serial entrepreneur basé au Brésil. “La Covid-19 a révélé un besoin qui existait sans doute déjà, d’accompagnement pédagogique d’enfants bilingues français-anglais”, constate Mathieu Tazo. Les trois associés lancent donc Pygmalio, service de tutoring en ligne pour ces enfants bilingues, de primaire ou de collège (6 à 14 ans). Le principe est celui de séances vidéos, accompagnées de devoirs corrigés. Les parents s’abonnent, sans engagement, à une des deux formules: 45 minutes de vidéo plus une heure de devoirs à rendre par semaine (au tarif de $99/semaine) ou 2×45 mns et deux heure de devoirs ($179/semaine).
“L’idée est de faire du sur-mesure, explique Mathieu Tazo. Les parents nous contactent, expliquent leur besoin et nous trouvons un enseignant qui puisse répondre à ces besoins”. Le site compte pour l’heure une dizaine d’enseignants, basés partout dans le monde et qui ont tous une expérience en école internationale. Le but est de renforcer le français, mais le soutien peut se faire dans toutes les matières.
Testé pour l’heure sur les amis et amis d’amis, Pygmalio commence tout juste sa vie officielle. “Notre objectif pour le moment est de servir ce besoin qui existe et de le faire bien, confie Mathieu Tazo. On verra ensuite si on grossit et comment…”
Surprise, bonheur, parfois désillusion, sont des sentiments que connaissent bien tous ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi Impat”, French Morning tend son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.
Pour ce 48ème numéro, Eric Gendry a rencontré Irène Gaffinel. Une première expatriation en Grèce il y a longtemps, puis une plus récente à Madrid. Rentrée en octobre 2019, Irène a quitté « ce pays merveilleux » pour retrouver une France bousculée par les Gilets Jaunes, les grèves et enfin le Covid. Le choc digéré, Irène a trouvé sa consolation dans le secteur immobilier qui lui prend tout son temps. Mais la porte reste ouverte si une autre opportunité d’éloignement se présentait.
Depuis quelques semaines, le petit microcosme de Wall Street attend avec impatience le retour des introductions en Bourse par les licornes de la Silicon Valley. Airbnb, Palantir Technologies – la société de Peter Thiel, le cofondateur de Paypal avec Elon Musk – ou encore l’application de trading Robinhood, sont régulièrement cités. Mais peu d’entre eux avaient les yeux rivés sur Snowflake, un service de stockage de données dans le cloud, qui a fait ses premiers pas au New York Stock Exchange.
Pourtant, le groupe créé par deux Français – Benoît Dageville et Thierry Cruanes – et basé à San Mateo en Californie vient de pulvériser un nouveau record : après avoir fixé son prix à 120 dollars par action et levé 3,4 milliards de dollars, le titre s’est littéralement envolé et a plus que doublé pour sa première journée de cotation ! Si bien que Snowflake a signé la plus grosse introduction en Bourse mondiale du secteur des logiciels. Autre chiffre impressionnant, le groupe est aujourd’hui valorisé à 65 milliards de dollars en Bourse, soit davantage qu’Uber !
Il a fallu six ans pour que Snowflake vienne affoler les compteurs de Wall Street. En 2012, Benoît Dageville, un chercheur français qui venait de passer 16 ans chez Oracle dans la Silicon Valley décide de fonder, avec son ancien collègue d’Oracle, une plateforme qui doit révolutionner la façon de stocker ses données dans le cloud. Les deux hommes décident de tirer parti de la montée en puissance du cloud computing, mais aussi de l’émergence du big data, et de concevoir un service permettant d’utiliser cet immense réservoir de données, de façon plus efficiente. Les fondateurs s’inspirent de leur passion commune pour le ski pour le nom de leur start-up : Snowflake.
La société lance son service en 2014, puis fait une rencontre déterminante avec Mike Speiser du fonds Sutter Hill Ventures, qui a accompagné l’IPO de Facebook, et lui sert d’incubateur (Mark Speiser est d’ailleurs le grand vainqueur de l’entrée en bourse de Snowflake, l’opération ayant rapporté à son fonds quelque 12 milliards de dollars pour 200 millions d’investissement il y a 6 ans…). Peu après sa création, la société recrute également un prestigieux CEO américain, Robert Muglia, ancien responsable des activités serveurs chez Microsoft. Sous son impulsion, le groupe s’internationalise sur tous les continents et surtout étend ses partenariats avec Amazon, puis Microsoft et Google, qui sont aussi ses concurrents.
Début 2019, Snowflake, qui est déjà valorisé à plus de 4 milliards de dollars, commence à préparer sa déferlante sur Wall Street. Il recrute un nouveau CEO, Frank Slootman, qui a déjà accompagné deux pépites tech en Bourse. Sa croissance est exponentielle, car les entreprises se convertissent au cloud à un rythme de plus en plus rapide. En février dernier, soit juste au début de la crise Covid-19, le groupe annonce une nouvelle levée de fonds et un partenariat avec Salesforce, qui le valorise à la coquette somme de 12,4 milliards de dollars. La pandémie ne fait qu’augmenter l’attractivité de la pépite tech, qui surfe sur l’accélération de la digitalisation des entreprises.
En août, Snowflake frappe deux grands coups : elle dépose un dossier d’introduction en Bourse auprès de la SEC, le gendarme boursier américain, et annonce que le plus célèbre investisseur américain, Warren Buffett, s’est engagé, tout comme Salesforce, à acheter 250 millions de dollars de titres lors de l’opération. La suite est le succès que l’on connaît, et une nouvelle preuve du talent et de la réussite des ingénieurs français outre-Atlantique.
Chaque jour, le soleil se lève et “Mignonnes” se prend une salve de critiques. À peine deux semaines après sa sortie sur Netflix le 9 septembre, le film français n’en finit pas d’ulcérer la droite américaine. Si bien que sa réalisatrice, Maïmouna Doucouré, a signé une tribune dans le Washington Postpour en prendre la défense, mardi 15 septembre.
“Cuties”, son titre anglais, raconte l’histoire d’Amy, une fillette de 11 ans élevée dans un milieu musulman conservateur en France. Elle se libère progressivement en rejoignant un groupe de jeunes danseuses insouciantes qui fréquentent son école. Conçu comme une critique de la sexualisation des jeunes filles sous la pression des réseaux sociaux, le film a été vertement critiqué pour ses images jugées inappropriées des protagonistes. En cause: des scènes de “twerking”, filmées à grands renforts de gros plans sur les corps des actrices.
La polémique s’est répandue rapidement chez les conservateurs. Plusieurs sénateurs républicains, dont l’élu du Texas Ted Cruz, ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès du ministère de la justice pour déterminer si Netflix avait enfreint les règles relatives à la production et la diffusion de programmes pédo-pornographiques. Les procureurs généraux de quatre États (Ohio, Texas, Floride et Louisiane) ont demandé, le 14 septembre, que le film soit retiré de la plateforme. Et un élu républicain de Floride, Vern Buchanan, a condamné “Mignonnes” le même jour où il a présenté une proposition de loi sur l’interdiction de poupées sexuelles en forme d’enfants.
En dehors des cercles politiques aussi, les critiques vont bon train. À l’approche de la présidentielle, “Cuties” a donné aux conservateurs une bonne excuse pour condamner la “Cancel Culture” et s’en prendre à la gauche, accusée de vouloir imposer ses moeurs libérales sur le reste de la société. Plusieurs voix de la galaxie médiatique conservatrice ont même appelé les Obama, producteurs de contenus pour Netflix, à dénoncer le film.
Netflix et plusieurs internautes (qui disent avoir vu le film) ont pris la défense de “Mignonnes” depuis sa sortie. Dans la presse américaine, le film primé à Sundance a conduit certaines plumes à s’interroger sur son message. “Cuties est un regard sans détour sur ce que cela signifie d’être une pré-adolescente aujourd’hui. C’est normal que ce soit trop pour certains“, peut-on lire dans le Washington Post. Le film a été la cible d’une “campagne d’extrême-droite” pour le New Yorker, ou est devenu un “combattant dans la guerre culturelle américaine” pour USA Today. Dans la défense de son travail dans le Washington Post, Maïmouna Doucouré espérait que “Mignonnes” susciterait un débat sur la “sexualisation des enfants dans la société actuelle et que peut-être – même – élus, artistes et éducateurs pourraient travailler ensemble à faire des changements dont les générations futures bénéficieraient“. Un rêve qui parait bien loin aujourd’hui.
8 novembre 2016. Contre toute attente, Hillary Clinton a été battue par Donald Trump. L’Amérique démocrate est sous le choc. Une introspection en profondeur commence. Petit à petit, le Parti démocrate se remet en ordre de bataille. Il reconquiert la Chambre des Représentants à l’issue des élections de mi-mandat (“midterns”) de 2018. Peut-il continuer sur sa lancée pour reprendre la Maison-Blanche le 3 novembre ? Pourquoi vire-t-il vers la gauche ? Comment expliquer que ce parti très divers sur le plan racial s’est choisi un homme blanc âgé pour le représenter face à Donald Trump ? Célia Belin, chercheuse invitée à la Brookings Institution à Washington et auteure de Des démocrates en Amérique: L’heure des choix face à Trump, dissèque le Parti démocrate de Joe Biden dans ce nouvel épisode de “C’est ça l’Amérique”
En tant que business angel français basé aux États-Unis, Ilan Abehassera était confronté à une problématique : comment aller au-delà de son propre réseau et accéder à de nouveaux dealflows ? En bon entrepreneur tech, qui a vendu deux start-up et codirige aujourd’hui le robot de brossage de dents Willo à New York, il a voulu répondre à ce besoin. Aujourd’hui il lance Diaspora Ventures, aux côtés de son cofondateur, Carlos Diaz, basé à San Francisco.
Diaspora Ventures est un fonds de pré-amorçage qui a vocation à investir dans des entreprises fondées par des Français, et qui visent un développement sur le marché américain. Il souhaite à la fois être ouvert au plus grand nombre, et liquide : toute personne qui a gagné plus de 200.000 dollars par an sur les deux dernières années est un investisseur accrédité, et le ticket minimum est de 50.000 dollars, investis sur quatre trimestres minimums. Pour des chèques de plus de 500.000 dollars, l’investissement est réalisé sur huit trimestres. Surtout, alors que les fonds de venture sont en général bloqués sur cinq ans au moins, « nous allons permettre à des investisseurs de rentrer tous les trimestres ». Le fonds va investir des tickets de 100.000 dollars, qui pourraient être portés à 200 voire 250.000 dollars, lors de premiers tours de table. Et les investisseurs auront l’opportunité de sortir dès la première cession d’une participation.
Et le succès est déjà au rendez-vous : depuis son lancement, le fonds a levé 2,5 millions de dollars en seulement trois semaines, et a commencé à investir début juillet. Les deux entrepreneurs promettent d’être plus rapides qu’un fonds dépendant d’un comité d’investissement. Ils prennent leur décision en 24 heures. Ils ont reçu pas moins de 105 dossiers, dont 80 % répondent à la thématique d’investissement.
Parmi les premières participations prises -déjà au nombre de 4- on trouve Fairmint.co, une plateforme qui permet aux start-up de lever des fonds de façon continue, et aux investisseurs de les vendre. Ou encore Acquire.app, une nouvelle technologie qui permet d’optimiser la conversion des paniers des sites d’e-commerce. Pour Ilan Abehassera, les deux fondateurs expérimentés de cette start-up, basés à San Francisco, affichent un « unfair advantage » qu’il cherche dans ses cibles. « Nous cherchons des fondateurs français, mais un ADN américain ».
Diaspora Ventures a déjà attiré de grands noms comme l’incontournable Xavier Niel, Alexis Bonillo de Zenly (une application de localisation de ses amis rachetée par Snapchat), Fred Laluyaux (ex Anaplan puis CEO d’Aera Technology), ou encore le fonds Breega Capital. Mais il a aussi pour but d’attirer des non-initiés : « de plus en plus de gens veulent investir dans la tech, mais au lieu d’investir en direct dans des boîtes, je leur conseille en général d’investir dans des fonds, et d’apprendre d’eux ».
Le prochain closing aura lieu le 1er octobre, pour le quatrième trimestre 2020.