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Roland Lescure, candidat en Amérique du Nord pour combattre « une extrême droite prête à tout pour arriver au pouvoir »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Il dit ne pas avoir réfléchi longtemps, reconnaît volontiers avoir été « surpris » par la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale – apprise peu de temps avant son annonce dimanche à la télévision, suite aux résultats des européennes et la victoire du Rassemblement National – mais avoir été, « évidemment », tout de suite mobilisé. « Je suis à fond », confie Roland Lescure à French Morning, peu après avoir déclaré sa candidature aux législatives des 29 juin et 6 juillet (30 juin et 7 juin en France), pour le siège de député des Français d’Amérique du Nord. Un poste qu’il a occupé un peu plus de cinq ans avant sa nomination rue de Bercy en août 2022. Le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie ne quittera pas le gouvernement, mais promet une campagne combative et de terrain avec Christopher Weissberg « à ses côtés », son suppléant qui l’a remplacé durant vingt-deux mois.

« Une extrême droite à plus de 35% aux élections européennes, prête à tout pour arriver au pouvoir, ça nous force à agir et à réagir », explique Roland Lescure. Il veut aller vite : la campagne sera courte – moins de trois semaines dans l’une des plus grandes circonscriptions – et le scrutin serré. Même si aux européennes, la liste macroniste menée par Valérie Hayer est arrivée en tête aux États-Unis –au Canada, c’est la  liste socialiste de Raphaël Glucksmann qui l’a emporté-, Roland Lescure sait qu’il va devoir convaincre. Au premier tour des législatives de 2022, il ne l’avait emporté que de deux points et demi sur sa rivale NUPES Florence Roger, avant d’être réélu pour un deuxième mandat au second tour. « Mais depuis, les masques sont tombés, s’exclame le candidat Renaissance. On sait que cette gauche, c’est le chaos organisé de manière systématique à l’Assemblée nationale, ce sont des compromissions avec des groupes qui sont loin de la République, c’est la volonté d’essentialiser un conflit qui, évidemment, nous concerne tous mais qui n’est pas un conflit français (celui du Moyen-Orient), une France Insoumise dont les ambiguïtés poutiniennes se sont exprimées depuis deux ans ». Le ton de la campagne est donné, même si les adversaires politiques qui se présenteront face au ministre de la majorité présidentielle ne se sont pas encore déclarés.

Roland Lescure compte défendre son bilan, comme l’instauration du vote électronique mis en place durant son premier mandat de député et qui sera ouvert, rappelle-t-il, pour ces élections, mais aussi celui de son parti et le choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. « On se trompe rarement quand on demande aux Françaises et aux Français de se prononcer via le suffrage universel » assure-t-il, balayant d’une main l’impression, par son retour en campagne pour la députation, d’aveu d’échec de la majorité avec la possibilité d’une arrivée du Rassemblement National au pouvoir. « J’étais en quelque sorte, depuis deux ans, loin des yeux, près du cœur. Je serai à nouveau près des yeux et près du cœur » dit-il avec le sens de la formule qui le caractérise. « Je souhaite représenter, à l’Assemblée nationale, la voix et la voie des Français d’Amérique du Nord qui portent ces valeurs de liberté, d’ouverture sur le monde – qui leur sont si chères, eux qui ont vécu ce que c’était d’avoir une extrême droite au pouvoir avec la présidence de Donald Trump – et de lutte contre les discriminations. »

« Face à l’histoire, conclut le candidat macroniste en promettant de sillonner les États-Unis et le Canada pour rencontrer des Français de la circonscription, soit on ferme la porte et on rentre se cacher sous ses draps pour pleurer, soit on se lève et on va au combat. J’ai évidemment choisi la deuxième option ».

Vie d’Expat : J’ai perdu ce qui était le plus important à mes yeux, une vie de famille 

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, Valérie nous raconte son mariage et sa séparation.

« Avec Dave, on s’est rencontrés au bar d’un restaurant. On attendait nos tables. Je vivais à LA depuis cinq ans, mon rêve d’adolescente. J’avais commencé par un stage dans l’entertainment et j’y suis resté. Dave était musicien. Pas le genre tatoué et cheveux longs. Plutôt homme des bois, bûcheron. Il composait de la musique électronique et jouait dans des festivals. C’était assez sexy et en même temps, je n’avais pas envie d’un copain qui dépende de moi financièrement. Ma carrière progressait bien. J’avais de l’ambition. Je croyais en l’égalité homme/femme. Je voulais quelqu’un comme moi. 

Mais Dave était différent des hommes que j’avais rencontrés auparavant. Il était curieux, cultivé, il connaissait un tas de choses. J’avais besoin de ça. Mes parents sont des intellos, professeurs en université. Dès la première rencontre, ils sont tombés sous son charme. Le fait qu’il plaise à ma famille a beaucoup contribué à mon envie d’aller plus loin. 

Je ne voulais pas particulièrement me marier, mais un jour de Saint-Valentin, alors que je me moquais d’une pub pour une bague en disant « Non, mais… qui demande en mariage un jour pareil ? », il m’a répondu « Moi » et m’a tendu la petite boîte. J’ai dit oui. 

Le jour de mon mariage, les gens m’ont trouvé maigrie, mauvaise mine. « Tu es malade ? » « Non. Enceinte. » Une surprise pour tout le monde, nous en premier. André est né. On habitait un one bedroom. On a déménagé et pris une nounou. 

L’argent a vite été un problème. Sa carrière de musicien n’a pas vraiment décollé et comme il était diplômé d’une bonne université, il est devenu consultant dans l’audit. Il choisissait ses missions pour s’aménager du temps, avec des périodes très intenses, souvent avant l’été. Les week-ends, il jouait ou composait. Il m’avait promis de m’écrire une chanson. Il ne l’a jamais fait. 

J’ai perdu un deuxième enfant. Ça a été très dur. J’avais une grosse pression au boulot. David ne m’a pas aidé. J’ai perdu ma foi dans l’égalité homme/femme. C’était une utopie. Dès le premier jour de nos règles, nous nous différencions des hommes. Nous apprenons à planifier, prévoir, anticiper, penser à mille choses. David m’appelait pour tout. « André a vomi. Qu’est-ce que je dois faire ? » Il ne pensait pas aux vacances, aux vaccins, à trouver une école. Je me mettais en colère. Lui, disait que je n’étais pas assez reconnaissante pour ce qu’il faisait. 

Car il préparait à manger. Tous les jours. Repas du quotidien comme dîners d’amis. C’était extraordinaire pour moi. Je n’en revenais pas de ma chance. 

Je voulais une fille, une petite sœur pour André. Lorsque je me découvre de nouveau enceinte, l’hôpital procède à plein d’examens stressants et fatigants, à cause de ma précédente grossesse. On me considère à risques. Il fallait absolument qu’ils trouvent quelque chose ! Mais ils ne trouvent rien et Charlotte est née. Notre couple disparait sous les couches. Nous ne faisions plus rien ensemble, David et moi. Et moi, beaucoup plus que lui. 

Ensuite, j’intègre un studio d’animation français. Au départ, ma double culture me gêne. Mon boss est français. Il est exaspéré par mon optimisme en toutes circonstances. Je fais une petite crise d’identité. Je consulte un pédopsychiatre pour Charlotte qui pousse de grosses colères… comme son père. La professionnelle nous suggère de passer nos repas en famille, si bien que, lorsque l’on se retrouve tous les deux, mari et femme, on ne sait pas quoi se dire. Il n’y a plus rien de naturel. David me reproche de tout critiquer. « Mais non ! Je ne critique pas ! J’observe ! Je constate! » En bonne Française, quoi !

Entre-temps, on a déménagé et on s’est séparés de notre nounou qui prenait en charge tellement de tâches du quotidien… Qui me reviennent. Je râle, je me plains, et en même temps, je fais. C’est plus simple que d’avoir à répéter mille fois : « Tu as inscrit André aux after-schools ? » 

La vraie dépression arrive quand on sort du Covid. J’avais tenu jusque-là. Je m’effondre. Impossible de trouver un psy à cette époque. J’aurais dû insister. Je me limite aux antidépresseurs. On entame quand même une thérapie de couple pendant un an. On se reproche la même chose, David et moi : « Tu ne vois pas tout ce que je fais pour toi ! »

David est de plus en plus irritable. L’alcool commence à être un problème. Sa mère meurt. Je comprends que c’est dur. Il décroche une mission de trois semaines assez loin de la maison. Je lui propose de vivre chez des amis qui ont une maison de campagne, juste pour qu’il me dise non. Et il me dit oui. Il parle même de « pause dans notre relation ». Je suis prise de cours. Mais il a le deuil de sa mère à faire. Je prends sur moi. Il part pour sa mission. André tombe malade. Il n’arrête pas de vomir. 

À son retour, David m’annonce qu’il me quitte. Quoi ? Sans même en parler ensemble ? Comme ça ? Oui ! Comme ça. Décision unilatérale. Je perds ce à quoi je tenais le plus : une vie de famille avec un papa et une maman pour mes enfants. Eux non plus n’ont rien vu venir. « Mais vous ne vous disputez jamais ! Pourquoi ? » « Parce que papa n’est plus heureux. Parce que papa a besoin de vivre seul ». Il prend un appartement à dix minutes. 

Nous avions prévu avec des amis un été tous ensemble sur un bateau. « Invite David, proposent-ils. C’est trop bête. » La pire idée du monde, coincés en mer. Mais j’accepte. Pour les enfants. Et puis, un matin, au beau milieu de l’océan, ma fille qui demande « C’est qui ? » en me tendant le téléphone de son père. Un texto de l’autre. L’amoureuse de papa. Il m’avait pourtant juré que non. Yeux dans les yeux. Tout le monde m’avait prévenue, pourtant. Ma mère. Mes amies. J’étais persuadée que non. Je n’étais pas seulement quittée, mais trompée aussi. 

J’entame la procédure de divorce en prenant une avocate musclée. Mon conseil : si vous trompez votre conjoint, faites attention à vos factures de carte de crédit. Vous devrez rembourser la moitié des montants que vous avez dépensés avec l’autre. La procédure n’en finit pas. Je croyais que la loi serait de mon côté, mais c’est 50/50. Torts partagés. Vraiment ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

Avec du recul, je pense que j’aurais dû ne rien dire à l’époque où je me plaignais de tout faire. J’aurais dû accepter le déséquilibre. Quitte à ne pas être heureuse, puisque ma famille était ce à quoi je tenais le plus. Dave n’aurait pas été aussi malheureux et il ne m’aurait pas quittée. 

Voilà pour mon histoire que j’ai pu écrire sans pleurer. Je suis fière de moi, du chemin que j’ai parcouru. 

Depuis vingt ans, je n’ai jamais envisagé retourner en France. Et pourtant, ma mère m’a tellement manqué ! Mais là, j’attends le résultat du divorce. Alors, peut-être, je reviendrai. J’ai 45 ans. Toute une vie devant moi. Mais sans doute pas avec un Américain. » 

La réponse de French Morning

Merci, Valerie pour ce récit de vie. Nous espérons que la suite sera des plus heureuses. En conclusion de son livre, Les renoncements nécessaires, Judith Viorst nous délivre un message plein de sagesse.

« Voici ce que j’ai appris dans l’exploration souterraine de ma vie  :

Que tout au long de notre vie nous quittons, nous sommes quittés et nous renonçons à une grande part de ce que nous aimons. La perte est le prix de la vie.

C’est aussi la source de presque tous nos progrès et nos gains. Faire son chemin de la naissance à la mort, c’est aussi faire son chemin à travers la douleur de devoir renoncer et renoncer encore à une partie de ce qui nous est cher. Nous devons composer avec nos pertes nécessaires. Nous devrions comprendre comment ces pertes se rapportent à nos gains.

Car, en quittant la béatitude aux délimitations floues de l’unicité mère/ enfant, nous devenons un être conscient, unique et séparé, échangeant l’illusion de refuge et de sécurité absolus contre les glorieuses angoisses de l’autonomie.

En nous inclinant devant l’interdit et l’impossible, nous devenons un être moral, adulte et responsable, qui fait la découverte – à l’intérieur des limites imposées par la nécessité – de ses libertés et de ses choix.

En renonçant à nos folles espérances, nous devenons un être capable de connexions amoureuses, troquant ses visions idéales de l’amitié, du mariage, des enfants et de la vie de famille impeccable contre les imperfections savoureuses de ces rapports qui ne sont qu’humains.

Puis en nous retrouvant confrontés aux pertes nombreuses qu’amènent la mort et le temps, nous devenons un être capable de prendre le deuil et de s’adapter, trouvant à chaque étape des occasions de transformations créatrices. » 

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Avec «Kooza», le Cirque du Soleil prend ses quartiers d’été à Laguna Hills

Il arrive à point nommé pour les vacances ! Jusqu’au dimanche 4 août, « Kooza », l’étonnant spectacle du Cirque du Soleil, pose son Grand chapiteau à Laguna Hills, dans le Comté d’Orange (avant Santa Monica, d’octobre à décembre). Acrobaties époustouflantes au sol et dans les airs, costumes et maquillages travaillés jusque dans les moindres détails, surprises, rires et frissons… Tous les ingrédients sont là pour embarquer petits et grands dans un univers foisonnant, aux costumes inspirés aussi bien de l’Inde que de «Mad Max».

« Kooza » -inspiré du mot sanscrit « koza », qui signifie « boîte », ou « coffre »- démarre dans une boîte d’où surgit, tel un diable à ressort, l’un des personnages principaux, le Trickster. C’est le début d’une suite de rebondissements orchestrés par les 54 artistes de la célèbre troupe québécoise. Pendant 100 minutes, acrobates, clowns, musiciens, équilibristes, contorsionnistes, funambules, et personnages loufoques se succèdent sur scène, accompagnés par six musiciens et deux chanteuses, dans des numéros à couper le souffle.

Créé en 2007, « Kooza » est la 20e création originale du Cirque du Soleil. Le spectacle a déjà rassemblé 8 millions de spectateurs à travers 65 villes dans plus d’une vingtaine de pays. À Laguna Hills, les représentations ont lieu en semaine (mercredi, jeudi et vendredi soir) et le week-end, l’après-midi et le soir. Les tickets, en vente à partir de 55$ (25$ pour les enfants), sont disponibles ici, avec des offres spéciales pour les familles.

La liste macroniste de Valérie Hayer en tête des européennes aux États-Unis

Le « pari à haut risque » d’Emmanuel Macron ne vous a pas échappé dans la presse française et américaine ce lundi 10 juin, après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Si le chef de l’État vient de subir une défaite cuisante en France avec la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, les résultats du vote des Français de l’étranger devraient lui mettre un peu de baume au cœur puisque la liste menée par Valérie Hayer arrive en tête dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis.

La liste macroniste a en effet recueilli 29,75% des voix dans l’ensemble des dix circonscriptions consulaires, avec des scores bien plus élevés dans celles de San Francisco et d’Atlanta (38 % des voix récoltées dans chacune d’elles), ainsi que dans celles de New York et Boston (35% des voix).

Comme en France, la percée des socialistes a marqué le scrutin européen aux États-Unis : la liste emportée par Raphaël Glucksmann arrive en deuxième place avec 17,9% des suffrages. C’est à la Nouvelle-Orléans (26,8%) et à Washington (25,8%) que les socialistes enregistrent leurs scores les plus élevés.

Viennent ensuite les listes des écologistes menée par Marie Toussaint (9,14%), des Républicains de François-Xavier Bellamy (7,2%) et des Insoumis de Manon Aubry (6,5%). À l’extrême droite, la liste de Reconquête emportée par Marion Maréchal réunit 5,9% des voix. Comme pour les précédentes élections, ce sont les électeurs de la circonscription de Miami qui ont le plus voté pour la liste Reconquête avec 19,6% des suffrages enregistrés, et ceux de la circonscription de Houston avec 12% des voix. Elle devance celle de Jordan Bardella pour le RN qui n’arrive qu’en sixième position avec 4,8% des voix (17% à Miami, 9% à Houston).

Le taux de participation frôle les 16% aux Etats-Unis pour ces Européennes avec 23.421 suffrages exprimés, à peine plus qu’en 2019. C’est dans la circonscription de New York que la mobilisation des électeurs a été la plus forte : elle a atteint 17%. Pour connaître les résultats au Canada, l’article de Maudits Français.

Scrutins les 29 juin et 6 juillet en Amérique du Nord

Il s’agit des sixièmes élections législatives anticipées décidées sous la Ve République, les premières convoquées à l’issue d’un scrutin européen. Elles se dérouleront en France les dimanches 30 juin et 7 juillet mais la veille aux États-Unis, le samedi 29 juin pour le premier tour et le samedi 6 juillet pour le second tour.

Le vote électronique (décret ici) sera ouvert pour permettre à de nombreux électeurs des États-Unis, qui n’avaient pas prévu de se trouver sur le lieu de leur bureau de vote à cette période, de choisir leur député. Il sera accessible du 25 au 27 juin pour le premier tour, et du 2 au 4 juillet pour le second tour. « Pour pouvoir voter en ligne, votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone mobile doivent être à jour dans votre dossier consulaire » précise la conseillère des Français de l’étranger Pascale Richard sur ses réseaux sociaux. À vérifier donc sur le site service-public.fr.

Que vous soyez aux États-Unis ou en vacances, le vote mode d’emploi pour ces législatives anticipées : notre article ici.

Un ticket Lescure-Weissberg pour l’Amérique du Nord

C’est confirmé, Roland Lescure retourne en campagne. Le ministre délégué Renaissance chargé de l’Industrie et de l’Énergie l’a confirmé à French Morning : il se représente au siège de député des Français d’Amérique du Nord avec, comme en 2022, Christopher Weissberg pour suppléant. Ce dernier l’avait remplacé quand il avait été appelé au gouvernement. Roland Lescure a occupé ce poste de député durant près de 5 ans, de 2017 à 2022. a accordé à French Morning sa première interview depuis l’annonce de sa candidature : article ici.

Les candidatures pour ces législatives anticipées devront être déposées entre les mercredi 12 et dimanche 16 juin 18h, heure française. La campagne électorale pour le premier tour débutera le lundi 17 juin.

Les résultats aux États-Unis

Participation par circonscription consulaire : 

Résultats du scrutin par liste :

  • Valérie Hayer, Renaissance – MoDem – Horizons : 29,75%
  • Raphaël Glucksmann, Parti socialiste – Place publique : 17,9%
  • Marie Toussaint, Europe Ecologie – Les Verts : 9,4%
  • François-Xavier Bellamy, Les Républicains : 7,2%
  • Manon Aubry, La France insoumise : 6,5%
  • Marion Maréchal, Reconquête : 5,9%
  • Jordan Bardella, Rassemblement national : 4,8%
  • Les résultats pour les 31 autres listes ici 

Yann Librati (Francophonia) : Tisser des liens entre les enseignants de français à travers le monde

Dans cet épisode de Révolution Bilingue, Fabrice Jaumont s’entretient avec Yann Librati sur Francophonia, une initiative qu’il a lancée à Nice pour réunir chaque année plus de mille enseignants de français de 70 pays. Francophonia, plus qu’un simple centre de formation, est un pont culturel qui utilise la langue française pour unir les peuples autour de valeurs telles que l’éducation, l’interculturalité, la solidarité et le partage communautaire. 

‌La vision de Francophonia, « Apprendre de tous, savoir ensemble », vise à tisser des liens étroits entre les enseignants de français à travers le monde, enrichissant ainsi l’éducation et la culture partagée. Yann Librati, actif dans la communauté niçoise, aspire par son action à construire un espace économique francophone uni, ancré dans les principes de l’économie sociale et solidaire.

Brèves new-yorkaises : Venez fêter votre embonpoint à la plage!

L’actualité de la semaine à New York a largement été consacrée à un de ces coups de théâtre dont la ville est familière, dès qu’il est question d’argent : l’abandon du péage pour entrer sous la 60e. Pendant ce temps, les moustiques ont commencé leur rush sur nos jolies peaux et un gros serpent a tenté de rentrer dans un appartement de l’Upper West Side. Bonne semaine !

? Coup de théâtre ! Kathy Hochul a repoussé sans date la mise en place du péage à 15$ qui devait taxer tout automobiliste entrant à Manhattan sous la 60e. C’était pourtant une question de jours. La gouverneure de NY a estimé que le coût de la vie avait suffisamment augmenté – on ne peut pas dire le contraire – et qu’un tel péage ralentissait la reprise économique de la ville. Alors, longue vie aux SUV à Manhattan ! 

❌ L’homme qui avait frappé « au hasard » des rues de New York l’acteur Steve Buscemi – et un autre passant moins connu dans les dix minutes qui ont suivi -, a été inculpé. 

? Un python d’un bon mètre cinquante a été capturé dans un jardin de l’Upper West alors qu’il tentait d’entrer dans un appartement situé en basement. La police enquête pour déterminer les raisons de sa présence. 

Ⓜ️ L’argent apporté par le péage urbain pour entrer sous la 60e aurait servi à financer l’accessibilité des stations – presque aucune ne l’est pour les personnes en chaise roulante ou trop âgées pour prendre les escaliers – mais aussi la continuation de la ligne 2 jusqu’à East Harlem sur la 106e, 110e et 125e. Les projets sont gelés dans l’attente de nouveaux financements. Mais la gouverneure a un plan : augmenter les impôts. 

? Ne montrez surtout pas cette carte aux moustiques : elle indique où le département de la Santé et de l’Hygiène mentale prévoit de pulvériser en masse des insecticides – principalement autour des marais et des zones humides du Bronx, de Queens et de Brooklyn. 

? Et encore une incroyable innovation à New York qui lance le programme “Ur In Luck“* pour améliorer l’accès aux toilettes publiques, avec 46 nouvelles toilettes et 36 rénovations prévues sur cinq ans ! Le tout, soutenu par Google Maps désignant les emplacements de ces fameuses toilettes publiques. C’est fou, non ?

* Merci à Alexis Buisson de m’avoir expliqué le jeu de mots « Ur In = Urine ». 

? 250.000 New-Yorkais à faible revenu louent leurs appartements grâce à des bons d’achat qui limitent leur participation à un maximum 30% de leurs revenus, le reste étant payé par le gouvernement.

Ⓜ️ Une légende urbaine lie le prix d’une part de pizza à celui du métro. Pendant des années, il était possible de prévoir l’augmentation de l’un en suivant l’évolution de l’autre. Mais c’est terminé. Aujourd’hui, une part de pizza coûte entre 3$ et 4$ et un ticket de métro moins de 3$. Mais qui sait ce que la MTA nous réserve pour l’été…

✅ New York est susceptible de devenir le premier État du pays à empêcher Meta et TikTok d’utiliser des algorithmes addictifs à destination des enfants et des adolescents.

? Les législateurs de New York ont conclu un accord cette semaine pour obliger les entreprises à réduire de 30% en 12 ans la quantité de plastique qu’elles utilisent pour emballer leurs produits. Mais alors, que vont devenir les tomates étiquetées et emballées individuellement ?

? Après la mort du petit Reimi Miguel Gomez Fernandez, en 2021 dans un incendie de maison dû, selon les enquêteurs, à une batterie défectueuse utilisée dans le scooter électrique de son père, la famille du garçon a tenté de poursuivre le détaillant et fabricant de batteries. Mais la société qui possédait le magasin où son père avait acheté le scooter a été dissoute le mois suivant le dépôt de la plainte. Par ailleurs, le fabricant qui semble avoir fabriqué la batterie était basé en Chine et n’a pas pu être tenu responsable.

? L’enseigne « Le Printemps » ouvrira sa première succursale à New York l’été prochain. Il ne manque plus que l’ouverture d’un Monoprix pour que les Parisiens vivant ici arrêtent de se plaindre. 

? Saviez-vous que vous pouvez acheter de véritables Charentaises made in France dans la boutique du MoMa ?

?‍? La beauté sauvera peut-être le monde, mais pas Verōnika : le surnommé « plus beau » restaurant de New York est sur le point de fermer en raison du déménagement du centre photographique Fotografiska qui l’abrite.

? Si elle est votée, la loi « sur les voyages dans la dignité » rendra obligatoires d’ici 2030 les tables à langer pour adultes âgés ou porteurs de handicap. Réglables en hauteur, ces tables devront être proposées dans les lieux publics d’une capacité supérieure à 2 500 personnes. 

? La police de New York a confisqué l’an dernier 18.430 scooters, vélos et VTT motorisés illégaux et non enregistrés, et déjà 13.000 cette année. 

? La chaîne de restaurants RedLobter doit faire face à une dette d’un milliard de dollars et prévoit de fermer une centaine d’établissements dont celui de Times Square. 

? Le tueur en série présumé Rex Heuermann est accusé de deux autres meurtres. L’incroyable histoire du Long Island Killer racontée par l’auteur de ces brèves ici

? Le nombre de caméras filmant les intersections des carrefours dangereux devrait passer de 150 à 600. La présence de caméras aurait réduit de 73% les infractions. 

? Vous êtes toutes et tous invités à célébrer votre embonpoint le samedi 22 juin sur la plage de Jacob Riis, lors de la premières « Fat Beach Day » de New York. 

? Vous ne saviez pas très bien comment parler de vos armes à feu à vos enfants ? Heureusement, l’école est là pour vous aider à trouver les bons mots. 

? Si, comme nous, vous avez raté la journée du donut, le 7 juin dernier, vous pouvez toujours vous rattraper avec cette liste de restaurants. 

? Et pour finir, les bons plans de French Morning : Yoko Ono – 91 ans – vend sa maison de Soho pour un peu plus de 5 millions de dollars. Et s’il vous reste un peu d’argent, Christie’s met en vente un rare diamant rose provenant de l’Afrique du Sud. Pour 10 millions de dollars, il sera à vous ! 

Le violoniste Virgil Boutellis-Taft au Carnegie Hall le 12 juin

Ce seront des retrouvailles particulières pour Virgil Boutellis-Taft ce mercredi 12 juin à New York. Le violoniste jouera à nouveau au Carnegie Hall avec toute sa dextérité et sa pleine liberté de mouvement. Car pendant trois ans, suite à une mauvaise chute lors d’un cours de Krav Maga, il a alterné les périodes de travail et de repos forcé, entre opérations à l’épaule et séances de rééducation. « J’ai retrouvé toutes mes sensations, assure l’artiste avec enthousiasme, de retour d’un concert à la Philharmonie de Berlin, et je savoure chaque instant de pouvoir jouer de nouveau ».

Ne plus pouvoir pratiquer l’instrument qui l’accompagne depuis son plus jeune âge, et apprendre à le maîtriser à nouveau, fut éprouvant reconnaît le musicien, mais de cette séparation est né un plaisir de jouer encore plus intense. « J’ai l’impression d’avoir ajouté des couleurs à ma palette, le spectre sonore est plus large, confesse-t-il. Toutes les émotions sont à vif : ce que je n’ai pas pu dire musicalement pendant cet arrêt du violon, je peux enfin l’exprimer. »

La salle du Zankel Hall. © Carnegie Hall

Le violoniste retrouvera le pianiste JuYoung Park, son partenaire de concert et ami depuis leur rencontre à New York fin 2015, juste après les attentats du Bataclan, lors d’un concert en hommage aux victimes au Carnegie Hall. En près d’une décennie, les deux artistes ont noué une complicité musicale très forte. « Nous pourrions jouer dans le noir, nous nous comprendrions », assure Virgil Boutellis-Taft. Le duo interprètera la Danse macabre de Saint-Saëns, Nigun de Bloch, Kol Nidrei de Brunch, Sérénade mélancolique de Tchaikovsky, ainsi que deux sonates – l’une des dernières composées par Schumann (sonate pour violon n° 1 en la mineur), et, la seconde, de Janáček.

Plusieurs pièces seront extraites d’« Incantation », le dernier album de Virgil Boutellis-Taft enregistré avec le Royal Philharmonic Orchestra à Londres. Après avoir fait ses débuts au Weill Recital Hall il y a près de dix ans, le violoniste jouera cette fois au Zankel Hall. Le concert commencera à 7:30pm.

Le ferry à New York, mode d’emploi

De l’East River à la Hudson River en passant par différentes baies et criques, les voies navigables sont nombreuses à New York. Alors, autant se jeter à l’eau et essayer le ferry, le moyen de transport le plus méconnu de la ville.

En plus d’être utile car il permet dans certains cas un gain de temps non-négligeable, c’est une option très agréable, surtout pendant l’été. Il n’y a rien de tel que de se mettre sur le pont supérieur, les cheveux au vent, et se laisser enlacer par l’air chaud des beaux jours. C’est aussi une belle manière de redécouvrir la ville sous un angle nouveau : depuis les « autoroutes bleues » qui l’entourent. Quand New York s’illumine à la nuit tombée et que vous filez à vive allure sur l’East River, cela fait son petit effet. Promis !

Le réseau

Le réseau de ferries n’est pas encore très étendu, mais il s’est étoffé depuis son lancement en 2017. Les lignes existantes relient surtout les deux rives de l’East River (Williamsburg, Greenpoint, Long Island City, Midtown Manhattan et Lower Manhattan) mais il y en a d’autres. La « Saint George Route » s’étend ainsi de Midtown West jusqu’au nord de Staten Island. La « Rockaway Route » connecte, elle, Wall Street aux plages des Rockaways dans le sud de Queens. Les bateaux sont relativement confortables et propres et équipés de points de vente de boissons et de snacks. En terme d’animaux de compagnie, seuls les chiens d’assistance sont autorisés à bord.

Si vous souhaitez organiser un « day trip » en ferry, le blog de NYC Ferry donne régulièrement des idées d’activités à faire près des docks ainsi que de commerces à visiter (foires de rue, festivals de films, marchés, magasins…).

Le prix

À 4 dollars, le prix du ticket est plus élevé que de celui du subway (2,90 dollars), à moins d’en acheter dix, ce qui fait descendre le coût unitaire à 2,75. Il est gratuit pour les enfants de moins 1,10 mètre. Chaque arrêt est équipé de bornes d’achat, mais on vous recommande de télécharger l’application « NYC Ferry » car on s’est retrouvé plus d’une fois face à des points de vente défectueux ou très lents. L’app est gratuite et très facile d’utilisation. Une fois acheté, le billet devra être activé avant l’embarquement. Il sera valable 90 jours et pourra être utilisé pour les transferts vers d’autres ferries dans les 120 minutes suivant son entrée en service.

Les vélos sont autorisés à bord, mais gardez à l’esprit que l’espace dédié est restreint. Il se peut que le personnel vous refuse l’embarquement s’il n’y a plus de place.

Les horaires

L’app a aussi l’avantage de vous donner des horaires mis à jour et de montrer la localisation des ferries en temps réel. C’est particulièrement utile quand on sait que les retards sont fréquents et qu’il peut s’écouler une bonne heure avant de revoir le prochain bateau. Hornblower, le gestionnaire du ferry, a trouvé que les retards étaient plus fréquents pendant la période estivale du fait de la hausse de la fréquentation. En plus, il n’y a pas toujours de toilettes publiques près des quais. Autant éviter d’attendre quand c’est possible.

Aller à la plage

Entre Memorial Day et Labor Day (du 25 mai au 2 septembre), les passagers qui veulent se rendre aux plages des Rockaways peuvent réserver leur place à travers le programme « Rockaway Reserve ». Celui-ci vous garantit une place sur le ferry et un accès prioritaire pendant les heures de pointe au départ de Wall Street ou du Brooklyn Army Terminal (Sunset Park) et au retour. Le coût : 10 dollars. Il n’est proposé que sur l’application. 

En juillet et août, NYC Ferry proposera aussi son « Rockaway Rocket », une liaison directe jusqu’aux Rockaways en partance de Greenpoint et de Long Island City. Les billets seront mis en vente prochainement.

Les rooftops les plus inattendus de NYC

On aime bien prendre de la hauteur à New York, dénicher de nouveaux rooftops pour boire un verre, pour dîner, et même après de nombreuses années de vie ici, on reste impressionné par la beauté des vues à couper le souffle. Il y a de nombreux toits-terrasses dans la ville, chacun a sa spécificité et son charme. On vous en a sélectionné quelques-uns.

Vue sur la skyline de Manhattan

À Williamsburg, la vue sur la skyline de Manhattan est imprenable, encore plus en haut d’un rooftop. Il y en a plusieurs dans le quartier, mais celui de l’Hoxton Hotel vaut vraiment le coup avec son délicieux restaurant le Laser Wolf, ouvert il y a tout juste deux ans. Le célèbre chef israélo-américain Michael Solomonov propose ici des petits plats à grignoter à base de salades, houmous, pitas… mais surtout des brochettes délicieuses cuites sur des braises. On aimait déjà beaucoup la cuisine méditeranéenne mais en version BBQ israélien c’est encore mieux. Notre conseil : demandez un accompagnement de ranch tehina avec des frites, elles sont à tomber. Attention ce n’est pas facile de réserver, connectez-vous sur Resy à 10am pile, 21 jours avant, ou tenter le walk-in, vous aurez peut-être une chance de vous asseoir sur l’un de leurs douze tabourets de bar. Laser Wolf, The Hoxton Hotel, 97 Wythe Ave.

Laser wolf. ©The Hoxton Hotel

Hamptons vibe

Situé au cinquième étage du gigantesque magasin RH New York, ce magnifique rooftop en plein cœur de Meatpacking District va vous donner l’illusion d’être parti dans les Hamptons le temps d’un déjeuner ou d’un dîner tellement la végétation est présente et la décoration léchée. Ce mini-parc paysager offre certainement l’une des plus belles vues du centre-ville de Manhattan, au milieu de platanes de Londres et de magnifiques buissons de jasmin. RH NY,  9 9th Ave.

Restauration Hardware Rooftop. © RHNY

Ambiance chic et décontractée

C’est vraiment ça l’ambiance au Harriet’s, sur le toit du 1 Hotel à Brooklyn, dans le quartier de Dumbo, au bord de l’eau. Ce rooftop offre une vue imprenable sur le quartier de Financial district, le Brooklyn Bridge, le Manhattan bridge et l’East River, et devient carrément magique le soir, surtout pendant l’heure dorée du coucher de soleil. Avec sa décoration bohème chic, on a comme une impression de vacances au bord de la mer tout en apercevant au loin la statue de la liberté. Harriet’s, 1 Hotel Brooklyn Bridge, 60 Furman St

Harriet’s Rooftop. © Olivia Garcin

Vue à 360° sur la ville

Il n’est pas nouveau, mais on doit avouer qu’il fait partie de nos préférés. The Roof au Public Hotel nous surprend à chaque fois tellement la vue est folle. On aime le contraste entre l’hôtel moderne et sophistiqué, et le toit très vert et réconfortant. C’est un endroit où l’on pourrait facilement passer la journée, confortablement installé dans l’un des fauteuils blancs si moelleux. The Roof, Public Hotel,  215 Chrystie St

The Roof ©Public Hotel

Le plus récent

L’opening vient tout juste d’avoir lieu. The Flower Shop Rooftop, sur le toit du Walker à Tribeca, vient de lancer sa saison d’été, en mode très relax et bien fleurie. Accoudé au bar ou confortablement attablé, vous allez aimer l’ambiance intime de cette terrasse qui surplombe le quartier de Soho. The Flower Shop Rooftop, Walker Tribeca, 77 Walker St.

The Flower Shop Rooftop. © Olivia Garcin

Deux Français ouvrent un restaurant à tacos en plein désert

Sur la route menant à Las Vegas, à 1h30 de Los Angeles, deux anciens Parisiens, Magali et Romain Azria, inauguraient il y a quelques mois leur premier restaurant GourmeTacos. Installé à Pearblossom, le long de la Highway 138, le couple a quitté le quartier de West Hollywood pour tenter l’aventure dans le désert de Mojave.

« Un peu fatigués par le rythme de Los Angeles, nous avons souhaité il y a deux ans prendre de la distance avec la ville, raconte Magali Azria. Nous avons d’abord trouvé une première maison à 1h30 de LA, qu’occupa longtemps l’acteur de James Bond, Georges Lazenby, mais qui fut touchée par les incendies de 2020. Alors nous avons atterri à Pearblossom, une ville de 2000 habitants avec les plus beaux paysages de western aux montagnes ocres et à la lumière exceptionnelle. »

Esprit bistro en plein désert

Free-lance un temps, l’ancienne designer de mode pour l’industrie du luxe (elle a notamment travaillé pour le couturier Emanuel Ungaro et BCBG Max Azria) s’associe alors à son mari, neveu du fondateur du groupe de mode BCBG Max Azria, un temps restaurateur reconverti dans l’immobilier, pour lancer un concept de restaurant original, et qui revisite les traditionnels tacos.

« L’idée est venue au cours d’un déjeuner chez Langer’s, le spécialiste du sandwich pastrami à LA, poursuit Magali Azria. Une recette super roborative que j’ai eu envie de tester sur une tortilla, bien plus légère que les tranches de pain habituelles. Le résultat a été convaincant. L’idée de décliner la tortilla à toutes les sauces, et même en version Poké, s’est imposée et nous nous sommes lancés. »

Magali et Romain Azria, les fondateurs de Gourmetacos Crédit DR
Magali et Romain Azria, les fondateurs de GourmeTacos. @ Magali Azria

D’abord proposée en extérieur, sur l’emplacement d’un parking longeant la highway, leur restaurant en plein air s’installe finalement entre quatre murs. Pas d’ambiance mexicaine dans le décor, mais quelques tableaux d’artistes locaux accrochés aux murs, et un goût de France et d’esprit bistro avec ces tables nappées carreaux rouge et blanc. « Les premiers clients ont vite débarqué, ajoute l’entrepreneure, des locaux principalement, suivis des premiers touristes et nos formules bon marché ont tout de suite plu. » 

Des recettes « secrets de grand-mère » 

Numéro un des ventes, le cheeseburger taco – où la tortilla de farine de blé remplace le taco -, se cuisine maison, à partir de viandes bio, de poivrons et « quelques secrets de grand-mère » explique Magali Azria. Suit la version taco et pastrami qui coiffe la recette orientale en troisième position, au poulet et à la sauce harissa made in France. Prétendant au podium, la nouvelle adaptation du taco façon « Korean BBQ » vient d’être lancée.

« Nous fêterons cet été le premier anniversaire de GourmeTacos, et je vous confirme que ce changement de vie total est ultra gratifiant, résume Magali Azria. L’amour peut nous faire faire des choses étonnantes ! Et si le voisinage a été un peu surpris de voir deux Français débarquer ici avec leurs tacos au cheeseburger, les gens reviennent manger chez nous avec plaisir. »

Investis à temps plein sur leur projet, les anciens Parisiens convertis à la vie désertique réfléchissent déjà à dupliquer leur concept et à imaginer une franchise.

Tenue de diva ou pyjama : Pourquoi peut-on porter n’importe quoi à New York ?

C’est ce qui nous a le plus frappé en arrivant à New York, en se baladant dans les rues de Downtown : cette totale liberté de l’outfit, ce large éventail de styles urbains qui souligne avant tout l’individualité, l’expression de soi, l’audace, la sophistication parfois. Ici, pas question de suivre une tendance, les gens sont encouragés à adopter leurs propres goûts, à expérimenter différents looks, trouver leur style, sous l’influence de la diversité démographique et culturelle qu’offre cette ville hors normes.

SoHo. © Olivia Garcin

À New York tout est permis

« L’allure de New York n’a pas d’âge, de sexe, de couleur, ou plutôt si et elle les a tous, en vrac », confie Nadège Winter, l’ancienne directrice de communication du iconique concept store parisien Colette, qui aujourd’hui poursuit une activité dans le luxe et le lifestyle. « Je suis passionnément amoureuse du style new-yorkais parce qu’il se contrefiche des conventions. Parce qu’il a donné naissance à la street culture, parce qu’il mixe l’ordinaire et l’extravagance. Parce qu’on se sent totalement libre d’être qui l’on veut, comme on veut ».

Cette liberté de porter des tenues parfois inappropriées dans leur contexte, par leur excentricité ou leur ultra simplicité, peut même devenir contagieuse. Vous vous êtes certainement déjà retrouvé en leggings toute la journée, avec votre mug de café à la main, sans même avoir fait le moindre cours de yoga ou de Pilates. Ou encore sortir votre chien le matin en pyjama et pantoufles alors que vous demandez à vos amis d’enlever leurs chaussures quand ils viennent dîner chez vous. Ce genre de comportement vous montre bien que vous n’êtes plus en France, mais bel et bien à New York.

SoHo. © Olivia Garcin

On adore se retrouver au coin de la rue, nez à nez avec des silhouettes aux allures tout droit sortie d’un club de punk rock, d’un film de Spike Lee, d’un skate-park, ou d’une série photo de Jamel Shabazz. Le rap, le rock et le preppy se croisent sans se juger. C’est ça, la liberté de cette ville. Une inconnue peut vous arrêter dans la rue pour vous dire « I love your outfit » ou encore « Where did you get your amazing coat? » Spontané et sympathique. 

SoHo. © Olivia Garcin
SoHo. © Olivia Garcin

Dernièrement, on a remarqué quelques tendances sur les pavés de SoHo, comme lors de la dernière Fashion Week : du rose partout. Pink sera t-il le new black de la prochaine saison ?

Porter un blazer directement sur un soutien-gorge, opter pour les bijoux de dents, surtout s’il ne reste plus de place sur le corps tatoué, assortir sa tenue avec celle de son chien, porter des lunettes XXL et pourquoi pas un masque de ski, oser des imprimés improbables… toutes les excuses sont bonnes pour faire preuve de créativité et d’un redoutable sens du style.

« La ville a toujours été un endroit où la mode, les tendances et le style remontent des sous-cultures, des mouvements de jeunesse, de l’art, de la musique et de la culture de la rue, inspirant les designers du monde entier, analyse Andrew Bevan, journaliste américain et ancien rédacteur de mode au Vogue US et au Teen Vogue. Les New-Yorkais n’ont pas peur d’expérimenter, d’être audacieux dans leur expression de soi et de tirer le meilleur parti de ce qu’ils ont. Le résultat implique généralement un élément inattendu. Il y a aussi une culture du jour au soir qui exige des tenues qui peuvent s’adapter à diverses circonstances tout au long de la journée, sans effort. »

SoHo. © Olivia Garcin

On se sent donc très libre à New York de porter ce qu’on veut, et si vous n’avez encore rien remarqué de tout ça, on vous conseille de suivre le compte du photographe de street look de Johnny Cirillo, watchingnewyork sur Instagram. Vous verrez, vous ne serez pas déçu !

Magnol va ouvrir une deuxième boulangerie à Houston

C’est une bonne nouvelle pour la communauté française de Houston. Après une première boulangerie ouverte dans le quartier de Spring Branch East en 2019, Magnol French Baking va ouvrir un deuxième établissement plus grand à Houston Heights, un quartier chic situé au Nord de la ville. « Notre premier établissement était surtout focalisé sur la vente en gros et à emporter. Là-bas, on aura plus de place pour accueillir nos clients et proposer des formules déjeuner », explique Otto Sanchez, le cofondateur de Magnol. « On a encore quelques mois de travaux. On espère ouvrir avant la fin de l’année 2024 ».

Un chef pâtissier formé chez Ducasse et Robuchon

Magnol French Baking est le projet entrepreneurial d’un globe-trotteur amoureux de la pâtisserie française. Originaire de San Salvador, Otto Sanchez a travaillé pour les plus grands chefs français aux États-Unis, d’Alain Ducasse au restaurant Mix à Las Vegas, à Joël Robuchon chez The Mansion dans la même ville. Il a également été le chef pâtissier du Bardessono Hotel à Yountville en Californie, et celui de l’hôtel le plus luxueux du monde, le Burj Al Arab, à Dubaï aux Émirats arabes unis, avant un retour aux États-Unis à Houston comme chef pâtissier du restaurant La Table. « J’ai eu beaucoup de chance avec tous ces voyages et expériences qui m’ont tant appris. Il fallait un peu de temps pour récolter assez d’argent pour lancer ma propre affaire. C’est ce que j’ai fait en 2019 avec l’aide de deux associés qui ne sont plus avec moi aujourd’hui », développe Otto Sanchez.

© Magnol French Baking

Magnol French Baking se présente comme « la seule vraie boulangerie traditionnelle française de Houston ». On y trouve des baguettes artisanales (3$), du pain de campagne en boule (8,5$), des croissants au beurre (4,25$) mais aussi des pâtisseries typiquement françaises comme la religieuse au chocolat et le Paris-Brest (7,25$ tous les deux). « Notre beurre vient de France, nos farines sont biologiques… On ne fait pas dans le bas de gamme », assure le boulanger pâtissier, qui revisite également certaines recettes comme le « briskepi », une baguette en épi fourrée au brisket et à la moutarde.

« Les opportunités sont nombreuses à Houston »

Très largement tourné vers la vente en gros auprès des professionnels, Magnol French Baking se félicite de l’ouverture de son nouvel établissement où l’objectif sera avant tout d’accueillir les habitants du quartier sur place. « Nous aurons 230 m2. Ça nous permettra à la fois de proposer le petit déjeuner, de servir de lieu de déjeuner la semaine et aussi de coffee-shop », commente Otto Sanchez, qui a récupéré les locaux d’un ancien restaurant de style Tex-Mex, Andy’s Home Cafe.

L’entrepreneur salvadorien s’est récemment associé à un chef pâtissier français pour ce nouveau projet, Nicolas Berrais, un ami de longue date et ancien collègue chez Ducasse et Robuchon. Le choix de Houston Heights s’est fait naturellement puisque le quartier est à la fois chic, tendance et très orienté vers la restauration. « Globalement, de plus en plus de gens emménagent à Houston en provenance des côtes Est et Ouest des États-Unis, poursuit le chef. Les opportunités y sont nombreuses car la cuisine et la boulangerie françaises sont encore peu développées ».

© Magnol French Baking

À terme, Otto Sanchez rêve d’ouvrir une troisième adresse dans les Woodlands, une ville nouvelle et luxueuse située à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Houston, qui accueille des entreprises à la pointe de la technologie et des énergies. « On espère que ça puisse se faire en 2025, et pourquoi pas en profiter pour y habiter également », achève Otto Sanchez dans un sourire, déterminé à s’enraciner au Texas après des années de voyage.