Vincent Lindon est fatigué et il ne le cache pas. Il baille – “c’est le décalage horaire, désolé” – et French Morning est son avant dernière interview de la journée, vendredi, dans le bar d’un hôtel chic de Manhattan.
A New York pour une visite marathon, l’acteur n’a pas chômé. Du 13 au 16, il participait à une retrospective qui lui était consacrée au tout nouveau cinéma indépendant Metrograph. Le 14, rendez-vous dans une université pour une masterclass. Le lendemain, promo avec interviews à la chaine puis direction le Lincoln Center pour la présentation du chef d’oeuvre de Stéphane Brizé, “La Loi du marché”, qui a valu à Vincent Lindon plusieurs récompenses dont le César du meilleur acteur et le Prix d’interprétation masculine à Cannes. C’est la première fois qu’il décroche de telles récompenses.
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Le film est sorti le 15 avril aux Etats-Unis sous le titre “The Measure of a Man”. “C’est dur de dire si c’est mon meilleur rôle. Il fait partie des 5-6-7 rôles que j’ai le plus aimés faire, dit-il. Quand on écrit un livre, fait un disque ou qu’on joue un rôle, on est toujours amoureux du dernier qu’on fait, sinon on ne peut pas avancer. Je suis dingue de ce rôle, mais j’espère que le prochain prendra le dessus, et celui d’après aussi. Et ainsi de suite. “
Le rôle en question, c’est celui de Thierry, 51 ans, chômeur de longue durée qui va d’entretiens d’embauches humiliants en rabaissements permanents alors qu’il tente de garder la tête hors de l’eau malgré un fils handicapé et peu d’économies. Il trouve un travail de vigile dans un supermarché, où il est chargé de “fliquer” d’autres personnes qui tentent de joindre les deux bouts. “Quand j’ai eu le scénario dans les mains, je me suis dit que je voulais être lui: il est impressionnant de dignité, il ne se plaint pas, il est rempli d’espoir malgré la vie ardue qu’il rencontre. On a fait ce film comme une expérience. On voulait voir s’il était possible de faire un film en quatorze jours avec des amateurs et un petit budget. C’est un premier pas vers un film plus long. On s’est fait dépasser par les évènements. L’engouement a pris. Personne ne sait pourquoi. C’est pour ça que je continue à faire du cinéma. On ne sait pas pourquoi ça prend. Il y a des moments, des heures, des planètes, explique Vincent Lindon. Parfois, les films comblent un manque, une fureur, une colère, et le film est arrivé à ce moment-là.”
C’est la troisième fois que l’acteur collabore avec Stéphane Brizé (“Mademoiselle Chambon”, “Quelques heures de printemps”…), un réalisateur dont il est très proche. “Il y a une énorme connivence. Quand on tourne, il a l’impression que je suis lui. Je suis un envoyé spécial. Comme il ne peut pas jouer la comédie, il m’envoie et me dit: voici un scénario, sois moi et défends mes idées” , glisse l’acteur.
Dans le film, le réalisateur parvient à sublimer le jeu de Vincent Lindon par de longs plans, avec des conversations et des scènes de vie qui s’étalent sur plusieurs minutes. Une “lenteur” pas du tout ennuyeuse qui permet au spectateur de s’immerger dans les moments, les dialogues, de créer une tension. “C’est formidable de travailler comme ça. La caméra s’intéresse à vous. On a le temps.” Ne lui demandez pas comment il a préparé le rôle de Thierry. “Je ne dis jamais comment je travaille. Ça démystifie l’acteur. On tue le mythe, le fantasme, la croyance. Moi j’ai envie de penser que Batman vole vraiment. ”
“Je suis la campagne américaine”
Pour l’acteur militant, c’est aussi une manière de mettre en lumière les laissés pour compte du capitalisme, à l’heure où le chômage en France dépasse les 10%. Aux Etats-Unis aussi, les bons scores de Bernie Sanders montrent un ras-le-bol d’une partie de l’électorat, en particulier les plus jeunes, envers le système économique actuel. “Je suis la campagne américaine, mais m’y intéresser, c’est un grand mot. J’ai une opinion mais je ne vous la donnerai pas” , tranche l’acteur.
Qu’attend-il de la sortie américaine de “La Loi du marché”? “Je ne sais pas, je n’ai aucune base pour vous répondre (…) Les gens qui vont voir le film ici vont le voir comme un film exotique, un film d’auteur, grâce à Cannes. Ca sera un public qui sera très au fait de la vie culturelle. Même si le sujet leur parle” . Si le film traverse les Etats-Unis, lui n’en a aucunement l’intention pour le moment. “Cela ne m’a jamais effleuré l’esprit de tourner aux Etats-Unis. Si c’est pour rentrer bredouille dans dix ans, non merci. Le maximum qu’on puisse espérer ici, c’est de jouer un Français. Si c’est pour jouer un méchant avec une dent en or, le fermier, un chauffeur de taxi, un pizzaiolo, je préfère rester en France que de me retrouver coincé ici pendant quatre mois avec cinq répliques.” Il travaille sur l’écriture d’un nouveau film avec Stéphane Brizé. “Il y aura quelque chose de sociétal, qui témoigne de la vie en ce moment en France“.
Vincent Lindon: "Tenter ma chance aux USA ? Non merci"
Laetitia Garriott de Cayeux, la Franco-Américaine derrière Hillary Clinton
Rares sont les Français ou les Franco-américains qui peuvent se targuer de côtoyer un potentiel futur président des Etats-Unis. Laetitia Garriott de Cayeux en fait partie.
Aussi à l’aise en parlant de stratégie d’investissement que de lancement de fusée, petite-fille du planétologue André Cayeux (ou Cailleux) et épouse de l’extravagant astronaute/magnat du jeu vidéo Richard Garriott, cette entrepreneure franco-américaine a co-fondé Entrepreneurs for Hillary, un groupe de chefs d’entreprises de divers horizons mobilisés pour faire élire Hillary Clinton. En coulisses, elle fait aussi partie des équipes de conseillers consultés par la campagne pour mettre en forme ses propositions dans des domaines précis. Sa spécialité: “La politique scientifique et spatiale, les affaires étrangères et l’Europe.” “J’ai un profond respect pour son énergie pendant cette campagne. Cela montre qu’elle se battra jusqu’au bout pour les Américains. Elle s’excuse parfois en disant qu’elle n’est pas son mari ou Barack Obama, qu’elle n’a pas leurs talents d’orateur. Moi, je la trouve franchement bonne. Et elle fait des efforts pour être toujours mieux” .
Elle a commencé à rouler activement pour “Hillary” en 2014 quand elle a acheté le nom de domaine d’Entrepreneurs for Hillary. Elle n’avait alors jamais rencontré la démocrate, mais “j’étais déjà convaincue” , séduite par ses propositions “pro-business” et son parcours. Les chemins des deux femmes se croiseront pour la première fois à Austin en novembre dernier lors d’un fundraiser de E4H. “On m’a demandé si je voulais faire le discours d’introduction. Je disposais de dix minutes. J’ai bachoté avec pas mal de stress pour que mon texte vienne du coeur.” Depuis, elles se sont revues “beaucoup de fois” .
La première fois qu’elle entend parler de l’ex First Lady – son “héros” -, c’était en 1995. “Elle a prononcé son fameux discours de Pékin dans lequel elle a dit que les droits des femmes étaient des droits de l’homme et les droits de l’homme étaient les droits des femmes. ” A l’époque, elle a 17 ans et sa conscience politique s’éveille. Cette année-là, elle participe au GII Junior Summit au Japon, un programme international archi-sélectif destiné à explorer les usages possibles de l’internet naissant. Des pointures comme Nicholas Negroponte (fondateur du media lab de MIT) et le précurseur de l’ordinateur portable Alan Kay sont impliqués dans ce projet qui rassemble quarante-et-un adolescents de douze pays. “C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’importance des contributions individuelles que nous pouvions avoir dans l’évolution de la société et de nos communautés. Quand je suis revenue en France, je suis allée voir des entreprises d’informatiques pour les convaincre d’installer des laboratoires d’ordinateurs dans mon lycée pour accéder à internet. Il n’y avait rien en France à l’époque. C’était les débuts des clubs internet. ”
Diplômée de l’ESSEC, la jeune femme brillante découvre les Etats-Unis en faisant un MBA à la prestigieuse Harvard Business School. “J’ai toujours été attirée par les Etats-Unis, en particulier parce que c’est un pays qui embrasse le risque entrepreneurial et l’échec, une étape souvent nécessaire avant de découvrir ce qui marche. C’est une valeur que m’a inculquée mon grand-père très tôt lorsque nous faisions des expériences scientifiques ensemble. ”
“Bien partie pour la Maison blanche”
Après plusieurs postes dans le monde de l’investissement, elle lance son hedge fund, Anja Capital, en 2008, année noire pour l’économie mondiale. Mais son management lui vaut d’être nommée “Rising star” par un magazine financier deux ans plus tard. En 2014, elle monte un autre business, dans le secteur spatial cette fois-ci: Escape Dynamics. Son ambition: abaisser les coûts de lancement dans l’espace en remplaçant le système traditionnel de propulsion chimique par une technologie basée sur les micro-ondes. L’espace est un domaine qu’elle connait bien: son mari Richard Garriott fait partie de la poignée d’astronautes-citoyens à être montée à bord de la Station Spatiale Internationale (moyennant 30 millions de dollars, selon plusieurs médias). Avec lui, elle fait partie des premiers investisseurs de SpaceX, l’entreprise d’astronautique du milliardaire Elon Musk, un des seuls prestataires privés à assurer le transport de fret vers l’ISS. Elle est allée jusqu’à suivre une formation en Russie pour faire des sorties dans l’espace, même si elle “préfère mettre au point les technologies qui permettront à d’autres de le faire. ”
Les applications économiques de la technologie mise au point à Escape Dynamics étaient potentiellement révolutionnaires. Fast Company a nommé l’entreprise parmi les plus innovantes du secteur. Mais l’aventure s’arrête fin 2015 en raison de coûts de R&D trop élevés. La cheffe d’entreprise peut donc se consacrer pleinement à sa nouvelle aventure: s’assurer qu’Hillary Clinton décroche la nomination et la présidence. Et pour sa candidate, elle n’hésite pas à sortir de New York, où elle habite avec ses deux enfants. Elle est notamment allée frapper aux portes dans l’Iowa avant la primaire de février dernier. “Elle est très bien partie pour la Maison blanche” juge-t-elle. Venant de quelqu’un habitué à viser la lune…
"Faut-il être fidèle ?": grande question au concours d'éloquence à New York
“Faut-il être fidèle ?” Oui, non, peut-être… Cette grande question que beaucoup de monde s’est posée, se pose ou encore va se poser est le thème du deuxième concours d’éloquence organisé par Fordham University.
La joute verbale, en français s’il vous plait, se déroulera à la librairie Albertine dans les locaux des Services Culturels de l’Ambassade de France le mercredi 20 avril à 7pm. Elle rassemblera 15 étudiants issus Fordham, Columbia University et Barnard College. Tour à tour, ils improviseront sur les notions d’engagement, de loyauté, de foi et de fidélité.
Accès gratuit et sans réservation.
Aurélie Bidermann ouvre sa deuxième boutique new-yorkaise sur Madison
La créatrice de bijoux, qui partage son temps entre Paris et l’Upper East Side où elle a un appartement, a choisi son quartier pour ouvrir une deuxième boutique à New York. La marque disposait déjà d’une boutique à Soho depuis deux ans.
“L’opportunité s’est présentée, confie Aurélie Bidermann. J’ai déjà une clientèle sur l’Upper East Side (…) et de toute façon, cela faisait partie de la stratégie d’ouvrir une deuxième boutique sur Madison à New York“. Cette stratégie a aussi été adoptée récemment par d’autres Français de Soho : Isabel Marant qui a ouvert le mois dernier sur Madison, et Iro qui a annoncé l’ouverture prochaine d’une deuxième boutique dans cette avenue de plus en plus francophile.
Dans ce nouvel écrin d’Aurélie Bidermann, les Américaines de l’Upper East trouveront notamment les fameuses manchettes dentelle et les bijoux des thèmes blé et maya, best sellers de la marque des deux côtés de l’Atlantique. “Finalement, les Américaines achètent les mêmes pièces que les Françaises, mais elles les portent différemment, commente la créatrice. En France, elles sont plus dans l’accumulation de bijoux et, ici, elles sont plus dans les pièces fortes. Mais au final ce sont les mêmes pièces” , précise-t-elle.
Sur Madison, on trouve également des bijoux créés exclusivement pour la nouvelle boutique. D’un côté un thème ludique en clin d’oeil à la période de Pâques avec des boucles d’oreille, pendentifs et bagues lapin, souris et chat. Egalement en exclusivité: une pomme, pièce déjà déclinée en joaillerie par la créatrice, qu’elle a décidé cette fois de representer croquée, en hommage à Big Apple.
Quant au design de la boutique, il évoque la Californie d’il y a cinquante ans avec son mobilier aux couleurs vives et ses cactus à l’entrée. “On rentre dans une maison de vacances des années soixante, soixante-dix” raconte la créatrice qui a choisi cette période comme source d’inspiration pour l’ensemble de ses boutiques.
Alors pourquoi pas une boutique bientôt en Californie ? “Eventuellement dans les prochaines années” répond Aurélie Bidermann. Mais la priorité semble être d’abord une deuxième boutique à Paris, rive droite. “On n’a pas encore trouvé l’emplacement“.
La Parisienne sacrée meilleure baguette de Miami
Les amateurs de bon pain étaient rassemblés autour de la piscine du National Hotel de Miami Beach jeudi. La soirée a réuni 450 personnes autour des tables dressées par les neuf boulangers finalistes du concours “Best Baguette Miami 2016” de French Morning. Les jurés et le public ont consciencieusement tout goûté pour finalement décerner leurs prix.
Alibey Embarek de La Parisienne a mis le jury d’accord sans l’ombre d’un doute. Ses deux baguettes ont très largement remporté le Grand prix ainsi que le 1er Prix spécial du jury. Sommeil de boulanger oblige, l’artiste s’est éclipsé avant de connaître l’issue des votes. La surprise aura été d’autant plus belle le lendemain matin autour d’une tartine et d’un café.
Un autre grand nom de Miami s’est illustré grâce au Prix spécial du jury. David Thau de La Provence, et son équipe, étaient arrivés en force avec des caisses chargées des pains variés. A l’annonce des résultats, les « provençaux » ont laissé éclater leur joie. « On voulait ramener un prix ce soir alors c’est une belle satisfaction, a réagi David Thau. Dès demain le diplôme encadré trouvera une bonne place au bureau. »
David Loprete de Pause Café faisait figure de petit poucet de la compétition mais son pain original lui a permis de jouer dans la cour des grands et ramener le Prix du pain spécial. « Je n’avais pas emporté de déco particulière et j’avais juste quelques pains à présenter… Finalement ce n’est pas la forme qui compte ce soir ! »
Les centaines de votes sur internet ont couronné le travail d’Arthur Arnaize de l’Epicerie Winwood qui remporte le Prix des lecteurs: « on est deux, on dort en ce moment trois heures par nuit. Ça nous fait vraiment très très plaisir de voir tout cet engagement récompensé. »
Enfin sur place, les participants ont plébiscité les pains de Patrick Baboun de Délices de France, qui a reçu le Prix du public. Ce boulanger installé depuis presque vingt ans a su adapter les grands classiques français au palais américain sans pour autant perdre les puristes en cours de route.
Les membres du jury n’ont pas perdu de temps non plus, à l’image de Grégory Gourreau, chef exécutif de Juva. « J’ai goûté de très bons pains ce soir. C’est une bonne surprise car honnêtement je ne m’attendais pas à autant de qualité. Maintenant, je voudrais juste de connaître les noms des boulangers derrière les numéros de notre test à l’aveugle parce qu’il y en a un en particulier qui m’intéresse pour mon restaurant. »
New York Times: Sanders et Trump seraient chez eux en Europe
Bernie Sanders et Donald Trump sont candidats à la présidentielle aux Etats-Unis, mais pourraient très bien l’être en Europe. C’est l’avis Ivan Krastev, politologue bulgare qui préside le conseil d’administration du centre de recherches Center for Liberal Strategies. Il signe, jeudi, un édito dans le New York Times intitulé “l’Amérique n’est pas devenue folle, elle est juste davantage comme l’Europe“.
Selon lui, les symptômes qui sont apparus aux Etats-Unis à l’occasion de la campagne sous haute tension – “colère de la classe moyenne, l’arrogance des élites malaimées, l’absence de conviction partagée sur l’efficacité militaire et la peur de l’avenir” – existent aussi en Europe. Là, “les appels viscéraux du ressentiment politique” sont en train de gagner du terrain. “Quand j’entre dans un café ici à Sofia ou à Varsovie ou à Amsterdam, j’entends des groupes de femmes et d’hommes appeler à reconduire les étrangers en dehors du pays en bus, interdire les musulmans de territoire et à construire des murs sur les frontières.”
Pour lui, Trump pourrait très bien avoir dirigé l’Italie. “Son côté direct et cru et sa capacité à manipuler les médias ressemblent tellement au style politique de Silvio Berlusconi que je me demande souvent si M. Berlusconi n’est pas son coach secret” , ironise-t-il.
Pour Sanders aussi, l’Europe serait une seconde maison. “La plupart des jeunes Européens que je connais voient le capitalisme comme un système biaisé et injuste; pour eux, le socialisme réel – et non la social démocratie néo-libérale allemande – n’est pas un gros mot. Ils se voient comme les plus grands perdants du status quo, et rêvent souvent à voix haute de révolution (non violente, heureusement). Pour eux, la guerre entre les générations est la nouvelle version de la guerre des classes de leurs parents (et grands-parents et arrière-grands-parents).” Même Obama, selon lui, deviendrait de plus en plus européen. Les Etats-Unis “deviennent plus prudents sur leur politique étrangère, plus européens”, raconte-t-il.
Pour Ivan Krastev, la montée en puissance de Bernie Sanders et Donald Trump n’est pas étonnante. Elle reflète une désillusion, celle d’une Amérique “qui devient normale, incapable de compter sur une croissance économique partagée et infinie, et un isolement géopolitique exceptionnel” (…) En se comparant à l’Europe, les Américains étaient fiers de dire “cela ne peut pas se passer ici” – à savoir le socialisme européen et le fascisme européen. Ils se voyaient protégés contre les pathologies de la démocratie: les foules peuvent devenir folles dans d’autres parties du monde, mais pas aux Etats-Unis, pays du bon sens. Mais après des années de polarisation extrême et de gouvernance dysfonctionnelle, les Américains sont-ils toujours convaincus que leur démocratie ne peut pas être renversée?”
Violon et harpe au concert "Jeunes talents" de l'Entraide française à New York
Une soirée musicale avec deux jeunes promesses de la harpe et du violon: voilà ce que propose l’Entraide française, association de soutien aux Français en difficulté, ce mercredi 20 avril à 7pm lors de son concert “Jeunes talents” au Lycée français de New York.
Les deux talents en question ? La violoniste Chloé Kiffer et la harpiste Marion Ravot joueront des morceaux signés Gabriel Fauré, Saint-Saens et Rachmanninoff notamment. Les deux musiciennes ont déjà remporté de nombreux prix. Toutes les deux issues du conservatoire national de Paris, elles ont joué en solo ou avec des orchestres professionnels aux Etats-Unis et en Europe. Marion Ravot a joué notamment avec le New York Philharmonic, l’Orchestre National de l’Opera de Paris, L’Ensemble Intercontemporain et l’Orchestre Pasdeloup. Tandis que Chloé Kiffer, qui fait son doctorat à New York, a fait ses débuts au Carnegie Hall en octobre 2015. Leur performance sera suivie d’un cocktail.
Sébastien Boileau, l'artiste qui peint grand à Houston
Certains visent la lune, d’autres Mars. C’est le cas de Sébastien Boileau.
L’artiste de rue français de Houston vient de révéler une grande peinture murale nommée DowntownMars (ou Space City), sur un building de deux étages. Il a fallu quatre mois pour exécuter le projet commandé en carte blanche de Texas Direct Auto et qui incorpore le chien (en astronaute) vu dans leurs publicités. Un clin d’oeil aussi à leur charité et à l’industrie spatiale de la ville.”C’est un trompe l’œil moderne qui représente l’espace. Mais quand on regarde de loin, on voit aussi le drapeau du Texas qui s’enroule autour de l’immeuble-support” glisse l’artiste.
Né en 1973 à Versailles, Sébastien Boileau alias «MrD » découvre le tag en 1987. Il dégotte ses premières peintures, développe sa technique la nuit clandestinement avec des «potes», décroche sa première commande : une fresque de 4m sur 50m de long pour une MJC.
«C’était super kitsch. On essayait de rattraper les cousins américains et depuis, je n’ai plus arrêté. En autodidacte, à l’instinct, j’ai fait mon propre chemin. Après plus d’une centaine de rideaux de fer à Paris (des commandes) ou autres, je suis arrivé ici dans les années 90. J’ai travaillé avec d’autres artistes pendant dix ans. On apprend tout le temps, ça évite la grosse tête. J’ai acquis d’autres compétences. Mais mon premier amour, ça reste la bombe », dit-il.
L’Amérique, il l’a découvre comme étudiant en Californie. Il rencontre une Américaine et part travailler à Dallas. Arrivé à Houston, il créé des « murals » pour une université et des écoles, et d’autres projets design. “MrD” s’est vu décerner, pour lui et son équipe à Eyeful Art, plusieurs récompenses par la ville de Houston, notamment pour la plus grande peinture murale de la ville (10, 000 sqft), “Préservons la création”, réalisée en 2014 sur 27 jours avec le soutien de la communauté française. “J’ai toujours été attiré par le challenge technique mais aussi humain et physique que représentent les grandes surfaces ou grands projets. Et aussi bien sûr leur côté impressionnant.”
Il tapisse les murs d’un zoo, d’une université Downtown… Il a travaillé avec le Texas Children Hospital, en collaboration avec la Texas French Alliance for the Arts, sur des ateliers avec des enfants malades dont les dessins seront reproduits dans les prochaines semaines à grande échelle par Sébastien Boileau et son équipe et mis dans le hall d’entrée de l’hôpital. Mais cela ne suffit pas pour l’article, qui continue de voir grand. «Tout street artist applique le « street creed », ces règles non écrites. Ce respect vient avec le territoire et l’histoire du graffeur, il faut constamment faire ses preuves, même si la validation et le public sont là. »
Cinq films français et belges à voir au SF International Film Festival
Le San Francisco International Film Festival fait la part belle aux réalisations françaises et belges en proposant pas moins d’une vingtaine d’œuvres francophones dans sa programmation.
Ce festival international de cinéma a été créé en 1957, ce qui fait de lui l’un des plus anciens aux États-Unis. Cette année, l’évènement aura lieu du jeudi 21 avril au jeudi 5 mai.
« Suite armoricaine » de Pascale Breton vous fera suivre l’année universitaire de deux personnages à Rennes : Françoise, enseignante en histoire de l’art, et Ion, étudiant en géographie. Trop occupés à fuir leurs fantômes, ils ignorent qu’ils ont un passé en commun. Projections le samedi 30 avril à 2:50pm et le dimanche 1er mai à 6:15pm.
Direction la Tunisie avec « À peine j’ouvre les yeux » de Leyla Bouzid. Quelques mois avant la révolution de 2010, Farah, 18 ans, passe son bac. Sa famille l’imagine déjà médecin. Mais elle veut continuer à chanter au sein d’un groupe de rock engagé, à s’enivrer, à découvrir l’amour et sa ville de nuit contre la volonté de sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits. Le film est proposé le mardi 26 avril à 9pm et le lundi 2 mai à 6pm.
Le samedi 23 avril à 6:15pm et le jeudi 28 avril à 9pm, François Damiens range sa casquette d’humoriste pour enfiler son chapeau texan. Dans « Les Cowboys », il incarne Alain, un père à la recherche de sa fille, disparue mystérieusement lors d’un rassemblement country.
Le dernier film de Michel Gondry « Microbe et Gasoil » sera également proposé aux festivaliers le dimanche 24 avril à 6pm et le mardi 26 à 5:30pm. La bande-annonce est à découvrir ci-dessous.
Vincent Lindon sera à l’affiche des “Chevaliers blancs”, un film de Joachim Lafosse qui propose une adaptation de l’affaire “l’arche de Zoé”, qui avait fait la une des journaux en 2007 alors que l’association tentait de faire evacuer des enfants du Tchad de manière illégale. Projections le lundi 25 à 6pm, le mercredi 27 à 9:30pm et le vendredi 29 avril à 4pm.
La programmation complète est à découvrir ici
Emel Mathlouthi, une voix libre à Dallas
Emel Mathlouthi, voix du printemps arabe, fait escale à Dallas pour un concert au Dallas Museum of Art le 30 avril. Les tickets sont en vente. Le concert est organisé en lien avec une exposition sur l’art islamique qui se déroule jusqu’au 31 juillet.
La Tunisienne s’est fait connaître avec sa chanson « Kelmit Horra », qui signifie « ma parole est libre ». Sa voix envoûtante a séduit les révolutionnaires qui reprenaient sa chanson dans les rues de Tunis. Le morceau devint rapidement l’hymne de la révolution tunisienne.
Emel Mathlouthi compose et écrit elle même ses morceaux, tintés de son engagement politique. Son style est unique, il mélange la musique orientale au rock et l’électro. En 2015, elle a été invitée à chanter lors de la cérémonie du prix nobel pour la paix.
H-1B: nombre record de demandes en 2016
La loterie pour obtenir le visa H-1B sera particulièrement chaude cette année. Les Etats-Unis ont reçu quelque 236.000 demandes (“pétitions”) pour 85.000 visas disponibles, selon le USCIS (U.S. Citizenship and Immigration Services). Un record. L’an dernier, 233.000 demandes avaient été enregistrées.
Critiqué par plusieurs candidats à la présidentielle, de Donald Trump à Bernie Sanders, le visa H-1B est surtout utilisé dans le domaine de la tech pour faire venir des travailleurs étrangers qualifiés. Les Etats-Unis acceptent les dossiers depuis le 1er avril pour l’année fiscale qui commence le 1er octobre. Cette année, 65.000 visas seront attribués dans le cadre de la catégorie générale, et 20.000 autres pour les titulaires de diplômes “avancés”.
Selon le Wall Street Journal, c’est la quatrième année consécutive que la limite de H-1B fixée par le Congrès est atteinte en moins d’une semaine.