“Une douleur cuisante : la gauche sous Trump”. En octobre Charlie Hebdo publie en anglais quatre chapitres consacrés à la gauche américaine et à la résistance à Donald Trump. Des carnets sobres en noir blanc et rouille, accessibles en ligne.
“On voulait faire quelque chose de spécial sur l’Amérique de Trump, explique Jacob Hamburger qui a écrit les textes. Après l’élection présidentielle, on s’est dit qu’il fallait vérifier comment la gauche américaine ressentait la défaite. Car avec Donald Trump au pouvoir, les principes d’égalité des chances, des sexes, les combats sociaux et raciaux également, ont été rabaissés”.
Pendant deux mois, en juin et juillet derniers, Jacob Hamburger, américain originaire de Chicago, et Laurent Sourisseau, alias “Riss”, directeur de la publication, ont donc arpenté l’Est des Etats-Unis. Partis de New York, ils ont visité Washington, Philadelphie, mais aussi Lancaster en Pennsylvanie et des petites villes de Long Island ou du New Jersey.
Si Charlie a souvent été au centre de polémiques aux Etats-Unis, après les caricatures de Mahomet, ou plus récemment, après sa Une consacrée à l’ouragan Harvey, ces cahiers surprennent par leur sobriété. Les Américains qui connaissent le journal satirique et ouvertement irrévérencieux, ont d’abord été “surpris par cette version ‘light’, explique Jacob Hamburger. Mais ça nous a aussi permis d’être lus par des électeurs de Donald Trump qui ont réagi, qui étaient furieux et donc on a fait notre boulot: on a suscité le débat!”
Le résultat est surprenant: pas de caricature choc, mais une Amérique croquée comme un documentaire. Des portraits, des interviews, des rencontres avec les électeurs ou anciens électeurs de gauche, pour comprendre pourquoi et comment Donald Trump a pu gagner la présidentielle. “Le but n’était pas de se moquer, explique Jacob Hamburger. C’est plus un récit de voyage. Bien sûr il y a toujours un ton Charlie Hebdo, des blagues, des dessins, mais pas comme les plus controversés du journal“.
Jacob Hamburger, qui collabore avec Charlie depuis l’attentat du 7 janvier 2015, qui a fait onze morts, avoue aussi avoir beaucoup appris de son pays en le redécouvrant avec “Riss” et des yeux d’étranger.
Ouvrier, patron de syndicat, activiste noir, immigré… Les portraits sont bien sentis, les situations pertinentes. Dans cet exercice de reportage “on the road”, Charlie Hebdo a gagné son pari.
Charlie Hebdo rend visite aux anti-Trump
"Instagramme-moi New York", c'est parti
Le guide papier est mort, vive Instagram. Pour trouver des bons plans à New York, vous avez deux possibilités: suivre religieusement French Morning ou passer votre temps sur Instagram.
Avec le boom de l’app de partage de photos, vous êtes de plus en plus nombreux à recourir à Instagram pour faire vos itinéraires touristiques. New York, l’une des villes les plus photographiées au monde, est un terreau particulièrement favorable pour ce nouveau phénomène. D’ailleurs, on ne compte plus le nombre de comptes dédiés à la Grosse Pomme.
Et il n’y pas de raison pour que la tendance s’arrête. Kodak a prédit que 79% des 1.3 billion (mille milliards) de photos qui seront prises dans le monde en 2017 le seront avec un téléphone portable.
Pathport (@pathport) fait partie des jeunes entreprises qui l’ont compris. Lancée par la Française Laurence Foucher, la start-up vend des carnets d’adresse photographiques (à télécharger sur pathport.store) à partir des plus belles découvertes d’un collectif d’instagrammeurs passionnés. Sur notre Instagram (@french.morning), French Morning vous fera régulièrement découvrir les meilleures trouvailles des membres du collectif. Nous commençons dès aujourd’hui avec une perle du quartier NoLiTa.
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De Maria New York
Spotté par Andrea Nuñez du collectif Pathport.
Ouvert du matin au soir et situé en plein NoLiTa, on y croise blogueuses mode, photographes et trend-setters habitués du quartier.
Adresse: 19 Kenmare St
Le must-have d’Andrea: le “Nigella Seed – Potato Crisp” (oeuf poché curcuma, chorizo et ahi mayonnaise).
Bouchon à Beverly Hills, c'est fini
Le restaurant de Thomas Keller était une institution à Beverly Hills. Fin 2017, le complexe – comprenant un restaurant, un café et une boulangerie – fermera ses portes, mettant un terme à son partenariat avec la ville. C’est la première fois que Thomas Keller ferme un de ses restaurants depuis ses débuts avec The French Laundry, son restaurant étoilé de cuisine française à Yountville (Californie), créé en 1994.
“Nous n’avons pas été capables de trouver une solution avec notre propriétaire, la ville de Beverly Hills, pour répondre aux conditions défavorables qui ont impacté notre succès”, explique le chef Keller, dans un communiqué où il remercie ses équipes.
Thomas Keller ajoute qu’il n’a pas, selon lui, bénéficié de circonstances favorables pour exploiter le restaurant. Paolo Lucchesi, le spécialiste “food” du San Francisco Chronicle, évoque des raisons financières, le service de restauration étant déficitaire. Le journaliste l’explique notamment par la décentralisation des restaurants vers un Downtown en pleine mutation.
Ouvert en 2009, Bouchon avait notamment reçu la distinction de “Meilleure baguette de Los Angeles”, lors du concours de French Morning en 2016.
Mon enfant ne parle pas français à l'école: c'est grave docteur ?
Tous les parents n’ont pas la chance d’inscrire leur enfant dans un programme bilingue public ou dans un lycée français. L’école américaine, 100% anglophone, est parfois leur seule option. Voici cinq conseils pour que le rêve de l’enfant bilingue et biculturel ne se transforme pas en bataille acharnée pour faire survivre le français.
1. Leur enseigner le français, coûte que coûte
Des leçons avec un parent, un tuteur ou un professeur sont nécessaires pour maintenir les connaissances de bout d’chou. Les solutions sont plus ou moins exigeantes et coûteuses. Ceux qui veulent obtenir une attestation de passage dans la classe supérieure, ou au moins un relevé de notes à présenter dans une future école française, devront suivre un programme d’enseignement à distance basé sur celui de l’Éducation Nationale (CNED, Hattemer, Sainte-Anne, Legendre, etc).
Les autres pourront choisir une méthode parmi celles des différentes maisons d’édition de français langue maternelle ou de français langue étrangère : les manuels de la Librairie des Écoles, la méthode « Ratus et ses amis » des éditions Hatier, la méthode « Les Alphas » notamment pour les enfants “dys”, ou encore les collections de CLE International, éditeur spécialiste du français langue étrangère… Le blog Devenir Bilingue présente en détails les spécificités de toutes ces méthodes et partage de nombreux témoignages de parents expatriés.
2. Prendre un tuteur
Quelle que soit la méthode choisie, l’essentiel est d’établir un rythme régulier… et de s’y tenir! Un tuteur ou un prof sont nécessaires, sauf peut-être pour des ados autonomes et doués en français.
Les professeurs à domicile permettent d’adapter le cours au niveau de l’enfant et éventuellement de suivre une méthode choisie par les parents. Une annonce sur les réseaux sociaux ou dans une école franco-américaine peut faire l’affaire pour en trouver, mais les profs diplômés sont très demandés. Comprenez: les tarifs flambent. Se rassembler avec une autre famille permettra de réduire les coûts et de rendre le cours moins rébarbatif.
Gare toutefois aux cours en groupe. S’ils ont l’avantage d’être plus motivants pour les enfants, ils sont en général peu personnalisés et n’offrent pas la possibilité de choisir un programme homologué comme celui du CNED. En outre, dans un groupe avec des francophones non-natifs, le petit bilingue peut progresser plus lentement.
3. Prendre des cours à distance
Option intéressante pour les parents désirant des cours particuliers ou en petits groupes: prendre un professeur à distance. Les cours de langue étrangère par skype explosent depuis quelques années et des professionnels comme VivaLing commencent à proposer des cours de français langue maternelle via internet. Beaucoup moins coûteux que le prof à domicile, ces tuteurs à distance apportent aussi plus de flexibilité dans la durée et la fréquence des leçons. Et le binôme ou le trio peut se constituer avec des enfants qui sont à des milliers de kilomètres!
Attention d’ailleurs à la multitude de plateformes de mise en relation de parents et de professeurs car elles n’offrent pas toutes une qualité de services équivalente. Un témoignage plus détaillé sur le site Devenir Bilingue illustre les critères à prendre en compte pour choisir un prof à distance.
4. Non au franglais à la maison
Sauf si une troisième langue est pratiquée dans le foyer, il est indispensable d’obliger les enfants à faire l’effort de parler en français avec leurs parents (et non pas en franglais!). Lire et écrire de manière très régulière les aidera considérablement à conserver un bon niveau ou à l’acquérir.
Pour ne pas les décourager, mieux vaut adapter les livres à leur niveau réel plutôt qu’à celui de leur niveau scolaire. Et bien sûr, rendre ludique les séances de lecture et d’écriture ! On peut rédiger un blog avec eux pour leur faire raconter leur vie aux US à leurs proches, organiser des challenges de lecture en famille ou proposer aux grands-parents de les abonner à un magazine qu’ils seront contents de recevoir en expatriation. Pour conserver le français sans que ce soit une épreuve de force, le groupe Facebook Expatriés francophones, transmettons notre langue et notre culture fournit plein d’astuces de parents, d’idées de livres, de recommandations sur des méthodes d’apprentissage, etc.
5. Apporter une “French touch” au quotidien
Fêtes, traditions, musées, événements, actualités, etc… tout ce qui ajoute une « French touch » au quotidien des enfants expatriés est bon à prendre! Quelques idées en vrac: regarder le journal de 20h en famille, leur apprendre à faire des crêpes à la Chandeleur, les aider à faire un exposé sur leur région d’origine, ou encore raconter pendant le dîner la vie d’un personnage important en s’appuyant sur des livres de l’histoire de France et de l’histoire des arts de la Librairie des écoles.
A Carroll Gardens, des condos de luxe avec vue sur Manhattan
(Article Partenaire) Le design est européen (“scandinave” précisément) et la clientèle risque de l’être tout autant. A Carroll Gardens, quartier de Brooklyn prisé des Français, l’arrivée sur le marché de 17 appartements fait le buzz, tant les opportunités d’achat sont rares.
Le 145 President est sorti de terre récemment et les premiers appartements pourront être occupés à partir d’août 2018, principalement par des familles: 16 des 17 appartements ont trois ou quatre chambres. Huit d’entre eux bénéficieront d’une terrasse privée ou d’un balcon. A l’intérieur, le style est résolument épuré avec parquets en chêne clair et marbres clairs dans les cuisines.
Au royaume des brownstones, le 145 President apporte les services habituellement réservés aux grandes résidences de Manhattan: fitness center, concierge virtuel, et bibliothèque pour les résidents.
Sur le toit, la grande terrasse de 150 mètres carrés offre une vue dégagée à la fois sur Brooklyn et Manhattan. Au rez-de-chaussée, le garage affiche 14 places, disponibles à l’achat.
Les appartements de 3 chambres sont en vente à partir de 2,365 millions de dollars; les 4 chambres à partir de 3,095 millions.
Les ventes sont assurées par Stribling Marketing Associates. Voir ici pour plus d’informations.
Un Café des sciences très risqué à Dallas
“Devons-nous être concernés par la gestion du risque ?” Tel sera le thème du Café des Sciences qui se déroulera le vendredi 27 octobre au restaurant Cadot. L’événement est gratuit et la présentation se fera en anglais.
Le professeur Alain Bensoussan, Centre International pour la Décision et l’Analyse du Risque à l’Université du Texas à Dallas, sera chargé de répondre à cette question. Il parlera des perspectives et des défis de la science du risque, prenant pour illustration l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima en 2011 à la suite d’un tsunami. Il a publié 13 ouvrages et plus de 400 articles et compte-rendus sur le thème du risque. Ce rendez-vous est organisé par la chambre de commerce franco-américaine de Dallas-Fort Worth et le service scientifique du consulat de France à Houston.
5 exploitations viticoles à visiter autour d'Austin
William Chris Vineyards
On fait du vin au Texas. Ce qui peut constituer un choc, voire une aberration, pour la majorité des Français qui pensent que le Texas n’est qu’un vaste désert aride. On y dénombre aujourd’hui quelques 436 exploitations viticoles (wineries). Par ailleurs, en incorporant et mêlant des cépages espagnols, italiens et rhodaniens qui s’adaptent mieux au climat chaud du Texas que les cépages californiens, la qualité du vin texan s’améliore.
Premier arrêt: en moins de dix ans d’existence, l’exploitation William Chris (du nom des deux fondateurs Bill Blackmon et Chris Brundrett) a atteint des résultats spectaculaires en vinifiant uniquement des raisins texans spécialement adaptés au terroir local et en utilisant des techniques traditionnelles de vendanges à faible impact. Cette exploitation familiale produit Malbec, Merlot, Cabernet Sauvignon, Petit Verdot, Tannat, Mourvèdre et Trebbiano Toscano. Des dégustations vins-fromages sont possibles et il y a de la musique live certains week-ends. Ouverture : Lundi au mercredi de 10am à 5pm. Jeudi au samedi de 10am à 6pm. Dimanche de midi à 5pm. Réservations obligatoires du vendredi au dimanche. Prix : dégustations à $20; bouteilles entre $25 et $45 10352 US Highway 290, Hye, 830-998-7654. Site
Duchman Family
Cette somptueuse propriété qui rappelle la Toscane fait la part belle aux visites avec ses tables de pique-nique et son large espace de détente. Il a l’avantage d’être proche de The Salt Lick, célèbre BBQ depuis 50 ans. Au rayon vin, on y retrouve une production à base de raisins cultivés uniquement au Texas et conçue pour accompagner les repas. A gouter notamment, les cépages blancs Vermentino et Trebbiano. Ouverture : Lundi de midi à 6pm. Du mardi au dimanche de 11am à 8pm. Prix : dégustations à $12; bouteilles entre $16 et $46. 13308 Farm to Market 150, Driftwood. Site
Pedernales Cellars
Cette exploitation familiale (depuis six générations) est spécialisée dans les vins de types espagnol et rhodanien et possède six vignobles au travers du Texas. A tester principalement: le Viognier et le Tempranillo. Si vous aimez sa production, l’exploitation vous propose de rejoindre son club afin de vous faire livrer du vin tous les trimestres et d’être convié à des soirées spéciales. Ouverture : Lundi au jeudi de 10am à 5pm. Vendredi et samedi de 10am à 6pm. Dimanche de midi à 6pm. Prix: dégustations de $15 à $25; bouteilles de $20 à $70. 2916 Upper Albert Road, Stonewall. Site
Becker Vineyards
Cette exploitation, qui vient de fêter ses 20 ans et s’est vu décerner de nombreux prix, est réputée pour son Chardonnay, son Cabernet Sauvignon et pour promouvoir un vin 100% made in Texas. Cette propriété construite au milieu des champs de lavande est la reproduction d’une grange en pierre allemande de la fin du XIXème siècle et comprend un chalet datant de 1890. Elle propose dégustations, dîners et autres évènements spéciaux tout au long de l’année. Ouverture : Lundi au jeudi de 10am à 5pm. Vendredi et samedi de 10am à 6pm. Dimanche de midi à 6pm. Prix: $20 la dégustation de 6 crus ; bouteilles entre $10 to $60. 464 Becker Farms Rd., Fredericksburg. Site
Infinite Monkey Theorem
Si vous n’êtes pas un adepte de la campagne et vous préférez rester en ville, sachez que vous pouvez visiter une exploitation viticole en plein cœur d’Austin. Pas de vignes au programme mais une véritable tap room ou le vin fermente en cuves. Pas vraiment classique avec ses néons, ses graffitis et son ambiance bobo chic, cette urban winery propose des dégustations au verre, à la bouteille et même à la canette. Au programme aussi: des soirées spéciales jeux, yoga et DJs. Ouverture : Lundi au vendredi de 4pm à 10pm. Samedi de 2pm à 10pm. Dimanche de 2pm à 8pm. Prix: $25 et $35 la dégustation publique ou privée ; bouteilles et canettes entre $15 et $55. 121 Pickle Road, ste. #110, Austin. Site
Les toiles de Klimt rencontrent les sculptures de Rodin à San Francisco
Vienne, 1902. Auguste Rodin et Gustav Klimt se rencontrent pour la seule et unique fois de leur vie, lors de l’exposition Beethoven organisée par la Sécession viennoise. Le courant artistique autrichien est alors présidé par Klimt, qui créé pour l’occasion l’une de ses œuvres les plus connues : la Frise Beethoven. Installée à l’entrée de l’exposition, la frise de 34 mètres de large sur 2 mètres de haut ne manque pas, à l’époque, de fasciner le sculpteur français.
Depuis le début de l’année 2017, le centenaire de la mort d’Auguste Rodin est célébré à San Francisco. Le 6 février prochain, cela fera également un siècle que Gustav Klimt se sera éteint. Le musée des beaux-arts de la Fog City a décidé de rendre hommage à ces deux « titans de l’art moderne », selon les mots de Martin Chapman, conservateur en charge de l’art décoratif et des sculptures au Fine Arts Museum de San Francisco.
Jusqu’au 28 janvier 2018, 32 oeuvres de Gustave Klimt, de l’huile sur toile la Nuda Veritas (1899) au tableau The Virgin (1913), vont épouser les 25 sculptures d’Auguste Rodin, oeuvres issues de la collection permanente du musée the Legion of Honor de San Francisco. L’exposition “Klimt & Rodin: An Artistic Encounter” a été imaginé comme « un dialogue entre ces deux maîtres de l’art moderne », explique Max Hollein, directeur du Fine Arts Museum.
« Il s’agit de la première exposition majeure de Klimt sur la côte ouest et la moitié des oeuvres ici sont exposées pour la toute première fois aux États-Unis », souligne Tobias G. Natter, conservateur invité de l’exhibition et expert reconnu de l’art viennois. Les tableaux du peintre autrichien sont disposés dans trois galeries du musée. Ils viennent tout droit de musées autrichiens et tchèques.
« Le travail de Rodin est le plus progressiste et provocateur de la sculpture moderne, analyse Martin Chapman. Cette exposition vous montre ce que Le Baiser de Rodin et Le Baiser de Klimt ont en commun. Et comment ils communiquent un message similaire à travers des matériaux différents. »
Après les incendies de Napa Valley, les vignerons français font le bilan
Un parasol et une table de jardin installés sur un parking. C’est tout ce qu’il reste des bureaux du domaine Signorello, un des prestigieux domaines vinicoles de la Napa Valley. « Ici se trouvaient notre salon de dégustation, nos bureaux ainsi que l’appartement du patron », dit le vigneron Pierre Birebent en pointant du doigt le bâtiment complètement ravagé par les flammes. Seuls la terrasse de la piscine à débordement, un pan de mur aux pierres noircies et deux colonnes couleur ocre subsistent. Le reste est réduit à l’état de cendres.
Situé au sud de l’Atlas Peak, Signorello fait partie de la vingtaine d’exploitations ravagées par les incendies de Californie du Nord qui sévissent depuis le 8 octobre. « J’ai reçu un coup de téléphone à 23 h me disant qu’il y avait un feu dans le sud de la vallée. J’ai sauté dans ma voiture. Quand je suis arrivé, le jardin était en feu. Avec deux de mes employés, on a essayé d’arroser, mais le feu et la fumée étaient trop forts. On a été obligé de reculer. Puis le bâtiment s’est enflammé ». En vingt années passées à prendre soin de ce domaine, le vigneron n’a « jamais vu ça ».
Pierre Birebent commence tout juste à encaisser le coup. « Jeudi, quand on a pu accéder au domaine et constater les dégâts, les larmes coulaient. Une semaine après, il faut se faire à l’idée. Les assurances sont là pour ça ». Par chance, les 15 hectares de vignes n’ont pas été touchés. « Le feu s’est arrêté pile au niveau des cuves. Allez savoir pourquoi… », dit-il, en montrant, sans trop y croire, un crucifix accroché en haut d’une cuve par ses employés « très croyants ».
Les cuves abritent 19.000 litres de cépage Cabernet Sauvignon, récoltés fin septembre, tout juste une semaine avant le début des feux. « 95 % de la récolte ont déjà été effectués », indique Pierre Birebent. Les cuvées des années antérieures sont, elles, hors de danger. « Nos stocks se trouvent dans un entrepôt au sud de Napa ».
Habituellement, la bouteille de Signorello se vend environ 150 dollars mais le vigneron craint que le jus en fermentation soit altéré par le « smoke taint » (l’odeur de fumée). Pour le savoir, il faut qu’il goûte et analyse chacune des cuves. « Si c’est le cas, on fera une cuvée spéciale appelée le vin miraculé », ironise-t-il.
Jean-Noël Fourmeaux n’a pas la chance d’avoir la majorité de sa récolte déjà vendangée. « Mes trois vignobles sont sur Mount Veeder, la montagne qui brûle toujours », soupire le propriétaire de VGS Château Potelle qui attend toujours un coup de fil du sherif lui donnant le feu vert pour accéder à ses vignes. « Jeudi dernier, à partir des images de la carte infrarouge, j’ai pu voir que 50 % de mes vignes avaient brûlé, pour le reste je ne sais toujours pas ».
Les vendanges de ses différents cépages bordelais – près de 60 hectares – se font plus tardivement, car l’exploitation se situe à 2.300 pieds d’altitude (700 mètres). Dans la vallée, la récolte débute mi-septembre tandis qu’en montagne, elle commence généralement mi-octobre. « Nous étions en train de récolter quand le feu s’est déclaré dimanche (8 octobre, Ndlr). Lorsque nous avons fini à 6h du matin, les routes étaient bloquées. Nous avons dû faire un détour pour arriver à notre winery », raconte Jean-Noël Fourmeaux.
Mais en arrivant à son établissement de production de Napa, le vigneron n’avait plus d’électricité. « Nous avons mis les raisins dans une cave froide et nous avons dû attendre deux jours avant de pouvoir lancer la transformation ». Il s’agit de la seule récolte que Jean-Noël Fourmeaux a pu sauver. « C’est à peine 10 % de nos vignobles, c’est rien du tout ! »
Sans savoir si certaines de ses parcelles ont survécu aux flammes, le vigneron ne se fait pas d’illusion. « Cela fait des jours que les vignes baignent dans cette odeur de fumée. Il y a des traitements pour enlever le goût de fumée mais ils diminuent la qualité du vin », déplore-t-il en concédant que « les vins n’auront certainement pas le même caractère que les années précédentes ».
Concernant les parcelles parties en fumée, il faudra attendre cinq ans pour replanter et pour que les vignes fleurissent à nouveau. « Il faut compter entre 100.000 et 125.000 dollars pour replanter un acre de vignoble (soit 0,4 hectare, Ndlr) », estime Jean-Noël Fourmeaux depuis son salon de dégustation situé à Saint Helena, à 20 miles au nord de Napa.
« Nous attendons les visiteurs avec un grand sourire mais c’est mort ici, il n’y a plus de touristes. Nous allons faire un mois catastrophique », s’exclame-t-il, en envisageant une perte de 240.000 dollars de chiffre d’affaires sur le mois d’octobre, pour son activité dégustation. Sans parler du fait que cette année, il ne fera « pas beaucoup de rouge ».
La culture générale en question au Lycée français de New York
Quel avenir pour la culture générale à l’heure du tout digital ? Y-a-t-il un équivalent américain au concept de “culture gé” française ? C’est, en substance, les questions qui chaufferont les neurones des participants de “La culture oui, but why ?” au Lycée français de New York le samedi 28 octobre.
Plusieurs intervenants de renom sont attendus lors de cette journée ponctuée par deux conférences gratuites (programme complet ci-dessous). La première portera sur la citoyenneté et la culture dans l’environnement digital actuel. Seront présents: Christian Monjou, expert des questions managériales et spécialiste du monde anglo-saxon, et Juliet Barbara, directrice de la communication à la fondation Wikimedia, l’entité qui opère Wikipedia et d’autres projets de partage de la connaissance. La seconde s’interrogera sur la place de la culture générale dans l’enseignement supérieur.
Une foire d’associations culturelles françaises et francophones et des ateliers créatifs gratuits pour les enfants se dérouleront en marge des conférences. Les associations qui veulent participer à la foire doivent contacter [email protected].
Un gala en musique pour soutenir les Français dans le besoin à New York
Dans une ville comme New York, on oublie facilement que certains Français vivent dans la détresse ou le besoin. L’association Entraide française et ses volontaires leur viennent en aide tout au long de l’année.
Le groupe organise son gala annuel le vendredi 17 novembre au Consulat de France à New York. Au programme: un dîner gourmet, des enchères et un concert de deux jeunes perles du violon, Irène Duval et Virgil Boutellis-Taft (ci-dessus). En 2016, l’Entraide a soutenu par ses différentes actions plus de 200 personnes, dont des seniors isolés, des enfants, des prisonniers, mais aussi de “jeunes talents” issus du monde des arts.
Contacter [email protected] pour être placé sur la liste d’attente.