Les candidats au visa H1B sont dans les starting blocks. Les quotas ouvrent le 1er avril (pour un début de validité du visa le 1er octobre 2007). 65 000 visas H1B sont disponibles par an. First come, first served. Depuis deux ans, les quotas sont remplis de plus en plus tôt. « A mon avis, cette année, fin avril c’est fini » estime Hervé Linder, avocat spécialiste de l’immigration du cabinet Wuersch & Gering, à New York.
Ce visa de travail concerne les actifs diplômés, niveau bac + 4 minimum (ou douze ans d’expérience professionnelle), et dont l’emploi aux Etats-Unis sera lié au diplôme obtenu. C’est à l’entreprise qui embauche d’entreprendre les démarches nécessaires. Cela lui coûte 3 190 dollars (2 440 dollars si elle a moins de 25 salariés) – en plus des honoraires d’avocat. Ce visa est valable trois ans (et renouvelable une fois). Le quota -fixé par le Congrès- s’applique à toute première demande de visa (les renouvellements ou les changements d’employeurs ne sont pas concernés).
Tirage au sort
En 2005, les quotas avaient été remplis le 11 août. En 2006, ils avaient été atteints dès le 26 mai. Les candidats ont donc intérêt à postuler le plus tôt possible. «Le dossier doit être prêt à être envoyé le 30 mars. Le 2 avril, il y aura déjà beaucoup de dossiers» explique Hervé Linder. Mais attention, il faut bien viser car un dossier qui arrive le 31 mars sera rejeté. Au cas où, dès le 1er avril, il y aurait plus de 65000 dossiers, l’USCIS (United States immigration and citizenship service) procédera à un tirage au sort.
En 2000, au moment du boom d’Internet, le Congrès avait relevé la limite à 195 000 pour une durée de trois ans, au profit notamment d’ingénieurs et d’informaticiens indiens ou chinois. Après ces trois ans, la loi, passée sous Clinton, prévoyait de revenir au nombre de 65 000 visas à partir de l’année 2004. (En réalité, 58 200 sont disponibles car près de 6 800 sont réservés aux Chiliens et aux Singapouriens.) Ce plafond vise à limiter l’embauche de main d’œuvre étrangère et à limiter la délivrance de visas issus d’une catégorie « fourre tout ».
Mais aujourd’hui, le nombre de visas alloués ne correspond plus à la conjoncture économique plutôt bonne. Cela explique la tension actuelle autour du H1B. Le Président Bush et le Secrétaire au commerce sont favorables à un assouplissement du seuil de 65 000.
Le lobbying de Bill Gates
Les représentants de l’industrie de la haute technologie s’insurgent et demandent une augmentation importante du quota. D’après eux, les Américains ne peuvent pas remplir à eux seuls les postes vacants. Ils craignent une baisse de la compétitivité des Etats-Unis et surtout, de perdre leur longueur d’avance en matière d’innovation. Bill Gates, le patron de Microsoft, se livre à un lobbying intensif. « La compétitivité américaine nécessite une réforme de l’immigration qui reflète l’importance des travailleurs nés à l’étranger et hautement qualifiés» écrivait-il dans le Washington Post le 25 février dernier.
Ils ont été entendu. Depuis 2005, 20 000 visas supplémentaires sont réservés aux détenteurs d’un Master d’une université américaine. Les entreprises de high-tech peuvent donc embaucher plus facilement des étudiants étrangers formés aux sciences aux Etats-Unis.
Mais cela reste insuffisant. L’année dernière, le Sénat a voulu autoriser 50 000 visas supplémentaires au moment de la réforme de l’immigration, mais la Chambre des représentants n’a pas suivi. Les défenseurs de quotas stricts font valoir que les travailleurs étrangers prennent les emplois des Américains et que les compagnies américaines profitent d’eux en les payant moins cher.
En attendant une nouvelle loi, comment faire pour venir travailler aux Etats-Unis ? « La légende veut que le H1B soit le seul sésame pour travailler aux Etats-Unis. Ce n’est pas le cas » tempère Maître Linder. Les Français ont d’autres options. Ils peuvent demander un visa L, qui s’applique aux salariés d’une entreprise française, employés depuis un an qui vont travailler dans une filiale américaine. Les Français peuvent aussi envisager un visa E, réservé aux salariés d’une entreprise française qui a réalisé un investissement substantiel aux Etats-Unis.
Pour les retardataires qui ont l’intention de postuler pour le H1B dans les semaines qui viennent, il faut compter une quinzaine de jours pour monter le dossier (authentification des diplômes, vérification du salaire par le Département du travail,…) – à condition de disposer de tous les documents émis par l’employeur.
Pratique :
– visa H1B (site du service d’immigration)
– types de visa (Ambassade des Etats-Unis)
Visas de travail : la course contre la montre
Par Marie Forestier / Le 9 mars 2007 / Politique
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