On les reconnaissait à leur coq rouge, symbole de la French Tech. Les Français ne sont pas passés inaperçus au Consumer Electronics Show, qui vient de se terminer à Las Vegas.
Pendant trois jours, les start-ups françaises, deuxième délégation derrière les Etats-Unis à l’Eureka Park -qui rassemble les jeunes pousses-, n’ont pas ménagé leur peine pour présenter leurs nouveautés et séduire les investisseurs. À l’instar de Gabriel Della-Monica, le créateur d’Hydrao, le pommeau de douche intelligent, qui répète inlassablement aux passants que l’idée lui est venue de ses quatre filles, amatrices de douches. «Et j’avais envie de faire quelque chose d’utile pour la planète», lâche-t-il.
Des start-ups très connectées
Les produits « intelligents » ont dominé les allées de l’Eureka Park. Cariboo, le boîtier connecté pour voiture qui permet le partage de la localisation et l’optimisation des déplacements, a suscité l’intérêt des foules. D’autres ont préféré les baskets Wize&Ope qui fournissent des informations par vibration aux utilisateurs; les housses Bibelib qui géo-localisent votre valise; le miroir intelligent Miliboo Ekko qui affiche l’actualité, la bourse et la météo; ou encore le contrôle parental adapté conçu par Xooloo. Bref, il y avait de la concurrence.
Avec style et parfois beaucoup d’humour, chaque stand a redoublé d’ingéniosité pour attirer l’attention des visiteurs et interpeller la presse. Les créateurs de Spartan, les slips anti-ondes qui préservent la fertilité, ont notamment déambulé en dessous dans les allées, attirant les regards des passants.
«Le CES est une vitrine énorme, dont nous avons besoin pour trouver des investisseurs», explique Maxime Cheramy, qui présente le premier prototype de Yumii, un robot dont la mission est de rompre l’isolement des personnes âgées. Venu pour la deuxième année consécutive, Fenotek proposait son interphone connecté Hi). «L’an passé, nous avions évalué les attentes des clients. L’appareil a été modifié, avec un écran couleur et une structure plus solide, détaille Olivier Ros, le directeur technique. Aujourd’hui, nous cherchons un grossiste aux Etats-Unis. Le CES est notre budget communication numéro 1, à hauteur de 25.000 euros.»
Le rêve américain à portée de stand
«Le CES est un accélérateur de particules qui provoque des rencontres», confie Romain Lacombe, l’un des fondateurs de Flow, un capteur connecté nomade qui mesure la qualité de l’air. “Après les capteurs d’activité et de sommeil, on tente de construire un troisième pilier avec ce “fitbit des poumons””. Un argument appuyé par les fondateurs de Gaspard, l’assise pour fauteuil roulant connectée qui permet d’alerter médecins et proches en cas de détection de problèmes. «Le CES permet de sortir du climat médical français», apprécie Pauline Bouleroy, membre de l’équipe.
Tous rêvent de s’installer aux Etats-Unis. Les inventeurs d’Eugene, le boîtier connecté livrant les consignes de tri à partir du code barre, prévoit son arrivée sur le sol américain fin 2017. «Nous avons rencontré des marques et des distributeurs pour digitaliser les consignes de tri. On capitalise sur le CES qui va nous permettre de lever des fonds », précise Paul Alarcon, l’un des fondateurs.
«Une soixantaine de start-ups évoquent Los Angeles pour leur implantation. Cette destination est devenue un rêve», explique Estelle Garnier, de French Accelerator, l’accélérateur de start-ups à Los Angeles. Alors qu’Hydrao hésite entre New York et San Francisco, 10-Vin prend en considération la Cité des anges, visant l’hôtellerie pour sa Nespresso du vin, la D-Vine.
D’autres vont aller directement tâter le terrain. La société Theory présentera son premier prototype Hypersuit, un équipement qui offre la sensation de voler ou de plonger en réalité virtuelle, «à des compagnies de films à Los Angeles et des accélérateurs à San Francisco», confie Tom Sicard, l’un des fondateurs. «Nous avons déjà des partenariats en cours avec des sociétés de jeu vidéo au Canada.»
Passée à l’échelle supérieure, la marque Holi a présenté trois nouveaux produits, dont le réveil intelligent nommé Bonjour. D’autres start-ups ont vu les choses en grand. Pour sa première venue, Dagoma, le créateur d’imprimantes 3D, lançait sa nouvelle machine dans un stand imposant. “On est persuadé que l’imprimerie en 3D favorise une ré-industrialisation locale“, affirme Matthieu Régnier, le co-fondateur. Et pour continuer à grandir, la société est en discussion pour s’implanter à Santa Barbara d’ici six mois.
Les Français ne sont pas en reste dans le secteur de la santé connectée. Alors que les simulateurs de Simforhealth pour former les professionnels de la santé a tapé dans l’oeil de l’université Standford, BewellConnect a présenté sa première cabine de télé-médecine mobile (avec cinq dispositifs médicaux). L’aventure américaine commence peut-être au CES.
Slips anti-ondes, réveil intelligent: la French Tech charme le CES
Par Sandra Cazenave / Le 10 janvier 2017 / Actualité
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