A l’occasion du centenaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le premier conflit mondial, le National Museum of American History, la Library of Congress et le National Air and Space Museum organisent expositions et événements pour se souvenir.
Organisées tout au long du printemps, les manifestations explorent la plupart des éléments qui ont marqué la “Grande Guerre”, du rôle des femmes à l’évolution de la médecine de guerre en passant par l’explosion de la propagande.
Le National Museum of American History inaugurera, tout au long du mois d’avril, plusieurs expositions. Juqu’au 31 janvier 2018, le musée présente “Advertising War: Selling Americans on World War I“, une exposition sur la propagande de guerre pendant 1914-18. C’est l’une des collections les plus importantes jamais rassemblées aux Etats-Unis, qui revient notamment sur l’iconique Oncle Sam, véritable figure de proue de la propagande américaine.
Autre personnalité incontournable de l’histoire des Etats-Unis dans la première Guerre Mondiale: le général John J Pershing. Il fait l’objet d’une exposition “Gen. John J. Pershing and World War I, 1917-1918“. Il fut notamment célèbre pour avoir mené la dernière offensive du conflit dans la Meuse poussant l’armée allemande à la reddition. L’exposition sera en place du 6 avril au 31 janvier 2018.
Le musée présentera aussi deux autres expositions dès le mois d’avril. Une sur la médecine moderne et la Première Guerre Mondiale, ainsi qu’une exposition sur les uniformes féminins pendant la guerre, du 6 avril au 31 janvier 2018. Pour l’occasion, les rendez-vous “American History (After Hours)” organiseront une soirée spéciale autour des femmes pendant la Première Guerre Mondiale le jeudi 13 avril de 6:30 pm à 9pm.
La Library Of Congress présentera dès le 4 avril et jusqu’au 19 janvier 2019, “Echoes of the Great War: American Experiences of World War I“, une exhibition qui s’intéresse plutôt aux conséquences du premier conflit mondial. La conclusion de la paix, la redéfinition des frontières en Europe, ou encore le retour des soldats américains, seront abordés dans cette exposition aux supports et formats multiples.
Enfin, le National Air and Space Museum organisera, tout au long du printemps, une série de projections cinématographiques avec “Hollywood goes to war : World War I on the big screen“. La sélection de longs-métrages explore, sur plus de 50 ans d’histoire cinématographique, la représentation du premier conflit mondial dans le cinéma américain. La première projection aura lieu le 7 avril à 7pm avec “The Fighting 69th” de William Keighley. Sorti en 1940, le film est centré sur l’histoire et le rôle du 69ème régiment d’infanterie de l’armée américaine.
Les musées de Washington commémorent la Première Guerre Mondiale
"La Première Guerre Mondiale est un conflit oublié aux Etats-Unis"
Le 6 avril 1917, le président américain Woodrow Wilson déclarait la guerre à l’Allemagne et embarquait les Etats-Unis dans la “Grande Guerre”. Pour marquer le centenaire de ce moment charnière dans le conflit, une série de commémorations prendra place pendant tout le mois d’avril et au-delà sous la houlette de la US World War 1 Centennial Commission mise en place sous Barack Obama.
Point d’orgue de ces commémorations: une grande cérémonie à Kansas City, ville du National World War One Museum and Memorial, en présence de plusieurs dignitaires, dont le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Donald Trump et le vice-président Mike Pence ont été invités, mais aucun des deux n’a confirmé sa présence pour le moment.
Monique Seefried, elle, sera bien là. Cette Franco-américaine qui habite Atlanta, ancienne présidente de l’organisation International Baccalaureate, fait partie des commissaires qui supervisent les cérémonies du centenaire. Interview.
French Morning: On dit que la Première Guerre Mondiale est un conflit oublié aux Etats-Unis. Etes-vous d’accord ?
Monique Seefried: Je suis tout à fait d’accord avec ce constat. Je l’explique de plusieurs manières. L’une est liée au fait que, même s’il y a eu 2 millions d’Américains envoyés en France, seul un quart s’est battu. Pour ce quart, les jours de combat ont été assez réduits, à l’exception de certaines unités qui se sont battues entre 150 et 200 jours. Mais par rapport aux quatre ans de combats qu’ont vécus les Français, les Anglais et les Allemands, c’était moins marquant.
Ensuite, le conflit n’était pas sur leur sol. C’était très loin, avec une énorme censure de la presse. Les soldats ne pouvaient pas raconter où ils étaient et ce qu’ils faisaient. Quand les soldats sont revenus, très rapidement est arrivée une crise économique assez forte et les priorités ont été bouleversées. Puis, la Seconde guerre est arrivée à son tour. Toute la génération des adultes actuels sont des enfants de gens qui ont servi dans cette guerre-là qui, pour les Américains, a commencé par une attaque sur leur sol à Pearl Harbor.
Le point le plus important: les causes de cette Première guerre sont beaucoup trop compliquées à comprendre aux Etats-Unis. La Seconde Guerre était beaucoup plus claire et nette, les bons et les méchants étaient plus clairement identifiables. Cela joue vraiment un rôle important. Cette Première guerre avait aussi profondément divisé l’opinion américaine car il y avait beaucoup d’Américains d’origine allemande, conséquence d’une émigration très importante. Il faudra attendre la Première guerre pour qu’on cesse d’enseigner l’allemand dans un certain nombre d’écoles.
Aussi, l’Amérique n’a pas capitalisé sur son rôle dans la victoire car le Sénat n’a pas ratifié le traité de Paix et les Etats-Unis se sont renfermés dans leur isolationnisme. La Première guerre n’a pas été un moment de gloire dans la politique intérieure américaine contrairement à la Seconde.
Ce qui est paradoxal, c’est que ce conflit a fait plus de 116 000 morts américains, soit plus que la guerre du Vietnam et la guerre de Corée réunies…
En six mois de combat, il y a eu plus de morts directs et indirects (de maladies, ndr) que lors de ces deux conflits qui ont duré des années. Les Américains ont érigé plus de monuments aux morts après la Première guerre que la Seconde. Pendant les 20 ans entre les deux guerres, ils ont véritablement honoré leurs soldats et leurs morts. Mais, à la différence du Vietnam, il n’y a plus aujourd’hui de vétérans pour représenter les soldats de 14-18. Or, aux Etats-Unis, ils jouent un rôle essentiel dans les commémorations.
Le problème de fond est qu’on accorde moins d’intérêt à l’Histoire aux Etats-Unis qu’en Europe. Cette situation peut-elle changer ? Je suis assez peu optimiste. Il y a deux problèmes principaux: du fait de l’organisation de la formation des enseignants, ils ne sont pas spécialisés dans la matière qu’ils doivent enseigner, mais sur les techniques d’enseignement. Dans beaucoup de cas, il leur manque la passion du sujet pour intéresser les élèves. C’est particulièrement dommageable pour l’Histoire car si vous n’avez pas un prof passionné, la matière vous passera complètement au-dessus de la tête ! L’autre problème, très grave, c’est que les écoles sont financées au niveau du district. Cela veut dire que si vous êtes dans un district pauvre, votre école n’aura que très peu de financements. Tant qu’on laissera ce système en place, vous n’aurez pas de véritable droit à l’éducation aux Etats-Unis.
En quoi ce désintérêt pour la “Grande Guerre” complique-t-il le travail de la Commission ?
Bien qu’ayant été créée par le Congrès, la Commission est financée par des financements privés. La recherche de fonds concentre une grande partie de nos efforts. C’est la grande différence avec la France et d’autres pays européens et l’Australie qui ont des gouvernement qui ont soutenu l’effort de commémoration. Cette situation s’explique par les contraintes budgétaires et le manque de connaissance de cette guerre chez la plupart des élus.
Comment la Première Guerre Mondiale a-t-elle changé les Etats-Unis ?
Elle a placé les Etats-Unis sur la scène mondiale. Avant, les grandes puissances européennes n’y faisaient pas vraiment attention. Autre point important: la guerre a unifié le pays. Les Etats-Unis vivaient dans la mémoire de la Guerre civile, qui avait entrainé des pertes énormes, des tranchées et le genre de blessures que nous avons vécues pendant la guerre. Or, dans le sud des Etats-Unis, on se considérait encore comme des confédérés. La Première guerre a été l’occasion pour les millions d’hommes partis se battre de se rencontrer et de revenir en se sentant Américain au lieu de se sentir comme des gens du Sud et des gens du Nord.
Où en est le projet de mémorial dédié aux morts de la Première guerre mondiale à Pershing Park à Washington DC ?
Le projet est en cours, enfoui dans la bureaucratie pour obtenir les permis des différentes commissions impliquées. Normalement, on devrait pouvoir poser la première pierre le 11 novembre 2017.
Propos recueillis par Alexis Buisson
La Patrouille de France à Washington : des « regrets » mais de la fierté
Un dimanche nuageux et frisquet, un lundi ensoleillé et quasi estival : la météo a joué un bien mauvais tour à la Patrouille de France lors de son passage à Washington.
Le survol de la capitale fédérale, qui devait avoir lieu dimanche 26 mars à 1pm, a dû être annulé au dernier moment. Mais pas question pour autant de bouder le plaisir de rendre hommage à ces pilotes d’exception lors d’une réception organisée lundi à l’ambassade de France.
« On aurait adoré survoler Washington et rapporter de belles images de la patrouille avec tous les monuments qui sont ici. Le Lincoln Memorial en toile de fond derrière la Patrouille de France, c’est l’image que j’avais imaginée, c’est ce pourquoi on avait travaillé, en calculant les distances pour avoir le meilleur rendu », confie le Capitaine Hervé Aubert, leader solo de la Patrouille de France 2017.
Les « regrets » sont d’autant plus grands que la Patrouille de France avait obtenu une autorisation de survol exceptionnelle dans une ville où les restrictions aériennes sont très fortes. « Il était prévu qu’on vole 1.500 mètres au sud de l’axe principal entre le Capitole et le Lincoln Memorial, d’est en ouest. On aurait fait deux fois ce trajet-là, photo d’abord et vidéo ensuite. Et on aurait survolé le Pentagone. On était honorés et fiers », explique le Capitaine Hervé Aubert.
Mais dimanche en fin de matinée, le plafond nuageux était à 700 pieds alors que le minimum exigé pour décoller est fixé à 2.000 pieds. Pas question de prendre le moindre risque. « Quand on prend la décision d’annuler, il faut le faire froidement mais on se dit toujours que c’est dommage de ne pas aller jusqu’au bout ».
« Quand j’ai regardé le ciel dimanche, j’ai su que ça ne valait pas la peine de sortir. Mon père était ‘météo’ dans l’aviation civile. Mon grand-père Maurice a combattu pendant la Seconde guerre mondiale », raconte de son côté Christiane Ciccone. Mais nuage ou pas nuage, pas question pour cette Française, présidente de l’association Français du Monde, de rater la venue de la Patrouille de France à Washington. Lundi soir, c’est à l’ambassade de France qu’elle est venue récolter… les autographes des pilotes ! « Les avions, c’est de famille », glisse-t-elle avec un grand sourire.
Pour l’ambassadeur Gérard Araud, « le bleu-blanc-rouge de la Patrouille de France symbolise l’amitié », la France et les Etats-Unis. « Nous sommes des partenaires de premier plan. Nous sommes vos plus vieux alliés. Et aujourd’hui, nous sommes de nouveau côte à côte, main dans la main, partenaires dans notre combat commun contre le terrorisme ».
La Patrouille de France va désormais prendre la direction de la Floride puis, entre autres, de Kansas City le 6 avril pour la cérémonie officielle du centième anniversaire de l’entrée en guerre des États-Unis. Mais les pilotes n’en ont peut-être pas tout à fait fini avec Washington. « Maybe on our way back » (« peut-être sur le chemin du retour »), a-t-on entendu à la toute fin de la réception. Affaire à suivre…
Un rendez-vous avec Benjamin Millepied à Beverly Hills
Quel amateur de danse n’a jamais rêvé de poser des questions à Benjamin Millepied ?
Organisé par la fondation Gabriella le mardi 18 avril à 6:30 pm au Wallis Annenberg Center for the Performing Arts, “An evening with Benjamin Millepied” offrira au public l’opportunité d’interroger l’artiste, sur sa carrière de danseur de ballet professionnel, son passage comme directeur de l’Opéra de Paris, mais aussi ses inspirations en tant que fondateur de LA Dance Project. Après avoir dégusté vin et petits fours, une démonstration de ballet suivra.
Ancien élève du ballet de Lyon, Benjamin Millepied a débuté la danse auprès de sa mère Catherine Flori, à l’âge de 8 ans. Il est passé par des compagnies prestigieuses, devenant le danseur principal du New York City Ballet en 2011. En tant que chorégraphe, il a travaillé avec plusieurs grandes institutions artistiques et culturelles, dont le Metropolitan Opera, le Ballet de l’Opéra de Paris et le Ballet de Genève. En 2009, il participe comme chorégraphe au thriller à succès “Black Swan”, de Darren Aronofsky.
Installé à Los Angeles depuis 2012 (avec une pause parisienne pour diriger l’Opéra de Paris), il y a fondé la compagnie LA Dance Project, afin de promouvoir les artistes émergents.
Concert, expos, films: New York se souvient de la Première Guerre Mondiale
New York retourne en 1917. A l’occasion du centenaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le premier conflit mondial, les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, la commission américaine du Centenaire de la Première Guerre Mondiale et diverses associations organisent événements et commémorations tout au long du printemps pour se souvenir de ce moment charnière dans l’histoire du monde.
Le lundi 27 mars à 7pm, l’historien de Yale Jay Winter, l’expert en jazz Philippe Gumplowicz, Mary Ann Caws, spécialiste du Surréalisme, et Melik Ohanan, historien de l’art, se donnent rendez-vous à la librairie Albertine pour discuter de l’influence de 1917 sur le monde des arts. Entrée gratuite.
Le jeudi 30 mars à 5pm et le vendredi 31 mars à 8:30am, l’Université de Columbia accueillera une conférence gratuite intitulée “Time of War : City, Economy and Politics in World War I and After“. De nombreux invités seront présents, dont Gérard Araud, Ambassadeur de France aux Etats-Unis. La conférence sera centrée sur l’atout économique et financier que représentait la ville de New York de 1914 jusqu’à l’entrée en guerre.
Le mercredi 5 avril (et jusqu’en septembre) le Museum of the City of New York organise une exposition intitulée “Selling World War I in New York” dédiée à l’art de la propagande. De nombreux posters, magazines, titres de musiques ou encore des tracts qui ont fait les belles heures de la propagande new-yorkaise seront exposés. De plus, une discussion aura lieu le 5 avril à 6:30pm : elle portera sur l’influence et les liens entre la propagande de 1914-18 et le monde de l’image d’aujourd’hui.
Pour les plus mélomanes, un hommage au pianiste Paul Wittgenstein aura lieu le mercredi 5 avril à 7pm au Poisson Rouge (158 Bleecker St.). Le concertiste et compositeur avait perdu son bras droit lors du combat aux côtés de l’Autriche, son pays natal. Après la Seconde Guerre Mondiale, il passa le reste de sa vie aux Etats-Unis, se consacrant en grande partie à l’enseignement. Pour le célébrer, les musiciens joueront “Le Tombeau de Couperin” composé par Maurice Ravel, grand ami de Wittgenstein, et “Suite pour deux violons, violoncelle et piano (main gauche), opus 23”, œuvre commandée par Paul Wittgenstein.
Le jeudi 6 avril de 6:30am à 8pm, la Library of America organise une journée d’échange avec des vétérans (non-issus de la Première Guerre car ils ont disparu) et leurs familles au New York University’s Hemmerdinger Hall (100 Washington Sq. East). Des lectures d’ouvrages ou de lettres d’anciens soldats américains partis se battre en Europe en 1917 seront l’occasion d’explorer un peu plus la complexité du premier conflit mondial. Le biographe et lauréat du Prix Pulitzer A. Scott Berg, et l’auteur Sebastian Junger seront aussi présents pour discuter avec le public.
Le FIAF accueillera le jeudi 6 avril à 7:30pm un ciné-concert gratuit avec la projection du film muet “Les Ailes” (“Wings”) de William Wellman, Oscar du meilleur film lors la première cérémonie des Oscars en 1929. Le long-métrage raconte les histoires amoureuses de trois jeunes Américains, Mary, Jack et David en pleine entrée des Etats-Unis dans la Première Guerre Mondiale. Les images seront accompagnées d’un concert du Quatuor Prima Vista, un quatuor à cordes français originaire d’Auvergne.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=9&v=kr0tpKyQpkc
Les cinéphiles qui souhaiteront continuer l’expérience pourront se rendre le samedi 8 avril à 7pm à la New York Historical Society pour une projection gratuite en avant-première de “The Great War“. La mini-série documentaire explore l’histoire de la Première Guerre Mondiale depuis le point de vue des soldats américains, appelés à l’époque “doughboys”. Une discussion avec Amanda Pollak, sa réalisatrice, Richard Rubin, scénariste et l’historien Chad Williams suivra la projection.
Enfin, l’Union Alsacienne, en collaboration avec d’autres associations françaises à New York, organisera un hommage à John Pershing le jeudi 25 mai au National Arts Club. Le général est notamment célèbre pour avoir mené les troupes américaines pendant l’offensive Meuse-Argonne. Véritable réussite de l’armée américaine, l’opération a forcé l’armée allemande à demander l’armistice le 11 novembre 1918.
Les soutiens de Fillon organisent un "Grand Afterwork" à New York
On ne peut pas dire que la campagne pour la présidentielle de 2017 ait brillé par le débat d’idées. Heureusement, vous aurez l’occasion de relever le niveau autour d’un verre de vin le 29 mars à New York.
Le comité de soutien de François Fillon à New York organise un “Grand Afterwork” à la boutique Longchamp à SoHo pour parler de la “place de la France dans l’Europe et dans le monde” et échanger sur le programme du candidat LR.
L’entrée est gratuite mais l’inscription est obligatoire, la place étant limitée.
Claude Lelouch : "Les films américains m'ont fait aimer le cinéma"
“Quand on fait ce métier il faut lui consacrer sa vie entière. Ses jours, ses nuits, ses vacances. On pense cinéma, on dort cinéma, on mange cinéma, et on va au cinéma. Et ce, je l’espère jusqu’à mon dernier souffle”, confie Claude Lelouch.
Après 46 longs-métrages, plus de 50 ans de carrière et toujours le même désir dévorant de faire des films, le réalisateur est la tête d’affiche de la 13ème édition du festival de cinéma français Focus on French Cinema.
Lauréat de deux Oscars et de deux Golden Globes, le metteur en scène a toujours eu un rapport privilégié avec les Etats-Unis, où il a tourné plusieurs de ses films. “C’est un pays qui aime le cinéma, qui a de grands metteurs en scène. J’ai grandi avec les films américains et ils m’ont fait aimer le cinéma, se souvient le réalisateur. C’est le pays qui nous a libéré de la guerre. Le mot “Amérique” pour moi est rattaché au mot “Liberté”.
Durant le festival, Claude Lelouch présentera “Un Homme et Une Femme”. Réalisé il y a 50 ans, Palme d’or à Cannes, le long-métrage sera proposé en version restaurée le lundi 27 mars à Stamford (Connecticut) et lors d’une soirée au FIAF le mardi 28. “On est en train de restaurer la plupart de mes films en ce moment. C’est un moment très agréable, ça ramène beaucoup de souvenirs. Ça me permet de faire un flash-back dans ma vie”, explique-t-il.
Focus on French Cinema présentera aussi une autre oeuvre du réalisateur : “Un+Une”. 50 ans après avoir filmé Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant sur les planches de Deauville, Claude Lelouch raconte une nouvelle histoire d’amour, en Inde cette fois-ci, entre Jean Dujardin et Elsa Zylberstein. Un film réalisé à la demande des deux acteurs.
Ici, Claude Lelouch part à la rencontre de la spiritualité indienne à travers l’histoire d’Antoine, compositeur, et Anna, femme d’Ambassadeur. Tous deux découvrent l’autre et se découvrent eux-mêmes lors d’un voyage aux confins de l’Inde. Comme il l’avait fait en parcourant les Etats-Unis avec Jean-Paul Belmondo et Annie Girardot pour “Un homme qui me plaît”, Claude Lelouch nous raconte une nouvelle histoire sur fond de décor et de rencontres.
Après plus de 46 films, Claude Lelouch est catégorique: “Le meilleur scénariste, c’est la vie. C’est un scénariste extraordinaire. Qui aurait pu imaginer qu’on se tromperait d’Oscar ou que Trump serait élu ?”. Un scénariste qui, selon lui, n’est pas si pessimiste, comme certains pourraient le laisser penser. “Le monde ne va pas si mal que ça. Il y a des incendies un peu partout. Mais il vaut mieux avoir des incendies que des guerres mondiales, c’est déjà une réussite, d’autant plus que le monde est plus tolérant et raisonnable que dans mon enfance”, décrit-il.
Insatiable, à 79 ans, il vient de dévoiler son dernier long-métrage, “Chacun Sa Vie”, un film qui rassemble plus de 30 acteurs emblématiques du cinéma français, et réalisé avec les élèves de son école, les Ateliers du Cinéma, dernier grand défi du réalisateur.
“On a tous envie, à un moment donné, de transmettre ce qu’on a appris, et à travers ces ateliers j’invite tous mes camarades metteurs en scène du monde entier à venir passer une semaine à Beaune pour transmettre leur savoir”, explique Claude Lelouch. Un “lieu de rencontre” qui verra sa deuxième promotion formée dès la rentrée de septembre. Le réalisateur est aussi en pleine écriture de son prochain film intitulé “Oui ou Non ?”, “la question que l’on se pose tous toute notre vie“.
Alice Henry, En Marche : « Trump, Brexit, ça fait beaucoup d'avertissements ! »
Alice Henry arrive à vélo, et non pas en marchant, sous la pluie de San Francisco. « Je ne me suis jamais engagée auparavant », lance la jeune femme énergique, son manteau violet encore sur les épaules. À 32 ans, voilà seulement deux ans que la Strasbourgeoise a retrouvé un sens à l’action politique.
« J’ai commencé à m’intéresser de nouveau à la politique en 2014 lors de mon master en études européennes à l’université de Maastricht. Je me suis rendue compte que la politique pouvait vraiment prendre en charge et encourager la création d’emplois par exemple », retrace Alice Henry qui qualifie Emmanuel Macron de « candidat nouveau qui peut faire la différence ». Un avis qu’elle ne partage pas avec ses parents : « Mon père est professeur et très socialiste. Ma mère est ingénieure et écologiste à l’extrême. Ils ne sont pas super enthousiastes envers Macron. »
« Faire bouger les choses »
« En Marche n’est pas un parti, c’est un mouvement pour reconnecter les gens à la politique ». Voilà ce qui a séduit l’expatriée arrivée à San Francisco en 2015 et qui a rejoint, début janvier, le groupe En Marche San Francisco Bay Area, composé d’une centaine de personnes. Depuis, Alice Henry est « à fond la caisse ». Elle participe activement aux événements tout « en suivant les directives de Paris ».
« En tant que Français de l’étranger, on est face à d’autres perspectives par rapport au transport ou encore au système de santé. On nous demande de faire remonter de bonnes idées à mettre en place en France », dévoile la néo-militante. Le fait que son champion n’est pas dévoilé son programme plus tôt ne la chagrine pas. « Il attendait l’opinion de la population pour sortir son programme. Nous, on était en train de bosser dessus. Il redonne le pouvoir démocratique aux gens ! »
Alice Henry a animé un atelier sur le thème de la solidarité. Et ce n’est pas un hasard. La Française est investie dans le monde associatif : elle travaille en tant que chef de projet pour l’ONG Samasource et, pendant son temps libre, elle s’occupe de trouver des fonds pour sa start-up Shelter Tech dont l’objectif est de résoudre la fracture numérique entre la communauté tech et les sans-abris, très nombreux à San Francisco.
« Je suis impliquée dans le monde en développement. Je passe mes journées à convaincre des gens dans les autres pays pour qu’ils créent des emplois, alors pourquoi n’essayerais-je pas de changer les choses pour le pays d’où je viens ? », explique-t-elle avec la détermination de « faire bouger les choses ».
Après le premier “Grand Débat” télévisé diffusé le 20 mars dernier, Alice Henry salue « le fairplay des candidats qui ne sont pas tombés dans le piège des attaques personnelles contrairement aux débats américains ».
Entre son travail, sa start-up et ses engagements associatifs, la jeune femme vit à cent à l’heure. Pourtant, elle militera jusqu’au bureau de vote, le 22 avril. Le collectif prévoit notamment d’aller dans les écoles pour inciter les expatriés à voter. Lors du premier tour de la présidentielle de 2012, 69,6 % des Français des Etats-Unis n’ont pas voté. Face à ce taux d’abstention considérable, Alice Henry met en garde : « entre l’élection de Trump et le Brexit, ça fait beaucoup d’avertissements. Je n’ai pas envie d’avoir Le Pen à la tête de notre pays. »
Les "atmosphères" de Jessica de Vreeze s'installent au Consulat du Luxembourg
Pour sa deuxième exposition, Jessica de Vreeze a capturé des “atmosphères” plus intimes et confidentielles.
Intitulée “Portrait d’Atmosphère from Luxembourg to New York”, la collection de photographies de l’artiste est présentée au Consulat Général du Luxembourg à New York. L’exposition sera accessible sur rendez-vous (demande par mail à [email protected]) jusqu’au 20 avril. Les clichés sont disponibles à la vente.
Après avoir vécu pendant 12 ans au Luxembourg, Jessica de Vreeze, avocate de formation, a emménagé à New York où elle se consacre exclusivement à la photographie. Au Luxembourg, en France ou dans les rues de la Grosse Pomme, la Franco-américaine immortalise des scènes de vie, des lieux ou des portraits. Des fresques urbaines qui traversent les frontières, à l’image de la jeune femme.
L'abbé Grosjean, un catholique "décomplexé" à New York
“Si nous désertons l’espace public, d’autres parleront pour nous“. “Nous”, dans la bouche de l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, ce sont les catholiques français.
Le jeune prêtre, qui envisageait une carrière dans l’armée avant de devenir un médiatique défenseur du catholicisme “décomplexé” en France, est l’auteur de Catholiques, Engageons-nous, un ouvrage sorti en 2016 qui appelle les catholiques français à faire entendre leur voix dans les débats de société et à ne pas “rester sur la touche” au moment où “la France chrétienne engagée se découvre de plus en plus minoritaire“.
Il donnera trois conférences à l’Eglise Notre-Dame à Manhattan (le 30 mars) et à Larchmont (les dimanche 2 et lundi 3 avril) pour partager sa vision. “Le message catholique est attendu dans le monde, croit-il. On veut partager nos vues, pas les imposer“.
En France, l’abbé Grosjean a la réputation, dans les médias du moins, d’être une sorte de “curé 2.0”. Habitué des journalistes et des plateaux télé, il anime avec six autres religieux le blog Padreblog, qui vise à apporter un point de vue catholique sur l’actualité. Le Huffington Post l’a décrit en plein débat sur le mariage des homosexuels comme “le curé que vous devez suivre sur twitter“, ce qui n’a certainement pas fait de mal à son nombre de “followers” qui atteint plus de 34.000 aujourd’hui.
“Le côté virtuel de l’expression ‘curé 2.0’ pourrait faire oublier que je suis curé de paroisse. C’est là que se joue ma première expérience et que je nourris ma réflexion. Mon enracinement dans le terrain me prend trois-quarts de mon temps, affirme-t-il. Comme beaucoup de prêtres de ma génération, les technologies me semblent être le moyen idéal pour parler aux périphéries, comme le dit le Pape François. Casser les a priori, convaincre, dépasser les incompréhensions me passionne“.
Chargé des questions d’éthique et de politique au diocèse de Versailles, il a lancé en 2008 le Cercle Alatheia, un think tank chrétien qui organise des réunions de reflexion autour d’invités politiques, économiques, associatifs ou médiatiques.
Le mariage pour tous en 2013 marque un tournant dans son engagement. L’épisode a amorcé une “prise de conscience chez les chrétiens, dit-il. Le modèle de société que nous voulons n’est plus évident pour tous. Si on tient à ce modèle de société, il faut pouvoir l’accepter et le promouvoir. Il faut réinvestir le champ du politique, s’impliquer pour lutter contre la précarité, le respect de la vie. Cela n’est plus évident aujourd’hui“.
Ce message, il viendra le partager aux Etats-Unis. Le dimanche 2 avril, à Larchmont, il animera aussi une conférence destinée aux 15-22 ans autour de son premier ouvrage Aimer en vérité. Ces rencontres sont organisées par l’association les Amis du Collège de Bernardins basée aux Etats-Unis. “Je suis très impatient de découvrir les Etats-Unis. Je ne vais pas prétendre de tout apprendre en quatre jours mais d’après ce que je sais, la religion ne doit pas faire face à une laïcité agressive comme en France. On affiche sa foi sur les fenêtres et les voitures. Il y a quelque chose de plus libre dans le débat. Nous pouvons nous en inspirer“.
Les illustrateurs français du New York Times se montrent à New York
Depuis cinq ans, Le New York Times a commandé plus de 100 illustrations à la Haute Ecole des Arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg. L’exposition “Fit to Print” rassemble, depuis fin février, les meilleurs dessins publiés par le journal de 17 anciens élèves et illustrateurs français. Divisée en deux parties, l’exposition a lieu au siège du New York Times (620 8th Ave) jusqu’au 6 mai et l’autre à la Society of Illustrators (128 East 63rd St) jusqu’au 7 mai.
Pour la venue des illustrateurs français, deux vernissages seront organisés : le mercredi 29 mars à 7pm au New York Times et le jeudi 30 mars à 6:30pm à la Society of Illustrators. Ils participeront de plus à une “jam session” de dessins chez Albertine le vendredi 31 mars à 7pm. Dans le cadre du MoCCA Arts festival, organisé par la Society of Illustrators, deux conférences auront lieu, elles aussi en lien avec l’exposition “Fit to Print”.
Le samedi 1er avril à 3:30pm, Alexandra Zsigmond, directrice artistique de la rubrique “Opinion” du New York Times discutera avec les artistes français venus à New York de la collaboration avec le prestigieux journal. Le dimanche 2 avril à 2:30pm, une deuxième conférence abordera l’art du dessin de presse à l’international. Les deux conférences auront lieu au Metropolitan West (639 W 46th St).