Accueil Blog Page 958

Voxe, une start-up française au secours de l'électeur américain

Dans une élection marquée par les insultes et les retournements de vestes, difficile de s’y retrouver dans les propositions de Donald Trump, d’ “Hillary” et des autres. Pour sauver l’électeur américain, la start-up Voxe, étoile montante de la tech civique française, vient de lancer sa plateforme collaborative de comparaison de programmes politiques aux Etats-Unis.
Objectif: aller “au-delà du bruit médiatique” , selon sa présidente et co-fondatrice Léonore de Roquefeuil, et proposer un outil “user friendly” capable de confronter les propositions des candidats en quelques clics. L’utilisateur sélectionne deux candidats, les catégories (politique étrangère, immigration, éducation et recherche…) et sous-catégories (vétérans, Moyen-Orient, terrorisme…) pour afficher leurs mesures, toutes issues de sources officielles. “C’est attirant pour une frange de la population qui ne va pas lire de longs articles. Le comparateur est hyper clair. On est là pour parler des programmes. On n’entre pas dans l’analyse. Nous restons sur les faits.
Voxe, c’est le pari d’un petit groupe de jeunes entrepreneurs pour rendre la politique accessible, notamment auprès de la génération des millenials qui “vit avec un téléphone dans les mains mais qui n’a pas l’information qu’elle cherche.” Edouard Schlumberger (VroomVroom.fr) et Pierre Valade (Sunrise, racheté par Microsoft l’an dernier) l’ont lancé pour l’élection de 2007 “comme un one shot” . En 2012, ils décident de remettre le pied à l’étrier avec une équipe plus large. Voxe est lancé comme association. Plusieurs médias s’emparent de la plateforme et le public suit. “En 2012, le comparateur a été copié sur plusieurs centaines de sites, ce qui nous a amené une traction de deux millions de personnes sur l’ensemble de la campagne” , souligne Léonore de Roquefeuil, qui a rejoint l’aventure en 2014. Auparavant, cette ancienne de Sciences po avait travaillé sur les questions d’engagement politique à l’ONU.
Voxe a depuis reçu la bénédiction de ses pairs. En 2013, elle repart du concours 101 idées, organisé par le trio Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Vente-Privée.com), avec 25.000 euros. Fin 2015, elle remporte 200.000 euros lors du Google Impact Challenge. Les fonds permettent à la petite entreprise d’emménager dans des locaux plus grands et de recruter une septième personne à temps plein.
Entre temps, la plateforme, accessible en open source, a été adoptée en dehors de France, dans des contrées aussi différentes que la Roumanie et la Guinée Conakri. Au total, Voxe a été utilisée lors d’élections dans 17 pays, l’Union européenne et même pour la Cop21. Outre les Etats-Unis, elle doit aussi être lancée au Pérou, où la campagne pour la prochaine présidentielle bat son plein. “Ce n’est pas normal que cela soit aussi complexe d’être citoyen. On demande à tout le monde d’avoir un avis sur tout, d’être de super hommes ou de super femmes. Dans le cas des jeunes, personne ne s’adresse à eux aujourd’hui. On pense que la jeunesse est apathique, paresseuse, qu’elle ne réfléchit pas. Il n’y a pas qu’en France que l’on raisonne comme ça. Dans le monde entier, les jeunes ne votent pas, sauf en Amérique latine.
Pour préserver son indépendance, le comparateur conserve son statut de “non profit” . Des projets périphériques, comme une app conçue pour faciliter l’implication politique en trois étapes, doivent servir de sources de financement.
Aux Etats-Unis, le contenu de la plateforme est mis à jour par le partenaire américain de Voxe, The Tempest, un site d’information qui cible les millenials, et par le crowdsourcing. Les mesures des candidats annoncées en dehors des programmes figureront aussi dans le comparateur. “Contrairement à Hillary, Donald Trump a peu de contenu dans son programme officiel mais annonce des mesures sur twitter par exemple.”  L’équipe pense aussi ajouter les dates des déclarations pour mettre en avant d’éventuels changements de position. “On ne supprime rien sur Voxe. S’il y a un mea culpa, on le met.
La plateforme devrait monter en puissance après les conventions de cet été. “Voxe sera plus important en septembre ou en novembre, surtout sur si on couvre les sénatoriales, les questions référendaires et les élections des gouverneurs, poursuit Léonore de Roquefeuil. En ce moment, les Etats-Unis sont le pays où on est le plus consulté. On finalise des partenariats avec des gros médias pour offrir l’outil à plus de personnes. Il y a encore de l’espace pour faire plus grand. 

//

Pourquoi la circoncision est-elle aussi populaire aux USA ?

Quatre vingt un pourcent, c’est la part des Américains de 14 à 59 ans qui sont circoncis. Ce chiffre, issu d’un rapport de 2013 du Center for Disease Control (CDC), montre à quel point la pratique est répandue aux Etats-Unis.
Il n’y pas beaucoup de statistiques internationales récentes sur le sujet, mais celles qui existent font état d’un particularisme américain. Dans un rapport publié en 2007, l’Organisation mondiale de la santé indiquait que la part des circoncis non-juifs et non-musulmans aux Etats-Unis s’élevait à 75% à l’époque, soit près de 85 millions de personnes. C’est bien plus que dans n’importe quel pays développé (l’Australie et le Canada sont respectivement à 59% et 30% par exemple). Pourquoi cette pratique est-elle aussi populaire ici? C’est la question bête de la semaine.
Pour comprendre, il faut remonter aux années 1870. Un docteur américain nommé Lewis Sayre affirme alors que l’irritation génitale peut entrainer des troubles au cerveau et aux muscles. Avec son scalpel et deux assistants, il se rend donc dans un hôpital psychiatrique sur Randall’s Island pour mener des expériences sur 70 jeunes garçons souffrant de troubles mentaux.
Ses résultats sont en demi-teinte. “Il pensait que certains enfants en avaient bénéficié. En revanche, ses recherches sur la démence et la folie se sont soldées par une profonde déception”, selon David Gollaher, auteur de Circumcision: A History Of The World’s Most Controversial SurgeryEn dépit de cela, le docteur Sayre se démène pour répandre la bonne parole auprès de ses collègues. Charismatique et ambitieux, il prêche les vertus de la circoncision lors de grands congrès internationaux et dans des publications professionnelles nationales. “Pendant la période de la Reconstruction, la profession médicale s’organise. Les docteurs sont mieux éduqués, mieux organisés et par conséquent plus hiérarchisés. Sayre était l’incarnation de cette profession en plein essor, explique David Gollaher. Quand il a dit que des maladies infantiles sérieuses pouvaient être soignées par une simple opération du pénis, la base du corps médical était prête à le prendre au sérieux.
Bien après la mort de Sayre en 1900, les médecins américains ont continué à recourir la circoncision pour soigner d’autres maux comme le cancer, la blennorragie et la masturbation (accusée d’être responsable de la démence). A cette période, l’essor de la circoncision est nourri par l’obsession grandissante des Américains pour l’hygiène. Une réaction à l’arrivée massive d’immigrés est-européens perçus comme “sales” dans les grandes villes. La circoncision est vue, surtout dans les classes moyennes et supérieures, comme une marque de propreté et de distinction. La circoncision devient alors un marqueur social, attribut des hommes civilisés, selon David Gollaher.
Depuis, la recherche a permis d’établir que l’opération permettait de traiter différentes infections urinaires et de réduire le risque de contamination du VIH et de cancer de la prostate. Mais selon une étude publiée en 2014 dans le journal Mayo Clinic Proceedings, le taux de circoncision chez les nouveaux-nés serait en baisse, de 83% dans les années 60 à 77% en 2010. Ce recul a été attribué pêle-mêle à l’accroissement de la population hispanique, traditionnellement moins bien assurée, mais aussi aux signaux contradictoires envoyés par l’American Academy of Pediatrics sur les risques de l’opération (le groupe pense que les bénéfices sont plus élevés que les risques, mais laisse le soin aux parents de décider), et de la hausse du nombre de circoncisions en dehors de l’hôpital, non incluses dans les statistiques officielles.

Emmanuelle Bercot sort "La Tête haute" aux États-Unis

Après avoir conquis le public français, le film « La Tête haute » (“Standing Tall”), réalisé par Emmanuelle Bercot, sera diffusé dans plusieurs salles américaines dès le vendredi 1er avril. Un film touchant qui nous plonge dans le milieu de la justice des mineurs.
« En tant que citoyenne, je m’intéresse à la société dans laquelle je vis », déclare Emmanuelle Bercot venue présenter son film dans le cadre du festival Rendez-Vous with French Cinema à New York. « J’étais très curieuse de savoir comment on en venait là, dans la délinquance, à dériver à un âge où on est censé être protégé par les adultes ».
On suit Malony, un enfant originaire de Dunkerque de ses 13 à 18 ans. Élevé par une mère complètement irresponsable, le jeune sombre rapidement dans la délinquance et ne parvient pas à s’en sortir malgré l’aide de sa juge (Catherine Deneuve) et de son éducateur (Benoit Magimel). Petit à petit des liens se créent dans ce trio hors du commun.


“On affirme souvent que le cinéma social disparait en France. Cette année, c’est plus difficile à dire quand on voit les films qui ont été primés aux Césars” , poursuit la réalisatrice, qui a aussi réalisé « Mon Roi » et co-écrit « Polisse ». L’édition 2016 a, en effet, été marquée par la nomination de plusieurs acteurs novices, dont Soria Zeroual du film “Fatima” mais aussi de Rod Paradot qui prend le rôle de Malony dans le film d’Emmanuelle Bercot.“Quand on joue avec des adolescents, on est obligés de faire un casting sauvage. Nous avons trouvé Rod Paradot dans le lycée industriel d’un quartier difficile”.
Un choix qui s’est avoué judicieux car le jeune acteur a reçu le prix du meilleur espoir masculin lors de la cérémonie des Césars. “Rod est très loin du personnage qu’il incarne, il y a eu beaucoup de travail pour lui et pour moi aussi. Ce prix est une belle récompense pour tout ce chemin parcouru, pour lui, pour moi et pour toute l’équipe”. Benoit Magimel a, lui, reçu celui du meilleur acteur de second rôle.
“Si les gens vont le voir aux Etats-Unis, j’en serai déjà ravie, je sais que la carrière des films français n’est jamais gagnée aux États-Unis, je souhaite que le public qui continue à aller voir des films d’auteurs étrangers soient curieux de découvrir ce monde de la justice des mineurs qui est très spécifique mais qu’on ne connait pas. Ni en France, ni ici.”
Même si la réalisatrice adore les Etats-Unis, elle ne s’imagine pour l’instant pas commencer une carrière ici. “J’ai beaucoup de mal à m’attaquer à des univers ou des sujets que je ne connais pas parfaitement. Même filmer dans New York me poserait problème car je ne connais pas bien la ville et il y a des gens qui le font déjà tellement bien. Mais après tout si j’avais la chance de faire un stage ici comme je l’ai fait en France pour préparer le film, je ne me sentirais pas illégitime. Les États-Unis sont un mythe tellement fort que c’est un peu intimidant mais c’est aussi très excitant” .

On a testé Escape Room Los Angeles

120 E. 8th Street, suite 311. Le rendez-vous est donné un dimanche après-midi, dans le quartier de Downtown. Des enfants, des couples et des amis entrent dans le building. L’excitation est palpable. Car ce qui nous attend au troisième étage est une vraie attraction : Escape room, un jeu d’évasion grandeur nature qui fait sensation à travers le monde (on compte plus de 3.000 Escape Room dans 65 pays).
Après New York, Miami, Detroit, Boston et d’autres villes américaines, il a débarqué à Los Angeles il y a quelques semaines, suscitant l’engouement général. C’est pourquoi il vaut mieux réserver sa place un ou deux jours à l’avance, voire une semaine avant pour un groupe complet.
Le principe: sortir d’une salle en trouvant différents indices cachés un peu partout dans des endroits inattendus (derrière un cadre, sous un tapis, dans un livre…). Les participants ont cinquante minutes pour s’échapper. Le jeu propose différents univers: the Alchemist, The Theater, the Detective et The cavern, rassemblant entre 10 et 12 participants par partie. Pour nous, ce sera “The Alchemist”.
23% des groupes réussissent à sortir de la pièce
Avant de pénétrer dans une ancienne bibliothèque, un membre du staff nous dispense quelques règles comme ne pas manger ou ne pas arracher ce qui est accroché au mur. Et il nous souhaite bonne chance. Il en faut car seul 23% des groupes arrivent à sortir à temps de la pièce. La tâche s’annonce rude. Un tableau laisse un espoir, indiquant qu’un groupe a solutionné l’énigme en 35 minutes. «Un exploit» selon Kelly, une jeune femme de notre équipe.
Une fois la porte refermée, le maître des lieux, caché sous sa toge, retourne le sablier. En avant la chasse aux indices ! Les neuf membres du groupe (maximum 10 personnes pour ce jeu) partent dans tous les sens, certains fouillant dans les livres de la bibliothèque, d’autres essayant de décrypter un manuscrit. L’une des clefs du succès réside dans le fait de se scinder en petits groupes afin d’être plus efficace, ou “diviser pour mieux s’échapper“. Dès qu’un élément est trouvé, c’est l’effusion de joie. Et si l’on sèche, le maitre du jeu peut s’autoriser à aider le groupe, qui joue sous l’oeil de caméras. Un conseil: si vous vous y rendez avec des amis français, parlez anglais entre vous pour permettre au maitre du jeu de savoir si vous ramez.
Notre équipe échouera à s’échapper de la salle. A la fin du temps écoulé, on nous détaille nos réussites et nos échecs. La déception est grande, mais Escape Room a ceci de magique qu’il fait retomber un groupe d’adultes en enfance. Le concept se prête aussi bien aux entreprises qui veulent offrir à leurs employés une séance de “team building” ou à un groupe d’amis qui veulent fêter un anniversaire de manière originale. Prix de l’escapade: 30 dollars par personne en semaine, 35 le week-end.

Et Coney Island est ouvert pour 2016

Le légendaire parc d’attraction de Coney Island a rouvert ses portes pour la saison. Luna Park et ses manèges, sa grande roue et ses attractions diverses et variées vous attendent.
Au total, le parc compte 29 attractions qui vous feront plus ou moins peur. Entre la pêche à la ligne et son grand bras rotatif Zenobio, il y a en pour tous les âges et niveaux de fragilité cardiaque. On vous conseille, pour vous remettre de vos émotions, d’aller flâner sur la promenade en bordure d’océan jusqu’au quartier russe de Little Odessa à l’est ou de vous arrêter chez Nathan’s pour un hot dog. Le parc sera ouvert les week-ends seulement jusqu’au 1er juin, à l’exception de la semaine du 25 avril (où il sera ouvert tous les jours). Il sera accessible tous les jours jusqu’au 31 août.

Une conférence pour lancer des classes bilingues à Washington DC

Comment ouvrir des classes d’immersion en français dans les écoles publiques de Washington DC: tel est le thème de la conférence qu’organise l’association Français du Monde le mercredi 13 avril à 7pm dans les locaux de l’Ambassade de France.
Animée par le journaliste Stéphane-Emmanuel Raynaud de Fitte, elle rassemblera des intervenants impliqués dans le développement de l’enseignement bilingue: Vanessa Bertelli, co-fondatrice du DC Language Immersion Project; Fabrice Jaumont, attaché éducation aux Services culturels de l’Ambassade de France à New York; et Karl Cogard, attaché éducation à Washington DC. L’entrée est à 15 dollars pour les non-membres, 10 dollars pour les membres de Français du Monde. Un buffet sera servi.
Réservations et pièce d’identité obligatoires.

Mélanie Laurent: "Le tournage de Demain a changé ma vie"

Près d’un million de spectateurs dans les salles françaises, le César 2016 du meilleur documentaire et un engouement qui traverse les frontières: Mélanie Laurent et Cyril Dion n’auraient pu rêver mieux pour leur documentaire “Demain”, sorti le 2 décembre dernier.

Les deux Français étaient à l’ONU, jeudi, pour le présenter. Nathalie Baye et Dominique Beshneard, venus pour participer au festival Focus on French Cinema du 1er au 5 avril, avaient fait le déplacement. Mais pas Leonardo DiCaprio, dont l’agenda n’a pu lui permettre d’être là. “Son équipe est déjà au courant de notre existence, précise Mélanie Laurent, ce serait sympa de pouvoir se rencontrer, d’unifier nos idées et nos envies de faire des choses, parce que des artistes engagés, il n’y en a pas tant que ça.

Plutôt que d’effrayer le public en annonçant des scènes apocalyptiques qui peuvent entraîner l’effroi et le déni, “Demain” se veut résolument positif. Il braque les projecteurs sur des solutions concrètes et efficaces, à la portée de tous, inventées par des éco-conscients à travers le monde. On y découvre ainsi de nouvelles techniques d’agriculture biologique, le recyclage généralisé des déchets, le développement d’énergies renouvelables ou encore de la démocratie participative, des Etats-Unis à l’Inde en passant par l’Islande et la France. “Les gens s’en emparent, s’enthousiasme le réalisateur et écrivain Cyril Dion. Ils nous envoient des messages pour nous expliquer tout ce qu’ils font dans leur vie personnelle. Des ambassadeurs à l’ONU pour le climat se servent du film pour appuyer leurs démarches et des élus nous demandent de venir dans leurs agglomérations.

Ce tournage a changé ma vie, il a changé la vie des techniciens et de toute l’équipe, glisse Mélanie Laurent. Il ne peut pas y avoir de retour en arrièreCela passe par des gestes au quotidien mais aussi, comme moi, apprendre à cesser de s’énerver contre les gens qui s’en foutent de tout ça. Et puis, après avoir fait la route des burgers, à la fin du tournage, on est devenus végétariens”, plaisantent-ils en choeur.

Les deux réalisateurs ne découvrent la problématique de la défense de la planète: Cyril Dion est un militant écologiste qui a co-fondé avec Pierre Rabhi le mouvement Colibris en 2007. Mélanie Laurent, elle, s’est intéressée à ces questions dès son adolescence et s’est engagée pour Greenpeace, avec laquelle elle a notamment découvert la déforestation et la sur-pêche.

Les deux réalisateurs travaillent en ce moment à une adaptation de leur film pour France Télévisions sous la forme d’une série documentaire de cinq fois 52 minutes. “C’est une façon d’utiliser la matière que l’on n’a pas pu monter, explique Cyril Dion, et d’ajouter éventuellement des séquences pour approfondir chaque thématique, à savoir l’éducation, l’agriculture, l’énergie, l’économie et la démocratie.

Sondage exclusif: les Français des Etats-Unis votent Trump

Les résultats en déconcerteront plus d’un. Selon un sondage exclusif French Morning, 74% des Français aux Etats-Unis voteraient pour Donald Trump si l’élection présidentielle avait lieu demain.
Hillary Clinton récupère, elle, 23% des intentions de vote (3% ne se prononcent pas), un score très faible qui montre que la campagne de la candidate peine à décoller parmi les Français expatriés. “C‘est surprenant car les Français sont plutôt démocrates“, note Sam Biller de l’institut OPAC, qui a effectué l’enquête pour French Morning auprès d’un échantillon représentatif de 1.254 Français installés aux Etats-Unis.
Pour l’expert, Donald Trump profite “d’une vague de mécontentement importante au sein de la communauté française qu’Obama a tenté de priver de mimolette en 2013, mais qu’il a aussi essayé de convertir au socialisme alors que les Français d’ici pensaient y avoir échappé.
Plusieurs interviews avec des Français expatriés laissent penser que le malaise est profond. “Je ne fais plus confiance à la classe politique, lance tout-de-go Didier, 42 ans, dont quinze à Miami. Hillary est une politicarde de la première heure. Il ne faut pas compter sur elle pour changer quoi que ce soit à Washington.”
Patricia, une Française de Houston, soutient ouvertement The Donald: “On dit que Donald Trump n’aime pas les immigrés. C’est faux. L’autre jour, je suis allé au Trump Hotel de Las Vegas pour jouer à la roulette russe. Et personne ne m’a demandé mes papiers. Tout le monde est le bienvenu chez Trump“.
“Le vrai changement, c’est maintenant”
Jean-Jacques, banquier installé à New York, se décrit comme “un homme en colère.” “Pendant ses huit ans de mandat, Obama n’a pas été fichu de faire voter des réformes pour que les Français s’y retrouvent au supermarché américain. Où sont les bonnes baguettes? Où est le Justin Bridou?, demande-t-il visiblement remonté de ne pas avoir été entendu. Hillary ne fera pas mieux. J’ai voulu croire au changement en 2008 et en 2012, mais cette-fois-ci, le vrai changement, c’est maintenant!
Tous les Français ne sont pas d’accord avec cette analyse. Anthony Doudet, fondateur du groupe French for Hillary, s’est dit “alarmé” par ses résultats de l’enquête, qui montrent selon lui que les Français des Etats-Unis “ont perdu la raison” .”Comment peut-on penser que cet escroc puisse diriger le pays? J’en appelle au bon sens de mes compatriotes.” Mais il reconnait avoir vu le vent tourner ces derniers mois. “Dans les diners en ville, les after works sur des rooftops, les brunches à Brooklyn, j’ai senti que de plus en plus de Français étaient décomplexés par rapport à Trump. J’ai vu deux Français en venir aux mains un soir car l’un d’entre eux avait insulté la femme de l’autre. Lors d’un brunch, j’ai même vu des bloody mary voler, témoigne-t-il. Il va falloir se remonter les manches pour reconquérir ces Français désillusionnés.
Donald Trump a réagi à ce sondage à travers un communiqué. “Je suis honoré d’être adulé par un peuple qui aime tant de bonnes choses comme Brigitte Bardot, le camembert, le vin et Jean-Jacques Goldman, commente le favori républicain. Je demande aux Français des US qui le peuvent de voter pour moi. Après cela, on leur demandera de retourner dans leur pays parce qu’ils ne sont pas les bienvenus ici et que nous voulons enfin construire un grand mur transatlantique que nous ferons payer par les Européens.
Jade, qui tient un restaurant à San Francisco, ne se fait pas trop de souci par rapport à tout ça. “Et si tout le monde se trumpait sur cette histoire? Les gens gobent n’importe quoi ces jours-ci. “

Un Français lance un incubateur "social" à Austin

« Faire du business, tout en faisant du bien à la société américaine » . C’est avec cette philosophie que Nicolas Hazard, fondateur du Comptoir de l’Innovation à Paris et de Calso à San Francisco, a décidé de lancer le programme « Tarmac TX » à Austin.
« Tarmac » est un incubateur de start-ups qui ont un projet social ou environnemental. « Aux États-Unis, on se lève le matin pour faire du profit et le soir, on se rend à des galas pour faire de la philanthropie. C’est un système binaire alors qu’en Europe, les deux concepts sont beaucoup plus liés au travers des entreprises sociales. L’idée de Calso était de garder ce savoir-faire européen et de l’amener outre-Atlantique » , explique Nicolas Hazard.
Calso arrive au Texas avec quelques success stories dans la poche. Avec la non profit JobTrain, l’entreprise a monté une “joint venture” nommée Wise SV, financée notamment par Google et Ebay. L’initiative a permis de développer Rendez Vous, un restaurant traiteur qui “emploie 85 personnes qui ont eu des problèmes, souvent des personnes qui sortent de prison ou qui ont des problèmes de santé. On les a recrutés, on les a formés aux métiers de la restauration. Ils sont payés et en même temps on vend nos produits et nos services ». Aujourd’hui, Rendez Vous est le traiteur officiel des évènements de Hillary Clinton en Californie. « On a démontré qu’il était possible d’avoir des business soutenables économiquement et qui en même temps aidaient des personnes en difficulté ».
L’ouverture d’un incubateur au Texas correspond à une volonté d’être « dans les points aux US où il y a de l’innovation et Austin est extrêmement intéressante. Il s’y passe plein de choses, il y a un vrai dynamisme, on a l’impression qu’une partie de l’innovation californienne part s’installer là-bas. Google y a même installé un bureau ».
Même s’il existe déjà plusieurs incubateurs et accélérateurs dans la capitale texane, Calso y apporte sa French Touch. « On est les premiers à faire de l’entrepreneuriat social. Aussi, notre programme d’incubation est plus long. Il dure neuf mois alors que les accélérateurs américains proposent des programmes entre trois et six mois. Ils travaillent beaucoup plus sur l’aspect financier alors que nous voulons faire un travail de fond. On pense qu’il est très difficile d’avoir un impact social et de créer un business en seulement trois mois ».
L’aventure “Tarmac” ne s’arrêtera pas au Texas, d’autres projets sont déjà en cours. « On a deux projets en ce moment. Un à Oakland qui reste dans la Baie. Le second à la Nouvelle-Orléans. La Louisiane est très ouverte à la culture française et la situation économique de l’État se prête bien à l’entrepreneuriat social. C’est eux qui nous ont contactés pour lancer un projet là bas. Il y a une vraie urgence à répondre aux problématiques locales et on va essayer d’y travailler de manière innovante ».
Les inscriptions pour cette première édition du programme “Tarmac” au Texas se clôturent le 8 avril. Sept start-ups seront sélectionnées pour un programme qui durera du 1er mai 2016 au 31 janvier 2017. Pendant cette période, les participants auront accès gratuitement à un espace de co-working, seront parrainés par des professionnels, participeront à des événements et à des ateliers et pourront faire des rencontres professionnelles dans des espaces de networking.

Vidéo: les aventures d'Augustin à Brooklyn (sans Michel)

French Morning lance une toute nouvelle “web video series”: PAR-NY and CO, consacrée à ces nouveaux aventuriers de la globalisation, qui vivent ou travaillent des deux côtés de l’Atlantique.
Chaque mois vous retrouverez un des ces “commuters transatlantiques”. Nous commençons avec Augustin Paluel-Marmont. Il est la moitié des désormais fameux “Michel & Augustin”, la marque de biscuits qui cartonne en France. Augustin est arrivé en septembre dernier à Brooklyn avec femme et enfants (cinq):
(Vidéo par Anne-Cécile Genre)

A Sausalito, un couple de Français bichonne ses vieilles cylindrées

Des chromes rutilants, banquettes en skai coloré, un V8 vrombissant…Quand Gwenaëlle et Didier Bernard arrivent à Sausalito au volant de leur pick-up Chevrolet rouge de 1965 ou de leur Impala turquoise de 1960, ils sont sûrs d’attirer les regards.
Les curieux s’arrêtent pour une photo, certains engagent la conversation dès qu’ils aperçoivent le logo qui orne les portières: “Rental Vintage Cars. Experience American Legends”.
Lancée il y a quelques mois à peine, l’entreprise de location de voitures anciennes créée par ce couple de Français commence à se faire connaitre dans la région de San Francisco. Actuellement, Rental Vintage dispose de quatre véhicules, dénichés sur Craigslist: Sweet Sue, une Chevrolet Impala 1960, Retro, un Chevy Wagon 1957, Beasty, une Ford Mustang 1966, et Crusty le fameux pickup rouge et blanc, auquel on peut attacher un camper-trailer, sorte de mini caravane pour deux avec cuisine intégrée datant des années 50.
La clientèle de Rental Vintage est variée, allant de touristes en quête d’authenticité aux Américains nostalgiques qui partent pour le week-end dans la Napa Valley au volant de la voiture de leur rêves, ou qui louent les voitures pour un mariage ou une séance photos. Une malle à accessoires, avec chapeaux de cowboys, lunettes de soleil et fausses barbes viendra bientôt enrichir l’expérience.

De la chambre d’hôtes aux vieilles américaines
Jusqu’en décembre 2014, Gwenaëlle et Didier Bernard étaient les heureux propriétaires de deux maisons et tables d’hôtes haut de gamme près de Lyon et au Maroc. “Lors de vacances dans l’Ouest américain il y a trois ans, nous sommes tombés amoureux de la Californie et de San Francisco en particulier, explique Gwenaëlle Bernard. Pendant un an, nous avons mûri le projet de s’expatrier. Nous avons tout vendu ce que nous possédions en France, avec l’idée d’ouvrir un restaurant”. Mais l’achat du restaurant n’aboutit pas, et les époux Bernard doivent vite chercher une autre idée pour réaliser leur rêve américain. “Nous avons acheté un vieux pick-up truck Chevrolet pour circuler ici. Devant l’intérêt qu’il suscitait, on s’est dit que la location de vieilles voitures américaines pourrait trouver son public, et voilà comment Rental Vintage a commencé” , raconte Didier Bernard.
Leur première année d’expatriation est consacrée à la mise en place du projet et à l’obtention des visas nécessaires pour pouvoir lancer leur entreprise. Les craintes initiales – tout investir sans garantie de réussite – ont vite été balayées par l’enthousiasme avec lequel leur projet a été reçu: “Les Américains sont très fiers de leur patrimoine. On se fait souvent interpelés aux feux rouges par des passionnés qui veulent savoir de quelle année date notre pick-up par exemple. Toute cette énergie positive est très motivante et nous invite à poursuivre notre rêve.
La saison touristique qui commence devrait permettre à Gwenaëlle et Didier Bernard se savoir où le marché est le plus porteur. A court terme, ils espèrent réinvestir dans l’achat de nouvelles voitures, en particulier des décapotables. Forts de leur expérience, Didier et Gwenaëlle Bernard aimeraient aussi aider d’autres candidats à l’expatriation à développer un concept similaire au leur dans d’autres villes des Etats-Unis: “Nous aimerions les aider à définir leur business plan, à trouver les voitures.” Ils soulignent que les voitures se perdent pas de valeur, voire en gagnent, ce qui minimise les risques liés à l’investissement initial.
Et si Rental Vintage ne marche pas? “On ne jettera pas l’éponge, affirme Gwenaëlle Bernard. Il n’est pas question pour nous de rentrer en France. Si ce projet ne fonctionne pas, on cherchera une autre idée“.
 

Nathalie Baye: "Le cinéma français mérite de voyager"

Nathalie Baye a découvert New York comme baby-sitter quand elle était adolescente. Elle y revient comme ambassadrice du cinéma français.

L’actrice aux quatre César est la marraine de Focus on French Cinema, qui s’ouvre le 1er avril. Le festival de films français a voulu rendre hommage à sa longue et riche carrière, débutée à l’âge de 14 ans et à laquelle elle n’est pas prête de mettre un terme. Elle sera cette année à l’affiche de “Juste la fin du monde” , le nouveau film de Xavier Dolan, “le réalisateur avec lequel tous les acteurs et actrices rêvent de jouer”. Et le casting ne la contredit pas: Gaspard Ulliel, Marion Cotillard, Vincent Cassel et Léa Seydoux joueront à ses côtés.

Le cinéma français mérite de voyager, notamment aux Etats-Unis, qui est un grand pays de cinéma“, dit-elle. A l’occasion de Focus on French Cinema, le film “La Volante”, réalisé en 2015 par Christophe Ali et Nicolas Bonilauri, dont Nathalie Baye tient le premier rôle, fera ses débuts aux Etats-Unis. Il sera projeté le 5 avril au FIAF (French Institute Alliance Française) pour la clôture du festival. Glaçante, l’actrice incarne dans ce thriller Marie-France, la mère d’un jeune homme qui se fait renverser par Thomas, en route vers la maternité avec sa femme. Marie-France, qui ne se remettra jamais du décès de son fils, parvient, neuf ans plus tard, à s’immiscer dans la vie de Thomas dans le but de la détruire.

Je n’avais jamais fait de vrai thriller, raconte Nathalie Baye, le scénario était assez dingue, ça m’amusait beaucoup et ces deux jeunes réalisateurs, avec lesquels j’avais déjà tourné, me plaisaient vraiment.” A la question de savoir comment se mettre dans la peau d’un tel personnage, la Française explique qu’”en tant qu’actrice, ou acteur, on apprend à faire des aller-retour entre le réel et la fiction. On ne devient pas le personnage, et heureusement!“ (rires). “Le soir j’arrive à bien dormir, je ne suis pas hantée par Marie-France!

Des propositions aux Etats-Unis

Son lien avec les Etats-Unis, Nathalie Baye a commencé à le tisser à 17 ans, quand elle est venue étudier la danse la danse à New York pendant une année. “J’en garde un très bon souvenir, sourit l’actrice, et pourtant ce n’était pas si simple car à cette époque, on ne partait pas aussi facilement. Mes parents m’ont fait confiance, ils m’ont appris la liberté, l’indépendance et la responsabilité. Parce que j’étais fauchée, je faisais notamment du baby-sitting pour une famille avec laquelle j’ai gardé un très bon contact, nous avons d’ailleurs déjeuné ensemble ce midi.”

Trente-sept ans plus tard, l’ancienne baby-sitter sera choisie par Steven Spielberg pour jouer dans Arrête-moi si tu peux en 2002. Depuis, l’actrice française a reçu d’autres propositions américaines mais aucune d’elles n’a su la séduire. Néanmoins, elle ne dirait pas non si Steven Spielberg la contactait à nouveau.

Au cours de sa brillante et éclectique carrière entre le cinéma, la télévision et le théâtre, Nathalie Baye a été couronnée de deux César de la meilleure actrice et deux autres dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle. Elle joue dans des registres extrêmement variés, de la comédie aux drames en passant par les films d’auteur. “Pour garder le désir, il faut varier les plaisirs! Je ne veux pas m’enterrer dans un registre, m’enfermer dans un personnage et perdre le plaisir de jouer. Je suis une grand claustrophobe, peut-être que ça a un rapport avec cela! J’ai toujours voulu faire des choses très différentes, travailler avec des réalisateurs différents, précise-t-elle. La variété, c’est ce qui nous nourrit le plus.” Et malgré ses 44 années d’expérience devant la caméra, l’actrice ne se défait pas d’une certaine appréhension : “Même encore maintenant, avant de commencer un tournage, j’ai toujours peur, j’ai le trac. C’est pourquoi le premier jour d’un tournage est toujours un moment fort.

Nathalie Baye a également joué son propre rôle à la télévision dans une série de Cédric Klapisch, Dix pour Cent, diffusée sur France 2 depuis octobre 2015. L’actrice a alors partagé le petit écran avec sa fille Laura Smet. Elle débutera son prochain tournage le 25 avril entre Paris et la côté d’Azur pour le film Albi.com et rejouera également avec Xavier Beauvois, le réalisateur du “Petit Lieutenant”, film pour lequel elle avait décroché le César de la meilleure actrice en 2006.

Lire aussi: Le programme complet de Focus on French Cinema