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La Française de New York derrière l'appel #BalanceTonPorc

Depuis vendredi ça n’arrête pas. Le téléphone qui sonne, les messages, les demandes d’interviews. Je ne dors plus…“. Sandra Muller était loin d’imaginer que son tweet allait enflammer la toile française.
Cette journaliste française, installée depuis quatre ans à New York d’où elle dirige La Lettre de l’Audiovisuel, a été profondément choquée par l’affaire Weinstein et les témoignages d’actrices agressées. “Il y a eu cette Une du Parisien où quelqu’un disait: ‘à Cannes, tout le monde savait’, ça m’a dégouté“. Quelques heures plus tard, quand une de ses amies lui raconte au téléphone qu’elle aussi a été agressée au travail, Sandra Muller décide de lancer un appel sur twitter, vendredi 13 octobre. Le résultat: “#balancetonporc. toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends“.
A New York, il est 8am. Mais en France, les médias sont en conférence de rédaction et le tweet de Sandra Muller s’affiche sur les téléphones de nombreuses consœurs. En deux jours, les témoignages affluent et plus de 160.000 tweets dénoncent une agression ou une menace à caractère sexuel. France Inter, France Télévisions, presse écrite… Ce sont d’abord beaucoup de journalistes femmes qui brisent la loi du silence. “On pense que c’est un milieu cool, mais c’est loin d’être le cas“, explique Sandra Muller qui elle aussi a désigné quelqu’un: un ancien dirigeant de France 2 et ancien président de la chaîne Equidia qui lui avait déclaré lors du festival de Cannes  «Tu as de gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit».
Après les journalistes, #balancetonporc a été repris par des femmes d’autres secteurs, qu’elles travaillent dans la banque, dans la vente, la restauration ou les travaux publics. “Je suis contente parce que ça a permis à beaucoup de femmes de dénoncer ce qu’elles ont subi. Ça a brisé l’omerta“.


#Balancetonporc est une formule choc un peu vulgaire“, reconnaît Sandra Muller, tout en assumant complètement. “Il s’agit de personnes qui ne respectent rien ni personne“. Si de très nombreuses femmes ont trouvé une forme de libération à raconter des agressions sur twitter, les critiques ont fleuri, dénonçant la délation. “Je crois que c’est un faux procès, se défend avec véhémence Sandra Muller. Twitter n’est pas une cour de justice mais c’est un outil qui peut servir à révéler des choses. On parle de dénoncer des agressions. Critiquer ces femmes qui osent parler, c’est une nouvelle fois les culpabiliser et faire passer les agresseurs pour des victimes. Je ne pense pas qu’il y ait vraiment des cas de vengeances personnelles“.
Sandra Muller, dépassée par l’ampleur du phénomène, essaie de répondre à celles et ceux qui lui envoient des messages et des témoignages. “C’est dur à porter quand quelqu’un vous raconte un viol ou une agression, je cherche comment les aider, des organisations vers lesquelles les aiguiller“. Parmi les témoignages qu’elle a reçus, Sandra Muller évoque celui d’un homme, agressé par une femme, haut-fonctionnaire.
D’autres hashtag sont apparus sur la toile: #metoo, #moiaussi, qui pointent les “agressions du quotidien” dont les femmes font l’objet: mains baladeuses, frottements dans le métro et commentaires à caractère sexuel dans la rue…
A New York, Sandra Muller a le sourire. Brigitte Macron a suivi la tempête médiatique suscitée par son tweet et s’en est félicitée hier: “La libération de la parole, c’est ce qui peut arriver de mieux. Elles sont très courageuses de le faire et je pousse vraiment à rompre le silence, c’est formidable. Il y a quelque chose qui est en train de se passer, vraiment“.

French Inventory en concert au Delancey

Avouez-le: une jolie ballade de Renaud, un bon tube de Téléphone ou de Goldman, de temps en temps, ça fait du bien. Si vous êtes en manque de bonne musique pop française, courrez le jeudi 26 octobre au concert de French Inventory, au Delancey, dans le Lower East side.
French Inventory a démarré à deux il y a quelques années à Lille puis s’est étoffé à New York. Aujourd’hui, le groupe est composé de six francophiles expatriés, issus d’horizons professionnels divers, communiant autour d’un même amour de la variété française. French Inventory se produit régulièrement à Pianos, Bowery Electric et au Delancey, devant des Français ravis et des Américains surpris par la diversité de la musique frenchy. Vous avez aussi pu les applaudir pendant “la journée à la ferme” des 10 ans de French Morning. Si ce n’est pas gage de qualité…


 
 

Prochaine destination de la "révolution bilingue" ? Washington DC

À Washington DC comme dans le reste du pays, l’éducation bilingue a le vent en poupe. Mais si la demande des parents est en hausse, l’offre est souvent encore à la traîne. Pour tenter d’y remédier, l’organisation à but non-lucratif DC Language Immersion Project milite depuis trois ans pour l’ouverture de programmes bilingues dans les écoles publiques de Washington.
Dans ce cadre, DC Immersion organise les 20, 21 et 22 octobre l’événement Bilingual Revolution In DC, une série de rencontres dans différents lieux de la capitale fédérale (voir programme ci-dessous). Un seul thème: comment monter son programme bilingue. « Nous voulons donner aux parents des outils pour qu’ils obtiennent de la municipalité qu’une éducation bilingue soit disponible dans leur communauté », explique Vanessa Bertelli, co-fondatrice de DC Immersion.
Dans une démarche « grassroot » très américaine, DC Immersion espère généraliser l’enseignement bilingue dans les dix ans à venir.
Pour l’instant 14 écoles primaires, quatre collèges et trois lycées washingtoniens proposent des enseignements bilingues. Parmi ces établissements, seulement deux sont en français – l’école Elsie Whitlow Stokes dans le quartier de Brookland et la DC International School. Avec moins de 8% des élèves de la ville engagés dans des programmes bilingues et des listes d’attente longues comme le bras, il reste du pain sur la planche.
« Révolution bilingue »
Mais les spécificités de Washington jouent en faveur de DC Immersion, estime Vanessa Bertelli. « C’est une ville internationale, 110.000 des 630.000 habitants de la ville parlent une autre langue, détaille-t-elle. Et une étude montre que la demande de compétences linguistiques dans les offres d’emploi est en forte hausse, spécifiquement sur DC. »
Loin derrière l’espagnol, en termes de langue parlée dans la ville mais solide deuxième, le français est déjà relativement bien ancré, et de plus en plus recherché par les employeurs. « On voit qu’à DC, il y a une plus forte demande d’enseignement en français et en arabe que dans le reste du pays ».
Apôtre de la « révolution bilingue » à New York, Fabrice Jaumont, attaché éducatif et linguistique aux services culturels de l’ambassade de France, sera présent lors des rencontres organisées par DC Immersion. Il parlera du développement des programmes français-anglais dans la Grosse pomme, un exemple qui pourrait servir de modèle à suivre pour DC. Un “kit” de DC Immersion destiné à aider les parents qui veulent monter leur programme sera distribué lors des événements aussi.
« On sous-estime l’impact des parents motivés, explique-t-il. Les initiatives pourraient se démultiplier si les parents comprenaient qu’ils sont capables de monter des programmes et si on leur donnait la recette pour le faire. »
Liste des rencontres:

  • 20 octobre, 6pm: Walls Of Books, 3325 Georgia Avenue Northwest
  • 21 octobre, 10am: The Playground at Takoma Community Center, 300 Van Buren Street Northwest
  • 21 octobre, 2pm: The Playground at Barry Farm Recreation Center, 1230 Sumner Road SE
  • 21 octobre, 4pm: Beers Elementary School, 3600 Alabama Avenue Southeast
  • 21 octobre, 6pm: Sara’s House, 4017 22nd St. NE
  • 22 octobre, 10am: Suzanne’s House, 1339 East Capitol Street SE
  • 22 octobre, 1pm: The Hall at Mass Place, 1111 Massachusetts Avenue Northwest
  • 22 octobre, 3pm: BloomBars, 3222 11th St NW
  • 22 octobre, 5pm: Matt’s House, 4709 Albemarle St NW

4 fermes où cueillir des citrouilles autour de New York

Les avantages du pumpkin picking sont nombreux: on voit du pays, les enfants se défoulent et c’est surtout beaucoup plus rigolo que d’acheter ses citrouilles au supermarché du coin. Autour de New York, les adresses sont nombreuses. French Morning vous propose une sélection des fermes les plus authentiques.
4. Schmitt Family Farm
Chez les Schmitt, on est fermier de génération en génération depuis 1853. C’est aujourd’hui Albert et sa femme Dotie qui gèrent l’entreprise familiale de Long Island. Ici, de 10am à 6pm, les petits pourront jouer dans les labyrinthes, sauter dans les châteaux gonflables et bien entendu choisir leur futur Jack O’Lantern. Les citrouilles sont disposées par centaines dans le champ mais l’espace est suffisamment grand pour qu’on ne se marche pas dessus. Les Schmitt proposent aussi des produits de la ferme: tartes maison, confitures et cidre. L’entrée est gratuite, certaines activités sont payantes. La ferme se trouve à environ 1h30 de Manhattan. 6 Bagatelle Road, Dix Hills, Long Island. Site
3. Historic Decker Farm
A Staten Island, à quelques encablures de la ville historique de Richmond, où le temps s’est arrêté, venez découvrir une ferme familiale datant de 1810. Vous y trouverez le corps de ferme et les hangars de l’époque. “Pumpkin picking”, “apple picking”, labyrinthe de maïs, maquillage d’Halloween, il y a tout ici pour que les enfants gardent un très bon souvenir. Dimanche 22 octobre, la ferme organise des procès pour sorcellerie (12pm, 2pm et 4pm) comme ils se tenaient au XVIIe siècle dans le Massachussetts. L’entrée de la ferme est payante. La cueillette est ouverte de 11 am à 4 pm. Pour y aller : une heure de voiture depuis Manhattan. En métro prendre la ligne 1 South Ferry/Staten Island, St George Terminal. Puis le bus S74. Site
2. Elwood Pumpkin Farm
Située sur Long Island, la ferme se targue d’être la seule de la région à vraiment cultiver les citrouilles (comprenez: ne pas juste récupérer des cargaisons venues de beaucoup plus loin). La ferme est dans son jus, et même si on trouve l’incontournable labyrinthe de maïs et les promenades en charrette dans les champs, on sent qu’ici on ne rigole pas avec les traditions. A noter qu’en novembre, quand les citrouilles ne seront plus de mode, vous pourrez venir choisir le parfait sapin de Noël. En semaine, de 3pm à 5pm, le week-end de 10am à 5pm. L’entrée est gratuite. Il faut compter 1h30 de voiture depuis Manhattan. Elwood Pumpkin Farm, 1500 E Jericho Turnpike, Huntington. Site
1. Wilkens Fruit & Fir Farm
La spécialité locale: le beignet de pomme à la cannelle. Si la pluie est au rendez-vous de votre journée cueillette, vous pourrez vous réchauffer avec un cidre chaud et un beignet. La ferme avec sa grange est typique. Comme ailleurs, on y trouve des citrouilles, des jeux, des labyrinthes. Le petit plus pour les parents: les week-ends, on peut goûter le vin maison. La récolte de citrouilles est ouverte entre 10 am et 4:30 pm. Pour y aller : Wilkens Fruit & Fir Farm, 1335 White Hill Rd. Yorktown Heights. La ferme est accessible en transports en commun avec la ligne Metro North (Hudson line) avec arrêt à Croton-Harmon ou Peekskill, puis 15 minutes de taxi. En voiture, c’est à une heure de Manhattan. Site
 

"Arabian Sights", le monde arabe sur grand écran à Washington

Un festival de film pour plonger dans les réalités du monde arabe. “Arabian Sights” fait son retour pour sa 22ème année du 20 au 29 octobre au AMC Mazza Gallerie Theatres.
Tous les films montrés pendant le rendez-vous sont des premières à Washington. Le festival a pour ambition de mettre en lumière des sujets peu visibles dans les cinémas grands publics américains. Trois co-productions françaises font partie de la programmation cette année: “Satin Rouge” sur les premiers mois en France de Samia, une jeune sans-papiers qui a fui la révolution de Jasmin en Tunisie; “À mon âge, je me cache encore pour fumer” sur une masseuse à Alger en 1995; “Insyriated” sur une mère qui tente de protéger sa famille à Damas en Syrie. Les films sont sous-titrés en anglais.

"La confiance règne" sur TV5 Monde US

C’est une comédie française comme on les aime avec des acteurs comme on les aime aussi. “La confiance règne” sera diffusé sur TV5 Monde le jeudi 26 octobre à 8:30pm (EDT).
Le pitch: Christophe (Vincent Lindon) est bête et Chrystèle (Cécile de France) le trompe à tout va. Ils se retrouvent au moins sur une chose: ils sont recrutés par de riches propriétaires comme domestiques et s’arrangent pour voler leurs biens dès qu’ils le peuvent. On doit ce film de 2004 au réalisateur Étienne Chatiliez. Il a fait près de 500.000 entrées en France.
 

Agnès Varda et JR, un couple improbable derrière la caméra

Ils ont plus de 50 ans d’écart. Elle a les cheveux blancs et violets. Il porte un chapeau et des lunettes noires.
Agnès Varda et JR, c’est d’abord un couple improbable, mais très vite on surprend les clins d’oeil et les sourires complices. La réalisatrice et le photographe sont aux Etats-Unis pour présenter leur documentaire “Faces, Places”, qui a fait sensation au dernier festival de Cannes. Une balade en camionnette à travers la France, d’un village des Alpes avec son usine chimique à un coron du Nord, en passant par la plage de Sainte-Marguerite-sur-Mer en Normandie. A chaque fois, JR photographie des personnages, des anonymes croisés sur leur route, et il placarde leur portrait en impression XXL sur la façade d’une maison, sur des camions, sur des wagons de marchandise. Agnès Varda interroge et commente.
Notre film parle d’ouvriers, de fermiers, d’un facteur, d’un carillonneur. De villages voués à la démolition ou de métiers qui vont disparaître. Nous avons joué le rôle de témoin, explique Agnès Varda. Ce n’est pas de la curiosité mais de l’empathie“. La cinéaste se remémore avec émotion chacune des personnes croisées sur leur route et évoque à plusieurs reprises Janine, habitante d’un coron de Bruay-la-Buissière dans le Pas-de-Calais, menacée d’expulsion. “Grâce au film, elle a pu trouver un endroit où se loger. On aura au moins servi à ça!” se félicite Agnès Varda, l’oeil brillant. Sur le ton de la confidence, JR ajoute que la réalisatrice continue d’écrire et d’envoyer des chocolats à “sa” Janine. “On a présenté le documentaire à toutes les personnes qu’on a rencontrées, dans leurs villages, raconte JR. Certains étaient étonnés d’apparaître autant, d’autres un peu gênés aussi, mais il y avait une satisfaction et de la fierté. C’était très émouvant“.
Agnès Varda, petite bonne femme de 89 ans partage avec JR, artiste de rue de 34 ans, la même passion pour l’image et la même passion pour les autres. “Faire des films c’est aimer les gens, aimer l’humanité. J’aimerais que beaucoup de monde aille voir “Faces Places” pour que les producteurs soient contents (sourire), mais ce qui m’intéresse surtout c’est que Janine, le postier, le docker, ne soient pas oubliés. Je veux que ces personnes restent et vivent à travers ce film“, déclare Agnès Varda.
Le documentaire est d’ailleurs rythmé par les archives d’anciens films de la réalisatrice, des interviews, des rencontres, notamment avec son grand ami Jean-Luc Godard, qui comme JR, “n’enlevait jamais ses lunettes noires“, rigole Agnès Varda.
Dans le documentaire, tourné en pleine campagne présidentielle en France, il n’est jamais question de politique. Un choix assumé par le couple Varda-JR: “On voulait parler de la vie! Le monde va tellement mal partout”, explique la réalisatrice en évoquant notamment le sort des Rohingyas en Birmanie qui l’émeut beaucoup. “Face à ce constat, le cinéma doit rassembler. On ne va pas changer le monde, mais je crois que si on se rencontre, les choses peuvent bouger“. Présenter ce film “vrai, sans suspense, sans effets spéciaux“, aux Etats-Unis, est aussi important pour les deux amis, qui entretiennent chacun un lien très fort avec le pays. Agnès Varda est très respectée dans le milieu du cinéma américain. Elle recevra d’ailleurs le 2 novembre, un Oscar d’honneur lors des Governors Awards. JR, lui, retrouve New York dès qu’il le peut pour travailler.
Agnès Varda salue d’ailleurs l’installation de JR à la frontière avec le Mexique. Le portrait géant de Kikito, un petit garçon de 2 ans qui regarde, curieux, de l’autre côté de la clôture métallique. “Ce qu’il a fait au Mexique est plus fort que la politique“, selon la réalisatrice, fan absolue de l’audace de son jeune complice.


 
 

Nouvelles dates pour la loterie de la carte verte 2019

La loterie de la carte verte sera rouverte le mercredi 18 octobre à midi (EDT) et fermera le mercredi 22 novembre à midi (EDT), et non le 7. C’est le résultat de problèmes techniques qui affectent l’outil depuis plus d’une semaine maintenant.
En outre, les candidats qui ont participé à la loterie entre le 3 et le 10 octobre devront soumettre une nouvelle candidature. Le Département d’Etat précise que vous ne serez pas disqualifié pour avoir soumis plus d’une candidature.
Des millions de personnes participent chaque année à DV-Lottery. Plus de 50.000 personnes seront sélectionnées au terme du processus et obtiendront une carte de résidence permanente. Les résultats de la DV-Lottery 2019 seront connus le 15 mai 2018.

Margot Varret ressuscite Prévert et Vian à Albertine

Chaque jeudi au Bistro Saju – un restaurant français situé sur Broadway – les clients se prêtent au jeu. Alors qu’ils dînent, Margot Varret se balade entre les tables, interprète des chansons, s’installe près d’eux pour leur raconter des histoires. Avec le So French Cabaret, un ensemble pour jazz et harpe, l’artiste propose un répertoire de chansons franco-américaines issues des cabarets des années 30.
Lundi 16 octobre à 7pm, lors d’un évènement de la librairie Albertine, la chanteuse invitera le public à prendre part à un spectacle consacré cette fois-ci aux poèmes et chansons de Jacques Prévert et Boris Vian.
Sa passion pour la musique naît à l’âge de 4 ans. Alors qu’elle assiste à un concerto de Mozart, la jeune fille se fascine d’emblée pour la harpe. “Aux premiers accords, j’ai tout de suite su que c’était l’instrument qui me correspondait”, raconte-t-elle. Un an plus tard, Margot Varret intègre le Conservatoire de Châteauroux puis de Boulogne Billancourt, avant de poursuivre des études à l’Ecole Normale de Musique de Paris, dont elle sort diplômée.
(Vidéo clip réalisé par Tom-Ambroise Fenaille:)

Après dix ans d’expérience, alors que tout la dispose à poursuivre sa carrière en musique classique, sa rencontre avec Monica Passos marque un tournant. À la recherche d’une harpiste classique, la célèbre chanteuse de jazz brésilienne lui propose une collaboration. “À ce moment là, j’ai essayé de résister de manière logique en me disant qu’il serait fou d’abandonner ma carrière pour intégrer le monde du jazz, que je ne connaissais pas du tout, explique-t-elle. Et puis j’ai fini par me lancer”. A peine immergée dans ce nouvel univers musical, c’est au tour de la chanteuse française Nolwenn Leroy de solliciter Margot Varret pour l’accompagner dans la tournée de son album “Le Cheshire Cat et moi”.
Convaincue que ces rencontres lui ont montré la direction à prendre, l’artiste se décide à passer le concours du Berklee College of Music, la prestigieuse école de musique de Boston, qu’elle intègre en 2013. Là-bas, elle rencontre les membres du So French Cabaret ainsi que le label qui sponsorise le groupe depuis trois ans à New York.
Outre les cafés-cabaret qu’ils animent au Bistro Saju depuis leur arrivée, l’ensemble de jazz s’est aussi produit dans divers établissements de la ville, comme le Cornelia Street Cafe ou le Bonafide Club.
Pour Margot Varret, qui ne se reconnaît “pas plus dans la culture française qu’américaine”, le So French Cabaret est la possibilité d’allier les deux. “Dans notre performance, on retrouve cette attitude du “show” à l’américaine, et de l’autre, cet aspect froissé, pas blushé à la française, décrit-elle. Le tout donne une petite boîte à musique remplie d’histoires où l’on inclue le public, assis au bar du bistro.” 
 

Deux Français font Cocu à New York

C’est l’histoire de Christian Ternoir et d’Ismael Belkacem. Et ensemble, ils ont fait Cocu.
Non, ce n’est pas ce que vous croyez. C’est le nom de cette rôtisserie que ce souriant tandem parisiano-lyonnais vient d’ouvrir sur Carmine Street dans le West Village. “J’ai un ami qui travaille dans la com’ pour les voitures électriques. On a balancé tous les noms possibles. Celui-ci est venu. C’est un peu arrogant et provocateur, et il m’a dit que c’était ça qu’il fallait rechercher“, explique Christian Ternoir.
Les deux amis se sont rencontrés en 2010 dans une école d’anglais à New York. Ils ont tout deux travaillé dans la restauration avant de lancer leur affaire, Ismael Belkacem comme manager chez Serafina et Christian Ternoir comme serveur et manager dans plusieurs établissements de luxe du groupe de restaurants Quality Branded.
Le duo a envisagé d’ouvrir un restaurant traditionnel, mais “il y en a tellement. On s’est dit qu’on avait plus de chance d’échouer qu’avec un concept de poulet-rôtisserie“, se souvient Ismael Belkacem. “Il y a énormément d’achats de poulets à Whole Foods et dans les structures plus petites, mais ils sont secs, pas bons. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire pour vendre un bon poulet, bien juteux avec un bon accompagnement, poursuit son compère. Comme celui qu’on mange le dimanche en France“.
Cocu se positionne sur le marché en plein boom du “fast casual”, un concept de restauration rapide haut-de-gamme révolutionné par des chaînes comme Shake Shack dans le burger ou Chipotle dans les burritos et tacos. Le poulet servi rôti, en soupe, en sandwich ou en salade chez Cocu provient d’Upstate New York. “Il a été élevé à l’air libre, au grain, sans antibiotiques ni hormones, précise Ismael Belkacem. Le poulet est comme le pain. Il plait à tout le monde, adultes comme enfants. On ne s’en lasse pas. On s’est dit qu’on pouvait faire un poulet de qualité, pas trop cher, avec de bonnes portions“.
Au menu, on trouve une sélection de poulets rôtis, disponibles en style provençal, cajun ou moutarde. Comptez entre 6,75 dollars pour un quart de poulet et 18,99 le poulet entier. Les clients pourront aussi choisir des sauces et des accompagnements, dont de la purée et des pommes de terre rôties. Un croque-monsieur et croque-madame, au poulet bien sûr, sont aussi en vente. “Il y aura des options vegan et végétariennes“, précise Christian Ternoir. Du vin et de la bière feront leur apparition prochainement quand la licence d’alcool sera arrivée. L’espace, tout en longueur, a quinze places assises en intérieur et douze en extérieur.
Pour l’ouvrir, les deux associés ont bénéficié de l’investissement du dirigeant américain d’une marque de sacs de luxe, rencontré par Christian Ternoir lors de ses années à Quality Branded. Et ils ne veulent pas s’arrêter-là. “Si le premier marche, on a déjà un accord opérationnel qui permettra d’en faire un autre derrière“. Rien n’arrête les Cocus.
 

Êtes-vous allé au nouveau Campbell Apartment à Grand Central ? Nous, oui

Depuis mai, l’happy hour n’est plus tout à fait le même à Midtown. Fermé l’an dernier, le Campbell Apartment, le très populaire bar caché dans la gare Grand Central, a rouvert ses portes au grand bonheur des hordes assoiffées autour de la 42ème rue.
Campbell Apartment a été racheté l’an dernier par le Gerber Group, un grand groupe de restauration qui opère plusieurs bars chics à New York. Le bar, installé dans les anciens bureaux de l’homme d’affaires et magnat du chemin de fer John W. Campbell, était apprécié pour ses grandes vitres dressées derrière le bar, son plafond peint et ses poutres, et sa cheminée où était encastré le coffre-fort de Campbell. C’était aussi et surtout une valeur sûre pour trouver de bons cocktails, préparés par des maîtres.
On vous doit la vérité: on avait un peu peur à l’idée de voir ce que les nouveaux propriétaires avaient fait de cet endroit, qui a aussi servi de studio de radio après la mort de Campbell en 1957 et même de commissariat de police. Après tout, cela n’aurait pas été la première fois à New York qu’un lieu de légende soit complètement saccagé après un changement de patron (RIP Tavern on the Green).
Sitôt arrivé, sitôt rassuré. À part le plancher, rien n’a vraiment changé. Précisons que l’intérieur est classé, donc les nouveaux maîtres des lieux n’avaient pas une grande marge de manoeuvre non plus. L’espace est toujours aussi peu éclairé, créant une ambiance sexy propice aux “dates”. Le nom, en revanche, a changé: bienvenue à Campbell Bar désormais. Les éléments de décor, dont le bar, ont été rénovés. Et les propriétaires ont eu la bonne idée d’installer l’air conditionné. Aussi, il n’y a plus de dress code.
Côté menu, les amateurs de cocktails seront servis. En plus des “classiques”, de “mules” et de “negronis”, on trouve cinq breuvages “maison”, dont une margarita-concombre succulente et un “Grand Central Spritz”. Trois “old fashioned” à base de rhum angostura sont aussi sur la carte. Ils sont préparés sous la houlette de Paris DuRante, un vétéran du Campbell avec seize ans de maison. Comptez entre 18 et 25 dollars le verre.
Le soir, la maison sert aussi quelques petits plats ou des assiettes à partager (assortiment de fromages, lobster rolls, hummus, cookies chauds…). Conseil: résistez à la tentation d’y aller vers 6pm. Après 8pm, en semaine, les lieux se vident et il sera sera plus facile de trouver de la place sur le sofa au fond de la salle ou autour d’une table. Au niveau de la rue, le Campbell dispose aussi d’une terrasse couverte pour les beaux jours.
 

Replika Software veut rentabiliser les temps morts des vendeurs en magasins

Quand il passe la porte d’un magasin de luxe, plus qu’ailleurs encore, le client est roi. Le vendeur maîtrise plusieurs langues, connaît les produits sur le bout des doigts et s’occupe de son hôte dans une ambiance feutrée et rassurante. C’est vrai. Sauf que le client des boutiques de luxe est aussi précieux que rare. Et les vendeurs, aussi bons soient-ils, finissent souvent par tourner en rond.
Et si pendant ces temps creux ces super-vendeurs pouvaient utiliser leurs compétences sur internet ? C’est l’idée qu’a eu Karine Mallet et qui est à l’origine de Replika Software, une solution de clienteling. “L’idée est de proposer aux vendeurs une solution mobile qui leur permette de vendre les produits disponibles sur le site internet de la marque“.
La plateforme, disponible sur ordinateur et en application mobile, permet à tous les vendeurs d’entrer leur données clients: anniversaire, tailles, goûts, achats en solde ou non. “Nous leur créons aussi leur propre page Facebook où il peuvent mettre en avant des produits et entrer leurs contacts. Ils ont aussi la possibilité d’envoyer des sms ou des mails avec des suggestions personnalisées“.
Concrètement, le vendeur envoie une sélection à un client régulier en fonction des données dont il dispose. Si celui-ci achète l’article après avoir reçu un mail ou un sms, le vendeur touche une commission. Si le client ne prend pas l’article, mais va sur le site de la marque pour acheter autre chose dans les sept jours après l’envoi de la sélection, il sera aussi crédité pour avoir initié l’achat.
Les vendeurs touchent entre 4 et 8 % pour chaque achat qu’ils auront généré. “Pour eux, l’avantage est double, estime la co-fondatrice de Replika Software, ils gagnent de l’argent et occupent comme ils veulent les creux dans la fréquentation du magasin“.
La Française, arrivée dans les années 90 aux Etats-Unis, est une référence dans le milieu de la mode. Pendant 15 ans, elle a occupé le poste de directrice de la mode et du prêt-à-porter, tour à tour chez Neiman Marcus et Bergdorf Goodman. En 2012, elle a commencé à travailler avec des “influenceurs” dans le domaine de la mode, des individus avec un gros réseau et parfaitement conscients du pouvoir d’internet dans la vente.
Replika Software c’est le meilleur de ces deux mondes: des vendeurs qualifiés et la force du web“, souligne Kareen Mallet. Un projet pour lequel Rorey Gottlieb s’est passionné. L’entrepreneur, connu pour avoir installé des écrans télé dans les taxis new-yorkais s’est associé avec la Française pour développer le logiciel.
Replika Software, qui compte 6 salariés à New York et 14 développeurs en Inde, se rémunère à la commission sur chaque vente, en plus de la location de la licence d’utilisation tous les mois. La start-up a effectué une première levée de fonds en seed round avec une dizaine d’investisseurs dont Ed Goodman, petit-fils du fondateur de Bergdorf Goodman.
Lancé il y a quelques semaines, Replika Software compte déjà plusieurs market place parmi ses clients, comme MissFanatic ou MineMineKids. La start-up est également en contact avec plusieurs enseignes de luxe (vêtements et bijouterie) aux Etats-Unis, et avec Harrods à Londres.
Nous avons beaucoup parlé avec les vendeurs avant de lancer Replika Software pour être sûrs de ne pas nous tromper, explique Kareen Mallet. On s’est aperçu qu’ils sont très enthousiastes, parce qu’ils aiment leur métier et qu’ils veulent vendre!“. Des professionnels frustrés aussi par le petit assortiment disponible en boutique. “Leur principal concurrent c’est finalement le site internet de la marque. Or, avec notre système, ils ont accès à tout, ce qui ouvre beaucoup de possibilités. C’est une petite armée de vendeurs qui débarque sur internet!