“Etre franco-américain, ça fait partie de mon ADN” . Pour Jeremy Da, la double-nationalité, c’est bien plus que deux passeports.
Né d’une mère américaine et d’un père français, pour ce Franco-Américain de Los Angeles, c’est un mode de vie, un état d’esprit. Une manière de “t’ouvrir aux autres cultures, à comprendre les choses de plusieurs points de vue. C’est une richesse énorme” .
On peut dire avec 99,99% de certitude qu’aucun des binationaux cités dans cet article ne seront un jour visés par la mesure de déchéance de nationalité qui fait actuellement son chemin dans les arcanes du Parlement. Et qu’ils n’ont aucune sympathie pour les djihadistes. En revanche, beaucoup d’entre eux assistent avec tristesse, voire colère, au débat qui consume actuellement la classe politique française.
Parti de l’annonce de François Hollande devant le Congrès après les attentats du 13 novembre, il s’est transformé en discussion plus large sur la binationalité, sur fond de FN en progression dans les urnes. Le député Les Républicains Bernard Debré a été l’un des premiers à droite à mettre les pieds dans le plat, en appelant à en finir avec la binationalité dans une interview au Figaro, une position défendue depuis longtemps par le Front national. Sur les réseaux sociaux, les binationaux du monde entier ont fait entendre leur voix. Un fil twitter #JeSuisBinational a vu le jour. Les témoignages indignés, de Franco-quelque chose connus ou anonymes, ont fait le tour de Facebook et des médias.
Jeremy Da, fondateur d’une société de traduction RVB Translation, n’est pas “vraiment surpris” de voir la France s’écharper sur ce thème. Il ressent aujourd’hui le même sentiment de malaise que “dans les années 90” , quand il habitait en France. “Avec la montée du Front national, ma mère avait peur qu’on ne puisse pas rester en France. Elle nous disait qu’il faudrait peut-être déménager. Ca m’avait choqué à l’époque. Je n’y pensais plus jusqu’à ce que ce débat resurgisse.”
“Je ne pourrais pas choisir entre mes nationalités”
Charles Kergaravat, né à New York de parents français, n’a qu’un adjectif pour décrire ce à quoi il assiste: “Triste” . “C’est plus large que la question de la bi-nationalité; c’est une question d’identité. On a du mal avec le concept qu’on peut être plusieurs choses à la fois, qu’on peut être 100% français, mais aussi autre chose, estime le fondateur du collectif Breizh America. Un binational, c’est quelqu’un d’ouvert sur le monde, touché par plusieurs cultures. Moi, je suis un Frenchy né à New York avec des ancêtres qui ont fait Verdun…”
“Je ne pourrais pas choisir entre mes deux nationalités. Ca sera les deux ou rien” estime pour sa part Grégory Neveu, fondateur de l’agence de création Source Creative à New York. Il est né à Philadelphie de parents français.
La notion de déchéance de nationalité existe depuis 1848 dans le droit français. Il s’agissait alors de punir les individus qui continuaient à pratiquer l’esclavage. Depuis la loi Guigou de 1998, elle s’applique aux auteurs d’actes terroristes, de haute trahison, d’espionnage ou préjudiciable à la France ayant acquis la nationalité française au cours des dix dernières années.
La révision constitutionnelle voulue par François Hollande prévoit d’élargir cette mesure à tous les binationaux nés Français, en plus des naturalisés. Elle doit arriver devant l’Assemblée nationale le 5 février et au Sénat le 16 mars.
“Débat franco-français”
“C’est un débat franco-français car c’est purement symbolique et c’est absolument inefficace” estime pour sa part Pierre, un sympathisant de droite qui a acquis la nationalité américaine dans les années 90. Il a souhaité rester anonyme. “Je n’ai aucun problème avec le fait de retirer sa deuxième nationalité à quelqu’un qui a commis un crime. Quand on émigre aux Etats-Unis et qu’on commet un crime sérieux, on est expulsé du territoire. Je ne vois aucun mal à cela, dit-il. Je ne me sens pas menacé par cette mesure. On n’arrivera jamais au point où l’on retirera la deuxième nationalité à quelqu’un en France. J’en suis certain.”
A gauche, plusieurs représentants des Français de l’étranger sont montés au créneau pour critiquer le projet de révision constitutionnelle. C’est le cas de la Fédération des Français de l’étranger au PS et de la sénatrice des Français de l’étranger Hélène Conway-Mouret, ancienne ministre déléguée des Français de l’étranger au sein du gouvernement Ayrault. Elle a signé avec d’autres élus de gauche une pétition pour demander le retrait de cette mesure qu’elle juge “inutile” et dont l’impact “discriminatoire et stigmatisant risque fort d’avoir des effets contraires à ceux escomptés.”
Un avis que partage Jeremy Da. “C’est une solution de court terme. Sur le long terme, ça peut créer une animosité très grande, juge-t-il. Si on m’enlevait ma nationalité, ça serait bizarre. J’en voudrais à la France car c’est très violent. C’est comme si on me demandait de choisir entre mes deux parents.”
Déchéance de nationalité: les Franco-Américains réagissent
Jérémy Gobé, tout en laine à Miami Beach
Après avoir participé à des expositions collectives au Palais de Tokyo et au CENTQUATRE à Paris, le Français Jérémy Gobé présentera son travail au Bass Museum de Miami Beach du dimanche 24 janvier au dimanche 28 février.
Ce jeune prodige de l’art contemporain vit et travaille à Paris où il exerce son savoir-faire. Il attribue une nouvelle vie poétique aux matériaux trouvés ici et là notamment à travers des sculptures, tricots et dessins. Son travail lui a valu le prix Bullukian pour la création contemporaine ou encore le prix Pierre Gauthier-Delaye en 2011.
Pour sa première exposition aux Etats-Unis, l’artiste pose ses outils à l’espace BassX du Bass Museum où il a créé in situ son œuvre « Freedom Guiding Wool » faite de laine rouge et de bois.
KidFilm, un festival pour cinéphiles en culotte-courte à Dallas
Le KidFilm Festival attend petits et grands à l’Angelika Film Center de Dallas pour sa 32ème édition les samedi 23 et dimanche 24 janvier.
Cet événement gratuit est le plus grand festival de films pour enfants aux Etats-Unis. L’edition 2016 comprend “Kung Fu Panda” en 3D, “Beauty and the Beast” et “Albert: Up, Up and Away!” ainsi que plusieurs courts-métrages pour enfants et des sessions de chants. Des auteurs de livres pour enfants, un illustrateur et une chanteuse seront les invités de ce festival organisé par la non-profit USA Film Festival.
L'orchestre de Carlo Ponti revient jouer au Lycée Français
Carlo Ponti, fils de l’actrice Sophia Loren et du producteur Carlo Ponti Senior, a puisé dans la musique l’inspiration que ses parents trouvaient dans le cinéma.
Ce chef d’orchestre de renommée internationale a créé il y a deux ans le Los Angeles Virtuosi Orchestra, dont la vocation est d’aider l’enseignement de la musique à l’école.
Jeudi 11 février, la formation jouera des adaptations orchestrales de quatuors à corde composés par Verdi et Debussy, ainsi que le concerto N°9 de Mozart. Le concert aura lieu dans le théâtre du Lycée français de Los Angeles, où la formation s’était déjà produite en septembre, et jouera de nouveau le 12 mai prochain.
Les recettes du concert seront reversées à des établissements scolaires (dont le Lycée français), pour qu’ils développent la pratique de la musique auprès de leurs élèves.
Restaurant Week à New York, c'est jusqu'au 5 février
Janvier, c’est Restaurant Week à New York. L’édition hivernale de l’événement favori des gourmets et des gourmands fait son retour dans la Grosse Pomme du 18 janvier au 5 février.
Petit rappel de l’opération: les restaurants participants proposeront des menus prix fixes à trois plats à 25 dollars au déjeuner, 38 dollars au dîner. Quelques restaurants français sont dans le coup, comme Artisanal, Bar Boulud, Benoît, Café d’Alsace et le-pas-connu-mais-non-moins-excellent Bistro SK à City Island (Bronx). Il y en a bien d’autres.
Si vous souhaitez vous aventurer en dehors des frontières françaises, on vous conseille le restaurant africain de Harlem Cecil, l’Américain Essex dans le Lower East Side (avant d’aller en boite), le sud-africain Madiba à Fort Greene ou Tanoreen, un petit restaurant oriental de Bay Ridge (Brooklyn). Réserver sur le site de la Restaurant Week.
Ecoles bilingues au Texas: demandez une bourse pour 2016-2017
Les parents dont les enfants sont scolarisés dans un établissement homologué au sein de la circonscription consulaire de Houston peuvent à présent demander une bourse scolaire. Le consulat de France à Houston en a fait l’annonce le 12 janvier.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 1er mars 2016 pour cette campagne qui concerne la rentrée 2016-2017. Cette aide à la scolarité est attribuée aux enfants de nationalité française. Ils doivent en outre remplir certains critères, comme résider avec leur famille (père et/ou mère, tuteur légal), être âgés d’au moins trois ans au cours de l’année civile de la rentrée scolaire et fréquenter régulièrement les cours
Au sein de la circonscription, les établissements concernés sont Awty International School (section française), Dallas International School, Austin International School, Audubon Charter School, l’école bilingue de la Nouvelle-Orléans, le lycée français de La Nouvelle-Orléans.
Packlink révolutionne l’envoi de colis entre la France et les Etats-Unis
(Article Partenaire) En quatre ans, la start-up européenne Packlink s’est déjà imposée sur le secteur très encombré de l’expédition de colis. Au total, les deux fondateurs ont levé 25 millions de dollars et affichent une croissance de 100% par an depuis plusieurs années.
L’idéé de départ est simplissime: Packlink est un peu l’Expedia de l’envoi de colis, un comparateur de prix qui permet de choisir d’un click entre les services des plus grands transporteurs (UPS, DHL, TNT, Chronopost, GLS, Mondial Relay, etc).
L’internaute économise jusqu’à 50 % sur les envois nationaux, et jusqu’à 70 % sur les envois internationaux, avec toutes les options habituelles: porte-à-porte ou livraison en relais colis, économie ou express, etc.
La technologie de Packlink et une multitude de partenariats avec les transporteurs ont très vite fait entrer la start-up dans la cour des grands. En 2015, elle a été sélectionnée pour représenter l’Espagne (le siège de Packlink est à Madrid) lors de la finale Tech5, compétition des startups à la plus forte croissance d’Europe.
Pour le consommateur, la promesse est tenue: plus simple et moins cher. Après avoir renseigné les informations liées au colis (poids, taille, destination, lieu d’enlèvement, mais également nature des marchandises contenues), l’outil se charge de comparer les offres et tarifs de transporteurs spécialisés. Vous pouvez alors choisir la solution qui vous convient en termes de prix et de délai de livraison, puis régler en ligne en quelques clics. Testez ici:
Il suffit alors d’imprimer le bordereau d’expédition, de le coller sur votre colis et d’attendre que le transporteur vienne directement enlever votre colis chez vous.
Le site de Packlink propose également un outil de suivi, vous permettant de savoir à tout moment, en ligne, où se trouve votre envoi. Le comparateur et l’outil de suivi sont des services totalement gratuits.
Selon les cas, les différences entre les transporteurs peuvent aller jusqu’à 70%. Avec Packlink, la somme va directement dans votre poche !
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Meilleure baguette de New York: les finalistes (2/2)
Pour ceux qui vivent dans une caverne, coupés du monde, petit rappel: la première Baguette Battle de French Morning a lieu ce jeudi 21 janvier au Sofitel et il reste des places. Lors de cette soirée, un jury de professionnels et de connaisseurs, ainsi que le public, éliront la meilleure baguette de New York parmi quinze boulangers sélectionnés par les lecteurs de French Morning.
Après avoir découvert sept des quinze concurrents la semaine dernière, voici les huit candidats restants. Ils apparaissent ici en ordre alphabétique:
Almondine Bakery
Cette boulangerie de DUMBO est la chouchoute du quartier, qui s’est mobilisé pour la soutenir après le passage de Sandy. Ici, tout est fait sur place. “Simple, frais et savoureux, telle est notre philosophie. Nous utilisons les meilleurs ingredients et nous ne faisons pas de raccourcis“, souligne la boulangerie, dirigée par Hervé Poussot. Site
Cannelle Patisserie
Cette boulangerie-pâtisserie du Queens est dirigée par deux Français, Jean-Claude Perennou et Jean-Philippe Rougié. Leurs pâtisseries ont été encensées par le New York Times, notamment le “red velvet cake”. Leur menu comprend aussi un Paris-Brest et d’autres petits délices. Lancée à Jackson Heights, Cannelle a ouvert ses portes à Long Island City l’an dernier, où elle vend des pains spéciaux au levain (Walnut Cranberry, Country, Olive) et au blé complet. Site
Choc-O-Pain
C’est l’unique représentant du New Jersey dans la compétition. La Française Clémence Danko a ouvert cette boulangerie en 2012 pour “combler un manque de bons croissants et pains à l’ouest de l’Hudson River“. A Choc-O-Pain, on se targue de respecter des méthodes de production traditionnelles et de veiller au choix des ingrédients. La petite entreprise dispose de deux points de vente, à Jersey City et Hoboken. Un troisième doit ouvrir, à Jersey City. En avril, Choc-O-Pain a reçu le Prix «Outstanding Alumni Award for Excellence in Bread Baking» de l’International Culinary Center. Site
Daniel Boulud
Derrière les pains de tout l’empire Boulud (restaurants et épiceries), il y a un Breton: François Brunet. Issu d’une longue lignée de boulangers, il a commencé comme apprenti chez Didier Chouet. Sa carrière l’a emmené en Australie, à Las Vegas (chez Joël Robuchon) avant de rejoindre Daniel Boulud en 2014. Le site Bloomberg a appelé son croissant-nutella le plus “beau et addictif” de New York. Site
La Boulangerie
Ouverte en 2011, la Boulangerie est la création d’un couple de Forest Hills (Queens) qui parie sur des produits classiques, “avec de bons ingrédients et produits de façon artisanale“. La baguette est produite en petite quantité. Page Facebook
Le Pain Quotidien
La chaîne belge s’est imposée dans le paysage boulanger new-yorkais avec ses pains, croissants et autres viennoiseries partagées autour de sa légendaire table communale. La baguette fait partie des multiples pains offerts par la marque – les flûtes valent aussi le détour – qui se targue de les fabriquer de manière “rustique“, “à l’européenne“. Site
L’Imprimerie
Cette boulangerie de Bushwick fait le bonheur des locaux tous les matins. Aux fourneaux: le barbu Gus Reckel, un Français qui produit tous ses pains et ses petits délices sucrés sur place, tous les jours. Il a même installe une ruche sur le toit de la boulangerie pour faire son propre miel (on est à Bushwick après tout). La boulangerie a ouvert en 2015 en lieu et place d’une ancienne imprimerie. Site ici
Runner and Stone
Runner and Stone a été fondé par le chef Chris Pizzulli et le boulanger Peter Endriss. Ce dernier a fait ses armes à Amy’s Bakery (un autre finaliste de Baguette Battle) et dans une boulangerie de la ville de son père en Allemagne. Il est ensuite passé par Per Se, L’Etoile du Berger à Paris et Hot Bread Kitchen à New York avant d’ouvrir Runner and Stone en 2012 dans le quartier de Gowanus en décembre 2012. Site
Un aperçu du My French Film Festival sur TV5 Monde
Pendant tout le mois de janvier, la chaine francophone internationale TV5 Monde propose, via son service de cinéma sur demande, un aperçu du My French Film Festival. Ce festival en ligne propose tous les ans une sélection de films français pour les cinéphiles francophiles du monde entier – l’édition 2016 aura lieu du 18 janvier au 18 février.
Parmi les films retenus, on trouve “Un Peu, Beaucoup, Aveuglément” , le film de Clovis Cornillac qui raconte l’histoire d’amour improbable qui se noue entre deux voisins qu’un mur sépare. Le film a reçu le prix du public au festival Colcoa à Los Angeles et à In French With English Subtitles à New York.
Le reste de la sélection:
-“Caprice” d’Emmanuel Mouret
-“A Trois On Y Va” de Jérôme Bonnell
-“20 Ans D’Ecart” de David Moreau
-“Henri Henri” de Marc Talbot
– “Les Châteaux De Sable” d’Olivier Jahan
-“Un Français” de Diastème
Coeur de pirate revient enchanter LA, SF et New York
Si vous l’avez loupée à l’automne dernier, voilà une nouvelle occasion d’assister à un concert de Coeur de Pirate.
En tournée aux Etats-Unis, la chanteuse Coeur de pirate passera notamment par San Francisco, Los Angeles et New York à partir du mois de février et pendant le mois de mars.
Béatrice Martin, alias Coeur de pirate, est une jeune artiste québécoise dont la carrière décolle sur MySpace dès ses 19 ans.
Son premier album éponyme sorti en 2009 en France est certifié triple-platine, ainsi que platine au Canada et en Belgique.
En 2010, elle remporte une Victoire de la musique et, forte de son succès mondial, elle compose deux autres albums dont le dernier « Rose » est disponible depuis le mois d’août.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=UaZMwsE177U&w=380&h=315]
David Serero, le Stakhanov du divertissement
Un sourire plein de dents blanches, un hug, quelques vannes bien senties. David Serero est en pleine forme en ce mercredi soir, quelques instants après être descendu de scène.
L’artiste inclassable – il est chanteur, producteur, acteur, metteur en scène – joue jusqu’au 21 janvier le rôle de Shylock dans un Marchand de Venise version séfarade qu’il a monté de A à Z, du casting à la mise en scène. Son adaptation de ce grand classique shakespearien mélange anachronismes (apparition de Jerry Springer, personnage en lunettes ray ban…) et chants judéo-espagnols. Autant de touches qui déconcerteraient les puristes, mais qui font “la marque de fabrique” du Français. “Je prends le classique et j’y ajoute une touche de champagne” .
David Serero aime jongler avec les étiquettes, et il l’assume. Crooner baryton auto-proclamé, charmeur naturel, serial blagueur et bête de scène infatigable, il a récemment sorti un clip où il chante la “Habanera” (“L’amour est un oiseau rebelle”) a cappella accompagné par un beat boxer dans les rues de New York. L’artiste, qui “travaille depuis le moment où j’ouvre l’oeil jusqu’à ce que je le ferme“, est sur tous les fronts. On l’a vu dans des pubs, des téléfilms, des pièces de théâtre, des comédies musicales et des séries. Récemment, il a joué un crooner italien dans “L’Echappée belle” avec Clothilde Courau et un espion iranien dans “Nous trois ou rien” avec Gérard Darmon et Zabou Breitman.
Il vient de sortir un album de ses propres chansons et doit figurer prochainement dans la série historique de Discovery “Blood Feuds”. “En une saison, je peux faire deux opéras, deux Shakespeare, une cinquantaine de concerts, écrire un livre… Je vais là où le travail me porte, lance-t-il. Si on te donne la même chose à manger tous les jours, tu deviens malade. C’est le problème des chanteurs d’opéra. Quand je chante du Broadway, je reviens à l’opéra avec plus de fraicheur. Et pour moi, chanter et être acteur, c’est le même métier: divertir“.
Elevé dans la banlieue de Paris, à Chelles, ce boulimique de scène a commencé par le piano. Envers et contre tous. Avec ses parents, “c’était la guerre, la guerre, la guerre. Pour eux, il fallait aller au boulot le matin et rapporter de l’argent. C’était dur, ça m’a motivé.”
La chanson est arrivée par “accident”. “Vraiment, par accident. J’ai chuté en roller, et j’avais une main dans le plâtre. J’ai commencé à chanter pour compenser. Je me suis lancé dans le jazz, le hard, rock, Broadway…On m’a dit que j’avais une voix pour l’opéra. Mais pour moi, être chanteur d’opéra, c’était peser 400 kilos, chanter en allemand…”
Curieusement, ça n’est ni plus ni moins que James Levine, directeur musical du Met, qu’il fera ses premiers pas dans l’opéra. Emu par Turandot de Puccini, qu’il avait vu la veille sur scène, il était revenu au Met pour demander “comment devenir chanteur d’opéra” quand il a croisé le légendaire chef d’orchestre:
Certains se souviendront peut-être de David Serero comme le Français qui a fait venir Jermaine Jackson, le frère ainé de Michael, en France. Ensemble, ils ont fait un clip, “les Feuilles mortes”, et monté une comédie musicale sur l’histoire de la famille Jackson, adapté du livre de Jermaine You are not alone. La pièce a été malmenée par la critique mais David Serero en garde “un souvenir extraordinaire“.
La presse a dit qu’ils s’étaient fâchés. “Pas du tout” répond l’artiste, qui affirme que la polémique a été montée en épingle par les journalistes après une annulation de date. Aujourd’hui, ils ne sont plus en contact “toutes les semaines“, mais Jermaine Jackson fait partie de son label, dit-il – David Serero a produit son album “I Wish You Love”. “J’ai aucun mal à le contacter mais je n’ai pas de raison de le faire“.
Aujourd’hui, l’infatigable artiste regorge de projets ecléctiques. Outre son Marchand de Venise revisité, il va jouer Nabucco et Othello au Center for Jewish History en avril et mai respectivement. Il veut également monter pour septembre une pièce de théatre sur Napoléon, qu’il admire, ainsi qu’une mini-série à mi-chemin entre “Sex and the City et Les Visiteurs“, où il jouerait un Napoléon débarquant à New York en 2016. David Serero n’est pas prêt de se laisser classer.