(Article partenaire) Entre “Obamacare” et “Trumpcare”, il est parfois difficile de s’y retrouver, surtout quand on a une assurance internationale. Eric Thoby, directeur d’AgoraExpat, société française spécialisée dans la distribution de solutions d’assurance-santé pour les entreprises et les particuliers, répond aux questions de French Morning sur les changements qui attendent les Français installés aux Etats-Unis.
French Morning: L’administration Trump cherche à remettre en question “Obamacare”, le système de couverture médicale créée par Barack Obama. Comment cela va-t-il impacter les Français ici ?
Eric Thoby: Les plus grands changements interviennent sur l’assurance des particuliers plus que sur celle des entreprises. À partir du 1er janvier 2019, le “mandat individuel” créé par Obamacare, qui impose à la plupart des Américains de se doter d’une assurance même basique sous peine de pénalité fiscale, est supprimée. Jusqu’à présent, les résidents fiscaux aux Etats-Unis devaient fournir un certain nombre de formulaires pour leur permettre d’être exonérés de cette pénalité. À partir de janvier, il y aura donc plus de souplesse dans le choix des contrats d’assurance. C’est plutôt une bonne nouvelle pour les Français résidents fiscaux aux Etats-Unis car certains avaient des assurances internationales qui n’étaient pas conformes aux règles imposées par Obamacare en terme de couverture minimale effective.
Cela veut-il dire que les Français seront libres de conserver leur assurance internationale dorénavant ?
Oui et non. Certains Etats dont le gouverneur est démocrate pourraient décider de continuer à imposer des pénalités en cas d’assurance non-conforme. La différence est que celles-ci s’appliqueraient au niveau des Etats fédérés, et non plus au niveau fédéral. Depuis les élections de mi-mandat, tout est en suspens. Il faudra faire attention aux règles qui seront adoptées dans les mois qui viennent. Le débat dépendra de chaque Etat.
Le marché américain des assurances peut être terrifiant pour un Français. Quels critères prendre en compte quand on choisit son contrat ?
Le premier critère est le prix. Un jeune Français qui arrive aux Etats-Unis pour monter son business ou travailler de manière indépendante, n’ayant pas un budget énorme, peut choisir de recourir à des solutions d’urgence par exemple. Le second critère porte sur les garanties offertes par le contrat. De ce critère découle le prix. Si un client a un cancer, un traitement en cours ou une grossesse, les options vont être plus limitées car il faut trouver des compagnies qui prennent en compte ce que l’on appelle les “conditions pré-existantes”, des situations médicales connues au moment de souscrire à l’assurance. Les contrats d’expatriés ne sont pas toujours adaptés à leurs cas de figure car des délais de carence et des plafonds s’appliquent dans certaines situations.
Comment aidez-vous les Français qui cherchent à s’assurer ?
Le marché américain de l’assurance est complexe. On a besoin de bien expliquer les choses. Il y a les Français installés aux Etats-Unis depuis longtemps qui ne sont pas surpris par le coût. Mais les autres le sont. Je dis toujours qu’il faut budgeter: si on est célibataire, il faut compter 500 dollars en moyenne pour s’assurer; 1.500-2.000 dollars pour une famille. On peut toujours trouver des solutions moins coûteuses mais il faut s’assurer que cela correspond aux besoins. AgoraExpat, qui est présent aux Etats-Unis, permet de bien analyser ces besoins et d’orienter les clients le mieux possible vers des solutions qui vont à la fois répondre à la problématique du coût et du besoin (soins préventifs, étendue de la couverture, accès au réseau de médecins…). Le coût de l’assurance peut soudainement devenir exorbitant si les besoins ne sont pas bien évalués.
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Assurance santé des Français aux Etats-Unis: ce qui change en 2019
Le célèbre salon de thé Angelina va ouvrir à New York
Les amateurs de chocolats chauds parisiens connaissent par coeur le salon de thé-boulangerie Angelina Paris. À partir de septembre, les New-Yorkais aussi.
Selon un article du New York Post, le légendaire salon de thé va s’implanter à coté de Bryant Park. Ce premier site aux États-Unis sera situé au rez-de-chaussée de ML House, tour actuellement en construction au 1050 6th Avenue, entre la 39e et la 40e rues.
La boutique new-yorkaise proposera une cuisine française moderne ainsi qu’un espace café-boulangerie avec des produits à emporter. Détenue par le groupe français Bertrand, l’enseigne sera gérée par Angelina Paris USA, détentrice de la franchise principale pour les États-Unis.
La marque, fondée en 1903 par le confiseur autrichien Antoine Rumpelmayer, compte six adresses à Paris et est présente dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Asie.
Sans perdre de temps, Angelina Paris USA a confié au site culinaire Eater vouloir ouvrir trois nouveaux lieux aux États-Unis sur les deux prochaines années.
Au consulat, les Français de New York mobilisés contre l'anti-sémitisme
Moment très solennel dans les locaux du Consulat Général de France à New York. Mercredi 27 février, une réunion de mobilisation contre l’anti-sémitisme était organisée à l’appel de la consule générale Anne-Claire Legendre.
Près de deux-cent cinquante personnes étaient présentes pour assister aux discours de la diplomate française et du consul adjoint de Roumanie Călin-Radu Ancuta. David Harris, PDG d’American Jewish Committee, et Robert Singer, PDG du World Jewish Congress, deux associations juives, ont également exprimé leurs sentiments sur la situation en France et apporté leur soutien.
Avec une quinzaine de consuls généraux européens présents, ce rassemblement venait répondre aux différents actes extrémistes et anti-sémites qui se sont déroulés en France et aux Etats-Unis ces derniers mois. En France, le ministère de l’Intérieur a récemment indiqué que les actes anti-sémites avaient bondi de 74% en 2018 (voir notre infographie sur le sujet).
Dans une salle comble, des discours poignants ont été prononcés par les intervenants, porteurs d’un message clair : “Dire non à l’anti-sémitisme“.
Călin-Radu Ancuta, consul général adjoint de Roumanie, souhaitait rallier son pays à cette cause : “Je suis triste d’être-là ce soir. Nous avons besoin d’être ensemble pour combattre l’anti-sémitisme et les discriminations. Un pays n’est démocratique que si les droits de ses citoyens sont respectés. Combattre l’anti-sémitisme et l’intolérance est la priorité de la Roumanie.”
“Je suis venue ce soir tout d’abord par solidarité, et puis parce que je condamne les actes anti-sémites commis tant en France qu’aux Etats-Unis et qui malheureusement prennent de l’ampleur. Le gouvernement et les autorités locales devraient prendre très au sérieux cette situation et agir vite avec des mesures“, témoigne Rachida Meshery, participante au rassemblement.
Danielle Walker, Française d’origine juive, s’interroge elle sur l’avenir de sa communauté en France : “Je suis très inquiète. Je voudrais que le gouvernement d’Emmanuel Macron prenne plus d’actions pour protéger cette communauté. Parmi mes amis et ma famille en France, beaucoup veulent partir. Je ne vois pas comment on peut encore avoir cet anti-sémitisme aujourd’hui, cela ne devrait pas se passer“, explique la Française.
La consule Anne-Claire Legendre a tenu à rassembler la communauté française de New York pour montrer la participation de la France dans la lutte contre l’anti-sémitisme : « Il est indispensable et urgent de manifester l’unité de la nation face à l’anti-sémitisme. Il s‘agit du problème de la République, c’est notre problème à tous. C’est une haine qui attaque l’universalité des droits. La France et les Etats-Unis collaborent pour lutter contre cette haine. »
Décrit par l’ancien premier ministre israélien Shimon Peres comme « le ministre des affaires étrangères du peuple juif », David Harris a profité de l’événement pour faire passer un message : « L’anti-sémitisme n’est pas le problème des juifs, c’est le problème des Français, des Belges, de l’Union Européenne… qui doivent garantir la paix et la prospérité. Nous sommes ici pour combattre cela, nous avons tous un objectif commun», explique-t-il.
À la suite des différents discours, des textes de Simone Veil et d’Elie Wiesel ont été lus par deux étudiantes du Lycée français. Suite à ces mots forts et émouvants, une prestation musicale est venue clore le rassemblement: Virgil Boutellis-Taft, violoniste soutenu par l’Entraide Française, a fait résonner la Marseillaise au premier étage du Consulat avant d’ouvrir un moment de recueillement.
Anne-Claire Legendre a confirmé son vœux de réunir tous les citoyens français autour de cette cause. « Il y a vraiment une mobilisation de la part de nos citoyens qui ont manifesté ce soir le besoin de montrer que, eux aussi à New York, ils se mobilisent contre cela. Nous avons voulu réunir toute la communauté française autour de cet objectif et montrer qu’au delà des appartenances partisanes et des croyances de chacun, on est tous ici pour porter ce message, autant avec nos collègues européens que nos partenaires américains. »
Code For Fun fait son premier gala à Palo Alto
Code For Fun a été fondée en 2014 par la Française Servane Demol, mais il aura fallu attendre 2019 pour qu’elle organise son premier gala. L’association, qui aide les jeunes de la Baie de San Francisco à se former à l’informatique, tiendra son “Code For Fun Gala” le samedi 9 mars au Mitchell Park Community Center.
Le gala servira à lever des fonds pour soutenir les activités de l’association, qui organise des camps et des formations au sein des écoles pour les élèves et les enseignants afin de démocratiser l’accès à l’informatique. Le but ultime: faire en sorte que tous les enfants en classes de K à 12th Grade soient exposés à cette discipline. Quatre intervenants issus du monde de la tech et de l’enseignement prendront la parole pendant le gala: Vivek Ravisankar (PDG de HackerRank), Britta Cox (fondatrice d’Aquis), Caryn Brandon (fondatrice de iTouchUp) et Mark Loundy (Cupertino School District).
Le French Cultures Festival démarre le 8 mars à Houston
Un Français, un Texan et un Québécois: on connait la programmation du concert de lancement de l’édition 2019 du French Cultures Festival. Celui-ci aura lieu le 8 mars à Discovery Green à Houston.
Le Français, c’est Scott Tixier, un violoniste-compositeur qui a joué avec Stevie Wonder, Elton John, John Legend ou encore Ed Sheeran. Habitant désormais Dallas (après New York), le natif de Montreuil s’est produit sur quelques-unes des plus grandes scènes américaines, comme le Carnegie Hall et le Madison Square Garden, et a figuré dans les groupes musicaux de nombreux talk shows.
Le chanteur-saxophoniste David Caceres est chez lui à Houston. Issu d’une longue lignée de musiciens, l’artiste passé par la case Berklee, la célèbre école de musique de Boston, s’est inspiré d’Otis Redding, Frank Sinatra et Donny Hathaway pour trouver sa voix. Enfin, la chanteuse québécoise Andréanne Martin, est devenue célèbre en participant à l’émission “La Voix” au Québec. Son premier album est sorti en février 2016.
Les trois artistes donneront le coup d’envoi en musique du French Cultures Festival, un festival des Services culturels de l’Ambassade de France qui vise à célébrer la diversité du monde francophone pendant tout le mois de mars au Texas et les Etats voisins. Le programme complet de l’édition 2019 n’a pas encore été dévoilé.
La Compagnie mettra son nouvel A321neo en service le 6 juin
2019 sera une année de nouveautés pour La Compagnie. Quelques mois après avoir annoncé le lancement d’une nouvelle ligne saisonnière entre New York et Nice, la compagnie spécialisée dans le business low cost attend la livraison de son premier Airbus A321neo pour renforcer sa flotte. Son arrivée est prévue en mai et sa mise en service pour le 6 juin.
Avec ce nouvel appareil, le nombre d’avions de La Compagnie passera à trois, ce qui permettra d’accroitre la fréquence des vols entre les aéroports de Newark et Orly (Paris). Pendant les périodes de fort trafic – juin, septembre et octobre -, le nombre de vols quotidiens s’élèvera à trois. La liaison vers Nice, qui débutera le 5 mai, proposera cinq vols par semaine jusqu’en octobre.
Plus écologique, le nouvel appareil de 76 places proposera notamment du wi-fi gratuit aux passagers. Il assurera les vols en partance de Newark à 7:30pm (pour une arrivée à 8:20am à Paris). Un deuxième A321neo sera mis en service en septembre. Lancée en 2014, La Compagnie a transporté 63.500 passagers en 2018, soit une augmentation de 12% par rapport à 2017.
Un petit lexique du rodéo au Texas
Activité d’antan à la ferme, le rodéo est devenu un sport professionnel qui attire des cow-boys du monde entier, impressionnants par leur force et leur agilité. Voici un petit lexique pour comprendre cette discipline qui fait que l’Amérique est l’Amérique.
Commençons par le commencement. La base, ce sont les sept épreuves du rodéo.
Bronco Riding : C’est la monte d’un cheval sauvage sans selle. Le cavalier doit se tenir d’une seule main pendant huit secondes à la poignée de cuir fixée à la couverture, sans rênes ni étriers. Les talons de ses bottes doivent se trouver au-dessus de l’épaule du cheval et il doit garder ses genoux le plus près de ses épaules. Il doit être synchronisé avec les mouvements brusques cheval. C’est la discipline la plus éprouvante.
Saddle Bronco : En selle cette fois-ci, le cow-boy doit rester pendant 8 secondes sans toucher l’animal ou une pièce d’équipement et sans être jeté à terre, sous peine de disqualification. Le cow-boy se tient d’une seule main à une corde attachée au licou du cheval. Là encore, les talons de ses bottes doivent se tenir au-dessus de l’épaule de l’animal.
Bull Riding : C’est l’épreuve reine la plus dangereuse et souvent le clou du rodéo. Là aussi, durant 8 secondes, le cow-boy doit tenir d’une seule main sur un taureau pesant 875kg sans toucher l’animal, ou l’équipement. Il se tient à une corde tressée à plat (“bull rope”) à laquelle est attachée une cloche qui entoure le corps du taureau. Si le cavalier chute, des clowns (en fait des cow-boys expérimentés) surgissent pour détourner l’attention du taureau. Si le cow-boy réussit à éperonner le taureau, les juges lui accorderont un point supplémentaire. Un total de 50 points sera accordé pour le cavalier pour son style et son agilité et 50 point également pour le taureau, pour sa force, ses ruades et ses changements de direction.
Steer Wrestling : Une des disciplines qui demande de la coordination, de la rapidité et une maîtrise parfaite du lasso. En effet, le cow-boy doit attraper, en selle et en pleine course, un veau de 105 kg en lui ligotant trois pattes, puis l’immobiliser en le tenant par les cornes, le tout au moins cinq secondes. Le veau bénéficie d’un départ anticipé.
Tie-down roping : Une véritable course contre la montre car le cow-boy doit sauter de sa monture pour attraper en pleine course un bouvillon d’environ 275 kg. Il doit l’attraper par l’arrière des cornes pour le freiner puis le terrasser de façon à ce que ses quatre pattes et sa tête pointent dans la même direction. Le cow-boy doit ligoter le veau avec une corde à seau de manière à ce que la corde tienne six secondes sous peine de disqualification. Le cow-boy bénéficie de la présence d’un autre cow-boy qui chevauche aux côtés du bouvillon pour faire en sorte que l’animal court en ligne droite.
Team roping : Deux cow-boys doivent, ensemble, capturer et immobiliser un taurillon au moyen de lassos – un tendu par les cornes, l’autre par les pattes arrières. Si une seule jambe est attrapée, une pénalité de 5 secondes sera infligée aux cavaliers. Les deux cavaliers et leur monture doivent être parfaitement synchronisés.
Barrel racing : C’est une épreuve de vitesse chronométrée qui consiste à chevaucher habilement autour de trois barils selon un parcours en forme de trèfle. En effet, ils sont placés à 32 mètres d’écart pour les deux premiers et à 36m pour le dernier tonneau. Le cavalier a le choix de commencer sa course comme il l’entend mais doit impérativement la finir par le dernier tonneau. Si le cavalier fait tomber un baril, il est disqualifié. Le temps chronométré commence lorsque le nez du cheval passe la ligne de départ.
Quelques mots de vocabulaire technique utilisés au rodéo :
Bars : partie de la selle dans laquelle les étriers passent.
Call Back : heure de rappel pour les participants.
Dally : manière qui consiste à entourer le lasso autour du pommeau de la selle.
Dogging : terrassement du bouvillon.
Flank : courroie de cuir en mouton, qui provoque les ruades chez les animaux de broncage.
Gullet : partie de la selle qui va sur le garrot du cheval.
Hazer: Cavalier qui aide les compétiteurs pour l’épreuve du terrassement du bouvillon.
Swell : partie avant de la selle (sous le pommeau)
Trade Out : changement de position entre deux compétiteurs
Infographie: l'antisémitisme en France et aux Etats-Unis
L’antisémitisme augmente des deux côtés de l’Atlantique. 541 actes antisémites ont été répertoriés en France en 2018, c’est 74% de plus qu’en 2017 selon le ministère de l’Intérieur. Les Etats-Unis ont connu 1.986 actes antisémites en 2017. C’est deux fois plus qu’en 2015. Les chiffres officiels du FBI pour 2018 ne sont pas encore disponibles.
En France, l’antisémitisme est revenu sur le devant de la scène ces dernières semaines avec la médiatisation de plusieurs actes de vandalisme contre des commerces et cimetières juifs, mais aussi les insultes proférées contre le philosophe Alain Finkielkraut lors d’une manifestation de Gilets jaunes en février à Paris. Ce dernier s’était retrouvé par hasard dans une foule de manifestants quand il a été pris à partie. La concentration de ces actes a donné lieu à des mobilisations contre l’antisémitisme dans plusieurs villes de France, à l’image de Paris où 20.000 personnes se sont rassemblées. Aux Etats-Unis, l’année 2018 a été marquée par un attentat contre la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, où un homme a tué onze personnes.
Notre folle virée de cassoulet dans la nuit de New York
Rendez-vous est donné jeudi 21 février, 5pm. La marque D’Artagnan a convié un petit groupe d’individus, dont French Morning, à prendre part à un voyage un peu particulier: un circuit entre plusieurs restaurants avec, pour fil rouge, la dégustation du plus précieux des magots culinaires français. On veut bien entendu parler du cassoulet, plat mythique dont la popularité n’a pas faibli en plus de six siècles d’existence.
C’est au restaurant Pierre Lapin que débute ce “Cassoulet Crawl”, comme il est nommé. Avant que les chefs cuisiniers Harold Moore et Erwan Caradec ne viennent dévoiler leur propre version du cassoulet, l’auditoire écoute avec attention l’histoire de ses origines, narrée par Ariane Daguin, fondatrice de D’Artagnan et organisatrice de l’évènement.
Avec quelques verres de Château Coulon, elle raconte: « D’après la légende, le cassoulet serait né dans la ville de Castelnaudary (Aude) durant la guerre de Cent Ans. Pour lutter contre les Anglais qui assiégeaient la ville, la maire, une femme, a ordonné que l’on rassemble tous les vivres disponibles (viande, fèves…) afin de les faire cuire et de remplir la panse des assiégés ». Ce mélange aurait donné naissance au prototype d’un plat qui, en plus d’avoir aidé les Français à repousser l’envahisseur, fera la fierté du Sud-Ouest pendant des siècles.
Quittant le premier restaurant, le groupe se dirige vers une navette qui le conduit au deuxième restaurant: O’Cabanon à Chelsea. Pour assurer les transitions en douceur, Ariane Daguin propose, avec son énergie et sa bonne humeur désarmante, de l’Armagnac de Gascogne. Cette potion magique ingurgitée, les chansons françaises résonnant dans le véhicule ont une saveur plus agréable à l’écoute… On commence aussi à regretter de ne pas avoir mangé au déjeuner. L’alcool a la fâcheuse tendance de prendre les estomacs vides en traîtres.
Arrivée à O’Cabanon, notre joyeuse « communauté du cassoulet » part à la rencontre du chef David Campigotto. Ce passionné de métal, venant de Castelnaudary, a le cassoulet dans son ADN. Distribuant des mini-cassoles déjà bien garnies, le chef ne veut en aucun cas montrer de l’hostilité à l’égard des autres terroirs qui se disputent la paternité de l’assiette (Carcassonne, Toulouse). Il cite la célèbre citation de l’auteur Prosper Montagné pour éteindre tout conflit inutile : « Le cassoulet est le Dieu en trois personnes : Dieu le père qui est le cassoulet de Castelnaudary, Dieu le Fils qui est celui de Carcassonne et le Saint-Esprit, celui de Toulouse. »
Mais a-t-il gagné le cœur des New-Yorkais ? Depuis son intrusion insolite sur Times Square lors de l’élection présidentielle 2008, on peut se poser la question onze ans après: « On fait tout pour y arriver », ironise David Campigotto. Le combat est loin d’être terminé.
La 3e étape du circuit n’est autre que le Sofitel. Et c’est avec un grand plaisir que l’on découvre (surprise) un plat géant de cassoulet de Toulouse. En le mâchant avec amour, on sent une différence. « Le plus important, c’est de bien faire cuire les haricots, c’est plus fondant dans la bouche », nous confie le chef de l’étape, Jacques Fasan. Ce cuisinier, ceinture noire en préparation de cassoulet, sait de quoi il parle. Il a eu comme clients une flopée de chefs d’États, dont l’ancien Président de la République Jacques Chirac lors de l’inauguration de l’A380 en 2005. En dévorant ce nouveau cassoulet, cela me parait inimaginable que le cassoulet était qualifié sans détour « de plat du pauvre » à ses débuts.
Avant-dernière étape de la soirée: le restaurant Benoit NYC. L’estomac résiste plutôt bien mais ma tête beaucoup moins… la prise de note est un peu difficile mais grâce au cassoulet du chef Franck Audu, que l’on retrouve au restaurant d’Alain Ducasse à Midtown, les forces reviennent rapidement. Sa version du plat étonne par son apparence de potage. Un choix assumé par le chef qui souhaite le rendre meilleur pour la digestion tout en décuplant son goût.
Mais c’est au restaurant Boulud que le clou de la soirée a lieu. Après autant de cassoulets et de vin, il faut néanmoins tenir le coup. Car lors de cette ultime étape, la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary (rien de moins) va accueillir de nouveaux membres dans ses rangs: le chef Pierre Landet du restaurant Felix et le comédien américain John Lithgow. Fondée en 1970, elle a pour objectif de perpétuer la réputation du cassoulet et d’en protéger la recette.
Après le classique serment d’intronisation en occitan prononcé par l’un des grands chanceliers, Georges Gouttes, la fête reprend de plus belle jusque tard dans la nuit. Finissant les dernières goutes de vin (blanc cette fois), le constat est sans appel: le cassoulet a défendu avec brio ses valeurs et sa réputation à New York. Une fois de plus, il aura prouvé qu’il a le pouvoir de rassembler dans la convivialité et la bonne humeur.
5 femmes qui ont marqué l'histoire de San Francisco
Si le 8 mars est la journée internationale de la femme, aux Etats-Unis, la gente féminine a droit à tout un mois de célébration avec “Women’s History Month”. De nombreuses femmes ont marqué l’histoire de San Francisco, voici notre sélection de battantes et de pionnières.
Lillie Hitchcock Coit (1843-1929) et sa passion pour les pompiers
Le nom de Lillie Coit est à jamais associé à San Francisco: en effet, on lui doit la célèbre tour éponyme, financée par son héritage, et qui domine Telegraph Hill depuis 1932. Fascinée dès son plus jeune âge par les pompiers, Lillie Coit devient leur mascotte et les accompagne souvent en mission: à l’époque, les feux dans les maisons construites en bois sont fréquents. Pendant toute sa vie, elle participe aux parades et banquets organisées par les pompiers de San Francisco. Elle est aussi connue pour son caractère hors normes pour l’époque: fumeuse de cigares, elle n’hésite pas à se déguiser en homme pour pouvoir parier dans les salles de jeux de North Beach réservées alors uniquement au sexe fort.
Clara Foltz (1849-1934), première avocate du barreau de Californie
Originaire de l’Indiana, mère de cinq enfants, rien ne prédestinait Clara Foltz à devenir une des figures marquantes du droit américain. En 1878, elle devient la première femme admise au barreau de Californie, et la première avocate de toute la côte ouest, après avoir fait passer le “Woman Lawyer Bill” qui permet aux femmes de passer l’examen. Désirant approfondir ses connaissances, elle s’inscrit à la seule école de droit de Californie, la Hastings Law School de San Francisco, mais s’en voit refuser l’admission à cause de son sexe. Elle réussit à faire amender la Constitution de l’Etat de Californie, afin qu’aucune femme ne puisse être empêchée d’étudier ou d’exercer une profession. Son combat se poursuivit les années suivantes pour obtenir le droit de vote pour les femmes, entériné par un amendement de la Constitution en 1919.
Julia Morgan (1872-1957), première femme architecte en Californie
Originaire d’Oakland, Julia Morgan fut la première femme à entrer à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, en 1898. Diplômée en architecture, elle retourne aux Etats-Unis et est la première femme à ouvrir un cabinet d’architecture en Californie. On lui doit plus de 800 bâtiments à travers l’Etat, dont la majorité est à San Francisco. Son chef d’oeuvre reste la maison de campagne que le magnat de la presse Randolph Hearst lui commanda: pendant 28 ans, Julia Morgan s’attela à la construction de Hearst Castle, un palais perché sur les hauteurs de San Simeon, le long de la côte californienne. Quarante-deux chambres, 61 salles de bains, 19 salons, piscines intérieure et extérieure, un cinéma, une piste d’atterrissage et le plus grand zoo privé du monde.
Alma de Bretteville Spreckels (1881-1968), du sucre et de l’art
Remarquée pour ses formes parfaites qui lui valent de servir de modèle pour la statue qui trône au centre d’Union Square, Alma de Bretteville épouse le magnat du sucre Adolph Spreckels en 1908. Snobée par l’élite san franciscaine qui la juge mal dégrossie, “Big Alma” veut parfaire sa culture et se rend à Paris où elle rencontre la danseuse Loïe Fuller qui la présente au sculpteur Auguste Rodin. Achetant plusieurs oeuvres à l’artiste, elle les expose à l’Exposition Panama Pacific de 1915, avant de convaincre son mari de construire un musée afin d’abriter sa collection d’oeuvres d’art. En 1924, le Legion of Honor ouvre ses portes dans Lincoln Park. Le musée, réplique aux trois-quarts du musée de la Légion d’Honneur de Paris, est offert par Alma à la ville de San Francisco. Alma de Bretteville contribua également à la construction du Musée maritime de San Francisco, dont le bâtiment Art Déco domine le front de mer d’Aquatic Park.
Dorothea Lange (1895-1965), l’oeil de l’Amérique des années 30 et 40
La photographe américaine, rendue populaire par ses photos en noir et blanc de la Grande Dépression, passe la majeure partie de sa carrière à Berkeley. D’abord photographe de studio, Dorothea Lange se tourne vers la photo documentaire: ouvriers agricoles, familles affamées, ses sujets traitent de la réalité de l’entre-deux-guerres. La photographe est employée par la Resettlement Administration, une organisation chargée de la migration des travailleurs du sud des Etats-Unis vers la Californie, dans l’espoir de trouver du travail. Pendant la Deuxième guerre mondiale, elle documente également les conditions de vie des Japonais-Américains internés dans des camps après l’attaque de Pearl Harbor. Ses clichés du camp de Manzanar en Californie, sont les plus connus, et furent interdits de publication par l’armée américaine. Le Museum of California d’Oakland abrite les archives personnelles de Dorothea Lange, soit plus de 25.000 négatifs et 6.000 tirages.