On dénombre pas moins de 200 “farmers markets” dans la région de Washington mais la plupart sont saisonniers et reviennent, comme les hirondelles, avec le printemps.
Le Freshfarm Market de Dupont Circle
Avec près d’une cinquantaine de vendeurs, c’est le plus grand marché fermier de Washington, ainsi que l’un des plus connus. C’est aussi l’un des rares à rester ouvert toute l’année. Que vous cherchiez des fruits et légumes frais, du fromage, des fleurs, du pain ou même du miel local vous trouverez tout ce qu’il faut sur ce marché en activité depuis maintenant 20 ans, tous les dimanches de 8:30am à 1:30pm (mais seulement de 10am à 1pm de janvier à mars) à l’intersection de Massachusetts avenue et de la 20ème rue, NW. Attention: les chiens ne sont pas autorisés dans l’enceinte du marché.
Eastern Market
C’est un marché historique couvert et ouvert 6 jours sur 7 (mardi-dimanche) dans le quartier résidentiel de Capitol Hill. En semaine, on y trouve un épicier, des bouchers, un poissonnier, un fleuriste et un super fromager dans le South Hall Market. Le week-end, des producteurs et artisans locaux s’installent sous des bâches à l’extérieur pour vendre leurs produits et créations. On y trouve aussi un petit marché aux puces et une brocante sur le parking juste en face.
White House Farmers Market
Même si Melania Trump a décidé de garder le potager de Michelle Obama, ne vous attendez pas à trouver des fruits et légumes qui ont poussé dans les jardins de la Maison Blanche au White House Farmers Market. Ce marché, qui se tient tous les jeudis, entre 11am et 2pm jusqu’au 16 novembre, doit surtout son nom à son emplacement: juste à côté de 1600 Pennsylvania Avenue. En fait, il est plutôt du côté du Département des Anciens Combattants sur Vermont Avenue entre les rues H et I. Mais ça fait plus chic de l’appeler le marché de la Maison Blanche… Vous y trouverez du pain ainsi que quelques fruits et légumes pour faire vos courses pour le diner. Comme le quartier est plein de bureaux et que le marché se tient pendant la pause déjeuner, on y vend surtout des plats préparés que vous pouvez aller déguster en face de la Maison Blanche, à Lafayette Park.
Le marché de CityCenter
C’est le plus élégant des marchés de quartier, ce qui convient vu ses illustres voisins (Dior, Hermès, Longchamp, Burberry etc.) Cette année, il a ouvert le 2 mai et se tiendra tous les mardis de 11am à 2pm à 1098 New York Avenue NW. Comme le marché de la Maison Blanche, vous pourrez y faire quelques courses mais surtout acheter des produits préparés comme les soupes de Soupergirl, les dumplings de Pinch, les sandwiches de Urban Butcher ou les pizzas de Red Zebra. Des tables et des chaises sont d’ailleurs mises à votre disposition pour bien profiter de la pause déjeuner.
Le marché de Bloomingdale
De 9am à 1pm, un petit bloc du quartier résidentiel de Bloomingdale (juste en face de Big Bear café, au coin de la 1ère rue et de R) s’anime tout les dimanches grâce à ce marché local très populaire. On y trouve des produits hyper-locaux notamment Number 1 Sons (kimchi, pickles et autres), Whisked! (quiches et tartes), Cherry Glen Goat Cheese Co. (fromage), Truck Patch Farms (viande) ou Garners Produce (fruits et légumes). Le marché est souvent animé par des groupes locaux ou des chefs venus faire quelques démonstrations de cuisine. Cette année, le marché de Bloomingdale fermera le 19 novembre.
5 "farmers markets" pour faire ses courses à Washington
Basketteur hier, historien à Washington aujourd'hui
Quand il se présente, Antonin Dehays commence toujours par dire qu’il vient de Normandie. « Je vois alors les yeux de mes interlocuteurs qui s’écarquillent, c’est un nom qui génère beaucoup de fantasmes autour du débarquement», explique-t-il.
Ensuite seulement, il parle de son métier, historien, spécialiste de la Seconde guerre mondiale, chercheur installé aux Etats-Unis. Mais il faut prendre le temps de s’installer autour d’un café pour que ce trentenaire se confie sur sa vie d’avant, celle d’un jeune espoir du basket, qui « se voyait évoluer en tant que professionnel ». Et qui a préféré rebondir ailleurs.
Antonin Dehays commence le basket à 10 ans, à l’époque où Michael Jordan fascine toute une génération. « J’étais meneur de jeu, certains disent que c’est le cerveau de l’équipe », précise-t-il pour les néophytes. A 15 ans, il intègre l’équipe de France. Et après son bac, il est recruté par l’Asvel, le club de la banlieue lyonnaise dont le président est aujourd’hui Tony Parker. « Quand je dis ‘Asvel’ aux Etats-Unis, c’est du chinois. Mais pour moi, c’était une sacrée opportunité. Dans l’équipe Espoir, je côtoyais les pros, on pouvait jouer de temps en temps dans leur équipe… », se souvient-il. Avant de préciser dans un sourire : « mais on n’était pas payé du tout comme les pros ! ».
A la fin de la saison, loin de ses proches, au rythme usant de trois entraînements par jour qui ne lui laissent pas une minute pour fréquenter la fac d’histoire où il s’est inscrit en parallèle, il rend son maillot. « Désillusion totale ». En y repensant, le sportif dit avoir manqué « d’obstination ». « Mais aujourd’hui, malgré les moments difficiles, c’est la raison pour laquelle je suis là, ça m’a aidé à me focaliser sur ce qui m’intéressait vraiment : l’histoire de la Normandie », résume-t-il.
A même pas 20 ans, il commence donc sa deuxième vie. Attention, le basket n’est pas très loin : Antonin Dehays évolue en Nationale 2, le quatrième échelon du championnat en France, et s’entraîne encore tous les soirs. Mais il est désormais étudiant en histoire à temps complet à l’université Lyon 3. Son mémoire de maîtrise est consacré au village de Sainte-Marie-du-Mont, plus connu sous le nom de code « Utah Beach ». « J’ai découvert un monde dans lequel je m’épanouissais. La recherche, c’est rencontrer des gens, partir en vadrouille sur le terrain », raconte-t-il.
L’histoire de la Seconde guerre mondiale en Normandie est inscrite dans ses gènes : en mai 1944, son grand-père maternel Gilbert n’a que 17 ans quand il s’engage comme brancardier en première ligne pour aider les civils après les bombardements. « Il ne m’a parlé de son expérience personnelle que quand j’ai commencé ma thèse, avant qu’il ne disparaisse. Mais c’est bien lui qui a allumé cette flamme », confie aujourd’hui Antonin Dehays.
En 2011, le jeune chercheur passe trois semaines dans les bâtiments imposants de la National Archives and Records Administration, installée à College Park. Coup de foudre pour cette « caverne d’Ali Baba » historique. Et pour une Américaine aussi. Un an plus tard, il pose définitivement ses valises dans la banlieue de Washington.
Antonin Dehays travaille aujourd’hui sur un projet colossal : aider les lycéens des Etats-Unis à créer un mémorial en ligne pour rendre hommage à tous les combattants américains qui sont morts au cours de la Seconde guerre mondiale. Soit environ 400.000 « Silent Heroes ». « Chaque lycéen va pouvoir choisir en début d’année son héros silencieux, suivre le guide que je suis en train de créer pour apprendre à assembler des documents historiques, contacter les familles», détaille-t-il. A raison d’un millier de biographies rédigées par an, ce travail d’encadrement pourrait bien l’occuper « pendant encore trente ans », plaisante Antonin Dehays.
Du haut de son 1,86m, le basket fait encore partie de sa vie. « La compétition m’a écoeuré. Mais j’ai compris, assez tard, qu’on pouvait prendre du plaisir à jouer au basket », confie-t-il. Tous les samedis, il donne des cours, en français, à des enfants de la région de Washington. Et n’exclut pas, un jour, de se lancer dans une nouvelle reconversion.
Rencontre publique avec Roland Lescure à Washington le 30 mai
En Marche! Washington organise une réunion publique à Washington DC avec Roland Lescure, candidat de La République en Marche! à la législative en Amérique du Nord (3 et 17 juin). La rencontre aura lieu le mardi 30 mai à la Whittemore House (localisation susceptible de changer).
Il s’agit du dernier déplacement du candidat avant le premier tour. Les participants pourront échanger avec lui et écouter ses propositions pour les Français d’Amérique du Nord.
Clémentine Langlois, l'Insoumise d'Ottawa
Désignée candidate à la dernière minute, Clémentine Langlois a dû rentrer dans le bain de la législative assez rapidement. La veille à Montréal, la voici maintenant à New York entourée de plusieurs militants de la France Insoumise et de son suppléant Nicolas André répondant aux questions des curieux via Facebook Live dans la salle d’un salon de beauté de Times Square. Elle enchainera quelques minutes plus tard sur une rencontre publique.
“Il est préférable de partir plus tôt en campagne pour pouvoir visiter un maximum de villes dans la circonscription. Mais la campagne de Jean-Luc Mélenchon a été très fortement soutenue par les 44 groupes d’appui ici. Je ne suis pas seule. Il y a des centaines d’Insoumis pour porter le message et convaincre les gens que nous rencontrons“, confie-t-elle.
Cette diplômée en épidémiologie psychiatrique de 44 ans est à l’origine d’une association, Fongwama, qui développe des applications mobiles libres de droit, pour lutter contre le paludisme en Afrique. Elle est venue à Ottawa pour pratiquer son anglais et développer son activité. “J’ai fait des études sur comment les nouvelles technologies peuvent changer les rapports nord-sud et la société. J’étais très impliquée dans le logiciel libre“, raconte-t-elle.
Jamais encartée, elle a “toujours soutenu les mouvements de gauche républicaine“. Ce sont les positions de Jean-Luc Mélenchon sur le climat qui l’ont poussée à rejoindre la France Insoumise. “Cet engagement correspond à une urgence, dit-elle. Quand j’étais plus jeune, je me suis souvent demandée comment j’aurais réagi pendant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, nous sommes arrivés dans des situations d’urgences qui sont extraordinairement douloureuses en Afrique et je ne peux pas rester les bras croisés. Les injustices et les dangers pour nos enfants et notre humanité sont trop grands“.
Jusqu’au premier tour, elle entend mettre en avant le programme de Mélenchon, “L’avenir en commun”, “un programme intelligent, intelligible qui met systématiquement l’humain au coeur de la problématique“. Pour les Français d’Amérique du Nord, elle défendra “l’accès à une éducation française de qualité“, la reconnaissance des diplômes pour ceux qui souhaitent rentrer en France, mais aussi des “politiques de prévention pour prévenir au maximum les difficultés que les Français de l’étranger pourraient rencontrer”.
Plus controversé, elle est favorable à la création d’un impôt basé sur la nationalité, destiné à lutter contre l’évasion fiscale. “Nous proposons quatorze tranches d’imposition dans le programme, ce qui va réduire fortement le niveau d’imposition”, assure-t-elle. Et d’ajouter que cette “taxation différentiée” modelée sur le système américain ouvrira “de nouveaux droits et engagements pour les Français de l’étranger“.
Législative: Damien Regnard, la droite du bayou
“En juin, votez Damien“. Damien Regnard sait comment conclure un meeting politique. Nous sommes lundi 22 mai au restaurant Opia à Manhattan. Une trentaine de curieux – dont quelques Fillonistes et le roi du stylo Bruno Bich – sont venus écouter le candidat divers droite.
C’est la deuxième élection législative de ce conseiller consulaire – il avait été le “troisième homme” de l’élection partielle de 2013 – mais le positionnement de ce Français arrivé il y a près de 30 ans en Louisiane pour monter la filiale d’une entreprise française n’a pas changé: s’afficher comme le candidat de droite, local, qui connait sur le bout des doigts les dossiers liés aux Français de l’étranger (éducation, fiscalité…).
Il faut dire qu’aucun candidat dans cette législative nord-américaine (3 et 17 juin) n’a occupé autant de postes dans la vie communautaire: élu à l’Assemblée de l’étranger, ancien président d’une chambre de commerce franco-américaine, directeur de l’Union des Français de l’étranger en Louisiane, conseiller du commerce extérieur, administrateur de la caisse des Français de l’Etranger… Il peut ajouter à son CV quelques lignes sur son implication dans le lancement d’écoles et de programmes FLAM (Français Langue Maternelle) au Texas et en Louisiane.
D’ailleurs, n’allez pas lui dire qu’un député est un “élu de la nation“. Les questions de calcul des bourses scolaires et de lutte contre la loi FATCA le bottent plus que les grands débats nationaux. “Ce n’est pas moi, Damien Regnard, qui va modifier le point d’indice des retraites, changer le chômage en France. Je ne suis pas ministre de l’économie, ni ministre du budget. On me parle de la Syrie ? Je ne suis pas ministre des Affaires étrangères.”
En 2013, Damien Regnard avait présenté sa candidature contre celle de Frédéric Lefebvre,. Quatre ans plus tard, il récidive. Cette fois, il dispose d’un bilan sur lequel attaquer son adversaire de droite. Dans les interviews et les meetings, il l’accuse pèle mêle d’employer sa femme comme assistante parlementaire, de se rendre dans la circonscription pour “faire des selfies“, de s’arroger des succès qui en réalité ne lui appartiennent pas. Surtout, il lui reproche d’avoir abandonné son camp, Les Républicains, en cherchant à se rapprocher d’Emmanuel Macron, avec lequel le député n’hésite pas à afficher sa proximité. “On est orphelin“, répète Damien Regnard, qui se revendique de la ligne de François Baroin. “Je suis fidèle à ma famille politique, à mon engagement depuis l’âge de 16 ans“.
Ce discours pourrait bien séduire les anti-Lefebvre. Mais Damien Regnard veut viser plus large. Se décrivant comme un “pragmatique qui a toujours travaillé pour le rassemblement“, il souhaite “donner au nouveau président sa chance“. “Je n’ai aucune inquiétude sur la direction que veut prendre le président Macron. Sur la réforme du travail, la sécurité, les engagements militaires, je suis sur la même ligne“. Il cite toutefois la hausse de la CSG annoncée par le nouveau président – impôt qu’il veut “supprimer et obtenir un remboursement” pour les Français d’Amérique du Nord – et la possible réduction du nombre de parlementaires comme des points de désaccord. “Je trouverais dommage que les Français de l’étranger, population qui croît, ne soient plus représentés“.
Son crédo: faire de la “diplomatie politique“, comprenez se rapprocher des élus canadiens et américains – “maires, sénateurs, gouverneurs” – pour “mettre de l’huile dans les rouages” afin d’aider des entreprises à s’installer ou régler les problèmes liés à l’application de la loi bancaire FATCA par exemple. “On ne réglera pas ces problèmes si on ne parle pas au côté américain”.
N’aurait-il pas préféré avoir l’étiquette Les Républicains ? “Ce n’est pas un handicap, surtout quand le sortant à un bilan assez négatif. Il y a des partis tout nouveaux qui, en trois mois, ont réussi à faire des présidents. L’étiquette peut aider dans certains cas si le candidat est bon, mais quand le candidat a trahi ses électeurs et sa famille politique pendant l’élection présidentielle, je ne vois pas pourquoi les gens de cette famille politique le soutiendraient“.
Michel Houellebecq présente sa France à New York
“French Bashing”, la deuxième exposition de l’écrivain et essayiste sulfureux Michel Houellebecq débarque à New York.
Après “Restez Vivant” présentée au Palais de Tokyo l’été dernier, l’auteur français investi la jeune galerie Venus Over Manhattan du 2 juin au 4 août. Il sera aussi à la librairie Albertine le vendredi 2 juin à midi pour une discussion autour de l’exposition et de son dernier ouvrage Soumission.
Tout au long de sa carrière, l’écrivain a accumulé de nombreuses photographies, parfois sources de son inspiration littéraire. Pour son exposition au titre évocateur “French Bashing”, Michel Houellebecq expose ses propres clichés, accompagnés de photo-montages et de paysages sonores immersifs. Si certaines parties et œuvres de la future exposition avaient déjà été montrées au Palais de Tokyo, la collection sera remaniée et adaptée au lieu pour New York.
Divisée en deux parties, “French Bashing” présentera deux visions différentes de l’Europe de l’Ouest. L’une, plus sombre, articulée autour de la banlieue française, triste et décadente. L’autre présentera la France du tourisme dit “kitsch”, saturée de tour-operators et de publicités en tout genre.
Législatives: Christine Agathon-Burton, la voix américaine d'Asselineau
Comme son champion François Asselineau, Christine Agathon-Burton aime citer les articles des traités européens, numéros précis à l’appui. “Le diable est dans les détails. Quand on prend le temps de se plonger dans les traités européens, on se rend compte que le futur est un peu effrayant“, confie cette Franco-Américaine qui porte les couleurs de l’UPR pour la législative en Amérique du Nord (3 et 17 juin). Une candidate parmi les 574 que revendique le mouvement, soit plus que n’importe quel autre parti.
Jamais encartée, cette ingénieure de conception dans l’aérospatiale qui réside à Washington DC a découvert le candidat du “Frexit” en faisant des recherches sur Internet. Elle rejoint l’UPR, “mouvement de libération qui a vocation a rendre sa souveraineté à la France, dans le même esprit que celui du général De Gaulle“, l’an dernier. “J’ai trouvé son discours clair, pédagogique. Il donne des explications à des questions qui se posent actuellement. En suivant ce qu’il avait à dire, je me suis reconnue dans ses idées”.
Cela fait plusieurs années que Christine Agathon-Burton s’intéresse à la question de l’immixtion de l’Union européenne dans les affaires françaises. Dès 1992, elle votait “non” à Maastricht. “J’avais lu le document. Impossible de donner un blanc-seing à nos politiques“. Ce n’est pas son expatriation aux Etats-Unis, il y a vingt ans, d’abord en Californie puis à Washington, qui l’éloignent de ses positions. Pas plus que l’acquisition de la nationalité américaine en 2003. “J’ai de la famille, des amis et des liens depuis longtemps en France. J’ai aussi une fille. J’ai le souci de mes compatriotes, dit-elle, regrettant “la précarisation, l’ubérisation de la société, les histoires incroyables de suicide des agriculteurs. Ce n’est pas normal.” Quant à la promesse d’Emmanuel Macron de bâtir une “Europe qui protège“, “je peux vous garantir qu’elle restera lettre morte. Quand vous avez 27 pays qui doivent être d’accord pour changer une virgule dans un traité, on peut dire que cela ne marchera pas“.
Ses idées pour les Français de la circonscription sont inspirées de son expérience de fondatrice de l’association de parents d’élèves du Lycée Rochambeau de Washington et d’administratrice de la FAPEE (Fédération des Associations de Parents d’Élèves d’Enseignement français à l’Étranger). Entres autres mesures de développement de l’enseignement français, elle propose notamment de faciliter la mise à disposition des locaux des établissements français le week-end pour les programmes de français extra-scolaires “moyennant compensation et entente“. Sur d’autres dossiers, elle veut supprimer la CSG-CRDS pour les Français de l’étranger car l’impôt n’offre “aucune contrepartie et n’ouvre aucun droit“, et promouvoir la francophonie à travers des coopérations à l’échelle nord-américaine.
Le “Frexit” prôné par François Asselineau n’a pas fait recette en Amérique du Nord, où le candidat n’a reçu que 0,48% des voix au premier tour. L’UPR ne compte que 70 membres aux Etats-Unis, même si les expatriés représentent tout de même 6% des 28.000 adhérents au mouvement de François Asselineau, précise Christine Agathon-Burton. “Nos compatriotes ne se rendent pas compte de l’impact de la politique actuelle sur leur futur, dit-elle. Avec les grandes orientations de politique économique publiées par la Commission européenne, on va vers une société de plus en plus inégalitariste, qui va promouvoir le gel des retraites, la précarisation…“
TEB, la PME bourguignonne qui veut surveiller les supermarchés US
Cela ressemble à la typique success story américaine : un ingénieur qui bricole dans son garage et part à la conquête du monde avec son invention. Sauf que l’histoire commence au milieu des vignes de Meursault et que l’ingénieur est Français, il s’appelle Louis Bidault.
Son invention remonte à 1978: un système de caméras montées sur rail, qui, pense-t-il, permettra aux agriculteurs de surveiller le bétail et d’être prévenus en cas de vêlage. Cette même année, au Salon de l’Agriculture, où Louis Bidault espère convaincre des professionnels, le mécanisme tape en fait dans l’oeil du directeur des magasins Auchan, qui y voit un formidable outil pour ses magasins et entrepôts.
Un contrat inespéré pour le jeune inventeur, qui donnait naissance à TEB (Télésurveillance électronique de Bourgogne). Après les magasins Auchan, d’autres marchés dans le domaine de la grande distribution se présentent, puis c’est au tour des banques, des transports en commun et plus tard des villes. Trente-cinq ans plus tard, TEB intéresse les Etats-Unis. “Nous avons des contacts avancés avec de grands acteurs de la distribution américaine”, confie Baudoin de Bretagne, chargé par TEB de trouver des clients en Amérique du Nord. “Notre technologie a été sélectionnée pour être étudiée par le Walmart’s Lab 415-C, qui s’occupe de trouver pour Walmart les technologies du retail de demain“.
“Le système est particulièrement innovant”, explique celui qui travaillait à New York pour Open Loop, une branche de la RATP, avant de rejoindre TEB. “A l’intérieur d’une structure Tube, masquée par un film sans tain, circule une caméra motorisée. Ça permet d’avoir une couverture complète d’une très grande surface sans angles morts et le système n’est pas visible par les consommateurs“.
L’objectif premier des clients de TEB était de garantir la sécurité de leurs locaux, mais très vite, le système a aussi permis de lutter contre le vol, principal fléau des distributeurs. Un argument qui fait mouche auprès des Américains. “Aux Etats-Unis, le vol à l’étalage représente 1,4 % du chiffre d’affaires annuel. Avec notre technologie, nous pourrions le faire baisser d’au moins 0, 2%, ce qui représenterait des économies significatives pouvant atteindre des dizaines de milliards de dollars par an. Le retour sur investissement est donc très rapide” selon Baudoin de Bretagne.
D’autant que TEB s’est considérablement développée. Aujourd’hui l’entreprise bourguignonne, dirigée par Stéphane Bidault, le fils du fondateur, utilise l’intelligence artificielle. “En plus de la partie caméras de surveillance, nous proposons des serveurs informatiques de stockage et des logiciels de traitement d’images, dont certains s’appuient sur un algorithme d’Intelligence Artificielle développé par notre pôle d’ingénieurs”. Banco pour les clients qui peuvent alors connaître les flux de clients, les analyser et adapter leur marketing: “On peut connaître, par exemple, les heures et les zones de forte affluence, catégoriser les consommateurs selon leur genre ou leur âge, mesurer l’attractivité des affichages”, explique Baudoin de Bretagne.
L’intelligence artificielle analyse les données et les transforme en action, ce qui fait gagner du temps et de l’argent aux clients de TEB. “Si la caméra filme une file d’attente en caisse et que le logiciel est configuré pour identifier un encombrement, cela génère une notification auprès des personnes en charge de la gestion des caisses. Elles peuvent ainsi réagir en temps réel et ouvrir une autre caisse”.
Présent au Salon de la protection à la Nouvelle-Orléans, Baudoin de Bretagne a marqué des points auprès de grands noms de la distribution. Reste à concrétiser ce rêve américain: “On a un produit unique, copié mais jamais égalé, et qui a fait ses preuves. Nous l’améliorons de façon constante afin de bénéficier des derniers bonds technologiques. Il y a un vrai marché pour nous en Amérique du Nord”, explique Baudoin de Bretagne. Et pour TEB, le pari représente beaucoup: “Si les choses marchent bien ici, l’entreprise va basculer dans un autre univers puisque les Etats-Unis sont le premier marché mondial de la surveillance. Un grand distributeur qui signe avec nous, ça se mesure en dizaines de supermarchés“.
Aujourd’hui TEB a installé 1300 tubes caméra et 8000 enregistreurs numériques dans le monde et affiche un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros.
Si le rêve américain de l’entreprise bourguignonne se confirme, Baudoin de Bretagne devra recruter du personnel local, des commerciaux, des techniciens. “”Il faudra penser à produire l’ensemble du système ici, et former des installateurs“. La R&D elle restera en Bourgogne. TEB réussit à attirer là-bas des ingénieurs aux compétences rares attirés par le challenge des innovations lancées par la PME. Et peut-être un peu les vignes.
Laura Martinez, la Française qui tatoue Brooklyn
Fleur Noire. C’est le nom du salon de tatouage que Laura Martinez a ouvert avec un ami et son mari en plein cœur de Williamsburg. Le lieu est aménagé avec goût, dispose de deux niveaux et d’un patio où il est possible de prendre le soleil entre deux sessions. Au total, neuf tatoueurs se partagent les lieux.
C’est à l’adolescence que la Française commence à se passionner pour le tatouage. A l’époque déjà, elle griffonne sur des carnets à dessins des motifs qu’elle aimerait voir un jour incrustés à l’encre sur la peau. «J’étais déjà très manuelle. Il fallait toujours que je crée ou dessine quelque chose. Je dessinais sur mon temps libre des petits animaux ou des motifs abstraits, toujours noirs.»
Elle intègre les Arts Déco à Paris pour suivre la filière de design objet. Pour son projet de diplôme, elle s’envole pour Madagascar. «Là-bas, j’ai rencontré des artisans vanniers et j’ai pu m’inspirer de beaucoup de motifs linéaires pour mes objets. L’expérience a été très enrichissante mais je voulais être indépendante dans mon métier, et je ne voyais pas comment faire dans ce milieu”. Elle décide de ne pas donner suite au contrat chez Dior qu’elle a obtenu à la suite de son diplôme et elle part en vacances à New York avec des amis.
Les années ont passé et ses croquis d’adolescente se sont transformés en jolis dessins encrés à jamais dans la peau des gens qui ont croisé son aiguille. Le déclic ? Une rencontre lors de son apprentissage dans un autre salon de tatouage: avec Burak Moreno, son futur associé à Fleur Noire. «J’ai commencé à travailler dans un salon. Mais je voulais être mon propre boss. C’est là que je me suis fait toute ma clientèle et mon nom Nothing Wild Tattoo. Quand Burak Moreno m’a proposé de m’associer avec lui pour ouvrir notre propre shop, j’ai tout de suite accepté.»
C’est Sam, son mari qu’elle a rencontré ici, qui l’a d’ailleurs poussée à accomplir ce rêve. «Il me répétait sans cesse que je devais dessiner. Mais je ne voulais pas. J’étais bornée.» Un soir, elle décide de céder pour lui faire plaisir. «Je me suis dis que j’allais lui dessiner un petit truc. Finalement, j’ai fais un dessin, puis deux, puis dix. Je ne me suis pas arrêtée de la soirée. Et j’ai continué tous les jours.»
Si le salon est jeune, il possède pourtant une solide réputation. Il a déjà été mentionné sur plusieurs sites spécialisés. «On est tous très soudés et organisons régulièrement des événements. C’est chouette d’avoir un établissement aussi international».
Législatives: candidats, que proposez-vous pour les "Américains accidentels" ?
Les citoyens français qui s’expatrient aux Etats-Unis le font généralement avec la conviction de faire un choix sûr, aussi profitable à leur carrière qu’à leur foyer. Mais le pays de l’Oncle Sam procure aussi son lot de mauvaises surprises. Et pas des moindres.
Ces Français savent-ils qu’une fois résidents aux Etats-Unis, les données de leurs comptes bancaires détenus en France pourront être envoyées au fisc américain ? Savent-ils que les enfants auxquels ils donneront naissance sur place acquerront de facto la nationalité américaine en vertu du droit de sol, et donc aussi le statut de contribuables à leur majorité ? Et qu’être contribuable américain signifie être dans l’obligation de déclarer chaque année ses revenus au fisc (Internal Revenue Service, IRS), où que l’on habite et où que l’on travaille dans le monde ?
Ces problématiques, nous les citoyens franco-américains vivant en France, qui pour beaucoup sommes des enfants d’expatriés, nous les connaissons bien. Depuis la signature d’un accord international pour la mise en œuvre en France de la législation américaine dite « FATCA », destinée à lutter contre la fraude fiscale, nos banques se sont mises à exiger que nous leur fournissions un numéro d’identification fiscale américain, pour toute ouverture de compte ou souscription de produit financier, afin de pouvoir communiquer nos données bancaires à l’IRS comme le prévoit l’accord.
Or, parmi les binationaux, nombreux sont des Américains « accidentels », parce qu’ils sont simplement nés là-bas à l’occasion de l’expatriation de leurs parents, sans y avoir jamais ni étudié, ni travaillé, ni même profité des infrastructures (ce qui pourrait bien être le cas, plus tard, de ces enfants qui naissent actuellement en territoire américain).
Jusqu’à ce que leur banque les sollicite en 2014, ceux-là ignoraient tout de leurs obligations fiscales et a fortiori ne possédaient pas d’identifiant administratif. Le plus souvent ils ne possédaient pas même un passeport. Et pourtant, ils ont découvert à cette occasion qu’ils étaient des contribuables américains, en vertu du principe de citizenship-based taxation. Ni l’administration américaine, ni l’administration française, n’avait pris soin de les en informer.
Ils se sont retrouvés devant le fait accompli, pris dans un face-à-face avec des conseillers bancaires souvent aussi peu informés qu’eux. Depuis, certains se voient fermer des comptes ou refuser la souscription de produits financiers, parce qu’ils ne sont pas en mesure de fournir le numéro d’identification fiscale demandé, ou bien parce que leurs établissements bancaires préfèrent refuser les clients présentant des « indices d’américanité » plutôt que d’avoir à remplir des formalités longues et coûteuses. Les préjudices sont nombreux et parfois très lourds : tracasseries administratives pouvant aller jusqu’à entraver les opérations nécessaires à la liquidation d’une succession, à l’obtention d’un prêt immobilier ou à la création d’une entreprise, sentiment d’être des « sous-citoyens », fermeture arbitraire d’assurances-vie pouvant avoir des répercussions fiscales, etc.
C’est pour défendre les intérêts de ces citoyens franco-américains face à Fatca et au principe de taxation basée sur la citoyenneté plutôt que sur la résidence, qu’un collectif s’est constitué en août 2014, évoluant tout récemment en Association des Américains Accidentels (AAA).
Notre association place aujourd’hui beaucoup d’espoir dans l’élection législative qui doit se tenir au mois les 3 et 17 juin. Nous comptons sur le futur député des Français d’Amérique du Nord pour qu’il ait la bienveillance de se saisir de notre cause et de porter nos exigences. La “problématique FATCA”, techniquement difficile à appréhender, est pourtant passionnante parce qu’elle parle de discriminations entre mono- et binationaux en France, de la fuite de capitaux français aux Etats-Unis, de la collaboration déséquilibrée entre les deux Etats, mais aussi de la question plus vaste de l’extraterritorialité des lois américaines. Mais surtout, elle est incontournable pour qui entend représenter les Français d’Amérique du Nord, tous concernés à des degrés divers.
Depuis sa création, le collectif a œuvré pour informer les pouvoirs publics, obtenant notamment de l’Assemblée nationale qu’elle publie un rapport d’information sur l’extraterritorialité des lois américaines. Il appartiendra au député, auquel il incombe une mission de contrôle de l’action du gouvernement, de veiller à ce que les propositions formulées dans ce rapport soient mises en œuvre par le nouveau ministre des Affaires étrangères.
Nous attendons aussi de lui qu’il interpelle le gouvernement sur l’absence totale de réciprocité dans la mise en œuvre de l’accord bilatéral relatif à FATCA. Tandis que les Etats-Unis s’étaient engagés à fournir à la France des informations sur leurs ressortissants évadés fiscaux aux Etats-Unis, ils n’ont en réalité rien mis en œuvre pour assurer ces échanges d’information ce qui, en vertu de l’article 55 de notre constitution, devrait faire échec à l’application même de la législation FATCA par nos institutions financières.
Enfin, nous souhaitons qu’il fasse le nécessaire pour que ceux de nos concitoyens qui vivent actuellement aux Etats-Unis soient informés des conséquences fiscales attachées à leur expatriation. Il est manifeste que l’administration française a mis jusqu’à présent peu d’entrain à informer ses ressortissants binationaux, laissant les banques, opérateurs privés, s’en charger, aussi maladroitement qu’imparfaitement.
Législative Amérique du Nord: plusieurs meetings de candidats à New York
L’agenda sera chargé. Avant le 1er tour de l’élection législative en Amérique du Nord, ce samedi 3 juin, plusieurs candidats organiseront des meetings à New York pour convaincre les électeurs.
Arnaud Dumas de Rauly, candidat du mouvement citoyen À nous la démocratie, organise un meeting le lundi 29 mai à 6pm à la crêperie By Suzette (494 8th Ave). Infos ici
Le mercredi 31 mai, le candidat investi par le PS Yan Chantrel vous donne rendez-vous au consulat de France à 7pm pour une “rencontre citoyenne et participative” en compagnie de sa suppléante. Inscriptions ici
Toujours le 31 mai, Vincent Boileau-Autin (indépendant), premier marié gay de France, sera au centre LGBTQI Salle 310 (208 W 13th St).
Le jeudi 1er juin, vous aurez l’embarras du choix. Le candidat indépendant David Lawson organise son dernier meeting de campagne à New York, au 625 Main Street sur Roosevelt Island dès 6:30pm. L’événement sera également retransmis sur son Facebook live @davidlawson2017 . Infos et inscriptions ici
Au même moment, le député sortant Frédéric Lefebvre sera au consulat de France. Infos et inscriptions ici
Et la candidate-suppléante de La République en Marche, Pascale Richard, se rendra au Bar Lee’s de Mamaroneck à 7pm pour défendre la candidature de Roland Lescure. Infos et tickets ici